Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
… Rome porte en elle une ivresse particulière qui brûle les souvenirs. Plus qu’une ville, c’est un repli secret de soi, une bête sauvage dissimulée. Avec elle, pas de demi-mesures, ou bien c’est le grand amour ou bien il faut s’en aller, car la tendre bête exige d’être aimée. C’est le seul péage qui vous sera imposé, d’où que vous veniez, des routes vertes et escarpées du Sud, des lignes droites vallonnées du Nord ou des abîmes de votre âme. Aimée, elle se donnera à vous comme vous le désirez et vous n’aurez qu’à vous laisser aller aux douces vagues du présent, flottant à deux doigts de votre bonheur légitime. Et il y aura pour vous des soirées estivales percées de lumières, de vibrants matins printaniers, des nappes de cafés comme des jupes de filles agitées par le vent, des hivers acérés et des automnes interminables où elle vous apparaîtra sans défense, malade, exténuée. Et il y aura les escaliers éblouissants, les fontaines tapageuses, les temples en ruine et le silence nocturne des dieux révoqués, si bien que le temps ne sera plus qu’un élan puéril qui fait trotter les horloges. Insi vous aussi, attendant jour après jour, vous deviendrez une part d’elle. Ainsi vous aussi vous nourrirez la ville. Jusqu’au jour ensoleillé où, humant le vent venu de la mer et regardant le ciel, vous découvrirez qu’il n’y a plus rien à attendre.
Le dernier été en ville Gianfranco Calligarich roman Gallimard page 18-19
Découvert par Natalia Ginzburg, ce premier roman de Gianfranco Calligarich, Italien né à Asmara, en Érythrée, en 1947, connut un joli succès à sa sortie en 1973, puis disparut. Fort de son statut de livre culte, il reparut en Italie en 2010, puis en 2016, et fut traduit dans de nombreux pays. «Petit bijou», «chef-d’œuvre»: la presse italienne s’extasie, et nous lui donnons raison.
Paru en 1973 et resté inédit en France, ce roman de l’écrivain et scénariste italien met en scène un héros mélancolique dans sa quête vaine de sens. Une maestria confondante.
Bien que la France soit l’un des pays au monde à se montrer depuis des années le plus remarquablement prolixe en matière de traductions, il n’en demeure pas moins que parfois, de loin en loin, certains mystères intriguent. Ainsi de la sortie ces jours-ci du premier roman de l’écrivain, journaliste et scénariste italien Gianfranco Calligarich
Nous sommes à la fin des années 1960 et Leo Gazzarra, le narrateur de ce très beau roman, est un jeune Milanais qui s’est installé à Rome dans l’espoir de vivre de sa plume. Des mois plus tard, il continue à enchaîner les piges sans intérêt et autres boulots alimentaires pour la chaîne de télévision Rai.
Dans ses moments de liberté, il erre dans Rome et boit pour oublier on ne sait quoi. Dès les premiers mots – “Du reste, c’est toujours pareil” –, son monologue est teinté d’une tonalité désenchantée qui ne le quitte pas.
Ainsi Gianfranco Calligarich nous entraîne dans de longues et magnifiques déambulations nocturnes dans Rome, à la suite de son antihéros et ses amis, vieil écrivain ou jeunes snobs aussi égarés que lui. Une fille, Arianna, le fascine, mais leur incapacité à communiquer n’a d’égale que leur difficulté à entreprendre la moindre action concrète dans leur vie.
Ce dernier jeudi, il ventait très fort sur Paris, mon balcon, tel la passerelle d’un cargo, essuyait de violentes rafales, j’étais fort contrarié car j’avais programmé des semis de fleurs pour gazon japonais, de Lupin, d’Ipomée, de Cobée grimpante bleu violet, de Capucine grimpante.
Face à l’adversité du ciel je dus faire retraite à l’intérieur. Après avoir pondu quelques chroniques, je me suis dit : et si tu écoutais sur nibuniconnu L'interview de @EricMorain sur l'INAO.
La Loi peut-elle protéger le Terroir ? L’INAO doit-elle se mêler du goût ? A-t-elle su choisir entre la valorisation du patrimoine et la protection d’intérêts financiers considérables ?
N’attendez pas que je commente cette interview par de gentils et braves pioupious, je ne suis plus dans le coup et surtout, pour moi, l’INAO a passé l’arme à gauche en même temps que son ancien président réformateur René Renou.
20 juin 2006
Rupture sans préavis
René Renou est mort. En cette circonstance, moi qui les aime tant, je n'aime pas les mots : ils sont trop petits ou trop boursouflés, je leur préfère le silence du recueillement. Alors ce matin je m'incline devant ton courage face à la maladie René, je salue en connaisseur ton anticonformisme : nous nous sommes tant côtoyés à la tribune, je m'associe à la douleur et à la peine des tiens, je me permets de t'offrir la chanson du bougon enterré dans le cimetière marin de Sète les copains d'abord et le premier vers d'une tragédie de Sophocle « C'est une vérité depuis longtemps reconnue des hommes, que nul ne peut savoir, pour aucun mortel, avant l'instant de sa mort, si la vie lui fut douce ou cruelle » Adieu René, avec ceux qui t'aimaient bien nous lèverons nos verres car la vie continue et nous essayerons de faire fructifier ton héritage...
Je me trompais lourdement, avec la reprise en mains de la Droite-RPR, commencée avec Hervé Gaymard, le complexe agricolo-politique personnifié par la FNSEA de Jacques Gravegeal allait mettre la main sur les AOC devenue AOP, fourguer ses IGP, porter sur le pavois le dénommé Despey ex-président du CNJA et vice-président de la FNSEA. Les syndicats d’appellation trépassaient pour laisser aux ODG où les vignerons sont obligés d’adhérer, la maison INAO, devenue INAOQ, se dépouillait au profit des professionnels des contrôles (contrôleur-général je fus chargé d’auditer les organismes de contrôle, 15 jours après le directeur de cabinet du Ministre de l’Agriculture intimait l’ordre à mon chef de corps de m’exfiltrer, je dérangeais), cette vieille maison n’était plus que le bras de l’administration. Comme le dit plaisamment Me Morain, une tranche supplémentaire du millefeuille bureaucratique.
L’INAO subsiste mais comme nous le disions à propos du vieux crabe stalinien Althusser : Althusser à rien !
Je l’ai dit avant son départ à la retraite à un Jean-Luc Dairien fort mari de mes positions sur le classement de Saint-Emilion (il fut conseiller technique au cabinet dont j’étais le directeur)
La nouvelle directrice de l’Institut, Marie Guittard, celle qui m’a dit après la première lecture de mon rapport : « on ne va pas publier ça ! », et ce fut publié sur le Net sans une virgule de changée, qui a tenu le quinquennat de Hollande à Matignon comme conseillère agricole, bis repetita, est allé se fourvoyer à nouveau dans cette galère, sans doute sous l’amicale pression de la conseillère du Président.
La notion d’appellation d’origine est morte par dilution, je ne vais pas entonner mon éternelle chanson. Ça fait un bail que les GCC de Bordeaux s’en sont exonérés, le nom de leur château est une marque bien plus puissante que l’AOP et, il est assez cocasse, de voir le bel Hubert de Boüard, et son Angelus, jouer les vierges effarouchées quant à son rôle au Comité National de l’INAO pour la genèse des règles du dit classement.
Par ailleurs je ne vois le bénéfice pour les vignerons de vin nu de s’être pliés aux désidératas de l’INAO et de la DGCRF, pour leur syndicat des vins méthode nature. Pour l’heure, je n’ai encore jamais croisé chez les cavistes de vin nu, un flacon estampillé du logo.
L’INAO est verrouillé par le complexe politico-professionnel, et sans vouloir jouer les rabat-joie je ne vois pas qui, le rapport de force est bien trop inégal, sera en capacité de le réformer en ouvrant grandes ses portes et ses fenêtres afin que les minoritaires aient voix au chapitre. À quoi bon user son énergie dans un combat sans issue.
L’issue, elle existe, elle est sous nos yeux de consommateurs, c’est à nous consommateurs d’imposer nos choix, nos goûts, en acceptant de nous tourner vers des vins qui nous agréent, en étant conscient que les contraintes, auxquelles se soumettent les vignerons pour nous proposer des vins nu, ont un coût qui doit se répercuter dans le prix des vins, nul besoin de label pour nous rassurer, nous réassurer – l’AOC des pères fondateurs n’en était pas un – à quoi bon se blottir sous le pavillon d’une maison qui estampille la masse des AOP-IGP à deux balles vendus dans les tristes rayons de la GD ?
Dans Cap 2010 nous avions osé lancer un pavé dans la mare : le vin de France territoire d’un espace de liberté, beaucoup de vignerons s’y sont engouffrés, se sont fait un nom, une notoriété, ont créé un lien de confiance avec leurs clients, une proximité qui a déjoué les railleries des prescripteurs patentés, c’est une brèche que les conservateurs n’ont pu colmater, que les politiques devront prendre en compte. Patience et longueur de temps valent mieux que force et que rage. Foin des ayatollahs des deux bords, ils calcifient le débat, font le lit de l’immobilisme. Marquons l’INAOQ à la culotte face à ses velléités uniformisatrices, enterrons la typicité air de famille, laissons les barbons des OPA faire leur petite tambouille dans leurs vieux pots.
L’avenir est là, les petits ruisseaux peuvent vivre leur vie loin des grands lacs de vin, et comme je suis un provocateur-né j’affirme que les vins nu seront les GC de demain et je veux bien aller à Montreuil sous les fenêtres de l’INAOQ chanter le Dies Irae…
ou mener à la baguettecomme Désiré Dondeyne dirigeantL'Orchestre des gardiens de la paix
Que voulez-vous, je suis accroc de cette symphonie qui pète, pardon, les cuivres, les percussions, caisses claires, timbales, cymbales. J’aimerais qu’on me porte en terre en la jouant mais ce n’est pas très discret et je n’ai pas les moyens de m’offrir plusieurs centaines de musiciens : instrumentistes et choristes.
Les enterrements, à la Mothe-Achard, c’était l’après-midi des jours dit ouvrables, ce qui, pour mon statut d’enfant de chœur, était une aubaine : sécher l’école pour la cérémonie, ha, le Die Irae !, puis aller de l’église au cimentière, ouvrir le cortège, en portant la croix encadré de deux enfants de chœur – le curé-doyen ne lésinait pas sur le petit personnel –précédant le corbillard tiré par un cheval étique. C’était l’occasion de troquer la soutane rouge pour la noire et de garder nos godasses. Nous passions devant le logis familial du Bourg-Pailler puisque le cimetière était situé à l’entrée du bourg sur la route de la Roche.
Le rituel, l’encens, l’eau bénite, les cordons du poêle, le fossoyeur au bord du trou fraîchement creusé, le cercueil sur les tréteaux, les familles éplorées, et pour nous, je l’avoue : la routine.
Mon rêve c’est d’être enterré en musique, joyeusement !
Michel Gautier dans son dictionnaire de Vendée, la lettre E n’accueille que les Enterrements.
Je laisse de côté le rituel des enterrements modernes pour revenir à l’important : être vu par la famille.
« Il faut que l’hommage que vous rendez au mort soit vu de la famille qui occupe les premiers rangs de l’assemblée. Le défilé dure plus ou moins longtemps selon l’importance de l’assistance. Je me souviens qu’autrefois on sonnait les cloches « à l’offrande » On baisait la croix* présentée par le prêtre et on déposait une offrande en argent*. Beaucoup n’entraient à l’église que pour ce moment-là et en sortaient dès le rite accompli, pour retrouver le bistrot d’où ils étaient partis. L’important était de montrer à la famille et à la communauté qu’on était-là, qu’on avait laissé l’ouvrage qui pourtant n’attend pas, pour venir rendre hommage au disparu. »
Caractéristique d’une société paysanne où chacun pouvait s’accorder des libertés.
*La croix était fixée sur une plaque que le curé essuyait après chaque baiser (geste barrière déjà)
*À la droite du curé je tenais la gamelle en fer blanc où les paroissiens déposaient leur offrande, ça tintait pour les pièces alors que pour les billets même pas un froissement. Bien sûr, je notais dans ma tête le niveau de générosité de mes concitoyens.
Voilà un film qui ressemble à son auteur-acteur Tommy Lee Jones : buriné, taiseux, à l’ancienne, portant beau ses rides et ses mèches poivre et sel.
C’est au milieu du paysage brut, sauvage et majestueux de cette région frontalière que Tommy Lee Jones inscrit son film. Un paysage typique, varié qui s’étend des deux côtés du Rio Grande créant une réelle unité de lieu. Le réalisateur brouille les pistes dans cette volonté constante de représenter la fusion entre Texas et Mexique. Deux pays pour une même topographie qui influence de manière identique les comportements des personnages. Entre massifs montagneux, plaines désertiques et canyons escarpés, les héros de Trois enterrements cheminent vers leur rédemption, se laissant aller au gré des plis du décor et du scénario. Au bout de la route, le Paradis illusoire de Melquiades, Jimenez, où le ciel caresse les montagnes, où l’eau fraîche coule à souhait. Au point de départ cette ville perdue à l’ouest du Texas, peuplée d’êtres solitaires, aliénés, aussi vides que le désert qui ronge leur environnement. Une ville sordide où les mobile-homes côtoient les dîners enfumés, où la vie se rythme au fil des incursions casse-cou mexicaines sous le nez des patrouilles frontalières. C’est dans cet univers de sécheresse que Tommy Lee Jones et Guillermo Arriaga ont installé leurs personnages. Des hommes et femmes qui s’observent constamment, portant chacun des points de vue différents sur cette bavure caractéristique de la région. Aucun méchant dans cette intrigue, simplement des êtres profondément humains, aux comportements souvent absurdes. ICI
On ne parle bien que de ce qu’on connaît bien : Tommy Lee Jones a un ranch au Texas et, à l’image, il n’est pas maladroit dans l’art de dresser un cheval. Il connaît les paysages semi-désertiques de la frontière qui sépare les Etats-Unis du Mexique. Et les villes frontalières inhospitalières, no man’s land de mobil-homes, qui forment cette Amérique dont rêvent les migrants. Enfin, en bon cow-boy, il sait le prix de la parole donnée.
Pete, son personnage dans Trois Enterrements, son premier film, tient sa promesse : ramener dans son village le corps de Melquiades Estrada, son employé, un clandestin mexicain devenu son ami. C’est un flic qui a abattu le malheureux. Les circonstances qui précèdent et suivent le drame occupent la première partie : un kaléidoscope de personnages et de courtes scènes racontées dans le désordre. On y retrouve la patte de Guillermo Arriaga, complice d’Alejandro González Iñárritu. La seconde partie, glissant vers le fantastique, évoque Peckinpah. Pete oblige l’assassin à emmener Melquiades Estrada vers son ultime sépulture. C’est un dressage, à la crosse de revolver s’il le faut.
Metteur en scène doué, Tommy Lee Jones montre un sens de l’espace équivalent à celui des grands auteurs de westerns (il l’a prouvé de nouveau avec The Homesman). L’acteur se défend aussi : le cow-boy qu’il incarne est un bonhomme marmoréen, implacable et tendre à la fois, un vrai héros de jadis.
BIOGRAPHIE
Tommy Lee Jones est né au Texas, plus précisément à San Saba, le 15 septembre 1946. Doué aussi bien pour le football américain que pour les études, il intègre la très prestigieuse université d’Harvard. Il y côtoie de futurs grands noms, et partage même sa chambre avec Al Gore, qui deviendra plus tard vice-président des Etats-Unis. En ce qui le concerne, ce n’est pas à une carrière politique qu’il se destine, mais bien de comédien.
Il débute à New York, et obtient plusieurs rôles à Broadway. Il y joue sa première pièce, A Patriot for Me, à 23 ans. Durant plusieurs années, il foule les planches des théâtres américains, et obtient quelques petits rôles, que ce soit dans des séries télévisées ou des films. C’est finalement Oliver Stone qui fait vraiment décoller sa carrière avec le rôle de Clay Shaw, dans JFK. Celui-ci lui vaut une nomination aux oscars pour le meilleur second rôle masculin, statuette qu’il décroche en 1994 après avoir joué le marshal Gerard dans Le Fugitif. Difficile de savoir si c’est à cause de son air bougon ou parce qu’il a effectivement un caractère taciturne, mais il est le plus souvent engagé pour des rôles d’homme inflexible, et endosse souvent le costume de flic, comme dans la série des Men in Black. A côté de cela, il se révèle être un réalisateur brillant en 2005, avec son film Trois enterrements qui décroche deux prix au festival de Cannes.
En 2014, son western The Homesman, avec Hilary Swank, est présenté en compétition officielle au festival de Cannes.
Top 25 des meilleurs films avec Tommy Lee Jones ICI
Je ne regarde plus la Télé, mais l’exception confirmant la règle par la vertu du confinement, du couvre-feu je me suis mis à suivre – L’info du vrai, l’émission de décryptage de l’actualité animée par Yves Calvi chaque soir en clair sur Canal+.
Sur le Covid 19 qui faisait l’objet de la quasi-totalité de ses émissions, les invités experts étaient souvent de très bonne qualité, par exemple Vincent Maréchal ICI ils m’ont aidé à décrypter l’actualité. Même le bougon barbu docteur-journaliste JF Lemoine trouvait grâce à mes yeux, quant à Moreau-Chevrolet il me faisait rigoler avec son anti-macronisme primaire et ses tenues ringarde, j’admirais aussi le look très classe de la psy Marie-Estelle Dupont, toujours tiré à 4 épingles, ongles peints, jamais la même tenue, qui depuis ses consultations en son cabinet du XVIe se faisait la porte-parole des fêlés de la France entière. Du côté des journalistes politiques ça penchaient plutôt à droite, une droite convenable. Bref, du journalisme pépère à la Calvi que j’ai fréquenté au temps du rapport dans C’dans l’air où je me confrontais avec un futur aigle de la politique : le Périco Légasse passé de la fourchette aux fourches caudines.
La décision de ne pas reconduire « L’Info du vrai » d’Yves Calvi la saison prochaine est liée notamment à ses audiences, à peine plus de 200 000 fidèles.Maxime Bruno
INFO “TÉLÉRAMA” – “L’info du vrai”, l’émission de décryptage de l’actualité animée par Yves Calvi chaque soir en clair sur Canal+, s’arrêtera à la fin de la saison, après quatre années d’antenne. Le groupe veut concentrer ses investissements sur CNews, sa chaîne d’infos en continu, où, à la même heure, Éric Zemmour réunit deux fois plus de téléspectateurs.
Yves Calvi inaugure-t-il le mercato télé ?
Selon nos informations, la direction de Canal+ a tranché : son émission de décryptage et de reportages L’info du vrai, à l’antenne depuis le 4 septembre 2017, s’arrêtera à la fin de la saison. Exit aussi sa partie culturelle, à 20h10, Le mag, présentée par Isabelle Moreau.
Cela fait plusieurs mois que l’avenir du programme est sujet à discussions. Revigoré en audiences au printemps dernier par la crise du coronavirus, L’info du vrai avait alors gagné un sursis d’un an. Mais pas un de plus. À quelques mois de la campagne présidentielle, le groupe veut concentrer ses investissements sur CNews, sa chaîne d’infos en continu, dont l’audience a plus que doublé en un an (1,8 % de PDA), au prix d’une ligne éditoriale controversée. Canal+ ne devrait pas remplacer L’info du vrai par un autre programme d’informations, et devrait laisser à CNews tout le volet « news ».
Un nom et une image
Entre Yves Calvi et le groupe Bolloré, tout avait pourtant commencé par une lune de miel. Lorsqu’il le débauche de LCI en septembre 2017, avec son fidèle producteur, Jérôme Bellay, Vincent Bolloré s’achète un nom et une image : celui de l’animateur des matins de RTL, dont la crédibilité journalistique doit servir la marque ternie de la chaîne.
Le journaliste, qui fait alors figure de transfert de l’année, hérite d’une tranche en déperdition, sur les cendres du Grand journal de Canal+, tombé à 100 000 téléspectateurs. Il ambitionne de faire de L’info du vrai un « rendez-vous de référence », mais sans jamais renouer avec l’impact de son ancien programme emblématique, C dans l’air, qu’il a fondé et incarné sur France 5 pendant quinze ans.
Canal+ lui laisse du temps pour s’installer. Mais l’émission, avec ses reportages soignés et ses enquêtes à l’international, coûte cher et ne parvient pas à s’imposer dans ce carrefour d’audience concurrentiel, où le 19/20 (France 3), les talk-shows C à vous (France 5), Quotidien (TMC), Touche pas à mon poste ! (C8) se taillent la part du lion. D’autant que depuis 2019 un petit nouveau s’est frayé un chemin : Éric Zemmour, le rival maison, avec Face à l’info, sur CNews. Le polémiste y réunit en moyenne 700 000 téléspectateurs chaque soir à 19 heures (3,3 % du public présent devant la télévision), quand Yves Calvi sur Canal+ peine à atteindre les 300 000 (1,1 %).
Matinale de RTL
Contactée, la direction de Canal+ confirme l’information et salue le « sérieux » apporté par Yves Calvi. « Nous avons été heureux de collaborer avec lui. C’est l’un des meilleurs intervieweurs de France. Il nous a permis de stabiliser cette tranche horaire, mais nous nous recentrons sur nos piliers historiques que sont le cinéma, les sports et la culture », indique Gérald-Brice Viret, directeur général des antennes et des programmes de la chaîne.
Avant la présidentielle de 2022, d’autres chaînes approcheront-elles Yves Calvi, ou se concentrera-t-il sur la matinale de RTL, qu’il anime depuis 2014 ? Il n’a pas donné suite à notre demande d’interview. La vingtaine de salariés de l’émission devra retrouver du travail. Selon nos informations, le producteur Jérôme Bellay pourrait, lui, rester dans le groupe Canal+, qui lui a officiellement proposé de nouvelles missions. Bellay, créateur de France Info et de LCI, mais surtout ancien directeur général d’Europe 1 de 1996 et 2005… Cela tombe bien : Canal+ lorgne depuis plusieurs mois sur la radio du groupe Lagardère, qu’elle verrait bien dans son giron avant l’été.
Mort de Napoléon, 1829, peinture de Charles de Steuben (1788-1856) réalisée à la demande d'Hortense de Beauharnais. Arenenberg, Napoleonmuseum
L’année Napoléon commence sur les chapeaux de roues et les controverses vont déjà bon trainICI
Le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte soulève déjà polémiques et divisions. Rétablissement de l'esclavage et guerre en abondance entachent l'héritage du personnage historique préféré des français.
Que célébrer et comment le 5 mai 2021 ?
Et, dans ma petite Ford d'intérieur, une petite musique s'insinue et ne me quitte plus :Jean-Paul Kauffmann&Napoléon Bonaparte...
2016 lors de la publication d’« Outre-terre » Julie Clarini dans le Monde notait :
À l’époque, pourtant, son affection pour Napoléon ne s’est pas encore déclarée. Cela viendra plus tard, à l’occasion d’un voyage à Sainte-Hélène et du livre subséquent, La Chambre noire de Longwood (La Table ronde, 1997). Le 17/12/2020
Jean-Paul Kauffmann : « Napoléon est le Petit Poucet de l'Europe »
ENTRETIEN. L'écrivain Jean-Paul Kauffmann a raconté deux lieux napoléoniens. Il avoue s'être fait posséder par l'homme d'Eylau et de Sainte-Hélène.
Comme me le dit Raphaëlle, du haut de ses 6 ans, lorsqu'elle sollicite une histoire, une partie de dames, un tour à vélo : j'aimerais...
Oui, j'aimerais que J.P.K...
Pour l'heure, je lui dédie cette chroniquequi ne me doit presque rien puisque je puise mes sources dans l’article d’Antoine Flandrin publié dans Le Monde du 10 mars.
Le 25 mars 1802, à Amiens, l'Angleterre, la Hollande, l'Espagne et la France signent un traité de paix qui met un point final à la deuxième coalition européenne contre la France. C'est un triomphe pour le Premier Consul Napoléon Bonaparte qui a pris le pouvoir en France 30 mois plus tôt.
L’exposition « Napoléon » à Paris écorne le mythe Bonaparte en présentant deux actes officiels sur l’esclavage
A travers deux documents originaux de 1802, présentés pour la première fois, la grande exposition sur Napoléon reviendra sur le rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe et son maintien dans les colonies par la France, qui l’avait pourtant aboli en 1794.
C’est un texte court : une « minute d’arrêté » de quelques lignes, rédigée à la plume. Bonaparte n’y emploie pas un ton autoritaire, comme il le fera plus tard dans ses messages impériaux. Dans cet arrêté du 16 juillet 1802, le premier consul se contente de charger son ministre de la marine et des colonies, Denis Decrès, de rétablir les lois qui étaient en vigueur en Guadeloupe en 1789. Autrement dit, il lui ordonne de rétablir l’esclavage dans l’archipel. Cette page sombre de l’histoire coloniale de la France sera présentée, pour la première fois au public, à l’occasion de la grande exposition sur Napoléon qui doit se tenir à La Villette, du 14 avril au 19 septembre.
Une page d’autant plus sombre qu’elle effaçait les effets du décret d’abolition de l’esclavage du 4 février 1794. Cinq ans après le début de la Révolution française, alors que la Guadeloupe était aux mains des troupes anglaises, Victor Hugues fut envoyé par la Convention pour mettre fin à l’esclavage. « En juin 1794, il propose aux esclaves de l’île de s’affranchir en rejoignant le corps expéditionnaire français. Blancs, Noirs et métis se battent ensemble pour reconquérir l’île aux esclavagistes anglais. L’idéal républicain devient une réalité jusqu’au rétablissement de l’esclavage en 1802 », explique l’historien du droit Jean-François Niort.
Anomalies juridiques
Longtemps, cet arrêté fut cité par les historiens, mais sa trace avait été perdue. Au terme d’une recherche entre Paris, Aix-en-Provence et Basse-Terre, trois chercheurs – Jean-François Niort, Jérémy Richard et Frédéric Charlin – l’ont retrouvé, aux Archives nationales, en 2007.
A la suite de cette découverte, ils ont décelé plusieurs anomalies juridiques.
La première : le mot « esclavage » n’apparaît pas dans l’arrêté. Alors consul à vie, Bonaparte emploie cette précaution pour ne pas renforcer l’opposition au durcissement du régime et ne pas susciter de rébellion dans les colonies.
Seconde anomalie : cet arrêté n’a pas été publié au Bulletin des lois de la République – comme il aurait dû l’être –, car Bonaparte tient à ce que cette mesure reste secrète.
« Enfin, le premier consul n’a pas la compétence pour prendre cette décision, parce que la constitution qu’il a lui-même mise en place en 1799 prévoit que les colonies doivent être régies par des lois et non par des arrêtés »,note Jean-François Niort.
Un texte fondé sur une légalité pour le moins contestable, donc.
Ses motivations sont d’ordre idéologique, économique et géopolitique. « Imprégné de préjugés racistes et manipulé par le lobby esclavagiste, Bonaparte pense que la Guadeloupe est à feu et à sang – ce qui est faux – et que la restauration de l’ordre passe par le rétablissement de l’esclavage. Il est aussi convaincu que l’esclavage dans les colonies assurera la prospérité de la France », analyse Jean-François Niort.
Jacques a plutôt fière allure et il est distingué. C'est un être à part qui se démarque tant par sa vivacité intellectuelle que par son charme irrésistible. Jacques est direct et sa franchise le fait passer parfois pour un indélicat. Jacques a une forte personnalité et une très grande maîtrise de lui-même. Il réalisera ses objectifs coûte que coûte, les obstacles et les échecs ne faisant que renforcer son obstination. En amour, Jacques s'impliquera entièrement dans son couple et se montrera parfois possessif. Cependant, c'est un grand tendre et la loyauté est une de ses principales vertus.
25 octobre 2016
Jacques n’a plus la cote mais la Saint-Jacques est la star de l’automne… avec un brut nature Bourgeois-Diaz les bulles échappent à l’attraction terrestre… ICI
Le prénom des gens : Lucien et ses petits bénéfices éphémères ICI
CHRONIQUE
Baptiste Coulmont
Les prénoms restent actuels un moment. Mais la mode prend toujours fin et le petit bénéfice du rajeunissement se retourne. Il en sera ainsi avec Lucien.
Publié le 07 mars 2021
Chronique.
Né en 1928, Lucien reçoit un prénom déjà sur le déclin. Au milieu des années 1950, quand il s’agit de se trouver un nom de scène, il prend Serge (qui culmine, en France, en 1952). Quand il s’est agi de changer de prénom, Gainsbourg n’a pas fait autrement que les milliers de Français et de Françaises qui en changent chaque année. Il a fait d’une pierre deux coups. Sans nécessairement le vouloir, il s’est donné un coup de jeune.
Monique devient ainsi Barbara, Daniel devient Christophe, Paul-Alain devient Julien (Clerc), un autre Lucien devient Laurent (Voulzy). A chaque fois, le nouveau prénom est à la mode ou en croissance au moment où il est adopté, et il remplace un prénom plutôt démodé.
Sensible au goût du jour
Le prénom que se sont choisi ces artistes aurait pu être le prénom qu’ils auraient donné à un enfant. Se faire soi-même, se donner une nouvelle identité semble obéir aux mêmes règles que le choix d’un prénom pour un autre : on est sensible au goût du jour.
Il en va probablement de même quand ces artistes choisissent le prénom d’un personnage ou le titre d’une chanson. Choisir un prénom démodé pour sa chanson, c’est tendre à l’inscrire dans un registre humoristique (« Depuis que j’ai vu Suzette… »). Choisir un prénom qu’on trouve joli, neuf, original, c’est ancrer son œuvre dans le temps présent. Nathalie en 1964, Laura en 1986, etc.
Les séries télévisées et les romans sont donc remplis de personnages ou d’acteurs trop vieux pour leurs prénoms : cadre ou restauratrice, ils portent les noms de collégiens. Julie Lescaut (un prénom qui culmine en 1987) était jouée par Véronique Genest (née en 1956).
Cela assure une certaine longévité : les prénoms resteront actuels un moment. Mais la mode prend toujours fin et le petit bénéfice du rajeunissement se retourne. Ainsi Augustine, née en 1943, décide à 16 ans, « avec l’aide de son frère aîné, de choisir un prénom commun », Michèle, un « prénom passe-partout » (Genre et utopie, Presses universitaires de Vincennes, 2014). On me raconte que, dans les années 2000, elle se disait que finalement, Augustine, aujourd’hui, ça sonnerait mieux que Michèle…
Baptiste Coulmont est professeur de sociologie à l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay, auteur de « Sociologie des prénoms » (La Découverte, 2014) et, avec Pierre Mercklé, de « Pourquoi les top-modèles ne sourient pas. Chroniques sociologiques » (Presses des Mines, 2020).
Vue depuis l’avenue Pierre-Mendès-France. Laurent Thion/Ecliptique pour «Le Monde»
Pendant la Covid 19les journalistes s’ennuient, ils ne peuvent aller à Orly voir décoller les avions, y’a plus d’avions, ni traîner dans les bars, surtout ceux à vins, ni se régaler dans les restos food, ils sont fermés, alors ils errent comme des âmes en peine à la recherche du sujet saignant, clivant, qui les fera remarquer par leur rédac-chef.
Et soudain, entre les derniers pavés de Paris, émerge, grâce aux génies de la technocratie, une petite pousse, les commerces essentiels en cas de confinement, les librairies ont rejoint peloton, les cavistes eux y étaient déjà. Alors ils se ruent, tels des morts de faim, crachent vite fait bien fait sur le gaz un article, la frêle pousse s’avère être du chiendent.
J’ai glané 3 articles dans Le Figaro, Le Parisien et Télérama.
Dans les deux premiers les journalistes ont puisé à une source syndicale : Nathalie Viet, déléguée générale du syndicat des cavistes professionnels (SCP), la boutique du bon père Yves Legrand d’Issy-les-Moulineaux dont font partis, horreur-malheur, les cavistes franchisés (Nicolas, Nysa, Le Repaire de Bacchus, Les Domaines qui montent…)
Celui de Télérama, lui, est militant, les deux compères sont des redresseurs de torts – c’est l’ADN de Télérama, la morale des curés à fait place à une bien-pensance genre insoumis – ils trient le bon grain de l’ivraie, même que dans le bon ils pointent ceux des cavistes qui se vouent corps et âme à la satisfaction des licheurs du vin nu. N’empêche qu’ils ont un côté Bettane/Desseauvien : ils font la promo des copines et des copains, tancent les moutons noirs qui margent comme des vulgaires prédateurs, saignent aux quatre veines les vignerons.
Qu’en savent-ils ?
Rien !
Rien que des rumeurs qui courent dans le Mondovino cher à l’abominable Pousson, des approximations chères à leur copain, qui se prend pour le gourou des vins nus, Antonin Iommi-Amunategui. Ont-ils analysés les comptes des cavistes indépendants pour étayer leurs insinuations malveillantes ? La réponse est non ! Bien installés dans leur statut de salarié ils sont exigeants vis-vis-à-vis d’une population qui ne roule pas sur l’or, ils ignorent le pouvoir des agents, les allocations qui alourdissent les stocks, leur désir de vins nu abordables en prix montre qu’ils se contrefichent de ce qui va vraiment dans la poche du vigneron. Tous des moines à leur service : cavistes, vignerons, l’important c’est tout pour leur gueule. C’est le degré zéro du journalisme.
Ça me fout en rogne de lire dans :
Vin nature : nos dix cavistes essentiels à Paris ICI
« Alors que les cavistes parisiens appliquent bien souvent des coefficients multiplicateurs de 2,5 ou 3 (sur le prix hors taxe des bouteilles achetées chez les vignerons), Agnès ne dépasse jamais le « fois 2 ». C’est peut-être un détail technique pour vous mais pour nous qui visitons pas mal de cavistes, ça veut dire beaucoup. Ça veut dire d’abord qu’Agnès respecte le travail et les efforts des vignerons pour sortir des vins accessibles et qu’elle refuse la surenchère de certains collègues, toujours prompts à justifier leurs tarifs exorbitants à cause des loyers parisiens... Réputée pour payer ses fournisseurs à la commande (et pas après avoir revendu leurs bouteilles, comme le veut une certaine tradition...), Agnès est de fait a-do-rée par les vignerons. Et bien sûr par sa fidèle clientèle, dont elle connaît les goûts et les prénoms. Bref, Agnès, c’est le bon accueil, le bon prix et le bon conseil. »
Ma pomme, qui visite, autant de cavistes que les duettistes moralisateurs, j’ai acheté du vin Au bon vingt lorsque j’allais m’approvisionner en légumes à Veni Verdi, j’ai pris la peine de comparer ses prix avec d’autres cavistes où je m’approvisionne, et j’ai constaté que ces derniers se situaient sur la même ligne. Et pourtant les loyers de Paris Centre sont plus lourds que dans le 20e ou à Ivry chez l’ami Paco qui fait un superbe boulot de caviste. Quant aux délais de paiement les salariés de Télérama déconnent à plein tube, il y a des délais légaux que pratiquent la grande majorité des cavistes, certes il y a comme dans toute profession, chez les restaurateurs aussi, des mauvais payeurs, ils sont connus des vignerons.
*18 juillet 2015 « Rien ne m’arrête, même pas le cagnard qui tape, je passe la Seine pour me rendre sur les hauteurs du 20e où les jardinières des toits de Veni Verdi ont planté leur étal chez Agnès Barraco la tenancière d’Au bon Vingt 52, rue de Bagnolet.
Ça grimpe, fait chaud !
Je suis venu acheter un pot de miel des abeilles du 20e et 2 rosés pas faciles à trouver ceux du domaine de la Paonnerie du côté d’Ancenis. » ICI
De plus, je me gondole grave avec le titre car ces 10 cavistes ne proposent pas que des vins nu stricto sensu, les vins bio ou biodynamique ne sont pas forcément des vins nature, alors de grâce arrêtez de nous faire chier avec une militance à 2 balles de bien lotis.
Je suis vieux, j’ai du pognon, dans mon budget les vin nu, les livres, l’alimentation de proximité occupent une large place, je suis donc un « grand souteneur » des cavistes indépendants, des libraires du même cru, des producteurs agricoles respectueux de la nature, alors je n’ai nul besoin des nouveaux Bettane&Desseauve pour me fourguer leur camelote morale.
De plus, leur bel hebdo se gave de publicité en provenance des négociants champenois, bordelais ou autres qui ont les moyens de se les payer, alors à camp les actes conforment aux belles paroles ?
Suis abonné à Télérama depuis une éternité, j’avoue que c’est de ma part une forme de masochisme, ils me font chier ces nouveaux curés du groupe Le Monde (je suis aussi abonné au Monde et au Courrier International logé dans le même immeuble et dont les actionnaires sont bien évidents la crème des gens chers à Mélenchon : Pigasse et Niel.
Au Bon Vingt (Paris XXème), le 18 février 2021. Arthur Crestani pour Télérama Sortir
«Les ventes ont explosé » : à Paris, la pandémie profite aux cavistes ICI
Jérémie Couston, Jean-Baptiste Roch
Publié le 03/03/21
Avec les bars et les restaurants fermés, les cavistes ont tiré leur épingle du jeu en bénéficiant du statut de commerce essentiel. Portrait d’une profession à part qui se donne pour mission de vendre de la convivialité.
« Pendant le premier confinement, on a tous grossi ! » observe, amusée, Élodie Cadiou, la tenancière d’Et si Bacchus était une Femme (Paris, 5e). Si son constat ne s’appuie sur aucune autre méthode statistique qu’un tendre coup d’œil à la silhouette de ses clients, après des mois de réclusion et de petits plats faits maison, la caviste ne remet pas en cause le french paradox, ce concept anglo-saxon un peu fumeux qui pointe la contradiction apparente entre un régime français riche en gras et en alcool et la relative bonne santé de la population. Comme tous ses collègues, Élodie Cadiou a bénéficié d’un autre paradoxe hexagonal : le fait que le vin et les cavistes aient été définis comme un bien et un commerce essentiels, au contraire des fleuristes, libraires, cinémas ou artistes de la Comédie-Française…
Le confinement ? Une aubaine...
Rares sont les Français à trouver satisfaction dans les confinements et couvre-feux à répétition. Mais durant cette sinistre période, le plébiscite en faveur des commerces de proximité à Paris et dans sa banlieue a permis à certains de tirer leur épingle du jeu. Pour beaucoup de cavistes, et surtout les indépendants, la fermeture de la plupart des magasins a agi comme un accélérateur de notoriété. « On cherche l’origine du virus sur un marché chinois, mais ne le répétez pas : il a été inventé par les cavistes ! » plaisante Agnès Baracco, l’heureuse propriétaire d’Au Bon Vingt, qui abreuve depuis dix ans les habitants du 20e arrondissement en quilles de joie à prix modérés. « Le confinement m’a offert une visibilité que je n’aurais jamais eue autrement », raconte Sandrina Saymard, qui a ouvert Aux Libres Buveurs, près du canal de l’Ourcq (19e), il y a à peine deux ans. Même constat d’aubaine chez Sophie Nézet, à la tête du Ravitailleur (12e), fondé moins d’un an avant le premier confinement : « Avec les grèves de décembre 2019, les manifs, j’ai connu des débuts très difficiles. Mais à partir du 13 mars 2020, les ventes ont littéralement explosé. » Une embellie constatée par une majorité de cavistes parisiens, à la différence de leurs confrères d’autres régions, plus rurales et moins peuplées, « où la casse est bien plus répandue », rappelle-t-on du côté du Syndicat des cavistes professionnels.
La récente ruée chez les cavistes de quartier est d’autant plus remarquable que, depuis des lustres, le vin s’écoule surtout dans la grande distribution et à bas prix. En France, ce beau pays où le « repas gastronomique » est considéré depuis 2010 comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité, huit bouteilles sur dix sont vendues en supermarché et les deux tiers ne dépassent pas les 3 euros. Un tarif introuvable à la cave du coin, bien évidemment, et incompatible avec une agriculture durable. Mais la limitation des déplacements due aux confinements et aux couvre-feux a logiquement favorisé les petites enseignes : la moitié des 5 800 cavistes hexagonaux sont implantés dans les centres-ville, et sur le bon millier que compte la région parisienne, 500 sont situés intra-muros. La partie était pourtant loin d’être gagnée. Contrairement aux idées reçues, la consommation d’alcool en France décroît inexorablement depuis les années 1960. Et au niveau mondial, en 2020, la baisse a avoisiné les 8 %. Mais le vin reste un produit à part. « Avec le confinement, la vie des Français s’est ralentie : on a réappris à vivre en famille, à mieux manger, à mieux boire », estime Élodie Cadiou.
Ne dites plus Cubi, dites BIB, c’est plus chic
Le stress des visioconférences enchaînées du matin au soir, le désœuvrement des travailleurs indépendants ou des intermittents soudain privés de commandes ou de cachets, la gestion des enfants et du conjoint à la maison au quotidien : les motifs pour lever le coude ne manquaient pas au printemps dernier. « Les gens voulaient des bouteilles pour les apéros Zoom, puis pour les apéros tout court avec les voisins, se souvient Sandrina Saymard. Tout le monde s’est remis à la cuisine, et grâce à la convivialité du repas, le vin a fait l’objet d’une nouvelle curiosité. » La virée chez le boulanger, le caviste ou le boucher est devenue un rituel pour échanger, sociabiliser ; souvent la seule sortie de la journée autorisée, avec attestation dûment remplie. Alexis Zaouk, qui a ouvert en juin 2019 La Cave d’Alex, à Nanterre, n’a guère vendu de bouteilles de son « remède miracle contre la dépression » (la Chartreuse !) : « J’avais plutôt des clients qui cherchaient des vins légers et digestes pour le déjeuner, afin de ne pas s’endormir devant leur écran à la réu de 14 heures. Tous éprouvaient le besoin de parler. »
« Le vin est souvent meilleur quand on connaît le nom du vigneron qui l’a mis en bouteille et celui du caviste qui nous l’a vendu. »
Avec les vins « glouglou » (faciles à boire et pas trop chers), l’autre grand gagnant du coronavirus est le BIB, ou Bag-in-Box, appellation moderne du bon vieux Cubi, avec son petit robinet et son goût de reviens-y. Vincent Baverel, créateur de Let it BIB, le premier site de vente en ligne consacré exclusivement au vin en BIB, confirme la tendance et le changement de mentalité : « Plus écolo, plus économique, plus pratique, le BIB a moins mauvaise presse qu’à une époque. Ma clientèle est encore essentiellement parisienne, mais elle se diversifie avec le temps. J’ai aussi bien des jeunes de 25 ans qui sortent de la sempiternelle vodka que des petites dames de 70 ans. »
Privé de voyages, de sorties, de restos et de bars, le Français a eu plus d’argent pour ses besoins « essentiels ». Bruno Legembre, de La Vinothèque de Saint-Denis, le seul caviste indépendant dans cette ville de 110 000 habitants, a bien profité de la crise, en plus de la pression immobilière qui a fait refluer les familles parisiennes dans sa commune de Seine-Saint-Denis. « Le client qui achetait d’habitude une bouteille à 10 € repartait plus volontiers avec trois bouteilles à 15 € et parfois avec un carton. » La prise de conscience des enjeux environnementaux et la remise en question de la société de surconsommation qui ont émergé pendant le confinement ont incité les néophytes à pousser la porte de leur caviste. « Le vin est souvent meilleur quand on connaît le nom du vigneron qui l’a mis en bouteille et celui du caviste qui nous l’a vendu », explique Antonin Iommi-Amunategui, auteur et éditeur d’un des rares livres sur le sujet (Cavistes. 100 prescripteurs de vins d’auteurs, éd. Nouriturfu, 2019).
Un appétit de découvertes que satisfait avec joie Sophie Nézet : « C’est notre travail de commerçants de proximité de susciter et de répondre à la curiosité. On est loin du supermarché, où, n’ayant pas les connaissances nécessaires pour s’y retrouver dans les vins, le client est perdu. » Et pour faire face à une demande et à une situation exceptionnelles, les cavistes se sont vite adaptés. Lors du premier confinement, Agnès Baracco a ressorti son vieux bicloune pour livrer les clients confinés qui passaient commande par un coup de fil ou par un SMS. « Pas un chat dans la rue, météo au beau fixe : les conditions étaient idéales pour faire du vélo dans Paris, se souvient la caviste reconvertie dans la livraison à domicile. Il y avait l’angoissée qui demandait de laisser le carton au pied de l’immeuble et balançait un chèque par la fenêtre, le soignant qui descendait avec une paire de masques en cadeau, à une époque où ils étaient introuvables. » Le Nanterrien Alexis Zaouk a, lui, transformé sa page Internet en site commercial et livrait lui-même en voiture dans les communes alentour (Rueil, Colombes, Suresnes, Chatou…).
Des rendez-vous tous les quarts d’heure
À la différence des cavistes franchisés (Nicolas, Nysa, Le Repaire de Bacchus, Les Domaines qui montent…), les indépendants, souvent gérés par une seule personne, ont pu modifier leurs horaires et réagir avec plus de souplesse. Institution de la banlieue est, La Cave d’Ivry a connu deux semaines de fermeture au printemps dernier, avant de se réinventer. Fournisseur régulier de bon nombre de théâtres et de restaurants parisiens qui lui ont confié l’élaboration de leur carte des vins, son patron, Paco Mora, a dû trouver d’autres débouchés pour maintenir son activité. Comme ailleurs, les clients ont répondu présents dès le début du confinement, faisant parfois la queue deux heures avant de pouvoir entrer dans la boutique un par un. « Très vite, explique le caviste, j’ai mis en place un système de rendez-vous tous les quarts d’heure, comme chez le médecin, pour éviter l’attente. Et je faisais des livraisons gratuites dans toute l’Île-de-France. L’A86 était déserte, je mettais vingt-cinq minutes au lieu des deux heures habituelles. » Mais pour Élodie, Agnès, Sandrina, Vincent, Paco et les autres, dont la vie repose sur les rencontres, les dégustations, le partage et les joyeux débordements que le vin parfois procure, le plus important n’est pas le chiffre d’affaires en hausse. Tous disent leur impatience de revoir, un jour, sous les yeux qui brillent, la possibilité d’un sourire.
Malgré la crise, les cavistes se maintiennent en bonne forme
Empêchés de se rendre au restaurant ou dans des bars, les Français se sont tournés vers ces professionnels de proximité qui connaissent en moyenne une hausse de leur chiffre d’affaires.
En 2020, plus de huit cavistes sur dix ont dit avoir augmenté leur chiffre d’affaires de l’ordre de 10 à 20 %. Pixabay
À défaut de pouvoir boire un verre de vin ou un cocktail en terrasse, les Français se tournent vers leurs cavistes pour déguster de bons crus. La profession a en effet été mise en lumière par la crise sanitaire qui maintient fermés bars et restaurants.
« Il y a une tendance générale qui s’est accélérée avec la crise qui consiste à se reconnecter à son environnement proche. Les cavistes ont donc plutôt consolidé leur rôle en soignant la relation humaine avec leurs clients », explique au Figaro Nathalie Viet, déléguée générale du syndicat des cavistes professionnels (SCP). Un phénomène qui se traduit par une hausse moyenne de leur chiffre d’affaires sur l’année 2020. Selon une enquête de la Confédération générale de l’alimentation en détail (CGAD), sur les commerces alimentaires spécialisés de proximité, plus de huit cavistes sur dix ont dit avoir augmenté leur chiffre d’affaires de l’ordre de 10 à 20 % contre un peu moins d’un commerce sur deux pour le reste des établissements de proximité interrogés par l’enquête. « Il y a une vraie bonne santé des cavistes sur la fin de l’année ce qui est logique puisque c’est une période de fête », analyse Nathalie Viet. Ces bons résultats se poursuivent en 2021 puisqu’en janvier un peu plus de sept cavistes sur dix connaissaient une activité stable ou en hausse par rapport à l’année précédente.
Les cavistes de province en difficulté
La déléguée générale du syndicat des cavistes tient toutefois à nuancer cette bonne forme générale soulignant des « situations disparates ». Selon elle, si les grandes villes comme Paris ont bénéficié d’un report de la consommation des bars et restaurants et du besoin de retrouver du lien social par le commerce de proximité, les cavistes de provinces sont, eux, plus en difficulté. « Ils ont souffert de l’impossibilité des rassemblements entre amis ou familiaux » qui s’est moins ressentie dans les grandes villes. « Le caviste est un commerce de province et très réparti sur le territoire. Ceux de la capitale ne représentent que 20 % des 5800 points de vente », rappelle Nathalie Viet. Les professionnels situés dans les zones touristiques ont eux aussi accusé le coup.
En ce qui concerne 2021, le syndicat des cavistes professionnels veut rester optimiste. Même si bars et restaurants rouvrent leurs portes, le secteur compte sur « la fidélisation de ces clients qui ont découvert les cavistes ». D’autant que même si les Français voudront sortir de chez eux et consommer dans ces établissements, « certains ont pu goûter ces derniers mois de très bonnes bouteilles qu’ils n’osaient pas s’offrir au restaurant et qui sont à des tarifs plus abordables chez nous », ajoute Nathalie Viet. Sans compter que bon nombre de cavistes avaient pour clients bars et restaurants et attendent donc leur réouverture avec impatience.
Quant à la filière viticole, elle a été lourdement touchée par la crise mais aussi par les taxes douanières imposées par Donald Trump sur plusieurs pays européens, dont les vins français. Mais elle vient d’enregistrer une première victoire. Début mars, l’administration Bien a décidé de suspendre pour quatre mois la surtaxe imposée par son prédécesseur
Confinement, couvre-feu... Avec les restrictions, les cavistes connaissent un très bon cru
Les vendeurs de vins, champagnes et spiritueux connaissent, depuis la mise en place des restrictions de déplacement, une croissance à deux chiffres. Ils profitent de la fermeture des bars ou restaurants et du retour en force des commerces de proximité
Par Elie Julien
Le 10 mars 2021
«On se demande d’où ça sort! Chaque jour on a des surprises, c’est inespéré. Les gens boivent mieux.» Comme l’explique Baptiste Léger, caviste chez Nicolas dans le XVIIIe arrondissement de Paris depuis novembre 2014, le secteur a connu «une explosion du marché depuis décembre 2020». Sur ces dernières semaines, le groupe Nicolas, qui rassemble 500 magasins dans toute la France, dont 320 en région parisienne, observe une hausse des ventes de vins, spiritueux et champagnes de 20 à 25 %.
Selon la direction du groupe qui fêtera son bicentenaire l’an prochain, il y a des décennies que l’entreprise n’avait pas connu un tel début d’année. La secrétaire générale des 5800 cavistes professionnels, Nathalie Viet, confirme une hausse nationale de 10 à 20%.
Chez Baptiste, la hausse de fréquentation est de 15% en février et 19% en janvier (par rapport à l’an dernier). «Maintenant, on a du monde toute la semaine. Même le week-end, cela augmente avec 150 à 200 ventes le samedi», apprécie le caviste. Outre la fréquentation, le panier moyen a lui aussi grimpé: «on est passé de 20 euros à 25-27 euros», assure Baptiste. Un regain d’activité qui s’explique par plusieurs facteurs.
Bars et restaurants remplacées par des soirées à domicile
Au premier rang des causes de cette hausse, on retrouve bien entendu la fermeture des bars et restaurants. Un report mécanique dont auraient davantage bénéficié les cavistes que la grande distribution. Selon la Fédération du Commerce et de la Distribution, en janvier, les ventes de vins ont augmenté de 9,5% par rapport à décembre 2020, un mois favorable aux vins. Sur un an, la hausse «n’est que» de 2%. «Cette dernière se tourne elle aussi vers nous pour commander», dévoile Christopher Hermelin, directeur communication et marketing chez Nicolas.
Mais la vraie hausse tient plutôt aux rassemblements organisés à domicile, souvent au grand dam du gouvernement et des recommandations à limiter les repas et apéritifs collectifs. Les cavistes sont les premiers témoins de ces organisations de soirées, en hausse alors que certaines régions du pays entament leur vingtième semaine de restrictions (confinement et couvre-feu) consécutives.
«Lorsque l’on a une commande de livraison de 24 bouteilles un vendredi soir, notre client ne nous cache pas qu’il organise une fête à neuf ou dix, admet Baptiste. Mais ils ne faut pas les blâmer. La plupart du temps, ce sont des soirées à six maximum», assure le confident de nombreux parisiens. Dans sa rue, un petit cheminement entre sa fromagère voisine et lui révèle le succès des raclettes et autres fondues. «Des plats que l’on partage rarement à deux», s’amuse Baptiste.
Mais outre ces rassemblements, qui remplacent les repas ou verres entre amis au bar après le travail, les fameux «after-work», le caviste observe un autre phénomène. «J’ai des commandes pour des repas d’affaires à domicile. Ces clients, qui ont un bon budget, prennent un repas à emporter dans un restaurant et viennent chercher du vin ici. Ils se rendent compte que l’on fait moins de marge que les restaurants, donc ils achètent même des très bons vins». Les livraisons et commandes sur Internet ont aussi connu une hausse de 20%, comme dans de nombreux secteurs.
Licenciée en août à cause du Covid, Pauline Minier, 25 ans, ne pouvait rêver meilleur départ pour sa société Caviste en Ligne. Lancée il y a trois mois, elle a vu le nombre de livraisons de ses vins bio à Paris croître exponentiellement avec jusqu’à sept livraisons par jour le week-end.
Télétravail et isolement
La mise en place d’un service de conseil et commande par téléphone, lancé pendant le premier confinement par le groupe Nicolas, a connu un réel succès. «Beaucoup de personnes sont isolées depuis des mois. Le contact humain des cavistes est clairement recherché. Sans oublier que certains ont peur, sanitairement, de sortir de chez eux», observe Christopher Hermelin, la patron de la communication.
Une tendance accélérée par le confinement et le couvre-feu. Un aspect sociétal que veut rappeler Nathalie Viet. «Ces achats ne se limitent pas a un produit. Le vin, ce n’est pas que de l’alcool. C’est aussi du goût, qui rassure dans notre société, qui fait du bien au moral et à l’estomac lorsque l’on est en perte de sens», fait-elle remarquer. Le vin comme valeur refuge, en somme.
Le télétravail, parfois difficile pour certains, a aussi été l’occasion de prendre des initiatives absente lors de repas en entreprise ou avec les collègues. «Beaucoup de Français ont besoin et envie de se faire plaisir. Il n’est pas rare que nos clients nous confient boire un verre en déjeunant le midi chez eux, ce qu’ils ne faisaient pas avant », assure Christopher Hermelin.
C’est le cas d’Aby, une pétillante habitante du XVIIIe arrondissement de Paris. «Cela m’arrive, reconnait la trentenaire. Je vais de plus en plus chez le caviste depuis un an, mais cela reste majoritairement pour des soirées chez des amis. Mon caviste connait mes goûts et ça compte». Elle achète ainsi deux bouteilles à 10-15 euros par semaine. «Au supermarché, on ne sait pas ce qu’on achète. On fait souvent en fonction du prix en se disant que c’est gage de qualité», raconte celle qui travaille en immobilier d’entreprise.
La filière vin reste en grande difficulté
Si cette cliente fidèle continuera à soutenir son commerce de proximité, l’avenir est toutefois brumeux pour le secteur. Qu’en sera-t-il à la réouverture des bars et restaurants? «Pas d’euphorie» confie-t-on chez Nicolas, qui, comme la représentante de la filière, ne s’attend pas à une année de croissance en 2020.
«Peut-être que nos prix, nos conseils, la qualité de nos produits vont faire rester les nouveaux clients, souvent des jeunes. Sinon, ils reprendront leurs habitudes...», n’ose pas se mouiller Baptiste. «Les clients séduits par la proximité vont rester. Mais les cavistes ont souffert de l’annulation de mariages, de la chute du tourisme, la fermeture des restaurants routiers...», tempère Nathalie Viet, du syndicat des cavistes.
D’ailleurs, la hausse de ces ventes chez les cavistes ne se ressent du côté des producteurs. Selon le Comité national des interprofessions du vin (Cniv), la seule fermeture des restaurants et bars en 2020 a généré 1,5 milliard d’euros de perte. Ce à quoi il faut ajouter la taxe Trump - que vient de supprimer Joe Biden- et qui a coûté 400 millions d’euros à la filière l’an dernier. Sans oublier le quasi-arrêt des exports... FranceAgriMer calcule une perte d’un milliard d’euros (-11% en volume) après cinq années consécutives de croissance.
Dans le cadre de ma semaine de la paresse je sollicite le soutien de La Montagne le journal de feu AlexandreVialatte je vous offre l’histoire d’un vieux dicton d’Issoire.
21 novembre 2009
«Une chronique il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d’un mur, dans les pierres de l’emploi du temps». ICI
Bon vin à boire, belles filles à voir" : le vieux dicton d'Issoire (Puy-de-Dôme) est-il devenu ringard ?
À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, nous nous sommes intéressés au vieux dicton d’Issoire (Puy-de-Dôme), « Bon vin à boire, belles filles à voir ».
À son histoire, à ses usages et à la place qu’il accorde aux femmes.
« Je l’ai toujours entendu ! On le disait pendant les fêtes. Ça nous flattait parce qu’on était d’Issoire. La jeunesse est passée à autre chose maintenant et ce n’est plus tellement dans le vent », raconte Simone, retraitée issoirienne de 85 ans.
Ce sont huit mots et une rime qui ont marqué plusieurs générations, mais savent-elles seulement d’où vient le vieux dicton « Bon vin à boire, belles filles à voir » ?
En 1531, l’Italien Donato Rigeto fait un voyage en France, en Basse-Auvergne, « un jardin délicieux où le printemps fait son séjour ordinaire ». Il parle d’« Yssoire » comme d’une petite ville où « sont les plus belles dames de toute la France ».
Vertu et morale
Selon Stan Surowka, collectionneur issoirien passionné par l’histoire de sa ville, une mention du dicton figurerait dans la chanson du siège de la prise d’Yssoire, en 1577 précisément, à la 13e strophe :
« O pauvre ville d’Yssoire, Qu’avait acquis le renom ; Le meilleur vin du pays boire ; Et des filles le parangon ; Las ! Où sont-elles ? »
À cette époque, c’est donc la vertu et la morale dont il est question.
Le dicton connaît ensuite de nombreuses transformations. Les phrases en patois peuvent se traduire ainsi :
Ni pour moudre (le blé) ; Ni pour cuire (le pain) ; Il ne faut pas sortir d’Yssoire ; Ni pour de bon vin boire ; Ni de jolies filles voir.
Encerclée mais dotée de fours à pain, de moulins et de vins dans les caves, Issoire vivait en autarcie pendant les guerres de religion. En somme, inutile d’aller voir ailleurs.
Plus tard, les Limousins et les Marchois auraient même importé un quatrain sur la ville :
« Qui bon vin veut très bien boire ; Doit s’en aller à Issoire ; Qui à belle fille veut parler ; A Issoire doit aller ». Sa version abrégée est devenue la plus courante avec « Bon vin à boire, belles filles à voir ».
Un bonnet de bergère « les coiffait si gracieusement »
La première partie fait référence aux vignobles qui entouraient la cité de Saint-Austremoine avec des récoltes exceptionnelles comme celles de 1893, avant que le phylloxéra ne s’installe, deux ans plus tard. La légende raconte que les Issoiriennes portaient un bonnet de bergère qui « les coiffait si gracieusement », fabriquaient des ornements pour les Parisiennes et en profitaient pour s’habiller élégamment, elles aussi.
Il y a quelques années encore, le dicton s’affichait sur des cartes postales, pas toujours très élégantes. Qu'en reste-t-il aujourd’hui ? Des souvenirs « festifs » dans les esprits des anciens et des moins anciens, tandis que les plus jeunes ne le connaissent pas forcément. Emma, 20 ans, le découvre : « Je ne le soutiens pas du tout. Il est sexiste et reflète bien l’idée de femme-objet, qui est uniquement là pour le décor et dans ce cas, mettre en valeur une ville. Les mentalités ont évolué alors j’espère qu’il n’est plus utilisé… », s’agace la militante féministe issoirienne.
Quelques références existent sur internet,notamment sur le site de la Ville d'Issoire pour clore de longs chapitres consacrés à l'histoire de la cité : « Cela montre bien que notre site est peut-être bien un peu ancien... », répond, un peu gêné, le maire Bertrand Barraud.
Alors, c'est une question lancée comme un pavé dans le plan d'eau du Mas : citer « Bon vin à boire, belles filles à voir » pour promouvoir Issoire ne serait-il pas complètement dépassé, au XXIe siècle ?
Barrage de paysans à Vincelles dans l’Yonne 20 mai 1956
On parle de 1,5% de la population active, il n’y a jamais aussi peu eu d’agriculteurs. Et ils sont très divers : petits commerçants, patron de petites entreprises et grosses entreprises. Les écarts n’ont jamais été aussi grands dans cette population.
François Purseigle
Nous sommes dans un marché où il n’y a aucune protection commerciale entre les pays européens. Ce système nous permet d’exporter beaucoup de spiritueux et de lait par exemple mais nous sommes déficitaires de fruits et légumes importés du sud. La France pourrait potentiellement nourrir les Français mais pas avec la diversité d’aliments qu’on nous propose aujourd’hui.
Vincent Chatellier
Manifestation à Bourges dans le Cher juillet 1961
LE 26/02/2021
L’agriculture française peut-elle gagner la bataille de la souveraineté ? Avec Vincent Chatellier et François Purseigle
Dans le cadre de mon droit à la paresse, je donne la parole à Vincent Chatellier et François Purseigle
La pandémie de Covid-19 nous presse à adopter des modèles agricoles plus soutenables et conduit le gouvernement à plaider en faveur de la souveraineté alimentaire, un concept jusque-là en vogue dans le mouvement altermondialiste.
Pandémie oblige, pas de Salon de l’agriculture cette année. Pourtant, l’agriculture, elle passionne ces temps-ci. Le gouvernement s’est rallié au principe de « souveraineté alimentaire » et la société civile elle, exige une agriculture soutenable. De jolis principes, dont les paysans rappellent qu’ils sont la clé de voûte. Et ils souffrent, les agriculteurs, les maraîchers et les éleveurs…
Pourquoi ?
Cette situation inédite s’arrime à une tendance profonde dans la société, toujours plus exigeante dans sa consommation.
Alors peut-on imaginer un cercle vertueux qui marierait préservation de l’environnement et bonne santé publique ?
Oui, répondent ceux qui sont au centre de l’équation ; agriculteurs, maraîchers et éleveurs… et qui s’étonnent de devoir supporter seuls les efforts d’un virage global. Pour eux, pas de mystère : le soutien à leur profession endommagée est le point de départ.
L'agriculture française en temps de crise
On a vu des Français se tourner vers des circuits courts, de proximité lorsqu’ils en avaient la possibilité. Un nombre d’agriculteurs ont su s’adapter, mettre en oeuvre des dispositifs d'alimentation.
François Purseigle
L’année 2020 a été marquée par un courant d’importation équivalant à 2019. Elles n’ont baissé que de 2 ou 3% l’année dernière et les exportations ont à peine baissé. Donc en dépit de la fermeture des échanges commerciaux, il y a quand même eu un mouvement d’importation. Il ne faut pas surestimer les mouvements de circuits courts qui existent de plus en plus mais il faut les remettre dans leur contexte.
Vincent Chatellier
Nous sommes dans un marché où il n’y a aucune protection commerciale entre les pays européens. Ce système nous permet d’exporter beaucoup de spiritueux et de lait par exemple mais nous sommes déficitaires de fruits et légumes importés du sud. La France pourrait potentiellement nourrir les Français mais pas avec la diversité d’aliments qu’on nous propose aujourd’hui.
Vincent Chatellier
Les agriculteurs face à la crise
Les agricultures françaises n’ont pas changé en un an. Ce sont des agricultures diverses et éclatées, ou le recours au travail familial est plus difficile. Pour les circuits courts et la proximité il faut plus de salariés et ce n’est pas simple. La crise révèle les fragilités de l’organisation autour de la production agricole, dans ses dynamiques mais aussi ses problèmes liés à un recours difficile à la main d’oeuvre dont les agriculteurs sont dépendants, comme les travailleurs saisonniers.
François Purseigle
Les agriculteurs ont montré qu’ils ont une forte capacité d’adaptation au marché, au prix et aux mécanismes de la PAC. Mais l’agriculture est un secteur où la transition se fait dans la durée. La rigidité des cycles de production conduit naturellement à ce que les transitions doivent s’organiser dans la durée. L’agriculture réagit sur une dizaine d’années, c’est pourquoi dans la politique agricole les objectifs sont fixés sur 5 à 7 ans.
Vincent Chatellier
Les exploitations familiales disparaissent, même si elles répondent à la demande de circuits courts, car elles sont en difficultés pour trouver des bras mais aussi des repreneurs. Si on veut que ces petites et moyennes exploitations s’adaptent et basculent il faut leur donner les moyens. L’idée que ces exploitations soient résilientes n’est pas forcément vraie car cette agilité repose sur des formes de travail disparues.
Vincent Chatellier
L'hétérogénéité du monde paysan
Le revenu des exploitants repose essentiellement sur celui du conjoint ou de la conjointe. Ces revenus sont le fruit de bricolage. Les agriculteurs s’en sortent parfois, essentiellement en louant leur terre. On a du mal à voir comment se construit un revenu. On parle de 1,5% de la population active, il n’y a jamais aussi peu eu d’agriculteurs. Et ils sont très divers : petits commerçants, patron de petites entreprises et grosses entreprises. Les écarts n’ont jamais été aussi grands dans cette population.
François Purseigle
Sur la question de la mesure de l’hétérogénéité de l’agriculture française, on a produit pour le ministère de l’agriculture un rapport où on a essayé de décortiquer la manière de mesurer les revenus en agriculture et rendre compte de cette existence d’hétérogénéité.
Vincent Chatellier
70 000 euros par an pour les 10% meilleurs et 8 000 euros pour les 10% moins bons. Les revenus n’ont pas assez augmentés au regard de la production qu’ils développent. Le revenu au prorata du chiffre d’affaires est décroissant. Globalement il y a une détérioration du niveau de revenu.
Vincent Chatellier
Où sont les jeunes agriculteurs ?
1 million d’hectares sont libérés chaque année, 500 000 partent à l’installation de nouveaux exploitants, 400 000 à la concentration, l’agrandissement et 100 000 à l’urbanisation. Derrière le marché foncier des logiques se jouent et il est de plus en plus difficile d’obtenir des terres. Il y a des familles agricoles qui jouent contre l’agriculture familiale : pour des raisons patrimoniales, ils privilégient l’installation d’un tiers plutôt que l’installation d’un jeune.
François Purseigle
On a besoin de réguler et de trouver un moyen de continuer à produire sur des terres où on ne trouve pas jeunes agricultures. Il y a des jeunes qui se projettent différemment dans l’agriculture, ils ont du mal à se projeter dans les structures déjà en place, parce qu’ils ont une autre expérience ou sont issus d’un autre milieu socio-professionnel. Il y a une inadéquation entre les projets des pères et des fils, des cédants et des reprenants. […] 1/3 des agriculteurs en âge de partir à la retraite n’ont pas de repreneurs pour l’exploitation.
François Purseigle
Désespoir paysan
Des agriculteurs sont en situation d‘anomies, c’est-à-dire qu’ils n’arrivent pas à déterminer leur rôle dans la société. Ils ne savent plus qui ils sont et cette incertitude marque toute la filière.
François Purseigle
Dans toutes les populations il y a une fraction qui vit un désespoir. Chez les paysans le désespoir est lié au fait que les agriculteurs vivent d’aides directes alors qu’ils veulent vivre de leur métier. Ils ont le sentiment de faire des efforts pour mieux intégrer des dimensions sociétales et ils constatent que les critiques à leur égard sont très dures et très décalées des réalités. Enfin, l’amélioration des revenus en agriculture passe trop par une augmentation des volumes et les agriculteurs aimeraient dégager davantage de revenus sur la qualité. Mais ce désespoir n’est pas généralisé.
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
Puisque certains n'ont pas compris mes conneries de la saison 1 ICI link j'en remet une louchée. C’est donc l’histoire d’un mec qui passait sa vie avec les bandits manchots dans les casinos. Il jouait à tout. Il pariait sur tout. Il grattait. Il se faisait...
Fenêtre sur cour, L’amour Est un crime parfait, Des mots noirs De désespoir Jetés sur un petit carnet. Mère au foyer sans foyer À nue Toute nue. Sur sa peau lisse tout glisse. Ses grains de beauté Fixés sur mes clichés volés. Sente blanche de ses hanches...
1- J'adore les mecs, le cul vissé sur le siège de leur scooter, qui m'invectivent parce que sur mon vélo je ne démarre pas assez vite aux feux tricolores... Bienheureux les beaufs ! 2- J'adore les nanas, les fesses posées sur le cuir des sièges de leur...
Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars...
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