Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Vincent c’est l’aîné de mon frère aîné Alain, mon filleul…
Il est, avec Pascale, restaurateur à Nantes, à l’Abélia, 125 boulevard des Poilus ICI
Les temps sont difficiles pour les restaurateurs mis pascale et Vincent ne sont pas du genre à rester les deux pieds dans le même sabot, ils se sont adaptés et proposent à leur clientèle des plats à emporter. Arédius, un lecteur nantais, en est.
Vincent cause dans le poste alors si ça vous dit écoutez-le et si vous êtes nantais allez-donc passer une commande à l’Abélia.
Catherine Bernard est une presque nantaise exilée dans l’Hérault
28 février 2014
Le Bourg-Pailler, les pompiers, le Muscadet, tous les chemins mènent à l’Abélia ICI
Marie Chaillot a épousé Louis Berthomeau, ils n'ont eu qu’un seul fils Arsène mon père non qu’ils eussent voulu qu'un fils unique pour préserver leur patrimoine du partage – ils étaient métayers des de Lézardière à la Célinière commune de Saint-Georges de Pointindoux – mais tout simplement parce que le pépé Louis a passé la bagatelle de 7 ans sous les drapeaux : 3 de service militaire plus 4 de guerre au front dans les tranchées de 14-18. Ça relativise les temps durs évoqués par nos contemporains.
Arsène Berthomeau a épousé Berthe Gravouil. Ils ont eu 3 enfants, Alain, Marie-Thérèse, qui sont nés à la Célinière, et ma pomme le petit dernier qui est né au Bourg-Pailler à l’entrée de La Mothe-Achard où le pépé Louis avait acheté une petite métairie et où mon père exerçait la profession d’entrepreneur de battages et de travaux agricoles.
Je ne vais pas aller plus loin dans l’arbre généalogique des Berthomeau mais simplement vous indiquer que seul Alain, mon frère aîné, a eu un garçon, son aîné : Vincent Berthomeau qui est aussi mon filleul.
Le rendez-vous cuisine au quotidien sur France Bleu Loire Océan Dernier replay (25 mars 2021) Fica, un bistrot à l'italienne, vient d'ouvrir place Eugène Livet à Nantes Comment renouveler la cu...
Mon titre va choquer les grenouilles de bénitier, s’il en reste, mais il est d’une cuisante actualité que je ne peux ignorer.
À propos de Pâques, j’ai toujours été surpris par l’expression utilisée par le clan des femmes : « faire ses Pâques »
Saviez-vous que l'expression "faire ses pâques" est un belgicisme ?
C'est ce que relève Georges Lebouc dans son Dictionnaire !
Chez nous l'expression est restée vivante alors qu'on ne l'utilise plus ailleurs. Pâques est une fête dite "d'obligation" dans l'Église catholique, c'est-à-dire qu'il est obligatoire de chômer et d'assister à la messe. Pendant longtemps, Pâques était le jour de l'année où les fidèles allaient communier, ce qui leur imposait d'aller se confesser préalablement.
«Dictionnaire érotique de la francophonie», Georges Lebouc, éd. Racine, 150 pages dont j’ai découvert l’existence via un article de La Tribune de Genève au titre non équivoque « Les 750 mots de la fesse francophone ».
« Religieuse sans être dévote, Lydie faisait ses pâques et allait à confesse tous les mois. Néanmoins, elle se permettait de temps en temps la petite partie de spectacle. »
Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1844
Revenons à nos soucis de papiers, un gros titre m’a alerté :
Vers une pénurie de papier toilette ? Un géant du secteur tire la sonnette d'alarme
La demande croissante de transport maritime retarde les exportations de pâte à papier destinée au papier hygiénique, a prévenu le numéro un mondial du secteur.
Va-t-on assister à une nouvelle ruée sur le papier toilette ?
Walter Schalka, président du géant brésilien Suzano Papel e Celulose, premier producteur mondial de pâte à papier, a lancé un pavé dans la mare dans une interview à l'agence Bloomberg mercredi.
Selon lui, la reprise économique, notamment chinoise, entraîne une pénurie de containers et de cargos pour assurer le transport de marchandises dans le monde. Les coûts de fret ont augmenté et les livraisons ont ralenti, avant même le blocage cette semaine du canal de Suez par un porte-conteneurs géant.
La pâte à papier, qui sert de matière première au papier hygiénique, est donc plus difficile à exporter. "Tous les acteurs sud-américains qui exportent en vrac ont été confrontés à ce risque", a-t-il déclaré.
Le Brésil est le premier fournisseur mondial de pâte à papier, et Suzano fournit un tiers de la pâte utilisée dans le monde pour produire du papier toilette.
Les producteurs auront-ils des stocks suffisants de pâte à papier ?
En tout état de cause, elle a permis au géant brésilien de remonter ses prix dans la foulée, ce qui ne devrait pas arranger la situation.
Reverra-t-on pour autant les mêmes scènes de pénurie que lors du premier confinement, au printemps 2020 ?
Interrogée jeudi, la ministre taïwanaise de l'Economie Wang Mei-hua a officiellement réagi, selon le site Focus Taïwan : "Les grandes usines gardent toujours suffisamment de pâte à papier en stock", a-t-elle voulu rassurer.
Selon elle, les producteurs de papier toilette de tout le pays ont déclaré avoir au moins deux mois de matières premières en stock lorsqu'ils ont été interrogés sur leurs inventaires. "Il n'y a aucune raison de s'inquiéter d'une pénurie d'approvisionnement", a-t-elle encore déclaré.
Plus près de nous, les industriels du secteur ont pris l'habitude de constituer des stocks. « Nous avions fait des stocks, et nos distributeurs également. Nous sommes donc en mesure d'assurer le réassort dans les rayons », témoignaient ainsi les dirigeants de l'entreprise suédoise Essity dans une interview aux Echos l'an dernier au plus fort de la crise.
Avec le sentiment que je n’étais pas la bonne personne pour l’écrire, que je n’avais aucun titre à le faire ; la crainte même, prête à surgir, que mon goût pour la peinture et les peintres ne soit pas un goût véritable, mais un goût imité, acquis, un goût de perroquet, qui voit ce qu’on lui dit de voir, qui aime ce qu’on lui dit d’aimer.
Avec la peur que la peinture n’intéresse plus personne, que l’époque de l’art soit terminée, que cette passion pour cette chose désuète soit un trait de privilégié, de bourgeois, de parasite.
Avec la claire conscience, enfin, que ce goût est chez moi un plaisir de voyeur. La peinture ne me demande pas d’agir, de parler avec quelqu’un, de mener quelque chose jusqu’à son terme : elle me permet au contraire de me retirer du monde, de m’absorber dans la contemplation de celui des autres. Ici le voyeurisme est frère de l’impuissance : on jouit des yeux pour ne pas agir. On passe de longues heures au musée pour oublier qu’on existe, mettre son corps mal aimé entre parenthèses, quitter le monde en ne vivant plus que par la vue et la pensée. Ce plaisir que je trouve à la peinture, je ne vois que trop ce qu’il veut dire chez moi du refus d’être et de faire.
Mais, on le sait, l’abattement n’est jamais loin de l’exaltation. Je n’étais sans doute pas la bonne personne pour écrire ce petit livre, mais il fallait que quelqu’un le fasse ; je n’intéresserai sans doute pas grand monde, mais j’aurai dit ce que je crois, défendu une cause que je crois juste ; enfin, j’aurai peut-être, l’espace de quelques pages, fait quelque chose de mes rêveries et de mon inaction, quelque chose de réel.
Je suis à cent coudées au-dessous de Benjamin Olivennes mais, au cours de ma période forestière, retiré dans l’ancien pavillon d’honneur du château de Georges Halphen, lui-même transformé en un hôtel de luxe, Hôtel du Mont Royal, un cheminement, solitaire et sans bagage, en terre inconnue : la peinture, la sculpture, la gravure… et je me retrouve dans ce qu’il écrit dans sa confession. Ce fut une immersion lente, profonde, déclenchée, comme souvent, par un attrait irrépressible, une soif inextinguible, une démarche à tâtons dans un univers où je ne maîtrisais aucun des fondamentaux. Ce fut donc un temps de bric et de broc, où, avec ma compagne de l’époque, nous hantions, les galeries, les expositions, les musées, je chinais aux Puces de Saint-Ouen à la hauteur de mes faibles moyens financiers, je discutais avec Georges Halphen, grand collectionneur, je lisais, je cultivais, par petites touches, loin des experts, des sachants, des modes, mon goût pour les arts non-graphiques…
Visiteuse face à l'oeuvre "Tiger" par David Mach, 29e édition de la FIAC à Paris.•Crédits :François Guillot-AFP
Celles et ceux qui osent émettre le moindre doute sur la qualité des installations, des performances ou des œuvres de Damien Hirst, Tracey Émin, Piero Manzoni, Daniel Buren, Jeff Koons ou de Joseph Beuys sont les successeurs des bourgeois bornés qui poussaient des cris d'horreur devant Olympia de Manet, qui vomissaient Les demoiselles d'Avignon de Picasso et qui ont laissé mourir Van Gogh dans la solitude, la folie et la misère.
C'est par cette analogie, écrit Benjamin Olivennes, que l'art contemporain officiel intimide la critique et occupe tout l'espace au détriment de peintres non moins contemporains qui perpétuent leur art, mais ne prennent plus la lumière. Jean-Baptiste Sécheret est l'un d'entre eux.
Je lui demanderai où il trouve la force et le courage de poursuivre ce qu'Aragon appelait la même longue étude. Mais je voudrai poser à Benjamin Olivennes et à Jean-Baptiste Sécheret cette question préjudicielle : et si les amoureux de l'art contemporain avaient raison ?
Si les inconditionnels des FIAC et des Biennales voyaient juste ?
Dans la nuit du 17 octobre 2014, un petit commando a débranché la gigantesque sculpture gonflable de l'artiste américain Paul McCarthy, installée place Vendôme à Paris, ce monument éphémère intitulé Tree jouait sur la ressemblance entre un sapin de Noël et un plug anal.
Qu'est-ce qui vous permet de dire que le petit commando et toutes les personnes qui sont passées à l'acte ont été consternées de voir l'œuvre en question trôner en plein cœur de Paris, ne défendent pas contre l'audace et l'humour de la création, la culture policée et la bienséance bourgeoise, comme l'a écrit à l'époque l'éditorialiste en colère du journal Le Monde.
Sam Szafran, "Sans titre", aquarelle et pastel sur carton, 995 x 1395 cm. Galerie Claude Bernard. Courtesy Galerie Claude Bernard/ADAGPParis2019.
« L’autre Art contemporain » : qu’est-ce que le véritable art contemporain ? ICI
14 février 2021
À l’encontre de l’Art post-moderne dominant, Benjamin Olivennes réhabilite la peinture du monde réel et le portrait des êtres humains dans son polémique et brillant livre : L’autre art contemporain: Vrais artistes et fausses valeurs (Grasset).
Benjamin Olivennes. Photo : Figaro Magazine
Voici un petit livre hyper-intelligent, paradoxal, iconoclaste et salvateur, portant sur l’Art au vingtième siècle et jusqu’à aujourd’hui, qui renverse comme au jeu de quille, dans un joyeux déboulonnement d’icônes, les notions de modernité, d’avant-garde, de post-modernisme et va, l’insolent réactionnaire, jusqu’à se moquer sans pitié de l’art abstrait, excepté Kandinsky, Pollock et Rothko, des soixante-dix dernières années. Sans parler, cela va sans dire, du PopArt et tutti quanti. Au profit de qui, demanderez-vous ? Réponse : du véritable Art contemporain, bâillonné, véritable Underground de l’Art, réduit au silence sous les impostures wharoliennes, Jeff Kooniennes et son Balloon Dog, Damienhirstiennes, d’un Anish Kapoor, d’un Maurice Cattelan, d’un Claude Lévèque (dont une œuvre, si l’on peut dire ainsi, s’intitule : « mon cul/ ma vie/ mes couilles ») ou encore d’un certain Manzoni empaquetant ses propres déjections. Le tout sous les diktats du marché, les spéculations des grands collectionneurs et marchands faiseurs de modes et de côtes, relayés par les expositions moutonnières des musées d’art contemporains comptant pour rien, et des grandes institutions culturelles qui, tous et toutes comme un seul homme, emboitent le pas pour ne pas louper le train du Post-Moderne, des arts de masse, du Trash, du fun et du degré zéro du Beau. A commencer par les nôtres, beaubouriennes, languiennes, FRACquiennes et autres.
Le véritable art contemporain, qu’est-ce donc à dire ? C’est, pour notre auteur et quelques autres dont ici votre serviteur, cette discipline savante et de haute technique où les peintres savent encore, ou de nouveau, dessiner et peindre, et les sculpteurs sculpter, bref ont ce qui s’appelait jadis du métier. Outre, comble de l’audace, qu’ils peignent le monde réel, les êtres humains, comme jadis encore Degas, Cézanne, Monet et non moins Picasso ou Hopper et Balthus, ou, plus près de nous, Lucian Freud, Francis Bacon, David Hockney, Kiefer ou Baselitz. Ils peignent, ces solitaires, ces incompris, ces Anciens, ces archaïques, quasiment ces artistes maudits, un compotier, un paysage, un visage de femme ou de torturé, et même, rendez-vous compte !, un escalier. Pas forcément du tout par pur réalisme, sous l’emprise d’un mimétisme plat et mécanique, mais par réalisme poétique, magique, métaphysique et autre encore, voire par amour du Beau : les sculptures de Giacometti en disent plus sur le tragique de la condition humaine que les ineptes bandes à l’infini d’un Daniel Buren ou l’énorme phallus gonflable de Paul McCarthy place Vendôme à la Noël 2014.
Alors qui sont ces artistes sous le boisseau, cette arrière-garde qui maintient vivante la demeure de l’Art, le foyer du Beau ? Ils se nomment, en France, Truphémus, Sam Szafran, Avidor Arikha, feu le délicieux Raymond Mason, Zoran Music, Henri Cartier-Bresson. S’y ajoutent Cremonini, et même jadis le doux Henri Rivière. Et que grâces leur soient rendues !
Bref, lisez le jeune Benjamin Olivennes, son Autre Art contemporain (un titre, il est vrai, pas trop terrible).
Benjamin Olivennes a pris la plume pour exprimer sa passion pour la peinture, sa révolte contre la bêtise du dogme qui la condamne, hélas défendu par l’État en France.
Quelles oeuvres d'art pour renouveler notre vision du monde ?
L'art contemporain est d'emblée accepté immédiatement par tous les pouvoirs en place : le pouvoir de l'argent, du marché, des grandes fortunes et le pouvoir des institutions publiques -de l'État, de la bureaucratie-. [...] Ce que j'appellerai les "artistes véritables" éclairent toujours le réel d'une manière nouvelle ; ils renouvellent notre vision du monde et ce faisant ils perturbent notre vision et demandent à notre œil de s'accommoder. [...] A contrario, les artistes dit contemporains ne renouvellent en rien notre vision du monde. Ils ne font que singer ce que sont les oeuvres d'art depuis une centaine d'années et de reproduire dans leurs œuvres les signes et les objets de la société de consommation. Benjamin Olivennes
Vous avez une nostalgie parce qu'il y a une vraie histoire de l'art qui était écrite. [...] Lorsque j'étais professeur, je m'amusais à réécrire la vraie histoire de l'art, et jamais personne ne pouvait m'apporter une contradiction ! La confusion date de 1830. [...] Qu'est ce qui manque dans l'histoire de l'art ? c'est l'histoire des incohérents, c'est la révolte populaire en même temps que Gustave Courbet. On appelle cela le réalisme. Jean-Baptiste Sécheret
C'est un discours idéologique qui est le mythe de l'histoire de l'art [...] On raconte qu'il y a un enchaînement inéluctable qui va de Cézanne au plug anal ! Benjamin Olivennes
Une autre histoire de l'art
J'accorde une très grande valeur à la peinture de paysage, qui était un genre majeur au XIXe siècle, et qui a connu une forme d'éclipse au XXe siècle, malgré tout, dans les avant-gardes officielles. [...] La peinture de paysage, c'est l'art qui nous amène, non pas à aimer l'art, mais à aimer la terre sur laquelle nous vivons. Benjamin Olivennes
Sur ma lancée de ce matin je déroule un petit pan de mes souvenirs d’enfance en vous proposant de lire ce qu’écrivent Michel Lucas et Jean-Claude Chauvet, les anciens guides touristiques de La Mothe-Achard. ICI
Pourquoi :
C’est sur la place du Vieux Château que sur la bécane de la tante Valentine, en un dérapage incontrôlé sur les gravillons, je me suis brisé le bras gauche.
C’est sur la place du Vieux Château que j’accompagnais mémé Marie les vendredis de foire où elles vendaient poulets, canards, lapins aux brigands de volaillers.
C’est dans la salle paroissiale du Vieux Château que j’ai connu mes premières amours. (voir 28 octobre 2006 Chantal ICI déconseillé aux âmes prudes)
Le Vieux Château appartint au Brandois qui construisirent celui de la Forêt, ruinés ils vendirent leurs biens à un marchand de biens d’Aizenay Érieau, dont la veuve fit don pour construire l’école d’agriculture où j’ai usé mes fonds de culotte.
Ce « vieux château », nommé ainsi à la fin du XIXe siècle, était surtout ce que l'on appellerait maintenant un grand logis nobiliaire, un centre d'activités agricoles, planté au milieu d'un domaine foncier de plusieurs métairies. Il connut néanmoins, sur le même emplacement, des configurations architecturales plus démonstratives.
« Un château fort indéfendable »
On date à 813, le premier donjon carré créé par le seigneur Mathieu Achard.
Puis, au XIe siècle, le châtelain, se devant d'assurer une meilleure protection des villageois, rassemblés en contrebas, dans le Bourg-Paillé, on va élever plusieurs tours défensives, fermant une cour carrée, entourée d'enceintes et de douves, alimentées par le ruisseau de l'Auzaire. « Cela n'a pourtant pas suffi, par ces temps très incertains. En 1420, pendant la guerre de Cent Ans, on dut se résoudre à le détruire, afin d'éviter qu'il tombe entre les mains des Anglais. Il était considéré comme indéfendable », explique Michel Lucas.
Le château du Brandois détrône le Vieux-Château
Trois siècles plus tard, les barons du Brandois reprirent l'initiative. En 1773, ils construisirent le château sur le plan que l'on connaît aujourd'hui, mais avec un étage supplémentaire. Le rez-de-chaussée était occupé par le régisseur du domaine de la Forêt.
En 1793, ce fut le QG alternativement des armées des Bleus républicains et des Blancs vendéens.
En 1794, il échappa de peu à l'incendie, qui dévasta le bourg mothais.
Quand, en 1868, les Brandois décidèrent d'ériger une autre demeure, de style Renaissance, à la Forêt (actuellement le domaine du Brandois), on le nomma le Vieux-Château. Trente ans plus tard, tout près, l'église de style néo-gothique remplaça la chapelle du Vieux-Château, trop petite et trop fragile.
Très endetté, le baron dut vendre le Vieux-Château en 1908 à un marchand de biens d'Aizenay. Il disparut des grandes familles et son nouveau titulaire fit enlever son premier étage, inhabitable en 1912.
Aujourd'hui, il est devenu la propriété de trois privés. Les écuries ont été occupées par la salle paroissiale et la cantine scolaire, puis par l'Imprimerie mothaise. Sa place est restée très animée jusque dans les années 60. « Les jours de foires, il y avait là la volaille, les canards, les lapins », se souvient Jean-Claude Chauvet.
La famille Achard de la Mothe qui avait édifié la motte puis un château fortifié avec mur d’enceinte et douves s’éteignit au XIVe siècle. L’héritage revint en 1401 à Guy de Laval qui épousa Marie de Craon, puis à leur fils, le célèbre Gilles de Rays, maréchal de France et compagnon de Jeanne d’Arc, pendu et brûlé à Nantes en 1440.
En 1420, le château avait été démoli par les troupes royales de Charles VI. En 1552, Anne de Laval apporta en dot la châtellenie à François de la Trémoille, prince de Talmont. En 1664, La Châtellenie était devenue baronnie. Se succédèrent Madeleine Poictevin du Plessis-Landry qui acheta la baronnie, son fils Pierre Robert de Lézardière mort en 1746, Calixte-Julien Foucher de Brandeau, et en 1768, Calixte Charles Foucher de Brandois (1738-1796). Pour son mariage avec Reine-Emilie de Pont l’Abbé, ce dernier fit construire en 1773 l’actuel Vieux Château sur l’emplacement du château-fort démantelé en 1420. Il fut élu de l’Assemblée Constituante. Mais retiré à Paris, il fut emprisonné aux Cordeliers et n’échappa à la guillotine que par la chute de Robespierre le 9 Thermidor.
Pendant la Révolution, La Mothe-Achard vécut des heures tragiques. Le curé Claude Lansier qui avait refusé la Constitution Civile du Clergé fut arrêté en 1791, déporté en Espagne en 1792 et remplacé par le curé constitutionnel Charles Michel. C’est à La Mothe-Achard que Joly rassembla ses troupes pour l’attaque infructueuse des Sables d’Olonne les 24 et 29 mars 1793. Malgré le loyalisme du maire Lansier, le 24 mars 1794, le bourg fut incendié par les Colonnes Incendiaires de Turreau. Seuls l’église et le château qui servaient de garnison furent épargnés. Des 468 habitants de 1791, il n’en restait que 173 en 1801.
Après la Révolution, le château qui avait été confisqué et vendu comme bien national revient à la famille Foucher de Brandois. En 1868, Paul Foucher, baron de Brandois (1832-1887), petit-fils de Calixte Charles, fit construire un autre château à La Forêt. En 1908, Olivier de Brandois, maire de La Mothe-Achard, dut vendre le château du bourg devenu « Vieux Château ». M. Erieau d’Aizenay, le nouveau propriétaire, en supprima le 2ème étage en 1912.
En regardant la photo : les 2 bâtiments jumeaux encadrant la statue de ND de la forêt en arrière-plan du château, celui de gauche abritait les élèves de l'école, il est aujourd'hui détruit il menaçait ruine, et celui de droite le scolasticat des frères de saint Gabriel. On aperçoit d'ailleurs des ensoutanés à droite...
Ayant repoussé les désirs du clan des femmes et du curé-doyen : me voir entamer le parcours au petit séminaire pour devenir curé, au nom de mon amour précoce pour les filles, un beau jour j’annonçai que je ne souhaitais pas aller au collège aux Sables d’Olonne mais, à l’école d’agriculture ND de la forêt, et ce au motif, qui fit sourire mon père, de devenir gentleman-farmer. Comme mes désirs étaient des ordres ma mère obtempéra.
Ainsi, à 11 ans, je partis, à 500 mètres du Bourg-Pailler, comme interne à l’école d’agriculture ND de la forêt. Je revenais à la maison, une fois par mois le dimanche. Des fenêtres du dortoir j’apercevais le toit du Bourg-Pailler. Nous cumulions un enseignement général avec un enseignement agricole et 3 heures de travaux pratiques tous les jours sauf les samedis-dimanches. Lorsque je suis entré à cette école il n’existait aucun diplôme agricole officiel, celui-ci vint avec Edgar Pisani qui créa le BTA. Le frère supérieur décréta, sans consultation de nos parents, que : les meilleurs passeraient le baccalauréat et les autres, je vous fais grâce du qualificatif, se coltineraient le BTA. Cette manip était possible car, flanqué à notre école, il y avait un scolasticat des frères du Bienheureux Grignon de Montfort, dit de Saint-Gabriel la maison mère. J’étais entré directement en 5e et, lorsque la décision fut prise je terminais ma 4e, le frère supérieur nous fit sauter directement en seconde et, ainsi, après la 1er nous fûmes présentés au dernier examen probatoire (dit 1er partie de bac) en compagnie d’une escouade de scolastiques qui avaient troqué pour l’occasion leur soutane pour des costards ringards. Nous fûmes tous reçus et priés d’aller passer le baccalauréat ailleurs. Ainsi, je me retrouvai à l’Institut Amiral Merveilleux du Vigneau aux Sables d’Olonne.
J’ai donc effectué mes études secondaires à la vitesse d’un TGV : 6 ans, je me retrouvais bachelier juste avant mes 17 ans. Je n’ai jamais regretté ce choix car il a décidé de mon avenir, en effet, l’aumônier de l’école : l’abbé Blanchet qui voulait faire de moi, comme son neveu Michel Albert, un énarque m’a permis de jeter aux orties mes oripeaux de gentleman-farmer, de m’inscrire en section Philosophie puis à la Fac de Droit où mai 68 envoya l’ENA aux oubliettes.
Dans la présentation qui suit, très orientée car elle l’œuvre de la congrégation, 3 frères sont cités : le frère Buton le fondateur qui m’enseigna la géologie, le frère Guibert qui tenait la ferme qui m’a donné le goût des animaux, et le frère Bécot, prof d’histoire, royaliste et homme du vin, des hybrides, qui a semé les premières graines qui me mèneront aux vins nu.
J’ai donc fait mes études au grand air, à la fois soumis à une discipline de fer mais aussi à une forme de liberté que nous nous inventions, ce furent des années sereines et heureuses qui m’ont permis de me forger une colonne vertébrale et de faire les choix que j’ai fait.
Même si nous allions souvent à la messe les principes fondateurs de « donner aux jeunes gens une éducation morale et religieuse et d'apprendre aux fils d’agriculteurs à tirer plus de profits de leurs terres par la mise en œuvre de meilleurs procédés en culture et élevage » ne nous bridaient pas trop.
L’école était une référence qui avait fait dire à Jean Yole que l'école était « le lieu de pèlerinage agricole vendéen ».
Entre 1940 et 1960 l'école connaît un rayonnement national : augmentation des effectifs (102 élèves en 1948), visite de ministres de l'agriculture, modernisation des installations. C'est à partir de 1960 que l'école connaîtra de grands changements. Cette année-là, une association de parents d’élèves est créée avec pour but la gestion et la définition des orientations de l’établissement. En septembre 1966, l'établissement est transféré à la Roche sur Yon et devient, en janvier 1970, « l'Ecole Secondaire d'Agriculture ». En 1974, elle prend le nom « d'Ecole d'Agriculture des Etablières », les Etablières étant le lieu-dit de son installation aux portes de la Roche sur Yon. Avec les années 70 vient l'ouverture des premières sections de BTS, le départ des frères qui laissent place aux laïcs (1978)
J’y ai enseigné en préparant ma thèse de doctorat.
En 1922, répondant au don généreux de Mme Érieau, en lien avec le syndicat des agriculteurs de Vendée, s'ouvre à La Mothe-Achard, une école d'agriculture.
En Vendée, à mi-chemin entre La Roche-sur-Yon et Les Sables-d'Olonne, un peu avant La Mothe-Achard, se dresse un château Renaissance, entre un étang et une haute futaie qui a donné son nom au vaste domaine environnant (80 hectares), la Forêt. Il appartient à Madame veuve Érieau, d'Aizenay. Son fils unique lui avait demandé d'affecter le domaine à une bonne œuvre s'il ne revenait pas de la guerre de 1914. Il fut effectivement tué et Mme Érieau offrit sa propriété à Saint-Gabriel.
À la même époque, le syndicat des agriculteurs de la Vendée, qui projette la création d'une école d'agriculture, s'adresse à Saint-Gabriel et laisse entendre que le domaine de la Forêt lui conviendrait bien. Il fallut beaucoup de temps pour faire comprendre à Mme Érieau que cette école permettrait d'abriter à son ombre, à l'insu des pouvoirs publics dont le sectarisme était toujours virulent, un scolasticat qui serait l'œuvre religieuse à laquelle elle tenait.
Ainsi naquirent presque ensemble, à partir de 1922, deux œuvres qui devaient coexister en bonne entente pendant 43 ans. En 1923, la société immobilière et agricole, propriétaire légale du domaine de la Forêt, fait construire, avec l'appui financier du syndicat des agriculteurs de Vendée, un important bâtiment scolaire qui ouvre ses portes en octobre 1924.
L'école d'agriculture se développe grâce à son directeur-fondateur, le frère Henri Buton. Il y passera 64 ans et s'identifiera avec elle. Pour atteindre tout le monde paysan vendéen, il organise des cours agricoles par correspondance et des journées du blé et de la vigne. Il crée la première station météorologique de France. Plus tard, pendant les deux décennies d'épanouissement de l'école (1940-1960) où les élèves viennent de tout l'ouest de la France, le Frère Buton et son équipe (dont le frère Bécot, œnologue remarquable, et le frère Guibert, cheville ouvrière de tous les travaux d'aménagement) publient des plaquettes dont l'une L'exploitation familiale agricole, chance de la France (1953) est récompensée par le ministère de l'Agriculture.
Frère Henri Buton (1891-2002) fut de ceux qui fondèrent l'école d'agriculture de La Mothe-Achard. Durant plus de quatre décennies, il dispensa ses cours aux futurs agriculteurs et participera au renouvellement des techniques de la profession.
Il rédigea aussi plusieurs livres d'agronomie, importants pour l'enseignement agricole de l'époque.
Mais saviez-vous qu'Henri Buton était né à Maché ? Qu'il était un fils de marchand de bétail ? Il quitta Maché pour poursuivre ses études à Saint-Gabriel, Saint-Laurent-sur-Sèvre, où il décida de devenir frère de Saint-Gabriel.
Parallèlement à son activité d'enseignant, il constitua une remarquable collection de minéraux, fonda la première station météorologique de Vendée au sein de son école, s'adonna avec passion aux recherches d'histoire locale.
Après cette très longue vie de recherches et d'écrits, il mourut à l'âge canonique de 111 ans.
Ce héros de la Commune, compagnon de Louise Michel, méritait d'être sorti de l'oubli, ce qu'a fait Didier Daeninckx avec son talent habituel dans le banquet des affamés.
Sans tergiverser, l'auteur donne la parole à son héros qui s'est toujours dressé contre le mensonge.
« Bohème, mauvais soldat, criminel vulgaire, incendiaire et assassin », l'a qualifié le capitaine Charrière, commissaire du gouvernement auprès du conseil de guerre. Cela a beaucoup choqué notre homme qui ne reconnaît qu'un mot dans cette liste : bohème.
Dès l'âge de 16 ans, il était engagé dans la troupe de Napoléon III au siège de Sébastopol où le choléra faisait plus de victimes que la guerre. Affecté au théâtre Zouave, il découvre sa vraie vocation et il signe pour sept ans ce qui l'emmène en Italie puis en Syrie où un officier découvre que son nom cache un changement de patronyme effectué par son père, juif expulsé de Lisbonne, changeant son prénom, Jacob, pour Auguste.
Conter toutes les aventures vécues par Maxime Lisbonne serait bien trop long. Il faut noter simplement qu'il épouse Élisa Dodin en 1866 et reconnaît leur fils, Félix, qui a déjà 10 ans. Il se lance dans l'organisation de spectacles mais la situation politique de la France est très chaotique. Paris est assiégée le 1er septembre 1870 et Napoléon III hisse le drapeau blanc à Sedan. La République est proclamée. Victor Hugo revient après dix-huit ans d'exil.
Hélas, la famine sévit dans Paris et Maxime Lisbonne ne peut rester indifférent : « Je n'avais qu'un désir en combattant : aider à la conclusion d'une paix honorable et rentrer la tête haute dans la vie civile, consacrer mon existence au théâtre. »
Commence alors une lutte sans merci entre la Commune et les Versaillais dirigés par Adolphe Thiers. « Ferry l'affameur » a fui et notre homme déplore un attentisme qui se révèlera néfaste. Thiers fait tirer sur Paris. C'est la guerre civile. Maxime Lisbonne est un meneur d'hommes, se battant au milieu des cadavres et des ruines.
Pour protéger Henri Bauër, fils naturel d'Alexandre Dumas, il se laisse accuser d'avoir fait brûler la rue Vavin et cela va le poursuivre longtemps. Blessé grièvement, il a la gangrène et demande à ce que soit inscrit, sur sa tombe : « Maxime Lisbonne, Colonel de la Commune, membre du Comité central. »
Le 25 janvier 1873, il embarque, à Toulon, avec 360 forçats de droit commun et 60 déportés de la Commune pour Nouméa et l'île de Nou, matricule 4589, où il retrouve Louise Michel quelques mois plus tard. Il est choqué par ce qui est écrit sur la Commune par George Sand, Flaubert, Théophile Gautier, les Goncourt, Dumas fils.
Les conditions de vie sont très dures mais, en France, Hugo, Zola, Raspail, Jules Guesde, Clémenceau, Naquet… demandent la clémence pour les déportés de la Commune. Enfin, après sept ans, il revient, prend la parole à la gare Montparnasse et retrouve Élisa. Tous les deux, ils reprennent la vie théâtrale, organisant ce fameux Banquet des affamés pour les malheureux du VIIIe arrondissement.
Retiré à La Ferté-Alais, il meurt à 66 ans, peu après Louise Michel et seul, le journal L'Humanité lui rendra vraiment hommage.
Signé Fandol le 30 juillet 2017
La Commune inspire les auteurs de romans noirs. On avait vu Patrick Pécherot avec Une plaie ouverte, sortir un beau texte où se mêlait la vie tragique de la Commune à une méditation sur la modernité et ses tracas [1]. Ensuite, c’était Hervé Le Corre qui après L’homme aux lèvres de saphir, donnait l’excellent Dans l’ombre du brasier, avec une vraie enquête sur un sérial killer [2].
Le propos de Didier Daeninckx qui a fait ses preuves dans le roman noir, n’est pourtant pas d’écrire un roman criminel qui serait situé pendant la Commune. L’idée est de faire revivre un personnage assez peu connu, Maxime Lisbonne, un homme plutôt curieux. D’origine juive portugaise, mais athée, il avait une attirance singulière pour les carrières militaires et pour le théâtre. C’était une forte tête, un insoumis. Pendant la Commune de Paris, il s’illustra dans la bataille, gagnant ses galons de colonel. Mais, blessé et fait prisonnier, s’il échappa à la peine de mort, il fut déporté en Nouvelle Calédonie, avec tout ce que cela signifie, en même temps que bien d’autres, notamment Louise Michel. Théâtreux dans l’âme, à son retour de déportation, il se lança dans le montage d’affaires dans le spectacle, mais aussi dans la restauration. Il avait eu cette idée loufoque d’ouvrier un restaurant, La brasserie des frites révolutionnaires, où on servait des plats qui rappelaient le bagne et la défaite des Communards.
Je le connais mon Jean-François, confiné ou pas, hôte de la rue Cambon*, dans le temple des Comptes, il reste fidèle à ses convictions de jeunesse en venant nous faire une piqure de rappel à propos de la Commune de Paris, une page de notre Histoire méconnue tout à la fois des Parisiens que des Français.
La Commune de Paris, période insurrectionnelle durant laquelle les Parisiens furent maîtres de la capitale, a duré 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871, avant d’être violemment combattue par le gouvernement républicain lors de la Semaine sanglante. Elle est aujourd’hui un mythe fondateur pour les mouvements de gauche.
Les Parisiens doublement humiliés
En juillet 1870 éclate la guerre franco-prussienne. La France enchaîne les désastres militaires avant d’échouer lamentablement à la bataille de Sedan le 1er septembre. L’humiliation atteint son paroxysme lorsque Napoléon III est fait prisonnier par l’ennemi. Sous la poussée populaire, la IIIème République est proclamée le 4 septembre.
Deux semaines plus tard, la capitale est assiégée par les armées prussiennes. Les Parisiens accusent la république bourgeoise et ceux qui l’incarnent, comme le Ministre des Affaires étrangères, Jules Favre, d’être trop conciliants envers la Prusse. Alors que la colère monte chez les ouvriers, le gouvernement en place, à majorité royaliste, choisit de signer un armistice avec le nouvel Empire allemand le 28 janvier 1871. L’Assemblée nationale élue, installée à Bordeaux, se dit prête à accepter le traité de paix imposé par le chancelier Bismarck. Les socialistes parisiens en déplorent les conditions humiliantes : l’Alsace et la Lorraine sont perdues et Paris est déclarée « ville ouverte ».
Un mois plus tard, les vainqueurs défilent sur les Champs-Élysées. Les Parisiens se sentent trahis et humiliés. La situation est explosive. Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif, veut désarmer les Parisiens. Il charge les soldats de l’armée régulière commandée par le général Vinoy de récupérer les canons stockés dans plusieurs quartiers de Paris à Belleville, Ménilmontant et Montmartre. « Thiers, en voulant reprendre les canons de Belleville, a été fin là où il fallait être profond. Il a jeté l’étincelle sur la poudrière. Thiers, c’est l’étourderie préméditée », écrit Victor Hugo dans son journal.
L’insurrection débute à Montmartre
Le 18 mars 1871, sur la butte Montmartre, les habitants de la capitale – hommes, femmes, enfants, vieillards – affluent pour faire barrage. Les officiers ordonnent de faire feu mais les soldats refusent et se rangent du côté des Parisiens. Des barricades sont montées, les généraux Lecomte et Clément-Thomas sont massacrés.
Thiers et l’ensemble des corps constitués fuient alors Paris pour Versailles tandis que le Comité central de la Garde nationale s’installe à l’Hôtel de ville. Sans l’avoir voulu, les révolutionnaires se retrouvent maîtres de la capitale et de ses deux millions d’habitants. Ils organisent des élections le 26 mars. L’extrême gauche obtient la majorité et les élus ouvriers, artisans, journalistes, avocats, médecins ou encore artistes constituent un conseil de 79 membres. Il est appelé « Commune », en souvenir de la Commune qui a renversé le roi Louis XVI en 1792. Symbole de l’insurrection, le drapeau rouge flotte partout dans la ville. Face à la prise de pouvoir de l’extrême-gauche révolutionnaire, patrons et bourgeois quittent la capitale.
La Commune de Paris : une utopie sociale
Les partisans de la Commune de Paris, « communards » ou « fédérés », réquisitionnent les ateliers de production afin que les ouvriers les gèrent eux-mêmes. Les églises deviennent le lieu de clubs de discussion où hommes et femmes peuvent prendre la parole.
L’œuvre sociale de la Commune est audacieuse : elle proclame la séparation de l'Église et de l'État ; l'instruction gratuite, laïque et obligatoire pour les garçons et les filles ; la gratuité de la justice ; l'élection des juges et des hauts fonctionnaires et la suppression de toute distinction entre enfants légitimes et naturels.
La Semaine sanglante achève la Commune
Mais voilà qu’à peine remis de leurs épreuves, les Parisiens subissent un deuxième siège, celui de l'armée gouvernementale cette fois. Sous le commandement du maréchal Mac-Mahon, 130.000 militaires sont aux portes de Paris au mois d’avril. Les Communards essuient défaite sur défaite.
Le 21 mai 1871, les Versaillais entrent dans la capitale. Ils sont en supériorité numérique et font face à quelques dizaines de milliers de fédérés seulement. C'est le début de la « Semaine Sanglante ». En trois jours, la moitié ouest de la capitale est aux mains de l’armée gouvernementale. L’Est résiste plus longtemps mais la défaite semble toutefois inévitable. Paris est à feu et à sang : plusieurs monuments sont en proie à d’importants incendies comme le Palais des Tuileries (qui ne sera jamais reconstruit), le Palais de justice et l’Hôtel de Ville.
Après une ultime bataillele 27 mai 1871 au Père-Lachaise, 147 fédérés sont fusillés sur le mur d’enceinte du cimetière. La dernière barricade tombe le lendemain. Ainsi s’achève la Commune de Paris, insurrection qui aura duré 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871. Fier de sa victoire, Mac-Mahon proclame : « Paris est délivré. L'ordre, le travail et la sécurité vont renaître ».
En août 1871, Adolphe Thiers est élu président de la IIIème République.
Commune de Paris 1871 : le bilan de la tragédie
Le bilan de la Commune de Paris est terrible : 20.000 victimes, 38 000 arrestations et quelques milliers de proscrits et de déportés vers les bagnes de la colonie la plus éloignée de la métropole, la Nouvelle-Calédonie. Ce n’est que dix ans plus tard, en 1880, que viennent les lois d'amnistie et le retour des exilés et des déportés.
La Commune de Paris hante pour toujours les esprits. Pour la gauche, elle est un mythe fondateur, les socialistes la considérant comme la première manifestation révolutionnaire de la classe ouvrière. Elle survit dans les mémoires en chanson : avec l’Internationale, le plus célèbre des chants révolutionnaires dont les paroles ont été écrites par le poète communard Eugène Pottier, ou Le temps des cerises, dont l’auteur, Jean-Baptiste Clément, a combattu lors de la Semaine sanglante.
*Cambon, d’origine protestante, ce négociant en toiles de Montpellier est élu député de l’Hérault à l’Assemblée législative en 1791. Sa connaissance des problèmes financiers et sa fougue républicaine y retiennent l’attention. Il vote la mort de Louis XVI, et fait partie dès avril 1793 du Comité de salut public. Il préside plusieurs fois la Convention
Précédé par sa réputation de financier, il devient en 1793 président du comité des finances. On lui doit la loi sur la confiscation des biens du clergé ; il rédige sur l'administration des finances un rapport remarquable qui contribue puissamment à rétablir l'ordre. Surtout, il s’illustre par la création du Grand livre de la Dette publique (24 août 1793) : la Convention y reconnaît les dettes de l’Ancien Régime – mesure habile, qui veut rallier les rentiers à la Révolution. Après avoir déjà essayé de l'obtenir en 1792, mais arrêté par l'opposition de Robespierre, il obtient par le décret du 2e jour complémentaire an II la suppression du budget des cultes, qui met fin à la Constitution civile du clergé et acte la première séparation de l'Église et de l'État.
Il dénonce en particulier le coût de la dette publique française induit par l'engouement pour les rentes viagères, jugées « ruineuses, impolitiques, immorales »
Ses adversaires créèrent le terme « camboniser » voulant dire « désorganiser les finances » ou « voler »
L'affrontement Cambon-Robespierre le huit thermidor ICI
François Hincker
« Il y a 100 ans, commun Commune/Comme un espoir mis en chantier/Ils se levèrent pour la Commune/En écoutant chanter Potier »
Cet espoir-là a été sauvagement assassiné du 21 au 28 mai, par M. Thiers et ses sbires sous le regard bienveillant des Prussiens, après avoir palpité pendant 72 jours et inventé un autre monde.
Ce souvenir a longtemps été entretenu comme un trésor précieux et vivant par ceux qui espéraient voir l’espoir se lever à nouveau. Et puis il a disparu sous l’amoncellement des échecs et des trahisons.
La Commune revit, 150 ans après sous la plume des historiens, comme un événement historique, un moment unique de l’histoire, mais on est loin de la ferveur de ceux qui voulaient avant tout maintenir cet héritage vivant pour transformer le monde dans lequel ils vivaient.
Les « Communards » ont montré qu’un peuple rassemblé qui se soulève peut prendre le pouvoir, chasser un gouvernement, même dans les pires conditions, car elles étaient terribles.
Ce n’était pas la première fois que cela arrivait, 1848 n’était pas si loin, mais cette fois le peuple a conservé, trop brièvement, le pouvoir entre ses mains. Il ne s’en est pas fait déposséder immédiatement par la classe dominante, par ceux qui pensent, toujours et naturellement, être les mieux placés pour diriger parce qu’ils sont sur terre pour cela.
Les élus du Conseil de la Commune de Paris et les dirigeants du mouvement étaient pour beaucoup d’entre eux des artisans, des ouvriers, des petits commerçants. Ils étaient souvent des militants, socialistes, anarchistes, associationnistes. Ils n’étaient pas forcément français ; Léo Frankel, était hongrois. Les Communards étaient souvent des Communardes, comme Louise Michel.
Ils étaient éduqués, pas par l’école mais par leur formation professionnelle et par leur fréquentation des organisations du mouvement ouvrier.
Ils paieront cher le prix de leur audace, celle d’avoir pensé qu’ils pouvaient se gouverner eux-mêmes, sans un chef unique, un empereur, un roi ou un président, mais par des Commissions exerçant le pouvoir par la délibération. Pourtant en quelques semaines ils posèrent des principes d’organisation du travail, de l’éducation, de la société et les traduiront dans des textes plus nombreux et plus importants que les interminables pensums produits par nos Parlements d’aujourd’hui, que plus aucun citoyens ne peut lire ; ils sont d’ailleurs fait pour cela.
Les classes dominantes veilleront scrupuleusement à ce qu’une pareille usurpation ne se reproduise pas de sitôt.
La Commune c’est la tentative d’un peuple de donner corps à une idée, le socialisme. Elle y est brièvement parvenue.
Elle a aussi montré que face à l’armée d’une classe dominante soudée par la défense de ses intérêts, le peuple ne pouvait pas résister bien longtemps.
Pour assurer la sa survie il aurait fallu une organisation bien supérieure des classes populaires, en France et dans le monde, car la commune ne fut pas qu’un mouvement parisien. Il aurait fallu non seulement une idée du monde souhaité, celui de l’égalité réelle, de la démocratie permettant aux citoyens d’exercer réellement « le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple » pour reprendre la définition de la démocratie donnée par A Lincoln, mais une idée de l’organisation d’un Etat capable de faire vivre et de protéger la société transformée, sans l’étouffer ni la laisser s’étioler.
Cette conception n’existe toujours pas.
Le socialisme ne peut advenir que s’il complète l’analyse du capitalisme faite, brillamment et de façon convaincante, par ses nombreux penseurs, par une analyse de l’Etat, de sa structure, de ce qui fait sa force et sa faiblesse, et de ce que devrait être un Etat socialiste. Les Etats du « socialisme réellement existant » d’Europe et d’ailleurs, aujourd’hui disparus pour beaucoup, n’en furent que les grimaçantes caricatures. Ces bureaucraties tyranniques ne furent pas le produit mécanique de la pensée socialiste ; elles naquirent de la prise du pouvoir par des partis minoritaires dans des pays arriérés, dépourvus de toute conception de ce que pourrait être un Etat socialiste, de sorte qu’ils n’ont pas su faire autre chose que reproduire l’Etat antérieur, en pire.
Il y a donc un vaste travail pour ceux qui pensent que le capitalisme n’est pas éternel, que nous ne sommes pas simplement voués à en déplorer les horreurs, mais que le monde peut changer, que le peuple n’est pas seulement un troupeau de moutons menacé par une catastrophe écologique et réduit à mettre un bulletin de vote dans une urne de temps en temps pour choisir entre des candidats dont aucun n’exprime ni ne représente ce que nous voulons.
Il y a du travail pour ceux qui ne pensent pas qu’une société meilleure sortira de la lutte des femmes contre les hommes, des homosexuels contre les hétérosexuels, des races réinventées pour faire revivre les conflits coloniaux disparus, mais de la lutte des tous les opprimés et tous les exploités contre ceux qui profitent de leur domination.
La Commune de Paris n’est pas une image pieuse devant laquelle nous devons nous agenouiller, elle fut l’expression du mouvement vivant du socialisme qui demande à être prolongé par et pour tous ceux qui souffrent aujourd’hui.
Quand Zola, pendant la Commune, tressait des lauriers à Adolphe Thiers ICI
Comme bien d’autres écrivains français, Zola détestait la Commune, ce « rêve malsain ». Dans une chronique du 27 mars 1871, il dresse un portrait impertinent mais laudateur de Thiers, présenté comme un homme de « bon sens » : « La France, à cette heure, peut avoir confiance en lui. »
Il y a 150 ans jour, pour jour, Emile Zola est à Versailles, dans la salle de l’Opéra Royal où s’est installée l’Assemblée nationale élue en février. Il a 30 ans, c’est un jeune journaliste prometteur, correspondant parlementaire du journal « La Cloche ». Il écoute le chef du pouvoir exécutif Adolphe Thiers discourir à la tribune. Nous sommes au lendemain des élections à la Commune de Paris, qui ont désigné un conseil massivement favorable à la révolution. Pour les Communards, on le sait, Thiers (« Foutriquet ») est un traître qui a accepté d’acheter la paix à la Prusse contre l’Alsace, la Lorraine et 5 milliards de francs.
Le journal « La Cloche », a été fondé trois ans plus tôt par Louis Ulbach pour attaquer Napoléon III. C’est en 1871 un quotidien pamphlétaire parisien. Ulbach a lu « Thérèse Raquin », le premier roman à succès de Zola, il ne l’a pas trop aimé, mais il est impressionné par l’impertinence et la vivacité du jeune homme. Il l’a nommé « correspondant parlementaire » à Bordeaux, où la nouvelle Assemblée nationale a commencé à siéger en février, puis Versailles où elle vient de s’installer.
Les chroniques de Zola dans « La Cloche » ont été redécouvertes dans les années 50 (et publiées par la Librairie Fasquelle). Elles ont surpris ses fans : Zola, cette icône de la gauche républicaine, y apparaît comme très critique vis-à-vis de la Commune. S’il n’est pas mécontent que l’insurrection parisienne ait rendu folle la droite parlementaire, qu’il exècre encore plus, il y voit un « rêve malsain », « grotesque et odieux, ridicule et terrifiant ». Il rejoint dans cette détestation Anatole France, Edmond de Goncourt, Gustave Flaubert, George Sand et bien d’autres.
Voici sa chronique envoyée à La Cloche le 27 mars, et publiée deux jours plus tard.
Quel homme que M. Thiers !
Il parle, il parle, avec une négligence incroyable, se répétant à chaque mot, hasardant des vérités de M. de La Police, n’ayant à son service que deux ou trois arguments : « Soyez sérieux », et encore : « Faites ceci, faites cela, si vous voulez être une grande Assemblée nationale » ; et ce diable d’homme réussit toujours à avoir raison !
Il se fait applaudir par la gauche, il se fait applaudir par la droite, il entraîne par moments la Chambre entière. Quelle est donc sa force à cette commère bavarde qui se perd dans les papotages les plus menus, qui met une idée dans vingt phrases ? Le bon sens, puissance admirable, invincible, à laquelle tout le monde se rend, sans même en avoir une conscience bien nette.
Puis, il faut le dire, M. Thiers, expression moyenne du génie français, ne choque personne. Pour définir exactement son action sur l’Assemblée il faudrait le comparer à M. Louis Blanc. Ce dernier, d’une éloquence émue, artiste dans l’art de bien dire, à la voix claire et souple, ne parvient qu’à souffler l’orage. M. Thiers, au contraire, nasillant, causant comme un bon et rusé bourgeois, se fait écouter et convainc ses adversaires eux-mêmes. C’est qu’il est à la portée de tout le monde, c’est qu’il ne blesse aucune conviction, c’est qu’il n’effarouche pas par des qualités excessives le tempérament moyen d’une Assemblée.
La France, à cette heure, peut avoir confiance en lui. Il est le seul homme capable de parler à toutes les passions pour les calmer et les dominer. Si M. Thiers, par sa modération, par sa nature qui se refuse aux extrêmes, n’arrivait pas à constituer un centre tout-puissant dans la Chambre, ce serait que la France, frappée de démence, emportée par des passions indomptables, croirait l’heure venue de se dévorer et de s’anéantir elle-même.
J’ai de grands espoirs. Il ne me déplaît pas que Paris ait affirmé par une insurrection ses volontés. Cela fera réfléchir M. Thiers et mettra de l’énergie dans sa raison. Et il ne me déplaît pas non plus que Paris insurgé trouve devant lui la calme et froide figure de M. Thiers. Paris ne voudra pas qu’un homme ait plus de bon sens que lui et il ne réclamera plus que des libertés pratiques. Cet homme et cette ville doivent faire un excellent ménage en se complétant l’un par l’autre.
Quant à l’Assemblée, voulez-vous mon opinion bien mûrie, bien pesée ? L’Assemblée est une boîte à musique, détraquée, il est vrai, et jouant faux. Toutes les fois que Paris et M. Thiers auront fait un arrangement, ils mettront la boîte à musique entre eux, et lui feront jouer un air quelconque pour égayer la signature du contrat.
La Mothe-Achard, gravure de Thomas Drake, vers 1850.
La Mothe-Achard en se mariant avec la Chapelle-Achard sans la commune de Saint-Georges-de-Pointindoux, est devenue les Achards qui (c’est émouvant maman était une fille de la Chapelle, papa un gars de Saint-Georges-de-Pointindoux, établis au Bourg-Pailler à l’entrée de La Mothe, ils ont fait de moi un mothais) avec ses 5189 habitants se prend pour une ville. De mon temps la Mothe se résumait à un gros bourg où se nichaient à peine 1200 habitants.
Y’a plus de Mothais mais des Achardais…
La Mothe-Achard reste la capitale des Achards.
Ça fait un bail que je n’ai mis les pieds dans mon patelin natal et j’avoue que sa mue ne me donne guère envie d’y retourner. Je le ferai sans doute, rien que pour constater s’il reste encore des traces, hormis l’église Saint-Jacques, la grande Halles, la gare… de mon passé.
Je n’éprouve aucune nostalgie, ce qui me conduit à évoquer La Mothe-Achard c’est une histoire de boulangerie.
Dans Ouest-France je lis « Quant à l’ancienne boulangerie du 17, avenue Clemenceau, elle sera rachetée par la municipalité. Celle-ci compte réaménager l’espace afin de faciliter le passage vers le parking Buton. Ainsi disparaîtra une des deux boulangeries historiques de La Mothe Achard, celle qu’avait développée la famille Remaud dès 1947, et ses successeurs Jean-François Remaud et François Rochereau »
La famille Remaud fut ma seconde famille, Dominique, Jean-François et Jacques Remaud des frères, je n’oublie pas Geneviève, dites bounette. Madeleine Remaud leur mère était une grande copine de maman, dans la C4 du p’tit Louis le père nous allions souvent à la mer le dimanche. Dominique, devenu pharmacien, et moi, étions du même âge, jusqu’à la fin de nos études supérieures nous avons partagé beaucoup de choses. Les jours de marché, mémé Marie m’achetait une petite brioche ronde à la boulangerie Remaud où nous avions une coche pour le pain. J’allais parfois dans le fournil voir tourner l’énorme pétrisseur circulaire, former les pains qui iraient lever dans le parisien, enfourner les pains avec une grande pelle en bois, les voir ressortir du four croustillant. Les odeurs… un parfum d’enfance.
Tout ça c’est du passé, place à la modernité.
En 2018, Antoine Picherit a pris la succession de François Rochereau, depuis le 3 juillet, avenue Georges-Clemenceau, à La Mothe-Achard. Son objectif : « La continuité des services, indique-t-il. La boulangerie fournira aussi du pain au kiosque automatique et au magasin de La Chapelle-Achard. »
Ce boulanger-pâtissier de 35 ans, issu de la région de Beaupréau, a fait ses premiers pas à l'étranger. Un parcours professionnel unique : « Mes expériences m'ont profondément marqué. J'étais responsable d'une équipe de salariés, puis consultant pour des établissements en Californie, en Turquie, et dernièrement en Arabie Saoudite. » Son arrivée aux Achards correspond à un souhait de rapprochement avec sa compagne et avec le bord de mer.
Depuis le 20 avril. Il a migré du 17, avenue Clemenceau, à quelques centaines de mètres plus loin, sur la même avenue vers le centre bourg des Achards. Elle occupera une surface de plus de 250 m², magasin et locaux techniques compris. Y trônait autrefois la gendarmerie.
Vive la laideur de la vitrine, le fonctionnel prime, c’est un endroit commercialement très bien situé, en plein centre bourg avec un parking assuré. « Ce sont 60 m² qui vont être alloués au magasin, deux grandes baies vitrées vont s’ouvrir sur un hall de vente au décor coloré et lumineux. Vont s’aligner la suite des pains, « avec de nouveaux pains spéciaux et orientés tradition locale », et l’éventail de ses pâtisseries. La partie snack sera sa grande nouveauté, « ce seront des sandwichs, burgers, paninis nourris de salades, que les clients pourront déguster sur place dans une salle adjacente appropriée ».
Cette grande surface sera ouverte toute l’année, « pas de fermeture pour congés et nous ouvrirons 6 jours sur 7 ». L’immeuble en retrait de la rue laisse un espace pour une dizaine de places de stationnement. L’enseigne portera le nom de « La Pétrie, Antoine Picherit artisan boulanger-pâtissier ». Elle sera vissée à la façade qui suivra une charte de couleurs basée sur le blanc et le rouge framboise.
Success-story : il a doublé le chiffre d’affaires depuis son arrivée, et je compte bien faire au moins autant avec cette nouvelle implantation. En 3 ans, il a innové en installant ses 4 distributeurs automatiques qui fonctionnent à plein régime, au Girouard, à Saint Georges de Pointindoux, à La Mothe Achard et à La Chapelle Achard.
C’est New-York !
Paris est à la traîne, nous sommes ringards à côté de la Mothe-Achard, mais où sont les gilets jaunes ?
Mais je ne vais pas chipoter, être mauvais joueur, 11 collaborateurs, 2 nouveaux emplois… C’est la vie, la roue tourne, pas sûr que si je vais faire un tour à la Mothe-Achard après le Covid j’aille acheter mon pain à la Pétrie…
« Le pain constituait l’élément de base de l’alimentation. On n’en perdait pas une bouchée, les restes étaient utilisés pour la soupe », assure le collectionneur. Aux premières loges du lien social, le boulanger était une figure locale.
Les Mothais ont toujours connu deux boulangers, établis en plein bourg, face aux halles et éloignés d’à peine quelques dizaines de mètres. Leur histoire est ancienne. Jean-Claude Chauvet a répertorié leur patronyme depuis les années 30.
Il n’y avait pas de boulanger à La Chapelle-Achard. Mais on a compté jusqu’à trois dépôts de pain dispersé dans des boutiques du bourg. L’approvisionnement de tous les Achardais était assuré grâce à des tournées quotidiennes qui desservaient tous les hameaux ou les fermes isolées. « Même les boulangers des communes environnantes y participaient. » L’exposition montre, à échelle réelle, un de ces livreurs, juché sur son vélo.
En amont, deux professions font vivre le boulanger : le minotier et les agriculteurs. « La minoterie Brianceau a joué un grand rôle localement. Elle a été en activité dès 1914 et jusqu’en 1971. Elle a été démolie en 1992 pour laisser place à l’ancien funérarium, lui-même fermé aujourd’hui », rappelle Jean-Claude Chauvet. Un sac en toile siglé minoterie Brianceau en témoigne.
Plus loin dans le temps encore : les moulins. Le Moulin des Landes, qui date de 1816, est de nos jours le seul encore visible. Les trois autres, ceux de la Cossonière, du Chaigne et du Canard, ont été détruits.
Cependant, les années 30 voient naître une initiative originale, une coopérative avec les agriculteurs, sise rue de la Gare. C’est M. Lancier, président du syndicat agricole départemental, qui en est l’initiateur. Elle sera fermée en 1958. « Contre 80 kg de blé, on recevait 57 kg de pain pesé ou 60 kg de pain non pesé », décrit Jean-Claude Chauvet.
Des objets rares et incongrus
Au centre de l’exposition, trône le comptoir de la boulangère, avec sa balance, son tranchoir « car le pain était vendu au poids » et sa coche. La coche du boulanger est une petite baguette en bois de noisetier, fendue en deux, « les coches que le boulanger effectuait servaient à compter les pains vendus à crédit. À la fin de la semaine, le boulanger demandait son dû à son client en vérifiant ses coches. »
Hommage - Le réalisateur français Bertrand Tavernier, auteur de films comme "Coup de Torchon" et "L.627", est mort ce jeudi 25 mars à l'âge de 79 ans. Artiste engagé et éclectique, avec une ...
Je n’aurai pas l’outrecuidance de rendre un hommage à Bertrand Tavernier mort, jeudi à 79 ans.
C’est un monument du cinéma français qui s'est éteint. Bertrand Tavernier est décédé à Sainte-Maxime, dans le Var, a révélé La Croix. Cette information a ensuite été confirmée par l'Institut Lumière. Le cinéaste était âgé de 79 ans. « Avec son épouse Sarah, ses enfants Nils et Tiffany et ses petits-enfants, l'Institut Lumière et Thierry Frémaux ont la tristesse et la douleur de vous faire part de la disparition, ce jour, de Bertrand Tavernier », a tweeté l'institution dédiée au septième art.
J’ai aimé beaucoup de ses films :
L’Horloger de Saint-Paul son premier long-métrage en 1974Que la fête commence, 1975 Le Juge et l’Assassin, 1976Coup de torchon1981,Un dimanche à la campagne, 1984L.627 sorti en 1992, chronique très documentée sur une petite brigade de policiers spécialisée dans la lutte contre la drogue que le manque de moyens matériels conduit au délabrement moral et social. Et L’Appât1995 portrait de trois jeunes gens piégés par le goût du paraître, prisonniers de l’illusion de l’argent facile, et que leur inculture et un manque de repères conduisent à commettre deux crimes sordides.
Mort de Bertrand Tavernier : ses dix films les plus marquants ICI
Au fil de ses 34 longs-métrages, seuls ou en collaboration, le cinéaste avait abordé plusieurs genres, signé de grands succès populaires et mis en scène des pépites, coups de cœur critiques ou publics. Sélection.
Par Renaud Baronian
Le 25 mars 2021
«L'Horloger de Saint-Paul» (1974)
Lyonnais de naissance et attaché à sa ville, le réalisateur y situe ce qui sera son premier succès public, ainsi que sa première d'une longue collaboration avec Philippe Noiret. Ce drame puissant, adapté de Georges Simenon, conte comment un homme qui élève seul son fils découvre à quel point il ne le connaît pas lorsqu'il apprend qu'il a commis un meurtre, avant de tenter de se rapprocher de lui. Bouleversant.
«Que la Fête commence…» (1975)
Changement radical de registre l'année suivante : Tavernier surprend toute la France avec cette fresque historique qui décrit les débauches insensées dans lesquelles se vautre, au XVIIIe siècle, le duc d'Orléans (Noiret à nouveau) à coups de parties fines, ce qui va provoquer des conspirations contre lui. Un film décoiffant, chaud, fascinant, récompensé de deux Césars.
«Coup de torchon» (1981)
Féru de romans policiers américains, le cinéaste adapte l'un de ses auteurs favoris, Jim Thompson. Transposant l'action dans l'Afrique coloniale des années 1930, il suit ici un flic (Noiret toujours, face à Isabelle Huppert et Guy Marchand) méprisé par tous, qui va subitement assassiner tous les gêneurs avec un cynisme effroyable. Son plus grand succès en salles, avec 2,2 millions d'entrées.
«Un dimanche à la campagne» (1984)
En 1912, un vieux peintre connu mais sans génie va remettre sa vie et son œuvre en question à l'occasion de la visite dominicale de ses enfants et petits-enfants. Très touchant, ce succès populaire de Tavernier offre des rôles en or à Sabine Azéma, Louis Ducreux et Michel Aumont, et un nouveau César au réalisateur.
«La Vie et rien d'autre» (1989)
Après la Première Guerre mondiale, un officier a pour mission de recenser les soldats disparus au front. Il va croiser deux femmes qui recherchent leur compagnon, puis découvrir qu'il s'agit du même homme. Très émouvant et remarquablement interprété par Philippe Noiret, Sabine Azéma et Pascale Vignal, le film a séduit 1,5 million de spectateurs.
«L.627» (1992)
Retour au polar, mais dans le genre coup de poing : le quotidien d'un groupe de policiers de la brigade des stupéfiants, où la personnalité de chaque membre va se révéler au fil des interventions. Un film très fort tant Tavernier, qui avait souhaité une mise en scène réaliste, y est admirablement parvenu.
«L'Appât» (1995)
Thriller choc, cette adaptation d'un fait divers qui avait défrayé la chronique dans les années 1980 suit une jeune fille qui sert d'appât auprès d'hommes mûrs, avant que ses compagnons ne s'introduisent chez eux afin de les cambrioler, ou pire. La froideur de la jeune femme est remarquablement incarnée par Marie Gillain, superbement dirigée par le cinéaste.
Martin Scorsese et Bertrand Tavernier sur le tournage d’Autour de minuit (1986).Étienne George
L’hommage de Scorsese à Tavernier : « Bertrand était tellement passionné qu’il pouvait vous mettre K.-O. » ICI
Martin Scorsese
Publié le 26/03/21
Le réalisateur italo-américain avait rencontré Bertrand Tavernier dans les années 1970. Il a même joué pour lui dans “Autour de minuit”. Grand admirateur de sa culture cinématographique, il rend hommage, dans un texte adressé à “Télérama”, à son ami disparu jeudi.
La première fois que j’ai rencontré Bertrand Tavernier, c’était au début des années 1970. Il était alors accompagné de son ami et ancien collaborateur Pierre Rissient. Ils avaient vu Mean Streets et le défendaient avec vigueur publiquement. Un soutien qui signifiait beaucoup de choses à mes yeux.
J’ai très vite compris que Bertrand connaissait de fond en comble l’histoire du cinéma. Plus encore, il était un passionné du cinéma : passionné par ce qu’il aimait, passionné par ce qu’il détestait, passionné par ses nouvelles découvertes, passionné par les figures injustement oubliées dans l’histoire du cinéma – Bertrand a été celui qui nous a permis de redécouvrir le réalisateur Michael Powell –, passionné par les films qu’il a lui-même réalisés.
Bertrand était un cinéaste singulier, à nul autre comparable. J’ai particulièrement aimé son film de 1984, Un dimanche à la campagne. Ce film a été conçu avec tant de subtilité que j’ai l’impression qu’il est sorti tout droit du monde des impressionnistes. J’ai également adoré ses films historiques, comme Que la fête commence… et Capitaine Conan, et ses adaptations de Simenon (L’Horloger de Saint-Paul, son premier film) et de Jim Thompson (Coup de torchon, adapté de 1275 âmes).
En 1983, je déjeunais avec Bertrand et Irwin Winkler quand ils ont décidé, tous les deux, de faire le magnifique Autour de minuit. C’est pour moi un merveilleux souvenir d’avoir fait une petite apparition dans ce film, dans le rôle de l’agent de Dexter Gordon.
Bertrand connaissait intimement tous les aspects du cinéma français. C’est une chance incroyable pour nous tous que Bertrand ait partagé son savoir et sa passion dans son documentaire Voyage à travers le cinéma français, une œuvre d’une grande beauté.
Il connaissait tout aussi intimement le cinéma américain. Bertrand et Jean-Pierre Coursodon ont coécrit, et régulièrement mis à jour, un dictionnaire exhaustif consacré aux réalisateurs américains (50 ans de cinéma américain). Cet ouvrage majeur mériterait d’être traduit en anglais.
Je veux enfin partager une dernière image à propos de Bertrand. Une image bien connue par tous ses amis et par tous ses proches. Bertrand était tellement passionné qu’il pouvait littéralement vous mettre K.-O. Il restait assis, pendant des heures et des heures, argumentant pour ou contre un film, un cinéaste, un musicien, un livre ou une décision politique. Au bout d’un moment, terrassé, vous vous demandiez simplement : mais d’où lui vient toute cette énergie ?
Aujourd’hui, il m’est très difficile de me dire que je n’aurai plus jamais la chance de recevoir toute cette incroyable énergie. Que je n’aurai plus jamais la chance de rencontrer un homme aussi extraordinaire, un homme tellement irremplaçable. »
Bertrand Tavernier, au Festival de Saint-Sébastien (Espagne), en 2013.RAFA RIVAS / AFP
Mort de Bertrand Tavernier, inlassable cinéaste et amoureux vorace du septième art ICI
Au fil de ses indignations, le réalisateur s’est promené d’un genre à l’autre, écrivant plusieurs ouvrages de référence sur le cinéma. Il est mort, jeudi à 79 ans.
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