1-J’étais le collabo Sadorski Romain Slocombe
Je fus séduit par le premier opus de la trilogie de la guerre civile de Romain Slocombe : La Gestapo Sadorski :
24 février 2021
L’inspecteur-principal-adjoint Léon Sadorski chef du « rayon Juif » aux RG de la PJ adorait le beau linge ICI
Même intérêt pour L’Inspecteur Sadorski libère Paris
22 octobre 2021
Le vendredi « lire c’est vivre… » Le Taulier fait son Pierre Dumayet… ICI
Et puis, patatras, alors que le cœur léger j’acquérais le dernier opus de la trilogie J’étais le collabo Sadorski, toujours du lourd, 533 pages, mais cette fois-ci bien indigeste, remplissage, je progressais en patinant dans la semoule et en espérant que l’auteur allait s’élever au-dessus de son abondante documentation. Que nenni, jusqu’à la dernière ligne ce fut bien besogneux.
Je ne dénie pas à Slocombe son art d’aller fouiller dans les poubelles pas très appétissantes de notre Histoire, et l’épuration fut une période pas très glorieuse.
Septembre 1944 : partisans de De Gaulle et de Staline rivalisent pour le pouvoir dans Paris fraîchement libéré. C’est à qui rétablira l’ordre le premier, ou plutôt son ordre. Démasqué et menacé d’être fusillé, l’inspecteur Léon Sadorski n’en mène pas large. Le sort en a pourtant décidé autrement. En échange de l’indulgence des cours de justice, l’ex-collaborateur se voit confier par les chefs de l’insurrection une mission semée de pièges : identifier les « taupes » laissées par la police de Vichy au sein du Parti communiste.
Rien ne se passant comme prévu, Sadorski se retrouve séquestré dans un des pires centres de détention et de torture gérés par les FTP. Mais il entend bien échapper à ses geôliers afin de rechercher sa femme, Yvette, disparue dans les purges des premières heures de la Libération. Pour cela, Sadorski aura besoin d’argent, de beaucoup d’argent…
Pecosa critique 02 septembre 2022
« L’inspecteur Sadorski suit sa mauvaise étoile. » Abel Mestre, Le Monde
J'étais le collabo Sadorski est le sombre récit d'une Libération qui n'a rien d'éclatant, de prometteur et de réconfortant. Slocombe dresse plutôt un tableau des luttes idéologiques et de quêtes de pouvoir qui préfigurent la Guerre Froide. C'est la France de l'injustice, de l'arbitraire et du hasard. le lecteur songe à tous les innocents torturés, déportés, exécutés que l'on a rencontrés au fil des pages, et constate avec amertume que ce sont toujours les mêmes qui s'en tirent, à un cheveu près ou avec les honneurs. C'est peur-être pour ça que certains passages sont répugnants à lire.
Comme à la dernière ligne Sadorski, comme le canard de Robert Lamoureux est toujours vivant, mais sans un, Slocombe doit mitonner une nouvelle trilogie, je lui souhaite de retrouver son punch.
Les purges aveugles de la Libération ICI
L'Institut dentaire, dans l'est de Paris, est le théâtre, en septembre 1944, d'exécutions arbitraires. Une épuration menée par le capitaine Bernard.
Le 15 septembre 2013
C'est d'abord un corps, le 10 septembre 1944, retrouvé sous la passerelle de l'Avre, à Saint-Cloud. Puis deux autres. La macabre pêche se poursuit plusieurs jours le long de la Seine. Le mode opératoire est identique : un cadavre partiellement dévêtu, lesté d'un pavé de grès, les membres entravés. L'exécution a eu lieu après minuit, d'une ou deux balles dans la nuque.
En cette période troublée, la police a d'autres chats à fouetter. Cependant, il y a ce témoin qui a entendu claquer les coups de feu et vu disparaître dans la nuit deux Traction avant. Et puis, ces indices sur les morts : une lettre à un certain capitaine Bernard, ou ce linge brodé « Institut George-Eastman. » Pour les habitants du XIIIe arrondissement, l'endroit est plus connu sous le nom d'Institut dentaire. Un bâtiment moderne, inauguré en 1937 au 176, avenue de Choisy à Paris, et financé par le fondateur de Kodak, promoteur de l'hygiène bucco-dentaire. Les derniers jours d'août 1944, l'endroit est investi par un groupe de FTP, les francs-tireurs et partisans (communistes), qui vont le transformer en centre clandestin de torture. Jean-Marc Berlière, historien, a révélé cet épisode peu glorieux de la Libération dans un livre* qui a nécessité une fastidieuse enquête dans les archives militaires.
* « Ainsi finissent les salauds », de Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, Ed. Robert Laffont.
La suite ICI
2- “Canailles” : un polar franchouillard franchement réac
Dans ma décoiffante chronique du 16 septembre 2022
Non maman j’aime trop les filles…
Où je vantais l’excellent livre d’Iain Levinson Une canaille et demie, je signalais qu’une « adaptation » en avait tiré un film “Canailles” de Christophe Offenstein. Et j’objurguais mes lecteurs « Allez au ciné » et je recevais un revers de la « patate du divan » (sic).
Il avait pour ce film en l’occurrence raison Canailles est un navet mais je persiste et je signe un film nait lors de sa projection en salle, même si les petites salles ont disparues laissant la place aux grands barnums nichés dans les zones commerciales.
Hé oui papy-ciné Cinema Paradiso (1988) de Giuseppe Tornatore Avec Philippe Noiret, Jacques Perrin, Salvatore Cascio...
Titre original Nuovo cinema Paradiso
Un braqueur en fuite s’incruste chez un prof célibataire. Du look des personnages à l’humour macho, le nouveau film de Christophe Offenstein, en salles depuis le 14 septembre, semble tout droit sorti du pire des années 1970.
Hormis Comment c’est loin (2015), cosigné avec Orelsan, les longs métrages de Christophe Offenstein ne sont pas aussi remarquables que son parcours. Pour devenir réalisateur, celui-ci a gravi tous les échelons du plateau de cinéma, d’électricien à chef opérateur. Entre comédie et polar, son nouveau film est l’adaptation d’un roman de Iain Levison, auteur déjà transposé à l’écran par Pascal Chaumeil en 2016, avec Un petit boulot. Dans l’Est de la France, un braqueur en fuite à la dégaine de Mesrine (François Cluzet), blessé par balle à la jambe, s’incruste chez un professeur célibataire (José Garcia).
Sans surprise, le scénario délaisse les pistes intéressantes, qui feraient de l’intrus une manifestation de la mauvaise conscience de l’hôte, un double – il porte ses vêtements –, voire un coach de vie – il le pousse à se présenter à la présidence du club de base-ball local. Comme En solitaire (2013), premier effort solo d’Offenstein, Canailles repose essentiellement sur le cabotinage de Cluzet, pas avare de sorties subtiles (« Magne-toi le cul », beuglé ad nauseam). Avec leur look anachronique – tignasse filasse pour l’un, moumoute frisée pour l’autre –, les personnages ont l’allure de revenants du polar franchouillard des années 1970, trimballant avec eux violence patriarcale, saillies homophobes et humour réac.
De la dimension politico-sociale de l’œuvre originale, il ne reste qu’un vernis craquelé. Ce qui frappe, au contraire, c’est la dépolitisation revendiquée du scénario, qui fait passer pour un guignol le voleur anar, tout comme l’enseignant végétarien. La vision médiocre des provinciaux est en fait annoncée dès l’ouverture, par une scène sordide. Le prof d’histoire, quasi quinquagénaire, dont les élèves du lycée semblent toutes amoureuses – plutôt invraisemblable, vu son style –, couche avec l’une d’entre elles, habillée en pom-pom girl. Un machisme ambiant que l’héroïne féminine, une policière jouée par Doria Tillier, contrebalance à peine.
3-Hilarius
Étymologie
Allaire : Nom surtout porté en Vendée et dans la Loire-Atlantique. C'est une variante du nom de baptême Hilaire (latin Hilarius < hilaris = joyeux). Variantes : Alaire, Halaire, Hallaire.
Étymologie fournie par Jean Tosti