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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 00:00

C’est le titre de l’éditorial du Monde daté du 29 octobre. Quelques jours avant, dans Ouest France, un autre titre : « On devient alcoolique de plus en plus tôt, fille ou garçon ». Je commence par l’histoire d’Anaïs, tout juste 20 ans et « derrière elle, l’expérience d’une déchéance violente. Alcools, substances stupéfiantes de toutes sortes, misères sociales et affectives… L’enfer lui a ouvert les bras lors de l’anniversaire d’une copine. Les deux amies ont 12 ans. Elles vont vider chacune une bouteille de mousseux. « On était euphoriques. On s’est bien amusées » Le pli est pris. L’habitude des fêtes avec les copains s’installe. »Certains ne buvaient que le week-end. D’autres, comme moi, se sont mis à boire dans la semaine. Au début, c’est un plaisir qu’on partage avec des amis. Et puis, ça devient un besoin. Je me suis mise à boire toute seule. Dès le matin. Du vin en cubi, de la bière. Tout ce qu’il y avait de moins cher. » Elle associe parfois l’alcool à l’ecstasy, la cocaïne, le LSD. À 17 ans, Anaïs est dans l’étau d’une dépendance psychique qui, très vite, devient physique. Les tremblements, les sueurs, le repli pathologique sur soi…Ses parent sont séparés, elle fréquente des squatts et les abris et les abris de fortune. Elle murmure : « Je ne pensais pas que ça pouvait mener si loin, si vite ! » Elle parle d’enfance difficile, de fuite, d’oubli… »

 

L’édito du Monde est lui dans le plus pur style très « faux-cul » du Monde (je suis abonné) : « C’est l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide. Depuis des mois, le gouvernement a exprimé son intention de limiter sévèrement l’accès des jeunes à l’alcool pour tenter d’enrayer des phénomènes d’addiction de plus en plus précoces et dangereux. Le projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoire » préparé par la ministre de la santé prévoit à cet effet plusieurs mesures comme l’interdiction stricte de vente d’alcool au moins de 18 ans ou la prohibition des « opens bars », ces soirées étudiantes où l’on peut boire à volonté après s’être acquitté d’un ticket d’entrée. »

 

Donc, si je lis bien l’éditorialiste du Monde ça c’est le verre à moitié plein mais ce cher homme ne nous dit pas ce qu’il faudrait faire pour qu’il soit complètement plein. En clair, que faire pour endiguer vraiment le phénomène décrit. Si l’on se réfère au cas d’Anaïs, les digues prévues, même si pour les « opens bars » je souscris des deux mains, apparaissent bien peu appropriées. Autre exemple cité dans l’article d’Ouest-France « Briser l’omerta, c’est le combat de Véronique, 46 ans, du pays Bigouden. Elle élève seule son fils de 19 ans, accro aux drogues et à l’alcool. « Il passe son temps à dormir, dormir, sans boire, sans manger, avec un teint vert de gris. J’appelle le 15. On me répond : ce n’est pas une urgence. Toutes les portes se claquent. On va crever tous les deux ! Le début de la maltraitance, c’est l’indifférence. » Et pendant ce temps-là l’ANPAA attaque un article sur le Champagne dans Le Parisien. Dérisoire !

 

« Mais dans le même temps, poursuit l’éditorialiste, Roselyne Bachelot – à noter le glissement vers la personnalisation – vient d’annoncer, avec un sens aigu de la litote, qu’elle ne s’opposera pas, lors de l’examen de ce texte au début 2009, à un amendement parlementaire autorisant la publicité pour l’alcool sur Internet. La Ministre s’est empressée d’ajouter que cette « actualisation » de la loi Evin, qui encadre strictement depuis 1991 la publicité pour les boissons alcoolisées, serait assortie de nombreuses protections : maintien de l’interdiction sur les sites voués aux jeunes ou au sport, messages assortis de mises en garde sanitaires, etc. »

 

Là, si je comprends bien notre plumitif du boulevard Blanqui – on est voisin – le verre est soudain moitié vide et l’argumentation frise la malveillance intellectuelle : « C’est vouloir une chose et son contraire. Non seulement Internet est sans conteste le média préféré des jeunes, mais c’est un média sans frontières : rien n’interdit à un adolescent de naviguer à sa guise sur le Web, sur des sites qui ne lui sont pas destinés ou sur des sites étrangers qui ne se privent pas de faire de la publicité pour des boissons alcoolisées. Prétendre y poser des garde-fous est donc largement illusoire. »

Totalement d’accord mais ensuite je m’embrouille dans vos pédales monsieur Fottorino lorsque vous concluez « À moins qu’il ne s’agisse d’une politique de gribouille, destinée à concilier l’inconciliable, en l’occurrence les impératifs de santé publique – quand on écrit cela on a tout dit et rien dit, c’est de la pure incantation, et ça dure depuis des décennies – et les demandes des industriels du secteur – les vignerons tout particulièrement je suppose – pour lever les carcans qui brident leurs stratégies commerciales

Or – tout est dans cet or sans recours – toutes les études récentes le démontrent : l’abus d’alcool est en forte augmentation chez les jeunes depuis quelques années, et ce phénomène n’est certainement pas de nature à prévenir les dégâts que provoque toujours l’alcoolisme en France : 45 000 décès prématurés chaque année, 2 millions de personnes dépendantes, un tiers des accidents de la route provoqués par l’alcool et la plupart des violences conjugales. La Ministre de la santé ne saurait l’ignorer. »

 

Fermez le ban ! Verrouillons le Net français car, comme chacun sait, Anaïs et le fils de Véronique sont allés sur le Net pour se goinfrer de pub sur l’alcool, l’ecstasy, le LSD ou tout ce qui n’était pas cher pour se défoncer… » C’est débile monsieur Fottorino ! Bien sûr que le Net est le média préféré des jeunes mais, comme vous le dites aussi, c’est un média sans frontières alors toutes vos lignes Maginot seront contournées. Le phénomène d’alcoolisation violente des jeunes est malheureusement lié à un phénomène de mimétisme avec la découverte du binge-drinking sur le Net. Cette pratique provenant de pays du Nord où les politiques de santé publique vis-à-vis de l’alcool étaient très strictes. Les gens du vin, au travers des positions de Vin&Santé, ne sont pas la caricature que vous présentez monsieur l’éditorialiste. Nous jeter à la gueule des morts, des femmes battues, des personnes dépendantes pour nous interdire de communiquer sur le vin – car au-delà de la réclame les censeurs veulent interdire l’expression même des valeurs du produit – c’est indigne. Le produit en tant que tel n’est pas une drogue – ou alors je me drogue – mais comme le dit très bien le Dr Olivier Ameisen c’est le craving – l’envie irrépressible de boire – qui créé la dépendance, l’addiction. La protection de la jeunesse vaut mieux que ces illusoires batailles à la française qui semblent faire fi de la réalité de la vie que l’on vit. Croire, ou vouloir faire croire, que les impératifs de santé publique pourront substituer des politiques publiques à la dislocation de la cellule familiale, à la solitude, à la misère, au stress, au mal être, c’est se moquer du monde.

Atlas régional des consommations de produits psychoactifs des jeunes Français.
Exploitation régionale de l'enquête ESCAPAD 2002/2003

OFDT, 224 p.
Juin 2005.


" En interrogeant régulièrement, lors de leur journée d'appel de préparation à la défense, un échantillon représentatif des jeunes Français de 17 et 18 ans sur leurs usages d'alcool, de tabac, de médicaments psychotropes et de drogues illicites, ESCAPAD constitue un véritable baromètre de ces comportements à un âge stratégique.
La publication de cet Atlas illustre aujourd'hui la capacité de l'enquête à produire des indicateurs pertinents à l'échelle régionale, constituant une véritable plus-value en termes de précision pour les acteurs locaux. Un des intérêts de l'enquête ESCAPAD est en effet d'offrir un cadre de comparabilité plus rigoureux que lorsque des enquêtes sont menées indépendamment d'une région à l'autre, avec des méthodes, des populations et des questionnements différents."



Auteurs :
François Beck, Stéphane Legleye, Stanislas Spilka (OFDT)



http://www.ofdt.fr/ofdtdev/live/publi/rapports/rap05/atlas05.html

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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 00:09

Afin de ne pas me faire taxer par le sieur Thomas d’utiliser des arguments de V.C. contre des icones modernes : aujourd’hui les chercheurs, je commence par citer ma source : SCIENCES ET AVENIR - SEPTEMBRE 2008 sous le titre : Toxicologie Animale « la musaraigne alcoolique et jamais ivre » Fascinant non, vous ne trouvez pas, le rêve non – je plaisante bien sûr – et toujours pour ne pas tomber sous les oukases de mon lecteur intransigeant, je livre à votre sagacité le texte de cet article.

« C'est un peu le superchiffre du mois : 1,4 g d'alcool dans le sang, tous les jours de l‘année pour une musaraigne asiatique à la queue en panache. Et sans tituber, en plus ! L’alcoolisme chronique de Ptilocercus louwii a été découvert par l'équipe de Frank Wiens, de l'université de Bayreuth (Allemagne). Le péché mignon du ptilocerque? Le nectar d’un palmier qui fleurit au cœur de la forêt malaise et titre jusqu'à 3 ,8% d’alcool comme le cidre. L’animal en boit l'équivalent de neuf verres par nuit ! De tous les animaux qui s'abreuvent à cette « fontaine », c'est le pire alcoolique de la bande.

A l'aide de caméras, l’équipe a également filmé les allées et venues d'un écureuil, de quelques rats, d'un loris et d'un primate prosimien. Le plus étonnant est que notre ptilocerque ne manifeste aucun signe d'ivresse. Comment fait son organisme pour supporter cette alcoolémie sans équivalent? C’est a première question que se posent les chercheurs La seconde étant: L'alcool fait-il partie intégrante du régime de ces petits- mammifères et ce, depuis leur apparition voilà 55 millions d'années? Avec des implications qui font tourner la tête... » H.R.

Sans contester le bien-fondé de ces recherches qui sans doute auront un jour un impact sur la pharmacopée, grande utilisatrice de produits toxiques, ou peut-être sur l’alcoologie, ou je ne sais sur quel progrès, je ne peux m’empêcher de penser que sous le prétexte de l’observation scientifique, derrière les caméras de surveillance des écureuils et des rats, se cache une volonté de réduire nos comportements sociaux à de pures addictions ou à des phénomènes où la chimie tient plus de place que notre libre arbitre. Soumis à la dictature des blouses blanches, bien encadrés par des bataillons d’hygiénistes, nos plaisirs seront soumis à des normes issues de leurs travaux et de leurs préconisations. Fini le jeu stupide de la séduction, vive le taux de phéromones des belles ! Le joyeux drille ou le bon vivant entrera dans une population à risque. Jouir sans entrave constituera un comportement déviant. Nous serons fichés, encartés, soumis à plein de taux divers et variés permettant aux maîtres de la Santé Publique de déterminer notre dangerosité. Enfin protégés de nous-mêmes, surveillés de près, soumis à des bonus malus après déclaration obligatoire de notre consommation, sous tranquillisants, antidépresseurs, sevrés, béats nous pourrons mourir tranquilles.

Par ailleurs, après réflexion, pourquoi qualifier ce malheureux ptilocerque d’alcoolique, alors que sa consommation du nectar de palmier, même s’il lui fait atteindre un taux d’alcoolémie record, n’a sur lui aucun effet néfaste. D’ailleurs il est toujours présent dans son milieu naturel après 55 millions d’années d’existence. Ses 9 verres de cidre font tout bêtement parti de son régime alimentaire. Se poser la question de la capacité de résistance de son organisme à cette ingestion en dit plus long qu’un long discours sur les présupposés des scientifiques. Joyeux coup de pied dans la suffisance de certains d’entre eux qui, à grands coups de statistiques agglomérées, font des corrélations hasardeuses qui, bien évidemment, confortent leurs présupposés. Nous sommes des animaux sociaux pas des souris de laboratoires. Que l’ingestion massive d’alcool détruise l’organisme, nul ne le conteste, mais penser qu’il suffit de mettre, sur la base de purs interdits ou de prohibitions, une vraie politique de prévention, relève de l’inhumanité. Nous sommes et nous resterons des petits bons hommes pleins de défauts, angoissés, stressés, complexés. Nous traiter comme des pipistrelles (chauves-souris accusées par l'obscurantisme de méfaits fantasmés) en nous clouant, comme elles, sur les portes des granges, pour nous stigmatiser nous, les gens du vin, pourvoyeurs de « souffrance »… Les procès en sorcellerie, même modernes, sont toujours instruits par des inquisiteurs qui campent sur des positions d'un autre âge...

Comme je suis un bon petit soldat discipliné je participe à la journée d'action des bloggeurs du vin (ça me rappelle d'autres temps)    www.le-vin-sur-internet.fr même si je pense que ça va servir de prétexte supplémentaire à nos "amis" de l'ANAPAA pour prendre l'opinion publique à témoin des pressions "insupportables" du très fameux lobby du vin sur les politiques. Mais bon, c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe, alors espérons que les bons vieux défilés avec dépôt de motions à la Préfecture, seront efficaces. Je reviendrai sur le sujet demain dans une chronique à propos d'un éditorial du journal Le Monde daté du 29 mai : "l'alcool et les jeunes, et qui évoque la question de la publicité sur le Net,  car j'ai vraiment le sentiment que nous fonçons tête baissée dans un piège. Merci de ne pas me tomber sur le râble pour cette position, je rappelle que sur cet espace de liberté, depuis l'origine, ma position sur ces sujets est sans ambiguité...

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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 00:01


" Vignerons, hommes d'une chose, vignerons, je vous salue.

    Il y a des gens qui écrèment, ils se contentent du plaisir du dessus ; vous, vous avez été profond. Vous voilà contre la terre.

  Vignerons, chers amis, vous savez bien : cette terre, il faut d'abord avoir sué contre, avoir peiné, avoir pleuré contre, avoir juré contre, avoir gémi contre, lui avoir dit : "Non", plusieurs fois, l'avoir reniée comme a fait saint Pierre : c'est qu'il y a certains jours où l'amour se retourne et où l'amour agit à rebours. L'amour dit parfois non... Puis tout à coup il dit oui de nouveau, car l'amour est persévérence." 

                                        C.F. RAMUZ ( La fête des vignerons )

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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 00:09

Olivier Nasles, notre second invité à répondre aux 3 mêmes questions est membre fondateur du club « Sans Interdit ». C'est un œnologue engagé. En 2004 il siège au CN de l’INAO et depuis 2007 il est Vice-président du CAC (Conseil Agrément et Contrôle) de l’Institut  devenu National de l’Origine et de la Qualité et il est membre de son Conseil Permanent. Pour ne pas me voir taxé de connivence par certains - le club - ou de parti pris par d'autres - mes chroniques sur le CAC - pour vous le présenter je laisse la plume à une journaliste, Dominique Fonsèque-Nathan :

« Il parait qu’il est tombé dans une barrique. 4ème génération d’une famille vouée entièrement au vin, il co-exploite aujourd’hui avec sa mère, présidente des Coteaux d’Aix, le domaine de Camaïssette, exploitation de 25 hectares, en AOC et, aussi, en oliviers, sa dernière passion. Depuis1986, il est patron d’un laboratoire d’œnologie, créé lors de son 25ème anniversaire. Cette entreprise emploie 9 salariés, conseille une centaine de domaines et de caves coopératives et présente une originalité, celle d’être le laboratoire d’analyses en spiritueux, Bière et sirop pour…Carrefour France. Echanson du Roy René, chroniqueur à France Bleu Provence etc., Olivier Nasles est devenu, au fil du temps, celui auquel on fait volontiers appel quand il s’agit de parler, déguster ou faire déguster le vin. Ancien président de la Jeune Chambre Economique d’Aix, il a, jadis, siégé au conseil municipal de Jean-François Picheral, malgré une étiquette politique différente. Boulimique d’activités, il avoue « travailler 100 heures les semaines calmes et 110 heures, les semaines de folie. » Une boutade que ses amis savent proche de la réalité. Pourtant, Olivier Nasles aurait voulu être pilote de ligne.  On était en 1977, il venait d’avoir le baccalauréat. La crise pétrolière et les difficultés du marché aérien avaient entraîné la fermeture (provisoire) de l’Ecole nationale de l’aviation civile. Il raconte : « j’ai choisi la sécurité et passé mon diplôme d’œnologue. » Pendant deux ans, il prend la direction d’un grand domaine à Valensole. Le temps de faire ses premières armes avant de fonder le laboratoire d’œnologie. Si, au fil du temps, le grand jeune homme a pris « de la bouteille », au propre et au figuré, il garde sa passion pour son métier et cette alchimie entre la matière première, le raisin, et le savoir-faire des hommes accompagnant sa transformation. Ce qu’il aime c’est le mariage entre la science et l’expérience non livresque. « Mon métier, c’est d’aider le vigneron à faire un vin à son image, pas à la mienne. Si c’était le cas, on irait vers la standardisation. » Intervenant sur l’ensemble du processus d’élaboration du vin, de la production de raisin jusqu’à la mise en bouteille, présent sur le terrain, les caves, les ateliers de dégustation ou son laboratoire, Olivier Nasles compare son métier à celui d’un vétérinaire ! « Comme lui, on essaie de comprendre un être vivant qui ne parle pas, qu’on doit soigner et élever. Un être qui, à sa majorité, nous échappe et que l’on ne contrôle pas. »

 

Question N°1 : Supposons que je sois un jeune bachelier passionné par le vin. Je cherche ma voie Sur le site du CIDJ je lis « L’œnologue, grâce à ses connaissances scientifiques et techniques, accompagne et supervise l’élaboration des vins et des produits dérivés du raisin. Sa principale activité concerne la vinification. Il conseille les viticulteurs dans le choix des cépages et la plantation des vignes. Il surveille les fermentations en cave, le traitement des vins et leur conditionnement. Il effectue des analyses et procède à des recherches technologiques visant à l’amélioration des cépages. L’œnologue peut également être chargé de la distillation ou fabrication des alcools à partir des marcs de raisins. Enfin, connaisseur et expert en dégustation, il participe à la commercialisation des vins en France et à l’étranger. En raison de la concurrence rencontrée désormais par la production française de vin sur le marché mondial, l’œnologue remplit une fonction stratégique pour le maintien ou l’amélioration de la qualité des produits de la viticulture française. »

Présenteriez-vous ainsi votre métier à une jeune pousse Olivier Nasles ?

Réponse d’Olivier Nasles : Oui et Non.  Oui car effectivement, à quelques nuances près, cette définition de notre métier recouvre et montre la diversité de celui-ci, de la vigne à la cave, du laboratoire à l’examen sensoriel en passant par l’accompagnement commercial, tout y est.

Non car résumer le métier d’œnologue à un simple exercice scientifique est une profonde erreur. Le vin est un être vivant qu’il faut comprendre avant de lui apporter des soins. L’analyse, la connaissance de la chimie et de la biochimie ne sont que des moyens, des aides aux conseils. L’œnologue qu’il exerce en propriété, en coopérative ou en conseil, doit avant tout comprendre ce que la vigne et son raisin ont dans le « ventre » avant d’intervenir. Cette sensibilité est fondamentale car elle évite de faire des erreurs.  Un bon œnologue doit comprendre qu’il ne « fait » pas du vin mais qu’il accompagne un processus naturel, qu’il peut parfois pallier partiellement à des déviations mais qu’en aucun cas, il ne transforme l’eau en vin.

 

Question N°2 : « Monsieur Seignelet, qui avait assis Bertrand face à lui, donnait à mi-voix des leçons d’œnologie, récitait des châteaux, des climats, des millésimes, émettait des jugements, prononçait du vocabulaire : puis il voulut enseigner à son fils aîné le rite grave de la dégustation. » Tony Duvert « L’île Atlantique » éditions de Minuit 2005. Dans la fameuse manga « Les Gouttes de Dieu » «  Le héros est présenté comme œnologue alors que manifestement c’est plutôt un œnophile doué et cultivé.

Quel est votre sentiment sur ce glissement sémantique Olivier Nasles ?

Réponse d’Olivier Nasles : Effectivement, le terme d’œnologue est souvent utilisé à tort et à travers. Combien de fois un oenophile ou un sommelier se voit parer du titre d’œnologue. Loin de moi l’idée de laisser penser que notre métier est supérieur, là n’est pas la question. Mais il ne faut pas confondre celui qui va accompagner la naissance d’un vin avec celui qui a la connaissance du produit et qui va pouvoir le conseiller. Un visiteur médical connaît parfaitement les médicaments qu’il vend, il n’est pas pour autant médecin ou pharmacien.

Question N°3 : Moi qui ne suis qu’un pur amateur aussi bien pour le vin, que pour la musique ou la peinture, je place ma confiance non dans les critiques mais plutôt dans ma perception au travers de l’œuvre du génie du compositeur ou du peintre. Pour le vin l’affaire est plus complexe entre l’origine, le terroir, le vigneron, le vinificateur, le concepteur du vin, l’exécution est à plusieurs mains. La mise en avant de l’œnologue, une certaine starification, correspondant par ailleurs avec l’esprit du temps, à une forme de marketing du vin, ne risque-t-elle pas de nous priver d’une forme de référence objective, celle de l’homme de l’art, nous aidant à mieux comprendre l’esprit d’un vin ?

Réponse d’Olivier Nasles : Vous mettez là le doigt sur ce qui, pour moi, fait le plus de dégâts dans la perception du vin par les consommateurs. La République des « sachants » qui s’arroge le droit de décider ce qui est bon ou mauvais. La comparaison avec les critiques en matières artistiques est tout à fait pertinente.  C’est toute la différence qu’il y a entre informer sur une œuvre et imposer son avis sur celle-ci. À force de sacraliser le vin, ces « bien-pensants » ont à la fois découragé les jeunes consommateurs qui se sentent perdus et ont peur de rentrer dans le monde du vin et surtout, ils ont fait oublier que le vin, c’est avant tout un produit qui doit donner du plaisir. Dans un de ses poèmes, Jaques Prévert disait : « Je plais à qui je plais, je suis faite comme ça, est-ce ma faute à moi si ce n’est pas le même qui m’aime chaque fois… ». Il faut arrêter de se prendre au sérieux, tous les métiers de la filière viticole ne doivent avoir qu’un seul objectif, celui de donner du plaisir au consommateur qui est le seul juge du résultat du travail du vigneron, du négociant ou de l’œnologue. La starification de certains œnologues ou critiques d’ailleurs fait partie des besoins de communication de notre société, mais elle fait souvent plus de dégâts que de bien à notre filière. Nous souffrons enfin de la mauvaise utilisation des mots. Régulièrement, les dirigeants de notre filière parlent de vins de qualité, cela est la plus belle des bêtises pour rester polis. Il y a totale confusion entre le terme « qualité » et celui de « goût ». La qualité, c’est un système d’accompagnement de productions ou de services. Nous faisons des produits à « goûts ». Le fondamental, c’est que ce goût soit pluriel. Il y a le goût du plus grand nombre, ce sont les vins de marque comme « JP Chenet », il y a le goût à la mode comme  ceux des vins « Parkérisés » et puis, il y a surtout la multiplicité de goûts qui fait la richesse de notre patrimoine bachique. En résumé, le vin est et doit rester avant tout un instant de plaisir où nul n’a le droit, pas même l’œnologue, de venir nous dire ce qui est bon ou ce qui ne l’est pas.

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27 octobre 2008 1 27 /10 /octobre /2008 00:06

À la lecture de mon titre je vois déjà les esthètes frétiller du gosier en se disant ce galopin de Berthomeau s’est enfin décidé à nous parler des vins de Vienne, un must donc. En dépit de mon rapport intime avec Vienne l’Iséroise – j’ai travaillé à deux reprises avec son ancien maire, Louis Mermaz, alors qu’il était Président de l’Assemblée Nationale puis Ministre de l’Agriculture – ce matin c’est de Vienne l’Autrichienne dont je vais vous entretenir. En effet, au cul des bus parisiens, mon œil acéré a découvert ces derniers jours une intrigante proposition : « Vienne, vin&design » du 1er octobre au 30 novembre 2008. Dare-dare je suis donc allé sur le site et j’y ai découvert tout d’abord la déclaration du maire de Vienne, Michael Häupl orné du titre dont je me suis servi pour ma chronique : « Vienne et le vin sont inséparables » :

« En vertu d'une loi sur la viticulture parmi les plus sévères au monde, les vins autrichiens, et par là-même les vins viennois, ont connu lors des vingt dernières années un essor sans précédent. Aujourd'hui, nous avons toutes les raisons d'être fiers de l'excellence du vin de Vienne. Or Vienne n'est pas uniquement une ville du vin, elle est aussi une ville du design : architecture, mode, mobilier et bien d'autres domaines en témoignent. Riche d'une longue tradition, Vienne bénéficie désormais d'une reconnaissance internationale et d'un grand rayonnement sur ces deux plans. Savourez la culture et l'art de vivre de notre capitale qui s'expriment – notamment, mais pas seulement – à travers le vin de Vienne et le design moderne. »

On peut aussi lire : « À Vienne, la viticulture jouit d'une tradition deux fois millénaire. Aujourd'hui, Vienne, qui est aussi un vignoble à part entière, se présente comme une ville à l'activité viticole vivante et dynamique. 700 hectares de vignes sont exploités dans l'agglomération viennoise : ils influencent la physionomie de la ville, constituent un facteur économique primordial et offrent un espace de détente de proximité fort apprécié. Riesling, Weissburgunder, « Gemischter Satz » (un savant assemblage de vins) ou encore Blauer Zweigelt se dégustent dans les auberges traditionnelles de heuriger, en banlieue viennoise, ou sur les nombreuses tables gastronomiques de Vienne qui, de plus en plus, misent sur les crus viennois. »

Ou bien encore : « Bien manger & bien boire » Du petit verre gâterie au 7e ciel des pâtisseries: Vienne, la seule métropole internationale à faire le vin de sa vigne, est dans toutes les bouches. La Cuisine viennoise, la seule parmi les grandes cuisines du monde qui tire son nom d'une ville, vous attend. »
Et encore, le vin de Vienne va en ville « Depuis quelques années, le vin de Vienne quitte son pré carré traditionnel, le heuriger, et part à la conquête du centre-ville. Il est désormais chic de boire le vin de Vienne et de plus en plus de restaurateurs misent résolument sur les crus locaux. Et bien leur en prend, car le vin de Vienne sait se tenir ! Le « Gemischter Satz », riche en arômes et nerveux, le primeur appelé « Junge Wiener », le Grüner Veltliner, léger et poivré, et le Blauer Zweigelt au nez de cerise sont chez eux dans les restaurants tendance et sur les terrasses estivales des bistros. Les tables les plus réputées préfèrent en général les vins de caractère, élevés en barriques, comme le Weissburgunder et le Riesling bien mûrs, mais aussi le Chardonnay, le Sauvignon blanc, certain Grüner Veltliner viril et les grands crus rouges tels que le Pinot noir et le St-Laurent. Ce sont d'excellents compagnons d'agapes, qui s'adaptent facilement et complètent harmonieusement les nombreux délices de la cuisine viennoise. »
Et pendant ce temps-là dans notre doulce France alors que vient de se clore la Semaine du Goût et que la FIAC 2008 ouvre ses portes à l’heure où j’écris cette chronique le 23 octobre, nos « amis » des associations antialcooliques se sont fendus d’un communiqué où ils sortent l’artillerie lourde pour fustiger « la présence de plusieurs marques de boissons alcooliques – non seulement de vin et de champagne – mais de bière, d’apéritif et de whisky… » en soutien de la semaine du Goût. Pour eux cela illustre « les dérives auxquelles il faut s’attendre si la publicité pour l’alcool sur Internet n’est pas strictement encadrée » Pour faire bon poids, elles ont adressé au Premier Ministre une lettre pour souligner « le caractère illusoire de la protection d’une législation qui autoriseraient tous les sites à l’exception de ceux destinés à la jeunesse, au sens des dispositions de la loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. » Enfin ils s’étonnent du Haut patronage du Ministère de l’Agriculture à la Semaine du Goût. Bref, France pays emblématique du vin, France des vignerons, France en panne de croissance, France des PME du vin, France du bien vivre, remballe tout, cède la place à une France honteuse, une France triste, une France des hygiénistes incapables d’endiguer le fléau de l’alcoolisme depuis des décennies, une France bardée d’interdits, une France sous perfusion d’assistanat social. J’enrage d’une telle cécité, d’un tel acharnement imbécile. Dans quel monde vivent-ils ? Pourquoi se refusent-ils à admettre comme l’écrit si bien le Docteur Olivier Ameisen dans son beau livre « Le dernier verre » (je vais écrire une chronique à son propos), que la prohibition est une muraille de papier. Quand allons-nous sortir de ce face à face stérile, improductif pour aborder les questions de fond, sans anathèmes ni tabous ?
Que nous reste-t-il à faire au lieu de pester contre nos sinistres censeurs ? C’est simple : à convaincre le Maire de Paris, le Ministre de la Culture d’organiser fin octobre 2009 : « Paris, le vin&l’art contemporain » Entre nous, ça aurait de la gueule que d’offrir, à tous ceux qui pensent que nous restons la référence dans le domaine du vin, l’image d’une France alliant tradition&modernité. L’entreprise ne me semble pas hors de portée, mon principal souci c’est nous gens du vin qui montrons jour après jour notre incapacité à porter ce type de projet fédérateur et à fort impact sur notre opinion publique et tous ceux pour qui Paris est la ville de l’art de vivre à la française. Quand on pense que Bernard Arnault et François Pinault, mécènes et grands collectionneurs d’art contemporain sont, surtout le premier, même si ça fait sourire certains d’entre vous, des gens du vin, le challenge pourrait être relevé. L’idée est lancée et, selon la tradition de ce blog, elle va disparaître dans un silence abyssal.
Pour terminer sur une note plus gaie, quelques mots sur le vignoble de Vienne tirés du site 75cl info : «  Un vignoble riche en histoire : ce sont les soldats romains qui, il y a plus de vingt siècle plantèrent les premières vignes de la région ! C'est en 1986 que 3 noms de la Vallée du Rhône décidèrent de recréer un domaine : François Villard, Yves Cuilleron, et Pierre Gaillard. Les vignes, situées sur des coteaux granitiques, donnent naissance à des cuvées d’une qualité reconnue par les plus grands (Revue du Vin de France, R. Parker...). »

 

Commentaire Revue du Vin de France :

"Le caractère riche et dense des 2004 leur a permis de bien se fondre dans le boisé de l'élevage. Taburnum est ainsi magnifique de densité et d'expression.

A l'autre bout de l'échelle, on se régale du Côtes du Rhône franc et aromatique. Les rouges possèdent également un très bon équilibre et de la chair, en particulier le cornas, de toute beauté, et le Sonatum, droit et épicé."  

 

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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 00:02

 

Le soir de l’unique débat entre les deux candidats au 2ième tour je me trouvais à la salle de sport de mon club de gym. Alors que je me tapais mes 5000 mètres à la rame, sur les écrans muets, où d’ordinaire nous avions droit à des images des chaînes sportives, la mise en place des deux protagonistes puis leur simple gestuelle me fit pressentir le drame qui se nouait. Elle sortait ses griffes. Son coefficient de méchanceté naturelle crevait l’écran, effrayait la France modérée dont elle sollicitait le ralliement. Lui, agressé, jouait à la perfection le premier communiant outragé. La messe était définitivement dite. Ce soir-là je battis mon record de temps sur mon rameur. Le jour du meeting de Charléty, Jasmine, qui n’avait jamais pénétré dans un bureau de vote, me tannait pour que nous nous y rendions. Faux-cul je lui servis mon couplet soixante-huitard sur Charléty  ce qui me valait un retour foudroyant : « si tu ne le fais pas pour moi, fais-le pour Marie ». Sous le choc je rendais les armes. En chemin, retrouvant mon ironi,e je titillais ma douce et tendre amie « tu t’intéresses à la politique maintenant ? »

-         Non !

-         Alors qu’allons-nous faire à cette grand-messe ?

-         La voir.

-         Pourquoi ?

-         Elle m’émeut…

-         Pourtant elle horripile beaucoup de femmes…

-         Normal elle leur ressemble. C’est Jeanne d’Arc dans la fosse aux lions…

-         En l’occurrence c’était Daniel…

-         Arrête de jouer le mec, ça ne te vas pas, tu forces ta nature…

-         Féministe ?

-         Ne fais pas chier avec tes clichés à la con. Toutes des mal-baisées, moches et frustrées…

-         T’exagères, elles se sont battues contre l’hégémonie des mecs.

-         Ouais mais elles détestent les mecs. Moi je les aime…

-         Tous ?

-         Ouais, j’aurais été capable de tomber amoureuse d’un beau SS.

-         Que tu dis !

-         Tu aimes trop les femmes mon beau tu ne sais pas à quel point de bassesse elles sont capables de descendre quand elles tombent amoureuses…

-         Je ne te savais pas aussi pertinente…

-         Normal, tu m’aimes comme tu aimes de Staël ou Pollock, avec tes couilles et ton imagination délirante. T’es un esthète moi je suis une sauvage…

-         Tu vas voter pour elle ?

-         Oui.

 

Je me suis étendu sur l’herbe de la pelouse. Sur l’estrade la fine fleur de l’intelligentsia parisienne défilait. Ils aiment ça. Des chanteurs chantaient. Jasmine s’était éclipsée. Une femme, la quarantaine rayonnante, vint se poser près de moi. Des seins à damner un saint ! Tout de go je le lui dis. Elle me sourit. Nous restâmes ainsi un long moment sans rien nous dire. La foule se faisait de plus en plus dense. C’était comme si un cocon se refermait autour de nous. Nous nous relevâmes. Je lui pris la main. Elle tressaillait mais ne résistait pas. La candidate était annoncée. Je profitais du mouvement de la foule pour lui enserrer la taille. Elle se cabrait un peu puis se détendait. Doucement, sans brusquerie, je l’encorbellais de mes bras tout en glissant mes mains sous son tee-shirt un peu humide. Elle avait une peau fine et douce. Je le lui disais. Ses mains guidaient les miennes jusqu’à la splendeur de sa poitrine. Autour de nous nul ne se souciait de notre petit jeu. Dans mes paumes ils palpitaient. Avec une rapidité et une dextérité dont je ne me croyais pas capable je les libérais. Elle se haussait sur la pointe des pieds en criant « la voilà » tout en frottant langoureusement ses fesses sur mon sexe dressé. Ses tétons eux-aussi étaient durs et dressés. Nous sommes restés ainsi pendant tout le discours, collés, au bord de la rupture. Ils sont tous partis et nous nous sommes rassis sur la pelouse. L’air était doux. Elle ne disait rien. Puis elle s’est levée. M’a demandé de ragrafer son soutien-gorge. Ce que j’ai fait. Puis je l’ai embrassé. Elle m’a donné sa bouche avec passion. « Il faut que je rentre. Je suis une femme mariée… » J’ai fait un bout de chemin avec elle. Nous nous sommes arrêtés prendre un verre à la Butte aux Cailles. Avec un air de petite fille surprise à se donner du plaisir elle m’a dit « J’ai déjà un amant. Il est jaloux comme un tigre. C’est un vieux. Je ne sais pas rompre. Aidez-moi… » Bien évidemment j’ai répondu oui. Erreur manifeste c’était un oiseau des îles, au corps charmant, qui collectionnait les amants sans n’en quitter aucun. Alors, c’est moi qui ai pris la poudre d’escampette : je voguais vers la Corse sans aucun remords.

 

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25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 00:07

Mon père étant bouilleur ambulant – distillateur avec un alambic ambulant – j’ai vécu ma belle jeunesse dans le maquis des acquis qu’on allait chercher chez le buraliste pour enlever et faire circuler les vins, marcs et lies à distiller. Pour les hl d’alcool pur il fallait remplir un registre dit 10 Ter de couleur papier kraft. Comme, bien évidemment, tout le monde fraudait sec vu que le privilège des bouilleurs de cru avait été aboli – beaucoup de morts distillaient – nous vivions dans la hantise des descentes des Indirects. En souvenir de ces temps héroïques je vous offre :

1° Pour les passionnés d’Histoire : « Circulation des vins en Lauragais à l’époque gallo-romaine » :

http://www.couleur-lauragais.fr/pages/journaux/2002/cl46/histoire.htm

2° Pour les amateurs d’illustrations lestes 3 illustrations originales de Dubout extraites d’un CGI original sponsorisé par Vittel en 1957

Article 443. – Aucun enlèvement, déplacement ou transport d’alcools, vins, etc. ne peut se faire sans déclaration préalable.

Article 82. – L’estimation des avantages en nature doit être faite de deux façons différentes.  

Article 264.- Sont assujetties à la TVA les personnes ou sociétés qui font effectuer par des tiers les opérations visées aux alinéas A et B.

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24 octobre 2008 5 24 /10 /octobre /2008 00:06

Ce matin Vin&Cie l’espace de liberté ouvre une nouvelle rubrique : « Les 3 mêmes Questions à un ou une œnologue… » En effet, il y a une quinzaine de jours j’ai envoyé à plus d’une douzaine d’œnologues les 3 mêmes questions. Aucun, n’a refusé d’y répondre. Certains m’ont transmis un accord enthousiaste mais avec une demande compréhensible de temps. D’autres m’ont déjà répondu. Alors, j’inaugure la session par une jeune femme, Sophie Pallas, c’est elle qui m’a répondu avec le plus de célérité. Au fil des jours, connaissant les questions par cœur, vous n’aurez plus que le plaisir de lire les réponses.


Qui est donc Sophie Pallas ? Je lui laisse la parole : « Premier parcours classique d’école de commerce, diplôme de l’ESSEC, débuts en marketing dans des grands groupes (L’Oréal, LVMH, cabinet d’études marketing)… jusqu’à un BTA Viti-oeno en alternance avec une vie parisienne, deux enfants et le projet d’avoir des vignes un jour, comme celles qui emplissaient le paysage de son enfance en Pessac-Léognan …  Ma première vinification en 1996 - à Haut-Brion- scelle définitivement ma nouvelle vie professionnelle. C’est décidé : je veux être œnologue. D’abord il faut convaincre la faculté d’œnologie de Bordeaux que le rattrapage du niveau scientifique requis pour intégrer les études d’œnologie est possible. Chose faite en 2000 : obtention du Diplôme d’œnologue puis parcours des vignobles pour parfaire l’expérience en vinification (la Bourgogne, l’Afrique du Sud, et bien-sûr le bordelais). »


Je reprends la parole pour marquer les étapes de la vie professionnelle de Sophie Pallas :


-         Tout d’abord elle met sa double culture marketing-œnologie au service du développement international d’entreprises de l’œnologie (Lamothe-Abiet puis Laffort), PME familiales dans lesquelles elle s’attache à insuffler une nouvelle approche marketing en interface avec la science œnologique.


-         Par la suite c’est son goût pour la communication et la création d’évènements qui  finit par s’affirmer, après la création de la Matinée des œnologues en 2002, d’Enoforum en 2007 ou encore des conférences techniques de Vinidea.


-         Aujourd’hui, forte de son savoir-faire de mise en valeur du discours scientifique et hédonique du vin, Sophie Pallas s’apprête à créer une agence de communication et de relations presse exclusivement dédiée au vin… sans oublier de faire du vin, dans son pays d’adoption qu’est le Béarn.


 

 

Question N°1 : Supposons que je sois un jeune bachelier passionné par le vin. Je cherche ma voie Sur le site du CIDJ je lis « L’œnologue, grâce à ses connaissances scientifiques et techniques, accompagne et supervise l’élaboration des vins et des produits dérivés du raisin. Sa principale activité concerne la vinification. Il conseille les viticulteurs dans le choix des cépages et la plantation des vignes. Il surveille les fermentations en cave, le traitement des vins et leur conditionnement. Il effectue des analyses et procède à des recherches technologiques visant à l’amélioration des cépages. L’œnologue peut également être chargé de la distillation ou fabrication des alcools à partir des marcs de raisins. Enfin, connaisseur et expert en dégustation, il participe à la commercialisation des vins en France et à l’étranger. En raison de la concurrence rencontrée désormais par la production française de vin sur le marché mondial, l’œnologue remplit une fonction stratégique pour le maintien ou l’amélioration de la qualité des produits de la viticulture française. »

Présenteriez-vous ainsi votre métier à une jeune pousse Sophie Pallas ?


Réponse de Sophie Pallas : Oui, pour lui donner l’ambition et la passion de devenir demain ce que doit être l’œnologue d’aujourd’hui… et  qui ne l’est pas. Car la vraie mission de l’œnologue est de pouvoir embrasser toutes les dimensions qui font qu’un vin rencontre un dégustateur ou un simple consommateur curieux et hédoniste. Son savoir technologique de la vigne à la bouteille n’a de sens que s’il parvient à créer du plaisir (et du désir). Il est donc l’ambassadeur premier des produits de la viticulture française. Peu d’œnologues ont imposé cette ambition, trop souvent isolés dans leurs chais ou leurs laboratoires … à l’exception de quelques stars qui l’ont bien compris.


Question N°2 : « Monsieur Seignelet, qui avait assis Bertrand face à lui, donnait à mi voix des leçons d’œnologie, récitait des châteaux, des climats, des millésimes, émettait des jugements, prononçait du vocabulaire : puis il voulut enseigner à son fils aîné le rite grave de la dégustation. » Tony Duvert « L’île Atlantique » éditions de Minuit 2005. Dans le fameux manga « Les Gouttes de Dieu » «  Le héros est présenté comme œnologue alors que manifestement c’est plutôt un œnophile doué et cultivé.

Quel est votre sentiment sur ce glissement sémantique Sophie Pallas ?


Réponse de Sophie Pallas : Ce n’est pas un glissement, c’est un terrible malentendu sur le métier de l’œnologue. Par méconnaissance, l’imaginaire collectif confond souvent l’œnologue et l’œnophile, l’œnologue et le sommelier.  Pour rester dans les exemples littéraires, Ioura l’héroïne du joli roman de Yann Queffelec « La dégustation » est « œnologue-sommelière », prolixe en images lyriques qui nous enchantent. L’image romantique de l’œnologue est persistante. Elle est valorisante mais elle est partielle car réduite aux émotions gustatives. L’œnologue parle avant tout de techniques d’extraction,  de cuves, de molécules, de pH. Certes, ceci ne le dédouane pas de trouver les mots pour susciter le rêve !

 

Question N°3 : Moi qui ne suis qu’un pur amateur aussi bien pour le vin, que pour la musique ou la peinture je place ma confiance non dans les critiques mais plutôt dans ma perception au travers de l’œuvre, du génie du compositeur ou du peintre. Pour le vin l’affaire est plus complexe entre l’origine, le terroir, le vigneron, le vinificateur, le concepteur du vin, l’exécution est à plusieurs mains. La mise en avant de l’œnologue, une certaine starification, correspondant par ailleurs avec l’esprit du temps, à une forme de marketing du vin, ne risque-t-elle pas de nous priver d’une forme de référence objective, celle de l’homme, la femme en l’occurrence, de l’art, nous aidant à mieux comprendre l’esprit d’un vin ?

 

 

Réponse de Sophie Pallas : Attention aux clichés : le marketing, contrairement à ce qu’on croit, n’est pas le mensonge, la déshumanisation et la « grande conso ». C’est simplement l’ECOUTE. Etre en phase avec ce qu’attendent nos consommateurs… qui ne se trompent en général pas sur ce qu’on leur offre (là aussi, attention au cliché du consommateur naïf). Ce qu’ils attendent ? Pénétrer un peu mieux le secret des vins. Qui peut les y amener ? L’œnologue, l’homme de l’art…le mieux placé pour parler de son vin, de sa technologie, de l’esprit du vin…même si parfois il manque de pédagogie ! La starification n’est qu’un épiphénomène qui ne doit pas faire condamner la démarche d’implication de l’œnologue vers son public.  Et tout œnologue sensible est capable d’humilité pour expliquer l’alchimie entre tous les éléments qui s’accordent et qui ne se laissent pas si facilement maîtrisés. C’est la part de mystère. La technologie n’exclut pas le mystère (pas encore).

 

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23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 00:05

 L’art du détournement, à la Magritte, « ceci n’est pas une pipe », forme de bras d’honneur aux conventions de l’art officiel, la magie du contre-pied à la Garrincha, geste inné qui ravale au rang de besogneux le commun des autres joueurs, toutes les formes de transgression des règles, surtout si elles ne sont pas que des provocations gratuites, m’attirent. M’enchantent même. Me remettent à ma juste place. Aller par-delà le lac du miroir, se mettre en danger, explorer des territoires vierges, suivre ses intuitions, défricher les marges sans se marginaliser, inventer n’est pas à la portée du premier venu. Dans le monde de la vigne et du vin débusquer ces oiseaux rares n’est pas aisé car lorsqu’on va au-delà l’imposture du discours des stars, « on ne fait pas le vin avec des mots », d’une certaine exploitation médiatique de la position d’exclu, il est fréquent de se heurter au peu de goût pour la publicité de ces originaux. Alors, pour les atteindre, il faut recourir à des subterfuges, venir les mains dans les poches, comme ça, sans cahiers, ni micros, accompagné d’un contact, pour papoter, « bonjour j’ai aperçu de la lumière, et je me suis permis d’entrer… » Je pousse un peu mais, en général, c’est la bonne méthode pour aborder l’oiseau rare.

J’adore me faire conduire. Cet après-midi là le ciel inquiétait affichant de lourds bubons, bas et charbonneux. Mon guide, qui ne se prénommait pas Nathalie, au volant de son 4x4 agricole, après nous avoir fait traverser une cotriade de zones pavillonnaires, virait pour aborder un chemin de terre s’enfonçant dans la garrigue. Loin de l’imagerie des vignobles bien léchés environnant des bastides, des mas ou parfois des châteaux, le paysage évoquait le pastoralisme d’antan. Tel était donc le lieu où le père de Paul – c’est le prénom de notre vigneron – débarquant d’Algérie, s’installait pour élever des moutons. C’est un lieu de bout du monde, une enclave de solitude, de ce genre de beauté qui plaît tant aux esthètes urbains qui n’ont qu’une hâte : revenir bien vite dans le cocon douillet d’un bar de grand hôtel pour en parler. Quel mouche a donc piqué le père de Paul, Alain, de créer de toute pièce un vignoble de12 ha à 150 mètres d'altitude sur ces terres arides, avec bien sûr des rendements très bas et de ne choisir que des cépages blancs ? Je ne lui ai pas posé la question mais, dans l’espace de temps que j’ai passé sur les hautes terres de Camberousse, j’y vois un désir intime, à la fois atavique – Alain est fils de viticulteur – et pionnier, de défricher, de se réapproprier toutes les facettes du beau métier de vigneron en n’empruntant pas les chemins ordinaires. Mais ce souci de singularité, le lieu, la bergerie : haut et vaste hangar ouvert à tous les vents transformé en lieu de vinification et de stockage, le choix des cépages blancs, la patience et l’opiniâtreté de la démarche à contre-courant, ne s’est pas traduit par un isolement hautain : Alain Reder a été un membre actif du Syndicat des Coteaux-du-Languedoc et Paul est aussi partie prenante de la nouvelle ODG.

Paul Reder arrive en compagnie de son chien. Ma mère aurait dit « quel bel homme ! » Le regard est franc, la poignée de main ferme, et, moi qui suis attentif à l’allure des hommes, je ressens de suite chez lui, sous sa réserve naturelle, la tranquille assurance d’un garçon de son temps qui assume l’histoire et la singularité de ce lieu étrange. Il n’a pas de paille dans ses sabots, il porte des Timberland. Nous goûtons l’une des cuves de ce qui deviendra après assemblage, le Roucaillat, la cuvée « star » du domaine, le 2007 d’abord puis le 2006, les préleveurs de l’OI sont passés il y a quelque temps, c’est la nouvelle procédure, nous en discutons. Je dois avouer, qu’il me semble, dans cette nouvelle vertu, le défaut bien français d’une rationalité appliquée à tous ne permettra pas d’éradiquer en priorité les agréments sociaux. Le vieil adage « qui trop embrasse mal étreint » profitera aux traînards et nuira aux atypiques. Nous dégustons ensuite un Roucaillat 2005. Comme l’écrit sur le blog Vino gusto chris 69, que voilà un vin étonnant, une vraie découverte. Moi qui n’ai ni le nez de Jacques Dupont, ni l’expertise de Bettane&Desseauve, j’ose écrire, non comme le guide Hachette sur la forte typicité de cette cuvée car je ne sais pas ce qu’est la typicité, mais comme l’aurait fait le héros des
Gouttes de Dieu que je le situe entre la geste de Jackson Pollock (une belle expo en ce moment à Paris Pollock et le chamanisme www.pinacotheque.com/ ) et la gouaille de Zazie dans le métro. De la profondeur certes, mais sans se prendre la tête, un vin qui ne se prend pas pour un grand blanc et qui pourtant sous ses allures de spadassin révèle des qualités qui le place dans la cour des grands.

* en arrière-plan sur la photo, dessinés par Node-Vérat, dessinateur officiel du Jardin des Plantes de Montpellier quelques cépages séculaires du Midi : de gauche à droite; la Clairette, l'Aramon, le Muscat d'Espagne et le "Piquepoule" in La Garrigue grandeur nature les créations du Pélican.

Mais, le vrai contre-pied de cette après-midi sur les hautes terres de Camberousse, comme toujours est venu de là où je ne l’attendais pas : la découverte de Grigri. Qu’est-ce donc que ce Grigri ? Un vin de table rosé qui m’a enchanté. Si le vin plaisir a une définition c’est Grigri qui en est la première acception. Comme j’étais doté d’un chauffeur je pouvais tout me permettre sans me placer sous les foudres de la gendarmerie. Mais une question me venait à l’esprit : que venait faire ce roturier de Grigri en ce lieu dédié à l’appellation d’origine contrôlée ? Qui lui conférait cette basse extraction ? La réponse à toutes ces questions claquait comme une absolue condamnation, l’abomination de la désolation : l’Aramon ! Le monstre, l’hydre, « variété de raisin au rendement énorme qui donne des vins ordinaires… » écrit Alexis Lichine, le père maudit de la bibine chère à Christian Bonnet, le banni, le relégué au seul rang de l’arrachage primé. Moi, qui ai connu les riches heures de la fine fleur des démagogues de ce qu’on qualifiait de Midi, au seul nom d’Aramon j’en avais des frissons et là, sur ces terres arides, le voilà qui péniblement arrache un rendement de pénitence, une misère : 20 hl pour m’offrir d’autres frissons dont la bienséance m’interdit d’écrire la qualification. Plus jamais je ne jetterai à l’Aramon la première pierre, à tout pécheur miséricorde. J’invite mon ami Jacques Dupont Merveilleux du vignoble à monter jusqu’à Camberousse pour venir tâter du Grigri. Et pour ne pas être en reste du minimum syndical de la provocation j’imagine dans l’avenir ouvert par les gris de gris de l’Union européenne que Paul Reder inscrive sur ses futures étiquettes de Grigri : Aramon, vin de cépage postmoderne. Honnêtement ça aurait de la gueule dans l’univers formaté des cépages internationaux. Pour en terminer, avec ou sans GPS, l’
accès à ce lieu de transgression : traverser Cournonterral en suivant la direction Bergerie communale, puis prendre la D114 vers Gignac. A 3,5 km, prendre le chemin sur la gauche direction Comberousse. Si vous vous perdez dans la garrigue appelez-moi ou mieux, Paul Reder, 04 67 85 05 18 ou sur votre rutilant Black Berry envoyez un message à  
paul@comberousse.com.

Au retour, sous les trombes d'eau, nous avons croisé, derrière de hautes grilles surveillées par des caméras, une winerie froide comme un Beaubourg sans tubulures de couleur, il y avait dans cette vision, derrière le ballet des essuies-glaces et sous les jets de lumières des voitures, un côté Brazil le film culte de Terry Gillian...

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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 00:06

Salvador Dali proclamait : « Je suis fou du chocolat Lanvin » pour ma part, ceux qui me connaissent savent que, je suis fou des pâtes. Mon amour est né dans ma prime jeunesse, aux Sables-d’Olonne, chez une « mama » italienne représentant la maison Linvosges dont le mari, professeur de français, veillait sur ma culture générale. Comme en ce moment je lis le beau roman de Sandro Veronesi « Chaos calme » chez Grasset (Prix Méditerranée et Nanni Moretti en a fait un film) et, l’effet madeleine de Proust, a joué.


 

Mon premier étonnement fut « la cuisson al dente » qui révélait l’âme des pâtes, en l’occurrence des spaghettis ; rien à voir avec la colle d’affiche des nouilles beurrées consommées habituellement. Le second fut « l’irruption de la sauce tomate », merveilleuse révélatrice du goût, dans l’univers jusqu’ici un peu triste des pâtes. Cependant, l’étonnement suprême fut : « la consommation à la romaine des spaghettis » c’était le pendant du spectacle du pépé Louis déglutissant sa soupe. Sur cette trilogie, Veronesi m’a touché au cœur. Reste que, lorsque je suis allé à Rome pour la première fois, au temps où je m’occupais du vin au cabinet de Michel Rocard, j’ai bien sûr donné vie à tous mes fantasmes en écumant les trattorias et en découvrant le Frascati, et comme l’écrivait Alexis Lichine « si les vins de Castelli Romani perdent jamais leur place parmi les merveilles de Rome, c’est qu’il n’y a pas de justice. Ces blancs de des collines d’Albe – alertes, secs ou demi-secs – juste au sud de la ville, offrent le seul moyen d’oublier sa fatigue après avoir passé une matinée à parcourir Rome en touriste. »


 

Je passe la plume à Sandro Veronesi.


 

« Ah ah !  Ça y est ! crie-t-il à travers la porte. Trente seconde de plus et ils n’étaient plus du tout al dente.


 

Par la porte arrive le bruit des opérations qu’il accomplit, si net et précis qu’il me semble voir la scène : les spaghettis qui tombent dans la passoire, la casserole posée dans l’évier, les spaghettis qui tombent dans la passoire, la casserole posée dans l’évier, les spaghettis bien égouttés, transvasés dans la poêle avec la sauce et repassés sur le feu resté allumé. Et il y a maintenant un fumet de sauce tomate qui arrive de la cuisine, me chatouille les narines et sort par la fenêtre, si intense et si délicieux qu’il me semble le voir lui aussi – sous forme d’épais nuage comme dans un dessin animé. »


 

« Il attaque ses spaghettis bille en tête, à croire que son temps est compté. Il ne les enroule pas : il les fourre dans sa bouche comme si c’était du foin, et avec sa fourchette, il se contente de les accompagner au fur et à mesure qu’ils montent. Ça aussi c’est romain, une saine façon de manger populaire – incarnée par Alberto Sordi aux prises avec des macaronis – qu’ici à Milan on prend pour une absence de bonnes manières. »


 

« Ce n’est pas bon pour vous de ne manger que des sandwiches, vous savez ? Une belle assiette de pâtes al dente, avec de la tomate fraîche et un filet d’huile, est beaucoup plus indiqué pour la santé. »


 

Il remplit les deux verres de vin, à ras bord, comme à la campagne.


« Goûtez-moi ça. Ce n’est pas un grand cru, mais c’est un bon petit vin pas trafiqué. »


Il me tend un verre, prend le sien, le lève.


« Santé. »


Il boit une gorgée franche, décidée, et vide la moitié de son vin. J’en bois moins. C’est un de ces vins forts, âpres dont on ne comprend pas s’ils le sont par hasard ou de façon délibérée.


« Il vous plaît ?


-         Oui. Il est bon.


-         Frascati. C’est ma sœur qui me l’envoie, de Velletri. Qui me l’envoyait : dorénavant, j’irai le chercher moi-même. »

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