Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Mardi dernier le soleil brillait sur Paris, alors au début de l’après-midi j’ai enfourché mon gros destrier dopé à l’électricité pour me rendre masqué sur l’autre rive chez AlessandraICI afin de satisfaire mon exigeante chalandise.
Ma première station fut pour l’épicerie où je m’enquérais auprès d’Alessandra de ce qu’elle avait comme produits sardes en rapport avec mes écrits :
- le pane carasau que l'on nomme aussi papier à musique.Dans cette recette, notre pane carasau devient un pane guttiau car "guttiau" en Logudorese (le dialecte d'une grande partie du Nord de l'île), signifie plus ou moins "aspergé", la feuille de pain étant mouillée d'huile puis salée avant d'être passée au four.
- Le pecorino sardo
- Fregola Fine : la classica fregula sarda, nel tipo a grana fine. Pasta di semola di grano duro coltivato in Sardegna, macinato a pietro, trafilata al bronzo e asciugata lentamente a bassa temperatura.
Et puis accompagné d’Alessandra, qui avait peur que je me perde, nous avons fait quelques pas pour aller jusqu’à la cave tenue par Cécile, l’ex sommelière-star de Giovanni Passerini, grande spécialiste des vins nu en dépit de sa naissance audoise.
Roberto Pusole, de l'Azienda Agricola Pusole: L'agriculture est un cadeau et doit être mérité ICI
«Je voulais être batteur, j'étais attiré, comme les autres gars, par la vie de la rock star», raconte Roberto Pusole, aujourd'hui responsable de l'Azienda Agricola Pusole, avec son frère Lorenzo. Une ancienne tradition familiale derrière elle, ancrée dans le territoire, riche de savoirs agro-pastoraux, dans un souci d'innovation durable.
10 mai 2019 Roberto Anedda
Le vignoble et son histoire
La Sardaigne est une terre à l’histoire riche comme toutes les grandes îles méditerranéennes. Le vignoble est surtout concentré dans la moitié sud de l’île avec quelques exploitations tout au nord également. Parmi les épisodes de colonisation qui ont marqué la culture du raisin et la production viticole, il faut principalement citer la période espagnole ou plutôt catalano-aragonaise.
Dès le 14e siècle, l’Aragon prend possession de l’île et ce n’est qu’au 18e siècle que la Sardaigne retombera sous le contrôle de la Savoie et donc de la future Italie. De ce fait, les cépages déjà implantés au Moyen-âge sont avant tout originaires du nord de l’Espagne, tel le grenache qui se nomme ici cannonau, le graciano qui deviendra bovale, et le carignan qui garde lui son nom.
Giuseppe Musina est un vigneron discret installé à Orgosolo dans le centre de l’île, près de la forêt de Montes, où il produit un vin très inspiré par la nature environnante, et par la diversité de cépages plantés dans ses parcelles, dont le mystérieux sangue di Cristo. 8000 bouteilles sortent de sa cave les bonnes années et l’homme n’a même pas l’électricité dans tous ses bâtiments. Du cousu de main sarde.
Le millésime et les vendanges
Un millésime de réjouissance après un difficile 2014. Du beau temps à la floraison, de la chaleur pendant la période de maturation mais point de trop, quelques pluies bienvenues en septembre peu avant la vendange, bref, de quoi récolter des raisins sains et mûrs dans toute la région.
Les vendanges sont manuelles, bien sûr.
La vinification
La fermentation est spontanée et démarrée à l’aide de levures indigènes uniquement., à température ambiante de cave. Aucune clarification ni filtration avant embouteillage et dose de SO2 minimale.
MALLOREDDUS, LES GNOCCHETTI SARDES À LA SEMOULE DE BLÉ DUR ICI
Nous connaissions par cœur de nombreuses recettes et nous pouvions les réciter de mémoire, mais les nôtres étaient bien moins fascinantes que les leurs (Ndlr leurs grands-mères). Nous étions, comme nous vous l’avons expliqué, antigori’ e nannai, fidèles au temps jadis de nos grands-mères, de celles qui, le matin, prennent leur café au lait avec une tranche de civraxiu grillée, et, le soir se réjouissent d’une bonne soupe de gintilla, de lentilles. Notre cuisine traditionnelle était en tout cas plutôt simple. Page 59
Le four à pain reprit du service. Quand nos mères avaient prétendu nous révéler les secrets, transmis depuis des lustres de génération en génération, de la préparation du pain, nous n’avions rien voulu savoir de cette idée extravagante. Pourtant, notre village n’est pas entouré que d’artichauts et de biomasse, nous avons encore des champs de blé.
Mais maintenant c’est différent. Nous pressâmes nos mères de nous instruire et, en suivant leurs indications à la lettre, nous parvînmes à cuire toutes sortes de pains – civraxiu, coccoi, carasau, modditzu – qui étaient plutôt réussis. Nous apportions le pain et les envahisseurs nous préparaient de petits paquets de mets exotiques à emporter. Page 60
(Ndlr les mères à leurs enfants exilés) À l’approche des fêtes, quand la nostalgie se faisait insupportable, nous préparions des colis remplis de spécialités sardes et nous glissions dans la paille quelques rameaux de houx et d’autres petites décorations de Noël. À Pâques, nous ne manquions pas d’envoyer des pains qui étaient des chefs-d’œuvre, les coccoietti, décorés à l’œuf dur (coccoietti con l'uovo).
Pain Civraxiu
Pain sarde fait avec de la semoule de blé dur
Histoire
En l'an, 235 A. C. sur la côte est de la Sardaigne, ils ont débarqué plusieurs navires, dont débarquèrent les légions du consul Tito Manlio Torquato, envoyé par le Sénat romain pour vaincre les Carthaginois, subjuguer les populations insulaires et flex certainement la résistance tenace des guerriers nuragici avec tous leurs forces opposées aux envahisseurs dirigés par leur chef, le brave et respecté Amsicora sarde punique.
La légende veut que Cyrus un légionnaire romain blessé dans la bataille et sauvé par Nuri Sanluri veuve et son fils Vargas savait comment faire cuire un bon pain de blé, qui a ravi la cantine des familles nobles romaine.
Cyrus est allé travailler avec une grande vigueur, il a construit un four avec de la boue et des pierres.
L'excellent blé dur, mûri dans la plaine fertile de Sanluri, a été recueillie par Cyrus et Vargas qui Nuria sfarinava avec une main de moulin.
C'est l'un des pains qui appartiennent à la tradition de la Sardaigne, il ne manque jamais dans les fêtes traditionnelles des villages ou les mariages, c'est le pain sarde Coccoi (su coccòi), c’est un pain avec un pain très croquant et à la croute dorée croûte à la mie compacte et blanche, de très petite alvéoles.
Pour la préparation de ce pain, la tradition utilise de la semoule de blé dur purement remoulée avec une hydratation allant de 40/50% et du levain dit "su fragmentu" ou "su frementu" ou "sa maddrighe", le nom varie selon la région de la Sardaigne.
La pâte est travaillée très longtemps jusqu'à ce qu'elle devienne presque blanche, lisse mais pas trop élastique, les pains sont formés immédiatement après le pétrissage. On effectue ensuite des coupes avec des ciseaux très tranchants et des petits couteaux, puis on laisse monter bien couvert et enfin les vraies coupes caractéristiques sont faites par des mains expertes des femmes sardes plus âgées.
Un pain bien spécial qui va faire craquer les Français.
Le pain carasau
Ce type de pain est typique de la Barbagia, la région centrale, même si l’on peut le déguster désormais dans toute la Sardaigne. Son nom fait référence à sa réalisation, presque toastée. À l’allure fine et croquante, ce pain peut donc se garder longtemps, jusqu’à plusieurs mois. Il était l’aliment de base des bergers lorsque ces derniers s’éloignaient de leur village pour effectuer la transhumance en hiver.
La chronique qui suit répond aux injonctions comminatoires de certains lecteurs trop gâtés par le Taulier qui profitant du soleil retrouvé a fait un raid chez Alessandra Pierini, épicerie d’abord puis cave pour razzier du solide et du liquide sarde.
Il suffit de regarder attentivement les traits de votre interlocuteur en disant le mot «dialetto» pour comprendre qu’on ne plaisante pas avec ça ! Une langue un point c’est tout.
Aujourd’hui, toute l’île parle italien (à quelques rares exceptions près), conséquence d’une interdiction d’utiliser la langue régionale. Si cette répression a pu entraîner parfois un sentiment de honte, ou la création de mélanges entre l’italien et le sarde (c’est souvent le cas à Cagliari), les insulaires sont de nos jours très fiers de leur langue. Les cagliaritains l’emploient régulièrement avec leurs proches, mais également devant les autres italiens, quitte à traduire (ou pas).
Mais c’est lorsque l’on sort de la cité que le sarde prend une dimension plus importante. Dans l’intérieur, il est utilisé bien souvent comme première langue. Si cette tendance peut-être mal perçue par le visiteur, c’est davantage pour préserver une culture à laquelle ils sont terriblement attachés que pour parler sans être compris du visiteur (comme je le fais moi-même très élégamment en italien devant les parisiens).
Le problème est qu’il n’y a pas 1 sarde. Malgré une base commune, les formes varient selon la région de l’île, voici un petit point culturel sur les différents sardes.
Le Gallurese : langue du nord, si on ne l’entend que rarement sur la Costa Smeralda, certaines villes balnéaires (Santa Teresa di Gallura ad esempio) l’utilise quotidiennement. Cette forme est assez similaire au Corse parlé dans la partie méridionale de l’Île de beauté.
Il Sassarese : parlé aux alentours de Sassari (ville « rivale » de Cagliari, au nord), à l’extrême nord-ouest.
Le Lugodorese : c’est la forme des « puristes », que l’on parle dans le nord en général, ainsi que dans la ville de Luras en Gallura (qui s’est fait un kiff).
Il Nuorese : si parla nella région centrale, à Nuoro et dans la Barbagia (région peu accessible et donc très traditionnelle). Tout le monde le parle, parfois mieux que l’italien dans cette magnifique région montagneuse.
Le Campidanese : le Sarde de de la moitié sud de l’île
Le Cagliaritano : langue de Cagliari
Autres langues recensées sur l’île :
L’Algherese : petite curiosité culturelle, à Alghero on parle une variante antique du catalan. Le centre-ville a aussi conservé l’architecture des envahisseurs.
Il Tabarchino : forme de Génois antique, parlée sur la petite île de Carlo Forte, et au nord de la presqu’île de Sant’Antioco.
Bien sûr (sinon ce n’est pas drôle), il y a des variations d’une ville à l’autre (même à 1 km près).
François-Régis aurait pu associer Alexandra Pierini dans son ode à la tartiflette savoyarde en souvenir de l’histoire de la Savoie singulière et complexe, devenue un comté au 11e siècle, puis un duché en 1416. Berceau de la Maison de Savoie.
Elle fait partie des Etats du même nom, appelés ensuite États sardes lorsqu’au 18e siècle, le duc de Savoie devient roi de Sardaigne. De 1792 à 1814, la Savoie a connu une première annexion par la France. En 1815,elle est restituée, avec Nice, au royaume de Piémont-Sardaigne. Chambéry a longtemps été la capitale des ducs de Savoie avant de laisser la place à Turin. L’abbaye de Hautecombe demeure leur nécropole.
Hautecombe, c’est d’abord, sur les rives du lac du Bourget, un site admirable chanté par Lamartine. ICI
C’est aussi une abbaye à la riche histoire, que les cisterciens fondèrent au XIIe siècle, à laquelle, dans les années 1820, Charles-Félix, roi de Sardaigne, donna un nouveau lustre et qui, de nos jours, continue d’abriter une communauté religieuse.
C’est chez Claire, comme l’abbaye organise des retraites, notamment les retraites "Cana" pour les couples, j’irai y méditer dans le silence.
En 1860, le royaume de Piémont-Sardaigne s’étend sur les 2 versants des Alpes et comprend : la vallée d’Aoste, le Piémont, Gênes à l’est, la Savoie et le comté de Nice à l’Ouest, la Sardaigne en Méditerranée.
Quarante notables sont envoyés à Paris; le 21 mars 1860, Napoléon III leur annonce que l'annexion aura lieu, sous réserve du libre consentement du souverain et des populations. Les troupes sardes évacuent la province, et y sont remplacées par des soldats français rentrant d'Italie, et, le 24 mars, à Turin, Cavour signa le traité de cession; on y stipulait que la cession ne deviendrait définitive qu'après le vote des populations, déliées par Victor-Emmanuel de leur serment de fidélité, et placées sous une régence provisoire.
Enfin le vote, par oui et par non, au scrutin secret, eut lien dans le calme le plus complet le 22 avril. Les résultats de cette grande consultation populaire furent proclamés le 29 par la cour d'appel : sur 135.419 électeurs, dont 130.839 votants, il y eut 130.533 oui, 235 non, 71 bulletins nuls. Cette unanimité déplut à Turin, où l'on eût préféré, pour mieux faire valoir son sacrifice, montrer à la France que les populations regrettaient le régime sarde. Les Piémontais se vengèrent en retardant la ratification parlementaire du traité du 24 mars. L'impatience des Savoyards protesta contre ces lenteurs. Enfin le traité fut déposé le 23 mai et adopté le 29, par 229 voix (les députés savoisiens ne siégeaient pas), contre 33 non et 23 abstentions. « Il y avait un sacrifice à faire, avait dit le roi, resté très Savoyard d'allure et de tempérament; j'ai fait celui qui contait le plus à mon coeur. » D'Azeglio avait d'avance décrit la situation nouvelle : «-Une fois que les Savoisiens auront dit : « Nous nous annexons à la France , ce sera comme un père qui marie sa fille selon ses désirs; il l'embrasse le coeur serré, lui souhaite toute sorte de bonheurs, et lui dit adieu ». Le traité fut sanctionné le 12 et célébré en Savoie par les fêtes da 14 et du 18 juin. Le 27 août l'empereur venait à Chambéry.
La Savoie fut divisée en deux départements : Savoie et Haute-Savoie. On lui garantissait son autonomie ecclésiastique (un archevêché et trois évêchés suffragants), judiciaire, universitaire. La France hérita des obligations de neutralité nées du traité de Turin; la zone neutralisée fut en même temps zone franche au point de vue douanier.
Suite à cette longue et historique introduction je me dois de vous avouer que je ne suis pas très porté sur le fromage fondu, genre soirée raclette, tu ressors de là en état fromager, tu cocotes, tu as le sentiment d’être une raclure de frometon…
« Du sang sur le reblochon » fermier ou laitier ? Dormir chez la dame de Haute-Savoie Et si l’on parlait aussi de l’enclave italienne d’Hautecombe ? ICI
Et pour moi le plus accompli, bien construit, « galerie de personnages hauts en couleur, des dialogues imprégnés de gai savoir et d'allègre insolence, de la force et de la fierté qu'affichent, comme dans tous les récits de Milena Agus, ses héroïnes féminines… »
Milena Agus, que je l’ai découverte grâce aux conseils de ma libraire d'Ajaccio. Totalement inconnue à la sortie de son premier livre en 2007 : Mal de pierres, grâce aux libraires et au public français elle va connaître un succès foudroyant qui va se propager en Italie. Elle est aujourd'hui traduite dans treize pays et vient de sortir son second roman Battements d'ailes. Succès mérité, ses romans sont de petits bijoux. L'écriture est sans afféterie, concise, ciselée, intense, je me suis régalé. Romans étranges, envoûtants, pleins de senteurs et de saveurs, de sentiments vrais, que l'on dévore d'une seule traite et qui vous font du bien à l'âme. C'est publié aux éditions LIANA LEVI
Depuis ce jour, j’ai guetté la sortie de ses livres dans la vitrine des éditions Liana Levi ICI, les ai acquis dès leur parution, lus et presque toujours chroniqué sur eux.
Sexe et Vin l’accord parfait : « Écarte les jambes. Mouille-toi le joni avec du vin et lèche tes doigts. Dis-moi quel goût ils ont. » ICI
29 janvier 2015
C'était toujours mieux que cinquante ans auparavant, quand les journaliers qui allaient vendanger se voyaient affubler d'une muselière pour les empêcher de manger le raisin. ICI
31 janvier 2015
Les sœurs Porro qui appelait les culottes « les premières » et les soutiens-gorge « les seconds » Milena Agus « Prends garde » ICI
22 mai 2016
SENS DESSUS DESSOUS : la vieillesse ne m’apparaît plus comme une ombre mais comme un éclat de lumière, le dernier peut-être. ICI
7 mars 2018
La Sardaigne, l’Aga Khan, le prix de l’Arc Triomphe, le Meurice, Milena Agus, Terres promises, le pecorino… ICI
À propos
«Tout est formidable dans cette radioscopie.» L’Express
«Milena Agus parle avec vitalité de choses graves et privilégie une écriture pétillante.» Télérama
«Sa tendre ironie fait des étincelles.» Le Figaro Magazine
«Une version très personnelle et drolatique de la mondialisation.» La Vie
«Un grand moment d’humanité.» Le Soir
«Un roman qui rend heureux.» Quatre sans Quatre
«Milena Agus réussit le miraculeux équilibre entre humour caustique ravageur et profonde humanité.» Le Maine libre
«Déjouant les clichés du choc des cultures, Milena Agus nous plonge dans un récit choral, aux allures de conte ou de tragédie grecque.» Page des libraires, Librairie Jeanne Laffitte Les Arcenaulx
«L’auteure réussit l’exercice difficile de transformer la grande et douloureuse question des migrants en une histoire simple, avec un regard tendre et décapant.» Il Manifesto
Orgosolo, le berger et son troupeau de moutons, murales - Sardaigne
… ou sur le fait que nous, les Sardes, nous sommes incapables de rébellion et qu’à cause de notre stupidité et de nos rivalités mesquines, l’île est toujours aux mains des spéculateurs étrangers ; que quand un Sarde a une idée, elle à jeter aux orties tandis que la dernière foutaise venue d’ailleurs est forcément un projet génial. Page 47
Et grâce à eux, nous qui en avions par-dessus la tête des moutons sardes, nous commencions à les voir d’un autre œil. Nous découvrîmes que nos moutons étaient magnifiques et que chaque troupeau composait un paysage différent. Certains étaient blancs sur le fond gris des pierriers, en route pour le pâturage, d’autres, des taches dorées à flanc de colline. L’un d’eux, solitaire, à l’écart de ses compagnons, nous observait. De loin, vous pouviez confondre certains troupeaux avec les floraisons printanières. Des brebis formaient une couronne autour de leur berger, qui procédait à la traite vespérale, d’autres, en chemin, traçaient des géométries le long des chemins de terre. Page 48
En filtrant la lumière, les tuiles brisées du toit créaient un clair-obscur semblable à celui des tableaux flamands que nous avions vus dans nos livres d’école ; à travers leurs trous, voilés de pans d’étoffe fine que le vent remuait, on voyait trembler les étoiles du ciel qui apparaissait, comme dans un planétarium, dans toute sa perfection et sa mystérieuse harmonie. Page 55
Nous, nous sentir bonnes nous faisait du bien, même si la vraie bonté est une toute autre affaire. Nous avions simplement eu la chance du bon larron crucifié à côté de Jésus, un individu de petite vertu auquel fut offerte une occasion inespérée de changer. Page 55
Après une bataille ente dieux (NDLR. Allah, Notre Dieu, celui des Évangélistes) le Professeur déclara : « Comment pouvons-nous juger Dieu, et comment peut-il nous juger s’il est une fractale ?
- Pardon ?
- Vous voyez le chou romanesco ? Eh bien c’est une fractale. Les fractales, expliqua-t-il, sont des objets mathématiques, des figures qui présentent une structure similaire à n’importe quelle échelle : on les dit « auto-similaires », parce qu’en agrandissant une partie de la figure, on la retrouve tout entière. Dieu ne nous a-t-il pas créés, nous les humains à son image ? Ne sommes-nous pas la répétition de Dieu à l’infini ?
- Vous êtes en train de dire que Dieu, c’est nous ? » Page 65
La placidité de la nature fait toujours un effet dans les moments d’inquiétude et de tourment, elle semble confirmer qu’un ordre universel gouverne toutes choses. Réconfortées (NDLR le chœur des villageoises, dont la narratrice) par cette clarté pacifique et par l’idée que tout, dans l’univers, qui que fût son créateur, avait un sens, nous rentrâmes chez nous. Page 74
« Ils ne s’entendent pas, pourquoi iraient-ils se marier ?
- Sottises ! La vie, c’est l’art de s’adapter au mieux que rien. Page 76
Nous nous sentions négligés, ainsi réduites à ne produire que des artichauts et de la biomasse pour le gaz, tandis qu’autrefois, sachant écouter la nature, nous avions instauré un rapport d’amour et de solidarité avec les végétaux que nous cultivions. Vous nous prendrez peut-être pour des folles, mais nous parlions avec les tomates, les laitues, les choux, les melons, le fenouil, et eux, nous répondaient. C’était passionnant et amusant. Notre relation avec la biomasse, en revanche, restait aride, quant aux artichauts, ils nous ennuyaient. Page 79
- À cinquante ans bien sonnés, Lina n’a jamais vu de pillona, c’est certain.
- Qu’est-ce qu’une pillona ? demandèrent ceux qui ne comprenaient pas le sarde.
- En sarde, pillona signifie pénis, répondit docte l’humanitaire du sex-shop. « Elle n’a jamais vu de pillona » se dit d’une femme qui n’a jamais fait l’amour. » Page 88
La dernière soirée fut la plus surprenante. Un bal serait organisé dans la demeure de ces Dames. De nombreux Noirs refusèrent hélas l’invitation. Ils ne voulaient pas perdre un temps précieux et préféraient refaire leurs bagages pour être prêts à partir. En Europe ! Enfin, en Europe ! Mais ils tinrent à nous saluer avec un chant que les humanitaires traduisirent pour nous, sans pouvoir masquer leur émotion ; il racontait la fuite, le désert, la faim, la soif, la prison et les tortures, la décision d’embarquer et de défier la mort en mer.
Nous en conçûmes un grand désarroi, et nous eûmes honte d’avoir jugé ingrats leurs visages fermés. Au fond, ils avaient raison, risquer leur vie pour finir dans ce trou perdu, à reboucher les fissures d’une ruine et à cultiver quelques mètres carrés de potager, ça ne valait pas le coup. Mais ce qui nous chagrinait le plus, c’était que nous savions bien que l’Europe, leur terre promise, ne serait pas à la hauteur de leurs attentes.
Mais peut-être que si, en fait ? Que savions-nous au juste de l’Europe, nous autres ? Et l’Europe, que savait-elle de nous ? Nous n’étions sûrs que d’une seule chose : l’Europe ne voulait pas d’eux. Page 148
Afin de ne pas me faire avoiner par qui vous savez, puisque ce blog est baptisé Vin&Cie je vais consacrer à la suite de celle-ci un petite chronique au bien manger sarde… dans Une saison douce de Milena Agus.
Traduit de l’italien par Marianne Faurobert, éd. Liana Levi, 176 p., 16 €.
Qui plus est ces œufs sont l’œuvre des Araucanas, comme un petit air des mapuches Quilapayún…
C’est un secret dévoilé dans le Monde, le 26 août 2013,par un certain Hervé Morin (ne pas confondre avec le bourrin normand c’est le responsable du cahier Science&Médecine - Le Monde) voir plus bas…
J’avoue que les œufs bleus sont passés au-dessous de mon radar de dénicheur…
Mais il vaut mieux tard que jamais, après l’acte de contrition : réparation !
El Condor Pasa fut le tube des couloirs de métro, à la suite du coup d’État d’Augusto Pinochet au Chili contre Salvador Allende beaucoup de réfugiés chiliens choisirent Paris comme lieu d’exil.
Les Araucanas ICI sont non seulement d'excellentes pondeuses mais leurs œufs sont d'une couleur inhabituelle, de bleu à bleu-vert. Cette coloration bleue de l'œuf des Araucanas contribue largement à la notoriété de la race.
C'est la totalité de la coquille qui est teintée. Elle est donc colorée dans la masse, à la différence des marans par exemple dont la coloration brun-rouge n'affecte que la cuticule, c'est à dire la couche superficielle de l'œuf.
Jusqu'en 2013 on ignorait l'origine de cette couleur atypique. Deux équipes, l'une chinoise et l'autre internationale, ont alors, coup sur coup, dévoilé la présence d'un rétrovirus dans le patrimoine génétique des Araucanas ainsi que dans le patrimoine génétique de poules chinoises pondant également des oeufs bleus. Les rétrovirus ont la capacité d'insérer leur patrimoine génétique au cœur de celui de leur hôte. Celui qui nous intéresse va conduire à la capture de la biliverdine, pigment biliaire, qui est un produit de la dégradation de l'hémoglobine. Cette biliverdine, intégrée dans la coquille de l'œuf, la teinte en bleu-vert.
Outre-Manche, on peut trouver dans certaines épiceries fines des oeufs dotés d'une coquille bleutée, à plus de quatre livres la douzaine. Certains chefs médiatiques en ont vanté les mérites. Les poules qui les ont pondus sont de lointaines descendantes de celles qui, dans des villages mapuches du Chili ou des communautés du sud-ouest de la Chine, ont été sélectionnées il y a des siècles par des paysans friands d'originalité.
Jusqu'à ces derniers mois, on ignorait l'origine de ce prodige. Mais, coup sur coup, deux publications scientifiques viennent d'en livrer la clé génétique. Début 2013, dans la revue PLoS Genetics, une équipe chinoise l'attribuait à la présence d'un rétrovirus dans le génome des poules en question. Une équipe internationale vient de le confirmer, au terme d'analyses génétiques décrites dans PLoS One du 19 août. "Nous avons été un peu déçus d'aboutir juste après les Chinois, confie Olivier Hanotte (université de Nottingham), qui a dirigé ces travaux. Mais c'est aussi une grande satisfaction d'arriver aux mêmes conclusions de façon indépendante."
Pourquoi s'est-il consacré à ce sujet ? De nombreuses espèces d'oiseaux - canards, coucous - pondent des oeufs bleus. Etudier ce mécanisme chez la poule pourrait expliquer l'origine de ce phénomène, espérait le chercheur. "On pouvait aussi penser en savoir plus sur l'origine des poulets sud-américains : venaient-ils d'Europe ou plutôt d'Asie, foyer de la poule domestique, après avoir traversé le Pacifique ?" Las, ces deux questions restent en suspens : la mutation observée chez les poules aux oeufs bleus n'a pas son équivalent chez le canard, par exemple. Et, si elle est identique chez les poules chiliennes et chinoises, elle ne se trouve pas au même endroit de leur génome, mais à quelques paires de bases de distance seulement. Il n'y a donc rien à en conclure sur les éventuelles pérégrinations transpacifiques de la poule.
"MUTATIONS"
"Ces mutations constituent deux événements distincts, intervenus sur une portion génomique quasi identique, souligne Michèle Tixier-Boichard (INRA Jouy-en-Josas), qui a fourni des échantillons issus d'un troupeau de poules aux oeufs bleus constitué dans les années 1970 au centre de Tours. C'était totalement inattendu, comme si la foudre était tombée deux fois au même endroit." La foudre étant dans ce cas un rétrovirus.
Les rétrovirus ont la faculté d'insérer leur patrimoine génétique au sein de celui de leur hôte. Les génomes des organismes supérieurs en sont truffés (450 000 chez l'homme), et l'on sait désormais que, si certains sont nocifs et d'autres inoffensifs, ils peuvent jouer à l'occasion un rôle dans la régulation des gènes.
C'est le cas chez les poules aux oeufs bleus : le rétrovirus conduit le gène normal qu'il flanque à s'exprimer dans des tissus où il n'est normalement pas actif. "Ce rétrovirus tout à fait inoffensif induit la capture d'un produit de dégradation de l'hémoglobine, la biliverdine, lors de la formation de la coquille", explique Olivier Hanotte. Chez les poules produisant naturellement des oeufs blancs, cette mutation se traduit par une coloration bleue tandis que, chez celles pondant des oeufs bruns, elle les "peint" en vert.
Dans les années 1970, Philippe Mérat, à l'INRA, avait montré que la membrane coquillère des oeufs bleus était un peu plus épaisse que celle des oeufs "normaux". Mais la race "bleue" était par ailleurs moins performante, si bien que les grands producteurs ont délaissé cette caractéristique. "Mais, maintenant que l'on connaît précisément le mécanisme génétique, on pourrait concevoir un programme d'introduction contrôlée", estime Michèle Tixier-Boichard, qui y verrait un beau message en faveur de la biodiversité : ou comment des races venues de villages perdus de Chine ou du Chili contribuent à renouveler le contenu de nos assiettes standardisées...
Nos vieilles outres des prescripteurs du monde vin, gonflées de suffisance, modèle Butane&Degaz dans l’affaire de la caricature de Régis Franc publiée par Nicolas Groin-Groin dans leur torchon glacé : En Magnum, ont fait la démonstration qu’elles n’avaient rien compris, ou plus exactement qu’elles ne voulaient rien comprendre, circulez, y’a rien à voir, sous le terreau des bio-cons poussaient les bobos-connes.
Horreur, malheur, leur petit monde d’entre soi, d’entre mecs, se lézardait, s’effilochait, s’effritait, s’effondrait, obsolescence programmée : leur utilité sociale, déjà proche de trois fois rien, se réduisait à rien et, pire encore pour elles – ce féminin-pluriel, pour désigner ces gonadiers, me ravit – l’espoir de rejoindre le cimetière des éléphants laissait la place au néant de l’oubli. Tout au long de leur vie Parker, ce ricain venu de rien, les avait réduits au rôle obscur de porteurs d’eau, de gregario faisant le nombre dans le ventre mou du peloton, et voilà qu’à la fin de leur parcours, alors que ce cher Bob a tiré sa révérence en empochant la mise, les voici réduits à l’état de zombis enfouis sous les cendres froides de feu leur fonds de commerce. À la barre de la notoriété, nul repreneur ne se présente même pour le franc symbolique.
Je ne force ni le trait, ni n’enfourche des sujets à la mode, je ne joue pas au sociologue de salon, je me permets de poser le doigt là où ça devrait, depuis fort longtemps, faire mal : l’irruption des femmes dans le petit cénacle des prescripteurs de vin, et plus généralement dans les professions du vin, dérange l’establishment, la nomenklatura au pouvoir.
Car ce dont il est question, au-delà des questions sociétales, c’est le POUVOIR.
Le problème avec ces « greluches » c’est qu’on les entend, ce sont elles qui portent la culotte, ne demandent la permission à personne pour l’ouvrir, s’affirmer. Elles font chier, elles les font chier…
Cependant ne soyons pas trop autocentrés, nous avons déjà perdu beaucoup de terrain dans notre leadership sur la planète vin, le machisme est une pandémie qui touche ce que Sumita Sarma nomme l’industrie du vin.
Deux précisions :
Pour les jeunes gaulois, une jeune Indienne est une ressortissante de la République Indienne et non une jeune squaw genre tipi de western. Les hindous ne sont autres que les pratiquants de la religion indienne qu’est l’hindouisme. C’est la plus grande religion du pays, car elle est pratiquée par plus de 80 % de la population.
Au temps où, suite à mon rapport, j’écumais les plateaux des colloques, mes chers collègues anglo-saxons, Paganini du PowerPoint, m’ont familiarisé avec cette dénomination, l’industrie du vin qui choque nos oreilles terroirisées mais qui est la réalité du marché mondial du vin.
Si je vous livre la réflexion de Sumita Sarma, c’est qu’elle est représentative d’un courant, celui des nouvelles venues dans le monde du vin que les dominants auraient tort de brocarder ou de railler.
Leur ouvrir grandes les portes de ce monde compassé, les accueillir sans suffisance, se nourrir de leurs apports, de leurs différences, c’est anticiper, c’est tracer les voies nouvelles …
Bref, elles sont de l’oxygène !
Sumita Sarma: how wine can be proud not ashamed of how its diversity ICI
«Ma réflexion, en tant qu'étrangère qui a eu du mal à trouver un rôle approprié dans cette industrie…
… est-elle trop blanche, trop orientée vers les hommes et les hommes qui se ressemblent, agissent et se comportent exactement comme les autres.
Où se situe le reste, une grande partie d'entre nous?
Nous sommes comme des petites mouches essayant de trouver une ancre pour se reposer. Et si nous trouvons une place, nous sommes chassées.
C'est la conclusion accablante que Sumita Sarma a ressentie après huit ans à essayer de faire carrière dans l'industrie du vin. Mais elle n'abandonne pas. Loin de là. Comme elle l'explique dans cet article percutant, stimulant, profondément personnel mais aussi inspirant, elle est déterminée à jouer son rôle pour que l'industrie s'ouvre à des personnes de tous horizons afin qu'elle puisse être fière, plutôt que honteuse de sa diversité. et inclusif.
L'histoire puissante de Sumita Sarma sur ce que cela a été pour elle en tant qu’«étrangère» essayant de se frayer un chemin dans l'industrie du vin est difficile mais doit être lue.
Comme point de départ, il est important pour tous ceux qui vont me lire de savoir que je n'ai pas grandi dans une famille qui a une histoire ou un lien avec les vins, ni que je ne viens d'un pays viticole établi (les choses ont certainement changé pour l'Inde au cours des 20 dernières années mais pas pendant que je grandissais).
Mes parents sont des teetotallers (même aujourd'hui), ce qui signifie qu'aucun alcool n'a jamais été servi dans ma famille. Plus important encore, l'alcool a été historiquement considéré comme un tabou dans de nombreuses sous-sectes de la religion hindoue et pour travailler dans le vin, pour une femme, était complètement impossible, même dans mon rêve le plus fou.
Les bienfaits scientifiques du resvératrol des peaux de raisin, aidant à lutter contre une variété de problèmes médicaux, sont ce qui m'a vraiment attiré vers les vins. J'avais bien dans la trentaine lorsque j'ai commencé à étudier les vins, je ne suis donc pas un enfant prodige dans cette industrie d'élite. Au moment où j'ai décidé de faire un pas conscient pour faire du vin ma deuxième carrière, je ne savais pas que de nombreux facteurs allaient contre moi – mon âge, mon sexe, ma nationalité et mes origines.
Perception vs réalité: histoire de la diversité
J'étais très naïve de supposer que le vin étant un phénomène occidental développé, je ne serais confrontée à aucun problème de changement de carrière. Après tout, j'avais été une banquière à succès, un double Master en Finance et Ressources Humaines, titulaire d'un rang primé en Comptabilité Agréée (qui en Inde a un taux de réussite de moins de 10% dans l'ancien système lorsque je l'ai pris). Celles-ci me seraient certainement utiles et m'aideraient à me tailler une solide carrière dans les vins.
Malheureusement, la réalité fut déprimante.
Une série d'au moins 50 demandes ont échoué auprès de plusieurs détaillants et boutiques indépendantes, distributeurs, producteurs de vin et organisations éducatives, m'ont ouvert les yeux sur le fait que je n'étais pas «assez bonne».
À qui ces emplois allaient-ils?
Que pourrais-je changer pour le rendre «assez bonne»?
Je ne pouvais pas changer mon identité, je ne pouvais pas changer mon âge ou mon sexe. La seule chose que je pouvais faire était de travailler plus dur par moi-même, de continuer à étudier et à essayer d'atteindre le summum de la profession du vin.
Pourquoi?
Juste pour prouver ma valeur personnelle.
Et la preuve est claire. Je poursuis actuellement les Masters of Wine.
Est-ce que cela est venu d'une curiosité «amusante» pour en savoir plus ou d'une promesse d’obtenir de meilleures opportunités ?
En fait, c'est le manque d'opportunités, le manque de soutien et les portes closes qui m'ont poussé dans ce que je fais aujourd'hui. Et je ne regrette pas du tout cette décision. Parce que c'est grâce à ce voyage d'étude pour le Master of Wine, que j'ai trouvé des mentors engageants et des camarades empathiques qui étaient prêts à entendre mon histoire, à me montrer et à partager leurs chemins.
Mais le plus gros point n'est toujours pas abordé - qu'en est-il des huit dernières années que j'ai passées dans le monde du vin avec un doute de moi, un manque de clarté et une faible estime de soi?
Est-ce que je parle avec le bon accent, est-ce que je m'intègre?
S'intègre dans cette minuscule petite boîte remplie de personnes similaires du même profil, qui se ressemblent, qui se comportent comme les autres. Dans quelle mesure était-ce confortable pour eux?
À quel point cela était-il inconfortable et solitaire pour moi et beaucoup comme moi?
Réflexion sur la diversité - Un cas pour l'industrie du vin
Sur ce point, je ne rendrai pas justice si je ne remerciais pas Wink Lorch de m'avoir mis à l'honneur lors du séminaire (et je la remercie de tout cœur de l'avoir fait) avec une question, sur ce que j'ai ressenti lorsque j'ai visité des vignobles en L'Europe. C'était la première fois en huit ans dans l'industrie que quelqu'un me posait cette question personnelle d'emblée.
Ma gorge s'est asséchée pendant quelques secondes alors que je luttais pour trouver des mots. Des mots qui pourraient le mieux répondre à cette question avec diplomatie et tact, mais heureusement, l'anglais n'est pas ma langue maternelle et donc mes mots étaient simples et sortaient directement de mon cœur – que je me sentais seule et exclue. Et j'ai expliqué comment ces sentiments tournaient comme un tourbillon, dans un réseau vicieux de faible estime de soi.
Ma réflexion, en tant qu'étrangère qui a lutté dur pour trouver un rôle approprié dans cette industrie, n'ayant pas de relations ou d'histoire de travail dans les vins, est qu'il est trop blanc, trop orienté vers les hommes et des hommes qui ressemblent, agissent et se comportent exactement comme un. un autre.
Où se situe le reste, une grande partie d'entre nous ?
Nous sommes comme des petites mouches essayant de trouver une ancre pour se reposer. Et si nous trouvons une place, nous sommes chassées.
Le combat pour la diversité et l'inclusion n'est pas nouveau pour les personnes de couleur. Pour eux, il est enraciné, systémique et si profondément marqué dans le sang et le cerveau, ruisselant à travers des générations d'assujettissement. Il n'y a aucun moyen de l'isoler. La cicatrice se manifeste comme une douleur pure à l'intérieur de leur âme vivante, le sentiment d'impuissance et de vide qui l'entoure.
Le point de bascule
Au fil des ans, la diversité a évolué comme il se doit, embrassant de multiples facettes sous son égide, y compris, mais sans s'y limiter, les personnes de couleur, d'origine, de sexe, de culture, de religion, d’handicap et d'orientation sexuelle. Ce n'est sûrement pas un nouveau concept, alors que le monde s'y réveillait lentement, c'est la mort choquante de George Floyd en 2020 qui s'est avérée être le point de basculement pour que toute action se déroule réellement dans le monde.
Pour le commerce du vin, ce moment dur de réveil a été le scandale de harcèlement sexuel à la Cour des Maîtres Sommeliers aux États-Unis.
La paille qui a brisé le dos du chameau au Royaume-Uni a été les retombées de l'incident séparé et très différent lorsque les écrits privés de `` Wine Bitch '' sur les membres du commerce du vin britannique ont été rendus publics.
Il existe une fragilité flagrante et un cadre non diversifié disjoint dans l'industrie du vin; un manque de voix diverses.
Aider au changement
À mon avis, il y a deux types de personnes dont nous avons besoin pour aider à changer leur comportement. Ceux qui le font intentionnellement et ceux qui revendiquent l'ignorance et disent qu'ils ne sont pas conscients qu'ils causent une offense.
Aucun de ces deux types ne peut s'extirper de l'effet dévastateur qu'une telle discrimination peut causer à leurs victimes; érodant leur estime de soi et leur santé mentale. Cela ne devrait jamais arriver.
Je sors aujourd'hui (mieux vaut tard que jamais) pour exprimer ma désillusion face au manque de soutien ou de reconnaissance, que cette industrie offre aux entrants en vin ou d'ailleurs, à ceux qui sont membres de longue date. C'est la vie de chien ici et la survie est aussi simple que le départ. Au fil des ans, malheureusement, le secteur s'est tourné davantage vers l'intérieur que vers l'extérieur; plus en arrière qu'en avant, alors que les événements se déroulent devant nous. Ce qui s'est passé il y a quelques mois donne l'impression que nous vivons dans une histoire ancienne.
« Ma grand-mère de Crémone pleura lorsque mon père refusa de manger du gorgonzola » Ugo Tognazzi. Son refus était, au fond, l’affront de l’homme qui vient de la grande ville à la province ICI
Ça se passe en 1932
« Ma grand-mère de Crémone pleura lorsque mon père refusa de manger du gorgonzola.
C’était ma grand-mère maternelle, c’est-à-dire la mère de ma mère. Elle vouvoyait mon père parce qu’il était de Milan, qu’il était assureur et qu’il l’intimidait. Son refus du gorgonzola était, au fond, l’affront de l’homme qui vient de la grande ville à la province.
On était en 1932. Mon père disait que Crémone lui portait la poisse. Lorsqu’il se déplaçait à bord de sa Fiat 509 Spider (qui n’était pas du tout adaptée à une famille de 4 personnes, raison pour laquelle je voyageais allongé contre la vitre arrière de celluloïd) et qu’il croisait une voiture immatriculée CR, il se touchait les couilles et conduisait d’une seule main. Et pourtant, c’était à Crémone qu’il avait connu ma mère. Il me vient un doute : et si justement c’était pour ça ?
Je pense qu’il l’avait rencontrée en permission, vu qu’on l’avait envoyé faire le soldat à Crémone. Il devait l’avoir mise enceinte contre un mur entre huit et neuf heures du soir avant de rentrer à la caserne. Et il devait l’avoir épousée deux mois plus tard. Sinon, pourquoi ma mère me racontait toujours le même bobard de ma naissance au septième mois ?
31 août 2020
Merci à Akira Mizubayashi de m’avoir, dans son Âme brisée, fait découvrir l’art de la lutherie de Méricourt… ICI
La cité vosgienne, héritière d'une tradition née au XVIe siècle chez les maîtres italiens de Crémone, perpétue ce savoir-faire de fabrication d'instruments du quatuor et d'archets. Un marché aujourd'hui restreint qui incite les artisans à rivaliser d'imagination pour survivre.
Crémone est aujourd'hui chef-lieu de province. C'est une ville tranquille surtout consacrée à l'agriculture mais aussi à l'industrie agro-alimentaire et à la construction des violons. Située au centre de la Vallée du Po avec un territoire délimité par les fleuves Po, Adda, Oglio et Serio, Crémone a un climat souvent humide, ce qui veut dire brouillard en hivers et temps lourd en été. Le cours des siècles lui a légué en héritage de nombreux édifices très intéressants, autant sacrés que civils. De plus Crémone peut vanter une toute particulière tradition musicale. Celle - ci s'est exprimée au cours des siècles grâce à de grands musiciens et compositeurs. Cette tradition musicale s'est exprimée dans les années 1500 par de nombreux artistes tels que Claudio Monteverdi, Amilcare Ponchielli. Mais c'est dans l'art de la lutherie que Crémone atteignit son plein épanouissement au XVII siècle avec l'incomparable production d'Andrea et Nicolò Amati, ainsi que Giuseppe Guarneri et du plus célèbre Antonio Stradivari. Cette tradition est encore aujourd'hui bien vivante.
I'll make a brand new start of it - in old New York
If i can make it there, I'll make it anywhere
It's up to you - New York, New York
Je veux me réveiller, dans la ville qui ne dort jamais Et constater que je suis le roi de la colline Au sommet de l'échelle
Ces déprimes de petites villes, se fondent au loin Je repartirai de zéro Dans la vieille New York Si je peux réussir là-bas, je réussirai partout Ça dépend de toi, New York, New York…
New York la ville qui ne dort jamais :
Avec une pointe de fierté, les New-Yorkais aiment faire remarquer aux touristes que New York est « the city that never sleeps », la ville qui ne dort jamais. Et ce titre est bien mérité, pour 3 grandes raisons : ICI
1/ Le métro roule toute la nuit
2/ Des restaurants ouverts 24h/24
3/ De l’animation toute la nuit
Mais à New-York City, en ce temps de pandémie, ICI comme à Paris la nuit venue il vaut mieux rester chez soi et se faire une belle platée de pasta alla vodka
À quoi peuvent s'attendre les visiteurs?
Les rues animées de New York se sont calmées au début de la pandémie et la reprise a été lente au cours des mois depuis, bien que de nombreuses régions, y compris Brooklyn, soient à nouveau occupées.
La restauration en salle, qui avait été interrompue depuis la mi-décembre, a pu reprendre à 25% de sa capacité le 12 février.
Les repas en plein air se poursuivent, avec des restaurants et des bars construisant des structures ad hoc. Les clôtures de tente et le chauffage sont utilisés pendant l'hiver. Les bars et restaurants doivent fermer à 23 h
Les musées sont ouverts, mais ont commencé à exiger des réservations programmées, dans le but de se conformer aux règles de capacité inférieure. Le MoMA, le Musée d'histoire naturelle et le Whitney appliquent tous une politique de billets pré-achetés uniquement. Les visiteurs doivent s'attendre à des contrôles de température à leur arrivée.
La vente au détail non essentielle est ouverte. Les masques sont toutefois obligatoires en public et les directives de distanciation sociale doivent être respectées à tout moment.
The New York Times @nytimes
Adding pancetta brings a salty smokiness, but if you leave it out, you’re still in for a quick and flavorful dish.
INGRÉDIENTS
Sel casher
1 livres de pâtes rigatoni ou penne
2 cuillères à soupe d'huile d'olive
4 onces de pancetta en dés, facultatif
1 oignon jaune moyen, haché finement
2 gousses d'ail, hachées finement
½ cuillère à café de flocons de piment rouge
¾ tasse de vodka
1 (28 onces) peuvent tomates concassées
Poivre noir fraichement moulu
¾ tasse de crème épaisse
¼ tasse de Grana Padano ou de parmesan râpé, et plus pour servir
1 cuillère à soupe d'origan frais grossièrement haché
2 à soupe de persil italien grossièrement haché
PRÉPARATION
Porter à ébullition une grande casserole d'eau salée (2 cuillères à soupe de sel casher pour environ 7 litres d'eau). Ajouter les pâtes et cuire selon les instructions sur l'emballage jusqu'à ce qu'elles soient al dente.
Pendant ce temps, préparez la sauce: faites chauffer l'huile dans une poêle profonde ou une casserole de 12 pouces à feu moyen. Ajouter la pancetta, le cas échéant, et faire frire jusqu'à ce qu'elle soit croustillante, en remuant de temps en temps, de 3 à 5 minutes. Ajouter l'oignon, l'ail et les flocons de piment rouge et cuire, en remuant de temps en temps, jusqu'à ce que l'oignon soit translucide, environ 3 minutes. Baisser le feu à moyen-doux, ajouter la vodka et cuire jusqu'à réduction de moitié, 2 à 3 minutes.
Incorporer les tomates, puis remplir la boîte à moitié d'eau et la faire tourner pour ramollir les restes de tomates; ajoutez un quart à la moitié de l'eau dans la casserole. Laisser mijoter jusqu'à ce que la sauce commence à épaissir, environ 10 minutes, et assaisonner de sel et de poivre. Si vous préférez votre sauce un peu plus souple, allez-y et ajoutez le reste de l'eau et laissez mijoter 2 à 3 minutes de plus. Réduire le feu à doux, ajouter la crème et cuire, en remuant, jusqu'à ce que la sauce devienne une couleur rosée uniforme, environ 1 minute. Incorporer les pâtes cuites et 1/4 tasse de fromage mélanger pour enrober.
Assaisonner au goût avec du sel et du poivre.
Répartir dans des bols, garnir de fromage supplémentaire, si désiré, et saupoudrer d'origan et de persil.
Giacomo Puccini : 10 (petites) choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur le compositeur ICI
Publié le mercredi 19 décembre 2018
Ses œuvres (Tosca, La Bohème, Madame Butterfly) sont immensément connues, mais sa vie et sa personnalité beaucoup moins. Voici 10 (petites) choses à savoir sur Giacomo Puccini.
Une résistance à toute épreuve
« Vous verrez que j’ai raison » écrit Puccini en 1904 après la désastreuse première de Madame Butterfly. Sifflé, hué par les spectateurs de la Scala de Milan, l’opéra n’en est pas moins une fierté pour son compositeur, et il aura raison de parier sur son succès puisque l’oeuvre est aujourd’hui célébrée à travers le monde.
Quatre ans auparavant, Tosca a été violemment critiqué par la presse romaine, et un peu plus tôt, La Bohème a lui aussi fait l’objet des plus durs jugements. Mais, à chaque fois, les œuvres de Puccini finissent par trouver leur public, en Italie comme à l’étranger, et la pugnacité du compositeur paye, ses opéras faisant de lui le nouvel ambassadeur de la musique italienne, après Verdi.S’il arbore une allure fière et élégante, Puccini n’en est pas moins traversé par de profonds et douloureux questionnements. « J’ai tellement besoin d’un ami mais je n’en ai aucun. [...] Je suis le seul à me comprendre et cela me fait énormément souffrir », écrit-il ainsi à son librettiste Luigi Illica, en 1903.
Malgré le succès grandissant et la reconnaissance internationale acquise grâce à ses opéras, le temps apporte aussi à Puccini son lot d’angoisses et de peurs. Aussi lorsqu’en 1921, un journal romain rapporte son décès par erreur (c’est en fait le poète Fucini qui vient de s’éteindre), le compositeur en ressort terrifié, d’autant plus hanté par la mort.
1922. En voyage en Allemagne, Puccini avale par mégarde un os de volaille. Une opération chirurgicale est nécessaire pour le lui retirer. Si l’anecdote paraît sans intérêt, elle est pour certains l'élément déclencheur du mal qui l’emportera, deux ans plus tard.
1923. Puccini est en proie à une toux constante et douloureuse. Une première visite chez le médecin, puis une deuxième, une troisième… On finit par lui diagnostiquer un cancer de la gorge, et c’est auprès de grands spécialistes qu’il part se faire soigner à Bruxelles. Il y meurt quelques mois plus tard, le 29 Novembre 1924, son Turandot inachevé.
Le 1er septembre 1977, Maria Callas est chez elle, dans son grand appartement parisien de l’avenue Georges-Mandel, seule. Rideaux tirés, elle regarde les photos de ses rôles, réécoute ses disques et se souvient de sa vie.
Elle disparaît le 16 septembre au matin. On a dit que le grand air de Tosca,Vissi d’arte, vissi d’amore « J’ai vécu d’art, j’ai vécu d’amour » résumait toute son existence : elle a vécu d’art, c’est certain, mais d’amour ?
L'homme qui a détruit leur vie: Maria Callas et Onassis, un souffle de vie et de mort ICI
Quand elle lui fut présentée, ce mardi 3 septembre 1957, à Venise, au bal de l’hôtel Danieli, elle portait une robe du soir composée d’un sobre haut noir à fines bretelles et d’une ample jupe en satin à pois, la taille prise dans une large ceinture blanche et les cheveux relevés en chignon, mêlés dans un collier de grosses larmes d’émeraude. Il posa sur elle un regard noir et fiévreux qui la fit légèrement frémir. Il avait alors cinquante-trois ans, un empire et une très jeune épouse, Tina. Elle avait trente-trois ans, le monde à ses pieds et un vieux manager de mari, Giovanni Battista Meneghini. A la fin de son existence, elle avouera avoir été dès le début subjuguée par le charme, et la forte personnalité d’Aristote. «Non seulement il était plein d’entrain, mais il était source de vie.» Et la vie, c’était justement ce qui faisait défaut à Maria. La Callas la dévorait depuis si longtemps. C’est elle qu’on adorait, elle qu’on sacrait, elle qui se mourait d’amour sur scène. Mais qui s’intéressait à Maria? Qui?
[…]
En 1968, le monde bascula. Maria sombra. De retour de leur traditionnelle croisière dans les Caraïbes, Aristote lui demanda expressément de quitter le Christina. Il devait se rendre à New York «pour affaires». Dans la précipitation, elle oublia ses bijoux dans le coffre – il les offrira plus tard à la nouvelle favorite. A peine rentrée à Paris, elle apprenait que Jackie Kennedy prenait sa place à bord. Elle avala des barbituriques. «Un simple accident», affirmait-elle à ceux qui lui rendirent visite à l’hôpital.
Le 17 octobre, la secrétaire de l’ex first lady publiait un communiqué: «Mme John F. Kennedy projette d’épouser Aristote Onassis la semaine prochaine.» Le 20 octobre, à 17h15, sous un crachin tenace, l’archimandrite les mariait à Skorpios. Au même moment, attablée chez Maxim’s, Maria jouait à La Callas et lâchait devant une assemblée hilare: «Mme Kennedy a raison de donner un grand-père à ses enfants», «Onassis est beau comme Crésus!» Mais, dans la limousine avec chauffeur qui la ramena dans la nuit à son domicile, sa silhouette recroquevillée sur la banquette arrière n’était que douleur. Et même si la blessure narcissique trouva quelque satisfaction en voyant Onassis, une semaine seulement après son mariage, revenir sous ses fenêtres et la supplier de le voir – ce qu’elle accepta en dépit de la trahison – la femme qu’il avait fait naître ne se relèverait pas.
Le meilleur moyen de ne pas ce choper la Covid 19 c’est de rester au chaud pénard chez soi, et comme il fait un temps pourri les balades à vélo se réduisent à un tour dans le quartier pour acheter les carottes et les navets, et un peu plus loin pour les livres.
Mon temps se répartit donc entre :
Le matin : sitôt le caoua écriture de quelques chroniques en musique, ça me bouffe très peu de temps, revue de presse pour dénicher des sujets et m’informer, ablutions, un peu de rangement, parfois courses. Déjeuner sur ma toile cirée.
L’après-midi : selon l’humeur et l’ensoleillement, soit lecture, soit ciné at home.
Entre chien et loup : je regarde ce qui se dit sur le plateau d’Yves Calvi, l’Info du vrai, à propos de l’évolution de la pandémie, ses invités sont de qualité. Je nourris le chat, puis je tortore.
Soirée : films puis lecture au lit. Extinction des feux…
Donc l’intendance suit !
Ma librairie la plus lointaine est sise dans le triste XVe rue de la Convention, c’est une 2 en 1 : Le DIVAN PERCHÉ au 226 et Le DIVAN au 203, la première c’est pour inonder choupinette-Raphaëlle et la seconde pour ma pomme. Lorsque je m’y rends ma carte de Fidélité Gallimard engrange et ma CB chauffe.
Pour m’y rendre, je rejoins la place Denfert-Rochereau, j’enfile l’avenue du Général Leclerc, au carrefour de l’église d’Alésia je vire à droite pour plonger dans la rue du même nom. Ça descends, ça descends, la rue de Vouillé et enfin Convention. Ce jour-là il faisait un petit soleil, je commence ma razzia par le Divan perché puis je fais une escale au Divan tout court. Avant d’y entrer je jette un œil dans la vitrine qui présente une belle palette de romans policiers. Mon regard acéré tombe sur une couverture au titre intriguant : La Gestapo Sadorskiet le nom de l’auteur Romain Slocombe éveille dans ma mémoire un souvenir visuel.
L'Homme Élégant - Romain Slocombe / Roland Jaccard
J’achète !
Je charge ma mule électrique et quand je veux repartir : plus de jus.
Ça monte, ça monte, mon destrier est du type percheron, lourd, je ahane sous mon masque, je suis en eau, dur la vie du cycliste maintenant habitué à son petit Bosch. Arrivé sur le plat de l’avenue du général Leclerc je me dis que le plus dur est fait, au feu je tapote sur ma commande et soudain le jus revient.
La Gestapo Sadorskic’est du très lourd 554 pages, grand format, petits caractères. Je l’entame dès le soir.
Au risque de vous décevoir je ne vais pas vous dévoiler l’intrigue, c’est le premier tome d’une trilogie : la trilogie de la guerre civile qui fait suite à une autre trilogie : La trilogie des collabos.
Aujourd’hui, comme maman était couturières,c’est sur la mode sous l’Occupation que je vais tartiner.
Citations :
Jacqueline est vêtue d’une courte jupe plissée écossaise, dévoilant une partie de ses cuisses, sous une jaquette de fin lainage grège, serrée à la taille par des fronces et munie de poches à soufflets. Les gants sont du même tissu écossais que ka jupe. Des mi-bas en laine blanche gainent ses mollets et s’arrêtent sous les genoux, jolis et ronds. Les chaussures jaunes à boucles ont de vraies semelles en cuir. Elle porte un petit sac marron en bandoulière. Page 41
Avec ce retour du beau temps qui tient l’automne et l’hiver à distance, les Parisiennes des quartiers de luxe ont ressorti de l’armoire leurs jolis ensembles du mois d’août : blouses transparentes et légères, accompagnées de jupes simples et courtes, froncées régulièrement autour d’une ceinture-corselet ou plissées à gros plis, et robes estivales où l’association de deux coloris et de deux tissus crée des effets aussi nouveaux que seyants – comme il est écrit dans Modes&Travaux ou Marie-Claire, que lisent régulièrement, quai des Célestins, Yvette et Julie. Les manteaux, redingotes ou flottants à partir des épaules, sont en gros tissu de couleur vive, rouge, bleu ou vert, ou au contraire dans des tonalités neutres et fines comme le beige, le gris et le cannelle ; Sadorski aperçoit même quelques manteaux blancs , il se dit que ça irait bien à sa poulette. Le blanc, ça passe avec tout et en plus ça féminise…Pages 65-66
Mais plutôt grande comme Jacqueline, et vêtue d’une robe de demi-saison gris anthracite à manches longues et col blanc en piqué, coupée d’un plastron et serrée à la taille par une petite ceinture noire à boucle d’argent. Page 73
Au bras de son mari, Yvette arbore un nouveau tailleur gris en shantung, un modèle original, dans sa version femme enceinte, et dont la découpe de la jaquette forme des épaulettes. La jupe, droite, s’arrête un peu au-dessous des genoux, laissant admirer le galbe impeccable des mollets et la finesse des chevilles. Le chapeau est à la dernière mode, cadeau de l’inspecteur pour sa fête : s’harmonisant à merveille avec le tailleur, ce gros tambourin (dixit la vendeuse) en velours de teinte claire est pourvu d’un ruban de velours noir qui traverse la calotte, pour s’achever sur le côté gauche par un nœud des plus extravagants. L’accessoire suscite des expressions envieuses, et même de la haine, chez les grenouilles de bénitier dans la foule qui se répand autour du parvis. Sadorski les note et se rengorge. Yvette non plus n’est pas peu fière. Les hommes en revanche gardent plutôt les yeux fixés sur sa poitrine opulente pigeonnant sous les revers de sa jaquette, sur sa croupe qui se balance et soulève le tailleur au niveau des fesses, ou sur ses souliers noirs en cuir dont les talons hauts claquent sur les pavés. Page 111
Elle a enfilé par-dessus la robe écossaise un élégant manteau de gros tissu pervenche, la taille froncée dans une ceinture du même tissu, le devant croisé et boutonné jusqu’au col ; et s’est coiffée d’un joli feutre marron à bande noire. Un grand sac fourre-tout en cuir jaune est suspendu à son épaule. Page 225
Près de la mamie et de la petite perchée sur son roc, une jeune femme, pensive, en fourrure de lapin de couleur claire, blanc et beige mêlés, et gants de laine bordeaux, est penchée au-dessus du rebord, l joue appuyée contre la main gauche. Page 310
Elle tire anxieusement sur le bas de sa robe, sous la fourrure de guanaco qui ressemble à du renard roux. Page 329
Jacqueline leur ouvre, le terrier écossais sur ses talons. Elle s’est mise sur son trente-et-un pour ce thé dominical : costume deux-pièces marron à petite casaque en fin crêpe de rayonne, très cintrée, pincée sur l’ampleur de la poitrine, et jupe froncée sur le milieu du devant et du dos. Le blanc d’un chemisier en linon dépasse de l’encolure. La jeune fille a les joues cramoisies, l’expression furibarde. Pages 329-330
La grande blonde, sous son déshabillé de voile rose qu’elle a laissé largement ouvert, porte une jolie combinaison en crêpe de satin blanc bordée de dentelle incrustée au point de Paris, l’ampleur de la poitrine soulignée par de petites fronces. Le tissu sur les seins est brodé d’un semis de fleurettes. Les bas de soie couleur chair gainent des jambes superbes. Elle n’a pas de souliers aux pieds. Page 419
Et puis je me suis mis en chasse sur la Toile (excellent non) où j’ai renseigné : La Mode sous l’Occupation et j’ai trouvé ça
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
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