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8 octobre 2019 2 08 /10 /octobre /2019 06:00

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Tiens voilà la crise, pourtant tout va très bien madame la marquise !

 

Adieu, terroir, origine, naturalité… soyons moderne, refondons nettement les profils-produits des vins rouges français

 

Donc crise, quelle crise ?

 

Crise commerciale des vins rouges touchant des pans entiers de la filière française, la solution, me dit-on ?

 

Ha, bon, mais ajoute-t-on, la solution n’est pas à chercher ni dans une réorientation vers les rosés et crémants, ou dans l’attente d’une amélioration spontanée, ou dans l’arrachage pur et simple du vignoble, mais dans la réinvention de ses produits.

 

Réinventer comment ?

 

« Il faut changer le profil produit de nos vins rouges, les rendre plus digestes, fruités, rafraîchissants... »

 

Fort bien me dis-je, mais encore, plus concrètement ?

 

En imposant un repositionnement des cahiers des charges viticoles, me réponds-t-on, dépoussiérer structurellement l’offre gustative des vins rouges pour répondre à la nécessité de renouer avec les moments et attentes des consommateurs.

 

Ça fait très langue de bois de prose de communicants.

 

Ce qui  suit est du même tonneau :

 

« Les vins rouges se heurtant à une multitude de défis commerciaux simultanés. Qui vont des mutations profondes des marchés (avec les changements de générations et de préoccupations, notamment environnementales) aux évolutions des réseaux de commercialisation (dont la grande distribution), en passant par le repli de marchés moteurs (comme la Chine). »

 

Comment les dépoussière-t-on ces fameux cahiers de charges concoctés sous la dictée des experts de l’INAO ?

 

À la nénette, au plumeau, au karcher ?

 

Vive le flou de la caractérisation des fameux défis commerciaux !

 

Y’a comme une sorte de réveil tardif face à ce qui était connu et prévisible : changement de générations et préoccupations environnementales… Comme toujours aucune anticipation, refus de prendre en compte la réalité, on préfère se congratuler, mettre en avant les réussites individuelles face au conservatisme collectif.

 

Et la GD, enfer des AOP-IGP depuis des lustres, cache-misère, illusion de savoir-vendre, un négoce qui se leurre, dore sa pilule, n’a aucune stratégie de conquête, de sourcing de marques pour se positionner à l’export, qui vit sur ses acquis franchouillards…

 

Rien n’a changé sous le soleil des années 2000, 20 ans après on ressasse, on se cache derrière son petit doigt, les mamamouchis des OPA ne sont même plus grands mais tout petits, pas la queue d’une idée, grande pauvreté…

 

Alors, que faire ?

 

Changer le profil produit de nos vins rouges, les rendre plus digestes, fruités, rafraîchissants...

 

Vive les marchands de produits œnologiques leur avenir est assuré !

 

Lorsque un modèle automobile devient obsolète : exemple le Scénic de Renault, les ingénieurs planchent sur de nouveaux cahiers des charges pour sortir des SUV.

 

Le vin dans notre pays gaulois n’est pas vécu comme un produit industriel mais on applique à des microstructures un process industriel ce qui bien évidemment a pour conséquence d’uniformiser le produit sans avoir les moyens de le valoriser par un positionnement sur les marchés de masse. Alors, via le négoce, ces vins dits artisanaux sont écoulés à petits prix dans la GD.

 

Cette réalité structurelle, jamais ou si peu prise en compte, est le verrou qu’il faudra faire sauter si l’objectif est de valoriser la production de masse des AOP-IGP, ce ne sera pas facile dans le contexte national et international qui prévaut, tout le bla-bla-bla servit par les marchands de solutions en kit ne tracent pas la voie du salut, mais se contentent plutôt d’appliquer un cautère sur une jambe de bois…

 

Mais bon, rassurez-vous, Vin&Société va continuer de chanter les louanges de ce grand secteur économique, alors tout va bien, dormez tranquille, les joueurs de  flutiaux veillent sur vous, le réveil risque d’être difficile mais eux quand le vent tournera ils tourneront avec lui…

 

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commentaires

A
Ah la nénette ! je pense avoir trouvé ! elle maniait le plumeau dans sa boutique !<br /> https://saintyrieixlaperche.wordpress.com/2019/01/26/mais-quel-etait-le-prenom-de-la-nenette-qui-tenait-lepicerie-de-paris-place-du-marche-a-st-yrieix/<br /> <br /> Maintenant on manie la langue à l'américaine : " profils-produits ". L'université de Nantes passe dans le 3.0. Elle va s'appeler "Nantes Université". Quand on aura changé tous les papiers, logos etc, on fera mieux "Nantes University" mes amis ! et on sera au top, vu de la lune, non de Shanghai.<br /> <br /> <br /> Quand en Amérique, vous lisez en grosses lettres sur une station service : Here Eat Car Wash (ici mange auto lave) est-ce encore du langage articulé ? L'Américain moyen limite son vocabulaire à 3 ou 4 cents mots. Il vaut donc 10 corbeaux ou 6 orang-outans" Vercors
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P
Merci mon bon Taulier de nous permettre , incidement, d'évoquer des souvenir d'enfance en citant la "Nenette" Elle équipait la Frégate Transfluide paternelle de chez Renault qui s'essayait à la boite automatique. Une visite sur Interlope m'apprend que la marque existe toujours sur le même type de produit. Elle revendique allègrement ses 70 ans et propose des témoignages émus de mes contemporains. Vite, séchons une larmichette.
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