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30 mars 2021 2 30 /03 /mars /2021 06:00

Petit Bulletin LYON - Infos Lyon : Peinture - Le peintre Jacques Truphémus  est mort - article publié par Sébastien Broquet

Flyer : Exposition des oeuvres de l'atelier de Jacques Truphémus - Journées  du Patrimoine 2018 - Ivoire Lyon Lyon - Samedi 15 Septembre 2018 - Sortir à  Lyon - Le Parisien Etudiant

Jacques Truphémus

Sam Szafran

sans titre (escalier personnage), 2002
Pastel sur papier 66,5x79 cm
© Sam Szafran Courtesy galerie Claude Bernard

Jean Baptiste SECHERET

C’est un livre à lire, je n’en dirai pas plus.

 

L'autre art contemporain

 

Interlude en forme de confession pages 119-120

 

J’ai écrit ce livre le cœur plein de doutes.

 

Avec le sentiment que je n’étais pas la bonne personne pour l’écrire, que je n’avais aucun titre à le faire ; la crainte même, prête à surgir, que mon goût pour la peinture et les peintres ne soit pas un goût véritable, mais un goût imité, acquis, un goût de perroquet, qui voit ce qu’on lui dit de voir, qui aime ce qu’on lui dit d’aimer.

 

Avec la peur que la peinture n’intéresse plus personne, que l’époque de l’art soit terminée, que cette passion pour cette chose désuète soit un trait de privilégié, de bourgeois, de parasite.

 

Avec la claire conscience, enfin, que ce goût est chez moi un plaisir de voyeur. La peinture ne me demande pas d’agir, de parler avec quelqu’un, de mener quelque chose jusqu’à son terme : elle me permet au contraire de me retirer du monde, de m’absorber dans la contemplation de celui des autres. Ici le voyeurisme est frère de l’impuissance : on jouit des yeux pour ne pas agir. On passe de longues heures au musée pour oublier qu’on existe, mettre son corps mal aimé entre parenthèses, quitter le monde en ne vivant plus que par la vue et la pensée. Ce plaisir que je trouve à la peinture, je ne vois que trop ce qu’il veut dire chez moi du refus d’être et de faire.

 

Mais, on le sait, l’abattement n’est jamais loin de l’exaltation. Je n’étais sans doute pas la bonne personne pour écrire ce petit livre, mais il fallait que quelqu’un le fasse ; je n’intéresserai sans doute pas grand monde, mais j’aurai dit ce que je crois, défendu une cause que je crois juste ; enfin, j’aurai peut-être, l’espace de quelques pages, fait quelque chose de mes rêveries et de mon inaction, quelque chose de réel.

 

 

Je suis à cent coudées au-dessous de Benjamin Olivennes mais, au cours de ma période forestière, retiré dans l’ancien pavillon d’honneur du château de Georges Halphen, lui-même transformé en un hôtel de luxe, Hôtel du Mont Royal, un cheminement, solitaire et sans bagage, en terre inconnue : la peinture, la sculpture, la gravure… et je me retrouve dans ce qu’il écrit dans sa confession. Ce fut une immersion lente, profonde, déclenchée, comme souvent, par un attrait irrépressible, une soif inextinguible, une démarche à tâtons dans un univers où je ne maîtrisais aucun des fondamentaux. Ce fut donc un temps de bric et de broc, où, avec ma compagne de l’époque, nous hantions, les galeries, les expositions, les musées, je chinais aux Puces de Saint-Ouen à la hauteur de mes faibles moyens financiers, je discutais avec Georges Halphen, grand collectionneur, je lisais, je cultivais, par petites touches, loin des experts, des sachants, des modes, mon goût pour les arts non-graphiques…

Visiteuse face à l'oeuvre "Tiger" par David Mach, 29e édition de la FIAC à Paris. Visiteuse face à l'oeuvre "Tiger" par David Mach, 29e édition de la FIAC à Paris.  Crédits : François Guillot - AFP

Celles et ceux qui osent émettre le moindre doute sur la qualité des installations, des performances ou des œuvres de Damien Hirst, Tracey Émin, Piero Manzoni, Daniel Buren, Jeff Koons ou de Joseph Beuys sont les successeurs des bourgeois bornés qui poussaient des cris d'horreur devant Olympia de Manet, qui vomissaient Les demoiselles d'Avignon de Picasso et qui ont laissé mourir Van Gogh dans la solitude, la folie et la misère.

 

C'est par cette analogie, écrit Benjamin Olivennes, que l'art contemporain officiel intimide la critique et occupe tout l'espace au détriment de peintres non moins contemporains qui perpétuent leur art, mais ne prennent plus la lumière. Jean-Baptiste Sécheret est l'un d'entre eux.

 

Je lui demanderai où il trouve la force et le courage de poursuivre ce qu'Aragon appelait la même longue étude. Mais je voudrai poser à Benjamin Olivennes et à Jean-Baptiste Sécheret cette question préjudicielle : et si les amoureux de l'art contemporain avaient raison ?

 

Si les inconditionnels des FIAC et des Biennales voyaient juste ?

 

Dans la nuit du 17 octobre 2014, un petit commando a débranché la gigantesque sculpture gonflable de l'artiste américain Paul McCarthy, installée place Vendôme à Paris, ce monument éphémère intitulé Tree jouait sur la ressemblance entre un sapin de Noël et un plug anal.

 

Qu'est-ce qui vous permet de dire que le petit commando et toutes les personnes qui sont passées à l'acte ont été consternées de voir l'œuvre en question trôner en plein cœur de Paris, ne défendent pas contre l'audace et l'humour de la création, la culture policée et la bienséance bourgeoise, comme l'a écrit à l'époque l'éditorialiste en colère du journal Le Monde.         

 

Sam Szafran, poète du pastel - Le Quotidien de l'ArtSam Szafran, "Sans titre", aquarelle et pastel sur carton, 995 x 1395 cm. Galerie Claude Bernard.
Courtesy Galerie Claude Bernard/ADAGPParis2019.

Gilles Hertzog

« L’autre Art contemporain » : qu’est-ce que le véritable art contemporain ? ICI 

14 février 2021

À l’encontre de l’Art post-moderne dominant, Benjamin Olivennes réhabilite la peinture du monde réel et le portrait des êtres humains dans son polémique et brillant livre : L’autre art contemporain: Vrais artistes et fausses valeurs (Grasset).

Portrait de Benjamin Olivennes. Benjamin Olivennes. Photo : Figaro Magazine

 

Voici un petit livre hyper-intelligent, paradoxal, iconoclaste et salvateur, portant sur l’Art au vingtième siècle et jusqu’à aujourd’hui, qui renverse comme au jeu de quille, dans un joyeux déboulonnement d’icônes, les notions de modernité, d’avant-garde, de post-modernisme et va, l’insolent réactionnaire, jusqu’à se moquer sans pitié de l’art abstrait, excepté Kandinsky, Pollock et Rothko, des soixante-dix dernières années. Sans parler, cela va sans dire, du PopArt et tutti quanti. Au profit de qui, demanderez-vous ? Réponse : du véritable Art contemporain, bâillonné, véritable Underground de l’Art, réduit au silence sous les impostures wharoliennes, Jeff Kooniennes et son Balloon Dog, Damienhirstiennes, d’un Anish Kapoor, d’un Maurice Cattelan, d’un Claude Lévèque (dont une œuvre, si l’on peut dire ainsi, s’intitule : « mon cul/ ma vie/ mes couilles ») ou encore d’un certain Manzoni empaquetant ses propres déjections. Le tout sous les diktats du marché, les spéculations des grands collectionneurs et marchands faiseurs de modes et de côtes, relayés par les expositions moutonnières des musées d’art contemporains comptant pour rien, et des grandes institutions culturelles qui, tous et toutes comme un seul homme, emboitent le pas pour ne pas louper le train du Post-Moderne, des arts de masse, du Trash, du fun et du degré zéro du Beau. A commencer par les nôtres, beaubouriennes, languiennes, FRACquiennes et autres.

 

Le véritable art contemporain, qu’est-ce donc à dire ? C’est, pour notre auteur et quelques autres dont ici votre serviteur, cette discipline savante et de haute technique où les peintres savent encore, ou de nouveau, dessiner et peindre, et les sculpteurs sculpter, bref ont ce qui s’appelait jadis du métier. Outre, comble de l’audace, qu’ils peignent le monde réel, les êtres humains, comme jadis encore Degas, Cézanne, Monet et non moins Picasso ou Hopper et Balthus, ou, plus près de nous, Lucian Freud, Francis Bacon, David Hockney, Kiefer ou Baselitz. Ils peignent, ces solitaires, ces incompris, ces Anciens, ces archaïques, quasiment ces artistes maudits, un compotier, un paysage, un visage de femme ou de torturé, et même, rendez-vous compte !, un escalier. Pas forcément du tout par pur réalisme, sous l’emprise d’un mimétisme plat et mécanique, mais par réalisme poétique, magique, métaphysique et autre encore, voire par amour du Beau : les sculptures de Giacometti en disent plus sur le tragique de la condition humaine que les ineptes bandes à l’infini d’un Daniel Buren ou l’énorme phallus gonflable de Paul McCarthy place Vendôme à la Noël 2014.

 

Alors qui sont ces artistes sous le boisseau, cette arrière-garde qui maintient vivante la demeure de l’Art, le foyer du Beau ? Ils se nomment, en France, Truphémus, Sam Szafran, Avidor Arikha, feu le délicieux Raymond Mason, Zoran Music, Henri Cartier-Bresson. S’y ajoutent Cremonini, et même jadis le doux Henri Rivière. Et que grâces leur soient rendues !

 

Bref, lisez le jeune Benjamin Olivennes, son Autre Art contemporain (un titre, il est vrai, pas trop terrible).

Jean-Baptiste Sécheret, "New York", 2011-2012, peinture à la colle sur papier marouflé sur toile ©Henri Delage

 Jean-Baptiste Sécheret, « New York », 2011-2012, peinture à la colle sur papier marouflé sur toile ©Henri Delage

 

La peinture est toujours vivante en France malgré l’État

Par Aude de Kerros. ICI

 

Benjamin Olivennes a pris la plume pour exprimer sa passion pour la peinture, sa révolte contre la bêtise du dogme qui la condamne, hélas défendu par l’État en France.

Quelles oeuvres d'art pour renouveler notre vision du monde ?

L'art contemporain est d'emblée accepté immédiatement par tous les pouvoirs en place : le pouvoir de l'argent, du marché, des grandes fortunes et le pouvoir des institutions publiques -de l'État, de la bureaucratie-. [...] Ce que j'appellerai les "artistes véritables" éclairent toujours le réel d'une manière nouvelle ; ils renouvellent notre vision du monde et ce faisant ils perturbent notre vision et demandent à notre œil de s'accommoder. [...] A contrario, les artistes dit contemporains ne renouvellent en rien notre vision du monde. Ils ne font que singer ce que sont les oeuvres d'art depuis une centaine d'années et de reproduire dans leurs œuvres les signes et les objets de la société de consommation. Benjamin Olivennes 

Vous avez une nostalgie parce qu'il y a une vraie histoire de l'art qui était écrite. [...] Lorsque j'étais professeur, je m'amusais à réécrire la vraie histoire de l'art, et jamais personne ne pouvait m'apporter une contradiction ! La confusion date de 1830. [...] Qu'est ce qui manque dans l'histoire de l'art ? c'est l'histoire des incohérents, c'est la révolte populaire en même temps que Gustave Courbet. On appelle cela le réalisme. Jean-Baptiste Sécheret

C'est un discours idéologique qui est le mythe de l'histoire de l'art [...] On raconte qu'il y a un enchaînement inéluctable qui va de Cézanne au plug anal ! Benjamin Olivennes 

Une autre histoire de l'art

J'accorde une très grande valeur à la peinture de paysage, qui était un genre majeur au XIXe siècle, et qui a connu une forme d'éclipse au XXe siècle, malgré tout, dans les avant-gardes officielles. [...] La peinture de paysage, c'est l'art qui nous amène, non pas à aimer l'art, mais à aimer la terre sur laquelle nous vivons. Benjamin Olivennes

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29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 08:00

Les Achards. L'histoire tourmentée du Vieux-Château - Les Sables  d'Olonne.maville.com

Sur ma lancée de ce matin je déroule un petit pan de mes souvenirs d’enfance en vous proposant de lire ce qu’écrivent Michel Lucas et Jean-Claude Chauvet, les anciens guides touristiques de La Mothe-Achard. ICI 

 

Michel Lucas et Jean-Claude Chauvet, anciens guides de La Mothe-Achard. À droite : une carte postale du Vieux-Château avant 1912, avec son étage.

 

Pourquoi :

 

  • C’est sur la place du Vieux Château que sur la bécane de la tante Valentine, en un dérapage incontrôlé sur les gravillons, je me suis brisé le bras gauche.

 

  • C’est sur la place du Vieux Château que j’accompagnais mémé Marie les vendredis de foire où elles vendaient poulets, canards, lapins aux brigands de volaillers.

 

 

  • C’est dans la salle paroissiale du Vieux Château que j’ai connu mes premières amours. (voir 28 octobre 2006 Chantal ICI  déconseillé aux âmes prudes)

 

  • Le Vieux Château appartint au Brandois qui construisirent celui de la Forêt, ruinés ils vendirent leurs biens à un marchand de biens d’Aizenay  Érieau, dont la veuve fit don pour construire l’école d’agriculture où j’ai usé mes fonds de culotte.

 

 

Ce « vieux château », nommé ainsi à la fin du XIXe siècle, était surtout ce que l'on appellerait maintenant un grand logis nobiliaire, un centre d'activités agricoles, planté au milieu d'un domaine foncier de plusieurs métairies. Il connut néanmoins, sur le même emplacement, des configurations architecturales plus démonstratives.

 

« Un château fort indéfendable »

 

On date à 813, le premier donjon carré créé par le seigneur Mathieu Achard.

 

Puis, au XIe siècle, le châtelain, se devant d'assurer une meilleure protection des villageois, rassemblés en contrebas, dans le Bourg-Paillé, on va élever plusieurs tours défensives, fermant une cour carrée, entourée d'enceintes et de douves, alimentées par le ruisseau de l'Auzaire. « Cela n'a pourtant pas suffi, par ces temps très incertains. En 1420, pendant la guerre de Cent Ans, on dut se résoudre à le détruire, afin d'éviter qu'il tombe entre les mains des Anglais. Il était considéré comme indéfendable », explique Michel Lucas.

 

Le château du Brandois détrône le Vieux-Château

 

Trois siècles plus tard, les barons du Brandois reprirent l'initiative. En 1773, ils construisirent le château sur le plan que l'on connaît aujourd'hui, mais avec un étage supplémentaire. Le rez-de-chaussée était occupé par le régisseur du domaine de la Forêt.

 

En 1793, ce fut le QG alternativement des armées des Bleus républicains et des Blancs vendéens.

 

En 1794, il échappa de peu à l'incendie, qui dévasta le bourg mothais.

 

Quand, en 1868, les Brandois décidèrent d'ériger une autre demeure, de style Renaissance, à la Forêt (actuellement le domaine du Brandois), on le nomma le Vieux-Château. Trente ans plus tard, tout près, l'église de style néo-gothique remplaça la chapelle du Vieux-Château, trop petite et trop fragile.

 

Très endetté, le baron dut vendre le Vieux-Château en 1908 à un marchand de biens d'Aizenay. Il disparut des grandes familles et son nouveau titulaire fit enlever son premier étage, inhabitable en 1912.

 

Aujourd'hui, il est devenu la propriété de trois privés. Les écuries ont été occupées par la salle paroissiale et la cantine scolaire, puis par l'Imprimerie mothaise. Sa place est restée très animée jusque dans les années 60. « Les jours de foires, il y avait là la volaille, les canards, les lapins », se souvient Jean-Claude Chauvet.

 

Portrait présumé de Calixte Foucher de Brandois

Claude Marie  (1790 - 1864)

 Portrait présumé de Calixte Foucher de Brandois par Claude Marie Dubufe sur  artnet

La famille Achard de la Mothe qui avait édifié la motte puis un château fortifié avec mur d’enceinte et douves s’éteignit au XIVe siècle. L’héritage revint en 1401 à Guy de Laval qui épousa Marie de Craon, puis à leur fils, le célèbre Gilles de Rays, maréchal de France et compagnon de Jeanne d’Arc, pendu et brûlé à Nantes en 1440.

 

En 1420, le château avait été démoli par les troupes royales de Charles VI. En 1552, Anne de Laval apporta en dot la châtellenie à François de la Trémoille, prince de Talmont. En 1664, La Châtellenie était devenue baronnie. Se succédèrent Madeleine Poictevin du Plessis-Landry qui acheta la baronnie, son fils Pierre Robert de Lézardière mort en 1746, Calixte-Julien Foucher de Brandeau, et en 1768, Calixte Charles Foucher de Brandois (1738-1796). Pour son mariage avec Reine-Emilie de Pont l’Abbé, ce dernier fit construire en 1773 l’actuel Vieux Château sur l’emplacement du château-fort démantelé en 1420. Il fut élu de l’Assemblée Constituante. Mais retiré à Paris, il fut emprisonné aux Cordeliers et n’échappa à la guillotine que par la chute de Robespierre le 9 Thermidor.

 

Pendant la Révolution, La Mothe-Achard vécut des heures tragiques. Le curé Claude Lansier qui avait refusé la Constitution Civile du Clergé fut arrêté en 1791, déporté en Espagne en 1792 et remplacé par le curé constitutionnel Charles Michel. C’est à La Mothe-Achard que Joly rassembla ses troupes pour l’attaque infructueuse des Sables d’Olonne les 24 et 29 mars 1793. Malgré le loyalisme du maire Lansier, le 24 mars 1794, le bourg fut incendié par les Colonnes Incendiaires de Turreau. Seuls l’église et le château qui servaient de garnison furent épargnés. Des 468 habitants de 1791, il n’en restait que 173 en 1801.

 

Après la Révolution, le château qui avait été confisqué et vendu comme bien national revient à la famille Foucher de Brandois. En 1868, Paul Foucher, baron de Brandois (1832-1887), petit-fils de Calixte Charles, fit construire un autre château à La Forêt. En 1908, Olivier de Brandois, maire de La Mothe-Achard, dut vendre le château du bourg devenu « Vieux Château ». M. Erieau d’Aizenay, le nouveau propriétaire, en supprima le 2ème étage en 1912.

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29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 06:00

En regardant la photo : les 2 bâtiments jumeaux encadrant la statue de ND de la forêt en arrière-plan du château, celui de gauche abritait les élèves de l'école, il est aujourd'hui détruit il menaçait ruine, et celui de droite le scolasticat des frères de saint Gabriel. On aperçoit d'ailleurs des ensoutanés à droite... 

Ayant repoussé les désirs du clan des femmes et du curé-doyen : me voir entamer le parcours au petit séminaire pour devenir curé, au nom de mon amour précoce pour les filles, un beau jour j’annonçai que je ne souhaitais pas aller au collège aux Sables d’Olonne mais, à l’école d’agriculture ND de la forêt, et ce au motif, qui fit sourire mon père, de devenir gentleman-farmer. Comme mes désirs étaient des ordres ma mère obtempéra.

 

Ainsi, à 11 ans, je partis, à 500 mètres du Bourg-Pailler, comme interne à l’école d’agriculture ND de la forêt. Je revenais à la maison, une fois par mois le dimanche. Des fenêtres du dortoir j’apercevais le toit du Bourg-Pailler. Nous cumulions un enseignement général avec un enseignement agricole et 3 heures de travaux pratiques tous les jours sauf les samedis-dimanches. Lorsque je suis entré à cette école il n’existait aucun diplôme agricole officiel, celui-ci vint avec Edgar Pisani qui créa le BTA. Le frère supérieur décréta, sans consultation de nos parents, que : les meilleurs passeraient le baccalauréat et les autres, je vous fais grâce du qualificatif, se coltineraient le BTA. Cette manip était possible car, flanqué à notre école, il y avait un scolasticat des frères du Bienheureux Grignon de Montfort, dit de Saint-Gabriel la maison mère. J’étais entré directement en 5e et, lorsque la décision fut prise je terminais ma 4e, le frère supérieur nous fit sauter directement en seconde et, ainsi, après la 1er nous fûmes présentés au dernier examen probatoire (dit 1er partie de bac) en compagnie d’une escouade de scolastiques qui avaient troqué pour l’occasion leur soutane pour des costards ringards. Nous fûmes tous reçus et priés d’aller passer le baccalauréat ailleurs. Ainsi, je me retrouvai à l’Institut Amiral Merveilleux du Vigneau aux Sables d’Olonne.

 

 

J’ai donc effectué mes études secondaires à la vitesse d’un TGV : 6 ans, je me retrouvais bachelier juste avant mes 17 ans. Je n’ai jamais regretté ce choix car il a décidé de mon avenir, en effet, l’aumônier de l’école : l’abbé Blanchet qui voulait faire de moi, comme son neveu Michel Albert, un énarque m’a permis de jeter aux orties  mes oripeaux de gentleman-farmer, de m’inscrire en section Philosophie puis à la Fac de Droit où mai 68 envoya l’ENA aux oubliettes.

 

Dans la présentation qui suit, très orientée car elle l’œuvre de la congrégation, 3 frères sont cités : le frère Buton le fondateur qui m’enseigna la géologie, le frère Guibert qui tenait la ferme qui m’a donné le goût des animaux, et le frère Bécot, prof d’histoire, royaliste et homme du vin, des hybrides, qui a semé les premières graines qui me mèneront aux vins nu.

 

J’ai donc fait mes études au grand air, à la fois soumis à une discipline de fer mais aussi à une forme de liberté que nous nous inventions, ce furent des années sereines et heureuses qui m’ont permis de me forger une colonne vertébrale et de  faire les choix que j’ai fait.

 

Même si nous allions souvent à la messe les principes fondateurs de « donner aux jeunes gens une éducation morale et religieuse et d'apprendre aux fils d’agriculteurs à tirer plus de profits de leurs terres par la mise en œuvre de meilleurs procédés en culture et élevage » ne nous bridaient pas trop.

 

L’école était une référence qui avait fait dire à Jean Yole que l'école était « le lieu de pèlerinage agricole vendéen ».

 

Entre 1940 et 1960 l'école connaît un rayonnement national : augmentation des effectifs (102 élèves en 1948), visite de ministres de l'agriculture, modernisation des installations. C'est à partir de 1960 que l'école connaîtra de grands changements. Cette année-là, une association de parents d’élèves est créée avec pour but la gestion et la définition des orientations de l’établissement. En septembre 1966, l'établissement est transféré à la Roche sur Yon et devient, en janvier 1970, « l'Ecole Secondaire d'Agriculture ». En 1974, elle prend le nom « d'Ecole d'Agriculture des Etablières », les Etablières étant le lieu-dit de son installation aux portes de la Roche sur Yon. Avec les années 70 vient l'ouverture des premières sections de BTS, le départ des frères qui laissent place aux laïcs (1978)

 

J’y ai enseigné en préparant ma thèse de doctorat.

 

  

 

 

 

 

 

En 1922, répondant au don généreux de Mme Érieau, en lien avec le syndicat des agriculteurs de Vendée, s'ouvre à La Mothe-Achard, une école d'agriculture.

 

En Vendée, à mi-chemin entre La Roche-sur-Yon et Les Sables-d'Olonne, un peu avant La Mothe-Achard, se dresse un château Renaissance, entre un étang et une haute futaie qui a donné son nom au vaste domaine environnant (80 hectares), la Forêt. Il appartient à Madame veuve Érieau, d'Aizenay. Son fils unique lui avait demandé d'affecter le domaine à une bonne œuvre s'il ne revenait pas de la guerre de 1914. Il fut effectivement tué et Mme Érieau offrit sa propriété à Saint-Gabriel.

 

À la même époque, le syndicat des agriculteurs de la Vendée, qui projette la création d'une école d'agriculture, s'adresse à Saint-Gabriel et laisse entendre que le domaine de la Forêt lui conviendrait bien. Il fallut beaucoup de temps pour faire comprendre à Mme Érieau que cette école permettrait d'abriter à son ombre, à l'insu des pouvoirs publics dont le sectarisme était toujours virulent, un scolasticat qui serait l'œuvre religieuse à laquelle elle tenait.

 

Ainsi naquirent presque ensemble, à partir de 1922, deux œuvres qui devaient coexister en bonne entente pendant 43 ans. En 1923, la société immobilière et agricole, propriétaire légale du domaine de la Forêt, fait construire, avec l'appui financier du syndicat des agriculteurs de Vendée, un important bâtiment scolaire qui ouvre ses portes en octobre 1924.

 

L'école d'agriculture se développe grâce à son directeur-fondateur, le frère Henri Buton. Il y passera 64 ans et s'identifiera avec elle. Pour atteindre tout le monde paysan vendéen, il organise des cours agricoles par correspondance et des journées du blé et de la vigne. Il crée la première station météorologique de France. Plus tard, pendant les deux décennies d'épanouissement de l'école (1940-1960) où les élèves viennent de tout l'ouest de la France, le Frère Buton et son équipe (dont le frère Bécot, œnologue remarquable, et le frère Guibert, cheville ouvrière de tous les travaux d'aménagement) publient des plaquettes dont l'une L'exploitation familiale agricole, chance de la France (1953) est récompensée par le ministère de l'Agriculture.

 

Frère Henri Buton (1891-2002) fut de ceux qui fondèrent l'école d'agriculture de La Mothe-Achard. Durant plus de quatre décennies, il dispensa ses cours aux futurs agriculteurs et participera au renouvellement des techniques de la profession.

 

Il rédigea aussi plusieurs livres d'agronomie, importants pour l'enseignement agricole de l'époque.

 

Mais saviez-vous qu'Henri Buton était né à Maché ? Qu'il était un fils de marchand de bétail ? Il quitta Maché pour poursuivre ses études à Saint-Gabriel, Saint-Laurent-sur-Sèvre, où il décida de devenir frère de Saint-Gabriel.

 

Parallèlement à son activité d'enseignant, il constitua une remarquable collection de minéraux, fonda la première station météorologique de Vendée au sein de son école, s'adonna avec passion aux recherches d'histoire locale.

 

Après cette très longue vie de recherches et d'écrits, il mourut à l'âge canonique de 111 ans.

 

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28 mars 2021 7 28 /03 /mars /2021 08:00

Maxime Lisbonne Colonel de la commune de Paris de 1871Jérôme Gulon (aka Morèje) : Maxime Lisbonne | Mosaïque posée… | Flickr

Qui connaît Maxime Lisbonne (1839 – 1905) ?

 

Ce héros de la Commune, compagnon de Louise Michel, méritait d'être sorti de l'oubli, ce qu'a fait Didier Daeninckx avec son talent habituel dans le banquet des affamés.


Sans tergiverser, l'auteur donne la parole à son héros qui s'est toujours dressé contre le mensonge.

 

« Bohème, mauvais soldat, criminel vulgaire, incendiaire et assassin », l'a qualifié le capitaine Charrière, commissaire du gouvernement auprès du conseil de guerre. Cela a beaucoup choqué notre homme qui ne reconnaît qu'un mot dans cette liste : bohème.


Dès l'âge de 16 ans, il était engagé dans la troupe de Napoléon III au siège de Sébastopol où le choléra faisait plus de victimes que la guerre. Affecté au théâtre Zouave, il découvre sa vraie vocation et il signe pour sept ans ce qui l'emmène en Italie puis en Syrie où un officier découvre que son nom cache un changement de patronyme effectué par son père, juif expulsé de Lisbonne, changeant son prénom, Jacob, pour Auguste.


Conter toutes les aventures vécues par Maxime Lisbonne serait bien trop long. Il faut noter simplement qu'il épouse Élisa Dodin en 1866 et reconnaît leur fils, Félix, qui a déjà 10 ans. Il se lance dans l'organisation de spectacles mais la situation politique de la France est très chaotique. Paris est assiégée le 1er septembre 1870 et Napoléon III hisse le drapeau blanc à Sedan. La République est proclamée. Victor Hugo revient après dix-huit ans d'exil.

 

Hélas, la famine sévit dans Paris et Maxime Lisbonne ne peut rester indifférent : « Je n'avais qu'un désir en combattant : aider à la conclusion d'une paix honorable et rentrer la tête haute dans la vie civile, consacrer mon existence au théâtre. »

 

Commence alors une lutte sans merci entre la Commune et les Versaillais dirigés par Adolphe Thiers. « Ferry l'affameur » a fui et notre homme déplore un attentisme qui se révèlera néfaste. Thiers fait tirer sur Paris. C'est la guerre civile. Maxime Lisbonne est un meneur d'hommes, se battant au milieu des cadavres et des ruines.

 

maxime lisbonne l'histoire de la ferte alais Tardi

 

Pour protéger Henri Bauër, fils naturel d'Alexandre Dumas, il se laisse accuser d'avoir fait brûler la rue Vavin et cela va le poursuivre longtemps. Blessé grièvement, il a la gangrène et demande à ce que soit inscrit, sur sa tombe : « Maxime Lisbonne, Colonel de la Commune, membre du Comité central. »

 

Le 25 janvier 1873, il embarque, à Toulon, avec 360 forçats de droit commun et 60 déportés de la Commune pour Nouméa et l'île de Nou, matricule 4589, où il retrouve Louise Michel quelques mois plus tard. Il est choqué par ce qui est écrit sur la Commune par George Sand, Flaubert, Théophile Gautier, les Goncourt, Dumas fils.

 

Les conditions de vie sont très dures mais, en France, Hugo, Zola, Raspail, Jules Guesde, Clémenceau, Naquet… demandent la clémence pour les déportés de la Commune. Enfin, après sept ans, il revient, prend la parole à la gare Montparnasse et retrouve Élisa. Tous les deux, ils reprennent la vie théâtrale, organisant ce fameux Banquet des affamés pour les malheureux du VIIIe arrondissement.

 

Retiré à La Ferté-Alais, il meurt à 66 ans, peu après Louise Michel et seul, le journal L'Humanité lui rendra vraiment hommage.

 

Signé Fandol le 30 juillet 2017

 

Ministère des Contributions directes et indirectes de la ville de  Montmartre... Election législatives scrutin de ballotage du 22 mai... Maxime  Lisbonne... : [affiche] / [non identifié] | Gallica

 

La Commune inspire les auteurs de romans noirs. On avait vu Patrick Pécherot avec Une plaie ouverte, sortir un beau texte où se mêlait la vie tragique de la Commune à une méditation sur la modernité et ses tracas [1]. Ensuite, c’était Hervé Le Corre qui après L’homme aux lèvres de saphir, donnait l’excellent Dans l’ombre du brasier, avec une vraie enquête sur un sérial killer [2].

 

Le propos de Didier Daeninckx qui a fait ses preuves dans le roman noir, n’est pourtant pas d’écrire un roman criminel qui serait situé pendant la Commune. L’idée est de faire revivre un personnage assez peu connu, Maxime Lisbonne, un homme plutôt curieux. D’origine juive portugaise, mais athée, il avait une attirance singulière pour les carrières militaires et pour le théâtre. C’était une forte tête, un insoumis. Pendant la Commune de Paris, il s’illustra dans la bataille, gagnant ses galons de colonel. Mais, blessé et fait prisonnier, s’il échappa à la peine de mort, il fut déporté en Nouvelle Calédonie, avec tout ce que cela signifie, en même temps que bien d’autres, notamment Louise Michel. Théâtreux dans l’âme, à son retour de déportation, il se lança dans le montage d’affaires dans le spectacle, mais aussi dans la restauration. Il avait eu cette idée loufoque d’ouvrier un restaurant, La brasserie des frites révolutionnaires, où on servait des plats qui rappelaient le bagne et la défaite des Communards.

 

Les Tavernes du... - Histoire de la Commune de Paris 1871 | Facebook

La suite ICI 

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MAXIME LISBONNE

La vie de Maxime LISBONNE méritait bien une toute page entière ICI

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28 mars 2021 7 28 /03 /mars /2021 06:00

 

Père Lachaise et Paris révolutionnaire | Interkultur Paris

Je le connais mon Jean-François, confiné ou pas, hôte de la rue Cambon*, dans le temple des Comptes, il reste fidèle à ses convictions de jeunesse en venant nous faire une piqure de rappel à propos de la Commune de Paris, une page de notre Histoire méconnue tout à la fois des Parisiens que des Français.

 

 La Commune de Paris, période insurrectionnelle durant laquelle les Parisiens furent maîtres de la capitale, a duré 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871, avant d’être violemment combattue par le gouvernement républicain lors de la Semaine sanglante. Elle est aujourd’hui un mythe fondateur pour les mouvements de gauche.

 

Les Parisiens doublement humiliés

 

En juillet 1870 éclate la guerre franco-prussienne. La France enchaîne les désastres militaires avant d’échouer lamentablement à la bataille de Sedan le 1er septembre. L’humiliation atteint son paroxysme lorsque Napoléon III est fait prisonnier par l’ennemi. Sous la poussée populaire, la IIIème République est proclamée le 4 septembre.

 

Deux semaines plus tard, la capitale est assiégée par les armées prussiennes. Les Parisiens accusent la république bourgeoise et ceux qui l’incarnent, comme le Ministre des Affaires étrangères, Jules Favre, d’être trop conciliants envers la Prusse. Alors que la colère monte chez les ouvriers, le gouvernement en place, à majorité royaliste, choisit de signer un armistice avec le nouvel Empire allemand le 28 janvier 1871. L’Assemblée nationale élue, installée à Bordeaux, se dit prête à accepter le traité de paix imposé par le chancelier Bismarck. Les socialistes parisiens en déplorent les conditions humiliantes : l’Alsace et la Lorraine sont perdues et Paris est déclarée « ville ouverte ».

 

Un mois plus tard, les vainqueurs défilent sur les Champs-Élysées. Les Parisiens se sentent trahis et humiliés. La situation est explosive. Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif, veut désarmer les Parisiens. Il charge les soldats de l’armée régulière commandée par le général Vinoy de récupérer les canons stockés dans plusieurs quartiers de Paris à Belleville, Ménilmontant et Montmartre. « Thiers, en voulant reprendre les canons de Belleville, a été fin là où il fallait être profond. Il a jeté l’étincelle sur la poudrière. Thiers, c’est l’étourderie préméditée », écrit Victor Hugo dans son journal.

 

L’insurrection débute à Montmartre

 

Le 18 mars 1871, sur la butte Montmartre, les habitants de la capitale – hommes, femmes, enfants, vieillards – affluent pour faire barrage. Les officiers ordonnent de faire feu mais les soldats refusent et se rangent du côté des Parisiens. Des barricades sont montées, les généraux Lecomte et Clément-Thomas sont massacrés.

 

Thiers et l’ensemble des corps constitués fuient alors Paris pour Versailles tandis que le Comité central de la Garde nationale s’installe à l’Hôtel de ville. Sans l’avoir voulu, les révolutionnaires se retrouvent maîtres de la capitale et de ses deux millions d’habitants. Ils organisent des élections le 26 mars. L’extrême gauche obtient la majorité et les élus ouvriers, artisans, journalistes, avocats, médecins ou encore artistes constituent un conseil de 79 membres. Il est appelé « Commune », en souvenir de la Commune qui a renversé le roi Louis XVI en 1792. Symbole de l’insurrection, le drapeau rouge flotte partout dans la ville. Face à la prise de pouvoir de l’extrême-gauche révolutionnaire, patrons et bourgeois quittent la capitale.

 

La Commune de Paris : une utopie sociale

 

Les partisans de la Commune de Paris, « communards » ou « fédérés », réquisitionnent les ateliers de production afin que les ouvriers les gèrent eux-mêmes. Les églises deviennent le lieu de clubs de discussion où hommes et femmes peuvent prendre la parole.

 

L’œuvre sociale de la Commune est audacieuse : elle proclame la séparation de l'Église et de l'État ; l'instruction gratuite, laïque et obligatoire pour les garçons et les filles ; la gratuité de la justice ; l'élection des juges et des hauts fonctionnaires et la suppression de toute distinction entre enfants légitimes et naturels.

 

La Semaine sanglante achève la Commune

 

Mais voilà qu’à peine remis de leurs épreuves, les Parisiens subissent un deuxième siège, celui de l'armée gouvernementale cette fois. Sous le commandement du maréchal Mac-Mahon, 130.000 militaires sont aux portes de Paris au mois d’avril. Les Communards essuient défaite sur défaite.

 

Le 21 mai 1871, les Versaillais entrent dans la capitale. Ils sont en supériorité numérique et font face à quelques dizaines de milliers de fédérés seulement. C'est le début de la « Semaine Sanglante ». En trois jours, la moitié ouest de la capitale est aux mains de l’armée gouvernementale. L’Est résiste plus longtemps mais la défaite semble toutefois inévitable. Paris est à feu et à sang : plusieurs monuments sont en proie à d’importants incendies comme le Palais des Tuileries (qui ne sera jamais reconstruit), le Palais de justice et l’Hôtel de Ville.

 

Après une ultime bataille le 27 mai 1871 au Père-Lachaise, 147 fédérés sont fusillés sur le mur d’enceinte du cimetière. La dernière barricade tombe le lendemain. Ainsi s’achève la Commune de Paris, insurrection qui aura duré 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871. Fier de sa victoire, Mac-Mahon proclame : « Paris est délivré. L'ordre, le travail et la sécurité vont renaître ».

 

En août 1871, Adolphe Thiers est élu président de la IIIème République.

 

Commune de Paris 1871 : le bilan de la tragédie

 

Le mur des Fédérés | Histoire et analyse d'images et oeuvres

 

Le bilan de la Commune de Paris est terrible : 20.000 victimes, 38 000 arrestations et quelques milliers de proscrits et de déportés vers les bagnes de la colonie la plus éloignée de la métropole, la Nouvelle-Calédonie. Ce n’est que dix ans plus tard, en 1880, que viennent les lois d'amnistie et le retour des exilés et des déportés.

 

 

La Commune de Paris hante pour toujours les esprits. Pour la gauche, elle est un mythe fondateur, les socialistes la considérant comme la première manifestation révolutionnaire de la classe ouvrière. Elle survit dans les mémoires en chanson : avec l’Internationale, le plus célèbre des chants révolutionnaires dont les paroles ont été écrites par le poète communard Eugène Pottier, ou Le temps des cerises, dont l’auteur, Jean-Baptiste Clément, a combattu lors de la Semaine sanglante.

 

 

 

*Cambon, d’origine protestante, ce négociant en toiles de Montpellier est élu député de l’Hérault à l’Assemblée législative en 1791. Sa connaissance des problèmes financiers et sa fougue républicaine y retiennent l’attention. Il vote la mort de Louis XVI, et fait partie dès avril 1793 du Comité de salut public. Il préside plusieurs fois la Convention

 

Précédé par sa réputation de financier, il devient en 1793 président du comité des finances. On lui doit la loi sur la confiscation des biens du clergé ; il rédige sur l'administration des finances un rapport remarquable qui contribue puissamment à rétablir l'ordre. Surtout, il s’illustre par la création du Grand livre de la Dette publique (24 août 1793) : la Convention y reconnaît les dettes de l’Ancien Régime – mesure habile, qui veut rallier les rentiers à la Révolution. Après avoir déjà essayé de l'obtenir en 1792, mais arrêté par l'opposition de Robespierre, il obtient par le décret du 2e jour complémentaire an II la suppression du budget des cultes, qui met fin à la Constitution civile du clergé et acte la première séparation de l'Église et de l'État.

 

Il dénonce en particulier le coût de la dette publique française induit par l'engouement pour les rentes viagères, jugées « ruineuses, impolitiques, immorales »

 

Ses adversaires créèrent le terme « camboniser » voulant dire « désorganiser les finances » ou « voler »

L'affrontement Cambon-Robespierre le huit thermidor ICI 

François Hincker

 

« Il y a 100 ans, commun Commune/Comme un espoir mis en chantier/Ils se levèrent pour la Commune/En écoutant chanter Potier »

 

 

Cet espoir-là a été sauvagement assassiné du 21 au 28 mai, par M. Thiers et ses sbires sous le regard bienveillant des Prussiens, après avoir palpité pendant 72 jours et inventé un autre monde. 

 

Ce souvenir a longtemps été entretenu comme un trésor précieux et vivant par ceux qui espéraient voir l’espoir se lever à nouveau. Et puis il a disparu sous l’amoncellement des échecs et des trahisons. 

 

La Commune revit, 150 ans après sous la plume des historiens, comme un événement historique, un moment unique de l’histoire, mais on est loin de la ferveur de ceux qui voulaient avant tout maintenir cet héritage vivant pour transformer le monde dans lequel ils vivaient.

 

Les « Communards » ont montré qu’un peuple rassemblé qui se soulève peut prendre le pouvoir, chasser un gouvernement, même dans les pires conditions, car elles étaient terribles. 

 

Ce n’était pas la première fois que cela arrivait, 1848 n’était pas si loin, mais cette fois le peuple a conservé, trop brièvement, le pouvoir entre ses mains. Il ne s’en est pas fait déposséder immédiatement par la classe dominante, par ceux qui pensent, toujours et naturellement, être les mieux placés pour diriger parce qu’ils sont sur terre pour cela.

 

Les élus du Conseil de la Commune de Paris et les dirigeants du mouvement étaient pour beaucoup d’entre eux des artisans, des ouvriers, des petits commerçants. Ils étaient souvent des militants, socialistes, anarchistes, associationnistes. Ils n’étaient pas forcément français ; Léo Frankel, était hongrois. Les Communards étaient souvent des Communardes, comme Louise Michel.

 

Louise Michel : souvenirs enragés de la Commune - Le Point

 

Ils étaient éduqués, pas par l’école mais par leur formation professionnelle et par leur fréquentation des organisations du mouvement ouvrier.

 

Ils paieront cher le prix de leur audace, celle d’avoir pensé qu’ils pouvaient se gouverner eux-mêmes, sans un chef unique, un empereur, un roi ou un président, mais par des Commissions exerçant le pouvoir par la délibération. Pourtant en quelques semaines ils posèrent des principes d’organisation du travail, de l’éducation, de la société et les traduiront dans des textes plus nombreux et plus importants que les interminables pensums produits par nos Parlements d’aujourd’hui, que plus aucun citoyens ne peut lire ; ils sont d’ailleurs fait pour cela. 

 

Les classes dominantes veilleront scrupuleusement à ce qu’une pareille usurpation ne se reproduise pas de sitôt. 

 

La Commune c’est la tentative d’un peuple de donner corps à une idée, le socialisme. Elle y est brièvement parvenue.

 

Elle a aussi montré que face à l’armée d’une classe dominante soudée par la défense de ses  intérêts, le peuple ne pouvait pas résister bien longtemps.

 

Pour assurer la sa survie il aurait fallu une organisation bien supérieure des classes populaires, en France et dans le monde, car la commune ne fut pas qu’un mouvement parisien. Il aurait fallu non seulement une idée du monde souhaité, celui de l’égalité réelle, de la démocratie permettant aux citoyens d’exercer réellement « le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple » pour reprendre la définition de la démocratie donnée par A Lincoln, mais une idée de l’organisation d’un Etat capable de faire vivre et de protéger la société transformée, sans l’étouffer ni la laisser s’étioler.

 

Cette conception n’existe toujours pas.

 

Le socialisme ne peut advenir que s’il complète l’analyse du capitalisme faite, brillamment et de façon convaincante, par ses nombreux penseurs, par une analyse de l’Etat, de sa structure, de ce qui fait sa force et sa faiblesse, et de ce que devrait être un Etat socialiste. Les Etats du « socialisme réellement existant » d’Europe et d’ailleurs, aujourd’hui disparus pour beaucoup, n’en furent que les grimaçantes caricatures. Ces bureaucraties tyranniques ne furent pas le produit mécanique de la pensée socialiste ; elles naquirent de la prise du pouvoir par des partis minoritaires dans des pays arriérés, dépourvus de toute conception de ce que pourrait être un Etat socialiste, de sorte qu’ils n’ont pas su faire autre chose que reproduire l’Etat antérieur, en pire.

 

Il y a donc un vaste travail pour ceux qui pensent que le capitalisme n’est pas éternel, que nous ne sommes pas simplement voués à en déplorer les horreurs, mais que le monde peut changer, que le peuple n’est pas seulement un troupeau de moutons menacé par une catastrophe écologique et réduit à mettre un bulletin de vote dans une urne de temps en temps pour choisir entre des candidats dont aucun n’exprime ni ne représente ce que nous voulons. 

 

Il y a du travail pour ceux qui ne pensent pas qu’une société meilleure sortira de la lutte des femmes contre les hommes, des homosexuels contre les hétérosexuels, des races réinventées pour faire revivre les conflits coloniaux disparus, mais de la lutte des tous les opprimés et tous les exploités contre ceux qui profitent de leur domination.

 

La Commune de Paris n’est pas une image pieuse devant laquelle nous devons nous agenouiller, elle fut l’expression du mouvement vivant du socialisme qui demande à être prolongé par et pour tous ceux qui souffrent aujourd’hui.

 

Fichier:Zola 1870.jpg — Wikipédia

Quand Zola, pendant la Commune, tressait des lauriers à Adolphe Thiers ICI

Comme bien d’autres écrivains français, Zola détestait la Commune, ce « rêve malsain ». Dans une chronique du 27 mars 1871, il dresse un portrait impertinent mais laudateur de Thiers, présenté comme un homme de « bon sens » : « La France, à cette heure, peut avoir confiance en lui.  »

Par Pascal Riché

Publié le 26 mars 2021

 

Il y a 150 ans jour, pour jour, Emile Zola est à Versailles, dans la salle de l’Opéra Royal où s’est installée l’Assemblée nationale élue en février. Il a 30 ans, c’est un jeune journaliste prometteur, correspondant parlementaire du journal « La Cloche ». Il écoute le chef du pouvoir exécutif Adolphe Thiers discourir à la tribune. Nous sommes au lendemain des élections à la Commune de Paris, qui ont désigné un conseil massivement favorable à la révolution. Pour les Communards, on le sait, Thiers (« Foutriquet ») est un traître qui a accepté d’acheter la paix à la Prusse contre l’Alsace, la Lorraine et 5 milliards de francs.

 

Le journal « La Cloche », a été fondé trois ans plus tôt par Louis Ulbach pour attaquer Napoléon III. C’est en 1871 un quotidien pamphlétaire parisien. Ulbach a lu « Thérèse Raquin », le premier roman à succès de Zola, il ne l’a pas trop aimé, mais il est impressionné par l’impertinence et la vivacité du jeune homme. Il l’a nommé « correspondant parlementaire » à Bordeaux, où la nouvelle Assemblée nationale a commencé à siéger en février, puis Versailles où elle vient de s’installer.

 

Les chroniques de Zola dans « La Cloche » ont été redécouvertes dans les années 50 (et publiées par la Librairie Fasquelle). Elles ont surpris ses fans : Zola, cette icône de la gauche républicaine, y apparaît comme très critique vis-à-vis de la Commune. S’il n’est pas mécontent que l’insurrection parisienne ait rendu folle la droite parlementaire, qu’il exècre encore plus, il y voit un « rêve malsain », « grotesque et odieux, ridicule et terrifiant ». Il rejoint dans cette détestation Anatole France, Edmond de Goncourt, Gustave Flaubert, George Sand et bien d’autres.

 

Voici sa chronique envoyée à La Cloche le 27 mars, et publiée deux jours plus tard.

https://focus.nouvelobs.com/2020/04/17/0/0/633/30/580/0/75/0/0030fee_yVXwLH9YXNHuWLej3bMQL4L2.jpg

Quel homme que M. Thiers !

 

Il parle, il parle, avec une négligence incroyable, se répétant à chaque mot, hasardant des vérités de M. de La Police, n’ayant à son service que deux ou trois arguments : « Soyez sérieux », et encore : « Faites ceci, faites cela, si vous voulez être une grande Assemblée nationale » ; et ce diable d’homme réussit toujours à avoir raison !

 

Il se fait applaudir par la gauche, il se fait applaudir par la droite, il entraîne par moments la Chambre entière. Quelle est donc sa force à cette commère bavarde qui se perd dans les papotages les plus menus, qui met une idée dans vingt phrases ? Le bon sens, puissance admirable, invincible, à laquelle tout le monde se rend, sans même en avoir une conscience bien nette.

 

Puis, il faut le dire, M. Thiers, expression moyenne du génie français, ne choque personne. Pour définir exactement son action sur l’Assemblée il faudrait le comparer à M. Louis Blanc. Ce dernier, d’une éloquence émue, artiste dans l’art de bien dire, à la voix claire et souple, ne parvient qu’à souffler l’orage. M. Thiers, au contraire, nasillant, causant comme un bon et rusé bourgeois, se fait écouter et convainc ses adversaires eux-mêmes. C’est qu’il est à la portée de tout le monde, c’est qu’il ne blesse aucune conviction, c’est qu’il n’effarouche pas par des qualités excessives le tempérament moyen d’une Assemblée.

 

La France, à cette heure, peut avoir confiance en lui. Il est le seul homme capable de parler à toutes les passions pour les calmer et les dominer. Si M. Thiers, par sa modération, par sa nature qui se refuse aux extrêmes, n’arrivait pas à constituer un centre tout-puissant dans la Chambre, ce serait que la France, frappée de démence, emportée par des passions indomptables, croirait l’heure venue de se dévorer et de s’anéantir elle-même.

 

J’ai de grands espoirs. Il ne me déplaît pas que Paris ait affirmé par une insurrection ses volontés. Cela fera réfléchir M. Thiers et mettra de l’énergie dans sa raison. Et il ne me déplaît pas non plus que Paris insurgé trouve devant lui la calme et froide figure de M. Thiers. Paris ne voudra pas qu’un homme ait plus de bon sens que lui et il ne réclamera plus que des libertés pratiques. Cet homme et cette ville doivent faire un excellent ménage en se complétant l’un par l’autre.

 

Quant à l’Assemblée, voulez-vous mon opinion bien mûrie, bien pesée ? L’Assemblée est une boîte à musique, détraquée, il est vrai, et jouant faux. Toutes les fois que Paris et M. Thiers auront fait un arrangement, ils mettront la boîte à musique entre eux, et lui feront jouer un air quelconque pour égayer la signature du contrat.

https://focus.nouvelobs.com/2019/04/05/0/0/0/0/50/50/0/0/a0548fa_sFMaBGlUg5wkGFrOY6gBD-N9.jpg

Pascal Riché

 

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27 mars 2021 6 27 /03 /mars /2021 08:00

La boulangerie avenue Clemenceau, située entre l’épicerie et la quincaillerie, aujourd’hui Pichery.

 

La Mothe-Achard, gravure de Thomas Drake, vers 1850.

La Mothe-Achard en se mariant avec la Chapelle-Achard  sans la commune de Saint-Georges-de-Pointindoux, est devenue les Achards qui (c’est émouvant maman était une fille de la Chapelle, papa un gars de Saint-Georges-de-Pointindoux, établis au Bourg-Pailler à l’entrée de La Mothe, ils ont fait de moi un mothais) avec ses 5189 habitants se prend pour une ville. De mon temps la Mothe se résumait à un gros bourg  où se nichaient à peine 1200 habitants.

 

Y’a plus de Mothais mais des Achardais

 

La Mothe-Achard reste la capitale des Achards.

 

Ça fait un bail que je n’ai mis les pieds dans mon patelin natal et j’avoue que sa mue ne me donne guère envie d’y retourner. Je le ferai sans doute, rien que pour constater s’il reste encore des traces, hormis l’église Saint-Jacques, la grande Halles, la gare… de mon passé.

 

Je n’éprouve aucune nostalgie, ce qui me conduit à évoquer La Mothe-Achard c’est une histoire de boulangerie.

 

Dans Ouest-France je lis « Quant à l’ancienne boulangerie du 17, avenue Clemenceau, elle sera rachetée par la municipalité. Celle-ci compte réaménager l’espace afin de faciliter le passage vers le parking Buton. Ainsi disparaîtra une des deux boulangeries historiques de La Mothe Achard, celle qu’avait développée la famille Remaud dès 1947, et ses successeurs Jean-François Remaud et François Rochereau »

 

 

La famille Remaud fut ma seconde famille, Dominique, Jean-François et Jacques Remaud des frères, je n’oublie pas Geneviève, dites bounette. Madeleine Remaud leur mère était une grande copine de maman, dans la C4 du p’tit Louis le père nous allions souvent à la mer le dimanche. Dominique, devenu pharmacien, et moi, étions du même âge, jusqu’à la fin de nos études supérieures nous avons partagé beaucoup de choses. Les jours de marché, mémé Marie m’achetait une petite brioche ronde à la boulangerie Remaud où nous avions une coche pour le pain. J’allais parfois dans le fournil voir tourner l’énorme pétrisseur circulaire, former les pains qui iraient lever dans le parisien, enfourner les pains avec une grande pelle en bois, les voir ressortir du four croustillant. Les odeurs… un parfum d’enfance.

 

Tout ça c’est du passé, place à la modernité.

 

En 2018, Antoine Picherit a pris la succession de François Rochereau, depuis le 3 juillet, avenue Georges-Clemenceau, à La Mothe-Achard. Son objectif : « La continuité des services, indique-t-il. La boulangerie fournira aussi du pain au kiosque automatique et au magasin de La Chapelle-Achard. »

 

Ce boulanger-pâtissier de 35 ans, issu de la région de Beaupréau, a fait ses premiers pas à l'étranger. Un parcours professionnel unique : « Mes expériences m'ont profondément marqué. J'étais responsable d'une équipe de salariés, puis consultant pour des établissements en Californie, en Turquie, et dernièrement en Arabie Saoudite. » Son arrivée aux Achards correspond à un souhait de rapprochement avec sa compagne et avec le bord de mer.

 

Depuis le 20 avril. Il a migré du 17, avenue Clemenceau, à quelques centaines de mètres plus loin, sur la même avenue vers le centre bourg des Achards. Elle occupera une surface de plus de 250 m², magasin et locaux techniques compris. Y trônait autrefois la gendarmerie.

 

Antoine Picherit, devant le nouveau bâtiment qui accueillera son commerce.

 

Vive la laideur de la vitrine, le fonctionnel prime, c’est un endroit commercialement très bien situé, en plein centre bourg avec un parking assuré. « Ce sont 60 m² qui vont être alloués au magasin, deux grandes baies vitrées vont s’ouvrir sur un hall de vente au décor coloré et lumineux. Vont s’aligner la suite des pains, « avec de nouveaux pains spéciaux et orientés tradition locale », et l’éventail de ses pâtisseries. La partie snack sera sa grande nouveauté, « ce seront des sandwichs, burgers, paninis nourris de salades, que les clients pourront déguster sur place dans une salle adjacente appropriée ».

 

Cette grande surface sera ouverte toute l’année, « pas de fermeture pour congés et nous ouvrirons 6 jours sur 7 ». L’immeuble en retrait de la rue laisse un espace pour une dizaine de places de stationnement. L’enseigne portera le nom de « La Pétrie, Antoine Picherit artisan boulanger-pâtissier ». Elle sera vissée à la façade qui suivra une charte de couleurs basée sur le blanc et le rouge framboise.

 

Success-story : il a doublé le chiffre d’affaires depuis son arrivée, et je compte bien faire au moins autant avec cette nouvelle implantation. En 3 ans, il a innové en installant ses 4 distributeurs automatiques qui fonctionnent à plein régime, au Girouard, à Saint Georges de Pointindoux, à La Mothe Achard et à La Chapelle Achard.

 

C’est New-York !

 

Paris est à la traîne, nous sommes ringards à côté de la Mothe-Achard, mais où sont les gilets jaunes ?

 

 

Mais je ne vais pas chipoter, être mauvais joueur, 11 collaborateurs, 2 nouveaux emplois… C’est la vie, la roue tourne, pas sûr que si je vais faire un tour à la Mothe-Achard après le Covid j’aille acheter mon pain à la Pétrie…

 

Affiche-exposition-Jean-Claude-Chauvet

Les deux boulangeries de La Mothe-Achard ICI 

 

« Le pain constituait l’élément de base de l’alimentation. On n’en perdait pas une bouchée, les restes étaient utilisés pour la soupe », assure le collectionneur. Aux premières loges du lien social, le boulanger était une figure locale.

 

Les Mothais ont toujours connu deux boulangers, établis en plein bourg, face aux halles et éloignés d’à peine quelques dizaines de mètres. Leur histoire est ancienne. Jean-Claude Chauvet a répertorié leur patronyme depuis les années 30.

 

Il n’y avait pas de boulanger à La Chapelle-Achard. Mais on a compté jusqu’à trois dépôts de pain dispersé dans des boutiques du bourg. L’approvisionnement de tous les Achardais était assuré grâce à des tournées quotidiennes qui desservaient tous les hameaux ou les fermes isolées. « Même les boulangers des communes environnantes y participaient. » L’exposition montre, à échelle réelle, un de ces livreurs, juché sur son vélo.

 

En amont, deux professions font vivre le boulanger : le minotier et les agriculteurs. « La minoterie Brianceau a joué un grand rôle localement. Elle a été en activité dès 1914 et jusqu’en 1971. Elle a été démolie en 1992 pour laisser place à l’ancien funérarium, lui-même fermé aujourd’hui », rappelle Jean-Claude Chauvet. Un sac en toile siglé minoterie Brianceau en témoigne.

 

Plus loin dans le temps encore : les moulins. Le Moulin des Landes, qui date de 1816, est de nos jours le seul encore visible. Les trois autres, ceux de la Cossonière, du Chaigne et du Canard, ont été détruits.

 

Cependant, les années 30 voient naître une initiative originale, une coopérative avec les agriculteurs, sise rue de la Gare. C’est M. Lancier, président du syndicat agricole départemental, qui en est l’initiateur. Elle sera fermée en 1958. « Contre 80 kg de blé, on recevait 57 kg de pain pesé ou 60 kg de pain non pesé », décrit Jean-Claude Chauvet.

 

Des objets rares et incongrus

 

Au centre de l’exposition, trône le comptoir de la boulangère, avec sa balance, son tranchoir « car le pain était vendu au poids » et sa coche. La coche du boulanger est une petite baguette en bois de noisetier, fendue en deux, « les coches que le boulanger effectuait servaient à compter les pains vendus à crédit. À la fin de la semaine, le boulanger demandait son dû à son client en vérifiant ses coches. »

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27 mars 2021 6 27 /03 /mars /2021 06:00

 

Je n’aurai pas l’outrecuidance de rendre un hommage à Bertrand Tavernier mort, jeudi à 79 ans.

 

C’est un monument du cinéma français qui s'est éteint. Bertrand Tavernier est décédé à Sainte-Maxime, dans le Var, a révélé La Croix. Cette information a ensuite été confirmée par l'Institut Lumière. Le cinéaste était âgé de 79 ans. « Avec son épouse Sarah, ses enfants Nils et Tiffany et ses petits-enfants, l'Institut Lumière et Thierry Frémaux ont la tristesse et la douleur de vous faire part de la disparition, ce jour, de Bertrand Tavernier », a tweeté l'institution dédiée au septième art.

 

J’ai aimé beaucoup de ses films :

 

L’Horloger de Saint-Paul son premier long-métrage en 1974 Que la fête commence, 1975  Le Juge et l’Assassin, 1976 Coup de torchon 1981,Un dimanche à la campagne, 1984 L.627 sorti en 1992, chronique très documentée sur une petite brigade de policiers spécialisée dans la lutte contre la drogue que le manque de moyens matériels conduit au délabrement moral et social. Et L’Appât 1995 portrait de trois jeunes gens piégés par le goût du paraître, prisonniers de l’illusion de l’argent facile, et que leur inculture et un manque de repères conduisent à commettre deux crimes sordides.

 

Mort de Bertrand Tavernier : ses dix films les plus marquants ICI 

Au fil de ses 34 longs-métrages, seuls ou en collaboration, le cinéaste avait abordé plusieurs genres, signé de grands succès populaires et mis en scène des pépites, coups de cœur critiques ou publics. Sélection.

Par Renaud Baronian

Le 25 mars 2021 

 

«L'Horloger de Saint-Paul» (1974)

https://www.telerama.fr/sites/tr_master/files/6dc09f97-87bb-4e6f-849c-bc7a0e323580_2.jpg

Lyonnais de naissance et attaché à sa ville, le réalisateur y situe ce qui sera son premier succès public, ainsi que sa première d'une longue collaboration avec Philippe Noiret. Ce drame puissant, adapté de Georges Simenon, conte comment un homme qui élève seul son fils découvre à quel point il ne le connaît pas lorsqu'il apprend qu'il a commis un meurtre, avant de tenter de se rapprocher de lui. Bouleversant.

 

«Que la Fête commence…» (1975)

Que la fête commence... (1975) par Bertrand Tavernier

Changement radical de registre l'année suivante : Tavernier surprend toute la France avec cette fresque historique qui décrit les débauches insensées dans lesquelles se vautre, au XVIIIe siècle, le duc d'Orléans (Noiret à nouveau) à coups de parties fines, ce qui va provoquer des conspirations contre lui. Un film décoiffant, chaud, fascinant, récompensé de deux Césars.

 

«Coup de torchon» (1981)

Coup De Torchon [VHS]: Philippe Noiret, Isabelle Huppert, Stéphane Audran,  Jean-Pierre Marielle, Eddy Mitchell, Guy Marchand, Irène Skobline, Michel  Beaune, Jean Champion, Victor Garrivier, Gérard Hernandez, Abdoulaye Diop,  Pierre-William Glenn ...

Féru de romans policiers américains, le cinéaste adapte l'un de ses auteurs favoris, Jim Thompson. Transposant l'action dans l'Afrique coloniale des années 1930, il suit ici un flic (Noiret toujours, face à Isabelle Huppert et Guy Marchand) méprisé par tous, qui va subitement assassiner tous les gêneurs avec un cynisme effroyable. Son plus grand succès en salles, avec 2,2 millions d'entrées.

 

«Un dimanche à la campagne» (1984)

UN DIMANCHE A LA CAMPAGNE de BERTRAND TAVERNIER - LA PLUME ET L'IMAGE

En 1912, un vieux peintre connu mais sans génie va remettre sa vie et son œuvre en question à l'occasion de la visite dominicale de ses enfants et petits-enfants. Très touchant, ce succès populaire de Tavernier offre des rôles en or à Sabine Azéma, Louis Ducreux et Michel Aumont, et un nouveau César au réalisateur.

 

«La Vie et rien d'autre» (1989)

Achat La Vie et rien d'autre en Blu Ray - AlloCiné

Après la Première Guerre mondiale, un officier a pour mission de recenser les soldats disparus au front. Il va croiser deux femmes qui recherchent leur compagnon, puis découvrir qu'il s'agit du même homme. Très émouvant et remarquablement interprété par Philippe Noiret, Sabine Azéma et Pascale Vignal, le film a séduit 1,5 million de spectateurs.

 

«L.627» (1992)

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Retour au polar, mais dans le genre coup de poing : le quotidien d'un groupe de policiers de la brigade des stupéfiants, où la personnalité de chaque membre va se révéler au fil des interventions. Un film très fort tant Tavernier, qui avait souhaité une mise en scène réaliste, y est admirablement parvenu.

 

«L'Appât» (1995)

L'appât - film 1995 - AlloCiné

Thriller choc, cette adaptation d'un fait divers qui avait défrayé la chronique dans les années 1980 suit une jeune fille qui sert d'appât auprès d'hommes mûrs, avant que ses compagnons ne s'introduisent chez eux afin de les cambrioler, ou pire. La froideur de la jeune femme est remarquablement incarnée par Marie Gillain, superbement dirigée par le cinéaste.

 

 

Martin Scorsese et Bertrand Tavernier sur le tournage d’Autour de minuit (1986).

Martin Scorsese et Bertrand Tavernier sur le tournage d’Autour de minuit (1986).Étienne George

L’hommage de Scorsese à Tavernier : « Bertrand était tellement passionné qu’il pouvait vous mettre K.-O. » ICI

 

Martin Scorsese

Publié le 26/03/21

 

Le réalisateur italo-américain avait rencontré Bertrand Tavernier dans les années 1970. Il a même joué pour lui dans “Autour de minuit”. Grand admirateur de sa culture cinématographique, il rend hommage, dans un texte adressé à “Télérama”, à son ami disparu jeudi.

 

La première fois que j’ai rencontré Bertrand Tavernier, c’était au début des années 1970. Il était alors accompagné de son ami et ancien collaborateur Pierre Rissient. Ils avaient vu Mean Streets et le défendaient avec vigueur publiquement. Un soutien qui signifiait beaucoup de choses à mes yeux.

 

J’ai très vite compris que Bertrand connaissait de fond en comble l’histoire du cinéma. Plus encore, il était un passionné du cinéma : passionné par ce qu’il aimait, passionné par ce qu’il détestait, passionné par ses nouvelles découvertes, passionné par les figures injustement oubliées dans l’histoire du cinéma – Bertrand a été celui qui nous a permis de redécouvrir le réalisateur Michael Powell –, passionné par les films qu’il a lui-même réalisés.

 

Bertrand était un cinéaste singulier, à nul autre comparable. J’ai particulièrement aimé son film de 1984, Un dimanche à la campagne. Ce film a été conçu avec tant de subtilité que j’ai l’impression qu’il est sorti tout droit du monde des impressionnistes. J’ai également adoré ses films historiques, comme Que la fête commence et Capitaine Conan, et ses adaptations de Simenon (L’Horloger de Saint-Paul, son premier film) et de Jim Thompson (Coup de torchonadapté de 1275 âmes).

 

En 1983, je déjeunais avec Bertrand et Irwin Winkler quand ils ont décidé, tous les deux, de faire le magnifique Autour de minuit. C’est pour moi un merveilleux souvenir d’avoir fait une petite apparition dans ce film, dans le rôle de l’agent de Dexter Gordon.

 

Bertrand connaissait intimement tous les aspects du cinéma français. C’est une chance incroyable pour nous tous que Bertrand ait partagé son savoir et sa passion dans son documentaire Voyage à travers le cinéma français, une œuvre d’une grande beauté.

 

Il connaissait tout aussi intimement le cinéma américain. Bertrand et Jean-Pierre Coursodon ont coécrit, et régulièrement mis à jour, un dictionnaire exhaustif consacré aux réalisateurs américains (50 ans de cinéma américain). Cet ouvrage majeur mériterait d’être traduit en anglais.

 

Je veux enfin partager une dernière image à propos de Bertrand. Une image bien connue par tous ses amis et par tous ses proches. Bertrand était tellement passionné qu’il pouvait littéralement vous mettre K.-O. Il restait assis, pendant des heures et des heures, argumentant pour ou contre un film, un cinéaste, un musicien, un livre ou une décision politique. Au bout d’un moment, terrassé, vous vous demandiez simplement : mais d’où lui vient toute cette énergie ?

 

Aujourd’hui, il m’est très difficile de me dire que je n’aurai plus jamais la chance de recevoir toute cette incroyable énergie. Que je n’aurai plus jamais la chance de rencontrer un homme aussi extraordinaire, un homme tellement irremplaçable. »

 

Bertrand Tavernier, au Festival de Saint-Sébastien (Espagne), en 2013.

Bertrand Tavernier, au Festival de Saint-Sébastien (Espagne), en 2013. 

Mort de Bertrand Tavernier, inlassable cinéaste et amoureux vorace du septième art ICI 

Au fil de ses indignations, le réalisateur s’est promené d’un genre à l’autre, écrivant plusieurs ouvrages de référence sur le cinéma. Il est mort, jeudi à 79 ans.

Par Véronique Cauhapé

 

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26 mars 2021 5 26 /03 /mars /2021 08:00

 

Je cherchais une vidéo sur la Toile et je suis tombé sur celle-ci.

 

 

janvier | 2015 | ilpiccionelibero- Le Pigeon Libre

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26 mars 2021 5 26 /03 /mars /2021 06:00

 

Parmi les Appellations Originales Contrôlées du Rugby, il y a sans hésitation celle de « coupeur de citrons »

 

Pendant longtemps, à la mi-temps des matchs les joueurs recevaient un quartier de citron pour retrouver leurs esprits et se donner un coup de fouet. Il y avait alors un « porte-citron » dévoué à la découpe et à la distribution. On prenait en général un bon copain à qui on faisait gentiment comprendre que ses aptitudes physiques n’étaient pas compatibles avec la pratique du rugby. Mais s’il le voulait, place lui était réservée sur le banc.

 

Je n’ai jamais joué au rugby, les citronniers ne poussent pas en Vendée, mais dans le cadre de mon droit à la paresse j’ai décidé d’occuper le poste de « porte-citron » pour le compte d’Alexis Ferenczi.

 

 

Plus un zeste : quand les agrumes valaient de l'or

Véritables « joyaux du monde végétal », citrons, oranges et mandarines ont longtemps été convoités par les rois, les nobles et les bourgeois.

 

 

Par Alexis Ferenczi

 

 

 « Quand la vie vous donne des citrons, faites de la citronnade ».

 

Ce vieil adage stoïcien, qui aurait été utilisé pour la première fois en 1915 par Elbert Green Hubbard dans sa nécrologie de l’acteur de petite taille Marshall Pinckney Wilde puis repris par les fans d’Ayn Rand, n’est valable que depuis deux siècles. Avant, si la vie vous donnait des citrons, c’était uniquement parce que vous étiez membre d’une caste de privilégiés ou botaniste à la cour du roi.

 

Les agrumes sont longtemps restés inaccessibles au commun des mortels – ceux qui n’habitaient pas dans les zones chaudes et humides d’Asie où l’on suppose que les fruits de la famille des citrus sont nés il y a 5 à 6 millions d’années. En Occident, on découvre l’orange, le cédrat ou la mandarine en même temps que s’établissent les premières routes commerciales vers l’Orient. À cause de leur rareté et du coût élevé de leur transport, ces fruits sont d’abord réservés à une élite. Ils deviennent de fait un symbole de luxe et de pouvoir. 

 

C’est pour recenser toutes les variétés connues à son époque – et pour le prestige – que le botaniste allemand Johann Christoph Volkamer publie entre 1708 et 1714 une somme sur les agrumes intitulée Nurenberg Hesperides, descriptions complètes du noble citron, lime et orange amère. Comment, ici et dans les environs, planter correctement, maintenir, et produire ces fruits, ouvrage titanesque composé de gravures représentant les fruits grandeur nature.

 

Volkamer sait que les nobles d’Europe vouent un véritable culte aux agrumes. Certains ont même développé une passion qui frise la syllogomanie, rivalisant d’ingéniosité pour dénicher le fruit le plus gros ou le plus bizarre, sans se soucier des dépenses. Cette fascination va de pair avec la prise de conscience de la valeur des jardins. Dès le début du XVIe siècle, on sait comment planter certains fruits exotiques pour qu’ils surmontent les rigoureux hivers du nord. C’est Pacello Mazzarotta, le jardinier italien du roi Charles VIII, qui a l’idée de la « culture en caisse » permettant aux premières oranges de France d’être abritées du froid à l’intérieur d’un bâtiment.

 

Toujours de ce côté du Rhin, le naturaliste Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville (1680-1765) dédie lui aussi plusieurs chapitres de La théorie et la pratique du jardinage aux seuls agrumes : « L’on distingue plusieurs sortes, comme le Citronnier ou Balotin, le Limier ou Limonier, le Bigaradier, le Cédrat, le Riche-dépouille, le Poncyre, le Pommier d’Adam, la Bergamote, l’Oranger de Chine. Leurs différences sont peu considérables : elles ne consistent qu’en ce que les uns font des arbres de tige, et les autres des nains ou buissons, ou parce que le fruit des uns est doux et celui des autres plus aigre : ils conservent tous leur beau feuillage. »

 

La suite ICI avec une superbe iconographie tirée de The Book of Citrus Fruits, J.C. Volkamer, 125 euros, publiée chez TASCHEN

 

 

 

 

 

An early-modern ode to citrus fruit – in pictures ICI

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25 mars 2021 4 25 /03 /mars /2021 08:00

 

Le boudoir, c’est sans doute le premier gâteau que j’ai croqué car, pour la petite histoire, saviez-vous que le premier biscuit que l’on donne aux bébés est souvent un boudoir pour qu’ils fassent leurs dents de lait ?

 

Et puis, il y eut, les merveilleuses charlottes de maman.

 

Mais alors, le boudoir est-il un frère du biscuit à la cuillère ?

 

Comme souvent il est difficile de déterminer l’inventeur d’une recette, ainsi pour le biscuit à la cuillère qui aurait été inventé par les cuisiniers de Catherine de Médicis, qui auraient eu l'idée de confectionner leurs biscuits aux œufs en utilisant deux cuillères pour écarter la pâte à partir du centre, pour ne pas l'abîmer — d'où leur forme allongée et leur nom. Mais on doit à Antonin Carême, cuisinier de Talleyrand, la mise au point définitive de ce petit gâteau moelleux.

 

 

Le Prince de Talleyrand aimait les biscuits secs mais comme ses dents ne lui permettaient plus de les croquer, il les trempait dans son verre de Madère pour les ramollir. Mais ce n’était guère pratique à cause de la petite taille du verre, et peu élégant. C’est son célèbre Chef de cuisine, Antonin Carême qui a alors eu l’idée d’en créer une version qui s’imbibe facilement sans faire de miettes. « Il imagina, pour préparer des biscuits cuillères plus petits, de suspendre un entonnoir au plafond de la cuisine et de faire ainsi couler la pâte qui formait alors un fin boudin ensuite coupé. C’est ce bricolage qui est à l’origine, plus tard en 1847, de l’invention de la poche à douille » Ducasse

 

 

Antonin Carême aurait alors nommé sa toute nouvelle création «boudoir», un clin d’œil à la diplomatie du même nom conduite par l’homme d’Etat, alors réputé à la cour pour les nombreuses intrigues qu’il menait en secret.

 

 

Le mot boudoir trouve son origine dans le verbe bouder attesté en 1740 dans le Dictionnaire de l'Académie. En 1929, il devient un petit gâteau long recouvert de sucre cristallisé. Il est dégusté souvent avec le champagne.

 

« Le boudoir, comme lieu d’intériorité, est une véritable invention du XVIIIème siècle, que ce soit dans le terme, dans la forme ou dans l’usage. Le terme, apparaît en 1740 dans le dictionnaire de l’Académie Française, qui le dit familier, et le définit comme « petit cabinet où l’on se retire quand on veut être seul ».

 

Le dictionnaire de Trévoux précisera en 1752 : « petit réduit, cabinet fort étroit, auprès de la chambre, ainsi nommé apparemment parce qu’on a coutume de s’y retirer pour être seul, pour bouder sans témoin, lorsque l’on est de mauvaise humeur. »

 

« Monsieur se retirera dans son cabinet pour vaquer à ses affaires, quand Madame ira dans son boudoir pour s’adonner à des plaisirs oniriques, intellectuels, ou plus prosaïquement, charnels. »

Audrey Higelin-Fusté

 

Au 18ème siècle. La pâte était alors couchée avec une grande cuillère (d’où le nom de ce biscuit), ce qui donnait de gros et longs biscuits.

 

Biscuit vient du fait que le biscuit est cuit deux fois (bi-cuit). On le fait cuire une première fois, on le saupoudre de sucre glace et on l’enfourne une seconde fois, ce qui donne une délicieuse croûte. Le mot cuillère vient du fait que l’on se servait à l’époque d’une cuillère pour dresser les biscuits sur la plaque de cuisson, à la place de l’actuelle poche à douille qui n'existait pas encore.

 

En France, la variante la plus connue est le biscuit de Reims à la jolie couleur rose. En Italie, on parle de Savoiaridi.

 

Pour terminer en beauté, écoutons Stéphane Bern expert en tête couronnée :

 

 

La charlotte, le dessert français, doit son nom à une reine d'Angleterre. Il s'agit de Charlotte de Mecklembourg-Strelitz, femme du roi Georges III. Elle est la quintaïeule de la reine actuelle Elizabeth II.

 

Charlotte est avant tout une reine extrêmement populaire auprès des Anglais. Botaniste éclairée, elle s'investit également dans l'éducation des filles et fonde de nombreux orphelinats et maternités. Les plus grands artistes lui rendent hommage, à l'instar de Mozart qui, âgé de 8 ans, lui dédie 6 sonates pour clavecin avec accompagnement de violon.

 

Si elle reçoit les honneurs du monde de la musique, la cuisine n'est pas en reste. Pour elle, un chef réinvente le fameux pudding, fourré à la compote, et le nomme charlotte. Mais ce dessert n'est pas encore celui que nous connaissons aujourd'hui.

 

 

La charlotte est aujourd'hui un dessert qui ravit toute la famille. Une crème bavaroise, des fruits, le tout dans une coque de biscuits à la cuillère. Le moule à charlotte est d'ailleurs considéré par beaucoup de ménages comme un essentiel d'une cuisine française digne de ce nom.

 

Pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, cet entremet au nom si français nous vient bien d'Angleterre. C'est en effet à l'origine un pudding cuit pendant de longues heures dans un moule aux bords évasés, fait de pain de mie ou de brioche et rempli de compote de fruit, une recette on ne peut plus simple. (1)

 

Il fallait bien qu'un français passe par là pour que ce gâteau de brioche chaud et fourré devienne un entremet léger à déguster froid. C'est Antonin Carême, le père de la pâtisserie moderne française, qui après avoir été au service de la couronne d'Angleterre, rapporte ce pudding en France.

 

(1) Le moule était tapissé de  pain de mie beurré, bread and butter, ou de brioche, puis rempli de compote de pommes ou de prunes. C'était en fait une sorte de pudding, que l'on cuisait  longtemps au four. De la cuisine anglaise, quoi. Très éloigné de notre charlotte  sans cuisson, à base de biscuits à la cuillère et de crème bavaroise.

 

C'est quand il était dans les cuisines du Prince Régent d'Angleterre, le futur George IV, qu'Antonin Carême fit la connaissance de l'ancêtre  british de notre charlotte actuelle. Antonin Carême modifia la recette anglaise, à partir de la nouvelle forme des biscuits cuillère. Il créa l'entremets que nous connaissons : sans cuisson, dans le moule tapissé de biscuits cuillère et rempli d'une crème bavaroise. Il nomma sa création "charlotte à la parisienne", pour la distinguer du dessert anglais. Plus tard, lorsqu'il travailla dans les cuisines du tsar Alexandre (celui qui combattit Napoléon), il la rebaptisa "charlotte à la russe".  C'est le nom officiel qu'elle porte aujourd'hui.

Champagne Vouette et Sorbée, Fidèle Maison Vouette et Sorbée

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