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16 août 2006 3 16 /08 /août /2006 09:46

Lundi 14 août, un temps de Toussaint, je sors mon imperméable et je pars en chine : direction les Puces de StOuen, le désert, presque tout est clos, même la France du bric et du broc a déserté, les rares badauds sont des étrangers qui s'en étonnent. Déjeuner d'une andouillette avec un ballon de rosé puis, même si le soleil pointe le bout de son nez je ne résiste pas au plaisir d'investir la plus belle caverne d'Ali Baba de vieux livres de Paris. On y joue une ouverture de Wagner : Rienzi...

Ma moisson me plaît. Deux petits paragraphes pour ce matin, pour ceux qui rentrent et pour ceux qui triment. C'est extrait de la prose de Gabriel Milési, un journaliste économique qui officiait sur France Inter, un môssieu bien informé donc, du genre je cotoie le pouvoir économique et financier, un bon colpoteur d'anecdotes du monde des affaires, j'adore...

"Sous Valéry Giscard d'Estaing, raconte Alain Chevalier(1), alors président de Moêt-Hennessy, n'importe quel attaché de cabinet de seizième ou de dix-septième rang était considéré comme supérieur à un chef d'entreprise et lui faisait faire antichambre. On tenait les patrons à distance, comme des gens compromettants, on multipliait les mesures vexatoires. Ciombien de fois me suis-je entendu dire par un camarade de promotion : " Mon pauvre ami, vous êtes dans le pinard..." ? "

Alain Chevallier, énarque, haut-fonctionnaire donc, homme de cabinet, directeur au Ministère de l'Industrie qui, après avoir pantouflé chez Sacilor, est celui qui a fusionné MH avec Louis Vuitton, un expert des allées du pouvoir de l'époque donc. A l'étage au-dessous, lorsque je suis entré à la SVF beaucoup de mes collègues ont trouvé que ce n'était pas très convenable. Les temps ont un peu changé, même si la césure existe encore entre ceux qui vendent du luxe : champagnes et grands crus et la piétaille qui se contente de fourguer des boutanches plus modestes.

Après réflexion, je garde le second paragraphe pour ma gouverne personnelle, c'est page 123, une belle carte de visite, celle d'un homme qui " tient le monde du vin " (sic), après tout les petits curieux que vous êtes n'ont qu'à faire comme moi, chiner pour trouver le bouquin de Milési au titre raccoleur " Les Nouvelles 200 familles " les dynasties de l'argent, du pouvoir financier et économique publié chez Belfond en 1990. Bon courage ! Au téléphone peut-être je vous mettrai sur la piste...

 

 

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15 août 2006 2 15 /08 /août /2006 10:59

Pour ceux qui débarquent dans mon espace de liberté je rappelle que l'histoire de la résistible ascension du petit Pochon est une pure fiction commencée le 22 mai. Pour prendre l'histoire par le bon bout rendez vous sur la page du 22 mai. Ensuite les épisodes sont datés des 23,24,25,26 mai ; puis des 2,5,7 et 9 juin ; puis des 10,14,17,20,24,26,28 et 29 juillet ; enfin en août le 4... Bonne lecture ! 

Que le petit Léon, fort du soutien de son père le gros Pochon, dans la foulée de son élection surprise, rafla sans coup férir la mise sur d'autres théâtres d'opération : passe encore, c'était le jeu normal des présidents gigognes ; l'occupation des espaces vacants permet de tuer dans l'oeuf les vélléités de petits caïmans. Qu'il se refusât de profiter, à tombeau ouvert, des douceurs afférentes à ses nouvelles fonctions, certes irritait, mais en faire état c'eut été mettre la puce à l'oreille des cotisants. Alors ils se turent jusqu'au moment où le petit Pochon dépassa les bornes - et comme chacun sait lorsque les bornes sont dépassées ya plus de limites - en proclamant dans les assemblées générales de la foultitude d'organismes oeuvrant pour le bien des viticulteurs qu'il fallait créer une maison commune, s'épauler, dépenser moins pour les murs, faire levier pour vendre, bref en finir avec les parlottes stériles et passer à l'action. La St Barthélémy des présidents, l'hécatombe, une saignée dans le grand tonneau, l'irruption d'un nouveau monde...

La patrie était en danger, en rêve certains voyaient leur tête tomber : insupportable ! Intolérable ! Une seule solution : l'éradication de l'empêcheur de tourner en rond. On convoquait un conclave au château des Burgraves. Alors ils sont venus. Ils sont tous là les petits et les grands chefs, leurs porte-flingues et leurs porte-serviettes, unis dans le courroux, désarmés mais remontés, soucieux de refiler la patate chaude au voisin de la table ronde. Adeptes des discours écrits par d'autres leur désarroi montait au fil des envolées des vieux routiers et du je parle pour ne rien dire des jeunes écervelés. A l'heure du déjeuner on frisait le bide complet et l'on sentait bien dans la majorité de l'assemblée qu'une minorité silencieuse préparait son ralliement au nouveau guide : Léon Pochon.

 A l'attaque du plat de résistance, le grand Paillard, en bout de table, se levait. Au centre, les 4 ou 5 éléphants plaisantaient. Il fallut l'intervention du consultant d'Ernest&Badaboum - en charge de l'animation du conclave - pour que l'harpagon des cépages puisse délivrer son message. Lui qui d'ordinaire était fielleux se fit mielleux, enrobant le petit Pochon de compliments " il touche juste et l'attaquer de front accroîtrait sa popularité... " pour mieux décocher sa flèche fatale " son point faible ce sont les femmes. Sa bite le perdra..." Il y eut des rires gras. Paillard, dopé, en termina " mettons-lui une catin entre les jambes ! Payons-nous un privé et nous le ferons chanter..." Effet garanti, comme des parrains à qui on aurait soumis un contrat sur la tête d'un renégat ils se levèrent pour faire une standing-ovation à un Paillard ragaillardi.

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14 août 2006 1 14 /08 /août /2006 08:14

C'est l'un de mes films cultes avec Redford l'homme qui parle si bien aux chevaux que les filles en sont folles et Faye Dunaway, un bloc de glace, la quintescence de la femme fatale, l'Anapurna du désir... Sorti en 1975, je l'ai vu à Montparnasse et, hormis mes fantasmes, " les 3 jours du Condor " de Sidney Pollack a renforcé en moi l'instinct de fouineur, le goût de l'imprévu, comme l'écrivait si bien Paul Guimard " l'ironie du sort".

Le pitch du film " Joseph Turner, romancier sans succès, est chercheur dans une société littéraire, qui est en fait un sombre rouage d'une sous-section de la CIA. Turner et ses collégues décryptent et analysent des romans d'espionnage afin d'y puiser des idées ou encore d'y trouver des traces de fuites. Il met à jour un réseau clandestin. Dès lors, la machine infernale se met en marche. Alors qu'il est sorti chercher le déjeuner, deux tueurs liquident tous ses collègues. Sous le nom de Condor il enquête... "

Dans l'une de mes chroniques post-vacances je vous ai fait part de mes lectures : Douglas Kennedy, James Ellroy et j'estime, même si ça peu paraître farfelu, que c'est un moyen très intéressant pour décrypter les modes de vie, comprendre, anticiper sur les attentes de ces êtres bizarres qui en viennent à consommer notre produit. Au lieu de gaver nos futurs marqueteurs ou vendeurs d'ouvrages savants, leur mettre entre les mains de la littérature US, hispanique ou nordique, exciterait leurs neurones mercantiles et surtout leur ferait comprendre que les autres, habitants du monde mondialisé, ne pensent pas forcément français avec de la paille dans les sabots.

Au temps de la parution de " Cap 2010 " pour mieux comprendre un de mes interlocuteurs importants j'ai pris la peine d'acheter et de lire "S'il suffisait d'aimer" un roman publié chez Fayard dont l'auteur sur la première de couverture déclarait pour tout identifiant son prénom : Clara. Eclairant mon cher Watson ! Comme ce début de mois d'août est un peu grisouné vous avez le choix entre les 3 jours du Condor et S'il suffisait d'aimer... Je ramasse les copies en fin de semaine. Bonne assomption de la Vierge chers lecteurs.   

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11 août 2006 5 11 /08 /août /2006 08:10

Pour en finir avec mon histoire de la SIDO, je me dois d'ajouter au tableau des menus plaisirs que le PDG avait une voiture de fonction, un chauffeur et des frais de représentation. Bref, administrateur de SOFIPROTEOL, ardent défenseur de l'huile d'olive, de la culture du lin et du chanvre, sous l'oeil rieur de JC Sabin et le sourire moqueur de Georges Robin je présidais, débonnaire mais soucieux du service à mes clients.

Je sais que ce n'est pas bien de dire clients, dans l'Administration on dit usagers mais moi quand j'entends ce mot je pense, pour avoir subi comme tout un chacun les affres du guichet, à usagé comme un machin dont tout le monde se fout. Mon souci de regroupement n'avait pas comme seule motivation de faire plaisir aux éminents conseillers de la Cour de la rue Cambon mais partait d'un constat simple : l'Office des Céréales et nous la SIDO avions, avec la réforme de la PAC, les mêmes clients, conséquence de l'assolement dans les grandes cultures. Mes actionnaires n'étaient pas très chaud, la perspective d'aller se dissoudre dans le monument de bureaucratie post-soviétique qu'est l'ONIC leur faisait craindre le pire. Je les convainquis. Je suis très convainquant vous savez.

L'ONIC et la SIDO distribuions une quinzaine de milliards d'aides directes (en francs à l'époque), un beau paquet de fric et bien sûr nous étions dotés chacun d'un Agent Comptable nommé par les tenants de la rigueur de Bercy. Toujours dans un souci d'économies et d'efficacité l'unification de nos Agences Comptables s'imposait. C'est à ce stade que l'histoire prend tout son piment car, à la Direction de la Comptabilité Publique, on décréta que pour compter ce tas d'or il ne fallait rien moins qu'un TPG (Trésorier Payeur Général). Fort bien : va pour un TPG qui, pour ceux qui ne le savent pas, fait partie du cercle d'or des fonctionnaires les mieux payés de notre pays.

Par la suite, discrètement, on me précisa que cet éminent fonctionnaire ne pouvait, sans déchoir, entrer en fonction sans qu'on nommât à son côté un fondé de pouvoir. En l'occurrence ce fut une femme charmante. Alors je fis mes comptes : le TPG + son fondé de pouvoir ça nous donnait une masse salariale très nettement supérieure à l'addition de ce nous coûtaient nos deux Agents Comptables. Nos " Coast Killer " de Bercy si intraitables pour le menu fretin oubliaient leurs calculettes : les postes de débouchés se faisant rares un maroquin de TPG supplémentaire c'est toujours bon à prendre.

Comme je le disais à Ginette Douard qui s'en offusquait : faites ce je dis mais ne faites pas ce que je fais. A signaler qu'aucun d'eux ne s'est soucié, de près ou de loin, du devenir du PDG qui, dans l'opération bien évidemment, se retrouvait le cul en l'air. Après tout, avec mon bras long et ma gueule enfarinée, je n'avais qu'à me démerder tout seul. C'est ce que j'ai fait. 

 

   

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10 août 2006 4 10 /08 /août /2006 08:00

Pour faire suite à mes élucubrations d'hier, si je ne suis pas haut-fonctionnaire j'ai occupé l'enviable position de PDG d'une société peu commune dans le paysage : la SIDO, société des oléagineux, protéagineux et plantes textiles, une SA de droit commun, créée en 1956 par les professionnels pour accomplir " sur instruction du gouvernement toutes opérations et interventions concernant le marché des matières grasses sur le plan national, communautaire et international dont elle sera chargée en vertu des conventions passées avec l'Etat..."

Une petite structure, dotée d'un personnel sous convention collective, sise avenue Victor Hugo dans le 16ième, efficace, maniant des fonds de l'Union Européenne à la plus grande satisfaction de celle-ci. Bref j'étais un PDG heureux, cotisant à la caisse de prévoyance du CNPF, en phase avec mes actionnaires et mes tutelles, le bonheur et la rigueur mais les beaux esprits cartésiens de la Cour des Comptes poussaient des cris d'orfraies car, pour eux, les fonds publics doivent être manier par une structure publique. A noter que nos voisins anglais n'ont pas ce genre de préjugés et, soi-dit en passant, ma petite SA, contrairement à ses cousins établissements publics versant des aides aux vaches, au blé ou autres produits, n'avait jamais fait l'objet d'un apurement communautaire : refus du FEOGA de rembourser les avances nationales pour mauvaise application des textes.

Nous étions souples et pragmatiques (certains lecteurs de ce blog peuvent en témoigner) mais pas dans le bon cadre. Alors, profitant de l'arrivée du grand Louis Le Pensec rue de Varenne je proposai de transformer la SIDO en établissement public et, pour faire des économies, de regrouper le personnel sur le site de l'ONIC (Office  des céréales), et que le nouvel établissement et l'ONIC aient le même directeur. Ce qui fut fait. Nommé liquidateur j'ai abandonné l'avenue Victor Hugo : un beau loyer et mon poste de PDG : des émoluments de chef d'entreprise publique fixés par le Ministre du Budget. Bref, une goute d'eau dans l'océan budgétaire.

(à suivre)  

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9 août 2006 3 09 /08 /août /2006 10:04

 

Comme le dit le bon sens populaire : on ne prête qu'aux riches... Ainsi dans les gazettes ou dans les propos des apparatchiks professionnels on me qualifie de haut-fonctionnaire parisien, soit l'abomination de la désolation, la totale : peste, choléra et MST réunis... Bé non, au risque de leur déplaire : je ne suis ni haut, ni fonctionnaire et un parisien d'adoption et heureux de l'être. Je m'explique.

Un fonctionnaire est un individu de nationalité française, au casier judiciaire vierge, qui ayant postulé à un concours et l'ayant réussi est affecté à la Fonction Publique d'Etat, territoriale ou hospitalière dans une catégorie : A, B ou C, doté d'un grade : attaché ou administrateur civil, par exemple, et nommé dans une fonction. Comme en France nous aimons les choses simples : Préfet est à la fois un grade et une fonction, ce qui signifie que vous et moi pouvons être nommés Préfet, car c'est un poste à la disposition du gouvernement, mais nous n'en aurons pas le grade car nous ne sommes pas fonctionnaire, sauf à être admis au tour extérieur. Simple donc ! Comme je n'ai jamais postulé à la Fonction Publique, ni passé un quelconque concours, je ne suis donc pas fonctionnaire, donc ni haut, ni bas. 

 

En effet, un haut-fonctionnaire c'est d'abord un fonctionnaire mais un fonctionnaire qui sort d'une grande école : la plus connue l'ENA mais ça peut-être Polytechnique, l'Ecole des Mines, des Ponts, du Génie Rural qui fournissent ce qu'on appelle les grands corps de l'Etat : l'Inspection des Finances, la Cour des Comptes, le Conseil d'Etat, le corps des Mines, des Ponts et Chaussées, le Génie rural et les Eaux et Forêts. N'étant pas fonctionnaire je n'ai donc pu accéder au Saint des saints.

 

Alors je suis quoi ? Un salarié de droit public car payé par un Etablissement Public. Pour vous c'est du pareil au même sauf que, contrairement à un haut-fonctionnaire qui veut pantoufler : aller travailler dans le privé ou se faire élire, un pékin de mon accabit ne bénéficie d'aucune mise en disponiblité, c'est-à-dire du parachute de la retraite (J.Chirac, Michel Rocard, Alain Juppé bénéficient de la retraite de leur Corps de fonctionnaires). Ainsi lorsque je suis allé exercé mes talents à la SVF j'ai démissionné comme tout un chacun.

 

Rassurez-vous je ne suis pas en train de me tresser une auréole mais j'aime la précision et je regrette qu'en France les passerelles entre le public et le privé n'existent pas comme dans d'autres pays. Ceci étant écrit, lorsque j'étais directeur du cabinet du Ministre c'est moi qui décidait du tableau d'avancement des Ingénieurs du GREF, position cocasse d'où j'ai mis à mal le tour de bête : une tradition qui voulait qu'à partir d'un certain âge et du temps passé dans un grade on avançait automatiquement.


Bien, c'est dit chers lecteurs et comme le titre de ma chronique de ce matin fait référence à une célèbre campagne PUB  où une jeune femme bien plus attrayante que moi s'affichait sur les murs...

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8 août 2006 2 08 /08 /août /2006 09:35

Ma liberté de ton, ma vivacité, ma légèreté parfois, peuvent exaspérer certains d'entre vous, j'assume mes partis pris, mes contradictions et je suis toujours preneur de la contradiction et prêt à modifier mon point de vue si les arguments d'en face me convainquent. Ma chronique est signée, comme l'a été mon rapport de 2001 " comment mieux positionner les vins français à l'exportation ", comme " Cap 2010 le défi des vins français " oeuvre collective co-signée en compagnie de 6 professionnels représentatifs de la diversité du secteur. Le club " Sans Interdit " fondé avec 20 personnalités elles aussi représentatives de nos métiers m'autorise à alimenter le débat pour accoucher de décisions.

Cinq années déjà et je suis las de lire ou d'entendre les mêmes arguments défensifs : le vin à la française n'est en rien menacé sauf par certains de ceux qui proclament le défendre. J'en ai par dessus la tête de la confusion, des leurres : on nous empêche de communiquer, nos concurrents du Nouveau Monde font n'importe quoi, nous sommes perclus de règles, j'en passe et des meilleures ; j'en ai ras la casquette de ceux qui se complaisent dans la défense de vins de papier qui n'existent que dans les décrets d'appellations pour mieux bloquer l'émergence d'une catégorie de vins libres qui ne boxeraient pas dans la même catégorie qu'eux. Bref, alors que pour le court terme le renouveau des ventes est hors de l'hexagone, des diaphoirus au petit pied nous bassinent avec leurs remèdes franco-français. Affrontons la réalité du marché français, de ses tendances sociologiques lourdes, de ses mauvaises habitudes et cessons de raisonner à l'aune de nos lubies en prenant nos désirs pour des réalités et battons-nous pour conquérir des consommateurs là où ils s'en créent.

Je profite de cette mise au point pour préciser que, lorsque dans la conclusion de ma lettre à Patrick Elineau le directeur de l'ANPAA, je lui conseille de faire attention en traversant la rue ce n'est pas que je lui souhaite du mal mais que pour moi prendre un verre entre amis est moins dangeureux que de traverser la rue dans ma bonne ville de Paris. En tant que cycliste j'en sais quelquechose. Enfin, pour l'aubergiste, mon irritation est née de ce que je ne peux supporter la manière de certains mecs d'opposer les vins authentiques aux vins putassiers, maquillés en se référant bien sûr aux femmes qui doivent pour plaire à leur julot appliquer l'adage : sois belle et tais-toi !

Merci à vous de me supporter...

 

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7 août 2006 1 07 /08 /août /2006 09:53

Lecteurs je vous aime !

Dans ma boîte électronique, vendredi soir, via un clic sur le lien contact situé tout au bas de mon blog (utilisez-le vos messages me parviennent directement et ne sont pas publiés) l'un de vous m'a fait parvenir la prose d'un obscur aubergiste, sans domicile connu, qui sur Vitisphère tente, tel un humoriste de fin de banquet, de se payer la tête du préfet Pomel (1).

Libres propos agrémentés dès l'entame par la ritournelle anti haut-fonctionnaire, facile, démago, ça me gondole sec : tavernier, taulier ou préfet, ya pas de sot métier et je ne vois pas pourquoi un gâte-sauce serait plus qualifié qu'un héritier de Courteline pour ausculter nos ceps et nos flacons. Pour ma part, en cinq années, j'ai acquis une belle carapace d'indifférence face aux petits calibres que ce petit pet n'est qu'un vent de plus que le préfet Pomel aura tout le temps de réexpédier avec maestria à l'envoyeur.

Alors pourquoi faire de la pub à cette insignifiance me direz-vous ? Parce que, dans le corps de son texte, le mec, raffiné, nous la joue graveleux. Je cite :

" Si une femme veut plaire, il lui faut une bonne dose de maquillage, une mini-jupe, pas trop d'intelligence, et un discours basique "

Pour cet amateur je signale que pour les femmes pratiquant le plus vieux métier du monde, le marketing de la demande est seul en capacité de le satisfaire. J'ai plus de respect pour elles que pour vous, goujat. Si les femmes se maquillent, portent des mini-jupes ou des strings sous leur jeans taille basse ce n'est pas pour plaire aux adeptes de la main au cul. Quand à l'intelligence, je vous recommande chers lecteurs d'offrir à celle que vous aimez un magnifique opus Les femmes qui lisent sont dangeureuses publié chez Flammarion, où Laure Adler et Stefan Bollmann, au travers de la peinture, de Rembrandt, Vermeer à Hopper, tracent l'histoire de la lecture féminine.

Enfin pour en finir, le bistrotier en mal de popularité rive son clou à la loi Evin mère de tous les maux, deux questions à ce cher mâle :

1° combien la marque Ricard investit-elle dans l'affichage ?

2° quel coefficient multiplicateur applique-t-il sur une bouteille vendue dans son auberge ?

Bonne semaine à tous, ne vous arrêtez pas dans n'importe quel boui boui lorsque vous aurez une petite faim ou une petite soif, on ne sait jamais chez qui on tombe...

(1) le texte intégral dans Vitisphère www.vitisphere.com/elettre puis actualités puis tous les articles puis tribune libre

 

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4 août 2006 5 04 /08 /août /2006 09:00

Le gros Pochon aimait être entouré, écouté, révéré par les multiples carpettes qui se pressaient à sa table. Ce dimanche-ci, sous les charmilles, en famille, plastronnant, émoustillé par la gorge plantureuse de Lucienne, dopé par sa démarche chaloupée et ses minauderies, il en fit des tonnes, égrenant le chapelet de ses relations comme un clebs venant de choper un écheveau de saucisses, glosant sur l'état du monde tel un Alexandre Adler carburant au Brouilly, distribuant des bons et mauvais points aux maîtres du monde et aux tauliers du monde du vin. La totale pensait la Clairette en glissant son joli pied nu dans l'arceau des cuisses de Léon qui ne se départissait pas pour autant de sa mine des mauvais jours. Face à ce tableau provincial, en parfaite maîtresse de maison, la maman de Léon tentait d'orienter la conversation en tendant des perches à son pauvre rejeton étouffé par la logorrhée paternelle. En vain. Contre toute attente ce fut, au dessert, la petite Fougère qui porta le fer. Elle fit tinter son verre, réclamait le silence et se lançait dans une diatribe échevelée face à un gros Pochon estomaqué. La chute de ses propos acérés fut lapidaire : " votre fils a besoin de vous, alors, pour une fois dans votre putain de vie : fermez votre grande gueule et répondez présent ! "

Croquis à la Dubout d'un hiérarque au bord de l'apoplexie, veau marin échoué sur une rive inhospitalière, désarçonné mais sauvé en dernier ressort par la main de Lucienne qui se posait discrètement sur la jambière de son pantalon en appui d'une exégèse pacificatrice des propos vinaigrés de la jeune effrontée : " Les grands chênes doivent, le moment venu, à l'heure des grandes transmissions entre les générations, laisser filtrer au travers de leur opulent houppier le trait de lumière, l'étincelle de vie qui permettra au petit gland de trouver force et énergie pour s'élever, s'extraire du terreau... " La petite Fougère pouffait, se levait, levait sa coupe : " petit gland deviendra grand si Dieu, ici présent, lui prête vie... " la vidait cul sec et la projetait à la boyard par-dessus son épaule.

Ainsi fut scellé, sous l'empire de la nécessité, le pacte des 2 Pochon. Tout le restant du jour se passa dans une atmosphère digne du déclin d'un grand feudataire. Le gros Pochon semblait se vider de sa substance, outre sèche, gris et fini. Face à une Lucienne volubile et aguicheuse il sombrait dans une sieste qu'il aurait, au temps de sa gloire, voulue crapuleuse. La Clairette batifolait sous les pommiers. Léon rêvassait. Abandonnant son rôle de séductrice, Lucienne se muait en femme bien comme il faut en taillant une bavette avec la maman de Léon. S'attirer ses bonnes grâces lui semblait la stratégie la plus efficace pour détourner le Léon des appâts de la petite Fougère. Lorsqu'ils s'en retournèrent sur Paris, Léon dormait sur la banquette arrière, et les deux rivales, avec une économie mots propre aux femmes amoureuses, se défièrent, se jaugèrent et, l'une comme l'autre, se confortèrent dans leur absolue certitude : triompher ! Le petit Pochon,lui, rêvait, pour de vrai.  

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3 août 2006 4 03 /08 /août /2006 09:24

Au temps où les éniments représentants de la région délimitée du Cognac secoués par la chute vertigineuse des ventes asiatiques me jaugeaient dans la grande salle de réunion du BNIC, attentistes et suspicieux, se demandant ce que ce chargé de mission pink, que des journalistes, toujours en quête de sensationnel, avaient baptisé le Red Adair de la viticulture, allait sortir de sa boîte à malices qui puisse écorner l'ordre éternel du vignoble charentais, la consultation des statisques de ventes m'avait fait pointer l'évolution encourageante sur le marché des USA. J'en fit la remarque au chef de famille du négoce lors d'un déjeuner - j'adorais ces déjeuners - et je m'attirai cette réponse : " c'est une consommation ethnique... "

Décodage : les noirs et les hispaniques de la classe moyenne US pour se singulariser face aux WASP s'envoyaient des Cognac en long drink, des trois étoîles mon cher, marquetés, du tout bon pour Hennessy et tous ceux qui ont pris sa roue, mais... Le mais, toujours le mais, sous-entendu : cachez-moi ce sein que je ne saurais voir, parlez-moi des VSOP , XO et autres Borderies ça c'est le Cognac ! Fermez-le ban ! La suite est connue, les rappeurs américains se sont emparés du Niac et le tube " Pass the Courvoisier " aurait permis à cette antique marque d'augmenter ses ventes de 30% depuis 2002...

Ma chronique pourrait s'arrêter là si un nouveau fait d'armes, rapporté dans le Nouvel Obs du 20-26 juillet, ne venait relancer notre goût immodéré pour la suffisance. En quelques mots - je m'appuie sur mes sources NO - Jay-Z, îcone du rap américain, compagnon de Beyoncé, n'avait de cesse de chanter son amour pour Cristal de Roederer, objet culte de ses soirées branchées. Ce garçon est une bénédiction pour les marques françaises puisque, grand amateur de Rémy-Martin, il a baptisé un salon de son club de New-york, le 40/40, " Rémy ". Bref, le directeur de Roederer, interrogé sur le succès de sa marque auprès des rappeurs et sur l'éventuel impact en terme d'image, aurait répondu : " Que puis-je y faire ? Nous ne pouvons empêcher les gens de l'acheter." Conséquence : boycott et la fine fleur du show bizz s'est affichée aux MTV Music Awards avec du Dom Pérignon ou de la Veuve Clicquot.

Anecdotique diront certains, pour ma part si les propos rapportés sont exacts, je ne m'étonne pas que la présence d'Harry Rosenback sur TF 1 soit considérée comme un évènement dans notre douce France. Comme l'aurait dit mon grand-père : ya des coups de pieds au cul qui se perdent... Encore un effet de la foutue mondialisation : on est obligé de vendre à plein de gens qui ne sont pas comme nous ma bonne dame... 

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