Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 octobre 2019 2 01 /10 /octobre /2019 06:00

L’image contient peut-être : texte

La première fois que j’ai vu Jacques Chirac en chair et en os ce fut chez le bougnat de la rue Mazarine, j’y habitais dans un minuscule 2 pièces au-dessus de la librairie Gründ, lors de la campagne des municipales de Paris en 1977 où il écrasa le candidat de Giscard le chamallow d’Ornano. Haute taille, jovial, il serrait les manettes avec une dextérité extraordinaire, sourire aux lèvres, pas fier, un gars aussi à l’aise aux culs des vaches qu’à la table de François Pinault.

 

Il fut Ministre de l’Agriculture, tout comme son ami de jeunesse Michel Rocard, puis Premier Ministre, deux fois, Giscard et en cohabitation avec Mitterrand, et, hasard de la politique, Michel Rocard lui succèda à ce poste, en 1988. Il gravira deux fois la dernière marche sur laquelle son vieux compère échoua, la première fois en éliminant Balladur puis, la deuxième fois, se retrouvant face à Le Pen : j’ai voté pour lui sans hésitation.

 

  Image

 

« Il est Premier ministre sortant, je suis Premier ministre entrant, il vient de subir la cohabitation avec Mitterrand comme président de la République, je suis socialiste, je suis dans le parti de Mitterrand depuis quatorze ans, je le connais donc autrement, et probablement plutôt mieux. Et Chirac me dit quand même: « Méfie-toi de Mitterrand, c’est quand il te sourit qu’il a le poignard le plus près de ton dos. » Michel Rocard confie à Georges-Marc Benamou que ce jour-là, les deux hommes ont «beaucoup ri».

 

Aucune description de photo disponible.

 

Fin juin 2016, dans l’une des dernières interviews de Michel Rocard accordées au «Point», ce dernier explique qu’avec Jacques Chirac, ils avaient en commun «l'humour, le refus de l'arrogance et la simplicité».

 

Leur amitié remonte à Sciences-Po, dont ils fréquentent les bancs au début des années 50. Dans le livre d’entretien «Si la gauche savait», avec Georges-Marc Benamou, paru aux éditions Robert Laffont, Michel Rocard racontait sa rencontre avec celui qui allait devenir président de la République. «Ce Chirac était un jovial, un gars généreux, pas trop compliqué. Il aimait s’amuser. J’avais essayé de lui fourguer la carte des Etudiants socialistes SFIO. Il s’en souvient. Il ne l’a pas prise. (…) C’était vraiment un bon copain. Je me souviens surtout qu’il me bluffait par son aisance et ses manières. J’étais éberlué par son audace auprès des filles.» Le destin politique les fait bifurquer - Michel Rocard à gauche, Jacques Chirac à droite - mais les deux hommes continuent de s’apprécier, bien au-delà des clivages.

 

Michel Rocard aimait à dire en plaisantant qu'il trouvait alors son condisciple « trop à gauche »...

 

Je n’irai pas au-delà de cette évocation, qui va encore mettre un de mes vieux détracteurs en rogne, rien ne me plait plus que ce genre d’atrabilaire hargneux sur lequel je tire la chasse d’eau afin d’expédier ses « commentaires » là ils sont le plus appréciés, pour laisser la parole à Richard Werly le correspondant à Paris du journal Le Temps de Genève.

 

C’est pertinent,

 

Jacques Chirac, la France et nous: les leçons d’un hommage

 

Alors que la célébration officielle à la mémoire de l’ancien président français Jacques Chirac vient de s’achever à Paris, notre correspondant revient ce qu’il convient d’en retenir.

 

Un hommage et un héritage populaire. Telle est la leçon principale de ces journées d’adieu à Jacques Chirac qui se sont achevées ce lundi, avec la messe officielle en l’église Saint-Sulpice, puis l’inhumation de l’ancien président français aux côtés de sa fille à Paris, au cimetière Montparnasse.

 

La «monarchie républicaine» est souvent évoquée pour résumer le rapport si particulier des Français avec leurs présidents. Là, ce parallèle est justifié. Comment expliquer autrement les 7000 personnes qui attendirent, dimanche, entre trois et quatre heures pour se présenter, quelques minutes durant, devant le cercueil de Jacques Chirac placé sous un drapeau bleu blanc rouge, et surplombé d’une photo le montrant saluant de la main le public, lors de l’élection présidentielle de 2002? Le lien entre Chirac et son peuple, que son successeur Nicolas Sarkozy surnomma en 2009 «le roi fainéant» était au fond celui d’un «bon monarque», soucieux des gens, proche d’eux, n’hésitant pas à leur rendre service. L’homme d’une dynastie aussi: celle du gaullisme dans lequel il se drapa longtemps, et au nom duquel il créa en 1976 son Rassemblement pour la République (RPR) dernier grand parti de droite populaire en France.

 

Président des «Trente glorieuses»

 

La seconde leçon porte sur l’époque qu’incarnait Jacques Chirac. On l’a beaucoup écrit, mais il est impossible de dissocier cet héritage politique français d’une séquence historique bien précise qui s’est achevée, en gros, au début des années 2000. Chirac est, avec François Mitterrand, un pur président de l’après-guerre et des «Trente glorieuses», ces années de prospérité dont les Français se souviennent avec émotion. On voit là combien l’élection de Valéry Giscard d’Estaing fut, en réalité, une incongruité en 1974. Giscard voulait moderniser la France. Chirac et Mitterrand ont présidé, les yeux dans un miroir.

 

Pour Mitterrand, le miroir des années sombres de la guerre.

 

Pour Chirac, le miroir des années cinquante, de la guerre d’Algérie et d’une France au bord de la guerre civile. Or de nombreux Français regrettent à la fois cette époque et cette manière de gouverner.

 

Il a beaucoup trahi. Il fut libéral, puis élu sur la fracture sociale. Il parlait au peuple mais soignait ses amis milliardaires.

 

La France, alors, était une puissance. La France dominait l’Europe. La mondialisation était timide. Le rêve demeurait national. Et qu’importent les coulisses sombres de ce pouvoir. Les affaires. Le financement occulte de la vie politique. L’utilisation éhontée des réseaux africains. S’y ajoute, dans le cas de Jacques Chirac, son talent pour la politique à l’ancienne des petits gestes, des interventions personnelles, des renvois d’ascenseurs… Avec lui, les Français avaient l’impression que l’Etat était encore à leur service. Non le contraire…

 

«Mi-politicien, mi-soldat électoral»

 

Dernière impression à l’issue de ces journées de deuil: la stature. Les Français veulent un président doté d’une stature. C’est d’ailleurs ce qui a sauvé Emmanuel Macron, au plus fort de la crise des «gilets jaunes». Un Chef de l’Etat reconnaissable, qui en «impose». Chirac était cela. Avec ce qu’il faut de grivoiserie dans son tempérament pour apparaître comme le parfait président «gaulois»: amateur de bonne chère, de femmes et longtemps fumeur invétéré de «Gitanes». Mitterrand était le sphinx Français. Chirac était un cavalier, mi-politicien, mi-soldat électoral. Il parvient même, sacrée prouesse, à faire oublier qu’il vécut tout le temps à Paris, dans les palais de la République ou dans de luxueux appartements plus ou moins prêtés par des amis, bien qu’étant député de la Corrèze. Mais ce côté caméléon, plein de contradictions, plaît en France s’il ne nuit pas à la stature. Chirac pouvait dire, politiquement tout et son contraire. Il a beaucoup trahi. Il fut libéral, puis élu sur la fracture sociale. Il parlait au peuple mais soignait ses amis milliardaires…

 

Qu’importe: il représentait bien la France, maniant la puissance (les reprises des essais nucléaires en 1995, l’ordre donné aux Casques bleus français de reprendre le pont de Vrbanja en Serbie cette même année), la connaissance (sa compétence en arts premiers, son goût de la poésie chinoise, son musée du quai Branly) et les réseaux internationaux (combien de Chefs d’Etat ou de gouvernement rencontrés en un demi-siècle?). Son public conservateur, enfin, lui savait gré d’avoir envers et contre tout tenu à sa famille. Son épouse Bernadette en pilier. Sa fille Claude en guerrière à ses côtés. Sa première fille Laurence, malade, en douleur lancinante, en plaie jamais refermée. La force du président Chirac, dont le bilan en termes de réformes fut maigre et discuté, est d’abord d’avoir vaincu la malédiction de l’Elysée en restant, dans ce palais fermé à huis clos, un homme supposé accessible, sur le tard atteint par la maladie.

 

Séduction, audace, goût mêlé pour les combines et les idéaux dans le sillage de la figure tutélaire de Charles de Gaulle: Jacques Chirac incarnait les contradictions d’une France qui, aujourd’hui encore, hésite à tourner la page de cette époque présumée révolue.

François Bazin: «Chirac est à la politique ce que Johnny est à la musique»
Partager cet article
Repost0
30 septembre 2019 1 30 /09 /septembre /2019 06:00
Tableaux d'Henri-Pierre Troussicot exposé à Nieul-le-Dolent

Tableaux d'Henri-Pierre Troussicot exposé à Nieul-le-Dolent

Je suis né à la Mothe-Achard, chef-lieu du canton, au Bourg-Pailler à l’entrée du bourg. ICI

Mon frère et ma sœur sont nés à la Célinière de Saint-Georges-de-Pointindoux.

 

Cette commune s’étend, tel un faubourg, à la lisière du bourg de la Mothe-Achard, c’est la rivière l’Auzance qui, aux Essais, trace la frontière entre les deux communes. Nous avions un grand hangar aux Essais et un petit jardin le jouxtant.

 

Avec mon père nous allions voir nos terres situées aux Moulières, point culminant, 65 mètres de la commune de Saint-Georges-de-Pointindoux.

 

L’Auzance y prend sa source.

 

À Sainte-Flaive-des-Loups mon père allait y faire de la goutte avec son alambic.  C’est dans cette commune que j’ai connu mon premier béguin, elle se prénommait Flore, c’était la fille d’un copain de papa, elle était plus âgée que moi.

 

Nieul-le-Dolent, c’était les cousins de Nieul. J’y suis allé gamin avec mes parents à un mariage où je précédais les mariés, sapé comme un prince, tenant par la main une cousine. Le soir, sur les genoux de mémé Marie j’ai dit que je voulais rentrer à la maison pour manger de la soupe de patates.

 

Cette chronique m’est venue à l’esprit car Henri-Pierre Troussicot expose ses toiles à Nieul-le-Dolent.

 

À noter que ces 3 communes faisaient parties du canton de la Mothe-Achard, Nieul-le-Dolent  depuis l'an X à mars 2015, Talmont-Saint-Hilaire depuis cette date. 

 

1- Saint-Georges de Pointindoux

 

Son territoire s’étend sur 1 536 hectares et s’étire d’est en ouest sur 7 kms pour une largeur de 3 à 3.5km seulement.

 

Cette commune au Paysage de bocage verdoyant, est traversée par la rivière de l’Auzance, dessinant une vallée profonde et pittoresque, de la Gilardière à la Lézardière notamment. Son point culminant (Les Moulières) s’élève à 65m.

 

L’origine de la commune vient de l’établissement des maitres de Talmont au XIe siècle. Ils construisent une église au XIIe siècle en bordure de la voie romaine qui traversait le bourg.

 

La commune tire son nom de sa relative altitude «  Puy doux » devient Pointindoux avec le temps.

 

Depuis le XIIe siècle il existe une riche tradition artisanale : le granit. On comptait 40 chantiers de tailleurs en 1914.

 

De plus, le châtaignier est un arbre omniprésent dans la commune. De nombreux vanniers viennent en faire leur panier.

 

Enfin, plusieurs moulins à vent tournaient avant 1914 sur la village des Moulières, qui surplombe la contrée.

 

La Chapelle des Moulières, très ancienne, a été brûlée par les protestants au début du XVIIe siècle et par les Républicains en 1794. Elle fut reconstruite, simplement, à la fin du XIXe siècle, par Gilles Mercier Colombiers.

Lavoir des Essais

 

lavoir des assais

 

Vous pourrez également découvrir le Château du Pin Macé (propriété privée datant du XVe siècle), le site de la Lézardière (demeure privée dont il ne reste plus qu’une tour, les terrasses et la chapelle désaffectée), ainsi que le lavoir des Essais (propriété de la commune de La Mothe Achard).

 

2- Sainte-Flaive-des-Loups

 

Sainte Flaive vient du nom latin Flavia et évoque le nom de Sainte Flavia Domiilla, membre d’une famille romaine martyrisée en l’an 95.

 

La dénomination des loups, ajoutée plus tard, rappelle la grande forêt et les landes, jadis peuplées par les loups.

 

091013153309527_23_001_apx_470_.jpg

Auzance

 

L’Auzance est un petit fleuve côtier parcourant une quarantaine de kilomètres avant de se jeter dans l’océan Atlantique entre les communes d’Olonne-sur-Mer et de Brétignolles-sur-Mer. Sa source se situe dans la commune de Sainte-Flaive-des-Loups au lieu-dit de Bellevue (alt. : 78 m). La rivière constitue, sur une partie de son cours, la limite entre Saint-Julien-des-Landes et La-Mothe-Achard. Ses principaux affluents sont la Ciboule et la Vertonne en rive gauche.

 

Jusqu’à la fin du XVe siècle, le fleuve est impropre à la navigation, exception faite de son embouchure appelée Havre de la Gachère (à partir du lieu-dit la Chaboissière à Brem-sur-Mer). Les navires venaient déchargés leurs marchandises au port maritime de la Gachère (commune de Brem-sur-Mer). L’ensablement progressif de l’estuaire a eu raison du port. Hormis quelques exploitations salicoles et ostréicoles, l’Auzance n’a pas attiré d’activités humaines particulières : aucun moulin à eau n’est répertorié au début du XVIIIe siècle et un seul est en activité à la fin du XIXe siècle.

 

18 mars 2011

Grillades d’anguilles à la guinguette de la Gachère et un p’tit coup de blanc de Brem ICI 

 

 

3- Nieul-le-Dolent

 

Nieul dérive du mot gaulois "najogilum" qui signifie " petit bois sacré" d'une essence particulière appelée "najo" en gaulois. Le premier radical connu (1041) serait Niolum, par chute du "a" et de "gi". Mais pour cette année on mentionne aussi Sanctus Pétrus Niolensis (de St Pierre) puis :

 

- Ecclésia Niol en 1079,

- Niol en 1200, Nylol en 1209,

- Nyeul le Doulent en 1344,

- Niolum Dolens en 1533,

- Nieul-le-Dolent en 1770.

 

Dolent viendrait du latin "dolor" (douleur ou de nécropole), les champs dolens.

 

Le patronage de Saint Pierre est une preuve de l'ancienneté de la paroisse qui remonte au Vème et VIème siècle et qui était du canton de Poiroux (Bois Groland) avec la Boissière des Landes et Grosbreuil.

 

A partir du XIe siècle se forment plusieurs seigneuries : Nieul, Villedor, la Burcerie, la Thibaudière, la Garandelière et la Moricière. Toutes sont vassales de la Roche s/Yon ou de Talmont.

 

On notera à cette époque un fait divers : l'assassinat en 1386 du curé Jean Bâtard par Jean Cosson)

 

Au XVIe siècle, Nieul aurait beaucoup souffert des guerres de religion comme tout l'alentour. Presque tous les seigneurs sont calvinistes. Louis Boutaud du Chêne Vert s'était fait "Ministre" et chef de bande pour mieux piller en prêchant la guerre sainte.

 

Malgré la paix d'Amboise en 1563 qui aurait dû amener le calme, l'église romane est incendiée en 1569.

 

1793 : Gilles Mercier de la Colombière devient le premier maire de Nieul.

 

1857 : Reconstruction d'une nouvelle église.

 

Dès 1850, l'abbé Chauvet, curé de Nieul et ses paroissiens se plaignent de l'état de leur église. L'église romane du XIème siècle avait beaucoup souffert des guerres de religion. Une souscription est lancée et permet de collecter 8 215 F pour un projet de 29 321 F. Les travaux commencent en 1859, mais l'entrepreneur, le Sieur Bourget de Venansault, suite à des problèmes financiers, refuse de poursuivre les travaux au prix porté au devis. C'est le Sieur Vrignaud de Saint André d'Ornay qui les poursuit pour les terminer en 1861.

 

1908 : un des premiers avions, un biplan, appartenant à M.Perreau de Beauvais se pose sur sa propriété, la Burcerie.

la foire mensuelle de Nieul-le-Dolent (BIB 5903) 

Partager cet article
Repost0
29 septembre 2019 7 29 /09 /septembre /2019 08:15

Résultat de recherche d'images pour "santeboutique arno"

Dans ma jeunesse mothaise, au Foot-Ball Club. Mothais, jouait à l’arrière, le gros Arnaud, entrepreneur de maçonnerie, il était doté d’une jolie femme, il avait épousé la bonne de ses parents, il dégageait le ballon au loin, advienne que pourra du cuir.

 

Alors lorsque j’ai découvert dans le journal L’Équipe, qu’Arno, mon rocker déglingo, dans sa jeunesse, les années 60, fut le « Georges Best d’Ostende »

 

Résultat de recherche d'images pour "george best panini"

 

« J’avais les mêmes longs cheveux, un short extra-large et à peu près le même style de jeu. À 16 ans, des gens de Bruxelles sont venus m’observer. Le jour du match, je vais au stade à vélo et, quand j’arrive, une abeille me pique la langue ! J’étais dans un sale état… On m’a fait une piqure de cortisone, mais cette histoire me faisait chier et j’ai décidé de fumer un joint [Il rigole] Pendant le match, je me suis mis à faire tout le bazar… Le club m’a jeté de l’équipe, je n’ai plus jamais joué au foot. C’est à cause de cette abeille que je suis devenu un chanteur de charme raté. »

 

Arnaud pour Arno y’a aussi notre Arnault qu’a été tenté d’émigrer à Bruxelles.

 

Le nouvel album d'Arno, intitulé Santeboutique, est sorti vendredi 13 septembre

 

Une tournée l'attend à partir de janvier 2020, Le Trianon- palace à Paris le mardi, 11 février 2020 20:00, j’y serai.

 

Santeboutique, qui signifie « bordel, bazar ». C'est une « expression flamande un peu oubliée qui existe depuis très longtemps. C'est un bazar qui peut exploser mais qui n'explose pas », explique Arno.

 

« J’ai un court-circuit dans mon esprit et faire de la musique, ça m’aide, comme ça je n’ai pas besoin d’aller chez un psychiatre et prendre des pilules. »

 

Le titre Oostende Bonsoir aborde sa solitude. Ostende, c’est la ville qui l’a vu naître dans un taxi, où il a fait son premier concert. Se promener sur le sable au bord de la mer provoque en lui nostalgie et mélancolie et cette solitude est pesante, douloureuse : « Je suis né avec un autisme et grâce à cela je suis devenu un chanteur de charme raté », explique-t-il.

 

Arno a été élevé en partie par les sœurs de sa mère et sa grand-mère, cette dernière était chanteuse dans les cinémas muets, et il a été attiré très jeune par la musique anglo-saxonne et la musique française.

 

Je suis devenu accro à la musique, c’est ma maîtresse encore aujourd’hui, elle ne m’a jamais trompé. Sans la musique je ne suis rien. Je peux être très fatigué mais quand je monte sur scène, ça me donne une force incroyable.

Arno : « Trump et le Brexit, c'est la faute des coiffeurs  ! »

 

ENTRETIEN. À 70 ans, le chanteur belge dégaine un album très rock, où il parle de saucisses, libido, « bazar mondial », sans oublier sa ville natale, Ostende.

 

 

 

 

Le Brexit te rend-il triste ?

J'ai peur avec tout ce qui passe dans le monde, que ce soit en Europe ou en Amérique, avec le Brexit et la montée de l'extrémisme. On vit une période très conservatrice et je ne sais pas dans quelle direction on va. Tout est train de changer très vite. Est-ce que l'on revit les années 1930 ? En Belgique, récemment, à un festival de rock, il y avait des jeunes pour parler climat et des groupes d'extrême droite venus avec des drapeaux qui ont attaqué ces jeunes.

J'ai ma petite idée sur d'où viennent les problèmes. Le Brexit et la montée des extrémistes, c'est la faute des coiffeurs ! Regarde la coiffure de Donald Trump et celle de Boris Johnson : ce sont les mêmes ! Aux Pays-Bas, il y a aussi le nationaliste Geert Wilders qui a une coiffure comme eux. Ce sont leurs coiffeurs qui font le bazar dans leurs têtes et foutent le bordel dans la géopolitique mondiale ! La coiffure de Trump, on dirait le cul d'un lapin rose.

 

Lire ICI 

 

Partager cet article
Repost0
29 septembre 2019 7 29 /09 /septembre /2019 06:00

Aucune description de photo disponible.

Je ne sais pourquoi, est-ce peut-être l’effet de mon âge canonique ou la conséquence de ma graphomanie de blogueur, alors que je suis père pénard en train à siffler un godet de vin nu dans un bar à vins, à mon côté, soit un jeune quidam acnéen ou une belle fille en fleurs, ou bien des gens plus en âge, me lancent la question à 1000 balles : « Tu en penses quoi, toi, du vigneron qui vendange en tongs ? »  

 

Il fut un temps où mon côté ancien prof me poussait à développer une réponse argumentée, équilibrée, à développer les arguments positifs en balance des côtés négatifs, à douter, à m’interroger moi-même : pour les tongs j’aurais insisté sur l’importance de leur origine, si elles étaient issues du commerce équitable sans nul doute qu'elles permettaient au vendangeur de transmettre au raisin un flux positif qui exciterait les petites levures gloutonnes favorisant ainsi leur boulot lorsque sous les pieds-nus du fouleur elles seraient écrabouillées…

 

Mais maintenant je me dis « Mon Dieu que t’es chiant !» et je me contente de dire qu’à mon âge mes neurones se sont fait la malle et que je ne pense plus.

 

Je caricature à peine, avec l’irruption des réseaux sociaux dans la vie me madame et monsieur tout le monde, tout le monde se croit obligé d’avoir un avis sur tout et, bien sûr de le proclamer sur la toile.

 

Moi ça me gonfle.

 

Prenons le fameux traité CETA, négocié sous Hollande, qui s’applique en notre beau pays depuis deux ans, il vient simplement d’être ratifié par le Parlement. Les opposants nous prédisent l’irruption d’horreurs alimentaires qui, pour l’heure, après deux années d’application, ne sont pas au rendez-vous. La FNSEA est vent debout, elle mure, déverse du lisier chez les députés LREM, ce qui me pose question lorsqu’on connaît les positions rétrogrades de madame Lambert sa présidente.

 

Avons-nous le nez aussi propre que nous le proclamons ?

 

Pas si sûr, à titre personnel j’estime que les traités de libre-échange sont devenus, au fil du temps, des marchés de dupes où notre fameuse agriculture, soit disant pétrole vert, montre ses limites face aux géants mondiaux : USA, Brésil, Chine and Co, pour le blé La Russie et les pays de l'ex-URSS  ont pris d'assaut les marchés mondiaux.

 

Face à cette concurrence, la moitié de la production française, habituellement réservée à l'export, est menacée d'invendus. Les partenaires commerciaux historiques de la France (Egypte, pays du Maghreb) achètent désormais les productions russe et ukrainienne, plus compétitives.

 

On ne fait pas virer de bord en claquant des doigts un porte-avions. Notre agriculture, notre élevage, pour faire mieux vivre ceux qui en vivent, devront capter de la valeur et cesser l’illusion que produire du « minerai » pour l’agro-alimentaire est le seul horizon possible. Cette course à la productivité nous l’allons perdu depuis des années, sans les aides communautaires, nos céréales ne seraient pas compétitives, et l’argument de l’arme alimentaire, si on souhaite la consolider, doit être explicité auprès de la population.

 

Ce n’est pas le CETA, le glyphosate, ne sont que des hochets pour militants, la question de fond de la nécessaire reconversion de l’agriculture française ne trouvera de réponses viables que si les grands penseurs comme les décideurs acceptent d’affronter la réalité en face. L’exemple du secteur laitier français le démontre, après des années de productivisme à tout va, le lait devenu minerai jetait les moins productifs dans la misère, alors dans un double mouvement pour séduire les consommateurs honteux on a vu fleurir des laits en briques vantant les producteurs avec quelques centimes de plus sur le prix.

 

Cet exemple démontre qu’il faut prendre le problème par les 2 bouts en se posant la double question comment le prix d’achat peut faire vivre décemment les producteurs et comment faire pour que les consommateurs shootés aux prix bas par la GD prennent conscience que ce sont eux les responsables du marasme des producteurs ?

 

Pour un autre grand produit emblématique : Le Blé lisez ce point de vue ci-dessous :

 

Blé français : en finir avec le « tout-export »

 

LE CERCLE - La baisse de l'attractivité du blé français à l'export a des effets dramatiques pour les agriculteurs. Alexandre Lemaire, conseil aux exploitations agricoles, estime qu'une montée en gamme et la conversion à d'autres cultures en plein boom sont des portes de sortie envisageables.

 

Le marché du blé français se trouve à un tournant. Le pays dépend en effet pour moitié des ventes à l'export pour écouler sa production de blé. Mais, en moins de dix ans, ce marché s'est retrouvé écrasé par la pression commerciale des blés russes et des pays producteurs du bassin pontique.

 

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) annonçait début mai 2019 une augmentation de la production de céréales de l'ordre de 3 % en 2019-2020, pour atteindre le record de 2,72 milliards de tonnes. La Russie et les pays de l'ex-URSS  ont en effet pris d'assaut les marchés mondiaux.

 

Ces nouveaux exportateurs connaissent un dynamisme sans précédent, notamment sur le marché du blé. En 2019, la récolte russe est estimée à 78,8 millions de tonnes (contre 72,1 millions de tonnes l'année dernière). Une réussite commerciale qui s'explique par une compétitivité sans égal : coûts de production très faibles, coûts d'infrastructure négligeables, main-d’œuvre peu chère, possibilité d'exporter en dollars… et contre toute attente sans compromis sur la qualité.

 

Conversion au bio

 

Face à cette concurrence, la moitié de la production française, habituellement réservée à l'export, est menacée d'invendus. Les partenaires commerciaux historiques de la France (Egypte, pays du Maghreb) achètent désormais les productions russe et ukrainienne, plus compétitives. Entre la France et l'Ukraine, les coûts de production varient par exemple du simple au double. Quand les coûts par hectare atteignent en France entre 800 et 850 euros hors fermage (location des terres), les coûts des pays du pourtour de la mer Noire culminent, eux, à 400 euros.

 

Pour les agriculteurs français, cette baisse de l'attractivité des blés français à l'export a des effets dramatiques. La pression sur les prix du blé rend la situation économique des exploitations intenable. Et les mauvaises années s'enchaînent. Quelles solutions envisager pour diminuer la dépendance aux exportations ?

 

Le marché intérieur du blé, qui concentre la moitié des débouchés, est amené à monter en gamme via le développement de filières : labels, agriculture biologique.

 

Face à la pression des consommateurs, les grands acheteurs de blé en France entament une démarche qualité (agriculture biologique, juste rémunération, cultures durables, impact environnemental) et sont prêts à rééquilibrer le prix d'achat. Les céréaliers engagés dans ces transitions trouvent des débouchés chez ces transformateurs qui redéfinissent leurs exigences et leurs cahiers des charges. Beaucoup d'agriculteurs l'avaient compris, et ont entamé une conversion vers le bio. Tous les grands acheteurs des groupes internationaux (Harris, McDonald's) ou français (Banette, LU, Baguépi…) développent aujourd'hui une filière bio.

 

Nouvelles cultures

 

Pour remplacer ou requalifier les 15 millions de tonnes vouées chaque année à l'export se pose la question de la possible conversion des régions de production de blé vers d'autres cultures. Si, dans les grandes régions de production céréalière, la conversion à l'élevage s'avère impossible, le maraîchage peut devenir une nouvelle source de revenus pour les céréaliers. De nouvelles tendances de consommation incitent des agriculteurs à faire évoluer leurs pratiques et à se tourner vers de nouvelles cultures. Légumes et légumineuses ont le vent en poupe… Après la mondialisation des goûts, le consommateur s'est habitué à de nouveaux produits, mais développe en parallèle une volonté de consommer local.

 

Nous redécouvrons aujourd'hui les terroirs et leur typicité ; ces microclimats qui subliment une culture sur un territoire précis et très délimité. En Normandie, le climat tempéré et la forte humidité matinale s'avèrent propices à la culture du lin, dont les débouchés sont en pleine expansion : de l'agroalimentaire à la production de fibres végétales pour l'habillement mais aussi l'industrie. Dans le nord de la France, les légumes et pommes de terre retrouvent leur place dans les rotations.

 

Le monopole du blé dans le paysage agricole français vit sans doute ses dernières heures. L'agriculture a toujours façonné nos paysages, à nous de préserver par nos choix les richesses de nos campagnes.

Alexandre Lemaire, conseil aux exploitations agricoles, est directeur de Terrea.

 

Tout ça est bel et beau mes cocos mais ça n’intéresse pas grand monde, trop long, trop compliqué, l’heure est aux quelques signes sur Twitter qui permet de lancer la machine infernale  du POUR ou CONTRE.

 

Les grands débats, politiques et journalistes en tête, se mènent sur Twitter dans un espace contraint, où l’on s’empaille, où l’on s’insulte, où l’on ne débat pas, c’est l’enfer du y'aka faut qu’on.

 

Le degré zéro du débat démocratique, alors moi sur le bord de mon bar je réponds aux « Tu en penses quoi, toi… »

 

« Rien, je ne sais pas… »

 

Ben oui, si Brigitte Macron se fait faire un lifting ce ne sont pas mes oignons mais les siens…

 

Bonne journée à vous, si vous passez près de mon bar, arrêtez-vous, nous boirons un coup en parlant de la pluie et du beau temps, éventuellement autour d’une boutanche de vin qui pue on se laissera aller à cancaner sur qui vous savez, le grand amateur d’opéra traumatisé.

 

Partager cet article
Repost0
28 septembre 2019 6 28 /09 /septembre /2019 06:00
 « Abeille et vigne, vin et miel, indissociables dans l’Antiquité, retrouvent un nouveau pacte d’amitié, sous la bienveillance tutélaire de la biodiversité. L'ABEILLE & LA VIGNE d’Yves DARRICAU

Je suis incorrigible, en 1978, François Mitterrand qui avait encore des incisives carnassières, publiait chez Flammarion L’abeille  et l’architecte, s’inspirant de la belle phrase de Marx « Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans sa ruche ».

 

Mon amie Catherine Bernard m’a transmis un article d’Yves DARRICAU L'ABEILLE & LA VIGNE

 

pour la revue des Apiculteurs, L ’Abeille de France - n°1066 Mars 2019,  ICI qu’il lui a transmis car, lui disait-il, « je l’ai écrit pensant trouver des complicités auprès des vignerons pour mettre en place un paysage plus amical envers les abeilles et autres pollinisateurs. »

 

Très beau programme qui me donne envie de vous le faire partager.

 

Yves DARRICAU est l’auteur de « Planter des arbres pour les abeilles, l’apiforesterie de demain » chez Terran et de « La vigne et ses plantes compagnes - Histoire et avenir d’un compagnonnage végétal » chez Rouergue.

 

Respectant le copyright je vous propose de lire l’introduction et deux citations. Pour obtenir l’intégralité de l’article il vous faudra me le demander.

 

L'ABEILLE & LA VIGNE

 

Étrange titre, et étrange sous-entendu, en effet !

 

Quel rapport y a-t-il entre nos abeilles et cette plante à fleurs (une liane, à vrai dire), si commune et plantée chez nous sur plus de 800 000 ha ? Eh bien, hélas, plus aucun.

 

La vigne et l’abeille s’ignorent ; et pire, les vignobles sont des déserts apicoles où une monoculture stricte, très généralement sur sols nus, n’offre ni gite ni couvert. Ils sont aussi considérés comme dangereux pour les pollinisateurs et autres insectes car traités à grandes fréquences, quasiment autant que les vergers industriels de pommiers, premiers consommateurs de produits agro-chimiques du pays.

 

Il n’en fut pas toujours ainsi, on y reviendra.

 

Mais commençons par le commencement : nos vignes actuelles, nos cépages, n’ont pratiquement besoin ni d’insectes, ni même de vent pour leur fécondation (les vignes cultivées sous abris, sans insectes ni vent, produisent très facilement des grappes).

 

C’est qu'elles sont très majoritairement hermaphrodites et, par construction, leurs 5 étamines sont orientées pour s’ouvrir directement sur le stigmate qui mènera aux ovaires.

 

La mécanique est simple : l’étamine mûre s’ouvre et libère le pollen qui est réceptionné quasiment sans besoin de transport ; cette libération débutant alors même que la fleur n’est pas encore ouverte. La floraison dure de trois à dix jours selon les conditions climatiques ; l’autopollinisation est donc prédominante, mais marginalement, une pollinisation exogène du fait du vent ou d’autres vecteurs peut encore intervenir : on dit que le mode de fécondation est auto-allogame. L’affaire est donc entendue : la domestication de la vigne sauvage qui a donné nos si nombreux cépages, et qui s’est déroulée sur des siècles, lui a fait perdre quasiment tout intérêt mellifère.

 

Une domestication qui a enlevé l’intérêt mellifère

 

Notre vigne, Vitis vinifera, est en effet la proche parente de Vitis sylvestris, la vigne sauvage, dite aussi Lambrusque, adepte des forêts alluviales, des lisières et des trouées claires.

 

Cette sauvage, que l’on croise encore de ci de là, est pollinisée par les abeilles et dispersée par les oiseaux… Elle a été vite repérée et appréciée pour ses baies capables de fermenter facilement, et aura été domestiquée dans le Caucase puis progressivement disséminée hors forêts, principalement en  zone méditerranéenne, en milieux très lumineux et parfois très secs où elle a prospéré grâce à sa remarquable adaptabilité.

 

La démarche des premiers planteurs-sélectionneurs aura été de repérer des pieds bisexués, hermaphrodites, capables de s’autoféconder ; une démarche générale en matière de domestication de plantes. Les vignes "sauvages" étant majoritairement dioïques à sexes séparés (en fait il s’agit d’un hermaphrodisme non fonctionnel : certaines V.sylvestris présentent un gynécée fonctionnel et des étamines atrophiées, d’autres l’inverse… et d’autres, moins de 5%, étant hermaphrodites fonctionnelles) et donc à fructification plus aléatoire, et qu’on aurait dû mener en culture, comme par exemple les kiwis, en intercalant pieds mâles et pieds femelles (les kiwis ont ainsi grandement besoin de pollinisateurs).

 

La sélection des pieds hermaphrodites a aussi atrophié les nectaires qui sont devenus, sur nos cépages, de simples disques, diffusant certes des odeurs attractives, mais plus de nectar !

 

En parallèle, il leur a fallu retenir les pieds porteurs de baies de plus en plus grosses, les multiplier par bouturage ou provignage (qui consiste à enfouir un sarment sans le couper du pied mère, assurant alors facilement la reprise), et enfin concentrer dans les parcelles les pieds les plus robustes et bien entendu fournisseurs des meilleurs jus aromatiques après fermentation…

 

La vinification des débuts faisait aussi usage des raisins de la vigne sauvage locale mais aussi de ceux issus des pieds dioïques domestiqués, et de divers autres issus de croisements entre sauvages et formes domestiques, si l’on en croit les données génétiques récentes. De grands brassages génétiques ont finalement constitué le patrimoine variétal viticole. Ce long cheminement motivé par la passion du vin fait que nul autre végétal n’est aussi divers dans ses productions !

 

Il a mené à la sélection de plus de 5 000 cépages subdivisés en multiples clones, lesquels, soumis aux effets des sols, des climats, des savoir-faire et de la créativité des vignerons et œnologues, ont abouti à une quasi inquantifiable diversité de vins, produits par plus de sept millions d'hectares de vignobles à travers le monde. Magnifique domestication, mais perte d’une plante mellifère bien intéressante qui a longtemps été exploitée par les abeilles comme le prouve une belle étude menée en Toscane.

 

Comment c’était avant ?

 

Me demander la copie de l’article.

 

EXTRAITS

 

La longue relation entre la vigne et ses nombreuses plantes compagnes (présentes sur les sols enherbés, dans les haies vigneronnes, les bosquets et les pierriers) a évolué au cours du temps et s’est totalement distendue depuis les années 1970 lorsque les évolutions et les choix techniques ont fortement modifié les pratiques dans les vignes. L’introduction de machines diverses (vendangeuses, épareuses, tracteurs enjambeurs…) a exigé des accès plus ouverts et facilité le nettoyage des délaissés et autres végétaux "inutiles" du voisinage. En parallèle, les travaux de contrôle de l’herbe (cavaillonnage et décavaillonnage à la charrue) ont été remplacés par l’utilisation de désherbants à action dite systémique, comme le glyphosate, qui détruisent tout végétal qu’ils touchent, maltraitent la micro-faune des sols, les vers de terre en particulier, et laissent un sol quasiment nu et stérilisé.

 

Le remembrement pour agrandir les parcelles s’est aussi continûment poursuivi, avec arasement de haies et non remplacement des vieux arbres qui égayaient les vignes et leurs cabanes.

 

Une monoculture implacable, qui ne manque pas d’allure par ailleurs, a fini par qualifier la vigne alors que depuis son arrivée chez nous elle était proche du jardinage intensif et du verger, terrain de glanes (asperges sauvages, repounsous, poireaux de vigne…) et de chasse (aux escargots surtout), et lieu de vie où passaient aussi les abeilles à la recherche de pollen ; et qu’elle nous avait appris l’art de diversifier les produits de la terre.

 

Le paysage viticole s’est simplifié ; il est devenu trop souvent monolithique avec, en fait, une cause majeure : la perte d’utilité de toutes les plantes compagnes et voisines de la vigne, aux yeux des vignerons et aussi à nos yeux d’amateurs de vin.

 

Un avenir mellifère à portée de main

 

Mais la roue tourne à nouveau ; la biodiversité disparue (re) devient utile et sa réhabilitation, un impératif. Elle est mieux comprise dans ses apports alors que l’agrochimie n’ose plus justifier ses avantages (il lui en reste pourtant !) aux yeux des consommateurs amateurs de vins, et fait face à de solides critiques de la part des chercheurs et scientifiques préoccupés de qualité des produits, de santé des consommateurs, de durabilité écologique, et de résilience (résistance) permise par la biodiversité. Comme le phylloxera en son temps, les menaces actuelles du changement climatique et de l’appauvrissement rapide de la biodiversité font aussi réagir les vignerons, dont les plus innovants ont modifié leurs pratiques en aménageant leur environnement. On commence à prévoir des changements  de matériel végétal (cépages) avec emploi des mieux adaptés aux températures à venir et susceptibles de faire des vins moins alcooliques ; viendront bientôt aussi des modifications de paysages (arbres pour ombrage des parcelles, ré-orientation des rangs, nouvelles localisations de parcelles, retour de l’herbe, des arbres et des haies, créations de bosquets pour la biodiversité), et des changements de pratiques viticoles avec recherche de cycles biologiques plus efficients.

 

Il faudra mieux traiter les sols, faciliter les percolations et les minéralisations en faveur de la vigne, augmenter la fixation de carbone et d’azote, y relever les teneurs en humus pour y revigorer les vers de terre et autres micro-organismes… Il faudra aussi attirer et fixer des auxiliaires, insectes et oiseaux.

 

Pour nos abeilles, le maintenant bien visible retour de l’herbe, (on devrait dire des couverts végétaux) est une première bonne nouvelle ; les couverts agissent comme des jachères fleuries, apportant une flore diversifiée à floraisons étagées.

 

Le retour des haies et la plantation des délaissés est l’autre bonne nouvelle à venir : les listes d’arbres et arbustes préconisées aux vignerons méritent certes d’être revisitées en fonction du réchauffement climatique, et intégrer des arbres et arbustes à floraisons tardives, estivales ou automnales, et/ou très précoces comme des koelreuteria, sophoras, tetradium, Viburnum tinus, elaeagnus…(on verra l’article sur les pollens hors saison du numéro 1063).

François Mitterrand et Bernard Pivot, sur le plateau d’Apostrophes, le 15 septembre 1978 à l’occasion de la parution de "L’Abeille et l’Architecte" (DR/IFM)

Partager cet article
Repost0
27 septembre 2019 5 27 /09 /septembre /2019 06:00
Du vin de souris, une spécialité chinoise qui consiste à faire infuser du vin de riz avec des souriceaux. Photo Loic VENANCE/AFP

Du vin de souris, une spécialité chinoise qui consiste à faire infuser du vin de riz avec des souriceaux. Photo Loic VENANCE/AFP

Cette chronique est dédiée à un fidèle lecteur nantais.

 

Toujours précurseur votre serviteur : le beurk est son domaine comme en attestent ces deux chroniques :

 

7 novembre 2011

Aujourd’hui pour la défense des produits beurk je suis Jacques Langue et je bois des Clous 34 ICI 

 

Livre-Beurk.jpg

 

15 octobre 2012

Pour voyager moins cher avec le Taulier pendant la semaine du goût devenez comme lui addict de la Beurk attitude : vive le vin de souris ICI

 

Le «Disgusting Food Museum» de Malmö s’invite en France dans le cadre des Tables de Nantes, cinq jours d’animations pour penser les assiettes d’aujourd’hui et demain. ICI 

 

« Requin vieilli (le hákarl islandais), fromage infesté de mouches (le casu marzu sarde), cochon d’Inde rôti (le cuy péruvien), fruit qui pue (le durian thaïlandais)... voici quelques exemples des «pièces» exposées sur des assiettes par le «Disgusting Food Museum» de Malmö.

 

Son objectif ?

 

Présenter 80 des aliments les plus dégoûtants du monde, pour questionner la dimension culturelle de l’alimentation et le rapport du visiteur à ce qui mangeable ou non. Ce qui est dégoûtant pour les uns est un mets prisé pour les autres...

 

« Dégoûts et des couleurs » pourrait être le titre de cette expo qui va certainement retourner plus d'un estomac.

 

L'idée est de démontrer que le goût (et le dégoût) sont subjectifs.

 

Selon l'endroit de la planète où l'on se trouve certains aliments sont considérés comme succulents... ou répugnants.

 

Les « œuvres » sont présentées sur des assiettes accompagnées d'un court texte qui indique la provenance et la composition du plat.

 

Parmi les classiques le Haggis écossais (panse de mouton farcie) ou encore les sauterelles frites d'Ouganda.

ICI

 

« Une des choses vraiment fascinantes concernant la notion de dégoût, c’est qu’elle est vraiment déterminée par notre culture », décrit Samuel West (à gauche), psychologue et commissaire de l’exposition « Disgusting Food Museum ». L'installation veut amener « les gens à réaliser que nous devons nous orienter vers de nouvelles sources de protéines meilleures pour l’environnement, comme les insectes ou la viande cultivée en laboratoire », poursuit son directeur Andreas Ahrens (à droite).

 

"Une des choses vraiment fascinantes concernant la notion de dégoût, c’est qu’elle est vraiment déterminée par notre culture", décrit Samuel West (à gauche), psychologue et commissaire de l’exposition "Disgusting Food Museum". L'installation veut amener "les gens à réaliser que nous devons nous orienter vers de nouvelles sources de protéines meilleures pour l’environnement, comme les insectes ou la viande cultivée en laboratoire", poursuit son directeur Andreas Ahrens (à droite).

 

« C'est de l'époisses, du fromage bourguignon. Mais je n'ai pas vraiment goûté car ce n'est pas possible aujourd'hui. Ce que je trouve intéressant en revanche c'est le texte qui accompagne. Il évoque souvent quelque chose de dégoûtant. Mais quand on nous présente un plat si on nous dit pas ce qu'il y a dedans probablement qu'on est plus ouvert à essayer de le manger »

Lucette Vigneron de Rezé fait partie des privilégiés qui ont pu visiter l'expo en avant-première.

 

En plus de la visite gratuite de l’exposition, présentée à Nantes du 25 septembre au 3 novembre, avant de partir pour Las Vegas, il est possible de goûter pour 3 euros de la chair de requin fermentée ou de la liqueur de glande anale de castor.

 

Le billet d’entrée n’est autre qu’un sac à vomi, afin de parer à toute éventualité en cas de haut-le coeur du visiteur lors de ce parcours culinaire décapant, qui prend entre une demi-heure et deux heures – selon les goûts. « Je crois que c’est de loin l’un des musées les plus intéressants que j’ai visités», se réjouit Charlie Lam, une étudiante hongkongaise de 23 ans.

Les bonbons de gélatine ont toute leur place dans l'exposition. La gastronomie française est aussi bien représentée avec le steak tartare, les escargots, le roquefort, l’époisses ou encore le foie gras, jugé moralement dégoûtant
Tarentule frite, pénis de taureau et vin de souris...
Les aliments les plus dégoûtants s’exposent à
Nantes

 

UN diaporama de 11 photos de l'horreur

 

ICI 

 

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes souriantes

L’Abelia & les tables de Nantes  Le 27 septembre à partir de 19:00, nous participons à l’événement les tables de Nantes. Faire découvrir la cuisine de produits frais et locaux sous forme de petits contenants à 5€ pour permettre d’aller goûter chez tous ceux qui se joignent à cette magnifique soirée 😋Nous serons accompagnés du domaine Landron-Chartier qui viendra partager sa passion. Venez déguster le rouget Barbet et sa poêlée automnale avec l’un de ses excellents vins (avec modération bien sûr) 😇

domaine landon chartier

Le chef est un certain Vincent Berthomeau et en salle Pascale Berthomeau

 

L'Abélia

125 bd. des Poilus 44300 Nantes, 44300 Nantes

   
Partager cet article
Repost0
26 septembre 2019 4 26 /09 /septembre /2019 07:20
Mieux vaut pas prendre les marrons pour des châtaignes, sauf pour un bourre pif !

En Corse, la châtaigne et le nustrale sont consubstantiels à l’identité corse, LA CASTAGNICCIA ICI au nord-est de l’île et au sud de Bastia, se trouve une région caractérisée par ses hauts châtaigniers, quant à la castagne…  

 

 

Se prendre une châtaigne ou recevoir un marron, c´est recevoir un coup, en général en pleine figure. On dit aussi d´ailleurs, « se castagner » pour « se battre », « il y a de la castagne par ici », des bagarres. « Se prendre une châtaigne », dans le jargon des électriciens, peut aussi vouloir dire « se prendre une décharge électrique »

 

Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque.

 

En effet, le terme châtaigne viendrait du dialecte méridional où il est dit castagne qui prendrait aussi le sens de coup.

 

En agriculture les châtaignes  ne sont pas du tout la même chose  que les marrons.  « Il existe une différence fondamentale entre la châtaigne et le marron. Elle est facile à voir. L’enveloppe de la châtaigne, la bogue, est cloisonnée et elle contient deux ou trois fruits. Le marron, égoïste, mûrit seul dans sa bogue.

 

L’un et l’autre, la castagno comme le marron nous sont parvenus de très loin. Les  fruits du châtaigner étaient  un des premiers aliments des races primitives. Et cela a duré longtemps Dans le Grand Larousse du XIXe siècle, Pierre Larousse pouvait encore écrire :

 

« il forme  presque à lui seul toute la nourriture des montagnards de l’Auvergne, des Cévennes, de la Corse… ». Au Moyen Âge il y avait l’expression parer  chastaignes à quelqu’un ce qui voulait dire «  lui préparer un bon accueil », et aussi peler chastaignes à quelqu’un  pour « lui dorer la pilule ».

 

L’origine du mot castagno est à chercher en Asie mineure. En persan existe le mot kashtah « fruit sec, pépin » et les savants pensent que l’arbre et son nom sont introduits en Europe, notamment en Grèce à partir de l’Iran.   Virgile (70-19 avant JC) connaît déjà le mot castanea  qui  donne dans notre région castagno ou costognos  (Aveyron) et castagne en français régional.

 

D’après Andolfi la castagne est « un sport ancestral cévenol qui se pratique à mains nues… » et castagne dans ce sens est synonyme du français marron. Châtaigne = marron est attesté en français depuis 1635 ; châtaigne signifie d’abord un « coup sur les doigts » et ensuite un « coup de poing » (D’après Delvau A., « Dictionnaire érotique moderne » Bâle, sans date). Marius Autran est plus sérieux quand il écrit à propos de l’expression: ça va castagner ! « C’est de l’argot français qui n’est pas spécifiquement provençal. »

 

Les autorités rappellent la différence entre marron et châtaigne

 

Pour éviter les intoxications, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

 

SANTÉ - Grillé, en crème ou glacé, le marron a ses adeptes une fois l’automne venu. Mais attention au risque de confusion entre espèces comestibles (les châtaignes) et toxiques (les marrons d’Inde), avertit ce mercredi 25 septembre l’agence sanitaire Anses.

 

En effet, « même si on parle couramment de ‘marrons’” pour des spécialités culinaires, “il s’agit en fait d’une variété de grosses châtaignes cultivées pour leur consommation”, souligne l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation dans une alerte de toxico-vigilance.

 

Les marrons d’Inde sont eux toxiques et “peuvent entraîner des troubles digestifs tels que des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, ou des irritations de la gorge ».

 

La bogue permet de les différencier

Or les risques d’erreur lors du ramassage sont fréquents: la confusion entre les marrons et les châtaignes est le deuxième type de confusion de plantes le plus fréquemment enregistré par les centres antipoison après les confusions de plantes à bulbes (fleurs de la famille des jonquilles prises par erreur pour des oignons par exemple).

 

Pour les reconnaître, le fruit du châtaigner se présente sous forme d’une bogue « brune, hérissée de nombreux et longs piquants, et contient 2 à 3 châtaignes à la fois, plutôt petites, aplaties et triangulaires », décrit l’Anses.

 

Résultat de recherche d'images pour "bogue de marron"

 

En revanche, la capsule qui contient le marron d’Inde est « épaisse, verte, pourvue de petits pics espacés et courts, et contient généralement un seul marron, plus gros et arrondi ». Les arbres plantés dans les parcs, les allées et les cours d’école sont généralement des marronniers, tandis qu’on trouve plutôt les châtaigniers dans les bois et les forêts, ajoute l’agence.

 

 

« Ici même les mémés aiment la castagne, ô mon pais, ô Toulouse »

 

 

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2019 3 25 /09 /septembre /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "pourquoi paris est sale photos"

La Traviata de Giuseppe Verdi est jouée  du 12 septembre au 16 octobre 2019 au Palais Garnier.

 

Le texte de présentation annonce la couleur.

 

« En ouvrant son opéra par un prélude pour cordes d’une économie de moyens inédite, Verdi affirmait en 1853 sa volonté de bousculer les conventions et les normes. Là n’est pas la moindre des radicalités de son oeuvre : sa « Traviata » met implacablement à nu la violence d’une société qui prône la jouissance matérielle et finit par sacrifier une innocente victime sur l’autel de la morale bourgeoise. Simon Stone aime travailler au corps à corps les pièces du répertoire pour les entraîner vers des territoires plus intimes. Ce metteur en scène, qui compte parmi les plus remarqués au théâtre aujourd’hui, fait ses débuts très attendus à l’Opéra national de Paris. »

 

Les 4 mn 25 de la vidéo vous donnent un avant-goût du réalisme de la mise en scène qui rejoint la toile  de fond des arguments de la campagne pour  l’élection municipale de 2020 à Paris.

 

L’un des enjeux majeurs : les poubelles !

 

En chœur sur les réseaux sociaux les compétiteurs qui veulent détrôner Hidalgo chantent sur tous les tons : Paris est sale, Paris est crade, Paris pue…

 

Je ne conteste pas ce constat tout en soulignant que si les trottoirs de la ville ressemblent à des décharges sauvages les résidents, les passants, les commerçants, les clochards y sont quand même pour quelque chose : les détritus, les canettes, les encombrants, les pipis à l’air libre, les crottes de chien, ne tombent pas du ciel.

 

Les poubelles jaunes débordent, dégueulent… les poubelles fixes de rue sont minuscules ; elles explosent. Y’a plus de pissotières, les existantes en nombre insuffisant sont souvent en panne, faut aller se payer un noir au café pour pisser. Les propriétaires de chien sont de gros ou de grosses dégueulasses, vont pas se pencher pour récupérer la merde pour la porter jusqu’à une poubelle.

 

Incivilités des citoyens, incurie des élus, brassée de y’a ka et de faut k’on des candidats, y’a qu’à voir l’état des rues après une manifestation (je suis dans la zone de départ des manifs), même pour s’inquiéter du climat, c’est un déluge de papiers gras, de détritus de toutes natures.

 

Nous sommes un peuple qui fait la leçon à la Terre entière sans se soucier de ses mégots jetés par terre.

 

Alors quoi de plus dans l’air du temps que de placer des poubelles vertes sur la scène de la Traviata.

 

La Croix, journal sérieux s’il en est titre :

 

Une « Traviata » 2.0 à l’Opéra de Paris

Le metteur en scène australien Simon Stone présente une version contemporaine enthousiasmante de La Traviata, l’opéra le plus populaire de Verdi. Situant l’action dans un monde régi par les réseaux sociaux, Simon Stone convainc en plongeant Violetta Valéry au XXIe siècle.

 

Je propose donc à Isabelle Saporta&Gaspard Gantzer, à Anne Hidago&Ian Brossat de nous donner rendez-vous sur les marches du Palais Garnier, sur fond de poubelles jaunes pour entonner l’air de Violetta. J’exclus Benjamin Griveaux car il chante faux.

Reste à aborder dans ce contexte politique l’avis d’un grand amateur d’opéra : notre Michel Bettane.

 

Pour lui, rien que pour lui, j’aborde le second élément du décor : le casier syndical rouge CFP plein de bouteilles de vin.

 

Qu’en penser ?

 

Que va-t-il en penser ?

 

Je ne sais.

 

Dans une mise en scène 2.0 que vient faire cette relique ?

 

Serait-ce un clin d’œil à Roland Barthes ?

 

11 janvier 2008

Le Vin et le lait ICI 

 

Le vin populaire, le vin des gilets jaunes dégusté sur les ronds-points dans des cubitainers…

 

Je n’aurai sans doute jamais de réponses à mes interrogations, les foires aux vins battent leur plein, et si l’on faisait sponsoriser les poubelles jaunes et vertes par la GD ça devrait plaire à Michel Edouard Leclerc qu’est si friand de publicité ?

Partager cet article
Repost0
24 septembre 2019 2 24 /09 /septembre /2019 08:30
© PASCAL GUYOT/AFP Yves Barsalou, dans les vignes de Listel, à Aigues-Mortes, dans le Gard.

© PASCAL GUYOT/AFP Yves Barsalou, dans les vignes de Listel, à Aigues-Mortes, dans le Gard.

C’était un personnage.

 

Il est mort dans la nuit de vendredi à samedi, à l’âge de 87 ans.

 

Nous avons fait des bouts de route ensemble mais ce n’est ni le jour, ni le lieu pour les évoquer.

 

Si ce matin je souhaite saluer son départ c’est que l’homme, au-delà de nos différences, de nos divergences parfois, était fidèle en amitié et le témoignait, ce qui n’était pas le cas de ses pairs, dans les moments difficiles.

 

Yves Barsalou, se définissait comme «un vigneron égaré chez les banquiers, ou un banquier égaré chez les vignerons»

 

« Faussement truculent mais vraiment convivial et authentiquement cultivé, Yves Barsalou était à l’aise partout » écrit la journaliste du Figaro.

 

Yves Barsalou, né à Bizanet, dans l’Aude, ne se fondait pas dans le paysage local dominé par la coopération et la gauche, comme beaucoup de futurs dirigeants agricoles il fait ses classes chez les Jeunes Agriculteurs puis via la caisse locale de Bizanet gravit tous les échelons du Crédit Agricole pour finir par le présider lorsque celui-ci sera « privatisé-mutualisé » par le gouvernement Balladur.

 

Il participait à ce titre, celui du conglomérat de la CNMCCA au mercredi mensuel du Ministre où il faisait, de sa voix rocailleuse, entendre sa petite musique ; non pas sur la finance mais sur les questions viti-vinicoles. C’était le plus intelligent, le plus subtil interlocuteurs de ces réunions qui tenaient plus du jeu de rôle que de la concertation.

 

En effet, Yves Barsalou restait, sans afféterie, vigneron de Bizanet.

 

Il avait créé, en 1967, le Val d’Orbieu, une coopérative d’un nouveau type puisque son socle est fondé sur des caves particulières. C’était son bébé. Il voulait en faire un groupe puissant : rachat de Cordier, de Listel… mais… je m’en tiens là car, entre Yves et moi, il y eut moult discussions sur cette stratégie. Le temps est passé ce n'est pas l'heure de dresser des bilans.

 

Son autre passion : le rugby.

 

Sa mémoire phénoménale lui permettait de dire qui, à quel poste, jouait untel en équipe de France ou de Narbonne.

 

Il fut champion de France avec l’équipe de Lézignan-Corbières.

 

Nous sommes allés ensemble à un Angleterre-France à Twickenham.

 

C’était un bon vivant.

 

Je te salue Yves, bonne route…

Partager cet article
Repost0
24 septembre 2019 2 24 /09 /septembre /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "alchimiste photos"

Cette année j’ai évité de vous bassiner sur la Corse sous le prétexte que j’y séjournais comme un vulgaire pinzutu se faisant bronzer le cul.

 

À peine rentré dans ma ville bétonnée, où les prétendants à l’occupation de l’Hôtel de Ville sont au bord de la crise de nerfs, voilà t’y pas que Corse-Matin me met sous le nez un portrait de femme œnologue.

 

L’encadré de présentation donne le ton de la série de 3 portraits : œnologue, sommelier, vigneron, mais au féminin ; étonnant ce souci du masculin au féminin alors que sommelière, vigneronne sont dans la langue, sans doute sont-elles encore que des branches rapportées.

 

Ces portraits « éclairent, à l’aune de routes professionnelles mais aussi plus personnelles, ici partagées, la manière dont trois  femmes se sont fait un nom et ont investi ce domaine pointu et souvent hypertechnique qu’est la culture du vin, derrière l’hédonisme apparent du métier. »

 

J’avoue que ce langage m’étonne, me pose question, mais passons…

 

« Autant de tranches de vie contées dans une langue universelle, celle de la terre quand elle parle des hommes qui la cultive. »

 

Foin de l’hypertechnicité, on en revient toujours au travers de la langue universelle de la terre, à l’humus de cette terre qui ne ment pas, qui s’accroche aux semelles,  vision idyllique, bucolique qui se fracasse face aux dures vérités de la réalité de notre monde mondialisé, mercantilisé.

 

Je suppose que le chapeau est l’œuvre de la rédaction, ainsi que l’ordre des portraits.

 

Le portrait est de la plume d’une femme : Anne-C. Chabanon.

 

Vous allez dire que je pinaille mais pourquoi commencer par le portrait d’une œnologue ?

 

La seule personne indispensable, incontournable comme on le dit maintenant, c’est celle qui veille le raisin pour en faire du vin : la vigneronne, le vigneron. Les deux autres ne sont que des accessoires que certains jugent utiles.

 

Résultat de recherche d'images pour "Alchimiste du grain Corse matin"

PHOTO,EMILIE RAGUZ

 

Passons au portrait d’Aurélie Patacchini (n’étant pas abonné à Corse-Matin je ne puis vous donner le lien pour la lecture intégrale du portrait)

 

Alchimiste du grain

 

« Elle conseille, éclaire, goûte, crache (le métier le veut), assemble, cherche. Elle a appris à avoir du nez, à mettre ses pas dans les pas des vignerons, elle s’élève chaque jour à écouter les arômes, s’éduque à guetter la belle maturité. Elle est femme. Œnologue. Atypique C’est rue Sebastiani, c’est un jour doré de soleil, Brandy, une femelle, aboie en travers du seuil pour faire usage de sa légitimité, elle est toujours le copilote  d’Aurélie lors des tournées en voiture, comme au début de l’aventure, il y a treize ans. Aurélie le pilote, elle, en aura bientôt  quarante, c’est pour décembre, la porte est entrouverte sur les pattes avant du Braque de Weimar dans une première pièce aménagée avec des jouets pour les gamines quand leur mère travaille. Leur mère, Aurélie, bien sûr.

 

Mince, figurine de danseuse faussement fragile, corps gracile, mains longues en alerte, entourée de flacons, de casseroles, de couleurs, de cires d’un bleu roi et d’un rouge raclant le bordeaux pour cacheter au sceau, dans la deuxième pièce, la femme alchimiste conçoit de futures âmes, celles  qui évoqueront au premier son du bouchon retiré les fragrances retenues prisonnières des bouteilles, lorsque les robes coincées dans l’huis du goulot, soudain dévoileront leurs jupes et jupons. »

 

Voilà pour le portrait physique qui entre les lignes en dit long, à vous  de vous faire une opinion.

 

La suite c’est le choix de devenir œnologue puis le parcours qui la ramènera en Corse.

 

Quelques extraits :

 

  • Sa formation à Bordeaux « Je suis alors l’unique  Corse et l’une des rares à ne pas être propriétaire d’un domaine, à ne pas être du milieu viticole. » Du sérail. »

 

  • Œnologue, un métier « celui qui reconnaît les qualités et les défauts d’un vin et sait les corriger. »

 

  • « Après Bordeaux et l’Alsace, je savais que j’allais revenir en Corse. » Ce qu’elle sait aussi, c’est que la partie « conseil »lui plaît, « surtout dans l’île où l’on  est en présence de petites structures et où peu de domaine ont un œnologue dédié. »

 

  • « Le vin oblige à rester humble, un faux pas en vinification et on paye l’erreur toute l’année. »

 

 

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents