PHOTOS de David Millard De la diversité potagère
Canicule aidant c’est le dernier chic de l’été dans le monde des étoilés : la tomate ancienne en son état de pureté et de nudité tranchée avec délicatesse par la main éclairée du chef, tout juste assaisonnée, allongée alanguie dans son eau…
- Quel délice !
- Quel génie ce chef !
S’exclament, les critiques non assermentés, les peoples, les couples de communicants fêtant leur première année « en couple », Darmanin, les gars et les filles qui croient que The World's 50 Best Restaurants est la Bible, celles et ceux qui allongent la CB à plus de 600 boules par tête de pipe, le commun des mortels, quoi !
Bref, je n’ai pas de potager comme Alain Passard mais de bons et loyaux fournisseurs, donc les tomates de variétés anciennes je sais où en trouver en saison. Je les paye au prix demandé, je les tranche, en fraîcheur, selon mon humeur, en fines rondelles ou en quartiers grossiers, une moulinée de poivre – les meilleurs en mon moulin –, une pincée de fleur de sel de Guérande, un fil de vinaigre de cidre et, bien sûr, juste ce qu’il faut d’une huile non raffinée, pas forcément d’olive, pour leur donner du gras.
- Un délice
- Quel génie je suis !
Afin d’éviter de me faire avoiner par le syndicat des chefs étoilés je ne vous présente pas l’addition des premiers, ni la mienne, ça vous évitera de faire une soustraction qui, en ces temps de loi pour la pouvoir d’achat, ferait jouir le président Nupes de la Commission des Finances – très gastro-couillard selon les échos des 4 colonnes de l’AN – mais comme je le disais à un copain, c’est la tomate à 99,99 euros mon coco… Un prix de marchand de chaussures..
Bon appétit, avec mes vieilles tomates je liche nu.