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15 septembre 2008 1 15 /09 /septembre /2008 00:00

Paris est plein de boulevards, ceux de ceinture, chers à Patrick Modiano, longue litanie de maréchaux d’empire : Ney, Brune, Berthier, Davout, Jourdan…, ceux que le petit peuple qualifiait autrefois de Grands : des Capucines, des Italiens,  Poissonnière, de Clichy… puis y’a des boulevards qui sont affublés du même nom qu’une rue, c’est le cas de celui de Reuilly, comme de celui de St Jacques où je suis sis, assurément ça ne facilite pas la tâche de ceux qui débarquent dans notre ville capitale. Bref, de retour dans les froidures de Paris je me rendais à l’espace Reuilly qui, vous en doutez, est niché du côté du dit boulevard et de sa petite sœur la rue du même nom, lorsque je suis tombé nez à nez avec deux gentlemen, very british, hauts perchés, les pieds dans la vigne, qui affichaient des mines joviales et, surprise, et qui tenaient un verre de vin rouge à la main. Si, à ma place, c’eut été un triste hiérarque de l’ANPAA en quête d’un bon procès ou je ne sais quel ascétique hygiéniste traquant le bon vivant, je pense que l’un comme l’autre, auraient crié à la provocation et se seraient rués chez madame Bachelot. Faut avouer qu’avec leurs chemises très Turnbull&Acer  – rayures, rouge vif, croisées pour l’un, rayures bleu ciel pour l’autre – cravates sombres et lunettes sérieuses de banquier de la City identiques, veste verte sur pantalon clair et chaussures gold pour le plus opulent ; costume gris perle et chaussures noires pour l’autre plus genre gendre idéal pour belle-mère ambitieuse, mes deux lascars avaient fière allure. Pas le genre à mettre madame la Ministre de la Santé sur le sentier de la guerre, ni a donner de l’urticaire aux statisticiens de la Sécurité Routière. Du sérieux quoi, des messieurs qui savent se tenir à table sans pour autant rouler dessous comme un quelconque Chabalier.  Bien évidemment, chers lecteurs, vous avez reconnu le couple le plus célèbre de nos dégustateurs nationaux Michel Bettane et Thierry Desseauve.
le flou de l'image est du au soleil parisien - je ne plaisante pas - qui faisait refléter les façades des immeubles sur la vitre du panneau publicitaire...

Moi qui suis un fin limier je me suis dis ça sent le Floch’ à plein nez – pour ceux qui, contrairement à notre MEL qui a une belle tête de gondole corse, ne sont pas des aficionados de BD, Floch’ est un dessinateur qui, associé à son compère Rivière, est l’un de mes auteurs préférés. Leur album BLITZ, publié par Albin Michel, en 1983, est un must d’humour britannique. Juste, l’affiche annonçant la sortie du B&D 2009 le Grand Guide des Vins de France par, comme le dit le slogan, « deux grands noms pour un grand guide » est l’œuvre de Floch’. De la belle ouvrage chers amis, mais, comme je n’ai aucune compétence pour vous faire une petite chronique sur ce Grand Guide, je vais vous propose 2 extraits des « Chroniques d’Oliver Alban » de Floch’&Rivière publiées chez Robert Laffont en 2006 (c’est un livre, non une BD). Le premier concerne Daphné du Maurier, à propos de Rebecca publié en 1937 ; le second Alfred Hitchcock que je n’aurai pas l’outrecuidance de vous présenter.

 

Je suis revenu à Manderley :

« Qui n’a rêvé, en effet, de Manderley depuis la parution de Rebecca en 1938 ? Laquelle – ou lequel – d’entre vous n’a pas désiré hanter comme un fantôme les aîtres de cette maison minée par le souvenir de la première Mrs. De Winter et que l’héroïne sans nom du merveilleux roman de Daphné du Maurier tente d’apprivoiser comme elle le ferait d’un alezan sauvage et meurtrier ? »

« Menabilly*, sachez-le, est à mille lieues du terrifiant décor gothique que nous voyons s’embraser à l’issue du film obsédant de Mr. Hitchcock… »

·        aîtres : disposition des diverses parties d’une habitation.

·        Menabilly lieu de résidence de Daphné du Maurier.

 

Ne réveillez pas Hitchcock :

« Puis nous fîmes quelques pas en direction du bouddha toujours figé dans son fauteuil. Je tournais et retournais un compliment dans ma bouche lorsqu’un regard navré de la jeune personne debout près de lui, un script dans les bras, nous avertit que quelque chose clochait. Tony me dit alors :

-         Il dort… Cela lui arrive souvent pendant les prises de vues.

J’avais en effet lu quelque part que ce cinéaste le tournage des scènes ne représentait qu’une formalité… Devant nous, sous la lumière bleutée des énormes sunlights, deux comédiens dont les visages m’étaient familiers échangeaient leurs répliques. Le clapman fit son office et, à cet instant, le bouddha sursauta, réveillé.

-         Parfait, dit-il d’une voix posée avant d’émettre un gloussement… »

Bonne lecture à tous... 

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