La Traviata de Giuseppe Verdi est jouée du 12 septembre au 16 octobre 2019 au Palais Garnier.
Le texte de présentation annonce la couleur.
« En ouvrant son opéra par un prélude pour cordes d’une économie de moyens inédite, Verdi affirmait en 1853 sa volonté de bousculer les conventions et les normes. Là n’est pas la moindre des radicalités de son oeuvre : sa « Traviata » met implacablement à nu la violence d’une société qui prône la jouissance matérielle et finit par sacrifier une innocente victime sur l’autel de la morale bourgeoise. Simon Stone aime travailler au corps à corps les pièces du répertoire pour les entraîner vers des territoires plus intimes. Ce metteur en scène, qui compte parmi les plus remarqués au théâtre aujourd’hui, fait ses débuts très attendus à l’Opéra national de Paris. »
Les 4 mn 25 de la vidéo vous donnent un avant-goût du réalisme de la mise en scène qui rejoint la toile de fond des arguments de la campagne pour l’élection municipale de 2020 à Paris.
L’un des enjeux majeurs : les poubelles !
En chœur sur les réseaux sociaux les compétiteurs qui veulent détrôner Hidalgo chantent sur tous les tons : Paris est sale, Paris est crade, Paris pue…
Je ne conteste pas ce constat tout en soulignant que si les trottoirs de la ville ressemblent à des décharges sauvages les résidents, les passants, les commerçants, les clochards y sont quand même pour quelque chose : les détritus, les canettes, les encombrants, les pipis à l’air libre, les crottes de chien, ne tombent pas du ciel.
Les poubelles jaunes débordent, dégueulent… les poubelles fixes de rue sont minuscules ; elles explosent. Y’a plus de pissotières, les existantes en nombre insuffisant sont souvent en panne, faut aller se payer un noir au café pour pisser. Les propriétaires de chien sont de gros ou de grosses dégueulasses, vont pas se pencher pour récupérer la merde pour la porter jusqu’à une poubelle.
Incivilités des citoyens, incurie des élus, brassée de y’a ka et de faut k’on des candidats, y’a qu’à voir l’état des rues après une manifestation (je suis dans la zone de départ des manifs), même pour s’inquiéter du climat, c’est un déluge de papiers gras, de détritus de toutes natures.
Nous sommes un peuple qui fait la leçon à la Terre entière sans se soucier de ses mégots jetés par terre.
Alors quoi de plus dans l’air du temps que de placer des poubelles vertes sur la scène de la Traviata.
La Croix, journal sérieux s’il en est titre :
Une « Traviata » 2.0 à l’Opéra de Paris
Le metteur en scène australien Simon Stone présente une version contemporaine enthousiasmante de La Traviata, l’opéra le plus populaire de Verdi. Situant l’action dans un monde régi par les réseaux sociaux, Simon Stone convainc en plongeant Violetta Valéry au XXIe siècle.
Je propose donc à Isabelle Saporta&Gaspard Gantzer, à Anne Hidago&Ian Brossat de nous donner rendez-vous sur les marches du Palais Garnier, sur fond de poubelles jaunes pour entonner l’air de Violetta. J’exclus Benjamin Griveaux car il chante faux.
Reste à aborder dans ce contexte politique l’avis d’un grand amateur d’opéra : notre Michel Bettane.
Pour lui, rien que pour lui, j’aborde le second élément du décor : le casier syndical rouge CFP plein de bouteilles de vin.
Qu’en penser ?
Que va-t-il en penser ?
Je ne sais.
Dans une mise en scène 2.0 que vient faire cette relique ?
Serait-ce un clin d’œil à Roland Barthes ?
11 janvier 2008
Le Vin et le lait ICI
Le vin populaire, le vin des gilets jaunes dégusté sur les ronds-points dans des cubitainers…
Je n’aurai sans doute jamais de réponses à mes interrogations, les foires aux vins battent leur plein, et si l’on faisait sponsoriser les poubelles jaunes et vertes par la GD ça devrait plaire à Michel Edouard Leclerc qu’est si friand de publicité ?