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1 novembre 2006 3 01 /11 /novembre /2006 00:22
4 énigmes franco-américaines :

- quel est l'opérateur français qui a conçu son projet dans sa salle de bains et qui ambitionne de placer sa marque de vin dans les 10 premières mondiales dans les 5 ans ?

- qui a écrit " un poète qui boit, ce n'est pas la même chose qu'un ivrogne qui écrit ! " ?

- quel  est le " grand opérateur français de la filière vin " qui accompagnait le Président de la République lors de son récent déplacement en Chine ?

- qui a posé la question essentielle " y-a-t-il une vie après la mort pour les journalistes ? " et qui a répondu " oui, à condition que Dieu accepte les notes de frais " ?

1 perle finlandaise :

 

 

" A mes débuts, j'étais facteur. C'était ennuyeux mais tranquille. Cette vie-là ressemble à une baguette de pain : étroite, mais d'une longueur rassurante. Aujourd'hui, il n'y a plus de facteurs mais des mails. L'avenir social est angoissant : même les croques-morts risquent de mourir avant leurs clients. Finalement, les impots sont la seule forme d'art qui est certaine de durer "

Aki Kaurismäki cinéaste finnois qui ne crache pas sur l'aquavit.

Pour les réponses aux 4 énigmes franco-américaines je les fournirai à la demande : pour ce faire allez tout en bas du blog et cliquez sur contact (c'est écrit en blanc, en tout petit, entre définition blog sur over-blog com et CGU). Votre message me sera transmis et je pourrai vous répondre personnellement.

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31 octobre 2006 2 31 /10 /octobre /2006 00:02

Si vous souhaitez savoir ce qu'est un gros lobby à l'américaine et passer un bon moment, aller voir  "Thank you for smoking" de Jason Reitman. Ce film est une joyeuse leçon de morale humoristique et satirique comme les américains savent eux le faire. Une leçon de lobbyisme jubilatoire, grinçante, lorque les 3 MDM (marchands de morts) tabac/alcool/armes se réunissent autour d'une table de restaurant pour se congratuler sur le nombre de morts. Nick, le lobbyiste diplomé et reconnu du tabac, ne fait pas partie des requins mais des gens que l'on aime bien malgré leur boulot sacrément amoral. Ce film pose les bonnes questions, et surtout met en avant notre responsabilité individuelle. De bons acteurs, un bon scénario tiré d'un livre politiquement incorrect sorti en 1994. Tout ce que j'aime. Bon film pour ceux qui vont au cinéma. Pour les autres attendez la sortie du DVD et achetez-le. Cela vaut une projection publique auprès des vignerons...

Dans le chapitre jubilatoire, un autre film américain, un rood-movie grinçant, primé au festival de Deauville " Little Miss Sunshine " L'univers du film est totalement décalé. Une famille américaine middle class, le père Richard, complètement à côté de la plaque puisqu'il applique dans la moindre conversation sa méthode : la victoire en 9 étapes, optimiste indécrotable et maladif, et tous les autres membres sont hilarants et gratinés, avec une mention particulière au grand-père, accro à la cocaïne, vulgaire et outrancier, donnant des conseils n'importe où et n'importe quand. Bref, on s'amuse, on rit, ça fait du bien de rire.

Bon films, et faites vous un petit resto ensuite avec un petit vin canaille et popu...

 

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30 octobre 2006 1 30 /10 /octobre /2006 00:13

Ce matin je suis un peu vénère, une colère froide face à l'hypocrisie de certains défenseurs de la pureté de notre cher vin. Pour faire bref, qui a tué le vin populaire ? Ce vin de table objet du mépris hautain des chroniqueurs, experts et même de certains vignerons. Que le coupage économique, le fameux VDPCE, les prix de bataille, ce toujours moins cher de la GD, aient largement participé à son déclin, j'en conviens et je l'ai écrit dans mon rapport de 2001. Que la sociologie, le déclin des ruraux et des travailleurs manuels, soit aussi responsable de ce reflux, c'est inscrit dans les chiffres. Fort bien, qu'il y ai eu sur le marché des vins de table et de pays indignes, c'est incontestable. Certains vins d'AOC les y ont rejoint aussi, mais là n'est pas mon propos. Mais il faut aussi reconnaître, qu'au court de cette période, des opérateurs ou des vignerons ont proposé de bons et d'honnêtes vins de table et de pays. Des vins abordables, sans prétention, des vins populaires.

Et pourtant, jamais au grand jamais les signataires de luxe de la pétition de la Confédération Paysanne n'ont daigné s'intéresser à ce vil produit, sauf monsieur Bardet, mais passons. Et pourtant c'était du vin non chaptalisé, produit à la française, à base de raisins cueillis par des petits viticulteurs coopérateurs ou non, tout ce petit peuple de nos villages du grand sud, modeleurs de nos paysages, terreau de notre ruralité. L'Organisation Commune de Marché du vin, que défend la CP, était faite pour les vins de table, ces vins ignorés, vilipendés, méprisés par toutes ces fines gueules, par les adeptes des notes de frais dans les cantines étoilées. Alors moi je respecte toutes les opinions, et je suis prêt à comprendre les craintes de beaucoup de vignerons face à une libéralisation forcenée de l'utilisation des moûts par exemple, mais de grâce que ceux qui ont regardé de haut le petit peuple vigneron ne s'érigent pas en dernier rempart de la viticulture française, ils n'en connaissent qu'une seule.

Les naufragés du vin, et à mon grand regret il va en y avoir dans les mois et les années qui viennent, seront sans doute les victimes de la grande mutation du marché mondial du vin, de l'irruption de ces nouveaux consommateurs qui aiment d'autres vins, de la puissance des grands groupes internationaux, mais nous exonérer de toute responsablité dans cette saignée, faire comme si tout était de la faute des autres, des rapaces, des prédateurs, c'est oublier que la vision exclusivement élitiste de nos défenseurs auto-proclamés de la pureté du vin à la française, ont à leur manière, en frappant d'ostracisme le vin populaire, ce que n'ont pas fait nos voisins italiens avec leur vino de la casa, sont aussi responsables de ce qui arrive sur le marché français. En le privant de tout attribut valorisant ils en ont fait un vin anonyme, sans attrait. Alors les larmes de crodiles de certains me laissent sec.

Aux assises de la convivialité nous fêterons le vin populaire, celui que les hygiénistes veulent tuer, et messieurs les signataires vous êtes les alliés objectifs de ces gens là, qui se disent sans le dire, qu'un vin cher n'est pas à la portée de la première bourse venue, donc ça fabrique des abstinents. La vision à la Zola de l'ivrognerie et de l'alcoolisme des jeunes est obsolète. Ce n'est pas moi qui le dit mais le patron de la MILDT. Bon je pars en voyage. Mes chroniques sont écrites pour les trois prochains jours... A bientôt...

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29 octobre 2006 7 29 /10 /octobre /2006 00:05

Pendant tout un mois, chaque soir, il en fut ainsi. La première fois, en caressant mes cheveux bouclés épandus sur ses cuisses nues, Chantal m'avait dit " j'aime ta semence, elle a le goût du lait d'amande..." Ce j'aime sonnait à mes oreilles comme une promesse de victoire. Nous allions nous aimer, être heureux. Le 30, l'orage menaçait. Sitôt nos noces de chair Chantal allait à la fontaine et rapportait dans la nasse de ses mains de l'eau qu'elle laissait filer sur ma nuque. Le fil de l'eau fraîche traçait au long de mon échine tiède une trace dure. Je frissonnais. Chantal me souriait. Je prenais peur. " Assieds toi ! " Le ton était faussement léger. Je m'exécutais en pensant que je ne le devrais pas. L'investir. La prendre. L'emplir. Sceller notre union. Qu'elle soit à moi.

D'une voix sourde, elle qui ne disait mot, me parlait. Je n'ai plus le souvenir précis de tout ce qu'elle m'a dit car elle en a tant dit. A aucun moment je ne l'ai interrompu. C'était sobre et juste. Mon coeur s'est mis à battre la chamade lorsque je l'ai entendu me dire " toi tu n'es pas comme les autres. Je ne suis pas sûr que tu sois aussi gentil que tu en as l'air mais je m'en fous. Toi tu ne me prends pas pour un trou à bites. C'est bon tu sais..." Je frôlais la défaillance. Chantal se tordait les mains. " Ce que je vais te dire va te déplaire mais, je t'en supplie, ne dis rien. Laisses moi aller au bout. C'est si dur..." La crainte me tombait dessus. Chantal murmurait " tu es trop bien pour moi..." Je me cabrais. Elle posait une main ferme sur mon bras. " ne te fâche pas ! Ce n'est pas de ta belle gueule dont je parle, c'est de toi. Je ne peux que te décevoir. Je ne veux pas te décevoir..." 

Avant même que je ne me rebiffe Chantal me tirait devant elle. Nous étions nus. Je l'entendais me dire " je te propose un marché. Tu prends ou tu laisses mais, quelle que soit ta réponse, nous ne nous reverrons plus..." J'aurais du gueuler, lui foutre ma main sur la gueule mais je ne sais ni gueuler, ni foutre une main sur la gueule d'une fille. Alors face à ma pleutrerie Chantal a pu aller au bout de son propos " voilà, si tu le veux bien, je t'emmène dans mon lit. Là où tous ces boucs qui me sautent disent me faire l'amour. Allons y faire l'amour... " Elle s'est tu, m'a regardé droit dans les yeux, " tu veux? ". Lâchement j'ai répondu oui.    

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28 octobre 2006 6 28 /10 /octobre /2006 00:06

Chantal c'était un corps de reine, harmonieux, un grain de peau fin et soyeux, une poitrine haute et ferme qui tendait ses pulls angora, des jambes au galbe parfait, une taille de guêpe et un cul à damner l'enfant de choeur que j'avais été. Tout, elle possédait tout, pure perfection, la quintescence de la beauté plastique. Mais Chantal c'était aussi un visage laid, une laideur minérale, glacée, osseuse, rien que de la disgrâce à peine atténuée par un regard ardent et un sourire moqueur. Chantal c'était une grande, une femme déjà, qui me fascinait. Je la voulais. Elle me fuyait. Je lui parlais. Elle se taisait. Je la bombardais de lettres enflammées. Les lisait-elle ? Je devenais fou, fou d'elle, et ma tête incandescente échafaudait mille stratégies pour forcer la porte de l'emmurée. Un soir, du fond de mon lit, alors que les rats carapataient sur le tillage en une infernale sarabande, en désespoir de cause, pour me rassurer, j'en vins à décliner un postulat, le postulat de la laideur.

 

Pour moi, j'en avais la certitude, " le capital d'amour d'une femme laide était proportionnel à l'intensité de sa laideur " Avec Chantal j'allais découvrir le grand amour, l'amour pur, celui que l'on porte, tel un diamant fiché au coeur, pour l'éternité, jusqu'à son dernier souffle. Je carburais à l'exaltation. J'allais forcer ma nature. Ouvrir les vannes de mon ébullition intérieure. La prendre d'assaut sans sommation. Dès le dimanche, dans la pénombre de la salle du patronnage, au premier acte d'un drame familial, je lui pris la main et la tirai sans ménagement vers le dehors. Elle me suivit ne m'opposant aucune résistance.

 

Sous les tilleuls de la place de l'église je la déshabillai, pièce par pièce. A nu, son corps, sous la pâle lumière de la pleine lune, loin de me précipiter dans le désordre des sens, me plongeait dans un recueillement profond. Ce fut une forme étrange d'adoration, un plaisir esthétique intense. Je pris un léger recul pour la contempler. L'admirer. Mes mains, telles celles d'un ébloui, se tendaient, l'effleuraient à tâtons. Je l'explorais avec lenteur. Chaque parcelle d'elle m'infusait un puissant flux d'ondes qui me jetait, par secousses violentes, dans état proche de l'apnée. J'étais au bord de la rupture mais, en dépit d'un sexe de silex, je me vivais si minable que je n'osais l'investir. Bandant mes dernières forces j'allais au devant de son désir. Elle acceptait mes mains avec volupté. Ouverte, elle m'offrit une jouissance d'apocalypse qui me propulsa vers des sommets inviolés. Chantal m'engloutis et je crus mourir.   

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27 octobre 2006 5 27 /10 /octobre /2006 00:02

 

" Je me suis dépêché de découper l'interview de l'animateur Yves Calvi, en date du 17 avril 2006, dans les colonnes de Sud-Ouest. Ce garçon avait inventé un genre tout à fait nouveau. En duo avec son mentor, qui lui salivait dans l'oreillette, il parvenait à donner l'impression au téléspectateur que celui-ci en savait autant, sinon davantage que le présentateur. Qu'il s'agisse des fourmis au Moyen Age, de la crème solaire ou des émeutes en banlieue, une merveilleuse démagogie de l'ignorance feinte venait enfin de s'imposer à la télévision..."
Pierre-Louis Basse in Ma chambre au Triangle d'or chez Stock. Journaliste sportif à Europe 1, Basse parle en expert, même s'il écrit maintenant des opus entre fiction et reportage (ce livre est le dernier d'une trilogie sociale : Ma ligne 13 et Ca va mal finir.

Si je vous parle ce matin d'Yves Calvi, c'est qu'au temps de Cap 2010, un beau matin sa charmante assistante pour C dans l'air diffusé sur France 5 et enregistré dans un studio d'Europe 1 est venue me jouer du violon au téléphone pour venir gloser en compagnie de JL Vallet et Xavier de Volontat sur l'avenir du vin français ou un truc dans le genre... Pourquoi pas ! Nous arrivons dans le studio, le sieur Calvi avec sa bouille de bon garçon et ses cheveux gominés fait dans la convivialité. Il nous présente son accolyte : Perico Legase. On se salue. J'en profite pour faire remarquer au chroniqueur de Marianne que ses écrits sur mon rapport  de 2001 me surprennent car je n'ai jamais prôné la dérèglementation des AOC. Sa réponse me laisse pantois " je ne l'ai pas lu votre rapport mais on m'a dit que... mais rassurez-vous je rétablirai la vérité... " J'attends toujours.

 

 

Pour ce qui est de l'émission, je ne vous raconte pas. Legasse a fait du Légasse, péremptoire, boursouflé et le Calvi avec sa gueule de premier communiant faussement naïf de nous la faire dans le style " c'est ben vrai tout ça, on est la roi de bistouille..." De l'avenir de la viticulture française, nous n'avons pas parlé bien sûr, ça n'intéresse personne coco, l'important c'est de se battre pour la pureté du produit, du nectar rien que du nectar, " dans vos foires aux vins monsieur Vallet il faut que je puisse acheter du Pétrus discounté pour ma petite cave car autrement à quoi ça sert Carrefour ? " minaudait Calvi et Perico de trancher " les vins de négociants c'est de la merde..." Je ne caricature pas. Ce fut ainsi, désolant. Alors comprenez mon agacement face à ces détenteurs de la vérité, qui se disent journalistes, mais qui ne sont en fait, pour le premier, un adepte du dieu audimat et pour l'autre un adorateur de son auguste personne.

Mais bon, puisque Le Divillec a signé la pétition de la CP et que son petit bistrot populaire donne sur l'esplanade des Invalides nous pourrons, dans le cadre des Assises de la Convivialité, lui demander d'assurer quelques en cas de la mer arrosés de petits vins de sa cave. Ca fera des heureux et, comme c'est mon seul souci en définitive, le vin à la française sera le grand gagnant. Allez, les amis, à vos souris et que la grande chaîne de l'Internet nous aide à les tenir ses Assises de la Convivialité ! 

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26 octobre 2006 4 26 /10 /octobre /2006 16:00

 

Lorsque la sonnette de l'écrémeuse commençait à tinter, ma chambre était au-dessus de la laiterie, je savais que la crème allait commencer de s'épandre dans le tarrasson. La tante Valentine, préposée au beurre, après en avoir fini avec l'écrémeuse, déposait le tarrasson de crème au frais et lorsque celle-ci était raffermie, elle y jetait une poignée de gros sel, puis assise sur une chaise paillée, à la main, elle barattait avec un pilon de bois.

 

 

C'était long. De temps en temps, elle évacuait le petit lait du tarrasson. Quand la motte avait atteint une bonne fermeté, la tante la tassait dans un moule de bois ovale et dentelé. C'était le beurre de chez moi, avec une belle vache et des petites fleurs dessus. Le seul que j'acceptais de manger.

 

 

Dans mon bocage profond j'accompagnais papa lorsqu'il faisait la tournée de ses clients de battages. J'y voyais souvent faire le beurre. Comme on disait chez moi, j'en étais « aziré » (dégoûté). C'était crade et pourtant, ce beurre, emmailloté dans du papier sulfurisé, était vendu tous les vendredis, aux BOF, lors du marché de la Mothe-Achard. Du bon produit traditionnel, artisanal et, comme disait ma grand tante, en parlant de certaines fermières « ces gens là n'ont pas de honte ». Bref, j'ai été élevé exclusivement au beurre salé de vache normande baratté par la tante Valentine.

 

 

Passé à l'âge adulte, devenu un rat des villes, j'ai du subir la morne plaquette Président, ma bourse plate ne me permettant pas d'accéder à la motte de beurre vendue chez le crémier du coin. J'en consommais peu. En fin d'année, je contemplais avec horreur le beurre de Noël, tout droit issu des frigos d'intervention de la CEE, le summum du gâchis. Et puis, petit à petit, dans les froides allées de la grande distribution, le rayon beurre s'est diversifié : on retrouvait du beurre cru, on barattait à nouveau, la coopérative d'Isigny Ste Mère offrait du bon beurre à un prix raisonnable. On avait à nouveau le choix. On pouvait même s'offrir un Échiré ou un beurre de Baignes pour faire un extra. Même la plaquette Président s'est mis de nouveaux habits : beurre de Campagne, Gastronomique, du marketing mais après tout chacun fait ce qu'il veut ou ce qu'il peut.

 

 

Tout ça pour dire que je ne crois pas à la vision apocalyptique de la CP. L'avenir du vin, disons traditionnel pour faire court, n'est en rien menacé, bien au contraire la clarification que je réclame ne peut que favoriser la prospérité de ceux qui ont choisi cette voie. Je respecte toutes les analyses. Je m'étonne seulement qu'on travestisse la réalité et qu'on réécrive l'histoire. Une part de notre vignoble n'est pas prise en compte dans l'approche de la CP, il est occulté comme s'il dérangeait. On ne va pas transformer nos milliers de coopérateurs ou de producteurs individuels qui vendent en vrac en petits artisans-commerçants. Moi je ne dis rien de plus : notre vignoble issu des vins de table, s'il veut rester dans la compétition mondiale, doit s'adapter, sinon il disparaîtra. Alors, j'aime bien Jean Ferrat (pétitionnaire contre les vins industriels), sa montagne est toujours belle, mais son poulet aux hormones n'existe plus, les gens mangent du poulet de Loué ou d'ailleurs. Ce n'est pas le poulet de mémé Marie, qui grattait dans la cour, c'est un poulet élevé selon un process rationnel moderne. Tout le monde ne peut pas manger du poulet de Bresse ou de la Géline à crête pâle.

 

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25 octobre 2006 3 25 /10 /octobre /2006 00:06

Comme je ne suis pas sectaire, même si moi je suis tricard chez eux, ce matin je vous communique la position de la Confédération Paysanne dans le débat sur la réforme proposée par la Commission Européenne. Je verse cette pièce au débat, sans commentaire, pour que vous puissiez en faire ou vous faire une opinion. Ce document est signé par Jean-Damien Terreaux permanent de cette organisation. Je l'ai trouvé sur un autre blog " Génération Vin " d'où les remerciements initiaux qui, vous le comprendrez facilement vu mon statut, ne me sont pas adressés.

" Merci d'avoir parlé de la campagne contre les naufrageurs du vin. Mais je crois que vous faites erreur. Nous n'avons pas fait le choix d'en rester à la dénonciation de l'usage des copeaux de bois. Les enjeux sont malheureusement beaucoup plus grands que cela...

Depuis la fin des années 80, le secteur subit une forte restructuration, suite à la recherche, par les multinationales des alcools, de nouvelles voies de croissance. Le marché européen, qui représente la majeure partie de la consommation mondiale est évidemment le premier visé.

La Commission européenne en proposant en juin dernier le démantèlement des dispositifs de régulation des marchés et la libéralisation des contraintes oenologiques, a fait le choix d'une conception industrielle du vin. Les promoteurs de cette conception veulent pouvoir mobiliser sans contraintes les progrès techniques et l'usage de produits de synthèse pour "arranger" le vin et en réduire les coûts de production, tout en bénéficiant d'une grande liberté commerciale. Bientôt, on pourra aromatiser le vin, lui enlever de l'alcool, lui rajouter du glycérol, fermenter en Europe des moûts concentrés d'Argentine, importer des jus de raisin pour fabriquer des "vins" suédois, mais aussi planter de la vigne n'importe où en Europe, sans contraintes, après avoir arraché une partie du vignoble! Les villages, les terroirs, les paysages, l'histoire, la culture, les femmes et les hommes des vignobles, les savoirs accumulés, le partage de la surprise des nouveaux millésimes, les subtiles distinctions des tours de mains ou des origines, les milles et un cépages de France, les cinq mille variétés du monde, toute cette richesse doit-elle disparaître pour faire place à l'uniformité et à la reproductibilité ? Il s'agit aussi d'effacer le producteur de la mémoire du vin, pour laisser le champ libre à un produit défini selon les standards agroalimentaires.
Cette "nouvelle" conception de la viticulture se développe grâce à une alliance contre-nature, avec d'un côté le camp hygiéniste, qui au nom de la lutte contre l'alcoolisme, pousse au démantèlement progressif du vignoble européen et à la perte de sens symbolique de cette boisson millénaire, et de l'autre les lobbies des marchands d'alcools de dimension internationale qui poussent à la "fabrication" d'un vin de masse, sans identification géographique. Là où les premiers se trompent, c'est que la lutte contre l'alcoolisme sera beaucoup plus difficile avec une boisson qui aura perdu ses référents culturels et son "encadrement" social.

A travers cet appel, nous défendons une conception agricole du vin, jusqu'à alors traditionnelle dans les pays de l'UE, qui fait référence à un produit issu de la fermentation naturelle du raisin et où les pratiques correctives sont nécessairement limitées."

 
 

Cette page était offerte à la Confédération Paysanne par l'espace de liberté de Jacques Berthomeau, qui consomme du lait cru de vache Jerseyaise, mange du beurre de baratte, du pain Moisan, des Géline à crête pâle et autres produits de qualité censés disparaître sous la mainmise de la normalisation de l'industrie laitière, des intégrateurs de la volaille et les grands prédateurs de la GD (ça c'est pour le pain). Pour le liquide, je bois ce je veux, je demande simplement à nos amis "bio" d'éviter de baptiser leurs vins biologiques puisqu'ils ne sont qu' " issus que de l'agriculture biologique " Hé, oui je fais aussi mes courses à Biocoop. Faut pas tromper le consommateur quand on le défend avec autant d'arguments frappants...

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24 octobre 2006 2 24 /10 /octobre /2006 00:05

A 70 ans Bernard Pivot, l'homme de l'émission-culte Apostrophes, de la dictée, du foot, et du beaujolpif, bon pied, bon oeil publie le "Dictionnaire amoureux du vin". Pour cette occasion il a répondu à quelques questions de Jérôme Garcin du Nouvel Obs. Je retiens, dans la lignée de ma chronique d'hier, l'une de ses réponses qui est un bel exocet capable de terrasser les gardiens blêmes du sanitairement correct, ceux qui veulent nous terroriser...

" Le vin stimule le bavardage, inspire les confidences, pousse les feux de l'imagination. C'est probablement cette palabre, durant ma jeunesse à Quincié, tandis que j'étais adossé aux foudres et barriques, qui m'a donné le goût de la conversation..."

Pour sûr que notre homme est un amoureux du vin lui qui, lors de son dernier " Bouillon de culture " le 29 juin 2001, répondant au questionnaire posé à ses invités les plus prestigieux tout au long des dix années d'émissions, quant vint la neuvième question : " La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné ? " répondit : " Dans un cep de la romanée-conti."

Même si l'imagination est la folle du logis, moi j'imagine nos assises de la convialité (1), puisque je suis parisien - nul n'est parfait - comme un grand pique-nique sur les pelouses des Invalides - les jeunes y jouent déjà au foot dessus, donc on peut y poser notre cul - chacun apporte son panier, c'est un joyeux mélange de rats des villes et de rats des champs, des jeunes, des vieux, des filles et des garçons, des amoureux, des solitaires, des locataires et des propriétaires, on bavarde, on cause même politique, on se marre, on se fait des petits mâchons, on boît des petits canons avec modération, on se fait la conversation, on fait sensation dans notre fichu monde de constipation. Bon les amis, y'en a qui ont mis du blé sur les Champs Elysées, pourquoi nous ne mettrions pas de la convivialité dans nos cités ? Chiche !

(1) Je rassure Laetitia - dont je trouve le commentaire sous ma chronique d'hier savoureux - les Assises de la Convivialité sont la propriété exclusive de " Sans Interdit " un club qui a pour caractéristique de n'avoir pas de Président... Alors, si nos présidents veulent venir, ils sont les bienvenus mais ce sera pour faire le service du vin, point !

 

 

 

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23 octobre 2006 1 23 /10 /octobre /2006 00:09

Je sens monter la colère. D'un côté les voix autorisées proclament sur les estrades et à les fins des banquets, ou même à l'Assemblée : bravo vous êtes des gagneurs, sur le front de la bataille mondiale vous portez haut les couleurs de la France, chaque bouteille de votre divin nectar est une bataille gagnée contre l'odieux dollar ; de l'autre, le côté obscur de la force, on les étiquette en Dark Vador, d'un seul coup d'un seul leur boutanche est frappée d'opprobe, n'y touchez jamais jeunes adultes, c'est un poison insidieux qui fera de vous des malheureux, nous allons dans un grand mouvement d'éradication terroriser le petit peuple des buveurs, ceux des jours de fêtes, ceux qui se font la conversation, les amoureux et les chanceux, bref pas de rémission, le temps est aux buveurs d'eau... sucrée (mot ajouté par un mauvais esprit dans le texte officiel).

La colère est mauvaise conseillère dit la sagesse populaire. Alors face aux effets de manches du chef d'une Administration qui s'est illustrée lors de la grande canicule par sa réactivité, son humanité et son efficacité, gardons notre sang-froid. A coup de statistiques, nouvelle arme de dissuasion des masses avachies, il joue, se croyant grand stratège, sur la peur. Fort bien monsieur le professeur mais permettez-moi de poser la question la plus élémentaire : de quoi, au juste, a-t-on peur ? Pour y répondre je donne la parole à un brillant iconoclaste, un adepte de l'économie saugrenue :  " De la mort, sans doute. Mais encore faut-il préciser. Nous savons tous que nous allons mourir un jour, et cela peut parfois nous tourmenter de façon plus ou moins intense. Mais s'entendre dire que l'on a dix risques sur cent de mourir dans l'année a de quoi faire très peur, et peut même nous conduire à adopter un tout autre mode de vie. Et si on apprend que l'on a dix risques sur cent de mourir dans la minute, il est fort probable que l'on se mette à paniquer. C'est donc l'imminence de la mort qui détermine la peur".

Pour continuer sur ce registre citons Peter Sandman " consultant en communication de risque " Pour lui c'est le facteur effroi qui est le plus important. " Lorsque le danger est grand et que l'effroi est faible, les gens ont tendance à sous-estimer le risque. Mais lorsque le danger est faible et que l'effroi est grand, ils le surestiment " Ce qui transposé à notre situation signifie " puisque le danger (le facteur de risque) qu'un petit buveur devienne un grand buveur - donc risque d'être alcoolique - est faible, alors terrorisons les petits et moyens buveurs. En clair, puisque nous sommes incapables de nous attaquer au noyau dur des alcooliques, alors contentons-nous d'épandre l'effroi dans les populations peu sensibles à l'addiction, ç'a plaira à nos chefs, ç'a fera croire au bon peuple que nous sommes des gens efficaces et le tour est joué.

Alors que faire ? Courber l'échine, fermer notre gueule me direz-vous ? Non bien sûr, mais surtout ne donnons pas de prises aux fabricants d'effroi en proclamant qu'ils veulent notre mort, économique s'entend. Pour eux ce serait pain béni : l'affreux lobby du gros rouge qui tache se rebiffe, c'est donc que nous avons touché le point sensible argueraient-ils. Laissons-les s'agiter, s'enfoncer dans leur inefficacité chronique, dénonçons-là chiffres et arguments en mains, montrons sans démonstrativité excessive - qui veut trop prouver ne convainct pas - que notre produit, le vin, est un produit d'initiation sociale, un lien entre les hommes, un facteur de convialité irremplaçable, un produit alcoolisé certes, donc présentant des risques, un produit qui de part le monde est considéré comme l'emblème du bien vivre à la française. C'est tout de même mieux, monsieur le professeur, que de détenir le ruban bleu de la consommation mondiale de tranquilisants ou autres anti-dépresseurs.

Ce matin, j'ouvre ma fenêtre de liberté sur ce sujet qui devrait nous unir gens du vin. Et si nous lancions dans notre beau pays " les assises de la convivialité " ç'a aurait une autre gueule que nos débats circulaires, nos sempiternelles jérémiades, nos anamathèmes et nos jargonages d'experts qui réjouissent tant les éminents professeurs grands défenseurs du sanitairement correct...

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