« I would prefer not to? » le Bartleby le scribe A story of Wall Street d’Herman Melville
Mal du pays
« Pierre a repris un charmant café de village dans la Drôme, sur la route des vacances. Il a quitté les écrans radars, jusqu’à ce qu’on retrouve sa trace à Zurich, en juin. Le temps d’un pop-up dans un de ces lieux bouillonnants comme la ville alémanique en connaît tant. Il confiait alors: «La Suisse me manque. J’ai fait le tour de la folie parisienne: si je trouve un lieu qui m’enchante, un projet où on ferait tout maison, du pain aux fermentations, je serais capable de revenir en Suisse… Et puis, tout reste à faire autour des vins nature, encore trop méconnus.»
Pierre Jancou change de «Crémerie» ICI
Julien Battesti est corse
« Je connais à peine Julien Battesti. Je le croise de temps en temps au Café Sélect, à Paris. Je sais juste que le livre qu’il écrit à propos de la signification cachée de Bartleby et de son caractère messianique va être un événement ; ses intuitions sont très profondes ; les quelques pages que nous en publions sont d’une grande évidence. Je ne savais rien de Michèle Causse avant d’avoir lu son texte, sinon qu’elle était la traductrice, à mes yeux la meilleure, du Bartleby de Melville.
Le blog de Fabien Ribery
« … j’ai décidé de me rendre à Zurich afin d’aller voir de mes propres yeux les locaux de l’association Dignitas… ICI
« … je tentais d’imaginer Zurich, une ville dont je ne savais pas grand-chose hormis qu’un de ses cimetières abritait la tombe de James Joyce et qu’une association philanthropique nommée Dignitas y administrait la mort à qui la demandait, ou presque. »
« La première chose que je vis, en entrant dans l’hôtel fut une bouteille de liquide désinfectant posée sur le comptoir de la réception, lequel, par sa petite dimension, donnait à l’objet une importance considérable. »
« Ma valise posée et mes trois chemises suspendues, je partis dans la ville à la recherche d’un restaurant. C’est à ce moment-là, en commençant d’arpenter les rues, les placettes et les venelles qui descendent vers les rives de la Limmat, que je pris peu à peu conscience de la place centrale qu’occupait dans la sensibilité zurichoise l’idée de désinfection. Car plus qu’une ville propre, Zurich est bel et bien une ville désinfectée. À observer la netteté du moindre banc public, de la moindre plaque d’égout, on serait d’abord tenté de croire à l’existence d’escadrons de nettoyeurs-désinfecteurs appointés par la mairie et constamment sur la brèche, mais à la réflexion, il paraît plus vraisemblable qu’un simple balayeur resterait condamné à l’incompréhension des passants sur ces trottoirs où il n’y a, de toute évidence, rien à balayer, la poussière elle-même ne trouvant que peu de prise tant le sol et les autres surfaces paraissent lisses et comme tendues. Il faut néanmoins entrer dans une de ces églises devenues « temples » pour toucher au substrat métaphysique de la désinfection zurichoise. Des édifices bâtis avant la Réforme tel que la Fraumünster, par exemple, donnent l’impression d’avoir été victimes d’une véritable aspersion au karcher. À l’intérieur, les murs sont nus, les images ont été retirées, les niches vidées de leurs saints et le mobilier liturgique réduit au plus sévère minimalisme. L’art catholique, tout ce qui faisait de ces églises de gigantesques livres symboliques pour les yeux des plus simples d’esprit, semble avoir été lavé, dissous par le puissant détergeant du protestantisme. Avec leurs rangées de bancs design, elles font maintenant penser à de vieux manoirs reconvertis en centres culturels. »