Anime di verto.Falene per il commissario Ricciardi
Traduction: Odile Michaut.
Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Prodotti dei Monti Lattari
En confiné, en déconfiné sous couvre-feu, en retraité à nouveau en liberté, tu as soudain une petite faim, que tu n’as pas fait tes courses, qu’en plus c’est l’hiver, les fruits et légumes de saison sont rares, alors en quelques minutes chrono, tu te fais de la pasta.
Si tu as envie d’égayer ta pasta tu lui offres une sauce tomate, mais comme les tomates proposés sur les étals sont des produits de serre, il te faut te rabattre sur de la conserve. Alors, tu as le choix entre celle du commerce, pas forcément mauvaise, mais peu goûteuse, celle que tu que tu as fait en saison, pas simple en appartement de stériliser des bocaux, ou celle que tu te fais sur le pouce avec des petites tomates de Corbara.
C’est un luxe, je l’admets, le bocal de 500g n’est pas donné.
Mais, il suffit pour vous convaincre de lire la réponse de mon ami Daniele de Michele dit Don Pasta à la question : « C’est quoi le secret de la vraie sauce tomate? » ICI
« Elle concentre toutes les règles de la vraie cuisine. Elle doit être faite avec des produits de saison, en achetant des tomates auprès de paysans dont le travail est payé à sa juste valeur.
Une bouteille de sauce tomate renferme la mémoire du temps passé à la faire, rappelle à tout moment la valeur exacte de chaque chose. Peut-être coûte-t-elle un petit peu plus que celle du supermarché. Mais elle contient bien plus que ce produit dont on ne connaît pas le vrai prix.
Au final, l’addition est validée par le goût. Avec lui on ne peut pas tricher. C’est un patrimoine hérité d’une grand-mère qui peut-être ne savait pas lire mais qui possédait la mémoire du goût. Et il a aussi une valeur économique car, en le possédant, on ne se fait pas arnaquer par des produits qui ne sont pas ce qu’ils devraient être. »
Ce cher Daniele, lorsqu’il vient en France, passe des bouteilles de sauce tomate au nez et à la barbe des douanier, façon de parler puisqu’il n’y a plus de douanes entre l’Italie et la France sauf pour les migrants de Cédric Herrou.
Les tomates qui poussent à Corbara (pomodorino di Corbara), à proximité du Vésuve et du Golfe de Salerne sont exceptionnelles car elles sont dépourvues d’acidité et ont un goût sucré savoureux. On peut les déguster dans de nombreux plats de pâtes et autres préparations régionales.
Cette petite tomate de Corbara est traditionnellement cultivée sur les pentes du massif montagneux des Monts Lattari (Monti Lattari) ou se trouve la ville de Corbara.
Rarissime variété de petites tomates rouges de saison simplement conservées dans de l’eau salée selon un principe qui exhale les saveurs du fruit. La peau est si fine que la tomate explose en bouche révélant un goût puissant. À déguster telles quelles ou à concasser.
Pomodoro di San Marzano
Ces tomates proviennent d'un village dénommé, San Marzano situé sur les flancs du Vésuve. Cette tomate avait complètement disparu et depuis quelques années, des petits producteurs ont réussi à retrouver des graines et à les replanter tout autour du Vésuve dont la terre est très fertile.
Pomodorini di collina di Corbara
Ces petites tomates cerise sont issues d'une petite production située aux environs de Salerne. Elles sont parfaites pour préparer les poissons et fruits de mer.
Pomodorini del piennolo
Ces tomates proviennent exclusivement du Vésuve et ont la particularité d'avoir un parfum très prononcé et une peau naturellement épaisse qui permet une très longue conservation naturelle. Il est très fréquent de voir sur les balcons à Naples, ces branches de tomates ficelées en grosse grappe.
Pomodoro giallo di Francesco Vastola de la Masseria Maida
Cette tomate jaune est la toute première tomate arrivée en Italie au XVe siècle. Elle était utilisée à l'origine à des fins décoratives. Elle a disparu avec l'arrivée des tomates rouges. L'origine du nom pomodoro provient de cette tomate jaune de couleur, or.
Maurizio de Giovanni, le père de l’étrange commissaire Ricciardi, il voit, comme en un flash, les derniers instants des morts, leurs dernières paroles, comme souvent dans ses romans ICI nous fait goûter un peu de la cuisine napolitaine.
Dans Des phalènes pour le commissaire Ricciardi, pour moi le plus abouti de la série, « Maurizio de Giovanni excelle à perdre son héros dans cette farandole de sentiments confus, inavoués ou à peine dévoilés, parfois importuns, puissants, il s’attache tour à tour, au fil des chapitres, à un personnage, puis l’autre, revient à l’intrigue, relatant d’une plume aérienne la finesse des nuances, la minceur des espoirs et l’épaisseur des déceptions. La traque du coupable devient presque subalterne, si ce n’est pour le brigadier Maione qui gratifie le lecteur, à chaque nouvelle enquête, d’une visite des bas-fonds de Naples en ce milieu des années trente, et qui va s’ériger, une fois de plus, en protecteur de son supérieur, et ami. L’intrigue policière n’est pourtant pas à dédaigner. Elle rebondit de témoignages en constatations, l’esprit agile de Ricciardi devra encore réaliser des prouesses afin d’en dénouer tous les pièges, pour nous livrer un dénouement stupéfiant. »
Très grand roman dans la Naples des années 30, mais aussi de subtiles histoires d’amour, dans l’affreux contexte du fascisme mussolinien. De la superbe littérature. »
Les femmes y tiennent aussi une place exceptionnelle : les habituelles, Livia la Diva folle de Ricciardi, Enrica la douce et sage amoureuse de Ricciardi qui la repousse au nom de sa folie tout en l’aiment, la nouvelle : la superbe et trop sage Bianca Palmieri di Rosccaspina, au cœur de l’intrigue.
Je précise que le commissaire Luigi Alfredo Ricciardi, fils d’une bonne famille du Cilento, est baron de Malamonte, il vit seul avec la nièce de sa tante Rosa décédée récemment. Pas de femme, pas de sorties, une vie simple que personne ne comprend : l’homme est riche, dans la force de l’âge.
Mais chez Maurizio de Giovanni la nourriture tient une place qui n’a rien d’anecdotique. Hormis la défunte Rosa, qui l’a élevé, l’obligeant à enfourner ses plats roboratifs, c’est souvent Lucia, l’épouse du brigadier Maione qui nous livre le secret de ses plats napolitains.
J’adore le brigadier Raffaele Maione, un géant balourd, enquêteur de terrain, il connaît le Naples profond comme sa poche avec son lot d’indics, telle la Bambinella, ronchon, bon père de famille, il couve le commissaire Ricciardi comme une poule ses poussins.
Puisqu’officiellement Vin&Cie est un espace du bien manger et du bien boire je vais vous offrir un petit couplet sur le polpettone de Lucia :
Polpette, polpettone…
J’ai mangé des polpettes chez Giovanni Passerini. Je vous ferai un petit dessin sur elles plus loin.
« Lucia avait préparé le polpettone : c’était un petit événement familial toujours bien reçu et fêté en conséquence.
Sa réalisation prenait du temps et son coût était assez élevé, car il fallait tenir compte de l’appétit des jeunes loups qui n’avaient d’enfants que les apparences, et celui de Raffaele qui rentrait le soir tenant à peine debout, et qui aurait été capable de dévorer un bœuf à lui tout seul. Mais quand on voulait, on voulait, et comme ce merveilleux mois de septembre, Maione avait reçu une belle gratification sur proposition de Ricciardi, Lucia avait décidé de fêter l’événement en famille.
[…]
« Elle avait passé son après-midi à rassembler les ingrédients nécessaires à son fameux polpettone, sous le regard attentif de Benedetta et de Maria, ses filles, qui l’observaient avec des yeux de mère de famille. Devant elles, Lucia avait pris l’habitude de commenter ses moindres gestes de cuisinière.
Il faut prendre une belle tranche de viande maigre, vous voyez ? Elle doit être grande mis tendre. Vous devez bien l’aplatir mais sans la briser, sinon la farce risquerait de s’échapper. On la sale et on la poivre. À côté, il faut faire un hachis très fin de jambon, d’ail, de persil avec un peu de marjolaine. Pas trop, la marjolaine est très forte et si on en met trop on ne sentira qu’elle. Maintenant, la mie de pain : il faut la presser après l’avoir laissée tremper dans de l’eau avec deux jaunes d’œufs. On mélange tout ça pour obtenir une pâte bien lisse qu’on étale sur la viande. On parsème de pignons de pin et de raisin secs.
Les fillettes étaient à elles seules un spectacle, les yeux écarquillés et la bouche ouvert. Maria, la plus gourmande, allongeait parfois un doigt pour goûter, tandis que Benedetta, la fille adoptive, absorbait enseignements et conseils comme une éponge.
Maintenant, il faut rouler la viande et la ficeler, mais vous savez que ce n’est pas fini. Dans la poêle, on va mettre le saindoux, le lard, quelques rondelles d’oignon, le céleri et la carotte. Voilà. Et puis un verre d’eau et une petite cuillerée de concentré de tomate.
Le terme de polpette, boulette de viande, apparaît pour la première fois dans un livre de recettes italiennes du milieu du XVe siècle, écrit par Mastro Martino, qui confirme ainsi la paternité italienne de cette préparation.
Il faut dire qu'à la fin du Moyen Âge, selon les recettes de cet habile cuisinier, les boulettes de viande étaient préparées d'une manière différente de celle d'aujourd'hui : au lieu de déchiqueter la viande et de la mélanger avec d'autres ingrédients savoureux, Mastro Martino dit en fait de battre la tranche de veau, en enlevant les nerfs et en les aplatissant, puis en les farcissant et en les repliant sur eux-mêmes, avant de les rôtir à la broche.
Cependant, il faudra attendre un autre siècle pour que les boulettes de viande deviennent plus similaires à celles que nous préparons aujourd'hui: au milieu du XVIIe siècle, Vincenzo Tanara introduit la pratique de hacher la viande pour préparer des boulettes de viande, qu'il appelait les reines de la nourriture. Antonio Latini dans son livre de recettes indique de faire bouillir et rôtir le veau, puis de le hacher finement pour créer des boulettes de viande, allongées et grosses, semblables aux polpettone, pains de viande.
Entre le milieu du XVIIe et le XVIIIe siècle, dans la préparation des boulettes de viande c’est le triomphe de la base de viande hachée, connue dans les recettes sous le nom de "piccatiglio", les cuisiniers commencent à expérimenter différents types de pâtes et d'ingrédients pour le parfumer et le parfumer.
Alors qu'au XVIe siècle, suivant la mode de l'époque, on préférait faire mariner les tranches de viande dans un mélange de vinaigre et de poivre, puis les farcir d'un mélange d'herbes aromatiques, en utilisant des jaunes d'œufs battus comme liant, à partir du XVIIe siècle on rencontre deux nouvelles tendances : certains, suivant le style de la cuisine napolitaine, choisissent de mélanger la viande avec des ingrédients sucrés et sucrés tels que des raisins secs, des pignons de pin, des écorces de citrouille confites, de la poudre de génoise et même massepain, tandis que d'autres préfèrent une pâte plus parfumée et épicée.
Dans la seconde partie du XIXe siècle, Artusi définit désormais les boulettes de viande comme «un plat que tout le monde sait faire, à commencer par l'âne, qui fut peut-être le premier à les modeler pour l'humanité».
Dans une proposition d'économie stricte, ses boulettes de viande sont faites avec des restes de viande bouillie mais « si vous voulez les simplifier ou avec de la viande crue, vous n'avez pas besoin de beaucoup d'assaisonnement ».
En revanche, Artusi ne renonce pas aux raisins secs et aux pignons de pin ajoutés à la pâte, comme si un siècle d'expériences renouvelées n'avait pas laissé de trace dans sa culture culinaire.
Le polpettone, pain de viande, comme les boulettes de viande, est un plat pauvre né dans les milieux modestes parce qu'au départ, il est confectionné à partir de restes.
D'où vient le nom de pain de viande ?
Certains soutiennent que le nom dérive de «pulpe», le nom des parties les plus molles des animaux, qui ont été utilisées mélangées à d'autres restes. Ce n'est qu'au XIXe siècle, cependant, que les premières recettes de pain de viande apparaissent dans les manuels de cuisine.
Ce plat est typique de Naples, mais il se cuisine également dans d'autres régions. La seule différence est que le pain de viande napolitain contient des ingrédients uniques: des œufs, du salami et du provolone et une fois cuit, de la sauce tomate est ajoutée.
Anime di verto.Falene per il commissario Ricciardi
Traduction: Odile Michaut.
Trump in tv e il bisonte di Pelosi
Il polpettone racconta l’America ICI
Frank Bruni del «New York Times» e il libro sul piatto più amato negli Usa
di Massimo Gaggi
NEW YORK (traduction automatique)
Le pain de viande préféré du chef de la majorité républicaine au Congrès, Paul Ryan, a un goût sauvage: «Un pain de viande à base de venaison sur la table d'un dirigeant politique qui à Washington parle principalement de réforme fiscale, mais qui revient dès qu'il le peut dans les bois de son Wisconsin où il déchaîne sa passion pour la chasse, la nature et l'activité sportive. Il chasse le cerf qui devient alors la viande de son plat préféré ».
Frank Bruni, chroniqueur politique du New York Times(journal pour lequel il était également correspondant d'Italie), il nous parle de son nouveau livre, "A Meatloaf in Every Oven", sorti hier aux Etats-Unis. L'auteur d'essais sur la présidence Bush et sur certaines fausses promesses des mythiques universités américaines, cette fois avec une autre journaliste politique, Jennifer Steinhauer, signe un livre sur les pains de viande, décliné en 49 recettes différentes: de celle de Mom Leslie à la très sophistiquée pain de viande proposé par Mario Batali, le chef le plus célèbre d'Amérique.
Viande et poisson
Un choix curieux mais pas trop, étant donné que Bruni a une grande passion pour la cuisine et que pendant quelques années, entre son expérience à l'étranger et celle de commentateur politique, il a été le critique gastronomique du Times, le juge suprême des restaurants new-yorkais. Des miches de viande de tous types de viande et même de poisson, qui imitent des plats de différentes cuisines, comme les tacos mexicains, jusqu'au légume du chef Daniel Patterson qui transforme un plat de mauvaise cuisine en une composition complexe à base de lentilles, courgettes et orge . Mais le contexte politique des deux auteurs les pousse à tenter de retracer le tempérament des démocrates et des républicains même dans la préparation d'un plat aussi populaire.
Le leader démocratique
«La tendance du leader démocratique Chuck Schumer à toujours essayer de plaire à tout le monde - dit Bruni - se retrouve dans son pain de viande dans lequel on trouve du bœuf, du porc et du poulet: un vrai pain de viande« omnibus »». Mais il y a aussi le bipartisme : c'est très simple, tout basé sur le boeuf, et c'est fait par la sénatrice Susan Collins, l'une des rares républicaines qui, pendant des années de politique mur à mur, tente de collaborer avec les démocrates. Ensuite, il y a l'ancienne présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, qui, dans une tentative de combiner ses origines italiennes avec la Californie, l'État qu'elle représente au Parlement, a inventé (avec la collaboration de Bella, sa petite-fille) pain de viande à base de veau, bison, pain ciabatta, romarin et coriandre.
Origines italiennes
Mais pourquoi cet hommage à un plat qui n'est pas particulièrement raffiné comme le pain de viande? L'origine italienne de Bruni y est-elle pour quelque chose? «A la maison, quand j'étais enfant, on mangeait aussi italien, mais le pain de viande est très américain. Dans le livre, il y en a aussi avec une saveur italienne, avec de la pancetta et du pecorino, par exemple. Mais le plat lui-même a le goût de l'Amérique: il est simple mais peut être décliné de plusieurs manières, rappelant de nombreux endroits et moments de notre vie. Pour moi, commencer par Leslie était une façon de célébrer ma mère décédée il y a vingt ans. Et pour revenir à mon enfance ».
Président
Et Trump ?
Le livre, sorti hier mais livré à l'éditeur il y a six mois, le touche à peine, mais aussi le nouveau président, qui a accompagné Melania il y a des années pour préparer un pain de viande dans le programme culinaire de Martha Stewart, a célébré à sa manière le pain de viande de son mère, en l'insérant dans les menus des restaurants de ses hôtels. Mais pourquoi Bruni, qui, en plus d'être un critique gastronomique, cuisine aussi très bien, dit se sentir vraiment en sécurité en cuisine seulement quand il fait du pain de viande? «Parce que j'ai commencé à cuisiner très tard dans la vie: quand j'étais petit, les poêles étaient réservés aux femmes. J'ai une expérience limitée et le pain de viande en plus d'être un jeu d'enfant, une chose qui me fait me sentir à nouveau enfant, c'est le seul plat qui tolère une bonne marge d'erreur: on peut faire des erreurs, corriger et récupérer ».
En cette fin de matinée d’un lundi ensoleillé, affamé, je pensais avoir enfin terminé mon ouvrage pour vous offrir de quoi rassasier vos appétits de nourritures spirituelles, lorsque je me suis dit « et si je leur proposais une 7ième fournée ? »
1977
Guillermo Saccomanno
304 pages
Éditeur : ASPHALTE (05/03/2020)
2 juin 2020
Aux « nous sommes en dictature » lire 1977 de Guillermo Saccomanno l’Argentine de Videla les mères de la Place de Mai ICI
Buenos Aires en 1977. La dictature militaire s’est installée depuis plusieurs années, certains résistent, des femmes défilent chaque jeudi pour rappeler qu’un de leurs proches, leur fils ou leur fille dans la plupart des cas, a «disparu» ; des voitures peintes en vert, comme un uniforme, bien reconnaissables, patrouillent, et la majorité des habitants essaie d’adapter sa vie aux circonstances.
… la terreur répondait toujours présente. Les militaires avaient mis en garde : « Nous éliminerons d’abord les subversifs, puis leurs complices, ensuite leurs sympathisants et enfin les indifférents et les tièdes. »
Toute la lumière que nous ne pouvons voir
Anthony Doerr
Valérie Malfoy
600 pages
Éditeur : ALBIN MICHEL (29/04/2015)
Anthony Doerr: une lumière dans la nuit ICI
En suivant le destin d'une petite aveugle et d'un jeune orphelin, emportés dans le tourbillon du second conflit mondial, le romancier américain Anthony Doerr signe un texte aussi inattendu que réjouissant, du Paris de l'Occupation aux joies de la Libération.
Un parfum de Débarquement flotte sur les librairies françaises. Alors qu'on fêtait, l'an passé, le soixante-dixième anniversaire du D-Day, arrive en effet dans nos contrées un roman événement, appelé à devenir l'un des best-sellers de l'été : Toute la lumière que nous ne pouvons voir, par Anthony Doerr. Finaliste du National Book Award, sacré meilleur livre de l'année par la presse américaine, ce pavé de 600 pages s'est déjà écoulé à plus d'un million et demi d'exemplaires aux Etats-Unis - performance incroyable pour un auteur jusque-là parfaitement inconnu du grand public.
"C'est mon cinquième livre, et je n'avais connu que quelques succès critiques. Jamais je n'aurais pu envisager un tel raz de marée", avoue d'ailleurs sans mal cet écrivain au crâne lisse, au regard rieur, presque enfantin.
21 février 2016
CHAP.15 opération Chartrons, ICI
Me revoilà installé dans l’attente d’elle, une attente tranquille, apaisée. Le temps m’est compté alors je vis au présent, au fil de mon indolence et comme l’hiver est enfin venu, sous ma couette, je lis au lit le Prix Pulitzer « Toute la lumière que nous ne pouvons voir. » d’Anthony Doerr.
« … de nouvelles opportunités se présentent, et le Gros Claude n’est pas homme à les laisser passer. Des paysans de Cancale lui procurent de la viande d’agneau et des lapins. Claude transporte lui-même à Paris, en prenant le train, cette viande dans les valises en vinyle assorties de son épouse. Argent facile : certaines semaines il peut se faire jusqu’à cinq cents francs. Loi de l’offre et de la demande. Il y a toujours des contretemps forcément : un maillon de la chaîne qui flaire quelque chose et veut sa dîme. Il faut un cerveau comme le sien pour démêler les complexités de cette affaire-là… »
« Ce que racontent ces femmes dans la cuisine de Mme Manec est terrible et difficile à croire. Des cousins de Paris dont personne n’avait entendu parler depuis des lustres écrivent à présent des lettres pour supplier qu’on leur envoie des chapons, des jambons, des poules. Le dentiste vend du vin par la poste. Le parfumeur égorge des agneaux et les trimballe en train jusqu’à Paris, où il les vend à prix d’or.
À Saint-Malo, les habitants sont condamnés à des amendes pour avoir fermé leurs portes à clé, élevé des colombes, stocké de la viande. Le champagne disparaît. Plus de contact visuel. Plus de bavardage sous les porches. Plus de bains de soleil, plus de chansons, plus de promenades d’amoureux sur les remparts, le soir – ces règles ne sont pas édictées, mais c’est du pareil au même. »
L'espion inattendu
Ottavia Casagrande
272 pages
Éditeur : LIANA LÉVI (06/02/2020)
« L’Espion inattendu » (Quando si spense la notte), d’Ottavia Casagrande, traduit de l’italien par Marianne Faurobert, Liana Levi, 272 p., 19 €.
« L’espion inattendu », d’Ottavia Casagrande : mon grand-père, ce héros ICI
Histoire d’un livre. « L’Espion inattendu », d’Ottavia Casagrande, romance la vie de Raimondo Lanza di Trabia en 1939-1940. Mais à peine, tant le personnage est romanesque.
Dans la famille Lanza di Trabia, il y a Raimondo, Raimonda, sa fille, et Ottavia, sa petite-fille. Pourquoi cette dernière s’est-elle immergée dans la vie de son aïeul au point d’y consacrer deux livres, dont ce formidable Espion inattendu qui paraît aux éditions Liana Levi ? D’une façon indirecte où le hasard, si l’on y croit, joue pour beaucoup. « Au départ, il y avait une légende familiale, raconte la jeune femme, de passage à Paris. Nous, les enfants, savions que notre grand-père maternel était un homme flamboyant, connu pour son charme et son esprit. “C’est simple, nous disait-on, quand Raimondo entrait dans une pièce, tout le monde s’arrêtait pour le regarder.” C’était un homme qui laissait une empreinte. »
Un visage à la Cary Grant
Sur la brochure qui accompagne la sortie du livre, les photos montrent en effet un homme au physique hors du commun. Ici, un visage à la Cary Grant. Là, un corps d’athlète bronzé au soleil de Capri. Et le reste à l’avenant. Raimondo Lanza di Trabia a tout d’un héros de film ou de roman. D’abord, une naissance aristocratique, en 1915 (mais cachée, car hors mariage, Raimondo étant en fait un prince sicilien rejeté par sa famille jusqu’à l’âge de 12 ans). Ensuite, une existence qui a toutes les caractéristiques de la dolce vita (le prince pratique la course automobile, compte de nombreux amis dont Aristote Onassis, Reza Pahlavi ou Giovanni Agnelli, il est aimé des plus belles femmes de son époque, parmi lesquelles Joan Fontaine ou Rita Hayworth). Une mort mystérieuse enfin, à seulement 39 ans – un suicide, selon la version officielle.
Lucky Boy
Walter Mosley
332 pages
Éditeur : LIANA LÉVI (18/01/2007)
Un regard noir sur l'Amérique ICI
Par CHRISTOPHE MERCIER
Publié le 15/02/2007
WALTER Mosley, apparu tardivement dans le paysage de la littérature américaine - il avait près de 40 ans, en 1990, lors de la publication de son premier roman, Le Diable en robe bleue - a mis, depuis, les bouchées doubles : Easy Rawlins, son héros récurrent, est maintenant au centre de neuf livres. L'auteur, depuis, a aussi écrit des romans non policiers, des récits de science-fiction, des essais, des livres pour enfants, des nouvelles.
Depuis que Bill Clinton, en 1992, a dit son goût pour les aventures d'Easy Rawlins, Mosley est, dans sa catégorie, l'un des auteurs les plus vendus aux États-Unis. Il est aussi l'un des plus respectés, souvent comparé à Raymond Chandler (le Los Angeles de Rawlins, le privé noir, dans les années d'après-guerre, prend pour ainsi dire la suite de celui de Philip Marlowe), ou à Chester Himes. Il enseigne aujourd'hui à l'université de New York.
On découvre simultanément en France deux romans récents, Noirs baisers (2005), la neuvième aventure d'Easy Rawlins, et Lucky Boy (2006), un roman non policier que la presse américaine a salué avec enthousiasme. À la lecture successive des deux livres, il est évident que, Rawlins ou pas Rawlins, Mosley est le maître d'un univers et de thèmes romanesques constants. Qu'il montre, dans Noirs baisers, la Californie hippie des années 1960, ou, dans Lucky Boy, le Los Angeles des premières années du XXIe siècle, il peint toujours une Amérique profondément ségrégationniste, dans laquelle les gens de couleur restent perpétuellement des exclus. En ce sens, il est avant tout un écrivain engagé, un militant de la cause noire. C'est ce qui donne à ses livres leur force de conviction, leur désenchantement, mais aussi, parfois, un aspect quasiment pédagogique. Très documentés, les romans de la série Easy Rawlins décrivent un Los Angeles disparu, ce qui fait leur charme parfois suranné mais leur donne un côté quelque peu «fabriqué ». C'est sans doute pour échapper à ces limites, et parler de l'Amérique d'aujourd'hui (car Rawlins, censé être né aux alentours de 1920, peut difficilement être mis en scène dans une intrigue située en 2000), que Mosley a renoncé à son héros favori pour peindre, dans Lucky Boy, les États-Unis au tournant du millénaire.
La cabane du métayer
Jim Thompson
Noël Chassériau (Traducteur)
256 pages
Éditeur : GALLIMARD (25/05/2007)
CasusBelli 07 juillet 2019
Je suis décidément et définitivement fan de Jim Thompson !
Ce livre que l'on trouve aussi sous le titre de "Deuil dans le coton" raconte l'histoire de Tom Carver, un jeune homme de 19 ans, fils de métayer à l'avenir tracé d'avance, il trimera dur toute sa vie et restera pauvre car dans ce coin d'Amérique les destins sont inéluctables et on doit l'accepter avec fatalité.
Tom Carver est un garçon docile et obéissant, et comme il a été adopté, il est également reconnaissant, malgré la grande sévérité de "Pa".
Cela dit Tom a de la chance car il fréquente Donna, une fille superbe, qui a tout de même un énorme "défaut", elle est la riche héritière du plus gros propriétaire terrien du comté qui se trouve être le plus proche voisin de Tom, cette relation est donc clandestine et doit le rester à tout prix.
Tom est un maelstrom d'émotion à cet instant de sa vie, il supporte de plus en plus difficilement l'injustice de son destin, l'injustice de "Pa", car il est peut-être un "paysan", mais il n'est pas dénué de sensibilité ni d'intelligence.
Jim Thompson nous offre ici un récit d'une grande force émotionnelle, sa lecture des rapports humains, de leurs interactions est d'une vérité et d'une précision saisissante, le scénario est pour tout dire passionnant et tout à fait imprévisible.
J'ai aimé tout ce que j'ai pu lire de cet auteur, et c'est pour l'instant le livre qui m'aura marqué le plus, une plongée en apnée dans les méandres de l'âme humaine, je remonte un peu secoué pour mon plus grand plaisir de lecteur.
Critiques ICI
Vis-à-vis
Peter Swanson
Éditeur : GALLMEISTER (06/02/2020)
« Vis-à-Vis » de Peter Swanson: Deux solitudes face à l'altérité dans un suspense palpitant ICI
« Et maintenant c’est ma vie à moi qu’elle a saccagée. Avant de rencontrer Henrietta Mazur, j’avais deux vies toutes les deux très simples, chacune rassurante et gratifiante à sa manière. Et voilà qu’elle débarque de nulle part et fait fusionner ces deux existences en une seule. Un foutu sac de nœuds. »
Le vis-à-vis vénéneux de Peter Swanson ICI
ParKaren Lajon
LA VIE EN NOIR - Quelle mouche a piqué Gallmeister. Publier un page-turner. Pas vraiment leur marque de fabrique jusqu'ici. Mais Peter Swanson vaut bien que l'on délaisse quelques temps notre élitisme de polardeux chatouilleux. Cinquième roman de l'écrivain américain, "Vis-à-vis" est un thriller psychologique à l'intrigue tordue à souhait, basée sur un des fondamentaux de la psychiatrie. On est toujours deux dans une relation. Aussi frelatée, soit-elle.
Histoire de la fatigue : Du Moyen Age à nos jours
Georges Vigarello
480 pages
Éditeur : SEUIL (03/09/2020)
26 novembre 2020
Georges Vigarello, historien des «petites choses» explore la perception de la fatigue du Moyen Âge à nos jours ICI
« Histoire de la fatigue », de Georges Vigarello : du pèlerin harassé au cadre en burn-out ICI
A travers son nouvel essai, l’historien éveille dix siècles d’archives rares ou familières et secoue même, ce faisant, sa discipline. Enthousiasmant.
Par Florent Georgesco « Histoire de la fatigue. Du Moyen Age à nos jours », de Georges Vigarello, Seuil, « L’univers historique », 474 p., 25 €, numérique 18 €.
Il faut imaginer Sisyphe épuisé, renonçant à rouler sa pierre : nous nous en sentirions plus proches. L’humanité a toujours rêvé les actions les plus extravagantes, les plus grandioses, dans tous les ordres. Et toujours, accablée, a laissé le repos succéder à l’exploit. Nous sommes des animaux fatigués. Cette expérience universelle des limites n’avait pourtant jamais donné lieu à une étude aussi vaste et intellectuellement ambitieuse que celle que lui consacre Georges Vigarello dans Histoire de la fatigue. Ce qui va de soi nous glisse si facilement entre les doigts. Il est presque miraculeux d’en prendre soudain conscience.
Questions inattendues
Ainsi le travail de l’historien relève-t-il parfois d’une forme de relecture créatrice. On change d’angle, on reprend tout ; tout apparaît sous un jour nouveau. Comment l’Occident a-t-il éprouvé, décrit, pensé la fatigue ? Par quels expédients a-t-il tenté d’y remédier ? Du Moyen Age à notre temps, du pèlerin harassé s’engageant sur un sentier de montagne au cadre sombrant dans le burn-out, ou à ce Sisyphe rouge que fut Alekseï Stakhanov (1906-1977), ouvrier soviétique infatigable, modèle mythifié d’un « “homme nouveau” toujours plus endurci », Georges Vigarello soumet figures familières, documents bien connus, archives plus rares à des questions inattendues, dont on découvre à mesure l’ampleur, la pertinence, l’enthousiasmante capacité à cerner une part peu explorée de la vie humaine.
Lire aussi cet entretien (juin 2020) : « La société occidentale a accompli un travail sur plusieurs siècles pour arriver au régime de propreté actuelle »
Diffractée en une multitude d’approches, l’enquête, au passage, prend l’allure d’une revue générale des problématiques et des moyens de la discipline historique. Histoires religieuse, militaire, scientifique, culturelle, histoires des techniques, des sensibilités, des idées, de la littérature, du corps se combinent ou s’opposent, s’agencent plus ou moins, ajoutent lumières sur lumières dans un savant désordre. L’objectif n’est manifestement pas d’unifier ces ressources : l’amateur de système, de vérité au bout du chemin devra passer le sien. Il y a mieux à trouver ici. Des pistes sont ouvertes. Des fils tirés à travers les siècles. Le lecteur, en les suivant, sillonne sa propre histoire comme une terre inconnue.
Représentations du corps
Le Moyen Age, par exemple, connaît le noble éreintement du combattant ou la lassitude du marcheur, mais le « vilain » s’épuisant dans les champs rencontre plus souvent le mépris que la compassion. Il faudra une lente évolution, dont l’historien déroule les étapes, pour que les fatigues du travail commencent à faire l’objet d’évaluations, de tentatives de rationalisation, puis, à partir du XIXe siècle, de revendications, et d’abord d’une conscience plus lucide. Laquelle rebondit vers une autre piste, qui croise l’enjeu du labeur sans s’y résumer : l’histoire de la physiologie. L’auteur du Corps redressé (Delarge, 1978), qui dirigea avec Alain Corbin et Jean-Jacques Courtine une décisive Histoire du corps (Seuil, 2005-2006), excelle à relier l’approche de la fatigue aux représentations du corps, que celui-ci paraisse gouverné par les humeurs, les nerfs, les hormones, qu’il faille, pour le reposer, rafraîchir le sang, renforcer les fibres, augmenter le taux de testostérone ou mesurer l’impact de nos états psychologiques sur nos lassitudes.
Les couleurs de nos campagnes
Jean-Marc Moriceau
235 pages
Éditeur : LES ARÈNES (10/10/2020)
8 décembre 2020
Journal d’1 flâneur demi-confiné en semi-liberté (11) les conseils du papy Jacques pour le Noël des petits mouflons urbains : les couleurs de nos campagnes de Jean-Marc Moriceau ICI
Les goûts et les couleurs du monde
Marc-André Selosse
352 pages
Éditeur : ACTES SUD (02/10/2019)
6 juillet 2020
LeRouge&leBlanc devrait étendre sa palette à l’orange en suivant 1 histoire naturelle des tannins de M.A. Selosse… ICI
Marc-André Selosse dans son chapitre VII De vins en diffusions : des tannins assainissants puisés à diverses sources, raconte comment « au détour d’un dîner avec un ami à Normale sup, un jour de 1987, le vin fit irruption dans sa vie. »
C’était chez Jean-Baptiste Besse caviste sur la Montagne Sainte Geneviève à Paris qui leur avait « recommandé un clos-vougeot alors vieux de cinq ans » qu’il leur avait « cédé pour une poignée de francs tant il tenait à ce que nous commencions par ce bourgogne notre éducation au vin. »
Pour faire de la bonne pasta italienne ou autre, ce qui compte à la base, comme en toute chose, c’est la qualité du blé dur ou d’une semoule pure de blé dur. (Voir plus bas). Vient ensuite le procédé de fabrication qui pèse lourd dans la balance.
Avec en moyenne 2 million de tonnes de blé dur produites chaque année, la France est le 2ème producteur de l’Union Européenne derrière l’Italie, et le deuxième exportateur européen de semoule. Le blé dur est la quatrième céréale cultivée en France.
Le blé dur est principalement cultivé dans les régions chaudes et sèches, comme dans le sud de la France ou il profite d’un climat chaud et sec, mais également en Centre-Val-de-Loire et même dans le Grand-Est !
La richesse en protéines de nos blés durs est propice à la fabrication de pâtes françaises de qualité. Cette caractéristique est reconnue au-delà de nos frontières puisque 75 % de la production de blé dur est exportée et utilisée par les fabricants de semoule et pâtes du monde entier.
Il est donc traditionnellement cultivé dans les pays du sud de l’Europe et au Maghreb, mais sur tout le continent américain, en Russie et en Turquie.
Selon un article du journal romain Il Fatto Quotidiano – qui relaie une enquête judiciaire – le producteur de pâtes italien De Cecco aurait importé 4 575 tonnes de blé français en le faisant passer pour un produit de la région des Pouilles.
C’est un véritable géant de l’industrie agroalimentaire italienne : « la société De Cecco, originaire de la région des Abruzzes, est le troisième producteur mondial de pâtes derrière Barilla et le groupe Ebro Foods [qui comprend Panzani et Lustucru] »
C’est une marque connue en France et son packaging fait penser intuitivement à un produit 100 % italien.
Une enquête de la magistrature italienne émet l’hypothèse d’une fraude, qui aurait eu lieu en février 2020, concernant 4 575 tonnes de blé en provenance de France enregistrées comme étant originaire de la région des Pouilles par De Cecco.
Une fraude qui aurait qui aurait concerné un arrivage de blé depuis le port des Sables-d’Olonne qui se serait “transformé” en blé des Pouilles, grâce à un ordre envoyé par e-mail par un responsable hiérarchique.
Ce n’est pas la première fois que le producteur des Abruzzes se voit reprocher un manque de clarté en ce qui concerne l’origine de sa matière première. En effet, rappelle le média romain, la Haute Autorité pour la garantie de la concurrence et du marché italienne avait déjà rappelé à l’ordre De Cecco (ainsi que d’autres marques) pour son marketing trop “chauvin”.
La société utilise officiellement du blé italien, mais également des variétés d’Arizona et de Californie, ce qui n’était pas indiqué avec suffisamment de clarté sur ses produits auparavant. Ainsi, depuis un an environ, pour ne pas encourir de sanctions, la société s’est engagée à indiquer noir sur blanc l’origine de tous ses ingrédients sur ses nouveaux paquets.
« Depuis 1886, nous avons un rôle important : créer selon les règles de l’art des pâtes uniques, comme le veut la tradition et sans aucun compromis. »
« Il y a plus de cent ans, dans les Abruzzes, commençait l’histoire d’une entreprise qui, comme toutes les grandes entreprises, comptait sur une armée d’hommes remplis de passion. C’est l’histoire du Moulin et de la Fabrique de Pâtes Alimentaires des Frères De Cecco qui, depuis plus 130 ans, produit des pâtes qui sont synonymes de qualité et de plaisir à l’italienne dans le monde entier. Cette histoire remonte aux vicissitudes de l’Italie avant l’unification, quand à Fara San Martino, un petit bourg au pied de la Majella, Don Nicola De Cecco produisait dans son moulin en pierre “la meilleure farine de toute la campagne”.
Au fil du temps, beaucoup de choses ont changé: aujourd’hui la marque de l’Entreprise De Cecco est synonyme d’extrême qualité dans le secteur des pâtes de semoule et De Cecco est un groupe, fort d’un chiffre d’affaires supérieur à 220 million d’Euros, dont un tiers provient des exportations. Par contre, la volonté de transmettre, de sauvegarder et de consolider les principes de production du Fondateur reste inchangée: du blé de grande qualité, de la semoule fraîche tout droit de son propre moulin, des tréfileuses en bronze, le séchage lent à basse température et un contrôle permanent de la qualité. Hier comme aujourd’hui, tout naît de la symbiose entre les fortes passions et la recherche obstinée de la perfection qui se révèle dans chaque geste “signé” De Cecco, à commencer par les pâtes. »
Obtenir une pâte alimentaire satisfaisante du point de vue organoleptique par le consommateur nécessite les points suivants :
(¡v) La couleur jaune claire d'une semoule, indépendamment de son taux d'extraction à partir d'un blé, est pour une bonne part une composante influencée par le milieu de culture.
Le 5 octobre 2016 j’écrivais :
« La cuisine est une petite friponne » Pellegrino ARTUSI se moque des « cuisiniers de baldaquin » et prône une table simple et familiale ! ICI
J’ai découvert Pellegrino Artusi et son livre La scienza in cucina L’arte di mangiar bene, chez Alessandra Pierini lorsque mon ami Daniele de Michele est venu présenter son livre : Artusi remix publié chez Mondadori dans la langue de Dante.
Vu mon niveau en italien, sauf à demander à Alessandra de faire l’interprète, ce qu’elle fait fort bien, je ne pus pénétrer dans les subtilités de cette bible de la cuisine familiale italienne.
C’est possible maintenant grâce aux éditions Actes Sud qui viennent de la publier en français grâce à une traduction de Marguerite Pozzoli et Lise Chapuis.
Et puis chemin faisant, un beau matin en me levant je découvre sur le Oueb, sacrés cookies, notre Alessandra en compagnie du beau François-Régis, ceint d’un tablier tendance, prêts à faire sauter dans notre bouche affamée, une scaloppe di vitella, en gaulois une escalope de veau, grand classique de la cucina italienne.
Pour les petites louves et les petits loups ignares, escaloper c’est détailler en tranches plus ou moins fines et en biais une pièce de viande, un gros filet de poisson ou même certains légumes comme les champignons ou les fonds d'artichauts.
Ce n’est donc pas le privilège du veau mais dans le langage courant, chez le boucher, on commande une escalope, et c’est du veau.
Nos deux cordons bleus, pour les besoins de leur cause, utilisent un attendrisseur, outil parfois utilisé par votre boucher afin de bien aplatir une escalope ou une pièce de bœuf afin qu’elles soient plus facile à cuire ou à griller.
Attention au cure-dent !
Et avec la saltimbocca alla romana qu’est-ce qu’on boit
La nuit est tombée, je suis épuisé et pour ne pas tomber moi-même je vais dîner. Des sucres lents pour pouvoir continuer mon ouvrage.
Vie de Gérard Fulmard
Jean Echenoz
Éditeur : EDITIONS DE MINUIT (03/01/2020)
« Vie de Gérard Fulmard » : la nouvelle aventure de Jean Echenoz ICI
Critique Dans son dernier roman, Jean Echenoz propose une œuvre pleine de rebondissements, portée par l’art de la narration et des personnages dans lequel excelle l’écrivain.
Patrick Kéchichian, le 22/01/2020
6 juin 2020
Et puis Gérard Fulmar vint tirant Jean Echenoz des limbes de ma mémoire avachie… et je sus que Jean-Patrick Manchette correspondait avec lui… ICI
Mais revenons à Gérard Fulmar, un critique m’apprend que le fulmar était un oiseau dans Je m’en vais ; c’est aussi le nom du moniteur d’auto-école dans l’Appareil photo, de Jean-Philippe Toussaint.
Né à Gisors le 13 mai 1974, 1 mètre 68 sous la toise, 89 kg sur la balance, en surpoids, il fut steward viré pour de sombres raisons jamais précisées, interdit de vol. Il habite rue Erlanger, dans le XVIe dans l’appartement, où vivait sa défunte mère, dont le propriétaire, un dénommé Robert d’Ortho, vient d’être tué par un boulon géant, « propulsé à une vitesse de trente mètres par seconde ». En effet « …le 2e étage d’un vieux lanceur soviétique Cosmos 3M vient d’anéantir mon hypermarché. Il traînassait auparavant sur son orbite depuis plus d’un demi-siècle, en compagnie de six cents de ses congénères tirés en pleine guerre froide depuis les bases de Plessetsk, Kapoustine Iar ou Baïkonour pour installer au ciel de furtifs satellites militaires. »
Alice Zeniter
L'Art de perdre
Coédition Flammarion/Albin Michel
Paru le 16/08/2017
512 pages
Contre silence et tabou
Voici le roman dont on parle le plus en cette rentrée. Avec courage et talent, Alice Zeniter y rouvre un chapitre de l’histoire franco-algérienne à travers une fresque familiale déployée sur trois générations. Ambitieux et prenant !
Pays perdu
A l’occasion d’un projet d’exposition pour la galerie d’art où elle travaille, Naïma se plonge dans l’histoire de l’Algérie, pays d’origine du peintre à l’honneur, mais aussi de son père et de son grand-père. Ces derniers ne lui ayant jamais parlé de ses racines, elle ne sait presque rien des raisons de leur immigration, ni des souffrances et humiliations enterrées sous des années de silence. Ali, le grand-père, était cultivateur d’oliviers en Kabylie. Pendant la guerre, la population est prise en étau entre la peur du FLN, partisan violent de l’indépendance, et celle de l’OAS, défenseur de la présence française tout aussi brutal. Pour protéger les siens, Ali devient traître aux yeux de sa patrie et se voit contraint à l’exil. A son arrivée en France, la famille Zekkar transite par des camps, avant d’atterrir dans une cité de Normandie où la seule perspective est l’usine. Amère reconnaissance pour ces expatriés bannis de leur pays natal, indésirables en France et victimes du racisme. Hamid, le fils d’Ali, se construit en opposition à un père honteux et résigné, avant de s’éloigner à son tour de cette histoire et de sa langue maternelle, troquant un passé inavouable contre la méritocratie à la française.
La suite ICI
19 novembre 2017
L’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs, Alice Zéniter dans L’art de perdre, conte celle des harkis, elle méritait le Goncourt, les lycéens le lui ont donné… ICI
L'Immeuble Yacoubian
Alaa El Aswany
Gilles Gauthier (Traducteur)
324 pages
Éditeur : ACTES SUD (28/09/2007)
L'immeuble Yacoubian, Alaa El Aswany traduit de l'arabe (Égypte) par Gilles Gauthier Actes Sud, 2006 [compte-rendu] ICI
Harzoune Mustapha
Le Caire, 2011. Alors que la mobilisation populaire est à son comble sur la place Tahrir, Asma et Mazen, qui se sont connus dans une réunion politique, vivent leurs premiers instants en amoureux au sein d'une foule immense. Il y a là Khaled et Dania, étudiants en médecine, occupés à soigner les blessés de la manifestation. Lui est le fils d'un simple chauffeur, elle est la fille du général Alouani, chef de la Sécurité d'État, qui a des yeux partout, notamment sur eux. Il y a là Achraf, grand bourgeois copte, acteur cantonné aux seconds rôles, dont l'amertume n'est dissipée que par ses moments de passion avec Akram, sa domestique. Achraf dont les fenêtres donnent sur la place Tahrir et qui, à la suite d'une rencontre inattendue avec Asma, a été gagné par la ferveur révolutionnaire. Un peu plus loin, il y a Issam, ancien communiste désabusé, victime de l'ambition de sa femme, Nourhane, présentatrice télé, prête à tout pour gravir les échelons et s'ériger en icône musulmane, qu'il s'agisse de mode ou de moeurs sexuelles.
Chacun incarne une facette de cette révolution qui marque un point de rupture, dans leur destinée et dans celle de leur pays. Espoir, désir, hypocrisie, répression, El Aswany assemble ici les pièces de l'histoire égyptienne récente, frappée au coin de la dictature, et convoque le souffle d'une révolution qui est aussi la sienne. À ce jour, ce roman est interdit de publication en Égypte.
20 mars 2019
« On me poursuit parce que je témoigne de ce que j'ai vu et de ce que j'ai vécu » soutenons l’écrivain égyptien Alaa El Aswany auteur de J’ai couru vers le Nil mon livre de chevet du moment ICI
Libres d'obéir : Le management, du nazisme à aujourd'hui
Johann Chapoutot
Éditeur : GALLIMARD (09/01/2020)
Reinhard Höhn (1904-2000) est l’archétype de l’intellectuel technocrate au service du IIIe Reich. Juriste, il se distingue par la radicalité de ses réflexions sur la progressive disparition de l’État au profit de la 'communauté' définie par la race et son 'espace vital'. Brillant fonctionnaire de la SS – il termine la guerre comme Oberführer (général) –, il nourrit la réflexion nazie sur l’adaptation des institutions au Grand Reich à venir – quelles structures et quelles réformes? Revenu à la vie civile, il crée bientôt à Bad Harzburg un institut de formation au management qui accueille au fil des décennies l’élite économique et patronale de la République fédérale : quelque 600 000 cadres issus des principales sociétés allemandes, sans compter 100 000 inscrits en formation à distance, y ont appris, grâce à ses séminaires et à ses nombreux manuels à succès, la gestion des hommes. Ou plus exactement l’organisation hiérarchique du travail par définition d’objectifs, le producteur, pour y parvenir, demeurant libre de choisir les moyens à appliquer. Ce qui fut très exactement la politique du Reich pour se réarmer, affamer les populations slaves des territoires de l’Est, exterminer les Juifs. Passé les années 1980, d’autres modèles prendront la relève (le japonais, par exemple, moins hiérarchisé). Mais le nazisme aura été un grand moment managérial et une des matrices du management moderne.
15 mai 2020
L’édifiant destin de Reinhard Höhn Oberführer SS « juriste de la couronne d’Himmler » père de la méthode de management Bad Harzburg qui a formé l’élite économique et patronale de la RFA ICI
Chacal
Frederick Forsyth
512 pages
Éditeur : GALLIMARD (04/04/1974)
7 septembre 2020
Pourquoi faut-il relire le CHACAL de Frederick Forsyth ? ICI
Chazenet, pur et dur de l'Algérie française affronte la sombre réalité. A court d'argent et la perte d'appui sur le plan national et international, la perte de ses membres et de son prestige, L'OAS s'écroule sous les assauts répétés des services secrets et de la police.
Exilé en Italie avec ses deux principaux lieutenants ; André Casson et René Monteclair ; Chazenet va monter un nouveau complot pour assassiner De Gaulle. Mais, tous les tueurs de l'OAS sont grillés.
Il va falloir prospecter à l'étranger pour recruter un professionnel, un inconnu spécialiste des crimes dans le milieu politique mondial. Les trois hommes en réunion vont plancher sur les dossiers de candidats potentiels. Ils vont se mettre d'accord sur un tueur à gages anglais dont le palmarès est édifiant. Son nom de code sera Chacal.
Drieu : Suivi de lettres inédites de Pierre Drieu la Rochelle à Victoria Ocampo
Victoria Ocampo
151 pages
Éditeur : BARTILLAT (06/08/2007)
"Lettres d'un amour défunt. Correspondance 1929-1944", de Pierre Drieu La Rochelle et Victoria Ocampo : lettres de l'eau et du feu ICI
La correspondance de Drieu La Rochelle (1893-1945) et Victoria Ocampo (1890-1979) révèle les conflits et la passion de deux fortes personnalités que tout aurait dû éloigner l'une de l'autre.
Par René de Ceccatty
Publié le 03 décembre 2009
Victoria Ocampo parle de Drieu La Rochelle ICI
Samedi 3 Novembre 2007
Une histoire d'amour et d'amitié «incurablement fidèle ».
Une brève histoire des maths
David BERLINSKI
Date de parution : 3 janvier 2020
8 € 192 pages
Prouver que l’histoire des mathématiques est une aventure envoûtante et inattendue, tel est le pari, réussi, de David Berlinski.
Descartes, Euclide, Leibniz ou encore Newton… Au fil d’anecdotes historiques, l’auteur passe en revue la vie et l’œuvre des plus grands mathématiciens, à travers des grands thèmes comme le nombre, la démonstration, l’analyse, la géométrie analytique ou les nombres complexes. Sous sa plume amusée, le lecteur perce les secrets des théorèmes, axiomes et autres fonctions. Une équation savamment dosée entre les chiffres et les lettres.
David BERLINSKI
Philosophe et mathématicien, David Berlinski a enseigné la philosophie, les mathématiques et l'anglais dans les universités de Stanford, Columbia, San Francisco et New-York avant de s'expatrier à Paris pour se consacrer à l'écriture.
Le Suicide cellulaire ou la mort créatrice
Jean-Claude Ameisen
La sculpture du vivant
L’opposition entre la vie et la mort est pour nous si « naturelle » qu’il aura fallu des siècles pour la remettre en question. L’idée que la mort de nos cellules puisse être programmée par l’organisme lui-même, et non résulter d’agressions externes, ne s’est imposée que très récemment, mais elle a tout changé dans nos conceptions de l’apparition de la vie, du développement, des maladies et du vieillissement. Comprendre qu’un embryon est autant dû à une destruction massive de cellules qu'à leur prolifération, ou qu’un cancer puisse être causé par l’arrêt des processus de suicide cellulaire, c’est voir le vivant sous un jour nouveau et ouvrir à la réflexion philosophique des espaces insoupçonnés.
Jean Claude Ameisen
Médecin et chercheur, il est directeur du Centre d’études du vivant de l’Institut des humanités de Paris (université Paris Diderot) et président du Comité consultatif national d’éthique.
Prix Biguet de philosophie de l’Académie française
Prix Jean Rostand 2000
Séraphine : De la peinture à la folie
Alain Vircondelet
224 pages
Éditeur : ALBIN MICHEL (01/10/2008)
25 août 2019
Mais qui est donc cette Séraphine à l’affiche du musée Maillol ? ICI
Le cas Séraphine
Séraphine était-elle folle ? Cette artiste autodidacte qui entendait des voix trouva un équilibre, une forme de thérapie dans la peinture. Internée en 1932, elle cessa de peindre et fut submergée par la folie.
Séraphine Louis a d'abord mené une vie misérable : une mère fille de ferme, un père ouvrier agricole, orpheline à 7 ans, bergère, puis bonne à tout faire. A 18 ans, en 1882, elle est engagée comme femme de ménage dans un couvent à Senlis. Elle y reste vingt ans. Très pieuse, mystique même - la messe quotidienne du petit matin ne parvient pas à étancher sa soif de Dieu -, elle est bientôt habitée par des « voix », notamment celles de son ange gardien et de la Vierge. Un jour de 1905 - elle a plus de 40 ans -, alors qu'elle prie dans une chapelle de Senlis, il lui aurait dit : « Mets-toi au dessin, Séraphine, peins pour la gloire de Dieu, c'est le désir formel de Marie. Je reviendrai pour te donner d'autres consignes. Marie elle-même t'apparaîtra pour te commander des toiles. » Avec ses modestes économies, elle se rend chez le marchand de couleurs et achète des tubes de peinture, des pinceaux et des pots de Ripolin. Elle s'enferme chez elle.
Dans les années 60, les fameuses sixties, 2 chansons de Bob Azzam, aux sonorités orientales, il est d’origine égyptienne, vont devenir cultes : Mustapha et Fais-moi du couscous, chéri. ICI
Pas sûr que, de nos jours, ce type d’« humour orientaliste » un peu lourdingue, soit du goût des féministes et de la gauche bien-pensante, mais renier le passé, mettre son mouchoir dessus, c’est amputer notre histoire de faits bien réels, l’éternel « cachez-moi ce sein que je saurais voir… »
C’est à Constantine que j’ai découvert le couscous, le vrai, celui que roulait Mouni la vieille dame qui gardait notre fille Anne-Cécile. Elle y passait la plus grande partie de la matinée, son couscous c’était sa fierté. Nous ne l’employions pas pour faire la cuisine mais, rien n’y faisait, Mouni roulait entre ses doigts la semoule. Je n’en ai depuis jamais mangé d’aussi bon, léger, fondant, une vraie merveille. Mouni venait de Kabylie, pendant qu’elle roulait la semoule, parfois, nous parlions de la guerre. Notre cité dominait les gorges, là où au petit matin nous, les Français, fusillions les rebelles Algériens. Nulle rancœur dans ses propos, le même fatalisme serein que ma mémé Marie.
16 octobre 2014
Le couscous enfant des hautes plaines appartient à un monde le Maghreb, à un mode vie millénaire celui des Berbères… ICI
Le couscous, un petit grain d'humanité salué par l'Unesco
Le couscous du Maghreb connaît son heure de gloire en faisant son entrée au patrimoine immatériel de l’Unesco. La semoule tellement plus ancienne que les Etats peut-elle montrer de nouveaux chemins diplomatiques?
Catherine Frammery
Publié jeudi 17 décembre
De la viande et des légumes cuits dans un bouillon accompagnés de céréales cuites à la vapeur : le couscous, plat incontournable des grandes fêtes au nord de l'Afrique, plat de partage et de convivialité, plat sublime d'exil, de famille et de tradition, a été consacré hier à Paris, en visioconférence: «Les savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous viennent d'être inscrits sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, résume Le Figaro, après le repas gastronomique des Français (2010), la culture de la bière en Belgique (2016) ou l'art du pizzaïolo napolitain (2017)».
Une coopération régionale réussie
«L’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie s’étaient unis pour défendre ce plat emblématique de l’Afrique du Nord qui se décline à l’infini, écrit Le Parisien, reprenant une dépêche de l'AFP. «Le couscous plus fort que la politique! C’est la première fois que quatre pays du Maghreb unissent leurs efforts sur un sujet commun, s'emballe le site d'information MiddleEastEye».
«L'Unesco a salué un «exemple rare de coopération internationale».
Fait rare, l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie ont porté ensemble le dossier sans se disputer la paternité du plat, reprend aussi France 24. En septembre 2016, l'annonce par Alger sur le dépôt d'un dossier «couscous» à l'Unesco avait suscité l'ire de son voisin marocain, grand rival politique, diplomatique et culturel. Un accord avait ensuite été trouvé. Mais des orgueils nationaux mijotent encore: la ministre algérienne de la Culture, Malika Bendouda, a ainsi tenu à souligner que son pays «était parmi les précurseurs de la genèse de ce plat», mercredi lors de la cérémonie officielle». Et pas de doute derrière les intentions du site marocain TelQuel lorsqu'il titre son interview du grand chef Moha, il y a une petite semaine: «Le monde entier sait que le couscous est marocain!»
La suite ICI
Surprise !
L'un des plats préférés des Français est loin de sortir de notre cuisine traditionnelle, mais vient au contraire tout droit d'Afrique du Nord.
Mais qu'est-ce qui fait le succès du couscous ? ICI et ICI
Que boire avec le couscous ?
- Au temps où je travaillais à la SVF, la star des restos à couscous, était le gris de Boulaouane, nous en vendions des milliers de cols. La marque est maintenant dans le giron du papy Castel qui y a ajouté le Sidi Brahim du papy Magrez. Parmi les marques de vin, toutes origines confondues, Sidi Brahim arrive en troisième position chez les Français, en notoriété assistée, tandis que Boulaouane arrive au 10e rang. Chez le premier, c'est le vin rouge qui tient la vedette, tandis que chez le second, c'est le gris. Castel a bien l'intention de leur donner une dimension supplémentaire. Il entend montrer que l'origine de ces vins, très accessibles en prix, ne doit pas les cantonner à accompagner couscous et tagines. « Nous voulons inscrire ces vins à la fois dans l'actualité et le quotidien. Ils doivent correspondre à une consommation moderne. Nous souhaitons les faire redécouvrir en adoptant une approche plus internationale » Bref, ce ne sont pas de grands nectars mais y’a pire sur le marché.
- Couscous, « c'est bon comme là-bas ! » Popularisé au début des années 60 par les rapatriés d'Algérie, le couscous occupe une place de choix parmi les plats préférés des Français. Par Olivier Bompas ICI
- Et moi c'est ça!
Vous me faites travailler le dimanche ce n’est pas bien car c’est le jour du seigneur, mémé Marie me gronderait mais je sais qu’elle me pardonnera vu que c’est pour une juste cause.
La source
James A. Michener
France-Marie Watkins-Roucayrol (Traducteur)
Éditeur : ROBERT LAFFONT (08/10/2020)
Si le Roi David et Abisag la Sulamite, Hérode le Grand, le général Pétrone, Vespasien et Titus, Flavius, Josèphe et Maïmonidès sont bien des personnages réels ; et si Acre, Zéfat et Tibériade sont toujours des villes de Galilée ; et si toutes les descriptions de lieux sont exactes... Makor cependant (en Hébreu : La Source), le site même de Makor, avec son histoire et ses fouilles, est imaginaire, nous précise l'auteur.
L'auteur nous entraîne à travers son récit, de la préhistoire (en 9834 avant l'ère chrétienne) jusqu'à la création de l'état d'Israël en 1948.
Nous découvrons au fil du récit (sur quinze niveaux ou époques) entre 9834 av JC et 1948, la vie des premiers Hébreux, l'émergence d'un sens d'un Dieu unique (El, puis El Shaddaï, puis ensuite Yaweh), la conquête de Canaan, la lutte contre les envahisseurs au temps du roi David, l'occupation Romaine, les croisades, l'arrivée des Arabes et la naissance de l'Islam, puis le temps de Bysance et de l'empire Ottoman, et pour finir, au 20 ème siècle après la chute de l'empire Ottoman en 1918, le protectorat Anglais en Palestine jusqu'en 1948.
La suite ICI
À la merci du désir
Frederick Exley
440 pages
Éditeur : MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE (16/01/2020)
19 octobre 2020
« Faut-il faut vivre mal pour écrire bien ? » Frederick Exley dans À la merci du désir/Last Notes from Home, démontre que oui ! ICI
Les Yeux fardés
Lluis Llach
384 pages
Éditeur : ACTES SUD (17/05/2017)
10 janvier 2016
Je vis donc je lis… « On tua au nom de tout, de n’importe quoi et de rien du tout. » Lluís Llach… la guerre d’Espagne mère des pires atrocités du XXe siècle… ICI
Une ode à la liberté
Lluis Llach, né en 1948 à Gérone, est connu pour sa carrière de chanteur et son engagement pour la culture catalane. Les yeux fardés est son premier roman, un grand roman populaire, une ode à la liberté, à la jeunesse et à l’amour, qui nous touche en plein cœur.
Lluis, réalisateur de cinéma aux abois, est sur le point d’accepter un documentaire régional sur la dépression des oiseaux en cage quand sa productrice lui obtient un rendez-vous avec un vieillard susceptible d’inspirer un scénario. Sans trop d’illusions, il se présente donc chez Germinal Massagué et tombe sur un homme de 87 ans portant beau, les yeux maquillés de fard bleu. D’abord déconcerté, Lluis se laisse vite séduire par cet homme extravagant qui décide de lui raconter son histoire.
La suite ICI
Apocalypse gaucho
German Maggiori
Éditeur : LA DERNIÈRE GOUTTE (04/10/2018)
En 2051, alors que la Chine est devenue la première puissance mondiale, l'Argentine s'enfonce dans la guerre et le terrorisme. Milices et forces de sécurité, exclus, trafiquants et réfugiés se partagent la périphérie de Buenos Aires tandis que la pampa autour de la capitale n'est plus qu'un vaste marécage infesté de créatures hybrides où rôdent des gauchos accros aux drogues quantiques. C'est dans ce monde en ruine qu'Alejandro Stellke, analyste au sein des Archives nationales d'information de l'État, organise une étrange opération pour laquelle il charge Chico Eisen, un agent qu'il a formé, accompagné par Kurt Sealow, un ornithologue américain, mais aussi par Zampa, un membre des services secrets du Vatican, et deux sœurs siamoises, de livrer de mystérieux œufs au laboratoire de la biologiste chinoise Mei Hong, une spécialiste du clonage binaire. À leurs trousses, les hommes du commandant Campson, un militaire obsédé par le retour de l'ordre, comptent bien les empêcher d'accomplir leur mission.
L'ombre de J. G. Ballard plane sur ce roman où les sectes mystico-scientifiques rêvent de prendre le pouvoir, où les enfants sont enlevés et conditionnés pour devenir des machines de guerre, et où les mémoires, comme les identités, sont reprogrammées.
Né en 1971, Germán Maggiori vit à Buenos Aires. Après son impressionnant polar Entre hommes, il mêle avec brio dans ce nouveau livre la science-fiction et le western apocalyptique.
L’écrivain et réalisateur allemand Chris Kraus, à Paris, en juin 2019. Patrice Normand/Leextra via Leemage
« La Fabrique des salauds » (Das kalte Blut), de Chris Kraus, traduit de l’allemand par Rose Labourie, Belfond, 890 p., 24,90 €.
« La Fabrique des salauds » : Chris Kraus au cœur du mensonge allemand
L’écrivain allemand Chris Kraus traverse le XXe siècle en compagnie d’un criminel nazi passant après-guerre au service de la RFA. Une épopée révoltante et un grand roman.
On a tort de croire que l’Apocalypse est à venir. Les hommes l’ont déjà réalisée sur Terre et elle a pour nom le XXe siècle. Voilà une des leçons à tirer de La Fabrique des salauds, roman-fleuve que l’on doit au réalisateur et écrivain allemand Chris Kraus. Celui-ci, né en 1963, s’efforce depuis longtemps, par le cinéma et la littérature, de comprendre la transformation de ses compatriotes en bourreaux jamais vraiment repentis. Dans ce livre haletant, il s’attache aux pas de deux frères, Koja (Constantin) et Hub (Hubert), et de leur sœur adoptée, Ev, qui ignore qu’elle est juive et que les deux épouseront tour à tour. L’action s’engage avec un premier massacre lors de la révolution russe de 1905 : le lynchage du grand-père pasteur par des révolutionnaires. Elle s’achève au milieu des années 1970, à Munich, dans le décor aseptisé d’un hôpital, typique de la République fédérale allemande (RFA), en apparence pacifiée.
La saga des Solm, riche en rebondissements, a donc pour sujet le « court XXe siècle ». Au début, le tableau de Riga et de ce qu’on appelle le Baltikum, l’univers formé alors par les minorités allemandes peuplant les pays baltes, a encore le charme de la Belle Epoque. Tel que Kraus le dépeint, ce cadre n’est pas loin du Lübeck hanséatique des Buddenbrook, de Thomas Mann (1901), où cohabitent le snobisme, l’obsession de l’endogamie sociale et ethnique, les préjugés bourgeois et la vie de bohème clandestine. Mais sous ce parfum désuet couvent des tragédies inouïes.
La suite ICI
7 mai 2020
La Fabrique des salauds de Chris Kraus « comment devient-on criminel ? » 1 examen de conscience, dont on ressort tous secoués ICI
Les patients du docteur Garcia
Almudena Grandes
800 pages
Éditeur : J.-C. LATTÈS (22/01/2020)
Les guerres d’Almudena Grandes
Critique Dans le quatrième volet de son cycle romanesque sur la guerre d’Espagne, Almudena Grandes tisse une intrigue palpitante autour d’un réseau clandestin d’évasion de criminels nazis. ICI
Céline Rouden, le 15/04/2020
13 juillet 2020
Grâce à Almuneda Grandes, les « perdants » de la guerre d’Espagne le Dr Garcia et le diplomate républicain, Manolo Benitez se retrouvent le 30/12/1976 à l’aéroport de Barajas, Franco, le caudillo, est mort voilà 1 an ICI
«Españoles… Franco ha muerto», après 36 ans de dictature Francisco Franco Bahamonde, le caudillo meurt « dans un lit aux draps suants, avec l'extrême-onction, comme 1 petit-bourgeois »
Tueur de bisons
Frank Mayer
112 pages
Éditeur : LIBRETTO (07/05/2013)
26 avril 2012
Cheyenne, un vin de la principauté d’Orange qui m’amène jusqu’aux bisons des Grandes Plaines de l’Ouest Américain… ICI
Frank Mayer, raconte sans fard, sans détour, avec une effarante irresponsabilité « ce désastre écologique sans précédent ; pour nombre de personnes (les Indiens des Plaines au premier chef), un cataclysme social, culturel, politique, psychologique même, dont on peine à prendre la mesure. » Mayer est un simple businessman qui fait tourner sa petite entreprise de 4 ou 5 employés. Il fait de l’argent en tuant. « Les chemins de fers se chargeaient su transport vers l’Est des peaux, de la viande et des os. Pour les lobbies financiers comme pour les chasseurs itinérants, tout était affaire de profit immédiat. »
La Trilogie Joe Coughlin - Un pays à l'aube - Ils vivent la nuit - Ce monde disparu
Dennis Lehane
Éditeur : PAYOT ET RIVAGES (01/10/2017)
21 janvier 2018
Les Irlandais : « les nègres de l’Europe »dans La saga des Coughlin les hors-la-loi tourmentés ont la cote et il n’y a pas de héros; les bons tentent de faire simplement les moins mauvais choix ICI
Dans La saga des Coughlin on suit les hommes d’une famille américaine, de ses débuts dans les forces de l’ordre à Boston jusqu’à Miami pendant la prohibition et à l’après seconde guerre mondiale, quand les hors-la-loi, les bandits sont fatigués. Je vous en dis le minimum, sachez simplement que c’est une belle, une flamboyante, une mélancolique histoire de mafieux. On ne lâche pas le pavé jusqu’à la dernière page.
Les Coughlin, des Irlandais, Thomas le Père, haute personnalité de la police bostonienne, corrompu mais propre sur lui, Danny flic aussi, forte tête, Connor, l’intello, au bel avenir brisé et le petit dernier Joe, qui deviendra un hors-la-loi qui voisinera Meyer Lansky et Lucky Luciano…
Des jours sans fin
Sebastian Barry
Éditeur : JOËLLE LOSFELD (01/01/2018)
CRITIQUE
«DES JOURS SANS FIN», SEBASTIAN BARRY AFFRANCHIT LE GAY ICI
L’Irlandais raconte une histoire d’amour inspirée de l’homosexualité de son fils.
Né à Dublin en 1955, Sebastian Barry est le seul auteur à avoir remporté deux fois le prix Costa, l’un des plus importants en Angleterre, en 2008 pour le Testament caché (Joëlle Losfeld, 2009) et en 2016 pour Des jours sans fin, dédié à son fils Toby. Après la seconde victoire, il s’est tout de suite connecté à Skype pour la partager avec lui : «Je n’entendais rien à ce qu’il disait, lui non plus, mais son visage rayonnait de joie», se souvient-il. De cette récompense-là, Barry - qui ne craint pas le lyrisme, ni dans ses pages ni dans la vie - n’est semble-t-il toujours pas remis : «Plus que "pour", j’aurais dû écrire "de la part de mon fils", car c’est un cadeau qu’il m’a fait, le plus beau qu’on puisse faire à son père. Je lui dois ce livre, il en est la muse.» A 16 ans, Toby, le cadet de la famille, a fait son coming out auprès de ses parents. «Après des mois de tristesse, au cours desquels sa mère et moi étions extrêmement inquiets pour lui, il a fini par dire : "Ce qu’il y a, c’est que je suis homosexuel." Ça a été un tel soulagement pour nous, et une libération pour lui.» S’en est suivie une urgence : pour le père, «à comprendre ce que ça voulait dire» ; pour le fils, «à l’enseigner». Littéralement : «Toby a été mon professeur d’homosexualité.»
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Une saison de coton : Trois familles de métayers
James Agee
187 pages
Éditeur : CHRISTIAN BOURGOIS EDITEUR (30/11/-1
Une saison de coton : prémices d'un «Grand Roman américain» ICI
Ce texte de James Agee sur les fermiers misérables d'Alabama annonce Louons maintenant les grands hommes, le chef-d'œuvre du romancier américain paru en 1941.
Par Christophe Mercier
Louons maintenant les grands hommes (1941), ample méditation écrite par James Agee à la suite d'une visite, en compagnie du photographe Walker Evans, à des cueilleurs de coton blancs d'Alabama, fait aujourd'hui figure de classique absolu. Et on peut sans hésiter le ranger parmi les trois ou quatre plus grands livres américains du XXe siècle, texte inclassable qui invente sa propre forme, lyrique, mystique, cosmique, pour dire ce qu'est l'Amérique. C'est peut-être, plus que bien des romans qui s'annoncent comme tels, ce qui approche le plus de cette inaccessible baleine blanche qu'est le «Grand Roman américain».
On sait que le reportage original de James Agee, commandé par le magazine Fortune, avait été refusé par ledit magazine. Le texte en a été retrouvé dans les archives de l'écrivain (disparu en 1955, à quarante-cinq ans) et paraît aujourd'hui en français.
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Dans les Vosges, les farces de l’ordre
Respect du confinement, sécurité routière, feux de forêt… La gendarmerie des Vosges envoie des messages de prévention pleins d’humour sur son compte Twitter. Un comique particulièrement bienvenu en ces temps de crispation avec la population, par Stéphanie Marteau
On peut s’habiller en total look bleu marine et avoir le sens de l’humour. C’est ce que démontrent quotidiennement les gendarmes des Vosges, à la tête d’un compte Twitter très remarqué pour ses posts sarcastiques, très éloignés de la communication institutionnelle à laquelle la maréchaussée était jusqu’alors habituée… Un ton très libre qu’ils conservent même en ces temps de très fortes crispations entre forces de l’ordre et population, et alors que le sujet, soulevé par l’article 24 de la loi « sécurité globale », a provoqué une inédite crise politique entre le gouvernement et sa majorité.
Chaque jour, le lieutenant-colonel Brice Mangou (42 ans) et deux de ses adjoints, accros aux réseaux sociaux, consacrent leur temps libre à produire deux messages qui allient prévention et humour grinçant, en veillant à se tenir loin des polémiques. Né en 2018, @Gendarmerie088, qui a 22 000 followers, est désormais le premier compte départemental de la gendarmerie. « On est même “likés” par l’ex-présidente du Medef Laurence Parisot, Anne Hidalgo et des parlementaires », s’amuse un gradé.
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88 - Gendarmerie des Vosges @Gendarmerie088
9 déc.
Par temps froid, les animaux sont attirés par la chaleur des moteurs venant de tourner.
Si vous entendez miauler, pensez à soulever le capot de votre véhicule. Si vous entendez meugler, pensez à... Non, rien.
C'est la suit et c'est du boulot...
Il était une fois dans l'Est
Arpad Soltesz
Barbora Faure (Traducteur)
432 pages
Éditeur : POINTS (03/09/2020)
Fin des années 1990, dans l'est sauvage de la Slovaquie. Veronika, 17 ans, est enlevée par deux hommes alors qu'elle fait du stop. Après l'avoir violée, les deux malfrats prévoient de la vendre à un bordel au Kosovo. Mais lors du transfert, la jeune fille s'échappe, puis porte plainte auprès de la police locale. C'est alors que les choses se compliquent : les kidnappeurs semblent bénéficier de protections haut placées, et l'enquête piétine...
Aidée de Pavol Schlesinger, le journaliste qui raconte son histoire, Veronika tente d'échapper aux trois plus grands groupes criminels de l'époque : la police, la justice et les services secrets. Réfugiée dans un hôtel désert à la frontière ukrainienne, elle fait la connaissance du mystérieux Igor, qui l'initie à la fabrication des bombes. Car si elle ne peut obtenir justice, Veronika refuse de laisser impunis ses tortionnaires. Et la vengeance est un plat qui se mange froid...
Puisant dans les nombreuses affaires qu'il a pu suivre comme journaliste lorsqu'il couvrait les mafias de l'Est, Arpad Soltesz dresse un tableau noir et âpre des brutales années 1990 et du capitalisme sauvage qui a suivi la chute du communisme.
Un dernier polar avant la rentrée : “Les mains vides” de Valerio Varesi ICI
Michel Abescat, Christine Ferniot
Publié le 26/08/19
Quoi de mieux pour finir l’été en beauté qu’une promenade en noir italienne ? Michel Abescat et Christine Ferniot vous proposent une dernière escapade pleine de charme et de mélancolie, au cœur de Parme, dans les milieux de la délinquance en col blanc.
« Les oubliés de Londres », d'Eva Dolan
Éditeur : LIANA LÉVI (06/02/2020)
Eva Dolan propose à ses lecteurs un jeu narratif complexe, qui rend la lecture de ce roman d’autant plus passionnante. L’intrigue est en fait construite sur un double mouvement.
Premier mouvement, des chapitres intitulés « Maintenant » s’ouvrent sur un meurtre et racontent l’onde de choc de celui-ci sur les personnages, en parallèle de l’enquête de police. Et second mouvement, des chapitres intitulés « Avant » fonctionnent à rebours du temps. En alternance avec les premiers, ces chapitres remontent dans le passé et éclairent peu à peu l’histoire qui est racontée. L’intrigue n’est donc pas linéaire, mais complexe et singulièrement subtile sur le plan psychologique.
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L'homme aux lèvres de saphir
Hervé Le Corre
503 pages
Éditeur : PAYOT ET RIVAGES (01/10/2004)
Publié il y a de cela près de quinze ans, à une époque heureuse où les blogs littéraires n’existaient pas, L’Homme Aux Lèvres De Saphir bénéficie d’une nouvelle attention avec la parution de Dans L’Ombre Du Brasier, dernier roman très attendu d’Hervé Le Corre, devenu désormais l’une des grandes figures de la littérature noire française, qui reprend quelques personnages du premier opus évoluant à Paris en 1870 durant l’époque trouble de l’effondrement du Second Empire marquant la fin du règne de Napoléon III. Si les deux ouvrages peuvent se lire indépendamment l’un de l’autre, L’Homme Aux Lèvres De Saphir se situe aux prémices de la période insurrectionnelle de la Commune alors que Dans L’Ombre Du Brasier dépeint les événements de la Semaine sanglante qui marque l’achèvement de cette épopée révolutionnaire. C’est au cœur de cette atmosphère crépusculaire que l’on assiste aux exactions d’un étrange tueur qui trouve son inspiration dans Les Chants de Maldoror, un texte en prose terrifiant d’Isidore Ducasse plus connu sous le pseudonyme de Comte de Lautréamont.
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Grossir le Ciel
Franck Bouysse
240 pages
Éditeur : LA MANUFACTURE DE LIVRES (09/10/2014)
Quelle écriture !
Il n’est pas toujours facile d’associer les mots beauté et polar, le registre du noir se prêtant plus volontiers à une danse d’adjectifs plus spectaculaires (sanglant, oppressant, étouffant, macabre) ou de vocables identifiant le genre (suspense, meurtre, enquête, thriller,…). Autant dire que Franck Bouysse réussit un sacré tour de force avec ce roman.
Promenons-nous dans les Cévennes
Grossir le ciel, c’est une ambiance qui vous renverra aux bancs d’école et à la découverte des livres de Giono pour certains, ou vous filera une furieuse envie de promenade dans les Cévennes, le cœur palpitant de cette fiction. Cœur qui pulse, ralentit, connaît quelques arythmies, s’emballe jusqu’à l’oppression. Point de cadavres à foison ou de descriptions à faire frissonner d’angoisse pourtant… Il y a Gus, qui vit avec son chien, Mars et puis un voisin taiseux, Abel. Rien, dans leur quotidien de paysans isolés se croisant parfois pour avaler un verre de rouge ou marmonner à demi-mots la vie qui passe, pour briser la monotonie. Pourtant, la nouvelle du décès de l’abbé Pierre va bousculer cet équilibre. Ça… et un coup de feu un jour d’hiver : un gibier repéré par Gus mais pour lequel Abel, depuis la ferme voisine, a sans doute été plus rapide.
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Didier Daeninckx
Retour à Béziers
Collection jaune Verdier
96 p. 10,00 €
Parution : octobre 2014
26 novembre 2014
Retour à Béziers : un abstinent s’indigne « c’est le jus de treille qui a fait l’immense richesse de Béziers. » ICI
Une famille corse. 1200 ans de solitude
Robert Colonna d'Istria
416 pages
Éditeur : PLON (26/04/2018)
5 septembre 2018
« Jamais les Romains n’achetaient d’esclaves corses ; ils savaient qu’on n’en pouvait rien tirer ; il était impossible de les plier à la servitude. » Napoléon ICI
Le titre du livre de Robert Colonna d’Istria attire notre attention sur deux éléments paradoxaux : la datation, 1200 ans de solitude, allusion évidente au roman de García Márquez, Cent ans de solitude (1967) qui raconte sur plusieurs générations, au long d’un siècle, l’histoire de la famille Buendía depuis la fondation du village de Macondo et le lien avec l’histoire d’une famille corse, et pas n’importe laquelle, puisqu’il s’agit de la famille Colonna d’Istria.
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Patria
Fernando Aramburu
Claude Bleton (Traducteur)
728 pages
Éditeur : ACTES SUD (02/09/2020)
12 août 2018
Lisez Patria le magnifique roman de Fernando Aramburu, les années de plomb en d’Euskal Herria la folie meurtrière de l’ETA ICI
Patria sur Canal+ : un drame familial et historique bouleversant sur fond de terrorisme basque ICI
Le théâtre des merveilles
Lluis Llach
411 pages
Éditeur : ACTES SUD (15/05/2019)
9 juin 2019
L’appoggio, le fiato, Rossini qui s’amusait en composant, Verdi dont les mélodies sont orgasmiques, Puccini dont les mélodies s’envolent, te maintiennent en suspension tout en haut… Le Théâtre des merveilles de Lluis Llach ICI
Puis j’ai découvert et lu avec un grand plaisir ses deux premiers romans Les yeux fardés et Les femmes de la Principal chez Actes Sud
La bombe
Frank Harris
336 pages
Éditeur : LE LIVRE DE POCHE (11/03/2020
"La Bombe", le roman des origines du 1er Mai ICI
Des ombres à l’aube
UN MASSACRE D’APACHES ET LA VIOLENCE DE L’HISTOIRE
Karl Jacoby
Le 30 avril 1871, sur le Territoire de l’Arizona, dans le canyon d’Aravaipa, une troupe d’Indiens Tohono O’odahms, de Mexicains et d’Américains massacrait dans leur sommeil plus de 140 Apaches. il est demeuré une masse d’informations sur ce drame, qui a permis à Karl Jacoby de proposer une approche inédite de l’événement, connu sous le nom de Massacre de Camp Grant.
Traduit de l’anglais par Frédéric Cotton
La femme qui avait perdu son âme
Bob Shacochis
788 pages
Éditeur : GALLMEISTER (01/01/2016)
Un vrai thriller politique
Quelle fresque… Les Nord-Américains ne s’y sont pas trompés : « digne successeur…de Graham Greene et John le Carré » ont-ils souligné à la parution de ce pavé en 2013. Finaliste du prix Pulitzer l’année suivante (avec Philipp Meyer pour « Le Fils » et Donna Tartt qui l’a emporté avec « Le Chardonneret », sacré trio !), ce livre vous tiendra en haleine plusieurs soirs d’affilée. Thriller politique, roman d’espionnage (les analyses géopolitiques sur les conflits contemporains sont passionnantes), histoire d’amour aux personnages inoubliables (même les « méchants »), tous les ingrédients mélangés par Bob Shacochis concourent à la réussite de ce livre. L’auteur s’est inspiré de son expérience personnelle de correspondant de guerre (notamment en Haïti). Pas étonnant dès lors que la trame de cette fiction soit très réaliste.
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Purity
Jonathan Franzen
Olivier Deparis (Traducteur)
840 pages
Éditeur : POINTS (08/06/2017)
Un Jonathan Franzen au top
Jonathan Franzen publie là sans conteste son meilleur livre depuis « Les Corrections ». Son talent pour camper des personnages incarnés, son don pour dérouler une histoire avec une logique implacable, tout en interrogeant le sens du secret dans nos vies à l’ère d’Internet, font de « Purity » un roman passionnant de bout en bout.
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A travers l’histoire d’une jeune fille en quête d’un père inconnu, l’écrivain américain s’interroge sur le rôle du secret, s’élevant contre la dictature de la transparence
Là où naissent les ombres
Colin Winnette
224 pages
Éditeur : DENOËL (22/04/2016)
[Haints Stay]
Trad. de l'anglais (États-Unis) par Sarah Gurcel
Plongez dans l’essence même de l’Amérique profonde et violente, celle des âmes perdues.
Brooke et Sugar se disent frères et sont chasseurs de primes. Partout où ils passent, ils sèment effroi et désolation. Contraints de quitter la ville après une tuerie particulièrement violente, ils se réfugient dans les bois. Un matin, à leur réveil, ils trouvent à leurs côtés un mystérieux garçon amnésique. Ils l’appellent Bird et en font leur mascotte. Lors d’une expédition punitive dans un village, les deux frères sont capturés par la police locale et mis en prison. Brooke parvient à s’enfuir, mais Sugar, sorte de bête humaine, sale et effrayante, reste derrière les barreaux.
Là où naissent les ombres est un western acide et désespéré auquel seuls une veuve, un orphelin et un nourrisson apportent une touche d’humanité.
224 pages
Dans les westerns
Gilles Leroy
320 pages
Éditeur : MERCURE DE FRANCE (12/01/2017)
On en voit, dans le métier, des physiques exceptionnels et des visages saisissants. Lui, Lockhart, c’était autre chose. On voulait entrer dans sa lumière, dans sa sphère, on voulait le prendre dans ses bras et sentir comment c’était d’être dans ses bras. Ce je-ne-sais-quoi qui fait la différence entre un grand acteur et un génie, il l’avait. À l’époque, on appelait ça le it – tu l’avais ou pas. It, c’était le pouvoir de séduire les deux sexes en toute innocence, sans rien faire, juste en étant là. Un sortilège.
1948, Arizona. Quand Paul Young rencontre Bob Lockhart sur un plateau de cinéma, l’évidence saute aux yeux de tous : les deux hommes seront bien plus que de simples partenaires de jeu. Espionnés par les studios, la police des mœurs et la presse à scandale, les amants vivront sept années de passion, jusqu’à ce que Paul regagne le rang.
Le voici cinquante ans plus tard, devenu sénateur et patriarche, qui joint sa voix à celles de deux autres inconditionnels : l’actrice Joanne Ellis, longtemps éprise de Bob, et Lenny Lieberman, l’agent presque frère. Émus, émerveillés encore, ils tissent à eux trois la légende de Lockhart.
Toute histoire d’amour est aussi l’histoire d’un monde, nous dit Gilles Leroy : ici, une Amérique brillante, convulsive, déchirée entre avant-garde et cynisme, soif de liberté et répression.
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Un endroit où aller
Robert Penn Warren
600 pages
Éditeur : ACTES SUD (28/12/1993)
Le fils d’un bon-à-rien et d’un modèle d’obstination résignée
Si l’on substitue la pesanteur de l’appartenance au Sud profond à celle de la judaïté et que l’on ajoute un bon trait de lyrisme et d’intérêt pour la nature, plusieurs œuvres éminemment rothiennes ressemblent fort à Un endroit où aller, dernier roman de Robert Penn Warren, écrit à l’âge de soixante-douze ans. Il s’agit des mémoires narrées à la première personne de Jed Tewksbury, dont le titre indique opportunément qu’il fut toute sa vie un déraciné.
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Vin & Co ... en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ...