En Corse, la châtaigne et le nustrale sont consubstantiels à l’identité corse, LA CASTAGNICCIA ICI au nord-est de l’île et au sud de Bastia, se trouve une région caractérisée par ses hauts châtaigniers, quant à la castagne…
Se prendre une châtaigne ou recevoir un marron, c´est recevoir un coup, en général en pleine figure. On dit aussi d´ailleurs, « se castagner » pour « se battre », « il y a de la castagne par ici », des bagarres. « Se prendre une châtaigne », dans le jargon des électriciens, peut aussi vouloir dire « se prendre une décharge électrique »
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque.
En effet, le terme châtaigne viendrait du dialecte méridional où il est dit castagne qui prendrait aussi le sens de coup.
En agriculture les châtaignes ne sont pas du tout la même chose que les marrons. « Il existe une différence fondamentale entre la châtaigne et le marron. Elle est facile à voir. L’enveloppe de la châtaigne, la bogue, est cloisonnée et elle contient deux ou trois fruits. Le marron, égoïste, mûrit seul dans sa bogue.
L’un et l’autre, la castagno comme le marron nous sont parvenus de très loin. Les fruits du châtaigner étaient un des premiers aliments des races primitives. Et cela a duré longtemps Dans le Grand Larousse du XIXe siècle, Pierre Larousse pouvait encore écrire :
« il forme presque à lui seul toute la nourriture des montagnards de l’Auvergne, des Cévennes, de la Corse… ». Au Moyen Âge il y avait l’expression parer chastaignes à quelqu’un ce qui voulait dire « lui préparer un bon accueil », et aussi peler chastaignes à quelqu’un pour « lui dorer la pilule ».
L’origine du mot castagno est à chercher en Asie mineure. En persan existe le mot kashtah « fruit sec, pépin » et les savants pensent que l’arbre et son nom sont introduits en Europe, notamment en Grèce à partir de l’Iran. Virgile (70-19 avant JC) connaît déjà le mot castanea qui donne dans notre région castagno ou costognos (Aveyron) et castagne en français régional.
D’après Andolfi la castagne est « un sport ancestral cévenol qui se pratique à mains nues… » et castagne dans ce sens est synonyme du français marron. Châtaigne = marron est attesté en français depuis 1635 ; châtaigne signifie d’abord un « coup sur les doigts » et ensuite un « coup de poing » (D’après Delvau A., « Dictionnaire érotique moderne » Bâle, sans date). Marius Autran est plus sérieux quand il écrit à propos de l’expression: ça va castagner ! « C’est de l’argot français qui n’est pas spécifiquement provençal. »
Les autorités rappellent la différence entre marron et châtaigne
Pour éviter les intoxications, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
SANTÉ - Grillé, en crème ou glacé, le marron a ses adeptes une fois l’automne venu. Mais attention au risque de confusion entre espèces comestibles (les châtaignes) et toxiques (les marrons d’Inde), avertit ce mercredi 25 septembre l’agence sanitaire Anses.
En effet, « même si on parle couramment de ‘marrons’” pour des spécialités culinaires, “il s’agit en fait d’une variété de grosses châtaignes cultivées pour leur consommation”, souligne l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation dans une alerte de toxico-vigilance.
Les marrons d’Inde sont eux toxiques et “peuvent entraîner des troubles digestifs tels que des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, ou des irritations de la gorge ».
La bogue permet de les différencier
Or les risques d’erreur lors du ramassage sont fréquents: la confusion entre les marrons et les châtaignes est le deuxième type de confusion de plantes le plus fréquemment enregistré par les centres antipoison après les confusions de plantes à bulbes (fleurs de la famille des jonquilles prises par erreur pour des oignons par exemple).
Pour les reconnaître, le fruit du châtaigner se présente sous forme d’une bogue « brune, hérissée de nombreux et longs piquants, et contient 2 à 3 châtaignes à la fois, plutôt petites, aplaties et triangulaires », décrit l’Anses.
En revanche, la capsule qui contient le marron d’Inde est « épaisse, verte, pourvue de petits pics espacés et courts, et contient généralement un seul marron, plus gros et arrondi ». Les arbres plantés dans les parcs, les allées et les cours d’école sont généralement des marronniers, tandis qu’on trouve plutôt les châtaigniers dans les bois et les forêts, ajoute l’agence.