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9 octobre 2019 3 09 /10 /octobre /2019 06:00

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Remède de grand-mère vont ironiser les addicts de la pharmacopée chimique !

 

Et alors, certains remèdes de ma grand-mère se révélaient efficaces, dans ma campagne reculée on n’allait chez le pharmacien, le père de Denis, que pour acheter de l’aspirine pour les migraines du pépé et du mercurochrome, du « rouge », pour soigner mes genoux écorchés.

 

Même que ma verrue plantaire fut extirpée naturellement après un passage sous le pendule du sacristain de la paroisse St Michel des Sables d'Olonne et surtout grâce à des cataplasmes d'une plante dont j'ai oublié le nom que la mémé Marie allait cueillir sur les bordures des fossés du chemin de la Garandelière.

 

Les plantes qui produisent un suc caustique ont été traditionnellement utilisées pour brûler les verrues plantaires. Faites attention de ne couvrir que la verrue et une petite circonférence autour mais pas plus, sinon les tissus sains pourraient aussi être brûlés.

Les plantes suivantes sont les plus connues :

  • La chélidoine (Chelidonium majus) avec son suc orange. Voir photo ci-dessous. Cassez la tige d'une feuille, laissez sortir une petite quantité de suc et tapotez la verrue avec ;
  • Les euphorbes (Euphorbia spp.). Même opération. Voir photo ci-dessous avec Euphorbia helioscopia ;
  • La racine de pissenlit (Taraxacum officinale). Même opération.

 

Soigner les verrues plantaires : chélidoine (Chelidonium majus)

Suc de la Chélidoine (Chelidonium majus)

 

Soigner les verrues plantaires : Euphorbe (Euphorbia helioscopa)

Suc de l'Euphorbe (Euphorbia helioscopia)

 

Pour la vigne, la médecine douce contre le mildiou intéresse les chercheurs.

 

Résultat de recherche d'images pour "le mildiou de la vigne"

 

Dans une nouvelle étude publiée le 27 septembre dans la revue scientifique PLoS One, des chercheurs montrent qu’il est possible de venir à bout du mildiou, une des principales pathologies de la vigne, grâce à une vaporisation d’huile essentielle d’origan. Une innovation qui pourrait offrir une alternative aux pesticides utilisés en grande quantité en viticulture.

 

« On savait que certaines huiles essentielles avaient un effet direct sur des champignons; mais il était moins connu qu’elles pouvaient aussi stimuler les défenses naturelles de la plante. »

 

Jérôme Muchembled, enseignant chercheur en agronomie à l’école d’ingénieurs ISA à Lille, en France

 

Introduit d’Amérique en Europe à la fin du XIXe siècle, le mildiou est un redoutable champignon qui fait des ravages dans les vignes. «Pour s’en prémunir, les viticulteurs ont recours soit à des fongicides dits de contact comme la bouillie bordelaise, un mélange d’eau, de sulfate de cuivre et de chaux, qui donne une couleur bleue caractéristique à la plante, soit à des fongicides systémiques qui rentrent dans la vigne et perturbent le métabolisme du pathogène», détaille François Lefort, professeur d’agronomie à la Haute Ecole du paysage d’ingénierie et d’architecture (Hepia) de Genève, un des auteurs de l’étude parue dans PLOS One.

 

Propriétés antifongiques

 

Or ces substances sont loin d’être inoffensives. Lessivés lors des précipitations, le cuivre et le soufre issus de la bouillie bordelaise s’accumulent dans les sols, avec des effets néfastes sur les microbes et les plantes. Certains fongicides systémiques sont également toxiques. En France, les «inhibiteurs de la succinate déshydrogénase» (ou SDHi) sont actuellement au cœur d’un bras de fer entre l’organe d’évaluation des produits phytosanitaires et certains scientifiques et militants. «Ces produits sont suspectés d’être dangereux pour les vers de terre, les insectes pollinisateurs, les poissons, les batraciens et peut-être pour les êtres humains», souligne François Lefort.

 

Pour contrer le mildiou, des variétés de vignes résistantes à ce champignon ont été sélectionnées, comme le Divico et le Divona en Suisse. Mais ces cépages ne sont pas encore largement cultivés. D’où l’intérêt de développer de nouveaux moyens de lutte, moins nocifs pour la nature. «Nous avons porté nos recherches sur les huiles essentielles végétales car ce sont des produits naturels aux effets puissants, dont les propriétés antifongiques ont déjà été démontrées contre plusieurs maladies des plantes», explique Markus Rienth, de la Haute Ecole de viticulture et d’œnologie de Changins, coauteur de l’étude.

 

Afin d’évaluer le potentiel de ces substances sur le mildiou, les scientifiques ont infecté des boutures de Chasselas, un cépage particulièrement sensible au pathogène, et les ont exposées à des vapeurs de différentes huiles essentielles, au sein de serres spécialement conçues pour les besoins de l’expérience à l’école de Changins. «Notre étude montre que le traitement à la vapeur d’huile essentielle d’origan au cours des premières 24 heures post-infection est capable de réduire le développement du mildiou de 95%», indique François Lefort.

 

Impact sur les baies

 

Des analyses génétiques et une étude bio-informatique ont par ailleurs révélé que l’exposition à l’huile essentielle déclenchait l’expression de divers gènes impliqués dans le système immunitaire de la vigne. «C’est une étude riche et bien menée, qui démontre l’intérêt des huiles essentielles dans la viticulture, estime Jérôme Muchembled, enseignant et chercheur en agronomie à l’école d’ingénieurs ISA à Lille, en France, qui étudie le potentiel antifongique des huiles essentielles. On savait que certaines de ces substances avaient un effet direct sur des champignons; mais il était moins connu qu’elles pouvaient aussi stimuler les défenses naturelles de la plante.»

 

Alors, verra-t-on bientôt fleurir des diffuseurs d’huile essentielle à travers les vignes? Pas si vite. «Il nous faut encore éclaircir plusieurs points avant de mettre cette approche en pratique», concède Markus Rienth. Le mode de diffusion de ces substances actives sur le terrain, mais aussi le moment idéal pour leur application doivent encore être déterminés. «Il faudrait aussi éviter que les substances émises ne gagnent les baies, ce qui pourrait avoir un impact sur leur qualité», met en garde le spécialiste de la vigne.

 

«Dans le contexte actuel, où de plus en plus de substances chimiques sont interdites en agriculture, toute nouvelle alternative basée sur des produits naturels est bonne à prendre, même si ces produits peuvent aussi avoir une forme de toxicité», souligne Jérôme Muchembled, qui croit dans le potentiel des huiles essentielles, dont certaines commencent justement à être homologuées pour des usages agricoles.

 

Source : Pascaline Minet

Publié mercredi 2 octobre

Le Temps : ICI 

 

Huile essentielle d'origan

 

Nom commun : Origan compact, origan vulgaire

Nom latin : Origanum vulgaris ou Origanum compactum

Famille botanique : Lamiacées

Partie distillée : Sommité fleurie

Origine (pays où la plante est cultivée) : Pourtour de la Méditerranée

 

L’huile essentielle d’Origan est surtout connue pour son activité anti infectieuse à large spectre très puissante, ce qui lui vaut, à elle ou à son composé majoritaire, le carvacrol, d’être très largement étudiés aujourd’hui. Dès lors qu’une infection ou une surinfection, sévère ou répétée s’installe, l’Origan pourra faire partie d’un soin aromatique à visée anti-infectieuse et immunostimulante.

 

On connait un peu moins ses autres propriétés anti inflammatoires, analgésiques, anti oxydantes et anti tumorales, qui lui réservent elles aussi, un avenir prometteur en aromathérapie clinique dans d’autres indications telles que la prévention de l’asthme ou la prévention de cancer.

 

En ce qui concerne l'usage de l’huile essentielle d’Origan, seule une personne aguerrie en aromathérapie pourra envisager son utilisation par voie locale : il faudra alors toujours fortement la diluer dans une huile végétale, sous peine, sinon, de ressentir une sensation très désagréable d’irritation, voire de brûlure. Pour la voie orale, afin de protéger les muqueuses, il est préférable de consommer l’huile essentielle d’Origan sous forme de capsule. Vous pouvez acheter des capsules prêtes à l’emploi ou demander à votre pharmacien de vous préparer des gélules.

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8 octobre 2019 2 08 /10 /octobre /2019 06:00

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Tiens voilà la crise, pourtant tout va très bien madame la marquise !

 

Adieu, terroir, origine, naturalité… soyons moderne, refondons nettement les profils-produits des vins rouges français

 

Donc crise, quelle crise ?

 

Crise commerciale des vins rouges touchant des pans entiers de la filière française, la solution, me dit-on ?

 

Ha, bon, mais ajoute-t-on, la solution n’est pas à chercher ni dans une réorientation vers les rosés et crémants, ou dans l’attente d’une amélioration spontanée, ou dans l’arrachage pur et simple du vignoble, mais dans la réinvention de ses produits.

 

Réinventer comment ?

 

« Il faut changer le profil produit de nos vins rouges, les rendre plus digestes, fruités, rafraîchissants... »

 

Fort bien me dis-je, mais encore, plus concrètement ?

 

En imposant un repositionnement des cahiers des charges viticoles, me réponds-t-on, dépoussiérer structurellement l’offre gustative des vins rouges pour répondre à la nécessité de renouer avec les moments et attentes des consommateurs.

 

Ça fait très langue de bois de prose de communicants.

 

Ce qui  suit est du même tonneau :

 

« Les vins rouges se heurtant à une multitude de défis commerciaux simultanés. Qui vont des mutations profondes des marchés (avec les changements de générations et de préoccupations, notamment environnementales) aux évolutions des réseaux de commercialisation (dont la grande distribution), en passant par le repli de marchés moteurs (comme la Chine). »

 

Comment les dépoussière-t-on ces fameux cahiers de charges concoctés sous la dictée des experts de l’INAO ?

 

À la nénette, au plumeau, au karcher ?

 

Vive le flou de la caractérisation des fameux défis commerciaux !

 

Y’a comme une sorte de réveil tardif face à ce qui était connu et prévisible : changement de générations et préoccupations environnementales… Comme toujours aucune anticipation, refus de prendre en compte la réalité, on préfère se congratuler, mettre en avant les réussites individuelles face au conservatisme collectif.

 

Et la GD, enfer des AOP-IGP depuis des lustres, cache-misère, illusion de savoir-vendre, un négoce qui se leurre, dore sa pilule, n’a aucune stratégie de conquête, de sourcing de marques pour se positionner à l’export, qui vit sur ses acquis franchouillards…

 

Rien n’a changé sous le soleil des années 2000, 20 ans après on ressasse, on se cache derrière son petit doigt, les mamamouchis des OPA ne sont même plus grands mais tout petits, pas la queue d’une idée, grande pauvreté…

 

Alors, que faire ?

 

Changer le profil produit de nos vins rouges, les rendre plus digestes, fruités, rafraîchissants...

 

Vive les marchands de produits œnologiques leur avenir est assuré !

 

Lorsque un modèle automobile devient obsolète : exemple le Scénic de Renault, les ingénieurs planchent sur de nouveaux cahiers des charges pour sortir des SUV.

 

Le vin dans notre pays gaulois n’est pas vécu comme un produit industriel mais on applique à des microstructures un process industriel ce qui bien évidemment a pour conséquence d’uniformiser le produit sans avoir les moyens de le valoriser par un positionnement sur les marchés de masse. Alors, via le négoce, ces vins dits artisanaux sont écoulés à petits prix dans la GD.

 

Cette réalité structurelle, jamais ou si peu prise en compte, est le verrou qu’il faudra faire sauter si l’objectif est de valoriser la production de masse des AOP-IGP, ce ne sera pas facile dans le contexte national et international qui prévaut, tout le bla-bla-bla servit par les marchands de solutions en kit ne tracent pas la voie du salut, mais se contentent plutôt d’appliquer un cautère sur une jambe de bois…

 

Mais bon, rassurez-vous, Vin&Société va continuer de chanter les louanges de ce grand secteur économique, alors tout va bien, dormez tranquille, les joueurs de  flutiaux veillent sur vous, le réveil risque d’être difficile mais eux quand le vent tournera ils tourneront avec lui…

 

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7 octobre 2019 1 07 /10 /octobre /2019 06:00

 

Je passais par hasard chez Gallimard, rue du Bac, lorsque je suis tombé sur la couverture d’un roman noir publié par la maison de la rue Gaston Gallimard. Vraiment noire cette jaquette, très dans la grande tradition de la série noire, bien sûr je m’en saisis, le retourne pour consulter la 4e de couverture :

 

«Je connais bien la question algérienne. Je connais bien la police. Je ne veux pas être désobligeant avec vous, mais il y a des choses qui vous dépassent. L'intérêt supérieur du pays nécessite souvent que l'on passe certains événements, certaines personnes, par pertes et profits

 

Automne 1959. L'élimination d'un avocat algérien lié au FLN tourne au carnage. Toute sa famille est décimée. Antoine Carrega, ancien résistant corse qui a ses entrées dans le Milieu, Sirius Volkstrom, ancien collabo devenu exécuteur des basses œuvres du Préfet Papon, et Luc Blanchard, jeune flic naïf, sont à la recherche de l'assassin.

 

 

Une chasse à l'homme qui va mener ces trois individus aux convictions et aux intérêts radicalement opposés à se croiser et, bien malgré eux, à joindre leurs forces dans cette traque dont les enjeux profonds les dépassent.

 

Je demande à l’une des libraires si elle ou une ou un de ses collègues l’a lu ? La réponse est négative mais me dit-elle les retours sont bons.

 

J’achète !

 

Je lis.

 

Requiem pour une République débute le 15 septembre 1959 et se termine le 18 octobre 1961. Tout se déroule donc durant les années troubles les plus sombres de la Ve République.

 

Un avocat algérien, Bentoui, lié au FLN, est assassiné ainsi que toute sa famille, assassinat orchestré par le Préfet de Police, Maurice Papon, et savamment enterré par le 36, Quai des Orfèvres. Trois personnages centraux, aux opinions et aux caractères différents, veulent trouver l'assassin : Sirius Volkstrom, ancien collabo, manchot devenu exécuteur de basses œuvres pour Papon, Antoine Carrega, ancien résistant corse devenu convoyeur de drogue et Luc Blanchard, jeune policier assez naïf.

 

Chaque chapitre raconte une journée avec un de ces trois hommes comme personnage central. Ce sont bien sûr trois héros de fiction mais le talent de Thomas Cantaloube a été de leur permettre, lors de cette enquête, de rencontrer ou de croiser de vrais personnages politiques historiques : Mitterrand, De Gaulle, le Pen, Papon…

 

Ce qui en fait une fiction plus vraie que nature.

 

C’est un pavé mais il se lit avec plaisir car « remarquablement écrit, impossible à lâcher, Requiem pour une république mêle la rigueur d'un travail journalistique, la précision des faits, à des intrigues palpitantes, certes imaginaires, mais insérées habilement dans les faits historiques, totalement crédibles. »

 

« Thomas Cantaloube couvre l’actualité internationale de Mediapart depuis 2008. Requiem pour une république est son premier roman.

 

« Il a écrit là un polar à l'intrigue étourdissante, passionnant de bout en bout. Il emmène son lecteur dans une visite guidée des coulisses politiques du début des années 60, une présentation très documentée et édifiante des forces en présence, loin des images d'Épinal et de la propagande officielle. On est pas dans le combat du bien contre le mal, ses personnages principaux ont tous une part d'ombre et de lumière, même Sirius, un homme complexe, moins monolithique qu'il n'y paraît, moins en tout cas que Deogratias et Papon, constants dans l'ignominie la plus absolue, et les politiques, hypocrites de haut niveau, morale à la boutonnière et saloperies glauques dans la poche portefeuille. »

 

Sa rencontre avec le sénateur Mitterrand au placard, suite à l’attentat bidon de l’Observatoire qui est décrit dans le polar, dans son appartement de la rue Guynemer, est bien croquée, c’est du Mitterrand versus IVe pur jus, ambiguë, charmeur, jamais en reste de dérober.

 

Jean-Marie Le Pen, en jeune député poujadiste, égal à lui-même dans l'abject, Michel Debré, père de la constitution, premier ministre, protégé par les barbouzes du SAC.

 

Papon, préfet de police de Paris, est bien évidemment immonde.

 

Le SAC de Debizet, l’OAS, même le Pasqua de l’époque pastaga chez Ricard à Marseille.

 

La grande ratonnade des Algériens jetés à la Seine.

 

Le 18 juin 1961, près de Vitry-le-François, une bombe explose au passage du train Strasbourg-Paris, qui déraille, faisant 28 morts et 170 blessés.

 


 

L'attentat sera attribué à l'OAS, l'Organisation de l'Armée Secrète.

 

Mais aussi un Paris à jamais disparu.

 

Requiem pour une République par Cantaloube

 

Et, surprise, je blague, Télérama adore.

 

Michel Abescat Telerama n°3604

 

 « L’évidence du plaisir que l’auteur, par ailleurs journaliste, a pris à écrire son roman, emporte le lecteur. Libre de multiplier les angles, libre de combler les silences et les non-dits de l’Histoire, libre de faire vivre ses personnages, réels ou imaginaires, libre de reconstituer les atmosphères délétères de ce Paris des premières années de la Ve République qu’il met en scène, le romancier jubile. On le suit ainsi, aspiré par le souffle de ce texte au long cours, étonnant de maîtrise pour un premier roman. Tout commence en 1959 par l’assassinat d’un avocat algérien, proche du FLN, et s’organise autour de trois personnages à la recherche du meurtrier. En particulier un jeune flic novice qui va vite découvrir les coulisses de la préfecture de police dirigée par Maurice Papon.

 

Le roman court jusqu’en 1962. On y croise Michel Debré, François Mitterrand, dans quelques scènes hautement savoureuses, Jean-Marie Le Pen, Jean-Pierre Melville. On voit passer l’attentat de l’OAS contre le Strasbourg-Paris aussi bien que l’enterrement de Céline. On y voit surtout une France empêtrée dans la mémoire de la guerre où d’anciens collabos sont encore aux manettes. Et l’avidité néocoloniale pointer derrière l’indépendance algérienne à peine signée. C’est passionnant, formidablement vivant, solidement composé, romanesque autant que documenté. Une superbe réussite, dans la grande tradition de la Série noire. »

 

| Ed. Gallimard, coll. Série noire, 544 p., 21 €.

 

EXTRAIT

 

« Deogratias avait toujours aimé parler. Alors il causait, et Sirius écoutait.

 

Après avoir échangé les platitudes d’usage sur leur santé, leurs parcours respectifs ces dernières années et le devenir de telle ou telle connaissance, Deogratias se lança dans un de ses soliloques sur « l’état des choses ». Ça pouvait concerner la marche du monde, la politique, les affaires, les juifs, les Arabes, les Allemands, les Américains, les guerres, la bombe atomique, les jeunes dégénérés d’aujourd’hui, l’équipe de France de foot conduite par un mineur polak, les chevaux de course imprévisibles… mais, au final, il s’agissait toujours de lui. De lui, et de ses intérêts.

 

- … et maintenant, avec de Gaulle et Papon, c’est fini de déconner. On ne va plus se laisser emmerder par ces crétins de politicards qui ne savent pas ce qu’ils veulent. La guerre, ils vont l’avoir ! Tu as été en Algérie, toi, tu as vu. Si les Bougnoules pensent qu’ils vont nous faire partir, qu’ils aillent se faire enfiler bien profond ! Et leurs congénères en métropole, s’ils veulent nous intimider, ils vont trouver à qui parler !

 

Avec Sirius, Deogratias se lâchait. Quand il était en confiance, il délaissait ses manières de bureaucrate ambitieux. Ses petites lunettes rondes cerclées d’écaille lui glissaient sur l’arête du nez et il faisait des moulinets avec ses bras. Il lissait régulièrement sa fine moustache pour ôter les traces de sueur qui perlaient dans les poils. Volkstrom était prêt à parier que si un fonctionnaire de la préfecture était entré à ce moment-là dans la pièce, il n’aurait pas reconnu « monsieur le directeur adjoint du cabinet du préfet de police de paris ».

 

Sirius remarqua qu’il avait pris du poids. Deogratias était désormais gras. La toile de son costume trois pièces, certes bien coupée, était tendue. Il avait toujours ressemblé à une petite fouine, mais son embonpoint le rapprochait désormais du hamster. Un hamster au regard vicieux. » (p. 22-23)

« Le cinéaste Jacques Rivette avait défini il y a longtemps (je ne me rappelle plus où j’ai lu cela) les critères d’un bon film, de son point de vue en tout cas : un film qui dit à la fois quelque chose du cinéma et quelque chose du monde. On peut facilement transposer cette citation à la littérature. C’est ce que j’ai essayé de faire avec mon premier roman. »

 

Thomas Cantaloube

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6 octobre 2019 7 06 /10 /octobre /2019 07:00

IMMORTEL BASHUNG

Parolier et ami intime du chanteur, Jean Fauque replonge dans ses souvenirs à l’occasion du concert hommage célébrant cette semaine à Paris les dix ans de la disparition de « la force tranquille du rock français ».

 

Comment se déroulait le processus de création chez Bashung ?

 

Il était extrêmement prolifique. Sur une journée type, où l’on travaillait de 16h à 19h, puis après dîner jusqu’à tard le soir, il pouvait pondre de vingt à trente morceaux. Avec des paroles en yaourt, sur une base de boîte à rythmes. Il y avait chez lui une dose de créativité qui relevait de l’extraordinaire, du phénomène. Sa période la plus créatrice fut sans doute la genèse de Play Blessures (1982). Il venait de signer un contrat d’édition qui lui permettait d’avoir un studio à disposition avec ingénieur son, à Boulogne-Billancourt. Avec les musiciens de son groupe (le KGDD), ça allait très vite. Ils empoignaient leurs instruments et, tout de suite, partaient ensemble. Si bien que, quand Gainsbourg est arrivé pour écrire les textes, les maquettes étaient déjà bien avancées.

 

Et sur vos textes, il intervenait beaucoup ?

 

Il rentrait dedans comme un bulldozer. Il détruisait tout. Notre but était ensuite de reconstruire. Comme un puzzle qu’on jette par terre et qu’on ramasse pour former une autre image. Je me retrouvais avec 90 % de chutes. C’est étonnant qu’avec un tel bordel on ait pu créer des morceaux si cohérents ! Sur Osez Joséphine, par exemple, « osez », c’est moi, « Joséphine », c’est lui ! Mon idée de départ était de m’adresser aux femmes de l’Est — on était juste après la chute du Mur — et de leur dire « prenez le pouvoir » : « Osez cancaner / osez nous causer du Caucase / osez imposer vos oukases ! »

 

La suite ICI  (il s’agit d’une interview réservée aux abonnés)

 

La phrase titre concernait certains textes du premier parolier de Bashung  Boris Bergman.

 

« Immortel Bashung » : concert-hommage mercredi au Grand Rex avec Birkin, Miossec, Chamfort, Raphaël...

 

Une quinzaine d'artistes ont rendu hommage mercredi 2 octobre à Alain Bashung, disparu il y a dix ans, sur la scène du Grand Rex à Paris, avec un show musical et audiovisuel.

 

Plus d'une quinzaine d'artistes, chanteuses et chanteurs, rendent hommage mercredi au Grand Rex à Alain Bashung, disparu en 2009 à l'âge de 61 ans. Jane Birkin, Miossec, Raphaël, Hubert-Félix Thiéfaine,  Alain Chamfort, Brigitte Fontaine, Arman Méliès, Arthur Teboul (chanteur de Feu Chatterton !), Adamo, Bertrand Belin, Helena Noguerra, Jean Fauque (parolier de Bashung), JP Nataf, Julie Gayet, Malik Djoudi, Pierre Guénard (Radio Elvis) et Raphaële Lannadère (dite "L") : tous ont prévu de s'immerger pour l'occasion dans l'univers de l'interprète de Gaby.

 

C'est Yan Péchin, fidèle guitariste de Bashung, qui a contacté tous ces artistes et leur a fait travailler le répertoire. Metteur en son du show, il accompagnera tous ces artistes avec le dernier groupe en date de Bashung. Un concert auxquelles seront mêlées des images d'archives de Bashung, inédites ou rares, exhumées par l'INA.

 

La suite ICI 

Musique Le grand Rex (Paris IIe), le 2 octobre 2019. Concert en hommage à Alain Bashung avec ici sa veuve Chloé Mons qui chante sur scène aux côtés d’ Adamo. LP/ Fred Dugit
Le Grand Rex a fêté le grand Bashung

La veuve d’Alain Bashung et ses anciens musiciens ont célébré la mémoire du chanteur, disparu il y a dix ans.

 

Chloé Mons l'avait tellement rêvée cette soirée depuis la disparition d'Alain Bashung il y a dix ans, à l'âge de 61 ans. Tellement appelé de ses vœux. On comprend que ce mercredi soir au Grand Rex, entourée des derniers musiciens de son mari et des participants de son hommage, elle ait été émue en regardant cette salle pleine, debout, applaudissant de longues minutes autant les présents que le grand absent.

Les remerciements, elle les avait lancés un peu plus tôt dans la soirée. « Merci à vous tous d'être là et de l'aimer comme ça ».

 
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Après avoir connu bien des refus, Chloé Mons a réussi avec un duo singulier - le producteur Alain Lahana et L'INA - l'Institut National de l'Audiovisuel - à remplir le Grand Rex avec un hommage assez singulier, associant concert et images d'archives. Une trentaine de minutes d'images du jeune Baschung au grand Bashung, rares - en 1973 coiffé d'un bonnet phrygien dans une comédie musicale sur la révolution française ou chantant éméché avec les Pogues - ou célèbres, comme sa 10e et dernière Victoire de la musique reçue alors qu'il était très malade. « Cela réchauffe le cœur » avait-il déclaré en recevant son trophée.

18 artistes, de Jane Birkin à Miossec

Sur le papier, l'affiche avait de l'allure, de Jane Birkin à Miossec. Dix-huit artistes se sont succédé pendant plus de deux heures auprès des quatre musiciens de cet « Immortel Bashung «, dont son fidèle guitariste Yan Péchin en directeur musical de la soirée. Comme souvent, ce sont les interprètes qu'on n'attendait pas qui ont fait le plus d'effet comme Adamo grimpant avec innocence dans « Vertige de l'amour » en solo puis reprenant en duo électrique « Sommes-nous », avec Chloé Mons.

 

La suite ICI 

 

 

 

 

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6 octobre 2019 7 06 /10 /octobre /2019 06:00

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Un jour j’ai failli écraser avec mon vélo Zemmour, sanglé dans son imper mastic, au carrefour St Germain-rue du Bac, mes copains me disent maintenant pince sans rire « t’aurais fait œuvre de salubrité publique… »

 

25 avril 2011

Éric Zemmour le Jean Nocher ou la Geneviève Tabouis du PAF : il a une fonction salutaire, j’ose même écrire sanitaire, un côté Destop bien utile. ICI 

 

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J’écrivais, ce qui me valut les insultes du petit bedeau facho de B&D :

 

« Éric Zemmour boit-il du vin, du bon vin de France ?

 

NDLR : la réponse est maintenant OUI

 

« J'ai lu dans l'Obs –l'Obs!– sur le mode insider, sous un titre piteux que l'on réservait jadis aux couples honorables, Aubry-Hollande ou Garaud-Juillet, «Les secrets d'une idylle», que monsieur Zemmour trouvait Madame Maréchal «jolie, sympathique et intelligente», et que ces deux-là, avec des amis, avaient scellé alliance le 31 mai, buvant du rosé acheté au Monoprix du coin, dans un appartement de 35 mètres carrés à Saint-Germain des Prés. »

 

Voilà une importante question à laquelle je ne saurais répondre mais comme c’est un «bon pioupiou», un gars bien de chez nous, un mec qui aime la France y devrait. Toute personne du PAF ou d’ailleurs en mesure de nous procurer des éléments de réponse sera la bienvenue sur ses lignes.

 

En notant d'emblée qu’il a un air chafouin (celui, celle qui est maigre, de petite taille, avec une mine basse et sournoise) je risque de me voir accusé de délit de sale gueule. Je le prends car c’est ainsi que je le vois sur l’écran d’ I>Télé lorsqu’il se chamaille dans Ça se dispute avec son compère de Marianne (le magazine aux Une racoleuses) Nicolas Domenach tout de noir vêtu clône de Jean-François Kahn en moins volubile. Au dire de Philippe Caubère, Zemmour fait la pute dans une émission de France 2 On n’est pas couché, ou avec son compère Éric Naulleau, qui lui à une tronche de mal équarri d’une gauche mal définie. Ayant visionné sur le Net la vidéo j’ai pu le voir hocher la tête, en un signe d’approbation à sa qualification de pute. Donc nul problème d'utilisation.

 

Le dit Zemmour, exploitant le fait qu’il n’est pas plus con que la moyenne de ses confrères, cultive son petit fonds de commerce avec la pugnacité et la constance de mes 2 épiciers tunisiens du boulevard Saint Jacques ouvert jusqu’à 2 heures du matin. Il besogne, normal pour une pute ! Il se situe dans la tradition de la Droite Nationale de l’entre deux-guerres, le talent en moins. Il défend ces français qui sifflaient Karembeu, trop kanak à leur goût et qui avait le culot d’être l’homme de la blonde Adriana. Il sait tout, il a des opinions sur tout, et pour lui tout est de la faute de l’intégration européenne. Tel Candeloro il dévide ses figures imposées et, parfois, lorsque sa dialectique se heurte à la réalité il se risque à un double axel ou une triple boucle piquée.

 

Je ne fais pas partie de ceux qu’il irrite car je trouve qu’il a une fonction salutaire, j’ose même écrire sanitaire : il a un côté Destop bien utile. Bref, en dépit de ses frêles épaules, il porte le poids des non-dits d’une frange de la classe politique, et de sa bouche aux lèvres fines il délivre un message qui plaît à une partie de la France. Je l’écoute de temps en temps en me régalant de ses mimiques et de sa gestuelle car j’adore ce genre de type qui de sa chaire, sans avoir jamais rien fait d’autre de ses dix doigts – c’est démago j’en conviens, mais j’attaque là le polémiste pas le journaliste qu’il fut – se fait le héraut du petit peuple en endossant un discours un peu trop ample pour lui.

 

Quand j’ai ma dose de Zemmour je zappe. Nul n’est tenu de consommer mais il est toujours bon d’écouter les petits commis de la maison d’en face. Jamais je ne m’associerais à ceux qui réclameraient sa tête

 

Maintenant je ne regarde plus la télé, je lis, je m’informe  sur les supports numériques de la presse…

 

Donc, de temps à autre je consulte Slate Claude Askolovitch publie.

 

C’est un journaliste à l’ancienne, je le croisais souvent à la terrasse de la brasserie Le Bourbon où il taillait des bavettes avec les stars du Palais Bourbon.

 

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Il vient de publier une tribune qui me va comme un gant de velours dans la culotte d’un zouave (hommage au défunt grand Jacques)

 

Éric Zemmour à la «convention de la droite», le 28 septembre 2019. | Sameer Al-Doumy / AFP

Éric Zemmour à la «convention de la droite», le 28 septembre 2019. | Sameer Al-Doumy / AFP

 

Il faut remercier LCI pour la diffusion du discours d'Éric Zemmour

Claude Askolovitch — 3 octobre 2019

 

Morceaux choisis

 

« Si nous vivons, comme je l'espère, le crépuscule d'Éric Zemmour, nous le devons à LCI et je veux ici, citoyen et journaliste, remercier une télévision que vilipendent des gens de bien, des amis et même un président.

 

Les gens de bien ont tort: LCI a servi la vérité en montrant la pensée, le verbiage, la saleté d'un homme, et les montrant à tel point qu'on ne peut plus y échapper. Le journalisme n'est pas une politesse; il éclaire et il nomme. »

 

« Si dans un puissant éditorial du Monde  ICI , les mots «inspiration fasciste» ont pu être justement écrits à propos de Zemmour – pas seulement écrits, mais acceptés, reçus, admis–, c'est parce que ce fascisme a été exposé, 32 minutes durant, sans métaphore ni édulcoration, sans interprétation possible, par la diffusion du discours de Zemmour à la «convention de la droite» (sic) de Marion Maréchal.

 

Le Monde affirme que, diffusant sa diatribe, LCI s'en est fait la complice? J'entends cette colère; je ne la partage plus. Je ne vois ici que les conséquences d'un choix journalistique, dont j'ignore les raisons.

 

[…]

 

« Zemmour a tenu un discours d'inspiration fasciste, et si cela vous agrée, assumez. Assumer, tout est là. Il faudra assumer, demain au Figaro, avant d'accueillir comme sainte parole le prochain livre de cet homme, avant même de le conserver comme chroniqueur protégé; il faudra assumer, sur Paris Première, qu'un fasciste d'inspiration tienne salon en bonne compagnie.

 

Chacun fera comme il souhaite, Naulleau, Brézet, nous tous. Je préfère, par principe, exclure le fascisme des débats; on ne fait pas table commune avec des innommables. Il ne s'agit pas de censure. Je souhaite que l'on couvre les livres de Zemmour, que l'on diffuse ses discours, que l'on sache ce qu'il dit, et qu'on le nomme, et qu'on nomme ce qu'on fera désormais de lui.

 

Simplement nommer. Débattre avec le fascisme. Mettre du fascisme en position d'éditorialiste. Salarier du fascisme. Traiter le fascisme comme une aventure politique. Faire, devant le fascisme, des ronds de jambe et des pipoleries. Assumer tout cela.

 

Le tout ICI 

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5 octobre 2019 6 05 /10 /octobre /2019 06:00

Hubert de Boüard de Laforest le vigneron volant au sécateur d’argent étend son empire…

Tout ce qui touche Hubert, l’homme à la crinière argentée, me touche, alors lorsque l’héroïque petit reporter d’En Magnum, aux Richelieu bien cirées, à la suite d’une longue et difficile enquête, extirpe des archives familiales de famille de Boüard de Laforest  un cliché inédit, j’en suis ravi.

 

D’autant plus ravi, que cette photo sépia lève le fameux mystère, qui intriguait toute la place de Bordeaux, du petit sécateur d’Hubert

 

La légende disait :

 

« À l’âge de 7 ans son père lui offre son premier sécateur pour aller tailler les ceps. Ses vacances se passent à travailler dans les vignobles et dans les chais de la région, quand d’autres fréquentent les cercles bordelais ou parisiens. »

 

Même que notre Hubert, dans la force de l’âge, s’affichait non plus châtelain, mais vigneron, pour fourguer des vins roturiers, des raisins achetés. Pour bien marquer cet ancrage paysan il ornait son étiquette du fameux petit sécateur.

 

ICI 

 

« Présent tout au long de l’année sur les terres…, avalant des kilomètres, se glissant entre les rangs de vignes, Hubert de Boüard est resté près du terroir, à l’affut des conditions naturelles. Une discipline salutaire tant cette année 2016 a sans cesse surpris, à la vigne comme au chai, pour aboutir à un millésime de rêve

 

Et puis, un beau matin, pour fêter les vendanges du nouveau millésime voilà t’y pas que le petit bedeau de B&D nous tire un cliché qui, si on l’observe bien, nous révèle que le jeune Hubert, tient bien dans ses menottes un petit sécateur.

 

L’image contient peut-être : 9 personnes, personnes souriantes, personnes debout et plein air

Au centre du premier plan, Hubert de Boüard de Laforest et Hélène Grenié de Boüard, sa cousine. Stéphanie de Boüard-Rivoal raconte : « A l’occasion des vendanges 1967, mon père Hubert de Boüard, observe et apprend aux côtés de sa cousine Hélène Grenié de Boüard, avant de prendre la main en 1985. Entre-temps une évolution, qui avait tout d’une révolution, aura mené Angélus vers les sommets d’une viticulture d’excellence, portée par la passion et l’engagement sans faille d’une famille et de ses équipes pour exalter un terroir d’exception. »

 

Futilité, me direz-vous. J’en conviens mais lorsque le « journalisme » du vin en arrive à ce degré de service de la soupe et de brossage du poils, j’ai pensé que ça valait l’encre d’une chronique.

 

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4 octobre 2019 5 04 /10 /octobre /2019 06:00

 

 

Pour ceux qui l’ignorent encore j’ai fait mes études secondaires à l’école d’agriculture ND de la forêt de la Mothe-Achard : interne à 500 mètres à vol d’oiseau du Bourg-Pailler. Nous effectuions 3 heures de travaux pratiques tous les jours : en alternance ferme, atelier, jardin. Du côté de la ferme, hormis le beau troupeau de Normandes il y avait les vignes et le chai du frère Bécot.

 

Pour le connaître allez lire ces deux vieilles chroniques qui feront le miel de la couche du moche...

 

22 décembre 2005

Le frère Bécot ICI 

 

27 juillet 2009

Mon maître vigneron : le frère Henri Bécot ICI  

 

J’ai donc taillé les vignes, vendangé – je n’aime pas vendanger – mais jamais vinifié, nos très chers frères devaient penser que certains de nous reviendraient pompettes.

 

Le frère Bécot, si vous n'avez pas pris la peine de lire mes deux chroniques, était un personnage haut en couleur, au sens propre et au sens figuré. C’était mon professeur d'histoire, royaliste (ah la messe du 26 janvier pour la mort de Louis XVI...), l'homme du vignoble vendéen, l'homme du vin, aux yeux rieurs sous son béret à la Dubosc vissé sur la tête, toujours en quête de compagnons pour célébrer la dive bouteille. Les poches de sa soutane étaient le repère de flacons qu'il destinait à la célébration d'anniversaires ou autres prétextes et, sur un vélomoteur poussif, il sillonnait la commune pour rentrer le soir « gai » comme on disait à cette époque. C'était un grand ami de mon père Arsène Berthomeau.

Bien plus tard, alors que j'usais mes pantalons à la Fac, la Congrégation l'exila à Londres dans l'espoir qu'il retrouvât la tempérance. Un samedi je le croisai au village. Il était de passage. Avec un petit air contrit et rigolard, ce cher frère Bécot me conta qu'il avait fondé un club d'œnophiles avec la complicité d'un major so british mais que dorénavant il carburait à la tisane « ça draine... » Homme de grande culture, bon vivant, passionné, le cœur sur la main, une autre époque.

 

Grand défenseur de l’hybridation, le frère Bécot prêchait la bonne parole aux viticulteurs. L’ami Lilian Bauchet, lui aussi partisan des hybrides, m’a fait parvenir un texte très représentatif  d’une époque, janvier 1950, où les leaders du Midi Rouge tenaient les rennes de la viticulture nationale et se battaient contre les petits vignobles d’autoconsommation ; ils auront la peau des hybrides sous des arguments fallacieux.

 

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Le texte n’est pas d’une lecture aisée alors, bon prince, je vous le retranscris.

Mon ami Vernay et moi-même avons fait en août dernier un beau et utile voyage en Poitou-Vendée. Sous la conduite avisée de notre président fédéral MAROT, nous nous sommes documentés, comme peu souvent il nous a été donné de le faire et nous rendons particulièrement hommages à nos amis BELIARD, BÉCOT et RONDEAU.

 

Nous connaissons l’importance des recherches effectuées par ce dernier et nous avions entendu parler de ces fameux petits casiers où les bonnes bouteilles rivalisent. Nous avons retenu parmi celles-ci : un vieux MILLIOT, un 18315 impeccable, des R6, 11803, 10173, 10868, et un muscat mousseux !!!

 

Le lendemain nous gagnions La Mothe-Achard où les viticulteurs de toute la France devraient une fois l’an s’y donner rendez-vous ; ils y verraient des choses étourdissantes, des vignes d’une tenue irréprochables et à l’expérimentation des plants nouveaux dont certains feront la gloire du vignoble de demain. Nous connaissons la science de notre ami Bécot, bien peu de nous savaient de quel vignoble il avait la charge et quel vinificateur hors pair il était. Nous avons dégusté, sous sa prudente conduite un LANDOT 244 qui fleurait le Beaujolais authentique et un RAVAT 262, un pur bourgogne de classe ; un RAVAT 6, un 10173 etc… et un vin mousseux de grande cuve.

 

En travaillant avec quel zèle ! notre ami le frère Bécot œuvre pour la gloire de Dieu, pour la Vendée et pour la France ; il le fait au service de la cause viticole ; persuadé que son avenir et sa sauvegarde sont dans l’hybridation ; que les hommes de bonne foi viennent à son champ de vignes et d’expérience, et dégustent verre en mains, le produit de ses vignes ; ils en repartiront convaincus que l’hybride est le cépage de l’avenir et que c’est travailler contre la viticulture française que de vouloir limiter la culture dans les régions viticoles.

 

S’ils finissent par la visite du beau vignoble de notre ami BÉLIARD, leur voyage d’études, ils en repartiront avec la conviction fortifiée et inébranlable (même si après avoir vu tant de feuillages divers et bu des vins fleurant tous si bon, ils en arrivent à confondre tous les pampres…) Je ne sais pas une visite plus captivante que celle du beau champ d’études du président national de notre syndicat d’expérimentation sous sa conduite si fine et intelligente, mais je sais que, entre tant de courtoisie et de science et de conviction raisonnée de l’esprit de certains fossiles de la viticulture, mon choix est fait ; un homme comme Béliard, nous montre le bon et le chemin du progrès.

 

La viticulture française est en bonnes mains si elle sait écouter et suivre les guides avertis et éclairés que lui propose notre Fenavino.

 

Guy de Saint-Launer secrétaire fédéral

 

La viticulture nouvelle éditée par la FENAVINO, fédération nationale d'études et de défense des nouveaux cépages français issus de l'hybridation & métissage, de la fin des années 40 au début des années 60.

 

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3 octobre 2019 4 03 /10 /octobre /2019 06:00

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Le mariage de Pernod et de Ricard, est dû aux difficultés rencontrées sur le marché français. Alexandre Ricard, son PDG, chiffrait la perte de chiffre d’affaires à 60 millions d’euros en deux ans. L’érosion des ventes de pastis, accélérée par la hausse des prix à la suite des nouvelles règles de la loi Alimentation, les conflits commerciaux dont le déréférencement par les magasins Leclerc pendant de longs mois ainsi que les changements d’habitude des consommateurs pèsent sur l’activité.

 

Le plan a été baptisé RECONQUÊTE, mais je ne suis pas sûr que le Pastis ai encore un bel avenir auprès des générations 2.0, sait-on jamais ?

 

Pernod Ricard a annoncé, mardi 1er octobre, un plan de suppression de 280 postes en France,  des départs qui concerneront les services commerciaux et marketing, 1 300 personnes, il n’y aura aucun licenciement sec. Le N°2 mondial des spiritueux emploie au global 2 800 salariés dans l’Hexagone.

 

Les deux réseaux commerciaux vont maintenant fusionner et Pernod et Ricard ne feront plus qu’un, au 1er juillet 2020, sous la bannière Pernod Ricard France. Le siège sera à Marseille, dans des nouveaux locaux situés dans le quartier des Docks.

 

Pernod Ricard a également décidé de céder sa marque de vin effervescent Café de Paris et son usine de fabrication à Cubzac-les-Pont (Gironde) qui emploie 29 salariés au groupe coopératif In Vivo Wine.

ICI

 

« Dans le cadre de la stratégie de gestion dynamique de son portefeuille de marques […], ce projet se ferait avec une garantie de maintien de l’emploi pour les 29 salariés du site » précise Pernod Ricard, qui négocie également « un contrat de sous-traitance pour les marques non cédées à InVivo » (notamment des vins aromatisés).

 

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Café de Paris est une  marque de vin mousseux en méthode Charmat, cuve close, (5 millions de cols vendus dans le monde, dont 2,9 millions en France)

 

Pour le groupe InVivo, cette entrée dans le monde des vins mousseux le doterait d’un véritable outil de développement centré autour de Café de Paris. « Cette marque qui n’est pas ancrée sur un territoire spécifique offre un champ d’innovation quasi illimité » esquisse dans un communiqué Frédéric Noyère, le nouveau directeur général d’InVivo Wine (filiale du groupe coopératif InVivo).

 

« La réalisation de cette acquisition est conditionnée à la signature d'accords finaux, après consultation des instances représentatives du personnel des entités concernées » concluent les parties en négociation.

 

Pour Pernod-Ricard ce n’est qu’un confetti de l’empire, mais pour les brillants stratèges d’In Vivo oser déclarer que cette acquisition va les doter d’un véritable outil de développement autour de la marque Café de Paris c’est nous prendre pour des demeurés. Faire de la cuve close est à la portée du premier con venu. C’est tout bêtement un outil qui permet de faire des bulles à partir de vins venus de n’importe où à petit prix, une belle ambition pour un groupe coopératif dont la mission première est de valoriser les vins de ses producteurs.

 

Y’a pas de doute In Vivo Wine monte en gamme !

 

À quand l’amerrissage sur le ventre ?

 

Vinadeis va fermer son site d’embouteillage de Narbonne ICI 

 

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 06:00

Jeff Koons : les fleurs de la discorde

Jeff Koons : les fleurs de la discordeLuc Castel/Courtesy Noirmontartproduction

Je dois avouer que je fais partie de ceux que les messages de Santé Publique laissent de marbre ; je n’ai rien contre les garde-fous, les conseils, mais ces bandeaux ornant des publicités murales, télévisés, les logos divers et variés, ne sont que l’expression d’une incapacité à prendre les problèmes à la racine. MacDo est le roi de la France gauloise, là est la source de nos dérives alimentaires de pays riche. Ce n’est qu’un exemple bien sûr, mais le couple infernal GD au moins cher de moins cher et fabricants de produits ultra-transformés avec des matières premières à bas coût fabrique de futurs malades.

 

La responsabilité individuelle, celle qui permet de faire des choix informés, s’efface ou se dilue dans le magma des préconisations collectives.

 

Je revendique cette manière d’être, mes choix alimentaires sont simples, dictés par le plaisir de manger, de boire, selon des principes que m’ont inculqué mes parents : faire ma cuisine avec des produits de saison, le plus possibles locaux, ne jamais gaspiller, me goinfrer, savoir alterner des repas généreux avec des temps de jeûne ou de plats simples : pasta, riz, légumineuses… Tout est question d’équilibre, et non d’application mécanique de conseils généralistes.

 

Bref, la viande et la charcuterie sont dans le collimateur des grands maîtres de la Santé Publique, je suis de ceux qui ont toujours pratiqué une consommation raisonnable de ces chairs ; je n’entre pas ici dans le débat : il faut moins manger de viande pour sauver la planète qui, là encore mélange joyeusement l’élevage intensif avec l’élevage à l’herbe.

 

L’étude qui suit est intéressante car elle démontre que la Science officielle se fonde sur des biais sociétaux, que je peux comprendre mais qui ne sont que ce qu’ils sont, ils relèvent de la gestion collective des risques et de leurs effets sur les coûts de santé.

 

À force de nous mettre sous le nez des cahiers des charges de Santé Publique on tend à faire accroire à la population que leur respect mécanique est un gage de bonne santé ce qui relève d’une vision mécanicienne de notre vie.

 

Des chercheurs conseillent «aux adultes de continuer leur consommation actuelle de viande rouge»

 

Ces chercheurs indépendants, qui ont réexaminé des dizaines d’études, ont conclu que le risque potentiel pour la santé est faible et que les preuves sont incertaines.

Le Monde avec AFP

 

De nombreux pays conseillent de limiter la consommation de viande rouge et de charcuterie pour prévenir cancers et maladies du cœur mais, dans de nouvelles consignes, un panel de chercheurs de sept pays a remis en cause, lundi 30 octobre, ces recommandations.

 

Ces chercheurs indépendants, qui ont procédé à un réexamen de dizaines d’études, conseillent « aux adultes de continuer leur consommation actuelle de viande rouge », c’est-à-dire une moyenne de trois à quatre portions par semaine en Amérique du Nord et en Europe. Même consigne pour la charcuterie, selon ces recommandations parues lundi dans la revue Annals of Internal Medicine, publiée par l’American College of Physicians. ICI 

 

Des causes autres que le régime alimentaire

 

Avec leur nouvelle analyse, les chercheurs disent vouloir faire mûrir le domaine des recommandations nutritionnelles – qu’ils jugent représentatives d’une « vieille école » trop axée sur les bénéfices sociétaux et non individuels –, afin d’aller dans le sens d’une médecine plus personnalisée.

 

Ils disent que les recommandations qui font généralement autorité ne font pas assez valoir que le risque absolu reste faible, et qu’il reste très difficile d’isoler l’effet d’un aliment particulier sur toute une vie, de multiples causes autres que le régime alimentaire pouvant influer sur la santé.

 

« Nous livrons aux gens notre meilleure estimation de la vérité, qui est incertaine. Selon leurs propres préférences, ils peuvent décider de réduire ou d’éliminer [la viande et la charcuterie] », poursuit Bradley Johnston. « Mais notre recommandation est que, pour la plupart des gens, la meilleure approche est de continuer, étant donné la très faible réduction de risques et l’incertitude des preuves. »

 

Débats scientifiques

 

Ces consignes ont été dénoncées comme irresponsables par des organisations de lutte contre le cancer et des experts de santé publique. Ils ne contestent pas les résultats statistiques mais les conclusions : certes la réduction de risque est relativement faible, mais au niveau d’une population, l’impact est tangible.

 

Le World Cancer Research Fund (WCRF) a affirmé qu’il ne changerait pas ses consignes. « Nous maintenons notre confiance dans la recherche rigoureuse conduite depuis trente ans », a déclaré sa directrice de la recherche, Giota Mitrou.

 

« C’est comme porter un casque à vélo, dit Marji McCullough, épidémiologiste de l’American Cancer Society. Certains aiment avoir les cheveux dans le vent, écrit-elle, mais tout le monde s’accorde pour dire qu’il faut porter un casque, car les recommandations de santé publique sont fondées sur leur effet sur l’ensemble d’une population. »

 

Des experts de l’école de santé publique de Harvard contestent la notation « faible » accordée par les auteurs des nouvelles consignes aux études sur la viande. La plupart des études sur l’alimentation sont « observationnelles », c’est-à-dire qu’elles suivent des gens dans la durée en tâchant d’enregistrer ce qu’ils consomment. Certes, la méthode ne permet pas de trouver d’effet de causalité, par rapport aux études dites « randomisées », mais elle est plus adaptée au domaine, écrivent-ils.

 

Les multiples études réanalysées collectivement par le groupe précisent que réduire la consommation de viande rouge de trois portions par semaine pourrait abaisser la mortalité par cancer de sept morts pour mille personnes, ce que les chercheurs considèrent comme une baisse modeste. En outre, ils insistent : le degré de certitude de cette statistique est « faible ». Concernant les liens entre charcuterie, maladies cardiovasculaires et diabète, la qualité des preuves est également jugée « très faible » par l’équipe, qui a eu recours à une méthodologie baptisée « GRADE ».

 

« Il y a de très faibles réductions de risque pour le cancer, les maladies du cœur et le diabète, et en outre, les preuves sont incertaines », résume Bradley Johnston, professeur associé d’épidémiologie à l’université Dalhousie au Canada, et directeur du groupe NutriRECS, qui a rédigé les consignes.

 

Choix individuels

 

Si la même approche était appliquée aux fruits et légumes, à l’activité physique ou la pollution, « aucune des consignes sur ces facteurs ne serait soutenue par des preuves de qualité haute ou même modérée », clament-ils, défendant un principe de précaution.

 

Santé publique France recommande ainsi de limiter la charcuterie à 150 grammes par semaine et les viandes autres que la volaille à 500 grammes. Le Centre international de recherche sur le cancer, agence de l’Organisation mondiale de la Santé, classe la viande rouge comme « cancérogène probable » et la charcuterie « cancérogène ».

 

Pour John Ioannidis, professeur de médecine à Stanford et grand critique des études sur l’alimentation, « la façon dont les épidémiologistes promeuvent avec ferveur l’existence de bons et mauvais aliments depuis des années nous a détournés de messages plus simples et plus importants, tels que la nécessité de manger avec modération et de ne pas devenir obèses ». Il faut « être honnête lorsque les preuves sont de très faible qualité », dit-il à l’Agence France-Presse.

 

Les consignes publiées lundi ont été approuvées par onze des quatorze chercheurs composant le panel. « Les gens devraient utiliser cela pour faire des choix mieux informés, plutôt que des organisations leur disent d’autorité ce qu’il faut faire », maintient Bradley Johnston.

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 06:00

Jeff Koons : les fleurs de la discorde

Jeff Koons : les fleurs de la discordeLuc Castel/Courtesy Noirmontartproduction

Je dois avouer que je fais partie de ceux que les messages de Santé Publique laissent de marbre ; je n’ai rien contre les garde-fous, les conseils, mais ces bandeaux ornant des publicités murales, télévisés, les logos divers et variés, ne sont que l’expression d’une incapacité à prendre les problèmes à la racine. MacDo est le roi de la France gauloise, là est la source de nos dérives alimentaires de pays riche. Ce n’est qu’un exemple bien sûr, mais le couple infernal GD au moins cher de moins cher et fabricants de produits ultra-transformés avec des matières premières à bas coût fabrique de futurs malades.

 

La responsabilité individuelle, celle qui permet de faire des choix informés, s’efface ou se dilue dans le magma des préconisations collectives.

 

Je revendique cette manière d’être, mes choix alimentaires sont simples, dictés par le plaisir de manger, de boire, selon des principes que m’ont inculqué mes parents : faire ma cuisine avec des produits de saison, le plus possibles locaux, ne jamais gaspiller, me goinfrer, savoir alterner des repas généreux avec des temps de jeûne ou de plats simples : pasta, riz, légumineuses… Tout est question d’équilibre, et non d’application mécanique de conseils généralistes.

 

Bref, la viande et la charcuterie sont dans le collimateur des grands maîtres de la Santé Publique, je suis de ceux qui ont toujours pratiqué une consommation raisonnable de ces chairs ; je n’entre pas ici dans le débat : il faut moins manger de viande pour sauver la planète qui, là encore mélange joyeusement l’élevage intensif avec l’élevage à l’herbe.

 

L’étude qui suit est intéressante car elle démontre que la Science officielle se fonde sur des biais sociétaux, que je peux comprendre mais qui ne sont que ce qu’ils sont, ils relèvent de la gestion collective des risques et de leurs effets sur les coûts de santé.

 

À force de nous mettre sous le nez des cahiers des charges de Santé Publique on tend à faire accroire à la population que leur respect mécanique est un gage de bonne santé ce qui relève d’une vision mécanicienne de notre vie.

 

Des chercheurs conseillent «aux adultes de continuer leur consommation actuelle de viande rouge»

 

Ces chercheurs indépendants, qui ont réexaminé des dizaines d’études, ont conclu que le risque potentiel pour la santé est faible et que les preuves sont incertaines.

Le Monde avec AFP

 

De nombreux pays conseillent de limiter la consommation de viande rouge et de charcuterie pour prévenir cancers et maladies du cœur mais, dans de nouvelles consignes, un panel de chercheurs de sept pays a remis en cause, lundi 30 octobre, ces recommandations.

 

Ces chercheurs indépendants, qui ont procédé à un réexamen de dizaines d’études, conseillent « aux adultes de continuer leur consommation actuelle de viande rouge », c’est-à-dire une moyenne de trois à quatre portions par semaine en Amérique du Nord et en Europe. Même consigne pour la charcuterie, selon ces recommandations parues lundi dans la revue Annals of Internal Medicine, publiée par l’American College of Physicians. ICI 

 

Des causes autres que le régime alimentaire

 

Avec leur nouvelle analyse, les chercheurs disent vouloir faire mûrir le domaine des recommandations nutritionnelles – qu’ils jugent représentatives d’une « vieille école » trop axée sur les bénéfices sociétaux et non individuels –, afin d’aller dans le sens d’une médecine plus personnalisée.

 

Ils disent que les recommandations qui font généralement autorité ne font pas assez valoir que le risque absolu reste faible, et qu’il reste très difficile d’isoler l’effet d’un aliment particulier sur toute une vie, de multiples causes autres que le régime alimentaire pouvant influer sur la santé.

 

« Nous livrons aux gens notre meilleure estimation de la vérité, qui est incertaine. Selon leurs propres préférences, ils peuvent décider de réduire ou d’éliminer [la viande et la charcuterie] », poursuit Bradley Johnston. « Mais notre recommandation est que, pour la plupart des gens, la meilleure approche est de continuer, étant donné la très faible réduction de risques et l’incertitude des preuves. »

 

Débats scientifiques

 

Ces consignes ont été dénoncées comme irresponsables par des organisations de lutte contre le cancer et des experts de santé publique. Ils ne contestent pas les résultats statistiques mais les conclusions : certes la réduction de risque est relativement faible, mais au niveau d’une population, l’impact est tangible.

 

Le World Cancer Research Fund (WCRF) a affirmé qu’il ne changerait pas ses consignes. « Nous maintenons notre confiance dans la recherche rigoureuse conduite depuis trente ans », a déclaré sa directrice de la recherche, Giota Mitrou.

 

« C’est comme porter un casque à vélo, dit Marji McCullough, épidémiologiste de l’American Cancer Society. Certains aiment avoir les cheveux dans le vent, écrit-elle, mais tout le monde s’accorde pour dire qu’il faut porter un casque, car les recommandations de santé publique sont fondées sur leur effet sur l’ensemble d’une population. »

 

Des experts de l’école de santé publique de Harvard contestent la notation « faible » accordée par les auteurs des nouvelles consignes aux études sur la viande. La plupart des études sur l’alimentation sont « observationnelles », c’est-à-dire qu’elles suivent des gens dans la durée en tâchant d’enregistrer ce qu’ils consomment. Certes, la méthode ne permet pas de trouver d’effet de causalité, par rapport aux études dites « randomisées », mais elle est plus adaptée au domaine, écrivent-ils.

 

Les multiples études réanalysées collectivement par le groupe précisent que réduire la consommation de viande rouge de trois portions par semaine pourrait abaisser la mortalité par cancer de sept morts pour mille personnes, ce que les chercheurs considèrent comme une baisse modeste. En outre, ils insistent : le degré de certitude de cette statistique est « faible ». Concernant les liens entre charcuterie, maladies cardiovasculaires et diabète, la qualité des preuves est également jugée « très faible » par l’équipe, qui a eu recours à une méthodologie baptisée « GRADE ».

 

« Il y a de très faibles réductions de risque pour le cancer, les maladies du cœur et le diabète, et en outre, les preuves sont incertaines », résume Bradley Johnston, professeur associé d’épidémiologie à l’université Dalhousie au Canada, et directeur du groupe NutriRECS, qui a rédigé les consignes.

 

Choix individuels

 

Si la même approche était appliquée aux fruits et légumes, à l’activité physique ou la pollution, « aucune des consignes sur ces facteurs ne serait soutenue par des preuves de qualité haute ou même modérée », clament-ils, défendant un principe de précaution.

 

Santé publique France recommande ainsi de limiter la charcuterie à 150 grammes par semaine et les viandes autres que la volaille à 500 grammes. Le Centre international de recherche sur le cancer, agence de l’Organisation mondiale de la Santé, classe la viande rouge comme « cancérogène probable » et la charcuterie « cancérogène ».

 

Pour John Ioannidis, professeur de médecine à Stanford et grand critique des études sur l’alimentation, « la façon dont les épidémiologistes promeuvent avec ferveur l’existence de bons et mauvais aliments depuis des années nous a détournés de messages plus simples et plus importants, tels que la nécessité de manger avec modération et de ne pas devenir obèses ». Il faut « être honnête lorsque les preuves sont de très faible qualité », dit-il à l’Agence France-Presse.

 

Les consignes publiées lundi ont été approuvées par onze des quatorze chercheurs composant le panel. « Les gens devraient utiliser cela pour faire des choix mieux informés, plutôt que des organisations leur disent d’autorité ce qu’il faut faire », maintient Bradley Johnston.

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