La guerre de Crimée, le siège de Sébastopol, qui s’en souvient ?
Mac Mahon, alors général, au siège de Malakoff le 8 septembre 1855, y prononça, dit-on, sa phrase passée à la postérité : « J’y suis, j’y reste ! »
Le général Mac Mahon avec le 1er Zouaves avant la bataille de Malakoff Alphonse Aillaud 1855
Guerre de Crimée, Français et Anglais côte à côte :
Inutile et meurtrière, la guerre de Crimée, est la première occasion pour les Anglais et les Français de combattre côte à côte après sept siècles de conflits, une occasion qui se renouvellera soixante ans plus tard, lors de la Grande Guerre.
La guerre de Crimée, une péninsule située dans le sud de l'Ukraine, s'est déroulée de 1853 à 1856. Un conflit religieux est à l'origine de cette guerre, qui a opposé l'Empire russe à une coalition formée par la France, le Royaume-Uni, l'Empire ottoman et le royaume de Sardaigne.
Grande puissance diplomatique depuis 1815, la Russie veut profiter de l'affaiblissement de l'Empire ottoman pour accroître son influence vers les Balkans par le contrôle des détroits du Bosphore et des Dardanelles.
Le refus de Constantinople – soutenue par Londres et Paris – de céder à la Russie la protection des orthodoxes dans l'Empire ottoman déclenche la guerre en 1853. Français et Anglais, aidés par des troupes piémontaises, débarquent en Crimée en 1854 et assiègent la forteresse de Sébastopol. Le choléra et le froid tuent des milliers de soldats. Sébastopol tombe en 1855.
Napoléon III exulte
Quelques mois plus tard, le tsar demande la paix. Le traité de Paris, le 30 mars 1856, hisse Napoléon III au pinacle, quatre ans à peine après son avènement. Le bonheur de l'empereur est à son comble avec la naissance de son fils Eugène Louis Napoléon, le 16 mars 1856, pendant le congrès !
Le traité de paix est signé à Paris en mars 1856. La Russie est évincée des Balkans et la défaite poussera le tsar à mettre en œuvre des réformes de modernisation de la société russe. L'intégrité de l'Empire ottoman et des principautés danubiennes est désormais garantie par les puissances européennes. La neutralisation de la mer Noire s'accompagne de la liberté de circulation sur le Danube. La paix est aussi considérée comme une réussite de la diplomatie française : l'ordre européen des traités de 1815 est remis en cause, et la question des nationalités est posée sur la scène internationale.
Ce petit rappel historique afin d’éclairer la faible lanterne de nos petites et petits ignorants en signalant que les bachi-bouzouks furent enrôlés aux côtés des zouaves français et des highlanders anglais lors de la guerre de Crimée.
Les Dardanelles ICI
À la tête de la Marine anglaise, Churchill qui occupe depuis 1911 le poste de premier lord de l'Amirauté, l'équivalent d'un ministre de la Marine imagine en janvier 1915 d'attaquer l'Empire ottoman dans le détroit des Dardanelles. Ce sera l'un des pires désastres de la Première Guerre mondiale.
Engagée au printemps 1915, la campagne de Gallipoli reste l'un des désastres militaires les plus retentissants des armées alliées durant la Première Guerre mondiale. Destinée à obtenir le contrôle du détroit des Dardanelles et la capitulation de l'Empire ottoman, allié de l'Allemagne, elle se solde par des pertes militaires très lourdes et une retraite peu glorieuse. Si le rôle de Churchill dans la conception de l'attaque de Gallipoli est bien établi, sa responsabilité dans la mise en oeuvre de l'opération reste beaucoup plus controversée. Retour sur une défaite qui entacha durablement la réputation de Churchill.
Du turc başıbozuk : sa tête ne fonctionne pas
Le bachi-bouzouk était un mercenaire employé par l’Empire ottoman, qui, monté à cheval et légèrement équipé, servait dans divers conflits. Ces hommes en armes n’étaient pas des officiels, ils ne bénéficiaient donc pas d’une formation standardisée et ne recevaient aucune solde des autorités. Recrutés parmi les populations bulgares, albanaises, kurdes, circassiennes ou d’Afrique noire, les bachi-bouzouks inspiraient alors tant la bravoure que la crainte. Pour cause, gagnant leur vie au travers du butin, ils pouvaient se montrer d’une violence redoutable. Aussi et surtout, les bachi-bouzouks avaient fini par gagner une réputation de miliciens sans peu de discipline. Dans la langue française, le terme devint d’ailleurs rapidement un sobriquet donné à qui de droit. Le terme rentrait définitivement dans le langage courant lorsque Hergé, dessinateur de la bande dessinée Tintin, le mit régulièrement dans la bouche de l’un de ses personnages, le capitaine Haddock.