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22 septembre 2008 1 22 /09 /septembre /2008 00:07

 

Hier matin j’ai eu vent d’un vent soufflant sur la Toile, non pas un petit pet discret lâché en loucedé, l’air dégagé de celui qui ne veut pas se faire remarquer, mais un tonnant, odoriférant, le genre largué par un mec pas gêné devant le buffet où les autorités proposent des canapés au Préfet. Sous la violente poussée l’anémomètre s’affolait, ça déchirait. En bon défenseur des AOC de France je m’inquiétais de l’origine de cette flatulence. Mes limiers guidés par la fragrance m’informaient que l’exhalaison provenait d’un coup de gueule émis d’Aniane. Étonné par une telle assertion je demandai des précisions : un pet n’est pas un rot. On me répondait du tac au tac que le fumet provenait non d’un pet mais d’une cuvée joliment baptisée par un gargotier « Vin de Merde ». Dans mon dos de beaux esprits alter-mondialisés susurraient déjà qu’en dépit de son héroïque combat contre les barbares étasuniens qui voulaient y faire du vin, Aniane, loin d’être le trou du cul du monde, lançait cette élégante appellation « rien que pour faire du bruit autour de ses vins qui méritent une réelle reconnaissance ».


Comme je suis un fan de Reiser et de son gros dégueulasse alors croyez bien que je ne fais pas la fine bouche, ou plus précisément je ne frise pas le nez, face à ce positionnement d’un nouveau type destiné à accroître la notoriété des vins du Languedoc. Que les grands médias alléchés par l’odeur se soient précipités, tels des mouches, rien d’étonnant mais un gros pet est comme un fusil à un coup, il ne fait du bruit qu’une seule fois. Bien sûr on peut renouveler la partition, par exemple lancer un vin de chiasse. De celles que l’on attrape en consommant sans modération le moût tout juste sorti du pressoir. Moi ça me rappellerait mes vertes années, alors que l’appellation précédente me fait immanquablement penser au futur métier que nous mentionnions, par pure provocation, sur les petites fiches que nous faisait remplir le recruteur des séminaires de l’évêché de Luçon : « vidangeur ». Tout est possible comme le proclame je ne sais plus quel animateur abruti de la télé ! Le pire comme le meilleur même si l’homme par qui le vent ne soufflait pas dans les branches de sassafras, philosophe de bord de bar, précise sa pensée : « le pire… cache le meilleur ». Tout compte fait comme l’écrivait Shakespeare Much Ado About Nothing  et pour être plus tendance, je pense que les appellations « fuck off ! » ou « fucking hell ! » eussent été plus efficaces et bien sûr exportables.


Comme il est de tradition dans les meilleures feuilles gastronomiques je vous propose en matière d’association mets-vin, pour ce nectar d’étron, une nourriture spirituelle : « Lire aux cabinets » d’Henry Miller. Je cite un extrait « Même aux cabinets, où l’on pourrait croire qu’il n’est pas nécessaire de faire quoi que ce soit, ou de penser à quoi que ce soit, où une fois par jour au moins on est seul avec soi-même et où tout ce qui se passe est machinal, même ce moment de béatitude, car c’est bien une sorte de petite béatitude, il faut le rompre en se concentrant sur la matière imprimée. » Attention ne pas confondre Henry et Arthur Miller, ce dernier plus jeune, bon écrivain aussi, était plus people puisqu’il épousa en 1957 Marylin Monroe. Ceux qui préfèrent les DVD peuvent visionner « Certains l’aiment chaud » en dégustant, pas à l’aveugle bien sûr, mais à la température ambiante, ce cru élaboré « à partir de parcelles sélectionnées et vendangées manuellement, « le vin de merde » est conditionné en bouteille prestige (sic) avec étiquette dorée à l’or chaud » En livrant les effluves de ce beau flacon à votre verre évitez les commentaires du genre : « il a une belle couleur caca d’oie » ou « ça sent la rose ».  Ne voyez dans mes propos nulle ironie. J’informe. D’ailleurs qu’est-ce que mes dires viendraient faire dans cette affaire puisque l’inventeur a reçu le nihil obstat au plus haut niveau de South of France « Je suis très content pour ce garçon que je ne connais pas. Quoiqu'il puisse dire, c'est une bonne opération marketing et c'est l'essentiel. Ça va braquer positivement les projecteurs sur notre région, c'est une bonne provocation. Et puis avec un tel nom, je suis certain que ce type a été obligé de faire un bon vin. Je lui souhaite une bonne réussite... »

5000 bouteilles à 6,5 euros, soit 37 hl 50, une fois l'effet "pétomane" passé, la puissance de feu d'une telle initiative, dites marketing, proche du chassepot, risque à coup sûr de faire long feu... Au risque de paraître sérieux le déficit de notoriété du Languedoc ne se comblera pas par l'effet de telles iniatives folkloriques sans lendemain. Ceux qui me connaissent bien savent toute l'empathie que j'éprouve à l'égard des vignerons de cette belle région et que mes analyses ont toujours été orientées vers des propositions lui permettant de retrouver la place qu'elle mérite, alors je crois pouvoir me permettre d'écrire à nouveau que ni les leurres, ni les slogans, ni les discours, ni les trucs qui font plaisir, sont à la hauteur des enjeux du marché mondial du vin.


Dans ma Foire aux Vins http://www.berthomeau.com/article-22881267.html : 14 vins sur 28 sont issus du Languedoc soit 50% de l'ensemble et ceux qui les font sont les vrais vecteurs de la notoriété du Languedoc. Ils labourent profond depuis longtemps...

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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 00:05

Les premiers échos de la seconde bataille de Flins arrivaient. Il se disait que la femme de l’ex-grand chef de l’UJ, la Nicole, qui avait pour mission de récupérer dans un minibus, une poignée des assaillants, s’était égarée. Qu’elle avait tout de même retrouvé son chemin mais, quand elle était tombé sur ses camarades, Gamelin en tête, blessé, celui-ci n’avait du son salut qu’à la présence d’une voiture qui l’avait embarqué en dépit de ses protestations, les véhicules des gardes mobiles s’engageaient dans le chemin forestier et alors elle avait détalé. Tout ce beau monde gloussait en se léchant les babines encore humides de caviar. Edern pérorait. Gustave éclusait cul sec des petits verres de Vodka frappés. Chloé sur un sofa, à l’écart du brouhaha, devisait avec Anna. J’abandonnais Aline au milieu d’un paquet de ses sœurs de militance qui se payaient la fiole de la pauvre Nicole : « elle n’aurait jamais du quitter son officine. Faire pharmacie c’est s’engager dans l’épicerie pas dans le mouvement populaire. Avec son Robert, le visionnaire, ils font vraiment la paire. Des petits bourgeois étriqués… » Ça fusait. Je me retenais de leur dire que le Robert en question s’esquintait la santé chez Citroën mais, comme le temps n’était plus pour moi à jouer les redresseurs de torts, je me contentais de lâcher un « bande de connes » qui les conforta dans leur allergie de plus en plus prononcée pour les porteurs de slip kangourou. Je me laissais choir sur le sofa auprès d’Anna qui confiait à Chloé : « vraiment ce July ce n’est pas une lumière… »    

Pour moi cette soirée au cœur de la gentry intellectuelle parisienne, qui ne pouvait être en ce temps-là que de gauche, une gauche qui se voulait rebelle, engagée, pétitionnaire, révolutionnaire du modèle « tigre de papier », bavarde, intolérante, bien logée, protégée, donneuse de leçons, internationaliste versus 1ière Classe d’Air France ou de la Pan Am, que la droite n’osait pas encore la qualifier de caviar, était une première. Tel un jeune ethnologue débarquant en Papouasie Nouvelle-Guinée, le cul posé sur le sofa, j’observais les mœurs de la peuplade en faisant semblant de m’intéresser à la conversation de mes voisines. Les vieux mâles de la peuplade paradaient, prenaient des poses tout en surveillant, d’un œil qui se voulait indifférent, la superficie et la qualité des cercles de leurs concurrents. Deux ou trois spécimens remarquables, très Collège de France, mandarins marxistes, crinière blanche et ongles manucurés, portant beau, drainaient l’essentiel d’une population féminine qui devait avoir passé beaucoup de temps à s’enlaidir et à choisir des fringues informes. On aurait dit des hordes de sorcières dépenaillées, les plus vieilles tétaient des cigarettes américaines alors que celles qui auraient pu être leurs filles se refilaient des joints. Toutes buvaient sec. Que du menu fretin sans intérêt, pour espérer lever des espèces rares il me fallait aller jeter mes filets en des eaux moins poissonneuses mais plus profondes. Je claquais une bise sur le front de Chloé avant de me lancer dans la pêche au gros.

 Jean-Edern, l’œil de traviole, cerné par une nuée de godelureaux, en futal pattes d’éléphant, vestes à carreaux cintrées sur chemises à jabot, gesticulait et pérorait en postillonnant sur ses adorateurs. Sur une bergère Louis XV Gustave, entouré de deux filles défoncées qui gloussaient en fourrageant dans sa braguette, pionçait la bouche ouverte. Dans le couloir qui menait à l’office un grand type sans âge, aux yeux globuleux et inexpressifs, bien mis, vomissait avec élégance dans un vase de Sèvres. Indifférent à ma présence, toujours avec des gestes précieux, il se débraguettait pour aller pisser sur la terre sèche d’un grand Yucca en pot. « J’amende, jeune homme… j’ensemence aussi… si ça te dit je peux m’astiquer le membre rien que pour toi… j’ai une faculté d’érection hors du commun… d’ailleurs c’est bien ma seule supériorité… j’adore me faire défoncer par de beaux étalons comme toi… si ça te dis ton prix sera le mien… » Sans prendre la peine de répondre à sa proposition je me contentais d’empoigner ses fesses étiques fermement « avec un tel matériel, ma pauvre fiotte, t’es tout juste bon à faire des passes gratos, pour les taxos en manque, à la vespasienne du boulevard Arago… »

 

  

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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 00:01

Ma chronique à propos de la médiatisation de la souffrance m'a valu d'être traité de Vien Con tant par Thomas car j'osais m'effarer de cette exploitation par Catherine Millet que par une "alcoolique" en voie d'abstinence qui cherchait le bouquin de Chabalier pour tenir le coup. Moi je veux bien être traité de VC mais je demande simplement qu'on lise mon propos : je ne parlais pas du livre de CM "Jour de Souffrance" mais du battage fait autour, donc je ne contestais pas les talents d'écrivain de CM. De même pour Chabalier, je ne mettais pas en doute la profondeur de sa souffrance, je lui demandais simplement de mettre un bémol dans son apostolat de nouvel abstinent. Bref, dans notre beau monde, seuls les icones médiatiques ont droit à la parole alors ce matin je vous livre quelques réflexions sur le bonheur...  

Tout homme veut être heureux, mais pour parvenir à l’être, il faudrait commencer par savoir ce que c’est que le bonheur. »

Jean-Jacques Rousseau L’Emile, livre III.


Ce matin je vous propose donc ce conte chinois qui peut se poursuivre à l’infini car le bonheur peut difficilement être circonscrit puisqu’il ne correspond pas à un état mais à une quête qui se heurte perpétuellement, telle la vague sur le récif, à l’ennui des situations acquises. Pour être heureux devons-nous contenter de notre sort, ne pas récriminer, ne pas espérer ? Oui mais me rétorquer-t-on il y a ceux qui sont nés sous une bonne étoile, ceux qui ont de la chance, ceux que la bonne fortune favorise. Notre époque creuse les inégalités, ou du moins les rend plus voyantes donc plus intolérables. La mondialisation nous met sous le nez toute la misère du monde. Nous prenons peur. Nous craignons d’être des nantis insouciants. Près de chez nous, alors qu’on ne cesse de flatter le désir de consommer, beaucoup en son privé. Les loups sont aux portes de Paris. Tout va si vite d’un côté, tout va si mal de l’autre. Et puis, la sagesse populaire dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres : dans la compétition si je gagne c’est que l’autre perd ou, traduit à l’échelle de notre pays : si les nouveaux entrants gagnent c’est que nous perdons…

 

«  Un paysan chinois perdit un jour son cheval.

-         Quel malheur ! dit son voisin.

-         Qu’en savez-vous ? répondit le paysan.

Et en effet, le fils aîné ramena outre le cheval perdu trois chevaux sauvages.

Le voisin dit :

-         Quel bonheur !

-         Qu’en savez-vous ? répliqua le paysan.

Et en effet, le fils aîné se brisa une jambe en dressant l’un des chevaux sauvages.

Le voisin dit alors :

-         Quel malheur !

-         Qu’en savez-vous ? rétorqua le paysan.

Et en effet des soldats vinrent dans le village, afin de recruter parmi les jeunes gens et le fils aîné, alité, fut épargné… »

 

à poursuivre…

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19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 00:06


Le concept vin de PDG a été lancé par Lavinia en juin dernier en accueillant
26 chefs d'entreprise propriétaires de vignobles qui ont présentés leurs vins dans le magasin du 3 Bd de la Madeleine à Paris. « Posséder un grand vin est un symbole de réussite », déclare Laurent Dassault, le petit-fils de Marcel Dassault et actuel gérant du château familial à Saint-Emilion. Rien de très nouveau, de tout temps on a vu des « gens qui ont réussi dans les affaires », comme on disait autrefois, s’offrir une propriété et plus particulièrement un  château à Bordeaux, mais au cours des dernières années la population des hommes d’affaires ou des capitaines d’industrie (appellations qui se déclinent aussi au féminin) investissant dans le vin s’est beaucoup diversifiée et le concept de vin de PDG recouvre des situations et des approches très éloignées les unes des autres car, comme le souligne Catherine Péré-Vergé, la fille de Jacques Durand, le fondateur d'Arc International (ex-Cristallerie d'Arques) : « Il faut faire une différence entre les investisseurs et ceux qui s'investissent »

Même si la frontière entre l’intérêt et la passion est toujours difficile à tracer, les sentiments humains sont ambivalents, il est possible de poser des gradients entre la stratégie d’image d’un Bernard Arnault ou d’un François Pinault, l’expression symbolique de la réussite des frères Bouygues ou d’un Laurent Dassault, le placement des institutionnels plus traditionnel comme celui de Claude Bébéar au travers d’Axa-millésime, de la GMF ou de CA Grands crus, l’affaire de famille comme  celles de Jean-Claude Béton, le créateur d'Orangina, où Françoise sa fille vient de prendre personnellement les rênes du Château Grand Ormeau, acheté par son père en 1988 à Lalande Pomerol. Chez les Bich, c'est aussi la fille, Pauline, et son mari Philippe Chandon-Moët qui gèrent aujourd'hui à temps plein le château de Ferrand (un Saint-Emilion grand cru) acheté en 1978 par le baron Bich, fondateur de la célèbre marque de stylos à bille et enfin, pour paraphraser madame Péré-Vergé, la passion des investis : elle-même avec le Château Montviel à Pomerol acheté en 1986, le Château La Gravière à Lalande-de-Pomerol, le Château Le Gay (acquis en 2002) ; le Château La Violette (septembre 2006), et aussi les vignobles argentins de Lindaflor et du Clos de Los Siete avec des familles propriétaires dans le vignoble bordelais, Renaud Momméja, héritier de la famille Hermès , gère le château Fourcas-Hosten (cru bourgeois supérieur de Listrac) qu'il a racheté avec son frère Laurent, les Cathiard (Go Sport) au Château Smith-Haut-Lafitte (Pessac-Léognan), Gérard Perse (hypermarchés Continent et Champion) en 1993 achat du Château Monbousquet (grand cru classé de Saint-Emilion depuis 2006)  puis acquisitions des châteaux de Pavie Decesse et de Pavie à Saint-Emilion en 1997 et 1998, Michel Reybier (Jambon d'Aoste et Justin Bridou) Château Cos d'Estournel (St Estèphe) et récemment Château Montelena dans la Nappa Valley, Olivier Decelle, (Picard Surgelés) Mas Amiel à Maury et Château Jean-Faure à Saint-Émilion, Jean-François Quenin (Darty) à château de Pressac, Alain-Dominique Perrin (Château Lagrézette à Cahors)…

Rassurez-vous je ne vais ni dresser une liste exhaustive, ni évaluer le degré d’investissement personnel de tous ces investis dans leur vignoble mais, au passage, je tiens à saluer tous ceux, pas forcément très fortunés, qui ne sont pas des noms connus, qui s’endettent parfois, qui se retroussent les manches pour redonner de la notoriété à des domaines ou des châteaux moins prestigieux, parfois dans des régions de moindre notoriété. Comme le disait mon grand-père « il faut de tout pour faire un monde », l’important c’est l’émulation, les challenges qui tirent vers le haut, vers l’excellence et de toute façon mon propos n’est pas ici de décerner des brevets de « vignerons passionnés » aux uns ou aux unes ou aux autres. Je veux simplement profiter de l’occasion pour lancer un petit pavé dans la mare : en dehors des vins prestigieux et des châteaux ou domaines qui vont avec pourquoi diable le vin intéresse si peu les investisseurs de tout poil ? Oui je sais, rentabilité faible, les contraintes administratives, le coût du travail en notre beau pays, la balkanisation de la propriété, la multiplicité des organisations professionnelles et tout le saint frusquin qui fait qu’il vaut mieux aller investir au Chili, en Argentine, en Afrique du Sud que dans notre Languedoc.  Cette question qui dérange je la pose à ceux qui font de belles déclarations sur la nécessité de regrouper l’offre pour peser sur le marché mondial et qui ne semblent pas avoir compris que pour ce faire l’offre regroupée devra convaincre les grands investisseurs de s’intéresser à elle pour la piloter et la distribuer. Parmi ceux qui sont en capacité de peser sur le marché mondial du vin je me permets de citer le groupe Pernod-Ricard. Pourquoi ne pas se mettre en capacité de l’intéresser à une part de notre production conduite selon des normes et un process dit industriel ? Alors, le chantier est ouvert, concret, loin des batailles stériles d’appareil, des visions administratives du marché, pourquoi diable se priver de l’investir sauf à croire que, selon une longue tradition de politique de l’autruche, de je passe la patate chaude au voisin, de je temporise, de je n’aborde pas les sujets qui fâchent mes ouailles, de je laisse passer 2010, de tous les prétextes possibles et imaginables, nous allons galvauder les atouts d’une grande région viticole. C’est inexcusable ! Agir plutôt que réagir : face à la nouvelle donne de l’OCM vin soit nous en tirons les conséquences pour générer de vrais locomotives, soit nous subirons de plein fouet les conséquences de la mondialisation.

Les gens de Gallo font pour le marché américain Red Bicycle avec un vin de pays d’Oc que leur fournit Sieur d’Arques alors est-ce livrer le vignoble d’Oc au CAC 40 que d’oser envisager qu’un jour prochain Pernod-Ricard puisse faire élaborer un vin pour une marque qu’il commercialiserait en Chine ? Quel beau vin de PDG ça ferait vous ne trouvez pas !

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18 septembre 2008 4 18 /09 /septembre /2008 05:00

Suite et fin de ma Foire aux Vins

 

RHONE   

6-     Domaine du Grand Veneur Champauvins Côtes du Rhône villages rouge 2005 – 8,40 euros « La robe est vive et brillante, le vin est épicé et fruité, avec des notes d’olive noire et un léger boisé. En bouche, on apprécie la sève et l’absence de lourdeur. Voilà un vin qui accompagnera à ravir les viandes en sauce et les préparations à base de tomate. » B&D www.domaine-grand-veneur.com/

 

Une chronique sera publiée sur Vin&Cie dans les jours qui viennent sur les vins de mon ami Alain Jaume

 

7-    Cave de Tain Crozes-Hermitage 2005  - 7,15 euros «Chocolat, gelée de framboise, bouche fraîche, fine, élégante, tendue, beaucoup de fruit, mais sans grande concentration. » JD   www.cavedetain.com/

 

      « Partition à 4 mains en Syrah majeure à Tain l’Hermitage »       http://www.berthomeau.com/article-18753597.html

 

8-     Château du Trignon Rasteau 2005 10 euros « Nez puissant, superbe fruit, soupe de fruits rouges, note de garrigue, dense, riche, savoureux, tendu, harmonieux, persistant. » JD 14,5/20. www.jeromequiot.com/

 

« Jérôme Quiot : l’esprit de famille »

http://www.berthomeau.com/article-13616606.html

9-    - Vignerons de Chusclan Les Genêts Côtes-du-rhône Villages 2007 – 7,50   euros « La réputation de la cave de Chusclan n’est plus à faire depuis qu’elle a établi une vraie hiérarchie dans sa production. En haut de l’échelle, ces Genêts au nez complexe de réglisse, de violette et d’épices. La suite se déroule sur un tapis de velours, tout en finesse et en générosité ». GM www.vigneronsdechusclan.com

 

 

10-                Michel Chapoutier Cuvée les Meysonniers Crozes-Hermitage 2005 – 10,50 euros « Nez pas très expressif, bouche pruneau, puissante, un peu évoluée, riche, mais maturité poussée trop loin ; moelleux, dense, bonne rondeur, manque un peu de fraîcheur » JD 13,5/20  www.chapoutier.com/

 

« 3 Questions à Michel Chapoutier le « biodynamique » http://www.berthomeau.com/article-20596456.html

 

SUD-OUEST

11-                 Cave de Plaimont Château Saint-Bénazit Madiran rouge 2006 - 5,95 euros « Cette grande cave cherche à remettre au goût du jour le madiran, en gommant les aspérités du cépage tannat. Bien vinifié, celui-ci est facile d’accès et il est proposé à un tarif raisonnable » B&D Expression de Saint-Go Côtes de saint-mont rosé 2007 « Bon rosé souple et fruité, parfaitement réalisé par un producteur maîtrisant parfaitement le sujet. B&D  www.plaimont.com/

 

« André Dubosc en 1ier de couverture » http://www.berthomeau.com/article-1288659.html

 

VALLÉE DE LA LOIRE

21   - Domaine Patrick Baudouin Cuvée Maria Juby Coteaux-du-Layon 2005 – 45 euros « Puissant, confit, miel, pâte de coing, épices douces, onctueux et riche en bouche, long, racé, opulent, superbe potentiel » JD 17/20 49920 Chaudefonds-sur-Layon 02 41 78 66 04.

 

Bien sûr que lui aussi il aura droit a sa chronique notre vénéré guide du Pous… Quand ? Dieu seul le sait… En attendant, vous pouvez lire dans le N° spécial Vins du Point ses déclarations sucrées.

 

« 3 Questions à Sève » http://www.berthomeau.com/article-18469906.html  


Je remercie vivement mes éminents collaborateurs occasionnels : Jacques, Michel, Thierry, Gérard et David pour leurs précieux commentaires sur les vins de ma Foire aux Vins...
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18 septembre 2008 4 18 /09 /septembre /2008 00:05

 

Comme je ne suis qu’un petit artisan de plume, sensible à l’audience, je cède à la force des vents dominants en vous proposant ma sélection FOIRE aux VINS. Comme vous vous en doutez mes critères de choix sont, à mon image, pas très orthodoxes car avant d’aimer leur vin j’aime d’abord les gens dont je choisis le vin dans cette Foire aux Vins et c’est pour cette raison que je leur ai consacré, un jour, une chronique (un lien vous permets soit de la lire ou de la relire, certaines sont des antiquités) sur mon « Espace de liberté ». Pour autant c’est de ma part de la belle ouvrage, très sérieuse, professionnelle, car les vins proposés ont été sélectionnés par de vrais experts :
- Jacques Dupont, Merveilleux du Vignoble

 
http://www.berthomeau.com/article-22333999.html, du Point,
- Bettane&Desseauve

http://www.berthomeau.com/article-13809232.html  http://www.berthomeau.com/article-22808007.html pour l’Express,
- Gérard Muteaud du Nouvel-Observateur,
- et David Cobbold pour Ecce Vino
 http://www.berthomeau.com/article-21378984.html  .

Attention, étant donné son volume, cette chronique est en 2 Parties...


 

BORDEAUX  

 

1-    Château Canon-Pécresse Canon-Fronsac Rouge 2003 - 9,90 euros chez wineandco.com : « Ce domaine familial a longtemps livré ses vins en vrac à un négociant libournais. Totalement repris en mains par ses propriétaires, il affiche de nouvelles ambitions » B&D et le 2005- 3 euros « Vanille, fruits noirs, bouche douce, tanins fondus, un peu sec, pas mal, serré, un peu séchant en finale » JD 14,5/20. Famille Pécresse 33126 06 82 69 16 08.

« L’autre Pécresse » :      http://www.berthomeau.com/article-17191504.html

 

2- Château Vray Croix de Gay 2006 Pomerol 50 euros 33500 Néac 05 57 51 64 58 « Longtemps en retrait, ce cru semble avoir opéré un véritable tournant avec le millésime 2006. Ample et charnu avec ses notes de fruits rouges mûrs et des tanins soyeux qui laissent une belle persistance en bouche. Une promesse de longévité. » GM.

 «  Aline au pays des Merveilles » http://www.berthomeau.com/article-  19261133.html

 

BOURGOGNE

 

3-    Maison Jean-Claude Boisset Beaune 2006 1er Cru les Bressandes 24 euros « Floral, framboise, bouche souple en attaque, qui se resserre ensuite ; fin, élégant, tendre, joli vin. » JD 15,5 /20 5, quai Dumorey 21700 Nuits-Saint-Georges 03 80 62 61 61.

 

C’est une chronique à venir à propos d’un autre Patriat qui lui, fait du vin…

 

4-    Maison Louis Jadot Beaune 2005 1er Cru Avaux 23,70 euros « Framboise mûre, bouche délicate, bien parfumée, belle expression du pinot mûr, sans dureté, tout en finesse, long, frais, fin et soyeux, grande délicatesse. » JD 21, rue Spuller 21200 Beaune 03 80 22 10 57

 

« 3 Questions à PH Gagey » http://www.berthomeau.com/article-21277690.html

 

5- Domaine Laroche Chablis Domaine de l’Obédience Les Blanchots 2005 69 euros « Le parfait équilibre entre puissance, finesse et minéralité. Long et droit en bouche, assis sur solide structure acide, ce cru est l’expression la plus pure du chardonnay en terre chablisienne. Un vin cristallin tout en tension contenue. » GM 89800 Chablis 03 86 42 89 00 www.larochewines.com

 

«  3 Questions à Michel Laroche » http://www.berthomeau.com/article-19574638.html,

 

6-    Domaine de Chassorney La Chassornade Vin de Table pétillant 13,50 euros « Frédéric Cossard est un réputé vigneron bourguignon du domaine de Chassorney à St Romain. Cet adepte di bio et des vins peu soufrés élabore avec ses aligotés un sympathique « pet nat » (pétillant naturel). Aléatoire dans l’intensité de sa bulle croquante et sa sucrosité fine, il reste précis dans sa fraîcheur. Une boisson de fête au plus près du raisin. » GM 21 990 Saint-Romain 03 80 21 65 55.

 

 

LANGUEDOC-ROUSSILLON

7-    Coopérative d’Embre&Castelmaure La Pompadour Corbières Rouge 2006 7,79 euros « Voilà une cave coopérative exemplaire du Languedoc. La présentation est aussi moderne et gaie que le vin est bon. C'est rare ! Nez vivace et fruité, aux contours bien définis. Ferme et robuste de constitution, encore un peu ferme par sa jeunesse, il a un peu les défauts de ses qualités ( ou l'inverse) : une rudesse qui est une forme de franchise, due à son accent rocailleux qui paraît encore un poil austère. Excellent avec une daube ou un autre plat savoureux. » DC http://www.cave-spirituelle.com/

 

« Embre&Castelmaure » : la coopé des 12 apôtres »

http://www.berthomeau.com/article-6832619.html

 

8-    Domaine de la Rectorie Côté Mer Collioure rouge 2006 15,39 euros « La splendide qualité du fruit est évidente au nez. Ce caractère apparaît d'une manière très juteuse en bouche, même si ce vin reste encore tendu par sa jeunesse. L'équilibre est presque parfait, le faisant paraître frais et même un peu austère pour un vin du sud. La preuve qu'un lieu propice et un encépagement adéquat permettent de produire des vins rouges de grande finesse dans cette région. Long et vibrant, d'un excellent rapport qualité/prix pour un produit de ce niveau. » DC http://www.cave-spirituelle.com/

 

 

9-    Château Pennautier Cabardès Le marquis de Pennautier blanc 2007 4,50 euros « Ce chardonnay a été réalisé avec la volonté de s’écarter du style lourd et beurré que le soleil languedocien peut conférer aux blancs. Dans le verre, la finale légèrement mentholée a capté une fraîcheur réelle : le vin montre en bouche une élégance vivifiante. » B&D et Borie Blanche Minervois rouge 2006 5 euros « Le fruité rouge des terroirs de schistes est facilement perceptible au nez. Voici un vin agréable et facile à boire qui a été réalisé par l’un des meilleurs producteurs de Cabardès, venu s’implanter dans le Minervois voisin. » B&D www.vignobles-lorgeril.com/

 

« Qu’est-ce qui fait courir Miren de Lorgeril ? »

http://www.berthomeau.com/article-12644592.html

 

10-                Sieur d’Arques Limoux rouge 2006 Terroir de Vigne et de Truffe 7,50 euros « Ce vin est le résultat de l’assemblage du bordelais cabernet et de la sudiste syrah. Celle-ci apporte la rondeur, la chaleur. La finale structurée par le cépage atlantique permettra au vin de bien évoluer pendant quelques années mais pourquoi ne pas l’entreprendre dès maintenant après un léger carafage ! »B&D et Limoux blanc 2006 Terroir de Vigne et de Truffe 7,50 euros « Frais, tendu, et gourmand, ce Limoux montre que les secteurs froids de l’Aude savent transformer le Chardonnay en réussite. Le menthol de la finale est vivifiant » B&D. Toques&Clochers Terroir Haute Vallée de l’Aude Limoux Blanc 2006 11,30 euros « Spécialiste de la blanquette, la coopérative du Sieur d’Arques produit de remarquables chardonnay sans les défauts tapageurs des vins du Sud. La cuvée Haute Vallée séduit par sa fraîcheur et son équilibre. Elle sera à son apogée d’ici quatre ou cinq ans » GM www.sieurdarques.com

 

« Sieur d’Arques s’invite à la cour des nobles champenois » http://www.berthomeau.com/article-16606733.html et « Un Vanel tout simplement »  http://www.berthomeau.com/article-21277248.html

 

11-                 Clos de Paulilles Collioure rosé 2007 7,50 euros « Ce rosé à la robe profonde est de grande densité. Sa finale épicée et très arrondie lui permettra de conter de passionnantes histoires au gingembre et aux épices » GM et Château de Jau Côtes du Roussillon villages rouge 2004 - 7,50 euros « Le rouge du Château de Jau est facile à boire mais ne cède pas à la facilité. Caressant à l’attaque, il se livre progressivement et ne se dévoile qu’en finale. Le prototype du vin de copains gourmand, dont on peut boire jusqu’au bout de la nuit sans s’ennuyer un seul instant » GM Cases de Pene 66600 04 68 38 91 38.

 

« Estelle Dauré, l’1des Niňas : les codes du vin bousculés » http://www.berthomeau.com/article-20598694.html
et « Drôles de dames las Niňas de Santa Cruz Chile, elles décoiffent » http://www.berthomeau.com/article-20103714.html

 

12-                Vignerons du Mont Tauch Fitou 2006  Roc flamboyant Tradition 5,90 euros « Nez exubérant. Notes fleuries et épicées. Saveurs suaves, onctueuses, élégantes. Tanins brillants, avec du relief. Une belle bouteille qui fait régner l’harmonie » 14 /20 JD 11350 Tuchan 04 68 45 49 49 et Vignerons du Cap-Leucate et de Quintillan Le Maritime Fitou 2005 7,50 euros « Notes de fruits mûrs au nez qui se retrouvent en bouche. Un vin qui a déjà digéré son alcool pour le meilleur des saveurs. Une matière tendre. Agréable » 14/20 JD 11370 Leucate 04 68 40 01 31.

 

« Cher Joël Castany » http://www.berthomeau.com/article-2878683.html et je suis un haut dignitaire de la Fitounie (j’ai oublié le grade)

 

13-                Gérard Bertrand Nature&Durable Languedoc 2006 raisins issus de l’AB 7 euros « Gérard Bertrand est propriétaire de près de de 500 ha de vignes. Pour autant, il signe des cuvées d’artisan. En témoigne cette bouteille au nez d’une belle noblesse. La bouche est d’une chair tendre de mûre et de cerise, soyeuse, séductrice en diable. Sa densité n’est pas exclusive d’une superbe élégance » GM www.gerard-bertrand.com

 

« Gérard Bertrand s’affiche à Paris » http://www.berthomeau.com/article-12497929.html et « La boîte de jazz de Jonasz pour 1 soir chez GB à l’Hospitallet » http://www.berthomeau.com/article-21858487.html

 

14-                L’Ostal de Cazes Minervois La Livinière 2004 20 euros « Jean-Michel Cazes , propriétaire de Lynch-Bages, produit un minervois puissant et charnu, au nez de garrigue et d’épices (65%de Syrah). Griottes, cassis, mûres explosent en bouche. Les tanins sont onctueux et la bouche enveloppante. Un vin de gibier et de plats en sauce ». GM www.lostalcazes.fr

 

« 3 Questions à Jean-Michel Cazes »

      http://www.berthomeau.com/article-20559225.html

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17 septembre 2008 3 17 /09 /septembre /2008 00:01

Dans le groupe de pilotage de la réflexion stratégique qui a débouché sur le document Cap 2010, les 2 Jean-Louis, le libéral et le socialo, furent les grands défenseurs des bassins de production qui, selon eux, devaient être les lieux privilégiés de la gestion de la production par les producteurs et les opérateurs. L'un installé à Bordeaux, l'autre dans le très chic Luberon, s'accordaient sur la nécessité de bâtir sur du solide si l'on souhaitait, comme le groupe l'a écrit, créer un réel Espace de Liberté. Bref, je ne ferai aucun commentaire sur le devenir de ce bel outil économique mais je vous propose de faire des Travaux Pratiques avec Laurent de Bosredon, président du Conseil Régional des Vins d'Aquitaine, dont j'ai apprécié, lors des travaux préparatoires de Cap 2010, la pertinence et le réalisme de ses analyses. Le voilà confronté au caractère "sûr et dominateur" de ceux qui, voilà peu de temps criaient misère, et qui oublieux des origines de la crise, enfourchent les mêmes montures. Ainsi va la vie, après la publication de mon rapport de 2001, le président du dit zinzin, sur l'antenne de RTL, me tançait vivement en déclarant que dans sa belle région tous les clignotants étaient au vert. La suite lui a, bien sûr, donné raison. Les paroles volent, les écrits restent, comme les directeurs d'ailleurs. Je remercie donc Laurent de Bosredon d'avoir bien voulu répondre à mes 3 Questions.

 

1ière Question :

Bonjour Laurent de Bosredon, votre grand voisin le CIVB « sûr de lui et dominateur » comme aurait pu le dire le Général, après vous avoir toléré, vient de claquer la porte du Conseil Régional des Vins d’Aquitaine l’obligeant à mettre son activité en sommeil à la fin de cette année. Pourquoi ? Et comment cela s’est-il passé ? l

Réponse de L de Bosredon :

Il faut en effet se rappeler que c’est le CIVB qui avait souhaité la mise en place, dès 1993, d’une structure professionnelle de dimension régionale servant d’interface avec la Région Aquitaine. Cette volonté s’est à nouveau exprimée  lorsque le CRVA a été restructuré fin 2000 à l’instigation du Président du Conseil Régional d’Aquitaine autour du projet fédérateur de l’I.S.V.V. (Institut des Sciences de la Vigne et du Vin)

C’est par un courrier du début du mois de décembre 2007 que le Président du CIVB m’a informé de sa démission des instances du CRVA, démission qui prenait effet immédiatement et qui n’a pas suffisamment donné lieu à une concertation préalable.

Face à cet état de fait, j’ai été amené à réunir le Bureau du CRVA en février 2008, qui a statué sur sa mise en sommeil à la fin de cette année.

Parmi les raisons invoquées, figurait notamment le fait que la mise en place des conseils de bassin ne justifiait plus la pérennité d’une telle structure.

2ième Question :

Toujours dans le même registre La dimension du bassin de production est un réel sujet de divergence, Bordeaux ne se cache pas de vouloir un bassin limité à la seule Gironde qui, comme chacun sait est la France du vin à soi seule. Vous défendez une dimension plus large, tel qu'il existe actuellement à travers le bassin Bordeaux/Aquitaine (Dordogne, Gironde, Lot et Garonne) pour quelles raisons ?

Réponse de L de Bosredon :

Ce qui peut paraître paradoxal dans cette prise de position, c’est que le CIVB avait déjà accepté son intégration dans un ensemble regroupant la Dordogne, la Gironde et le Lot et Garonne, qu’il s’agisse de la mise en place des  premiers comités de bassin  lors du premier semestre 2006 ou celle des actuels conseils de bassin suite à l’arrêté du 15 juin 2006.  Les raisons pour lesquelles l’actuel bassin de production se justifie sont nombreuses. Le simple examen d’une carte des vignobles en Aquitaine montre à l’évidence une zone de cohérence et de continuité viticole sur les trois départements. De nombreux autres facteurs, de nature géographique, géologique, climatique, hydrologique, agronomique, qu’il serait trop long de développer en détail, concourent à la réalité de cet ensemble. J’y ajouterais des traditions et une histoire communes qui ont façonné depuis des siècles les hommes et les femmes de ces terroirs autour de la vigne et du vin.

Il convient de rappeler que les vignobles de Bordeaux représentent plus de 85 % de cet ensemble, ce qui signifie à l’évidence que le département de la Gironde y assurera,  une fonction de leadership que personne ne  conteste.

3ième Question :

Délaissons maintenant les grandes manœuvres girondines et régionales pour que vous nous parliez des appellations de Bergerac Laurent de Bosredon : comment vont-t-elles ? Se sont-elles adaptées à la nouvelle donne du marché mondial ? Perspectives face à un environnement national et international assez inquiétants ?

Réponse de L de Bosredon :

Le vignoble de Bergerac dispose de nombreux atouts, une gamme de 13 appellations couvrant toutes les couleurs et avec une réelle segmentation des vins produits. Il représente une production globale entre 500 000 et 600 000 hectolitres, pouvant servir de base à des actions de promotion et de communication spécifiques.

Les résultats sur le plan quantitatif des vins de Bergerac ne doivent  pas éluder une insuffisante valorisation en termes de prix et une part qui reste encore insuffisante des chiffres à l’exportation.

La mutualisation au niveau du bassin d’un certain nombre de moyens (observatoire économique, connaissance des terroirs, recherche et expérimentation, tourisme vitivinicole,….   ),  dans le respect de l’identité de chacune de ses composantes, peut constituer  un réel facteur de développement pour les vins de Bergerac

Sous la rubrique PAGES en haut à droite vous pouvez lire la chronique de Catherine Bernard la vigneronne : "Bouquet* et les vigneronnes :la femme est l'avenir du vin"

* Carole bien sûr

Attention chers lecteurs, demain évènement exceptionnel à ne pas manquer sur Vin&Cie : la Foire aux vins de Berthomeau. Des collaborateurs de grande classe, des vins de blogosphère. Ameuter vos amis, vos relations, vos beaux-parents, votre patron, votre député et qui vous voudrez, même Chabalier, pour feuilleter ce choix unique... Suspens... suspens... Vous salivez déjà...   

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16 septembre 2008 2 16 /09 /septembre /2008 00:09

Nous avons vu naître le petit bourgeon cotonneux
 http://www.berthomeau.com/article-19352528.html , puis se former la petite grappe de raisin, et voici venu aujourd’hui le temps de la récolte : la vendange. Vendenge en ancien français, issu du latin vindemia : de vinum « vin » et de demia, demere : « récolter ». C’est l’étape médiane de la vigne au vin. Temps communautaire, à la fois productif et festif, comme le temps de la moisson. Dans le monde méditerranéen, des fresques funéraires de la Grèce ancienne jusqu’aux toiles de l’époque classique en passant par les illustrations médiévales de la Bible, les représentations des scènes des vendanges sont nourries d’allusions culturelles.

 

L’ange jeta donc sa faux en terre, et vendangea la vigne de la terre, et en jeta les raisins dans la grande cuve de la colère de Dieu.

Et la cuve fut foulée hors de la ville, et le sang sortit de la cuve en telle abondance que les chevaux en avaient jusqu’aux mors dans l’étendue de mille six cents stades.

Apocalypse de St Jean, 14, 19-20, traduction Le Maistre de Sacy

 

Les Vendangeurs

 

Aux flancs du coteau les ceps s’alignent en longues files. Le soleil d’automne a jauni les feuilles. La vigne est chargée de raisins. Les vendangeurs coupent les grappes avec une serpette ou un sécateur ; ils en remplissent des paniers qu’ils vident dans une hotte. Quand la hotte est pleine, on va la porter à la cuve. Avec un long bâton, un homme foule le raisin qui s’écrase. Une bonne odeur monte de la cuve, et des guêpes sucent avidement le jus sucré.

Vocabulaire Méthode d’orthographe Cours Élémentaire Gabet&Gillard Hachette 1930

 

Sur le Coteau

 

Nous voici maintenant en Bourgogne, à la fin du mois de septembre. Sur la pente couverte des vignes, au milieu des rires et des chants, les vendangeurs coupent les grappes. Ils emplissent de raisins les cuveaux, et des chevaux traînent péniblement la voiture de vendange jusqu’au village. La pente est rude, et les bêtes s’arrêtent au milieu de la côte. Jeannot les a suivies. De là il voit, dans la plaine, le train qui file. Il voit aussi, à l’entour, des bombements de terrain, semblables à celui où il est. Ce sont des coteaux, ou collines. La plupart sont couverts de vignes, et Jeannot y découvre d’autres groupes de vendangeurs. Les raisins qui mûrissent sur les collines ensoleillées font les meilleurs vins de France.

Mon premier livre de Géographie Cours Elémentaire 1ière année S.Blin, M. Kuhn, R.Ozouf Delagrave 1936

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15 septembre 2008 1 15 /09 /septembre /2008 00:00

Paris est plein de boulevards, ceux de ceinture, chers à Patrick Modiano, longue litanie de maréchaux d’empire : Ney, Brune, Berthier, Davout, Jourdan…, ceux que le petit peuple qualifiait autrefois de Grands : des Capucines, des Italiens,  Poissonnière, de Clichy… puis y’a des boulevards qui sont affublés du même nom qu’une rue, c’est le cas de celui de Reuilly, comme de celui de St Jacques où je suis sis, assurément ça ne facilite pas la tâche de ceux qui débarquent dans notre ville capitale. Bref, de retour dans les froidures de Paris je me rendais à l’espace Reuilly qui, vous en doutez, est niché du côté du dit boulevard et de sa petite sœur la rue du même nom, lorsque je suis tombé nez à nez avec deux gentlemen, very british, hauts perchés, les pieds dans la vigne, qui affichaient des mines joviales et, surprise, et qui tenaient un verre de vin rouge à la main. Si, à ma place, c’eut été un triste hiérarque de l’ANPAA en quête d’un bon procès ou je ne sais quel ascétique hygiéniste traquant le bon vivant, je pense que l’un comme l’autre, auraient crié à la provocation et se seraient rués chez madame Bachelot. Faut avouer qu’avec leurs chemises très Turnbull&Acer  – rayures, rouge vif, croisées pour l’un, rayures bleu ciel pour l’autre – cravates sombres et lunettes sérieuses de banquier de la City identiques, veste verte sur pantalon clair et chaussures gold pour le plus opulent ; costume gris perle et chaussures noires pour l’autre plus genre gendre idéal pour belle-mère ambitieuse, mes deux lascars avaient fière allure. Pas le genre à mettre madame la Ministre de la Santé sur le sentier de la guerre, ni a donner de l’urticaire aux statisticiens de la Sécurité Routière. Du sérieux quoi, des messieurs qui savent se tenir à table sans pour autant rouler dessous comme un quelconque Chabalier.  Bien évidemment, chers lecteurs, vous avez reconnu le couple le plus célèbre de nos dégustateurs nationaux Michel Bettane et Thierry Desseauve.
le flou de l'image est du au soleil parisien - je ne plaisante pas - qui faisait refléter les façades des immeubles sur la vitre du panneau publicitaire...

Moi qui suis un fin limier je me suis dis ça sent le Floch’ à plein nez – pour ceux qui, contrairement à notre MEL qui a une belle tête de gondole corse, ne sont pas des aficionados de BD, Floch’ est un dessinateur qui, associé à son compère Rivière, est l’un de mes auteurs préférés. Leur album BLITZ, publié par Albin Michel, en 1983, est un must d’humour britannique. Juste, l’affiche annonçant la sortie du B&D 2009 le Grand Guide des Vins de France par, comme le dit le slogan, « deux grands noms pour un grand guide » est l’œuvre de Floch’. De la belle ouvrage chers amis, mais, comme je n’ai aucune compétence pour vous faire une petite chronique sur ce Grand Guide, je vais vous propose 2 extraits des « Chroniques d’Oliver Alban » de Floch’&Rivière publiées chez Robert Laffont en 2006 (c’est un livre, non une BD). Le premier concerne Daphné du Maurier, à propos de Rebecca publié en 1937 ; le second Alfred Hitchcock que je n’aurai pas l’outrecuidance de vous présenter.

 

Je suis revenu à Manderley :

« Qui n’a rêvé, en effet, de Manderley depuis la parution de Rebecca en 1938 ? Laquelle – ou lequel – d’entre vous n’a pas désiré hanter comme un fantôme les aîtres de cette maison minée par le souvenir de la première Mrs. De Winter et que l’héroïne sans nom du merveilleux roman de Daphné du Maurier tente d’apprivoiser comme elle le ferait d’un alezan sauvage et meurtrier ? »

« Menabilly*, sachez-le, est à mille lieues du terrifiant décor gothique que nous voyons s’embraser à l’issue du film obsédant de Mr. Hitchcock… »

·        aîtres : disposition des diverses parties d’une habitation.

·        Menabilly lieu de résidence de Daphné du Maurier.

 

Ne réveillez pas Hitchcock :

« Puis nous fîmes quelques pas en direction du bouddha toujours figé dans son fauteuil. Je tournais et retournais un compliment dans ma bouche lorsqu’un regard navré de la jeune personne debout près de lui, un script dans les bras, nous avertit que quelque chose clochait. Tony me dit alors :

-         Il dort… Cela lui arrive souvent pendant les prises de vues.

J’avais en effet lu quelque part que ce cinéaste le tournage des scènes ne représentait qu’une formalité… Devant nous, sous la lumière bleutée des énormes sunlights, deux comédiens dont les visages m’étaient familiers échangeaient leurs répliques. Le clapman fit son office et, à cet instant, le bouddha sursauta, réveillé.

-         Parfait, dit-il d’une voix posée avant d’émettre un gloussement… »

Bonne lecture à tous... 

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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 00:03

À ma vue Gustave débandait. Bras ballants, résigné, il larmoyait : « Putain de merde t’as vraiment juré de me casser tous mes coups… » Le coup en question rectifiait avec dignité sa position tout en cherchant du regard sa petite culotte alors que Gustave dubitatif  contemplait l’étendue du désastre qui remettait en cause sa virilité. Je raillais « Dis donc mon Gustave t’es une bête de sexe. Infatigable l’enflure toujours sur la brèche si je puis m’exprimer ainsi chère madame. Allons Gustave tu manques à tous tes devoirs de gentlemen : présente-moi à ta charmante partenaire…

- T’es naze mec, c’te pouffiasse j’la connais même pas.

- Alors présente-moi ça permettra à madame d’élargir le cercle de ses relations.

- Aline de Saint-Pourçain.

Sensible à mes lazzis la dame avait retrouvé de sa superbe et elle me tendait une main aux ongles finement manucurés. Je m’inclinais et me risquais à effectuer le premier baisemain de ma carrière. Au contact de ses doigts ma main sentit que la dame se raidissait. Elle devait comprendre que je me payais sa fiole. En me relevant je m’efforçais de la conforter dans cette juste analyse : « Léon Béria, de la police politique du Président Pompe…

-         C’est quoi cette nouvelle engeance ?

-         Mon bon plaisir Gustave, tu devrais remonter tes brailles sinon madame de Saint-Pourçain va te prendre pour son garde-chasse…

-         Ta grande sauterelle t’a bourré le pif de poudre mon gars. Arrête ton char sinon…

-         Sinon tu vas me dénoncer Gustave la balance…

-         Faut pas l’écouter madame il n’est pas dans son état normal…

-         Même s’il me prend pour une pauvre conne ce jeune homme me semble très pertinent mais soyez sans crainte gros tas de merde vos affaires tordues j’en ai rien à foutre…

-         Tu faisais moins la fière tout à l’heure pouffiasse…

-         Allons Gustave c’est à une dame que tu causes…

-         Je préfère les putes…

-         Toutes les femmes mariées sont des putes Gustave.

-         Je compatis chère madame, vous devez vraiment souffrir pour en arriver à vous faire mettre par cette raclure…

-         Je ne te permet pas…

-         Mais si Gustave, tu permets tout ce n’est qu’une question de prix…

-         Ce n’était qu’une expérience, j’ai toujours eu le phantasme du camionneur…

-         Sans vouloir être mufle, chère Aline, si vous me permettez cette familiarité…

-         Après ce que vous venez de voir vous êtes sans pitié avec moi jeune homme…

-         Dans votre cas c’est une bonne thérapie mais là n’est pas le problème. Comme je m’apprêtais à vous le dire, assimiler Gustave à un camionneur c’est faire insulte à une corporation certes une peu brute de décoffrage, qu’aime bien les fachos, mais qui a reçu ses lettres de noblesse depuis le Salaire de la peur…

Gustave atterré perdait pied. Aline, qui venait de récupérer sa petite culotte que Gustave avait délicatement posée sur l’abondante chevelure d’un Beethoven en buste qui trônait sur le manteau de la cheminée, lâchait elle aussi prise. Mon verbiage fumeux lassait, moi le premier.

Pendant qu’Aline de Saint-Pourçain se repoudrait le nez et se redessinait les lèvres, Gustave, avachi dans un fauteuil crapaud, m’observait d’un œil mauvais en ruminant sa contre-attaque. Mon intrusion brutale dans le beau nid douillet que lui offraient ses thuriféraires des hautes sphères de la GP risquait de fiche en l’air tout le bénéfice qu’il tirait de son statut de « prolo officiel ». Après l’avoir bousculé, déstabilisé il me fallait prendre appui sur sa mauvaise humeur pour le cadrer. Mon marché était d’une grande simplicité : j’offrais à Gustave de conforter, auprès du locataire de la place Beauvau, son statut d’indic n°1 au sein de la GP en échange d’agir selon ma volonté. Gagnant/gagnant : pour lui la pérennisation de sa situation de coqueluche idolâtré lui ouvrant tous les avantages collatéraux : baise, fric, fréquentation de la crème gépéiste : Clavel, Duras, Claude Mauriac, Joris Ivens et même Godard, vie facile ; pour moi, me dégager des tâches subalternes, manipuler tout le monde, m’infiltrer dans les cercles du pouvoir pour leur pourrir la vie. Bien évidemment, avec Gustave je n’entrerais pas dans ces subtiles considérations. Comme je le tenais à la fois par les couilles et par la peur, lorsque je lui ferais part de ce que seraient à l’avenir nos relations ce serait comme sur le foirail, entre maquignons, qui baise qui, on ne sait pas vraiment, mais au bout du compte on tope-là.

Au lieu de me coltiner le Gustave en tête à tête dans cette chambre, théâtre de ses ébats interrompus, je me tournais vers Aline de Saint-Pourçain pour l’inviter à regagner la réception à mon bras. De très bonne grâce, elle se pliait à cette bonne manière dès plus bourgeoise en taquinant au passage le Gustave : « Viens avec nous le surineur. Ne fais pas cette tête-là. Crois-moi tu es un bon coup Gustave, je n’ai jamais joui comme ce soir … » À la tête qu’il fit, étonnée et satisfaite, en se rengorgeant, je comprenais que le compliment, même s’il flattait l’enflure, chagrinait son machisme profond : la qualification de « bon coup » ne pouvait s’appliquer qu’aux pétasses. Pour emporter la décision je lui passais une nouvelle couche : « Avec la pub que va te faire Aline tu vas pourvoir te constituer un harem sacré veinard ! » Sourire retrouvé, Gustave relevait sa grosse carcasse en lâchant un vent chuintant et odoriférant. « Ça dégage ! » commentait-il avec son intonation ch’timi qui chuintait elle aussi en « décache ! ». À mon bras, la zélote d’Antoinette Fouque, réprimait un haut le corps. Plein de commisération hypocrite je lui tapotais sur la main. « Les luttes de libération, Aline, passent souvent par des chemins de traverse un peu fangeux. On ne fait pas la Révolution sans se salir les mains… » Gustave dodelinait sa grosse tronche, l’air de dire, ce mec c’est vraiment qu’un phraseur mais sans pour autant se sentir visé par ma réflexion puisqu’il nous balançait : « Ce n’est pas mon cas, moi j’ai jamais eu les mains aussi propres que depuis que je me suis embarqué dans la Révolution… » Et de rire grassement en postillonnant sur le dos dénudé d’Aline.

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