Un jour j’ai failli écraser avec mon vélo Zemmour, sanglé dans son imper mastic, au carrefour St Germain-rue du Bac, mes copains me disent maintenant pince sans rire « t’aurais fait œuvre de salubrité publique… »
25 avril 2011
Éric Zemmour le Jean Nocher ou la Geneviève Tabouis du PAF : il a une fonction salutaire, j’ose même écrire sanitaire, un côté Destop bien utile. ICI
J’écrivais, ce qui me valut les insultes du petit bedeau facho de B&D :
« Éric Zemmour boit-il du vin, du bon vin de France ?
NDLR : la réponse est maintenant OUI
« J'ai lu dans l'Obs –l'Obs!– sur le mode insider, sous un titre piteux que l'on réservait jadis aux couples honorables, Aubry-Hollande ou Garaud-Juillet, «Les secrets d'une idylle», que monsieur Zemmour trouvait Madame Maréchal «jolie, sympathique et intelligente», et que ces deux-là, avec des amis, avaient scellé alliance le 31 mai, buvant du rosé acheté au Monoprix du coin, dans un appartement de 35 mètres carrés à Saint-Germain des Prés. »
Voilà une importante question à laquelle je ne saurais répondre mais comme c’est un «bon pioupiou», un gars bien de chez nous, un mec qui aime la France y devrait. Toute personne du PAF ou d’ailleurs en mesure de nous procurer des éléments de réponse sera la bienvenue sur ses lignes.
En notant d'emblée qu’il a un air chafouin (celui, celle qui est maigre, de petite taille, avec une mine basse et sournoise) je risque de me voir accusé de délit de sale gueule. Je le prends car c’est ainsi que je le vois sur l’écran d’ I>Télé lorsqu’il se chamaille dans Ça se dispute avec son compère de Marianne (le magazine aux Une racoleuses) Nicolas Domenach tout de noir vêtu clône de Jean-François Kahn en moins volubile. Au dire de Philippe Caubère, Zemmour fait la pute dans une émission de France 2 On n’est pas couché, ou avec son compère Éric Naulleau, qui lui à une tronche de mal équarri d’une gauche mal définie. Ayant visionné sur le Net la vidéo j’ai pu le voir hocher la tête, en un signe d’approbation à sa qualification de pute. Donc nul problème d'utilisation.
Le dit Zemmour, exploitant le fait qu’il n’est pas plus con que la moyenne de ses confrères, cultive son petit fonds de commerce avec la pugnacité et la constance de mes 2 épiciers tunisiens du boulevard Saint Jacques ouvert jusqu’à 2 heures du matin. Il besogne, normal pour une pute ! Il se situe dans la tradition de la Droite Nationale de l’entre deux-guerres, le talent en moins. Il défend ces français qui sifflaient Karembeu, trop kanak à leur goût et qui avait le culot d’être l’homme de la blonde Adriana. Il sait tout, il a des opinions sur tout, et pour lui tout est de la faute de l’intégration européenne. Tel Candeloro il dévide ses figures imposées et, parfois, lorsque sa dialectique se heurte à la réalité il se risque à un double axel ou une triple boucle piquée.
Je ne fais pas partie de ceux qu’il irrite car je trouve qu’il a une fonction salutaire, j’ose même écrire sanitaire : il a un côté Destop bien utile. Bref, en dépit de ses frêles épaules, il porte le poids des non-dits d’une frange de la classe politique, et de sa bouche aux lèvres fines il délivre un message qui plaît à une partie de la France. Je l’écoute de temps en temps en me régalant de ses mimiques et de sa gestuelle car j’adore ce genre de type qui de sa chaire, sans avoir jamais rien fait d’autre de ses dix doigts – c’est démago j’en conviens, mais j’attaque là le polémiste pas le journaliste qu’il fut – se fait le héraut du petit peuple en endossant un discours un peu trop ample pour lui.
Quand j’ai ma dose de Zemmour je zappe. Nul n’est tenu de consommer mais il est toujours bon d’écouter les petits commis de la maison d’en face. Jamais je ne m’associerais à ceux qui réclameraient sa tête
Maintenant je ne regarde plus la télé, je lis, je m’informe sur les supports numériques de la presse…
Donc, de temps à autre je consulte Slate où Claude Askolovitch publie.
C’est un journaliste à l’ancienne, je le croisais souvent à la terrasse de la brasserie Le Bourbon où il taillait des bavettes avec les stars du Palais Bourbon.
Il vient de publier une tribune qui me va comme un gant de velours dans la culotte d’un zouave (hommage au défunt grand Jacques)
Éric Zemmour à la «convention de la droite», le 28 septembre 2019. | Sameer Al-Doumy / AFP
Il faut remercier LCI pour la diffusion du discours d'Éric Zemmour
Claude Askolovitch — 3 octobre 2019
Morceaux choisis
« Si nous vivons, comme je l'espère, le crépuscule d'Éric Zemmour, nous le devons à LCI et je veux ici, citoyen et journaliste, remercier une télévision que vilipendent des gens de bien, des amis et même un président.
Les gens de bien ont tort: LCI a servi la vérité en montrant la pensée, le verbiage, la saleté d'un homme, et les montrant à tel point qu'on ne peut plus y échapper. Le journalisme n'est pas une politesse; il éclaire et il nomme. »
« Si dans un puissant éditorial du Monde ICI , les mots «inspiration fasciste» ont pu être justement écrits à propos de Zemmour – pas seulement écrits, mais acceptés, reçus, admis–, c'est parce que ce fascisme a été exposé, 32 minutes durant, sans métaphore ni édulcoration, sans interprétation possible, par la diffusion du discours de Zemmour à la «convention de la droite» (sic) de Marion Maréchal.
Le Monde affirme que, diffusant sa diatribe, LCI s'en est fait la complice? J'entends cette colère; je ne la partage plus. Je ne vois ici que les conséquences d'un choix journalistique, dont j'ignore les raisons.
[…]
« Zemmour a tenu un discours d'inspiration fasciste, et si cela vous agrée, assumez. Assumer, tout est là. Il faudra assumer, demain au Figaro, avant d'accueillir comme sainte parole le prochain livre de cet homme, avant même de le conserver comme chroniqueur protégé; il faudra assumer, sur Paris Première, qu'un fasciste d'inspiration tienne salon en bonne compagnie.
Chacun fera comme il souhaite, Naulleau, Brézet, nous tous. Je préfère, par principe, exclure le fascisme des débats; on ne fait pas table commune avec des innommables. Il ne s'agit pas de censure. Je souhaite que l'on couvre les livres de Zemmour, que l'on diffuse ses discours, que l'on sache ce qu'il dit, et qu'on le nomme, et qu'on nomme ce qu'on fera désormais de lui.
Simplement nommer. Débattre avec le fascisme. Mettre du fascisme en position d'éditorialiste. Salarier du fascisme. Traiter le fascisme comme une aventure politique. Faire, devant le fascisme, des ronds de jambe et des pipoleries. Assumer tout cela.
Le tout ICI