Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
Si vous souhaitez recevoir mes chroniques chaque matin abonnez-vous à la newsletter , colonne de droite (c'est gratuit ) surtout ne pas décocher chroniques (sinon vous ne recevrez rien) ou placez www.berthomeau.comdans vos favoris .
Merci pour votre fidélité et n'hésitez pas à faire des commentaires.
Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Clotilde, dites Cloclo, onze ans et demi à peine, élevée par son géniteur, Jean-Pierre dit papinou, sa mère Véronique, dites Véro, est officiellement partie en Inde se ressourcer, passe souvent ses vacances dans une gare désaffectée, avec son artiste-peintre de père qui l’a achetée.
Dans L’Art me ment, de Jean-Bernard Pouy, elle narre sa vie avec son papinou :
…Et puis, demain, on part à la gare… Je vais revoir mes poules… Je suis la reine des Poules…
Papinou, il y a cinq ans, a acheté une gare, oui, une gare, je déconne pas, sur une petite ligne, genre quatre passagers dans un foutu train qui passe trois fois par jour, en Bretagne, une gare désaffectée, Coat-Plougonnec, elle s’appelle, tu parles d’un nom à la noix, gare de l’Ouest, ça, ça en jetterait, une baraque que papinou a aménagée dans le plus pur style ringard avec des meubles atroces qu’il a achetés, cinq euros chacun, à la Ressourcerie du coin, mais avec un bon chauffage et une grosse cheminée, parce que, dans le coin, ça flotte comme une vache qui pisse, des vaches, on n’en a pas, mais on a des poules, dix, trois noires, deux blanches et cinq rousses, les meilleures pour les œufs, plus un coq, un beau, un comaque, que papinou appelle Balladur, je ne sais pas pourquoi, et que moi je nomme Maman, c’est le voisin qui s’en occupe quand on est pas là, du coup je passe toute la journée avec Maman et ses poules, j’adore, elles sont plus intéressantes et marrantes que mes copines de classe, de vraies vaches, d’ailleurs elles adorent voir passer le petit train, ce qui n’est pas rien.
… dans ma petite gare, maintenant, il y a l’essentiel, je l’adore…C’est comme une toile d’un peintre naïf. Je l’ai achetée pour une bouchée de pain de deux. Pas plus chère qu’une galette-saucisse. Elle ne sert plus. Les trains ne s’y arrêtent jamais, désormais, dans les parages, trois fermes, un dépôt de pain et un bar-tabac, c’est bagnole et compagnie, les quais sont envahis par une herbe qui, heureusement, ne se fume pas. Mais les trains passent toujours, en grondant. Une petite ligne, une des seules en France gérées par la CFTA ? Sous licence SNCF, une ligne qui résiste…
Qu'est-ce que c'est la CFTA ?
La Société générale de chemins de fer et de transports automobiles (CFTA) est une filiale de Transdev qui fait partie de la Caisse des dépôts et consignations et de Véolia. C'est un héritage du Réseau Breton, créé dans les années 1890 pour desservir tout le centre-Bretagne. Quand la SNCF a été créée en 1938, le Réseau n'a pas été absorbé et nous sommes restés indépendants. La suite ICI
En revanche Coat-Plougonnec est une invention de l’auteur.
L’Art me ment, de Jean-Bernard Pouy est la première partie de La Mère Noire co-écrit avec Marc Villard, auteur de la seconde partie Véro. Insolite
La gare d'Aubusson est à vendre 79.800 euros sur Le Bon Coin ICI
Ancienne gare datant de 1870. Sur 200 m 2 habitables, elle comprend 6 chambres et 2 salles de bains, avec un grand garage, une cour et un jardin, sur 1 060 m 2 de terrain avec vues. Éléments d’origine (salle d’attente, téléphone, guichets, horloge, sonnerie, pesée de bagages). Située dans le village de Gabian, proche des commerces, à 10 minutes de Pézenas, 20 minutes de Béziers (aéroport) et 25 minutes des plages.385 000 €
Je lance donc un appel à mes lecteurs du Grand-Sud : l’arc méditerranéen : pourriez-vous repérer des gares désaffectées dans votre environnement et me rencarder.
La viande, rouge, blanche, rosée, est sur la sellette des Verts.
Dans le même temps, le Salon de l’agriculture, créé en 1964,sous l'impulsion d'Edgar Pisani, ministre de l'Agriculture dans les gouvernements de Michel Debré (1961-62) et Georges Pompidou (1962-1966) ses vaches, ses cochons, ses couvées et autres animaux à poils et à plumes… qui font l’émerveillement des enfants des villes, n’ouvrira pas les portes de sa 58e édition.
L’expression galvaudée : la plus grande ferme de France, n’est qu’une image d’Épinal loin de la réalité, une vitrine où l’on expose la face bucolique du terroir, un foirail post-moderne pour urbains désenchantés, le dernier salon où les politiques se pavanent pour soigner leur image de présidentiables.
Paradoxe : ces animaux domestiqués offerts aux regards émerveillés de nos bambins ne sont élevés que pour être tués, découpés, transformés, pour être mangés.
Les mêmes, lorsqu’ils sont gamersvont s’exclamer :
« C’est une tuerie ! »
Au fait, d’où vient-elle cette tuerie-là ?
« Rappelez-vous : autrefois, on disait «c’est trop fort», puis on en vint à s’exclamer «’tain ça déchire», avant de gueuler «ça tue !»
De là vient l’expression «un truc de la mort qui tue», qui exprime joyeusement que… c’est vraiment épatant. La tuerie désigne le massacre que l’on commet sur les avatars numériques et celui qui explose le cholestérol ; mais aussi le plaisir que l’on prend à (se) faire du mal. Le mal qui fait du bien, en somme. »
Ainsi s’exprimait Didier Pourquery dans une chronique de Libé écrite le 20 DÉCEMBRE 2008, soit une éternité
« Cette soirée au Lapin Blanc, ce ragù de Jancou, ce rosé des Riceys d’Olivier Horiot : « Une vrai tuerie ! » ICI
Pour ne rien vous cacher je ne l’aime pas cette expression car elle évoque pour une image d’enfance : celle des tueries particulières de mon enfance évoqué dans cette chronique du 12 novembre 2013 « Je me souviens des « tueries particulières » celle de la Mothe-Achard tout particulièrement. » ICI
« Le terme de « tuerie » ou « tuerie particulière » fut d’abord utilisé pour désigner le lieu où chaque boucher abattait ses propres animaux : dans la cour ou la remise attenante à sa boucherie, parfois même directement sur le trottoir, devant la boutique. Le mot abattoir est apparu dans le langage professionnel et administratif lorsque des locaux spécialisés ont été imposés dans les grandes villes, et d'abord à Paris, pour y mettre à mort les animaux de boucherie. »
Les chasseurs-cueilleurs sont apparues pendant le Paléolithique ; l'Homme était un chasseur-cueilleur en Europe jusqu'à il y a 7.500 ans environ, au Néolithique, période au cours de laquelle l'agriculture s'est développée. Pendant 2.000 ans environ, chasseurs-cueilleurs et agriculteurs ont cohabité en Europe, puis les premiers ont disparu.
Quand l'homme en a-t-il eu assez de courir après sa nourriture ?
Pendant des millions d'années, les hommes s'en sont remis à la providence et à la générosité de la nature. Partout où ils le peuvent, ils collectent des dizaines de variétés de plantes comestibles et chassent les animaux sauvages qui les entourent. Puis, lors des beaux jours, après la dernière glaciation, il y a plus de 11.000 ans de cela, ils décident de construire des villages plus solides. Ils utilisent le mortier, la boue séchée et les roches pour bâtir leurs maisons. Ils se sédentarisent. Alors commence la lente révolution néolithique, fondement de notre civilisation.
Les plus anciens témoignages archéologiques de la première grande révolution de l'humanité se situent sur les contreforts des Monts Taurus en Anatolie, au sud de la Turquie actuelle.
Après le dernier pic glaciaire, très vif, les régions du Proche et du Moyen-Orient bénéficient d'un climat tempéré chaud et humide. Tout autour du désert de Syrie s'étend une région qui forme un arc qui va de l'Egypte au sud, remonte vers la Turquie, le long des rives orientales de la Méditerranée, puis continue vers l'est et le sud jusqu'à la plaine de Mésopotamie traversée par le Tigre et l'Euphrate. C'est le fabuleux Croissant fertile.
[…]
Les premiers animaux domestiqués
Quelques millénaires plus tard, les habitants de ce même site continuent de chasser les gazelles de Perse. Mais cette fois, l'ordinaire s'installe pour la consommation des plantes. L'alimentation végétale est dominée par deux sortes de blé et d'orge, du seigle, des lentilles et des pois chiches. Les femmes et les hommes continuent de moudre. Puis, vers 7.500 av. J.C., deux nouveaux venus sont invités à l'économie de substance : le mouton et la chèvre. Ce sont les premiers animaux domestiqués.
En fait, le premier animal domestiqué est le loup. Le plus ancien témoignage provient de la tombe d'une vieille femme, trouvée à Aïn Mallaha, en Israël, et datée de 10.000 av. J.C. C'est le squelette d'un louveteau ou d'un chiot âgé de 3 à 5 mois, enseveli avec sa compagne. Pour les archéologues, il est difficile de préciser le passage d'un animal sauvage à un animal domestique. En ces périodes entre chien et loup, on peut affirmer qu'un animal est domestiqué lorsque, par exemple, les jeunes sont tués pour leur viande ainsi que les mâles vers l'âge de deux ans, alors que les femelles ne sont mangées qu'à un âge avancé. C'est le cas aussi lorsque des modifications importantes affectent la morphologie, comme la transformation des cornes en forme de cimeterre des chèvres sauvages en cornes torsadées des chèvres domestiquées.
Ces animaux domestiqués furent en ces temps-là sacrifiés sous les châtaigniers par ceux mêmes qui les avaient élevés… ou dans des petites tueries particulières par les bouchers.
Et puis, ceux des villes venus de la campagne voulurent aussi manger des viandes mortes, alors sur les foires et les marchands les animaux furent achetés aux éleveurs pour être transportés sur pieds jusque dans les villes aux portes desquelles ils furent sacrifiés.
Sacrifiés dans des abattoirs, ceux de La Villette à Paris, ceux de Chicago aux États-Unis…
Et puis, la chaîne du froid aidant, les abattoirs ont migré au plus près des animaux, eux-mêmes concentrés dans des élevages hors-sol, premier maillon de la chaîne industrielle. Ces abattoirs, eux aussi ce sont concentrés entre les mains de groupes industriels.
Et puis, face au gigantisme, ces usines à tuer, en dépit de ce dit la loi sur l’abattage des animaux, la France des 265 abattoirs de boucherie (bovins, ovins, caprins, porcins, équins) et 699 abattoirs de volailles et lagomorphes (lapins lièvres…). Tous sont soumis à la loi et doivent respecter des règles spécifiques. ICI, certains éleveurs veulent en revenir à l’abattage à la ferme.
Siegrief Giedon dans son livre La Mécanisation au pouvoir, Mechanization takes command, ICI1948, écrit :
« Les grandes plaines à l’ouest du Mississippi, où un homme à cheval domine d’immenses étendues d’herbage et où les troupeaux grandissent presque tout seuls, appellent implicitement l’abattage à la chaîne. Au contraire avec la petite ferme, où chaque vache porte un nom et reçoit des soins individuels au moment du vêlage, des méthodes artisanales s’imposent. »
Objection votre honneur, rêve de bobo, tout ça c’est pour nourrir au meilleur prix le grand nombre !
En êtes-vous aussi sûr, cette viande, surtout la rouge, n’est-elle pas le sous-produit de vaches laitière réformées puis moulinées pour faire des steaks hachés ? Et tous ces plats cuisinés avec des bouts de poulet venus d’ailleurs ! Ne parlons surtout pas de nos pauvres cochons…
Tout ça pour vous dire que :
Je mange de la viande, des viandes… et que je souhaite que les animaux sacrifiés le soient au plus près de ceux qui les ont élevé. Au Bourg-Pailler, c’est la mémé Marie qui tuaient les poulets, les lapins, on tuait une fois l’an le cochon, nous mangions peu de viande rouge, même si ma chère mère, pour que je pousse me cuisinait du foie de veau et des steaks de poulain.
Dans ma carrière j’ai visité des abattoirs de porc : Fleury&Michon à Pouzauges, ma thèse de doctorat de droit sur le cochon ; j’ai visité des abattoirs de bovins : la SOCOPA, de volailles : Doux, Tilly, Bourgoin… donc je sais.
À l’abattoir, le récit de Stéphane Geffroy, qui travaillait depuis 25 ans à l’abattoir de Liffré, petit bourg de 4 000 habitants près de Rennes. Son établissement de 200 personnes faisait partie d’un groupe industriel qui possède également une unité de 1 000 personnes à Vitré et une autre, de 400 employés, à Trémorel. Geffroy ne précisait pas dans son livre l’identité de ce groupe. Il s’agit de SVA Jean Rozé du groupe Intermarché (Liffré. L’ancien abattoir SVA bientôt démoliICI
Sur un ton et simple et direct, ouvert et presque naïf, le narrateur révèle la monstruosité d’une vie passée dans un univers éloigné de l’image d’Épinal qu’on peut avoir de la Bretagne. Stéphane Geffroy est affecté à la tuerie, l’un des trois grands ateliers dans un abattoir (avec la triperie et le désossage), où « la bête entre vivante d’un côté, et elle en ressort sous forme de deux demi-carcasses prêtes à être découpées de l’autre ».
La tuerie est sans doute le plus difficile des ateliers, à cause du bruit, de la cadence rapide du travail et des températures extrêmes en hiver et l’été. Pour ne pas parler des odeurs, celles des peaux fraîchement arrachées, et celles des graisses qu’on coupe. Et enfin, le sang qui gicle tout au long de la chaîne, qui continue à éclabousser malgré la tentative d’en recueillir autant que possible au début du processus.
Les ouvriers rentrent dans un « corps-à-corps avec la bête dépecée », utilisant des couteaux pour la majeure partie du travail, employant de temps à autre des scies électriques ou des pinces pneumatiques. Stéphane Geffroy décrit un « travail de combattant », auquel il applique tout son corps pendant deux ou trois heures d’affilée, les poignets, les bras, le dos, les épaules et les genoux, restant toujours debout.
À la tuerie, comme à la triperie ou au désossage, il n’y a aucune ouverture sur l’extérieur. De plus, Geffroy et ses collègues opèrent dans un espace très réduit, la chaîne nécessitant un rapprochement des opérations. À chaque poste, on a une minute quinze pour effectuer le boulot, après quoi une sonnette indique que la chaîne va avancer. Geffroy compare ces conditions à un vieux film « du genre Charlot ». En effet, on y trouve quelque chose d’anachronique, comme si l’abattoir de Liffré sortait directement du XIXe siècle, du Chicago décrit par Jacques Damade.
Et pourtant…
LES ABATTOIRS AU CINÉMA : LA MORT ET LA DÉLICATESSE ICI
09.12.15 – par Camille Brunel
Dans ma tête un rond-point, de Hassen Ferhani (2015) – 100’
La Parka, de Gabriel Serra Arguello (2013) – 29’
Le Sang des Bêtes, de Georges Franju (1949) – 21’
White God, de Kornel Mundruczo (2014) – 119’
Hellboy 2, de Guillermo del Toro (2008) – 120’
Massacre à la tronçonneuse, de Tobe Hooper (1974) – 84’
Au Festival de Turin, qui s’est achevé le 28 novembre dernier, le grand prix du documentaire fut remis à Dans ma tête un rond point, d’Hassen Ferhani – déjà lauréat du grand prix de la compétition française du dernier FID de Marseille. Cette co-production franco-algérienne dresse le portrait d’un groupe de jeunes employés dans un abattoir d’Alger. Ainsi le jury turinois choisit-il de le récompenser « pour la précision, la méticulosité et la pertinence de ses choix, qui transforment un lieu de dur labeur et de mort en une série de tableaux vivants pleins de délicatesse, d’ironie et de chaleur humaine. » Transformer la mort en délicatesse : sacrée prouesse, en effet. Du point de vue de l’animal, qui nous intéresse, la chose n’a cependant rien que de très habituel, voire d’un peu lassant.
La transformation de la violence des abattoirs en douceur commerciale est au fondement de la publicité qui, depuis des années, vend saucissons, entrefilets et boulettes comme autant de mignardises. Au cinéma en revanche, l’abattoir est le lieu où la vue se brouille. Qu’est-ce qu’on regarde au juste ? Souvent les images y sont les plus obscènes possibles – agonies, entrailles, flaques de sang. Y apporter la caméra n’offre dès lors que deux alternatives : se prêter à un exercice d’hyper-révélation, montrant ce que l’œil ne veut pas voir, ou d’hyper-mystification, métamorphosant le massacre à la chaîne en « chaleur humaine ».
Upton Sinclair a modifié une partie du fonctionnement de la société grâce à un seul roman. C’est exceptionnel. Pourtant, il en gardera un regret éternel.
Souvenir du Bureau du cabinet régenté par un dragon à chignon, jugulaire-jugulaire, apportant les parapheurs soumis à la signature du Ministre avec sur le dessus de la pile : les lois&décrets.
Ça se dénomme le circuit des signatures.
Pour les décrets le pilote c’est le 1er Ministre.
Le co-pilote est le Ministre dont les services ont rédigé le décret : ici le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, son rapport est annexé au projet de décret.
Vient ensuite la litanie des visas : dans le cas présent 6, le dernier le plus savoureux : vu l’urgence.
Puis viennent les articles : 4 pour ce décret, mais l’article 2 qui déroule la liste des commerces essentiels, nos librairies sont baptisées commerce de détail de livres.
Enfin les signataires : le 1ier Ministre, le ministre des solidarités et de la santé, le ministre de l’intérieur, le ministre des outre-mer… Ces deux derniers sont là pour l’application territoriale du décret.
Le texte file ensuite au JO pour publication.
Là c’est un décret court avec peu de signataires mais en règle générale c’est du lourd qui doit être lesté d’une chiée de signatures. Ce n’est donc pas des TGV mais plutôt des trains de marchandises omnibus.
J’espère qu’à l’ère du numérique tout ça pourrait s’accélérer grâce à des clics.
Pour notre Roselyne, qui rongeait son frein rue de Valois « cela n’a jamais fait aucun doute » et elle se félicite, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, de cette avancée capitale, genre guerre éclair en taxis de la Marne.
Depuis le 1er janvier 2016, l'imprimerie parisienne n'imprime plus son titre emblématique, le Journal officiel - Lois et décrets de la République française, qui est désormais 100 % numérique. ICI
Pour expliquer ce cheminement de la maison, Bénédicte Hardy est remontée jusqu’aux sources de sa famille « d’aventuriers », « précurseurs de l’export » : depuis Anthony Hardy, fondateur de la maison en 1863 et de son emblème, le coq, jusqu’à Jacques, son père, « précurseur du luxe, à une époque où le cognac Louis XIII de Rémy-Martin représentait justement le summum du luxe ». Si Bénédicte Hardy n’était pas destinée au cognac (« mon père m’a demandé de mettre mes études de droit et de sciences politiques en parenthèses pendant un an » avoue-t-elle), elle s’est prise au jeu. Celui de la création des carafes notamment, qui va de pair avec un « esprit haute couture », comme le revendique la marque.
Hardy fit partie du groupe Henri Mounier, marque Prince Hubert de Polignac, c’est le bras armé de la coopérative Unicoop, 12 salariés, qui gère les 200 viticulteurs adhérents, l’élevage et le stockage des eaux-de-vie (pendant 4 ans), il est chargé de l’élaboration des cognacs et de leur commercialisation. Hardy cognac, 6 salariés, est une marque du groupe depuis le rachat de cette entreprise familiale par la coopérative.
Lors de ma mission en terres de Cognac, Francis Hardy, était encore maire de Cognac (4 mandats de 1979 à 2001), il était venu en politique en 1968 par fidélité au général de Gaulle.
Une institution :
député de la 2° circonscription de la Charente le 11 mars 1973, sera réélu le 12 mars 1978 ; battu en 1981, il sera réélu le 16 mars 1986.
conseiller général de l'ancien canton de Cognac de 1970 à 1973, puis de Cognac-Sud de 1973 à 1976 et de Cognac-Nord de 1985 à 1992.
conseiller régional de Poitou-Charentes et président de la région de 1978 à 1980.
Cognac, ma vie, ma ville par Francis Hardy ancien député-maire de Cognac (résumé de la communication)
Né en 1923 à Cognac, Francis Hardy a été un acteur majeur de la vie politique charentaise. Dans un livre publié aux éditions Le Croît Vif, il raconte pour la première fois son parcours personnel : sa jeunesse et sa passion pour le sport (rugby surtout mais aussi l’escrime et le vélo), pour le scoutisme aussi, sa vie de jeune père de famille et ses activités dans le négoce familial de cognac, sa volonté de participer aux évènements de son temps et ses engagements en politique qui l’ont conduit à être pendant 22 ans maire de Cognac, 12 ans au Conseil Général de la Charente, 10 ans à l’Assemblée Nationale et 17 ans au Conseil Régional de Poitou-Charentes.
C’est ainsi qu’il a rencontré diverses personnalités ; citons entre autres Félix Gaillard, Georges Chavanes, Pierre-Rémy Houssin, François Mitterrand, Jacques Chirac ou encore la reine-mère d’Angleterre ! Il s’est ainsi livré sans complaisance ni faiblesse à un inventaire de ses années politiques en revenant sur les grands projets qu’il a suscités dans sa ville. Au total un homme ayant réussi à identifier sa vie à sa ville.
En filigrane de son livre et de son exposé, c’est aussi l’histoire de Cognac et plus largement du pays charentais pour ces cinquante dernières années. « Ce fut long et ça s’est fait par petits brins, a-t-il dit dans une interview à la Charente Libre (21 mai 2010).J’avais peur de parler de moi. Quand on écrit sur soi, soit c’est de la fausse modestie et on fait du clown, soit on se vante. Redoutant l’un comme l’autre, il a su pourtant évité les écueils. L’ancien élu aurait pu publier un pavé. Il s’est contenté d’un ouvrage de moins de 200 pages. « Quand l’écriture est presqu’une souffrance, qu’on n’est pas Victor Hugo et qu’on est un peu paresseux, ça suffit. »
« Sans la guerre, il n’y aurait pas eu d’engagement politique. Le reste aussi est venu par hasard. On ne dirige pas toujours sa vie » La suite ICI
Distillé à l’époque de Louis XVI par la propriété Yvon, près de Cognac, en grande champagne (la zone de l’AOC qui produit les eaux-de-vie les plus fines), ce cognac faisait partie de la collection de Jacques Hardy, décédé en 2006 après avoir dirigé la maison Hardy, en Charente, pendant près de 50 ans. « Il faisait partie de la dot de mon arrière-arrière-grand-oncle James Hardy lors de son mariage avec une fille de la maison Yvon de Merpins » explique Bénédicte Hardy, actuelle ambassadrice de la maison fondée en 1863.
Le flacon datant de 1777, soit 12 ans avant la Révolution française, a été adjugée pour 40.500 livres, soit environ 47.000 euros. De quoi en faire l’une des bouteilles de cognac les plus chères au monde. Le cognac avait été distillé à l’époque de Louis XVI par la propriété Yvon de Merpins, près de Cognac, en Grande Champagne.
Ce flacon d'« histoire liquide » a été conservé en fûts de chêne pendant plus de 100 ans puis transféré en dame-jeanne avant d’être embouteillé en 1936.
À l’occasion de cette enchère, 5 autres bouteilles appartenant à la même collection ont aussi été vendues. Datées de 1802, 1812, 1856, 1906 et 1914. Le prix de vente total de ces cinq pièces est de 49.600 livres (environ 56.600 euros).
Le prix de la bouteille de cognac la plus chère de l’histoire appartient toujours à un Gautier 1762, vendue pour 132.000 euros en 2020 à Londres.
Un détail pour les journalistes de Capital : avant d’être du Cognac le fruit de la distillation est une eau-de-vie et non un alcool…
Le 13 mars prochain, le rappeur Jay-Z mettra en vente aux enchères une bouteille de Cognac de la marque D'Ussé, estimée entre 25.000 et 75.000 dollars. Les bénéfices de la vente seront reversés à une association caritative.
Le 13 mars prochain, le rappeur Jay-Z vendra aux enchères une bouteille de Cognac pour le moins particulière. La carafe en cristal, taillée en forme de diamant et rehaussée par une feuille d'or de 24 carats, est estimée entre 25 000 et 75 000 dollars (environ 20 700 et 62 100 euros) selon SudOuest. Il s'agit d'un Cognac "anniversaire" de la marque D'Ussé, distillé en Grande-Champagne en 1969, qui a le même âge que son propriétaire né le 4 décembre de la même année.
En plus de la musique, Jay-Z est également influent dans le monde de la mode mais aussi dans le domaine des spiritueux. Il possède notamment un champagne (Champagne Armand de Brignac, en partenariat avec la maison Cartier) et est associé à Otard (groupe Bacardi) avec qui il a créé la marque de Cognac D'Ussé il y a environ dix ans. Une marque qui a su s'imposer dans le Top 5 de la catégorie.
En 2019, la maison Otard offrait au rappeur à l'occasion de son anniversaire une série limitée de 50 carafes du nectar de grand luxe. C'est la carafe N°1 de cette série qui sera mise en vente le samedi 13 mars chez Sotheby's à New-York. Les bénéfices de la vente seront reversés à la Fondation Shawn Carter. Créé par Jay-Z (de son vrai nom Shawn Carter), et sa mère Gloria Carter, l'association caritative vient en aide aux jeunes en difficultés.
Depuis la disparition des vespasiennes, des dames-pipi, l’érection des sanisettes ne suffit à étancher nos vessies. Faire pipi à Paris c'est la galère.
À ce propos dès le 21 mai 2007 j’écrivais une Lettre au maire de mon village (en ce temps-là Bertrand Delanoë)
Monsieur le Maire de Paris,
Mes amis du Gers ont coutume de dire de leur colombard sec et nerveux : « sitôt bu, sitôt pissé...» Chez nous, dans notre charmant village, nous n'avons pas les mêmes aises qu'à Condom, car ici nul bout de champs, ni chaintre, ou autre lieu de plein air où l'on peut en toute tranquillité, sans nuire à l'environnement, soulager sa vessie en toute sérénité. Même nos compagnes, à la campagne, à l'abri d'un fourré, peuvent elles aussi prendre cette liberté.
Dois-je, avant de me soulager, m'envoyer un caoua dans un bar pour pouvoir accéder à la résolution de ce besoin pressant ?
Cercle infernal, car le petit noir ainsi ingurgité me poussera quelques kilomètres plus avant dans un autre établissement.
Cécile Briand, auteure, artiste, maman et bien plus encore, s’est penchée sur la question en nous dotant d’un «Où faire pipi à Paris?» de Cécile Briand. Éditions Le Tripode. 200 pages. 9€.
Dans ce guide aussi pratique que poétique, vous trouverez les petits coins de 38 bibliothèques, 38 espaces verts, 24 centre d'animation, 22 sanisettes, 20 mairies, 19 lieux d'exposition, 13 centres hospitaliers, 12 inclassables, 11 lieux culturels polyvalents, 9 centres culturels étrangers, 8 lieux de commerce, 8 centres médicaux, 7 cimetières, etc. En tout, 250 toilettes sélectionnées avec soin pour leur environnement agréable et leur accès gratuit. L'auteure a pris soin d'indiquer précisément leurs emplacements, «parce qu'il est parfois délicat de pénétrer dans un lieu inconnu juste pour aller aux WC, même si c'est en osant qu'on fait de belles découvertes.»
Bref, madame Hidalgo, plutôt que de nous doter d’autre-chose que de ridicules pissoires laides et malodorantes, préféra en 2018 nous gratifier d’un clip sur les fameux réseaux sociaux. C’était voir la question par le petit bout de la cuvette, comme si on pouvait pisser dans un clip. Elle reçut, à juste raison, une volée de bois vert.
Paris : les «urinoirs de la honte» ont été retirés ICI
Après quelques mois seulement, la Ville a décidé de déposer les urinoirs écolos du boulevard de la Chapelle (Xe et XVIIIe). Un flop total… à 40000 euros.
Yves Michaud : "Paris est un monstrueux dépotoir de mobilier urbain en tout genre"
Le philosophe Yves Michaud, auteur récemment de « Ceci n'est pas une tulipe », revient avec nous sur l'aménagement parisien, à travers le flop des urinoirs écolos du boulevard de la Chapelle (Xe et XVIIIe).
Durant l'été 2020, la ville de Paris pose deux urinoirs pour hommes écolos, ainsi qu'une cabine pour femmes et personnes handicapées, sur le boulevard de la Chapelle (Xe et XVIIIe), entre les stations de métro Barbès et Stalingrad. Vendus par la société Ecosec, ils sont censés recycler l'urine et la transformer en engrais. Quelques mois plus tard, la municipalité doit se rendre à l'évidence : ce mobilier, très décrié pour sa laideur, est plus souvent dégradé qu'utilisé. Pour Marianne, le philosophe Yves Michaud, auteur de "Ceci n'est pas une tulipe" (Fayard, 2020) revient sur cet échec qu'il impute à une politique de pure communication pratiquée par l'équipe d'Anne Hidalgo.
Marianne : La ville de Paris a déposé des urinoirs écolos sur le boulevard de la Chapelle, pour un coût de 40 000 euros. Qu'en pensez-vous ?
Yves Michaud : Je pense d'abord que pour notre maire, la protection de la nature n'a pas de prix. À en juger par la belle apparence de ces pissotières, je pense aussi qu'elle n'a aucun goût. Je pense surtout qu'elle et ses suppôts s'en foutent pourvu qu'ils puissent faire des annonces. Paris est depuis les mandats de Delanoë et Hidalgo un monstrueux dépotoir de mobilier urbain en tout genre. C'est à ce qui sera le plus moche. Apparemment, ça ne gêne personne pourvu que ce soit politiquement et écologiquement correct. On empile, on ajoute, on annonce et on inaugure. Peu importe si personne ne peut faire ses besoins dans ces trucs désignés par des imbéciles ou des escrocs (les deux sont compatibles).
L'opération a été un flop. Pourquoi selon vous ?
D'abord l'objet est quasiment inidentifiable. Ensuite il est moche, repoussant et incroyablement marqué par la promiscuité. Hormis pour quelques visiteurs nostalgiques des vespasiennes glauques, c'est dissuasif. Les concepteurs et commanditaires de ces bidules n'ont pensé qu'à eux : à leur parti, à leur idéologie, à leur pouvoir et à leur communication. Les vespasiennes Decaux apparaissent en comparaison des œuvres d'art. Je parie que ni Madame Anne Hidalgo ni son coach de luxe Christophe Girard ne se sont risqués à essayer un prototype de ces pissotières. En principe, le designer pense d'abord à l'usager et commence par proposer un prototype… En fait, pour ces pissotières comme pour les trous du cul-Tulipes de Jeff Koons, la mairie s'est souciée d'elle-même. Le citoyen ? Qu'il aille pisser dans les bistrots – qui sont hélas tous fermés.
L'urinoir (Fontaine) en porcelaine de Marcel Duchamp est très célèbre. Les urinoirs sont-ils le symbole de l'art contemporain ?
Au moins on pouvait pisser dans l'urinoir de Duchamp, qui n'est pas tellement différent de ceux qu'on trouve partout dans les toilettes des aéroports et autres lieux publics non municipaux. Disons que les Fontaines de madame Hidalgo (Fontaine était le titre de l'urinoir de Duchamp) sont une synthèse admirable du Duchampisme et du José-Bovéisme : l'urinoir pensé comme toilette sèche au fond du jardin en plein lieu de deal et de vente de crack. Il fallait le faire. Ils l'ont fait. J'attends qu'ils remplacent ce readymade (un objet qu'un artiste s'approprie en le privant de sa fonction utilitaire) par un autre aussi inspiré, par exemple des chiottes de collège américain sans porte. Après l'urination en économie circulaire, on pourrait promouvoir la défécation dans la transparence.
«J’ai fait la queue 40 minutes» : trouver des toilettes, l’autre galère du confinement
La crise du Covid-19 et avec elle la fermeture des cafés et restaurants a révélé un problème de santé publique : l’accès aux toilettes dans l’espace public.
Par Aurélie Sipos
Le 2 février 2021
On les dit sales, mal entretenues, repoussantes. Depuis plusieurs mois, les sanitaires publics sont pourtant souvent devenus le dernier refuge des vessies pressées. Avec l'épidémie de Covid-19 et la fermeture des cafés et des restaurants, aller aux toilettes en ville peut s'avérer compliqué voire impossible. Si le sujet peut faire sourire, il s'avère parfois dramatique pour des personnes atteintes de certaines pathologies. Il révèle également de criantes inégalités.
À Strasbourg, le 20 janvier dernier, en pleines courses des soldes, Solène est surprise par une envie pressante. « Je me suis rendue compte que tout était fermé. Je ne m'étais jamais posée la question, donc j'ai demandé à quelqu'un ou il y avait des toilettes publiques », raconte-t-elle. Devant l'une cinq sanisettes que compte le centre-ville, elle voit alors « une file complètement dingue ». Et doit prendre son mal en patience : « J'ai fait la queue pendant 40 minutes », témoigne Solène.
« Je pense qu'il y a des moyens de faire différemment. En plus on a une nouvelle mairie écolo on pourrait peut-être avoir des toilettes sèches en ville », s'interroge-t-elle. En attendant d'éventuels aménagements, la jeune femme se résoudra à prendre ses précautions. « Ce n'est pas évident car ce n'est pas contrôlable, il suffit d'avoir pris un café juste avant de sortir… Mais je vais y penser avant de sortir ».
Malades, livreurs, ou encore chauffeurs particulièrement touchés
Depuis des années, Sylvie Brasseur, elle, anticipe chaque déplacement. Atteinte de la maladie de Crohn, son sphincter ne fonctionne plus. Elle ne sort donc jamais sans sa carte « Urgence toilettes », fournie par l'association Afa Crohn RCH France. Sauf que le 13 janvier dernier, cette dernière n'a pas suffi. « J'étais dans une grande surface à Vesoul (Haute-Saône), à la caisse, en train de payer mes articles. J'allais partir avec mon caddie et je me suis dit que quelque chose n'allait pas. J'ai sorti ma carte et demandé à la caissière pour aller aux sanitaires mais elle a refusé ».
Impossible pour la retraitée de se retenir. « Je suis arrivée en pleurs chez moi, je suis montée et je me suis mise tout habillée dans la baignoire », confie Sylvie. Une fois lavée, il ne lui reste alors plus qu'une terrible sensation d'humiliation. « On se sent déprimé, on se sent sali, en colère contre la maladie », souffle-t-elle.
Si le manque de toilettes n'est pas arrivé avec le Covid-19, il s'est aggravé, selon l'association Afa qui a lancé une pétition pour améliorer l'accès aux sanitaires. « C'est une problématique rencontrée par les malades de Crohn, une maladie avec des symptômes digestifs, et qui provoque des envies immédiates et urgentes », souligne Ève Saumier, responsable dans l'association.
« L'offre sanitaire est encore largement masculine »
Mais pas uniquement. « Pour nombre de professions, ces cafés qui ont fermé c'était aussi leurs toilettes comme pour les taxis, autocaristes, livreurs… », abonde Julien Damon, sociologue.
Les personnes âgées, qui peuvent difficilement se contenir sont aussi lésées. Tout comme les sans-abri, obligés de se soulager dans la rue lorsque les sanisettes sont fermées. Si certains hommes peuvent uriner dehors en dernier recours, pour les femmes la situation est beaucoup plus compliquée. « L'offre sanitaire est encore largement masculine. L'accès aux toilettes, au moins quelques jours dans le mois pour les dames est pourtant essentiel », rappelle Julien Damon. Tout comme pour les femmes enceintes.
À Reims (Marne), faute de trouver des sanisettes, c'est une bibliothèque qui a sauvé la journée de Clémence*. « J'avais des achats à faire avant le couvre-feu dans la grande ville la plus proche, à 40 minutes de route. J'ai un problème médical qui fait que je dois boire beaucoup et me déshydrate facilement et des règles abondantes, donc impossible de tenir la journée sans sanitaire », témoigne la jeune femme. « Si je n'avais pas eu la possibilité d'aller à la bibliothèque je serais rentrée chez moi sans avoir pu faire ce que j'avais prévu ».
Pour éviter d'en arriver là, il faut développer le réseau de toilettes en France, martèle Julien Damon. « C'est un sujet primaire, fondamental. Mais en France on le voit comme du pipi caca. Mais la réalité est là, il manque dans les espaces publics des offres sanitaires basiques », affirme le spécialiste.
Mobilisation internationale
Le problème n'est pas propre à la France. En Belgique, un conseiller communal d'Ixelles, un quartier chic de Bruxelles, en a fait sa marotte. « J'étais conscient depuis longtemps de l'absence de toilettes publiques. Par rapport à Paris il y en a très peu, et il y a surtout beaucoup d'urinoirs », pointe Geoffroy Kensier.
« Pendant le confinement il y a eu une réelle prise de conscience : comment on fait lorsqu'on est une femme, lorsqu'on a des enfants ? », s'interroge-t-il. Dans sa commune d'Ixelles, 87 000 habitants, il n'existe tout simplement pas de toilettes publiques. « Il faut attirer les autorités publiques sur cette question et mettre en place une stratégie pour établir des toilettes », lance-t-il.
De l'autre côté de l'Atlantique, à Montréal au Québec, Julie Houle a lancé une pétition à ce sujet. « J'ai entendu à la radio des camionneurs, des chauffeurs de taxi, des gens qui livrent, qui se plaignaient de ne pas avoir de toilettes. Je n'avais pas d'autre choix que d'en parler, affirme la jeune femme de 28 ans. On doit avoir accès aux toilettes avec dignité, on ne devrait pas avoir à supplier un employé pour qu'il nous ouvre. Cela devrait faire partie du vivre ensemble : plus de toilettes, c'est moins de stress ». Et moins de stress, en ce moment, c'est un besoin sans doute aussi universel que celui d'aller aux toilettes.
*Le prénom a été modifié
Charles Marville- Les vespasiennes à Paris fin XIXéme ICI
Mardi, Éric Piolle le maire de Grenoble est venu apporter son soutien à la mesure décidée par son confrère écologiste Grégory Doucet à Lyon, qui a annoncé aux élus d'arrondissements qu'à compter de cette rentrée des vacances de février, on ne proposerait plus aux élèves qu'un menu unique non-carné dans les cantines. Sur le plateau des Quatre Vérités de France 2, mardi, celui-ci a ainsi déclaré: « En 1954, Pierre Mendès France avait créé un tollé incroyable en voulant remplacer le vin par du lait dans les cantines scolaires, il y avait eu des polémiques incessantes. Qui aujourd'hui donnerait du vin dans les cantines solaires ? »
Nouvelle controverse.
Imposer !
Le ver est dans le fruit, même bio, les nouveaux verts, sûrs d’eux et dominateurs, s’insinuent dans notre intimité, le choix de ce que doivent manger les enfants est du ressort des parents, pas d’élus municipaux ou autres, le menu des cantines scolaires se doivent d’offrir des choix aux enfants.
L’important me semble surtout d’en finir avec la malbouffe dans les cantines scolaires alimentées par des cuisines centrales. Un retour au local s’impose, une gestion au plus près qui responsabilise parents, la communauté éducative.
Bref, ces sinistres verts ont un goût prononcé pour les méthodes des démocraties populaires. Foutez-nous la paix ! Pour autant, je ne m’extasie pas sur la viande proposée dans les cantines scolaires, c’est souvent du haché, du poulet triste, mettre en avant les légumes et les fruits serait salutaire. Du côté poisson c’est pire : le pané carré règne en maître.
Petit détail à souligner : chez nos chères têtes bl… (Interdit d’écriture trop genré) l’attraction du big mac-frites est difficile à contenir.
Revenons au vin à la cantoche, selon une jurisprudence solide ça fait un bail que j’ai abordé le sujet.
19 février 2016
« Un certain nombre de parents mettent dans le panier de l'enfant la boisson de leur choix et qui est souvent 1/2 litre de vin, ou de cidre, ou de bière suivant la région » Dr Suzanne Serin, chef de clinique en hôpital psychiatrique ICI
À la Mothe-Achard, dans mes jeunes années, je n’ai pas fréquenté la cantine pour la bonne et simple raison qu’il n’y en avait pas. De toute façon je n’ serais pas allé car j’habitais à deux pas de l’école. J’étais un gars du bourg (sans jeu de mots car le lieu-dit de la maison familiale était le Bourg-Pailler). Ceux des fermes mangeaient à la gamelle sous le préau de l’école.
Je n’ai aucun souvenir de mes petits camarades biberonnant du rouge. Et pourtant, en ce temps-là en Vendée presque tout le monde possédait des bouts de vigne. 10ième département viticole et 2ième pour l’alcoolisme juste derrière le Calvados.
Pierre Mendès-France fut baptisé Mendès-lolo pour sa distribution de lait dans les écoles en 1954, une décision radicale afin d’éradiquer la présence de l’alcool à l’école. Il s’est aliéné ainsi le vote de ceux qui lui reprochait sa croisade contre les bouilleurs de cru et a été vilipendé dans les campagnes.
Le recours du sieur Piolle à PMF n’est pas innocent, Mendès-France alors député de Grenoble avec 54% des voix en 1967, affronta Jean-Marcel Jeanneney après la dissolution de l’Assemblée nationale de juin 68. Jean-Marcel Jeanneney, bien aidé par les communistes, est élu avec 0,2% d’écart après une campagne indécente et violente.
Deux remarques :
- pour avoir suivi le parcours de PMF à la loupe je peux souligner que le sieur Piolle n’eut pas été sa tasse de thé, son côté Mélenchon rouge l’aurait rebuté, les communistes ne l’ont jamais ménagé.
- Le maire emblématique de Grenoble fut Hubert Dubedout (1965-1983) dont le sieur Piolle se revendique l’héritier ICI doit goûter modérément cette captation d’héritage, il était plus proche de Rocard que de Mélenchon.
Revenons à la controverse vin-cantine vs menu végétarien.
Sur Twitter, l'éditorialiste Dominique de Montvalon a tancé Piolle : « Incroyable d’ignorance ce que dit Éric Piolle: jamais Mendès-France n’a remplacé en 1954 le vin (sic) par le lait dans les écoles. Il n’y avait aucun vin! Comme il y avait des surplus de lait, Mendès avait fait distribuer aux enfants du baby-boom pour le goûter du lait chocolaté! »
L'initiative du maire de Lyon a allumé la fureur du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, bientôt rabroué par Jean Castex.
Pourtant, Pierre Mendès-France, président du Conseil entre juin 1954 et février 1955 a bien écarté par une directive l'alcool des tables des cantines scolaires, comme l’a confirmé auprès de BFMTV.com Didier Nourrisson, historien spécialiste de la santé et de l'éducation et notamment co-auteur avec Jacqueline Freyssinet-Dominjon de L’école face à l’alcool. Un siècle d’antialcoolisme scolaire (1870-1970).
« Mendès-France avait engagé une politique de santé publique qui commençait par la lutte anti-alcoolique en 1954. Il avait bien commencé par interdire le vin dans les cantines scolaires, où il était commun depuis 1882 et Jules Ferry », développe l'universitaire qui nuance: « Il l'a interdit pour les moins de 14 ans, les élèves âgés de plus de 14 ans ont conservé le droit de boire du vin coupé d'eau ».
Deux ans plus tard, Pierre Mendès-France, qui n'est plus chef du gouvernement mais éphémère ministre d'Etat dans celui de Guy Mollet, emprunte sa voie lactée. L'homme politique impose la distribution d'un verre de lait, assorti d'un morceau de sucre, dans les écoles pour chaque élève, à 10h et 16h. Le verre de lait succède donc bien au vin mais ne le remplace pas à table.
Il faudra d'ailleurs attendre 1981 pour que l'alcool soit formellement banni du déjeuner des lycéens.
Il faut d'ailleurs voir dans ce choix mendésiste un signe de son parcours politique. « Il a été élu député dans l'Eure à partir des années 1930. Il était donc très proche des milieux agricoles et des éleveurs. Il est marqué ici du sceau du lobby laitier. Ce qui n'est pas une tare d'ailleurs car à l'époque, deux lobbies s'affrontaient au Parlement : le lobby viticole et celui du lait », souligne Didier Nourrisson.
Il réfute des visées politiciennes : « Il y avait des excédents de lait qu'il a fallu placer mais il s'agissait aussi d'une manière d'éduquer la jeunesse à un nouveau goût ». En revanche, l'historien estime que la politique pèse davantage dans le menu concocté par la mairie lyonnaise: « Le menu sans viande, lui, n'est pas une mesure de santé publique, c'est une mesure prise pour des raisons peu compréhensibles, se faire un nom chez les écolos ».
Le vin et le lait : chutons avec les Mythologies de Roland Barthes.
Le vin est senti par la nation comme un bien qui lui est propre, au même titre que ses trois cent soixante espèces de fromages et sa culture. C'est une boisson totem, correspondant au lait de la vache hollandaise ou au thé absorbé cérémonieusement par la famille royale anglaise. Bachelard a déjà donné la psychanalyse substantielle de ce liquide, à la fin de son essai sur les rêveries de la volonté, montrant que le vin est suc de soleil et de terre, que son état de base est, non pas l'humide, mais le sec, et qu'à ce titre, la substance mythique qui lui est le plus contraire, c'est l'eau.
À vrai dire, comme tout totem vivace, le vin supporte une mythologie variée qui ne s'embarrasse pas des contradictions. Cette substance galvanique est toujours considérée, par exemple, comme le plus efficace des désaltérants, ou du moins la soif sert de premier alibi à sa consommation ("il fait soif"). Sous la forme rouge, il a pour très vieille hypostase, le sang, le liquide dense et vital. C'est qu'en fait, peu importe se forme humorale ; il est avant tout une substance de conversion, capable de retourner les situations et les états, et d'extraire des objets leur contraire : de faire, par exemple, d'un faible un fort, d'un silencieux, un bavard ; d'où sa vieille hérédité alchimique, son pouvoir philosophique de transmuter ou de créer ex nihilo.
étant par essence une fonction, dont les termes peuvent changer, le vin détient des pouvoirs en apparence plastiques : il peut servir d'alibi aussi bien au rêve qu'à la réalité, cela dépend des usagers du mythe. Pour le travailleur, le vin sera qualification, facilité démiurgique de la tâche" ("le coeur à l'ouvrage"). Pour l'intellectuel, il aura la fonction inverse : le "petit vin blanc" ou le "beaujolais" de l'écrivain seront chargés de le couper du monde trop naturel des cocktails et des boissons d'argent (les seules que le snobisme pousse à lui offrir) ; le vin le délivrera des mythes, lui ôtera de son intellectualité, l'égalera au prolétaire ; par le vin, l'intellectuel s'approche d'une virilité naturelle, et pense ainsi échapper à la malédiction qu'un siècle et demi de romantisme continue à faire peser sur la cérébralité pure (on sait que l'un de mythes propres à l'intellectuel moderne, c'est l'obsession "d'en avoir").
Mais ce qu'il y a de particulier à la France, c'est que le pouvoir de conversion du vin n'est jamais donné ouvertement comme une fin : d'autres pays boivent pour se saouler, et cela est dit par tous ; en France, l'ivresse est conséquence, jamais finalité ; la boisson est sentie comme l'étalement d'un plaisir, non comme la cause nécessaire d'un effet recherché : le vin n'est pas seulement philtre, il est aussi acte durable de boire : le geste a ici une valeur décorative, et le pouvoir du vin n'est jamais séparé de ses modes d'existence (contrairement au whisky, par exemple, bu pour son ivresse "la plus agréable, aux suites les moins pénibles", qui s'avale, se répète, et dont le boire se réduit à un acte-cause).
Tout cela est connu, dit mille fois dans le folklore, les proverbes, les conversations et la Littérature. Mais cette universalité même comporte un conformisme : croire au vin est un acte collectif contraignant ; le Français ; le Français qui prendrait quelque distance à l'égard du mythe s'exposerait à des problèmes menus mais précis d'intégration, dont le premier serait justement d'avoir à s'expliquer. Le principe d'universalité joue ici à plein, en ce sens que la société nomme malade, infirme ou vicieux, quiconque ne croit pas au vin : elle ne comprend pas (aux deux sens, intellectuel et spatial, du terme). A l'opposé, un diplôme de bonne intégration est décerné à qui pratique le vin : savoir boire est une technique nationale qui sert à qualifier le Français, à prouver à la fois son pouvoir de performance, son contrôle et sa sociabilité. Le vin fonde ainsi une morale collective, à l'intérieur de quoi tout est racheté : les excès, les malheurs, les crimes sont sans doute possibles avec le vin, mais nullement la méchanceté, la perfidie ou la laideur ; le mal qu'il peut engendrer est d'ordre fatal, il échappe donc à la pénalisation, c'est un mal de théâtre, non un mal de tempérament.
Le vin est socialisé parce qu'il fonde non seulement une morale, mais aussi un décor ; il orne les cérémoniaux les plus menus de la vie quotidienne française, du casse-croûte (le gros rouge, le camembert) au festin, de la conversation de bistrot au discours de banquet (...)
Le petit Bernard a toujours rêvé de se faire Hermès, une marque de vrai luxe, à 100 lieux des sacs Louis Vuitton.
Quand LVMH a tenté de prendre le contrôle d'Hermès via le Panama ICI
Pendant près de dix ans, Bernard Arnault a organisé la montée discrète de LVMH au capital du groupe Hermès, afin de s’emparer du maroquinier de prestige. En 2010, l’homme d’affaires surprend tout le monde quand le numéro 1 mondial du luxe annonce détenir 14,2% Hermès et être en mesure de monter à 17,1%, sans avoir informé Hermès ni les autorités boursières. Derrière ce tour de magie se cache des montages financiers complexes, passant par des paradis fiscaux, au Luxembourg, dans l’Etat américain du Delaware et au Panama.
Les coups fourrés sont dans l’ADN du petit Bernard :
16 septembre 2012
D’où viens-tu Bernard ou la résistible ascension d’un p’tit gars de Roubaix dénommé Arnault «Férinel, propriétaire à la mer» ICI
Le Bernard est un prédateur qui, pour débusquer ses proies avant tout le monde, est un lecteur assidu de Vin&Cie l’espace de liberté. Ça date de la mission à Cognac du Taulier où, du côté d’Hennessy, son « homme de main », Christophe Navarre était à la manœuvre pour mettre au pas les seigneurs déchus du Cognac.
Donc le 20 février 2021 publication de :
Journal d’1 soumis au couvre-feu (67) Si j’offrais à Claire des Birkinstock-Hermès ce n’est qu’entre 34.000 à 76.000 $ selon le modèle. ICI
Birkenstock a annoncé, vendredi 26 février, avoir vendu une majorité des parts de l’entreprise au fonds d’investissement franco-américain L Catterton, cofondé par le groupe LVMH, et à la holding familiale Financière Agache, société d’investissement privée de Bernard Arnault.
Il a un petit côté Lucky Luke le Bernard, il dégaine vite.
Bernard Arnault rachète les sandales BirkenstockICI
La célèbre sandale à la semelle de liège, jadis jugée ringarde, a séduit le PDG de LVMH, qui acquiert la majorité du capital de l’entreprise à travers sa holding familiale et un fonds d’investissement du groupe LVMH.
C’est une alliance susceptible de heurter certaines sensibilités esthétiques, mais qui témoigne du potentiel indéniable des coopérations franco-allemandes. Birkenstock, la plus allemande des sandales, a conquis le cœur de Bernard Arnault, le patron du groupe français LVMH, emblématique du luxe et de l’élégance.
Pour Birkenstock, c’est la fin d’une ère. Depuis 1774, le fabricant des célèbres sandales est resté une entreprise strictement familiale, très attachée au « made in Germany ». 25 millions de paires de sandales et chaussures, quasi exclusivement fabriquées en Allemagne, ont été vendues par le groupe en 2019, pour un chiffre d’affaires de 720 millions d’euros et 130 millions d’euros de bénéfices. La société de taille modeste a réussi à vendre très cher son image de marque : selon les observateurs, la valorisation de la société pourrait atteindre 4 milliards d’euros. Le codirecteur de Birkenstock, Oliver Reichert, s’est empressé de préciser qu’aucune délocalisation de la production n’était prévue.
J’ai vécu toute ma jeunesse au Bourg-Pailler au milieu des animaux de la petite ferme du pépé Louis, gardant ses normandes, allant les chercher au pré, les vêlant, y’avait aussi toute la basse-cour de la mémé Marie, ma chèvre grisette, c’étaient des animaux en liberté, élevés à l’ancienne, que nous respections.
Dans ma vie professionnelle j’ai visité de grands élevages dit hors-sol de volailles et de porcs, les animaux n’y étaient plus des animaux domestiques mais des « machines » entassées pour engraisser, pondre, vite fait bien fait sur le gaz, ce n’était plus de l’élevage mais de l’industrie au service des intégrateurs, ce n’était plus des éleveurs mais des façonniers indifférents.
Depuis quelque temps des associations, vidéos à l’appui, dénoncent les conditions de vie des animaux, la FNSEA les accuse d’intrusion, les défenseurs d’une agriculture et d’un élevage compétitifs ricanent, traitent ces cœurs sensibles de bobos vivant bien au chaud, loin des réalités économiques, de la concurrence et de la nécessaire indépendance alimentaire.
Désolé, tout comme le slogan de Bettane, aujourd’hui ravalé, les bio-cons, brocarder ceux des consommateurs qui exigent que le bien-être des animaux d’élevage soit une priorité est une idiotie, un contre-sens économique, en plus de l’éthique, ce respect des animaux, par ceux qui les élèvent, est de la valeur ajoutée. Les producteurs d’œufs l’ont compris en adoptant de plus en plus l’élevage en plein air.
Attention, il ne s’agit pas de mettre tous les éleveurs dans le même sac mais tout simplement de faire évoluer, changer des pratiques inadmissibles.
Quelle est la différence entre l'homme et les animaux ? Philosophes, psychologues, sociologues, anthropologues, juristes se sont attelés sans relâche à cette question. Quel sens peuvent lui donner ceux qui vivent quotidiennement avec des vaches et des cochons dans des pratiques créatrices de liens ? Qu'en pensent des éleveurs ? On découvre, à les écouter, des réponses inattendues. Les animaux avec lesquels ils travaillent sont intelligents, sensibles ; ils savent ce qu'ils veulent et ils devinent ce qu'on attend d'eux. Nous disposons d'une primatologie pour les singes, d'une éthologie pour les dauphins, les ours, les loups, les éléphants, les oiseaux..., mais nous ignorons encore presque tout des vaches et des cochons. Il existe pourtant, du côté des éleveurs, une réserve impressionnante de savoir à leur propos, un savoir qui diffère de celui des scientifiques et qui s'enracine dans le "vivre ensemble".
La question de la différence entre l'homme et les animaux ?
Drôle de question !
COMMENT LE BIEN-ÊTRE ANIMAL EST DEVENU UN ENJEU ÉCONOMIQUE POUR L’AGROALIMENTAIRE ICI
Face à la pression des consommateurs et des associations, les entreprises cherchent à améliorer les conditions d'élevage, de transport ou encore d'abattage des animaux. Plusieurs expérimentations sur la castration des porcs ou le pâturage des vaches, liant éleveurs, distributeurs et chercheurs ont été menées pour trouver un équilibre entre bien-être animal et viabilité économique. Une quête de longue haleine alors que les consommateurs, toujours plus sensibles à la maltraitance animale, ne sont pas prêts à payer plus.
« Conditions d’élevage déplorables », « tromperie du consommateur », « ramassage de dizaines de porcelets morts ». La nouvelle vidéo de L214 dans un élevage de porc a créé une onde de choc chez Herta. La marque fait désormais l’objet d’un boycott de la part des supermarchés britanniquesWaitrose qui ont suspendu la vente de saucisses au porc Herta dans « l’attente d’une enquête ». De son côté la marque du groupe Nestlé a arrêté provisoirement l’approvisionnement en provenance de la ferme épinglée et rappelle « son engagement en faveur du bien-être animal ». Ce cas fait partie d’une longue liste d’interpellation des marques de la part d’associations ou de consommateurs.
« Chez Fleury Michon, une réclamation sur trois portait sur ce sujet », se souvient David Garbous, longtemps à la tête du marketing de la marque avant de lancer Transformation Positive, l’année dernière, une entreprise d’accompagnement centrée sur la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). « Il y a clairement une évolution et une prise de conscience sur la maltraitance animale », constate le spécialiste.
La filière œuf est souvent montrée en exemple.
Des expérimentations en cours
Désormais, ce sont plus de la moitié des poules pondeuses (53%) qui sont élevées en plein air. La filière a deux ans d’avance sur la première étape fixée par la loi qui devrait lui permettre d’atteindre l’objectif final de 100 % d’œufs hors cage en 2025. Mais les investissements ont été lourds, et parfois trop tardifs. En témoignent les mauvais résultats du groupe Mâtines, (qui appartient au groupe agricole Avril) numéro un des poules en cage qui accumule les pertes depuis six ans pour n’avoir pas su anticiper cette nouvelle tendance. « Pour les marques, c’est une opportunité à ne pas manquer mais cela a un coût », souligne David Garbous.
C’est justement ce sur quoi travaille le Laboratoire d’innovation territorial Ouest territoires d’élevage (LIT Ouest). L’association réunie notamment l’Institut national de recherche agronomique (INRAE), des éleveurs, des entreprises de la grande distribution, des ONG ou encore des startups…
« Le consommateur n’est pas prêt à payer dix fois plus cher sa tranche de jambon », avance Hervé Guyomard, directeur de recherche à l’INRAE. Le LIT Ouest permet justement de lancer des expérimentations en évaluant le coût et l’impact sur le bien-être des animaux. « On travaille sur la castration des porcs, l’amélioration des conditions de transports, les techniques d’étourdissement avant abattage ou encore le pâturage », explique le chercheur. « L’enjeu est de parvenir à définir des plans de progrès techniques tout en étant économiquement viable. C’est une épreuve de longue haleine », admet Hervé Guyomard.
La révolution du bien-être animal n’aura pas lieu
Il suffit de se promener dans les rayons des supermarchés pour constater les différences de prix. Les œufs bio de Poulehouse par exemple, cette marque qui n’envoie pas les poules pondeuses à l’abattoir à leurs 18 mois contrairement à toutes les autres, coûtent quasiment 6 euros la demi-douzaine. Entre les jambons bios, sans antibiotique, ou conventionnels, les prix peuvent varier du simple au double. Le risque est de ne permettre qu'à une faible partie de la population d'avoir accès à ces produits.
« Il y a de toutes façons une polarisation du marché qui s’est accentuée avec la crise du Covid-19 », remarque Matteo Neri, spécialiste de l’agroalimentaire au cabinet Xerfi. « Il y a ceux qui perdent du pouvoir d’achat et pour qui l’impératif est économique. Et ceux, plus marginaux, qui réclament d’avantage d’engagements de la part des marques », explique-t-il. Difficile pour les entreprises de répondre à ce paradoxe. Mais, dans ce rapport de force, malgré une forte croissance des marchés de niche comme le bio ou le végétarien, c’est le mass market qui cartonne le plus. « La révolution du bien-être animal n’aura pas lieu », prédit Matteo Neri.
J’avais ma petite idée sur le sujet mais je me suis contenté de la confier à Alain et ne comptez pas sur moi pour vous la dévoiler.
Un lecteur via le formulaire de contact s'étonne de mon silence sur, ce qu'il qualifie, de turpitudes bordelaises. Ma contribution bordelaise, depuis l'origine de ce blog, est très abondante, tout comme mes préoccupations environnementales, mon goût immodéré pour les vins nu. Mes préoccupations du moment ne me portent guère vers les épisodes judiciaires du monde du vin à Bordeaux. Cependant, comme je suis un peu con, de temps en temps encore je trempe ma plume dans la bouillie bordelaise. Comme je suis un peu juriste sur les bords avant de monter au créneau je lis et analyse les décisions des tribunaux. La stratégie en défense est élaborée par le ou les avocats, je n'en suis pas un, alors comme je l'ai indiqué en préambule, même si je me suis forgé une opinion sur le sujet je la garde pour moi, je ne confond pas le droit avec la militance : à force de charger l'âne il verse dans le fossé. Enfin, du côté des affaires pénales d'Hubert, ma position est connue, je l'ai exprimée en tant que témoin à la barre de la 17 e Chambre au cours du procès en diffamation de celui-ci contre Isabelle Saporta. Tout ça pour vous dire que j'ai acquis une immunité totale en matière de tiédeur sur les sujets qui fâchent.
Jeudi 25 février 2021 Alexandre Abellan de Vitisphère écrit :
La justice donne raison à l’interprofession girondine et aux 25 opérateurs bordelais attaquant les communications de la militante antiphyto sur les résidus de pesticides de vins certifiés Haute Valeur Environnementale (HVE). L’association antiphyto ira en appel.
« Sale temps pour les lanceurs d’alerte » grince Valérie Murat, la pasionaria des antiphytos. La chambre civile du tribunal judiciaire de Libourne condamne ce 25 février l’association Alerte Aux Toxiques (AAT) et sa porte-parole, Valérie Murat, à 125 003 euros pour dénigrement des vins de Bordeaux. Une sanction forte et à exécution immédiate pour sanctionner les communications d’AAT du 15 septembre 2020, qui dénonçaient la présence de 28 résidus phytos détectés dans 22 vins, essentiellement de Bordeaux et certifiés Haute Valeur Environnementale (HVE).
« Ces écrits ont été largement diffusés et accompagnés de slogans peu mesurés. Ils constituent sans équivoque un dénigrement fautif » indique l'arrêt de la chambre civile consulté par Vitisphère.
Pour la présidente du tribunal, Valérie Bourzai, « il ressort de l'étude de l'article contesté que les vins analysés y sont classés en fonction du nombre de substances dangereuses ou toxiques constatées [...] or, à aucun moment l'AAT et Madame Murat n'ont décrypté et analysé les chiffres qu'ils ont indiqués, malgré les commentaires du rapport d'analyse diligenté. » Ayant réalisé les analyses, le laboratoire Dubernet rappelle que les résidus constatés sont « très largement en inférieurs aux Limites Maximales de Résidus respectives ». Pour la justice, « il est manifeste que l'AAT et Madame Murat, rédactrice du rapport, ont fait le choix d'une communication volontairement anxiogène, sans aucune explication sur le mode de dangerosité d'une substance, ni sur les taux constatés. »
Dans son arrêt, la présidente Valérie Bourzai rappelle la définition du dénigrement qui se fonde sur l'article 1240 du Code civil : « jeter le discrédit sur un concurrent en répandant à son propos, au sujet de ses produits ou services, des informations malveillantes. Il tend à porter atteinte à l'image de marque d'une entreprise ou d'un produit désigné ou identifiable afin de détourner la clientèle, en usant de propos et d'arguments répréhensibles, ayant ou non une base exacte, diffusés ou émis de manière à toucher les clients de l'entreprise visée, concurrente ou non de celle qui en est l'auteur. »
RUE 89 BORDEAUX
SOCIÉTÉ
Valérie Murat lourdement condamnée pour « dénigrement » des Vins de Bordeaux
L’association Alerte aux Toxiques a été condamnée ce jeudi 25 février à verser 100 000 euros à l’interprofession, plus 25000 aux propriétaires et fédérations plaignantes, et à retirer tous ses articles. Sa porte-parole Valérie Murat va faire appel.
Le tribunal de Libourne a condamné à 125000 euros d’amende l’association Alerte aux toxiques pour avoir publié des analyses montrant la présence de pesticides dans 22 vins labellisés HVE (haute valeur environnementale), considérant qu’elle portait préjudice aux propriétés et à la filière viticole du bordelais.
Valérie Murat, porte-parole de l’association, doit en outre retirer ses analyses de son site internet et de ses réseaux sociaux dans un délai de 15 jours, avec une astreinte de 500 euros par jour de retard.
« Sale temps pour les lanceurs d’alerte, (…) le prétendu pays du vin protège le pire dans le vin », a réagi ce jeudi 24 février la militante anti-pesticides, annonçant qu’elle allait faire appel de cette décision.
« Exécution sociale »
Néanmoins, l’exécution de la peine n’est pas suspensive, ce qui signifie que l’association doit immédiatement s’acquitter la somme exigée et dépublier les contenus incriminés. C’est donc « une exécution sociale de Valérie Murat » qu’a ainsi ordonnée le tribunal libournais, estime son avocat Eric Morain, soulignant que sa cliente ne dispose pas d’une telle somme.
« Le tribunal vient de signifier qu’on ne peut pas tout dire impunément, estime Constance Duval-Veron, avocate de plusieurs châteaux mis en cause. C’est le droit le plus strict de Valérie Murat de faire des analyses, pas de les publier avec des commentaires selon lesquels boire du vin présente un risque mortel. C’est erroné, presque délirant. »
Lors de l’audience à Libourne le 17 décembre dernier, Bernard Farges, président du CIVB (conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux) rappelait que les analyses des laboratoires Dubernet (4 à 15 molécules par bouteille) présentaient des teneurs de pesticides « entre 60 et 5000 fois en dessous » des limites maximales de résidus (LMR) autorisés.
Le tribunal a reproché à Valérie Murat de ne pas l’avoir mentionner, usant d’ « une communication volontairement anxiogène, sans aucune explication sur le mode de dangerosité d’une substance, ni sur les taux constatés ».
« Intention malveillante »
Pour sa présidente, Valérie Bourzai,« ce dénigrement a porté nécessairement préjudice au vignoble bordelais qui tend à modifier ses pratiques ». D’où le montant élevé des amendes infligées à la militante : 100000 euros à verser au CIVB, et 25000 à d’autres plaignants (dont 5000 à chacun des vignobles Haverlan, Grandeau et Vieux Cassan).
Dans un communiqué, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux a réagi via Bernard Farges :
« Nous sommes aujourd’hui satisfaits de cette décision de justice. Elle tient compte des préjudices que nous avons collectivement subis et rappelle à chacun que le dénigrement ne peut rester sans sanction. »
En citant les conclusions du Tribunal, qui fait état d’ « un rapport volontairement tronqué et dénigrant qui ne peut être considéré comme mesuré », Bernard Farges se rejouit que, « au-delà du caractère hautement critiquable de la méthodologie employée, les résultats confirmaient en réalité que tous les vins analysés étaient parfaitement irréprochables ».
Le CIVB considère que ces propos « massivement relayés, procédaient d’une intention malveillante à l’égard des vins de Bordeaux et visaient à jeter un discrédit avéré sur les produits des vignerons bordelais et sur le travail de fond qu’ils mènent depuis tant d’années. A ce jour, plus de 65% des surfaces du vignoble de Bordeaux sont certifiées par une démarche environnementale, contre 35% en 2014 ».
Un point justement souligné par Alerte aux toxiques et d’autres associations écologistes (France nature environnement…) et la Confédération paysanne : elles critiquaient récemment le soutien massif des pouvoirs publics au déploiement de la certification HVE (76 millions d’euros inscrits dans le projet de loi de finances pour 2021), alors que celle-ci n’interdit pas le recours aux pesticides chimiques, contrairement au label AB (agriculture biologique), et qu’une exploitation agricole peut être certifiée HVE alors qu’elle utilise des produits les plus nocifs – cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR).
La HVE est à leurs yeux une « illusion de transition agroécologique ». Faut-il alors vraiment se réjouir que la Gironde soit le département comptant le plus d’exploitations certifiées (1610 sur les 8218 pour toute la France ? Pour Valérie Murat et d’autres, clairement pas. La militante girondine a d’ailleurs reçu ce mercredi le soutien de 43 organisations écologistes de l’Europe entière et celle de 5 députés européens.
Ils dénoncent dans la procédure intentée contre elle une SLAPP (strategic lawsuits against public participation = procès stratégiques contre la participation du public). Il s’agit de « plaintes disproportionnées » aux moyens desquelles « les gouvernements et les entreprises cherchent à intimider et réduire au silence ceux qui, dans l’intérêt public, pointent du doigt leurs abus ». Des poursuites similaires à celle engagée par le CIVB visent l’Institut de l’environnement de Munich, qui a dénoncé l’utilisation de pesticides à hautes doses dans la culture des pommes au Tyrol du sud.
Si je vous les propose c’est que je les ai tous aimés, mais je n’ai pas le courage de vous dire pourquoi donc j’ai annexé à chacun des critiques.
Ils sont classés par date de sortie.
24 avril 1935Roberta Comédie musicale de William A. Seiter Avec Irene Dunne, Fred Astaire, Helen Westley
J’y ai beaucoup aimé Irene Dunne, l'une des plus grandes stars du cinéma des années 1930-40 et pionnière dans l'établissement de droits contractuels pour les acteurs et actrices hollywoodiens. Elle est décédée en septembre 1990 à son domicile de Holmby Hills de causes naturelles. Elle avait 88 ans.
Nommée cinq fois aux Oscars mais jamais lauréate, elle était une star du box-office de longue date «bancable», dont la combinaison de beauté, d'intelligence, d'allure innocente et de voix hautement qualifiée lui a permis de jouer des femmes de premier plan dans des films allant des comédies vicieuses à drames romantiques.
«Il n'y avait rien qu'elle ne pouvait pas jouer, rien», a dit un jour le réalisateur Leo McCarey à un intervieweur. «J'étais toujours contente quand elle me voulait sur une photo d'elle. Cela signifiait que je pouvais me détendre - tout en ramenant un gagnant. »
Irene Dunne et Charles Boyer dans «Love Affair».
(LACMA)
Finlande, 2002L’Homme sans passé Mies vailla menneissyyttäde Aki Kaurismaki avec : Sakari Kuosmanen, Esko Nikkari, Katie Outinen, Markku Peltola, Annikki Tähti
Festival de Cannes 2002
Grand Prix Aki Kaurismäki
Prix d'interprétation féminine Kati Outinen
Déclaré mort après s’être fait tabasser, il s’ébroue dans sa chrysalide de bandelettes : le plus grand succès public d’Aki Kaurismäki met en scène un personnage qui a survécu au désastre, on ne sait comment. C’est un début qui ouvre à tous les possibles, comme dans une vie rêvée, une vie après la vie.
2005 « Broken Flowers » de Jim Jarmusch Acteurs Bill Murray, Chloë Sevigny, Frances Conroy, Homer Murray, Jeffrey Wright, Julie Delpy, Sharon Stone, Tilda Swinton
« Broken Flowers » de Jim Jarmusch : La quête de Dissemblance de Bill Murray
« Broken Flowers » dépasse un comique s'amusant des clichés et une poétique du décalé pour raconter, à partir d'un travail autour de la ressemblance, une quête de dissemblance angoissante. Et si cette quête était aussi celle de Bill Murray, dont le fils, Homer, apparaît à la fin du film ?
Broken Flowers : les exploits mélancoliques d'un vieux Don Juan ICI
En lançant Don Johnston à travers les Etats-Unis sur les traces de ses anciennes maîtresses, en quête d'un hypothétique rejeton, le cinéaste américain, Jim Jarmusch, réalise surtout un film sur son acteur quinquagénaire, Bill Murray.
Par Thomas Sotinel Publié le 06 septembre 2005
2006Little Miss Sunshine, de Jonathan Dayton et Valerie Faris États-Unis, avec Abigail Breslin, Greg Kinnear, Paul Dano Grand Prix du Festival de Deauville
Little Miss Sunshine sur Arte : un succès du cinéma indépendant américain plus jamais égalé ICI
Quatorze ans après la sortie triomphale de “Little Miss Sunshine”, les aventures d’Olive, aspirante mini-miss, et de sa famille foutraque suscitent toujours la même affection. Mais la route a été longue avant que la comédie, diffusée dimanche 26 juillet sur Arte, voie le jour…
Le mois d’août 2006 touche à sa fin aux États-Unis et un long métrage indépendant affole le box-office. Little Miss Sunshine atteint près de 500 000 dollars de recettes après seulement cinq jours d’exploitation et n’a pas à rougir aux côtés des mastodontes sortis cet été-là, du Diable s’habille en Prada à Mission : Impossible III, en passant par le premier volet de la franchise à succès Pixar Cars. Genèse d’un petit film au grand destin.
En 2001, un script d’un scénariste du nom de Michael Arndt circule à Hollywood et séduit le producteur Marc Turtletaub, qui l’achète pour 150 000 dollars. Il tape ensuite dans l’œil d’un duo de réalisateurs qui insiste pour s’en emparer : Jonathan Dayton et Valerie Faris, couple à la ville, connu pour avoir conçu les clips de groupes phares des années 1990 comme les Red Hot Chili Peppers ou les Smashing Pumpkins. Des débutants donc, pour un premier long métrage écrit par un scénariste novice !
Comédie dramatique
À ce stade, seul le studio Focus Features montre de l’intérêt pour le projet, mais il souhaite modifier le récit en le centrant sur le personnage du père, au grand dam de Michael Arndt, qui finit par se faire renvoyer. Cependant, après quatre semaines de développement infructueux, sans trouver d’acteur pour incarner Richard Hoover, non sans avoir approché Jim Carrey, Tom Hanks, Alec Baldwin ou Robin Williams (qui demandait un trop gros salaire), Focus Features lâche le film, que le producteur initial, Turtletaub, rachète pour 400 000 dollars.
Un tournage de trente jours
L’équipe de départ parvient alors, avec un micro-budget de 8 millions de dollars, à constituer un casting et engage notamment l’encore inconnu Steve Carell, sans savoir qu’il était le personnage principal d’un film qui allait bientôt sortir et cartonner au box-office : le désormais culte 40 ans, toujours puceau de Judd Apatow. Dans le film de Dayton et Faris, il incarne un universitaire gay spécialiste de Proust, qui a commis une tentative de suicide après un chagrin amoureux… Il est alors recueilli par sa sœur Sheryl (Toni Collette) et se retrouve embarqué dans une odyssée rocambolesque à bord d’un mini-van jaune brinquebalant, pour amener la petite Olive (formidable Abigail Breslin) en Californie où elle doit participer à un concours de beauté, son rêve le plus cher.
Les réalisateurs de Little Miss Sunshine Valerie Faris et Jonathan Dayton entourent Abigail Breslin.
Avec eux, Dwayne (Paul Dano), le fils mutique obsédé par Nietzsche, qui a fait vœu de silence jusqu’à son entrée au sein de la prestigieuse United States Air Force Academy ; Grandpa (Alan Arkin), qui s’est fait virer de sa maison de retraite pour avoir consommé et dealé de l’héroïne ; et Richard (Greg Kinnear), le père conférencier spécialiste en motivation, qui rêve de voir son livre publié. Tout un petit monde porté à bout de bras et de poulet frit par Sheryl.
Une fois le casting rassemblé, le film est tourné en trente jours au cours des mois de juin et juillet 2005, dans la fournaise du mini-bus sans clim, entre l’Arizona et la Californie du Sud. En janvier de l’année suivante, il est montré en avant-première mondiale au festival de Sundance. C’est un triomphe. Les distributeurs font monter les enchères pour l’empocher. Jordan Mintzer, correspondant à Paris pour le Hollywood Reporter, se souvient : « La “bidding war” [“guerre des enchères”, ndlr] a fait la réputation du film. C’est une des plus grosses ventes de l’histoire de Sundance. Il a été acheté 10,6 millions de dollars par Fox Searchlight, une somme qui rentabilisait d’entrée le budget de production. »
2007 The Bubble d'Eytan Fox. Film israélien avec Ohad Knoller, Yussef Sweid, Daniela Virtzer, Alon Friedmann
Prix du public du Festival de Berlin 2007
The Bubble : quand éclate à Tel-Aviv la 'bulle' de plaisir et de raison
Entre comédie légère et démonstration tragique, un regard juste sur l'"oasis" israélienne. Par Thomas Sotinel publié le03 juillet 2007
Il y a un mot hébreu pour "bulle" (Buah) qui a servi de titre à ce film lorsqu'il est sorti en Israël, en juillet 2006. Il a ensuite été projeté à l'enseigne de The Bubble au Festival de Toronto, à l'automne suivant. Entre-temps, l'intervention israélienne au Liban avait une nouvelle fois fait éclater cette bulle, enveloppe fragile qui protège la vie quotidienne de la bohème de Tel- Aviv, métropole séculière.
Le cinéaste Eytan Fox compte parmi les résidents de la bulle et son film peint un portrait enjoué de son monde ; au centre d'un écheveau d'intrigues amoureuses, trois colocataires - deux garçons, Noam et Yali, et une fille, Lulu. Tous trois cherchent l'homme de leur vie, se consolant mutuellement de leurs déboires sentimentaux, affirmant leur opposition à la politique du gouvernement en organisant une rave contre l'occupation.
Cette comédie de situation légère serait sans doute ordinaire - même si ses acteurs sont charmants et son rythme enlevé - si Eytan Fox ne portait pas son regard de l'autre côté de la mince paroi qui enferme son gentil trio.
The Bubble commence par une séquence à un barrage de l'armée israélienne à Naplouse. Noam y accomplit à contre-coeur une période de réserve. Au moment d'un de ces incidents qui sont devenus un passage obligé du cinéma palestinien et israélien, Noam remarque un jeune homme palestinien. Une fois revenu à Tel-Aviv, le réserviste voit débarquer chez lui le bel inconnu. Il s'appelle Ashraf et a fui la Cisjordanie où tout - l'occupation, la religion, la famille - se met en travers de sa route d'hédoniste. Il a donc fui, le temps de vivre une histoire d'amour.
Un moment, cette utopie prend corps. Et le film oublie la violence de sa première séquence pour prendre le ton de la comédie évoquée plus haut. C'est une utopie modeste, qui dure quelques jours et ne rencontre pas d'obstacles plus menaçants que le règlement intérieur de l'appartement que partagent Noam, Yali et Lulu.
Eytan Fox met à décrire son milieu, que l'on voit à travers le regard incrédule et parfois émerveillé d'Ashraf, l'enthousiasme d'un propriétaire qui fait faire le tour de son charmant appartement. Il montre Tel-Aviv comme une oasis de plaisir et de raison, dont les jours sont baignés par les accents du rock d'auteur (on entend Keren Ann ou Belle and Sebastian sur la bande-son), rythmés par les productions théâtrales et les expositions. Cette bulle ressemble à toutes celles de l'Occident fortuné et cultivé, l'argent et l'art y coexistent selon les mêmes termes (une séquence assez drôle met aux prises l'acteur Lior Ashkenazi et le rédacteur en chef de la version israélienne du magazine Time out).
Mais The Bubble ne se résume pas à cette carte postale à la fois naïve et ironique. Le vrai propos d'Eytan Fox est d'en expliquer la raison d'être et sa fragilité essentielle. Le couple Noam-Ashraf porte la dimension tragique du film, qui peu à peu étend son ombre. Mettre en scène la façon dont l'histoire, la géographie assurent leur primauté sur le désir et les individus n'est pas chose simple. Eytan Fox recourt à la démonstration, une attitude qui n'a pas très bonne presse.
Mais il est des démonstrations convaincantes, et The Bubble est de celles-là. Parce que la comédie et ses personnages étaient attachants, la violence de leurs destins (des deux côtés du barrage de Naplouse) apparaît d'autant plus scandaleuse.
22 mai 2013 La Grande Belliza de Paolo Sorrentino avec Toni Servillo, Carlo Verdone, Sabrina Ferilli
Télérama
Critique par Pierre Murat
Ils dansent. Le corps agité de soubresauts et de spasmes, ils dansent. Visages souriants ou grimaçants, exténués ou extatiques, ils dansent. Et Jep n’est pas le dernier… Paolo Sorrentino ne filme que des lâches et des las. Le temps les a grignotés, ils vivent mal, en ont honte. Parce qu’ils ont somnolé une grande partie de leur vie, le cinéaste semble les pousser aux fesses avec sa caméra. Travellings avant, arrière, latéraux : il n’arrête jamais. Si ce n’est pour contempler, avec amour, ces palais romains, immenses et silencieux.
Pour accentuer la nostalgie, dans un clin d’œil à Fellini Roma, le héros rencontre, dans les rues de la ville endormie, une actrice — « Mademoiselle Ardant », murmure Jep, émerveillé —, qui lui souhaite bonne nuit. Exactement comme Anna Magnani conseillait à Federico d’aller au lit pour cesser de divaguer. L’ombre de Fellini plane évidemment sur Sorrentino, sans l’écraser. Il ne l’imite pas, il s’en inspire. Alors tous les souvenirs de Jep, épars et désordonnés, cette farandole de fantoches proches du néant, s’effacent devant son ultime rencontre : cette religieuse sans âge, silhouette aussi grotesque que les autres, mais qui lui offre quelques secondes la tentation de l’innocence. Une pureté évanouie. L’amorce d’une béatitude. On quitte Jep sans savoir s’il va se résoudre à vivre ou à mourir. Ce film sublime est reparti bredouille du Festival de Cannes 2013. Puis Paolo Sorrentino a trusté toutes les récompenses internationales, y compris l’oscar du meilleur film étranger.
Le film culte – « La Grande Bellezza », une fresque italienne par GUILLAUME MENARD ICI
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
Puisque certains n'ont pas compris mes conneries de la saison 1 ICI link j'en remet une louchée. C’est donc l’histoire d’un mec qui passait sa vie avec les bandits manchots dans les casinos. Il jouait à tout. Il pariait sur tout. Il grattait. Il se faisait...
Fenêtre sur cour, L’amour Est un crime parfait, Des mots noirs De désespoir Jetés sur un petit carnet. Mère au foyer sans foyer À nue Toute nue. Sur sa peau lisse tout glisse. Ses grains de beauté Fixés sur mes clichés volés. Sente blanche de ses hanches...
1- J'adore les mecs, le cul vissé sur le siège de leur scooter, qui m'invectivent parce que sur mon vélo je ne démarre pas assez vite aux feux tricolores... Bienheureux les beaufs ! 2- J'adore les nanas, les fesses posées sur le cuir des sièges de leur...
Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars...
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.