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26 septembre 2019 4 26 /09 /septembre /2019 07:20
Mieux vaut pas prendre les marrons pour des châtaignes, sauf pour un bourre pif !

En Corse, la châtaigne et le nustrale sont consubstantiels à l’identité corse, LA CASTAGNICCIA ICI au nord-est de l’île et au sud de Bastia, se trouve une région caractérisée par ses hauts châtaigniers, quant à la castagne…  

 

 

Se prendre une châtaigne ou recevoir un marron, c´est recevoir un coup, en général en pleine figure. On dit aussi d´ailleurs, « se castagner » pour « se battre », « il y a de la castagne par ici », des bagarres. « Se prendre une châtaigne », dans le jargon des électriciens, peut aussi vouloir dire « se prendre une décharge électrique »

 

Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque.

 

En effet, le terme châtaigne viendrait du dialecte méridional où il est dit castagne qui prendrait aussi le sens de coup.

 

En agriculture les châtaignes  ne sont pas du tout la même chose  que les marrons.  « Il existe une différence fondamentale entre la châtaigne et le marron. Elle est facile à voir. L’enveloppe de la châtaigne, la bogue, est cloisonnée et elle contient deux ou trois fruits. Le marron, égoïste, mûrit seul dans sa bogue.

 

L’un et l’autre, la castagno comme le marron nous sont parvenus de très loin. Les  fruits du châtaigner étaient  un des premiers aliments des races primitives. Et cela a duré longtemps Dans le Grand Larousse du XIXe siècle, Pierre Larousse pouvait encore écrire :

 

« il forme  presque à lui seul toute la nourriture des montagnards de l’Auvergne, des Cévennes, de la Corse… ». Au Moyen Âge il y avait l’expression parer  chastaignes à quelqu’un ce qui voulait dire «  lui préparer un bon accueil », et aussi peler chastaignes à quelqu’un  pour « lui dorer la pilule ».

 

L’origine du mot castagno est à chercher en Asie mineure. En persan existe le mot kashtah « fruit sec, pépin » et les savants pensent que l’arbre et son nom sont introduits en Europe, notamment en Grèce à partir de l’Iran.   Virgile (70-19 avant JC) connaît déjà le mot castanea  qui  donne dans notre région castagno ou costognos  (Aveyron) et castagne en français régional.

 

D’après Andolfi la castagne est « un sport ancestral cévenol qui se pratique à mains nues… » et castagne dans ce sens est synonyme du français marron. Châtaigne = marron est attesté en français depuis 1635 ; châtaigne signifie d’abord un « coup sur les doigts » et ensuite un « coup de poing » (D’après Delvau A., « Dictionnaire érotique moderne » Bâle, sans date). Marius Autran est plus sérieux quand il écrit à propos de l’expression: ça va castagner ! « C’est de l’argot français qui n’est pas spécifiquement provençal. »

 

Les autorités rappellent la différence entre marron et châtaigne

 

Pour éviter les intoxications, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

 

SANTÉ - Grillé, en crème ou glacé, le marron a ses adeptes une fois l’automne venu. Mais attention au risque de confusion entre espèces comestibles (les châtaignes) et toxiques (les marrons d’Inde), avertit ce mercredi 25 septembre l’agence sanitaire Anses.

 

En effet, « même si on parle couramment de ‘marrons’” pour des spécialités culinaires, “il s’agit en fait d’une variété de grosses châtaignes cultivées pour leur consommation”, souligne l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation dans une alerte de toxico-vigilance.

 

Les marrons d’Inde sont eux toxiques et “peuvent entraîner des troubles digestifs tels que des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, ou des irritations de la gorge ».

 

La bogue permet de les différencier

Or les risques d’erreur lors du ramassage sont fréquents: la confusion entre les marrons et les châtaignes est le deuxième type de confusion de plantes le plus fréquemment enregistré par les centres antipoison après les confusions de plantes à bulbes (fleurs de la famille des jonquilles prises par erreur pour des oignons par exemple).

 

Pour les reconnaître, le fruit du châtaigner se présente sous forme d’une bogue « brune, hérissée de nombreux et longs piquants, et contient 2 à 3 châtaignes à la fois, plutôt petites, aplaties et triangulaires », décrit l’Anses.

 

Résultat de recherche d'images pour "bogue de marron"

 

En revanche, la capsule qui contient le marron d’Inde est « épaisse, verte, pourvue de petits pics espacés et courts, et contient généralement un seul marron, plus gros et arrondi ». Les arbres plantés dans les parcs, les allées et les cours d’école sont généralement des marronniers, tandis qu’on trouve plutôt les châtaigniers dans les bois et les forêts, ajoute l’agence.

 

 

« Ici même les mémés aiment la castagne, ô mon pais, ô Toulouse »

 

 

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commentaires

A
Il est temps que j'aille acheter ma provision de boudins aux châtaignes à St-Yrieix-la-Perche. Que je mangerai dans une assiette de porcelaine de la même ville où Darnet a découvert le kaolin. Comme tout Arédien et Limouigeaud, au restau je retourne toujours mon assiette pour voir l'origine de la porcelaine.
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J
Castagne<br /> <br /> Comme le veut la tradition, en tout cas la nôtre, nous sommes allés « aux » châtaignes (il était temps, beaucoup sont tombées ces jours derniers avec le vent) ; c'est la saison. C'est bien de vivre avec les saisons. Les châtaignes en octobre, c'est comme les huîtres durant les mois en « r » , les vendanges en septembre ou les oranges à Noël.<br /> Dans notre jardin, il n'y a pas de châtaignier (pas d'huîtres non plus d'ailleurs, à part les coquilles qui jonchent le sol de la « cour aux poules »). Il faut dire que c'est un arbre qui affectionne les terres peu riches en argile et chez nous, ce n'est pas le cas. C'est le temps des noix aussi mais nos deux noyers, qui n'aiment pas non plus les terres lourdes, servent plus de poteaux à linge que de producteurs. Passé Chantonnay, les terres sont plus légères et on rencontre des noyers à tout bout de champ. Il suffit de s'arrêter au bord d'une route pour emplir un panier avec seulement les noix de la banquette. Les bois sur les hauteurs qui dominent la plaine du pays de Pareds du côté de La Jaudonnière sont, quant à eux, bien fournis en arbres dont le bois servait, dit-on, à fabriquer les castagnettes (de castañuelas, « petites châtaignes » en castillan). C'est le latin castanea qui a donné castaño en castillan, castagno en italien, et châtaignier en français, où le « c » a évolué, allez savoir pourquoi, en « ch » et où l'on a rajouté un « i » inutile éprès le « gn »). Ses fruits du n'ont rien à voir avec les horions bien que tout le monde sache que, quand il y a de la castagne, on distribue des châtaignes. Rien à voir non plus avec la poignée qu'on récolte en aventurant les doigts dans une prise de courant. Les pneus des voitures des rares « hôtes de ces bois » en ont déjà écrasé des quantités, mais les bandes herbues au pied des talus en recèlent suffisamment au milieu des feuilles mortes. Là, il n'y a qu'à se baisser, c'est le seul inconvénient, la positon n'étant pas la meilleure pour les lombaires fatiguées. Plus loin, dans le chemin creux, nous avons retrouvé l' « ancêtre », toujours aussi impressionnant avec ses presque dix mètres de circonférence, ses lierres gros « comme la cuisse » et sa production de l'année que nous foulons aux pieds sans nous baisser, notre panier étant déjà plein. Il veille dans la haie du chemin depuis des siècles. C'est vous dire s'il en a produit, des bogues piquantes et qu'il en a vu passer du monde, en presque 1000 ans. Je suis toujours impressionné devant un arbre de cet âge, et épaté surtout qu'il ait échappé à l'antique cognée ou à la moderne tronçonneuse, sans doute protégé par des propriétaires arbophiles depuis des générations.<br /> J'aurais dû emporter mon accordéon diatonique. Un petit air lui aurait surement fait plaisir. Il faut dire que le diato en question est un « Castagnari » !<br /> <br /> J.B. Le 13/10/2014
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