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3 novembre 2019 7 03 /11 /novembre /2019 07:00
De droite à gauche : le ministre du Travail, Robert Boulin, le ministre de la Justice, Alain Peyrefitte, et le ministre de l'Intérieur, Christian Bonnet, le 4 juillet 1978, à Matignon (Paris). (PAVUNIC / AFP)

De droite à gauche : le ministre du Travail, Robert Boulin, le ministre de la Justice, Alain Peyrefitte, et le ministre de l'Intérieur, Christian Bonnet, le 4 juillet 1978, à Matignon (Paris). (PAVUNIC / AFP)

Si je me suis intéressé à Robert Boulin c’est pour 2 raisons :

 

  • Un bref passage, de juillet 1968 à juin 69, au 78 rue de Varenne Ministre de l’Agriculture du Général de Gaulle dans le fantomatique gouvernement Couve de Murville.

 

  • Résistant dès 1941 dans le réseau Navarre dont il deviendra le chef, il est engagé volontaire en 1943 et à la Libération il devient avocat à Bordeaux puis à Libourne. Sa carrière politique débute en 1958 quand il devient député UNR de la Gironde, puis maire de Libourne un an plus tard. Il sera constamment réélu député et maire jusqu'à sa mort.
  •  

Bien évidemment ça beaucoup moins frappé les esprits que sa tragique et énigmatique fin dans un étang de la forêt de Rambouillet le 30 octobre 1979.

 

 

 

« La Ve République, avec la déferlante UNR post 58, puis ses technocrates énarques, a érigé le «parachutage» en adoubement des nouveaux barons du régime et de ses jeunes turcs. Venus du «ciel» les nouveaux arrivants se devaient pour survivre de s’enraciner dans le terroir de leur circonscription. Le cas Boulin est intéressant du fait des spécificités du « pays Libournais ». En effet, celui-ci montre « une sensibilité aigue, voire épidermique, face aux autres territoires girondins et à la métropole de Bordeaux » Qu’une petite ville 10 fois moins peuplée que sa voisine soit doté d’une succursale de la Banque de France, d’une Caisse Régionale de Crédit Agricole indépendante de celle de la Gironde (le St-Émilionnais est rattaché à cette dernière), d’une Chambre de Commerce et d’Industrie témoigne d’un « patriotisme de clocher » dont le « parachuté » Boulin doté d’une envergure nationale a dû tenir compte en « jouant le jeu » des spécificités du monde du vin libournais.

 

Plus intéressant encore « il a dû également prendre en compte les rivalités de territoires, entre les appellations, les « bons » terroirs et les terroirs banals, « les gros » et les « petits », nombreux dans un Libournais caractérisé souvent par de petites exploitations dotées d’un relief pentu qui compliquait le travail de la vigne, les concurrences multiples d’images de marque, de caractéristiques vinicoles, les rivalités entre le monde du négoce et celui des coopératives (désormais relativement puissantes quoique, à cette époque, fragmentées). Il a dû aussi respecter le chauvinisme du St-Émilionnais, marqué à la fois par un « petit peuple » de vignerons et certaines appellations moins prestigieuses et par une « bourgeoisie » articulée autour de domaines et appellation renommés et surtout d’un réseau de sociabilité dense (compagnonnage, Crédit Agricole) animé à cette époque par la dynastie Capdemourlin : Jean Capdemourlin présidait le Syndicat viticole de St-Émilion et animait la Jurade (recrée en 1948). »

 

La suite ICI 

 

Et puis hier matin :

 

RÉCIT. « LE CRIME A ÉTÉ MAQUILLÉ EN SUICIDE » : 40 ANS APRÈS LA MORT DU MINISTRE ROBERT BOULIN, LE LONG COMBAT DE SA FILLE POUR LA VÉRITÉ

 

LA VIE D'UN HOMME NE PÈSE PAS FACE À L'AMBITION DU POUVOIR

 

Pour tenter de trouver un sens à cette histoire, il faut se remémorer le contexte politique de la fin des années 1970, mélange des séries Baron noir et House of Cards. Dans ces années-là, la droite se déchire. Le RPR (Rassemblement pour la République) de Jacques Chirac mène une guerre ouverte au gouvernement de Raymond Barre et à l'UDF (Union pour la démocratie française) de Valéry Giscard d'Estaing. Les appétits présidentiels du maire de Paris ne sont pas étrangers à ce conflit. Les ministres RPR, dont Robert Boulin fait partie, deviennent alors un enjeu stratégique. VGE envisage même de faire du maire de Libourne son prochain Premier ministre.

 

Giscard avait eu le nez de sentir que s'il plaçait Boulin à Matignon, il coupait l'herbe sous le pied de Chirac. Éric Burgeat, gendre et collaborateur de Robert Boulin, à franceinfo

 

Dans ce contexte, l'affaire de Ramatuelle arrive sur le bureau des rédactions parisiennes. Trois articles sortent dans Minute, Le Canard enchaîné et Le Monde. Il est reproché au ministre d'avoir acheté en 1974 un terrain dans le Var à un escroc, Henri Tournet, alors même qu'une parcelle de ce terrain avait déjà été vendue à des promoteurs normands. "J'ai acheté en 1974 un terrain dans la presqu'île de Ramatuelle par acte authentique devant notaire… et puis mon affaire est terminée", assure Robert Boulin devant le club de la presse d'Europe 1, le 21 octobre 1979, peu avant sa mort. Le ministre a beau se défendre, le poison du soupçon se répand.

 

La suite ICI

 

La ville de Libourne rend hommage à Robert Boulin 40 ans après sa mort, un décès toujours aussi suspect

Suicide ou assassinat ? 40 ans après la mort du ministre du travail de Valéry Giscard d'Estaing et ancien maire de Libourne, le doute est plus que jamais d'actualité. Ce jeudi, la ville de Libourne organise une cérémonie d'hommage en sa mémoire, ouverte à tous. ICI 

Affaire Robert Boulin : des journalistes écrivent à Macron pour réclamer la vérité, quarante ans après

« Depuis 1979, alors que six présidents de la République se sont succédé, cette affaire empoisonne et déshonore la vie politique et civique de notre pays », écrivent les quatorze signataires de la lettre, dont Elise Lucet. ICI

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P
Une fois encore, rien de nouveau sous le soleil. pour ceux qui s'en souvienne le camarade Stavisky est retrouvé mort dans un chalet de Chamonix<br /> Le Canard enchaîné titre alors: « Stavisky se suicide d'un coup de revolver qui lui a été tiré à bout portant » ou encore « Stavisky s'est suicidé d'une balle tirée à 3 mètres. Voilà ce que c'est que d'avoir le bras long ».
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