Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 00:12

Montparnasse, le terminus, la vieille gare de l'Ouest, sentait le sapin. Elle vivait ses derniers jours car bientôt les promoteurs et les bétonneurs allaient l'araser, l'enfouir, damer son empreinte pour couler le socle du plus haut phallus pompidolien, la Tour, bite d'amarrage plantée loin des effluves de l'Atlantique, totem des ambitions pharaoniques des nouveaux friqués, doigt d'honneur pointé au flux de bagnoles craché par la future pénétrante Vercingétorix. Tout devenait possible, les vannes s'ouvraient, le fric dégoulinait, on jetait un tablier de bitume sur les quais de la Rive droite, on charcutait le futur Chinatown, on excavait le ventre de Paris, on décidait d'édifier Beaubourg, les derniers feux des Années dites Glorieuses rougeoyaient. Qui aujourd'hui se souvient de Christian de la Malène, de la Garantie Foncière, du Patrimoine Foncier, de Gabriel Aranda, de Robert Boulin, des petits et gros aigrefins, des prêtes-noms, des stipendiés, des corrupteurs et des corrompus, des fortunes météoriques, de cette cohorte de personnages troubles dont on aurait cru qu'ils sortaient d'un film de Claude Sautet ? A vrai dire, pas grand monde, sauf moi devant l'écran de mon ordinateur, à deux pas d'une autre gare. Depuis combien de temps étais-je dans cette chambre d'hôtel ? Je ne savais plus. Mon horloge biologique déréglée se calait sur mes fringales et ma boulimie d'écriture. Je campais. On me portait à manger et à boire. Coupé de tout je cheminais dans mon passé sans lien physique avec là où je me trouvais. Mon arrivée gare Montparnasse me reconnectait violemment avec Paris, cette pute fardée, soupe au lait, délurée et populacière, dangeureuse, que la grande écrémeuse immobilière, tournant à plein régime, vidait de son petit peuple et des nouveaux venus. Cap au nord, toujours plus loin dans les champs de betteraves, empilés. Montparnasse où je m'échouais ne serait plus bientôt le bassin déversoir des crottés de l'Ouest, filles et garçons, émigrés de l'intérieur, bonniches et manoeuvres, rien que des bras.

Les cafés du bord des gares, même au petit matin, puent la sueur des voyageurs en transit. Ils sont crasseux de trop servir. Les garçons douteux. Les sandwiches mous. La bière tiède et les cafés amers. Dans le nôtre, les croissants rassis et le lait aigre, allaient bien aux ongles noirs et aux cheveux gras du serveur et les effluves froides et graillonneuses de croque-monsieur rehaussaient le charme gaulois du patron : bedaine sur ceinture et moustache balai de chiottes. Depuis l'instant où j'avais posé le pied sur le quai je distillais un coaltar léger. Tout ce gris, ce sale, cette laideur incrustée, loin de m'agresser, m'enrobaient d'un cocon protecteur. Ma bogue se refermait et j'appréciais. Dans ce décor, seule Sylvie échappait au désastre. Son long séjour, avant notre arrivée en gare, dans les toilettes du wagon-lit, avait effacé les marques de notre nuit blanche. Vue des autres, même si je m'en tamponnais, elle n'affichait aucun des signes extérieurs de la pute. Sylvie mariait le chaud et le froid, pulpeuse et glacée, provocante et hautaine, soit tout ce qui porte à l'incandescence les mecs. Indifférente à mon mutisme elle me couvait. S'imposait comme le seul ancrage à ma molle dérive. Je me ressentais foetus. Elle me portait en son ventre et ça m'allait bien.   

Partager cet article
Repost0
11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 00:05

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous allez me traiter de passéiste, mais que voulez-vous, chers lecteurs, que les ouvrages scolaires étaient beaux autrefois ! J'en veux pour exemple ce Vocabulaire et méthode d'orthographe Composition Française pour le Cours Moyen de Gabet&Gillard Ouvrage adopté pour les Ecoles primaires de la Ville de Paris publié par la Librairie Hachette en 1935. Je l'ai chiné à la brocante de Survilliers qui n'est malheureusement plus ce qu'elle était. Passons sur mes récriminations élitistes et allons de suite consulter la table des matières de ce charmant petit ouvrage scolaire pour y trouver en sujet n°2 : Les vignerons. Cétypabo ça ! Y'en a dèki doivent penser kom Michel-Laurent que Gabet&Gillard zont du boulot zavec un mec kom moi ki prend dé liberté zavec l'ortograf. Maman je sais, toi ki l'avais naturelle... mais zavec cé machines ki vont si vite j'dérape grave...

LECTURE                       Les vignerons

Sur le chemin à mi-côte qui partage le domaine et en assure l'exploitation, le chariot, attelé de deux boeufs roux aux cornes redressées en forme de lyre*, attendait patiemment l'heure de gagner le pressoir. Les vignerons le chargeaient avec gravité.... Les moins âgés portaient des bérets blancs et des bandes molletières.... Ils passaient un bâton de bois dur dans les anses de la gerle* remplie jusqu'aux bords, la soulevaient sur l'épaule et, imprimant à leur fardeau un léger mouvement de bascule, ils le déposaient sur le train* du char. Un vieux à la barbe grise qui, debout sur le véhicule, les dirigeait, achevait d'écraser le raisin dans les gerles déjà chargés. Parfois, il se redressait de toute sa taille, les mains rougies et dégouttantes du sang des vignes.
                                            HENRY BORDEAUX. Les Roquevillard
Explications. - lyre : instrument de musique à cordes. - Gerle : (terme local) petit cuvier en bois. - Le train de char : partie qui forme le corps du véhicule et de chaque côté de laquelle sont disposés les roues.

VOCABULAIRE

I.- Les noms.

un cépage : variété de plant de vigne
des échalas : pieu auquel on attache la vigne pour la soutenir
un sarment : bois que la vigne pousse
un pampre : feuillage de la vigne
la rafle (ou râpe) : grappe de raisin dépouillée de ses grains
le moût : jus de raisin non fermenté

III.- Les verbes.

sulfater : asperger de sulfate de cuivre pour combattre le mildiou
pressurer : soumettre à l'action du pressoir
fermenter : être en fermentation (ici, transformation du sucre en alcool). On dit encore bouillir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
10 mai 2007 4 10 /05 /mai /2007 00:23

 

A la page 11 du journal Le Monde daté du 8 mai  un titre : Dans les coulisses, les "éléphants" du PS s'étonnent du sourire de "Ségolène". Raphaëlle Bacqué écrit à propos de Laurent Fabius qui "s'est installé dans une loge de France 2 pour suivre tranquillement l'intervention de Ségolène Royal (...) Mais, pour l'heure, "notre candidate" apparaît sur les écrans, radieuse. Haussement de sourcil de l'ancien rival qui dit : " Elle a l'air de vouloir continuer dans cette voie... Mais si on adopte aux législatives la même méthode qu'à la présidentielle, ce sera la même chose, en pire ! " Sur l'écran, devant lui, "notre candidate" évoque pourtant, très souriante, " d'autres victoires " à venir. " D'autres victoires ? s'étonne M.Fabius, mais il me semble pourtant que ce soir est une défaite..."

Alors, en ce matin du 10 mai, je ne résiste pas au plaisir d'offrir au plus jeune Premier Ministre que François Mitterrand ait donné à la France, ces extraits d'un petit texte de Philippe Muray : Le sourire à visage humain écrit en septembre 2004 - la date est importante, l'auteur est mort en 2006 - (In Moderne contre moderne. Exorcismes spirituels IV). Bonne lecture, mais comme il ne s'agit que d'extraits, si vous désirez lire le texte intégral qui fait 6 pages celui-ci est publié par Manitoba/Les Belles Lettres en 2007 et ça coûte 3 euros. ou clicquez sur ce lien http://www.philippe-muray.com/philippe-muray-sourire.html

Notre époque ne produit pas que des terreurs innommables, prises d'otages à la chaîne, réchauffement de la planète, massacres de masse, enlèvements, épidémies inconnues, attentats géants, femmes battues, opérations suicides. Elle a inventé le sourire de Ségolène Royal. C'est un spectacle de science-fiction que de le voir flotter en triomphe, les soirs électoraux, chaque fois que la gauche, par la grâce des bien-votants, se trouve rétablie dans sa légitimité transcendantale. On en reste longtemps halluciné, comme Alice devant le sourire en lévitation du Chat de Chester quand le chat lui-même s'est volatilisé et que seul son sourire demeure suspendu entre les branches d'un arbre.
On tourne autour, on cherche derrière, il n'y a plus personne, il n'y a jamais eu personne. Il n'y a que ce sourire qui boit du petit-lait, très au-dessus des affaires du temps, indivisé en lui-même, auto-suffisant, autosatisfait, imprononçable comme Dieu, mais vers qui tous se pressent et se presseront de plus en plus comme vers la fin suprême.
C'est un sourire qui descend du socialisme à la façon dont l'homme descend du coelacanthe, mais qui monte aussi dans une spirale de mystère vers un état inconnu de l'avenir où il nous attend pour nous consoler de ne plus ressembler à rien.
C'est un sourire tutélaire et symbiotique. Un sourire en forme de giron. C'est le sourire de toutes les mères et la Mère de tous les sourires. [...]
C'est un sourire qui a déjà écrasé bien des ennemis du genre humain sous son talon de fer (le talon de fer d'un sourire ? la métaphore est éprouvante, j'en conviens, mais la chose ne l'est pas moins) : le bizutage par exemple, et le racket à l'école. Ainsi que l'utilisation marchande et dégradante du corps féminin dans la publicité.
Il a libéré le Poitou-Charentes en l'arrachant aux mains des Barbares. Il a lutté contre la pornographie à la télé ou contre le string au lycée. Et pour la cause des femmes. En reprenant cette question par le petit bout du biberon, ce qui était d'ailleurs la seule manière rationnelle de la reprendre ; et de la conclure par son commencement qui est aussi sa fin.
On lui doit également la défense de l'appellation d'origine du chabichou et du label des vaches parthenaises. Ainsi que la loi sur l'autorité parentale, le livret de paternité et le congé du même nom. Sans oublier la réforme de l'accouchement sous X, la défense des services publics de proximité et des écoles rurales, la mise en place d'un numéro SOS Violences et la promotion de structures-passerelles entre crèche et maternelle. [...] 

.

 

Partager cet article
Repost0
9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 00:10

L'été 1998, la France vivait dans l'euphorie de la victoire de l'équipe de France en Coupe du Monde et moi je vivais des jours agités dans le Pavillon d'Honneur de l'ancien château du Mont-Royal - devenu un grand hôtel où avait logé l'équipe d'Espagne - à la Chapelle-en-Serval, à 30 km de Paris. Ce jour-là j'arrosais mes arbres nouvellement plantés et mon téléphone portable carrillonnait. Le Ministre me proposait, en plein mois d'août, de descendre à Perpignan pour tenter de jouer le médiateur dans l'imbroglio des vins doux naturels. J'acceptais. J'arrivais un soir, la voiture du Préfet m'attendait à l'aéroport. On m'attendait vraiment comme le messie. Le dîner bien arrosé - ce cher Préfet venait d'hériter d'une énième fille - avec le Directeur de l'Agriculture, me permettait de constater que je mettais les pieds dans un gros sac de noeuds à la catalane. Le lendemain je déjeunais avec le Président du Conseil Général - un clône de Jojo - et son directeur de cabinet - portrait-type du petit loup sans foi ni loi -, on me demandait des têtes, dont celle de Jacques Séguéla auteur d'une campagne de pub mémorable et qui ambitionnait de devenir Président de l'USAP. Bref, je commençais à me demander dans quelle galère je venais d'embarquer. La conférence de presse confirmait mes craintes : les rancoeurs étaient tenaces et lourdes, la situation grave. Mais, vous qui me connaissez un peu maintenant, le challenge me motivait. Pour comprendre, tenter de trouver une issue à la crise, je fis portes ouvertes salle Pams à tous ceux qui voulaient s'exprimer. Ce fut le rush, une forme inédite de thérapie collective.

Chaque semaine je passais donc deux ou trois jours à Perpignan mais très vite je manquais d'air. Mettre le nez dehors, aller voir des gens chez eux, me sortir du jeu institutionnel. Alors avec la voiture pourrie que m'avait alloué le Conseil Général je traînais mes guêtres dans le vignoble et j'allais à la rencontre de vignerons qui avaient anticipé le déclin des VDN. Et puis un jour, je ne sais plus qui me dit " tu devrais aller voir Hervé Bizeul à Vintgrau..." Rendez-vous pris pour un milieu d'après-midi. Putain que c'était beau ! Splendeur des paysages ! A couper le souffle. Dans sa maison de village plongée dans la pénombre, Hervé Bizeul m'accueillit à la Hervé, avec une petite pointe d'ironie gentille. Je le comprenais : le techno parisien mâtiné de politique a rarement la cote d'amour. Ma mémoire n'est pas suffisamment sûre pour que je puisse vous relater le détail de notre conversation mais, ce que je puis vous assurer, c'est qu'il y eut une vraie conversation, animée, courtoise, mais sans concession. Une belle bouffée d'oxygène dans le confinement des jeux des petits appareils du cru. Et je repartais avec un ouvrage de JP Coffe sous le bras et le sentiment d'avoir été un peu bousculé dans mes certitudes. Vous pouvez pas savoir comme ça fait du bien.

Ce que j'ai apprécié chez Hervé ce jour-là c'est qu'il avait des convictions, pas des certitudes, qu'il les défendait avec talent, sans arrogance, avec humour, avec aussi, ce qui est rare dans le débat actuel, une approche qui prenait en compte notre viticulture dans sa diversité économique et sa complexité humaine. J'aime ce respect des faits et des gens. Depuis nous nous sommes rarement croisés mais je prends toujours un mâlin plaisir à le titiller via mon blog sur ses sujets de prédilexion et, je suis rarement déçu, il part au quart de tour avec talent. Alors aujourd'hui je profite - puisqu'il a commenté mon vin de cheval - de cet espace de liberté qu'est mon blog pour lui torcher une chronique : vin de mule, photo à l'appui. Le muletier c'est Franck, un Ariègeois qui a monté une entreprise de traction animale : débardage l'hiver et du labour le reste du temps. Chez Hervé il fait les plantations et 3 à 4 ha de vieilles vignes. " La mule a un meilleur pied, dans les côteaux,mais est moins puissante que le cheval; Franck en a donc toujours deux, l'une travaille la moitié de la journée, l'autre ensuite " me précise Hervé. 

Alors pour me faire plaisir allez donc faire un petit tour sur le site du Clos des Fées pour télécharger l'offre primeur 2006 www.closdesfees.com et buvez avec jubilation du vin de mule en ces temps où la taxe carbone est à l'ordre du jour...

Partager cet article
Repost0
8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 00:01

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce matin, chers lecteurs, je vous demande un petit effort, prenez le temps de lire ce texte un peu ardu, et si vous n'avez pas le temps : stockez-le ou imprimez-le ! Je vous assure, il donne à réfléchir. Qui plus est, c'est un extrait de la préface d'un très beau livre : " Dessins d'Exode " publié chez Tallandier qui nous plonge dans la vie de tous les jours des années noires de l'Occupation vue au travers de dessins de jeunes filles du cours complémentaire de la rue de Patay dans le 13e arrondissement de Paris. Leur professeur était Adrienne Jouclard, peintre. En illustration je vous offre quelques beaux dessins sur les files d'attentes devant les magasins d'alimentation Julien Damoy, Goulet-Turpin et l'inévitable Au Bon Beurre dans les années 40. Bonne lecture et comme c'est le 8 mai, jour férié, fendez-vous d'un petit commentaire... Merci

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On a oublié les cours complémentaires. Le légendaire républicain s'est focalisé sur l'école primaire de Jules Ferry. L'école du peuple se complétait pourtant, après le certificat d'études, par un enseignement primaire supérieur dont les écoles primaires supérieurs déjà prévues par la loi Guizot (1833), constituaient la forme achevée. Ces écoles primaires supérieures, très sélectives, refusaient dans les années 1930 plus d'élèves qu'elles n'en acceptaient. Elles assuraient quatre années de formation après le certificat d'études et conduisaient au brevet. Leurs élèves trouvaient facilement des places de commis aux écritures, de comptable, et même, pour les filles, d'institutrice.
Les cours complémentaires étaient, pour citer le décret et l'arrêté du 18 août 1920, des établissements intermédiaires entre l'école primaire et l'école primaire supérieure. Leurs maîtres étaient moins qualifiés : c'étaient les meilleurs des instituteurs, tandis que ceux des écoles primaires supérieures étaient recrutés par un concours spécifique. L'enseignement lui-même était analogue, mais plus court, deux années en principe, portées cependant à trois ou quatre " pour ceux qui se destinent à des fonctions administratives et notamment à la carrière d'enseignement". de même niveau que le premier cycle du second degré, le primaire supérieur avait exactement les mêmes programmes depuis une décision prise en 1937 par le Ministre du Front Populaire, Jean Zay. La différence était si faible que Vichy put intégrer les écoles primaires supérieures dans le second degré en les transformant en collèges modernes.
Où était donc l'originalité du primaire supérieur ? Elle résidait d'abord dans un corps enseignant fortement marqué par son idéologie et sa coutume pédagogique. Ces maîtres n'avaient pas la formation universitaire des professeurs du second degré, qui étaient alors deux fois sur trois des agrégés. Leur style d'enseignement plus familier, plus proche des élèves, moins magistral, entraînait un contrôle plus personnel d'un travail plus encadré, des exercices moins ambitieux en apparence, mais gradués avec un soin attentif. l'horaire était plus lourd que dans les classes équivalentes des lycées ; trente heures par semaine contre vingt-cinq environ. Cet enseignement, dont la clientèle était modeste, était le lieu d'une promotion sociale ; leurs enseignants en avaient pleinement conscience. Mieux : ils en faisaient leur mission et leur fierté.
Sa seconde originalité tenait à sa souplesse : il "collait" littéralement aux besoins de sa clientèle. Cette souplesse était encore plus grande dans les cours complémentaires, car ils relevaient de l'inspection académique et non du ministère, qui ne les connaissait pas toujours tous. Ils pouvaient créer facilement, voire supprimer si le recrutement tarissait, des sections professionnelles où  les élèves recevaient, en même temps qu'un enseignement général large, la formation de base nécessaire pour trouver un emploi dès leur sortie. Ils pouvaient aussi ouvrir des sections de préapprentissage pour les élèves faibles, ou des cours d'adultes financés à faible coût par la municipalité. Dans un système éducatif qu'on croit à tort d'une uniformité jacobine, ces établissements décentralisés manifestaient une très grande adaptabilité [...]
Antoine Prost historien, agrégé d'histoire, professeur honoraire à l'Université de Paris X (chargé de mission auprès de Michel Rocard à Matignon, a dressé en 2001 un bilan au vitriol sur les recherches en éducation...

Partager cet article
Repost0
7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 00:04

Levé à 7 h 30, faibo mépacho, le ciel est d'un bleu pur, le métro feule toujours dans le silence. Hier, nous sommes allés à la foire aux plantes sur les pelouses du splendide château de la Roche-Guyon. L'ambiance y est champêtre, sympathique, plus intime qu'à Courson. Avec bonheur je retrouve mon truculent marchand de plants de tomates - des variétés oubliées - qui me choisit, avec le même soin que si je lui en avais commandé une grosse*, 4 malheureux petits plants que je repiquerai sur le balcon. Je lui achète aussi un pied de menthe dont il me dit qu'elle est super pour faire le Mojito *, une touffe de Myrte et le reste est du rayon de la main verte de la maison. Moi, je baguenaude. Je me laisse tenter par un groseiller : des groseilles à maquereaux, puis par un petit cassissier et enfin par un jasmin officinal. Bref, comme je ne suis pas le seul acheteur, va y'avoir à butiner dans le jardin suspendu. D'ailleurs, si un jour vous passez par Paris, vous êtes cordialement invité à venir prendre un verre dans ce lieu si urbain et si champêtre. Bon je termine cette introduction en précisant que pour la fertilisation je me coltine 25 kg de Lombricompost : le fortifiant naturel des sols. Et dire que certaines mauvaises langues ont fait de moi le héraut de l'agriculture industrielle alors que chez moi, sur mon béton, pas de pesticides, pas d'engrais chimiques, j'chui zin 100% Bio. Alors qu'en dis-tu Perrico ? 
 Dimanche presque ordinaire : ma petite séance de gym, pour m'y rendre je passe devant le Sélect, pas un chat en terrasse. Les courses, faut bien manger. J'achète le dernier Douglas Kennedy à l'Arbre à Lettres : La Femme du V iem, ça se passe à Paris. Un petit tour chez Truffaut pour acheter du terreau de plantation, c'est le problème du béton faut l'engraisser pour qu'il soit accueillant pour les plantes. A midi, ça vote dur. Au retour, j'ai croisé dans la contre-allée de chez moi une Saint-Cyrienne en uniforme : casoar et jupe-culotte. J'ai confié ce que mon petit doigt n'arrête pas de me dire depuis hier à une enveloppe cachetée. Déjeuner tardif pour cause de jardinage intensif. Départ pour le 16 ième arrondissement, 50 rue des Belles Feuilles, près de l'avenue Victor Hugo que je connais bien puisque j'y avais mon bureau du temps de la SIDO. Je croise trois Cayenne. Je vote pour la première fois pour quelqu'un d'autre. A voté, je signe. Même si ça me démange j'évite de faire des commentaires sur les indigènes du 16 ième. De retour à la maison je range des papiers. Un petit tour sur le net : la Tribune de Genève annonce à 18 h 30  que le PS vient de confirmer à l'agence suisse ATS la défaite de Ségolène Royal 46%. Bon faut y aller, ça fait drôle d'aller déposer son bulletin dans l'urne. A voté ! C'est la deuxième fois de la journée.

Bon c'est fait, mon petit doigt avait presque raison : 54,5% contre 45,5%, c'était sur mon petit papier, voilà un Président de la République bien élu : forte participation et score net. Félicitations au vainqueur et voeux pour notre vieux pays, en démocratie une élection est certes un moment fort, mais ce n'est rien autrechose qu'une respiration. En aucun cas nous aurions changé de société mais tout simplement d'orientation politique. L'alternance se joue dans un cadre républicain, elle n'est jamais une révolution, une rupture. Certes, une nouvelle génération arrive au pouvoir, une autre va se forger dans l'opposition,  à elles de faire la preuve, qu'au-delà des discours de campagne, elles sauront donner un nouvel élan à notre France. Seule la victoire est belle, disais-je hier, demain par la grâce du quinquennat nous allons aborder des élections législatives dans un scrutin d'arrondissement à deux tours - nous ne faisons rien comme tout le monde - en effet il faut au nouveau Président une majorité pour gouverner. Rien n'est jamais simple, ça me rappelle le premier gouvernement Rocard. Bonne semaine à vous.   

Partager cet article
Repost0
6 mai 2007 7 06 /05 /mai /2007 00:03

Notre train s'immobilisait dans une gare minuscule en rase campagne. Des trains de marchandises, lourds et grondants, nous frôlaient tels des monstres nocturnes sortis de nulle part. Sylvie se pelotonnait tout contre moi. Son récit, entrecoupé de silences et de digressions sur son incapacité d'être une autre que ce que celle qu'elle avait choisi d'être en descendant en gare de Nantes, ce jour-là, de retour de Genève. Elle allait avoir dix-huit ans, ces quelques jours passés, hors son cocon douillet, dans cette solitude propre, chirurgicale, jetait sur ses épaules une chape d'indifférence féroce. Pour qui comptait-elle ? Pour personne au monde, alors il ne lui restait plus qu'à rompre les dernières amarres avec sa vie d'avant. Sa vie d'enfant. Gagner sa vie, être libre, hors des mains de ces hommes aux mots de sucre qui n'en voulaient qu'à son cul. Puisqu'ils aimaient tant ses fesses et ses nichons : ils paieraient ! Au moins ça lui éviterait de subir leur baratin minable. " Tu sais Benoît, à la clinique, après être sortie des vaps, lorsque je passais ma main sur mon ventre et que je sentais entre mes cuisses ce trou béant, moi qui n'était qu'une petite fleurette je me sentais devenue dure comme un sarment de vigne. On venait de me voler ma fraîcheur, ma jeunesse. J'étais une presque vieille. Alors, avec ma petite valise, je suis allée faire le tour des bars et des cafés, sans grand succès. Le soir, avec ce qu'il me restait d'argent, j'ai trouvé un hôtel minable sur le quai de la Fosse. Au téléphone, j'ai mis un marché en mains à mon gendarme. C'était du chantage. Il a accepté sans moufter..."

La suite découlait de ce choix qui n'en était pas un. Et puis, un jour Brejoux muté à Nantes pointait sa bouille de bon père de famille. Au début, il la jouait sur ce registre, protecteur. L'homme de Sylvie tremblait dans son froc. Les beignes disparaissaient. Elle respirait. Elle appréciait ces moments passés avec Brejoux, simples, sans contre-partie. Il l'emmenait pique-niquer sur les bords de l'Erdre mais jamais il ne portait la main sur elle. Ils allaient aussi aux nocturnes du stade Marcel Saupin. Sylvie adoraient voir courir ces beaux gosses, humides de sueur, sur le vert pétant de la pelouse. Elle était folle de Philippe Gondet, l'idole de la tribune populaire, un buteur-né, tout en muscles, un vrai taureau. " Mon Brejoux faisait patte douce, me parlant de sa femme et de ses deux grands fils. Moi je m'habituais à lui. Ma vie était devenue un peu moins bancale, j'avais trouvé quelqu'un sur qui m'appuyer. Les hommes sont des affreux calculateurs mon cher Benoît. Brejoux manoeuvrait en douceur et je marchais à fond. Ce petit manège a duré plus de deux ans. Même si ça peu paraître surprenant je menais enfin une vie normale. C'est ce que Brejoux planifiait. Un soir de match, au lieu de me raccompagner chez moi, il m'a conduit jusqu'au pavillon où tu es venu. Devant le petit portail il m'a tendu les clés. " Tu es ici chez toi... Chez nous quoi ! "

Partager cet article
Repost0
5 mai 2007 6 05 /05 /mai /2007 00:16

Demain, après de longs mois d'une compétition qui n'a pas d'équivalent dans les autres grands pays démocratiques, l'un des deux qualifiés pour le second tour sera élu Président ou Présidente de la République Française. Le fait majoritaire aura tranché. Mon propos ce matin n'est pas de commenter la dernière ligne droite mais de revenir sur l'instant ultime de toute compétition : le passage en vainqueur de la ligne d'arrivée pour l'athlète d'une finale des Jeux Olympiques ou des Championnats du Monde, le coup dernier coup de sifflet de l'arbitre mettant un terme au match d'une finale de la Coupe du Monde de Football, consacrant ainsi le vainqueur. Qu'il était beau le sourire de Laure Manaudou ! Mais s'il y a un vainqueur, il y a aussi un ou des vaincus. Qu'elle était lourde notre déception lors du France-Italie perdu ! En quelques secondes tout bascule. En dépit des efforts, des espoirs, de la volonté de vaincre, d'un côté l'ombre, de l'autre la lumière. Les clameurs, la joie, les embrassades sans souci de la tristesse, de la désillusion de ceux de l'autre camp. Dans la compétition sportive - pas toujours - c'est le cas du rugby, les vaincus font une haie d'honneur aux vainqueurs ou l'inverse, je ne sais plus, mais qu'importe. Des accolades, des poignées de mains, après une bataille loyale, dans les règles, le fair-play estompe le côté guerrier de la compétition. On se respecte. C'est la grandeur de la compétition sportive face à trop souvent la bêtise brutale des supporters

 

 

 

 

 

 

Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un adepte du concensus mou car trop souvent il masque l'immobilisme et le non-dit. En revanche, à chaque fois que j'ai été en position de pouvoir, et je l'ai été, j'ai toujours été soucieux d'ouvrir des espaces où la pluralité s'exprime dans le respect des responsabilités de chacun. La décision revient toujours à celui qui est en charge du pouvoir. Mais pour autant, couper des têtes, pratiquer l'ostracisme partisan, faire de la politique avec ses pieds, ne fait pas parti de ma culture de gouvernement. Alors, en ce beau samedi, je forme le voeu ardent que ceux qui gagneront, les vainqueurs, auront la victoire magnanime. Qu'ils sauront, que celui ou celle, dont ils sont les partisans, les électeurs, les futurs représentants par l'onction du suffrage universel ne sera pas leur Président ou Présidente mais le garant ou la garante d'un Etat qui se doit de respecter ses lois fondamentales. Si nos élites politiques veulent durablement retrouver le respect du peuple elles se doivent d'être citoyennes. A l'heure où j'écris ces lignes mon petit doigt me dit plein de choses mais je dis à mon petit doigt que ces choses ne peuvent être dites mais que pour lui faire plaisir ces choses je vais les coucher sur un papier, les cacheter et lundi je vous confierai ce que mon petit doigt me disait samedi. Bon dimanche de votation...

  

Partager cet article
Repost0
4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 00:02

Quand j'ai déballé mon acquisition de Lavinia : le Bourgogne Pinot Noir 2005 Le Bedeau du domaine de Chassorney j'ai découvert au fond du sac un prospectus de la maison sur lequel figurait le dit domaine. Vous pouvez le visualiser ci-dessous et lire le texte. De cette magnifique photo j'ai bien sûr tiré le titre de cette chronique.

Mon choix, purement instinctif, m'avait donc porté vers un vin mis en avant par les spécialistes de Lavinia. Qui plus est, j'avais choisi Bedeau 2005 dont le prospectus disait " marqué par un fruit mûr et sain, bien typé pinot noir, l'exemple même d'un "simple" bourgogne travaillé sans sophistication, sincère et naturel : un vin de pur plaisir." A partir de là je pouvais me considérer comme un génie des Carpathes, le mec qui au pif met la main sur le produit top. Toutefois, afin de modérer mon échauffement de chevilles, je vais me permettre de verser un peu de froid sur l'euphorie ambiante. Tout d'abord, l'essentiel du prospectus laviniesque est consacré à chanter les louanges des vins issus de la culture "bio". Je cite " en posant le terroir comme valeur essentielle dans la production des vins de qualité, la viticulture bio place le respect de la terre et de la plante au premier plan : pas d'engrais ni traitements chimiques, recherche de la santé de la plante par son équilibre et ses autodéfenses. Ce qui se traduit par le travail mécanique du sol, le recours aux apports organiques et aux composts et, pour la culture en biodynamie, par l'apport de préparations diverses d'origine végétale, animale et minérale, selon le cycle des saisons et des planètes. Logiquement, les rendements sont modérés, et les vinifications peu "interventionnistes", voire "nature" (peu ou pas de soufre). Différents labels garantissent la production bio (AB ou Nature et Progrès pour la culture biologique, Demeter pour la biodynamie, sous le contrôle d'organismes officiels (Ecocert, Qualité France, etc.) "

Je m'abstiendrai de commentaire sur ce texte confus qui enrobe le consommateur d'un discours élastique marketo-naturello-boboïste. Moi je ne suis pas client de Lavinia donc ce n'est pas mon problème. Ceci étant écrit, je souhaiterais que tous ceux qui se réclament d'une éthique du vin respectent l'éthique tout court. Je m'explique : notre Bedeau du domaine de Chassorney est frappé sur le prospectus du macaron vert Vin Bio qui identifie les vins bio chez Lavinia. Fort bien, mais pourquoi diable sur les deux étiquettes de ce brave Bedeau n'en trouve-t-on aucune trace ? Lavinia s'est-il autoproclamé organisme certificateur ? Désolé tout ça n'est pas sérieux et nuit à la crédibilité d'une démarche dont je suis, sous certaines conditions, un partisan de longue date. Moi les petits clubs où on refait le monde, on bave sur les autres, mais où on est infoutu de respecter ses propres principes, ne sont pas ma tasse de thé. Ceci étant écrit, le brave Frédéric Cossard n'est pas en cause dans cette affaire.

 

Nous avons dégusté son vin samedi à déjeuner. Ce nous assemble, un jeune consommateur Bac+10, une femme qui ne boit que ce qu'elle aime et moi cien bur (à noter que la copine du djeun ne boit que du blanc). Notre Bedeau tient ses promesses. Nous avons descendu le flacon avec délice. C'est un vrai vin plaisir sur le fruit. Un régal simple et nous aurions facilement exécuté une seconde boutanche, ce qui vaut avouons-le toutes les notes de dégustation (j'ai été prof et la notation est un exercice que je n'apprécie guère) Le seul mais c'est que ce "simple" Bourgogne affiche 20,90 euros le flacon de 75 cl, ce qui, vous en conviendrez ne le met pas à la portée du consommateur ordinaire. Comme le dirait, avec une certaine pertinence, l'ami Hervé Bizeul, c'est le prix de la liberté de Frédéric Cossard. Je respecte ce choix. Je suis de ceux qui peuvent s'offrir ce plaisir simple à 20 euros la bouteille mais permettez-moi aussi de revendiquer le droit de défendre l'accès au plaisir du vin pour ceux qui ont des moyens plus limités. C'est ce que j'essaie de faire et c'est ce qui me vaut l'ire des soi-disants défenseurs des vins purs indemnes de tout esprit de lucre. Ce bloc contre bloc est inepte, nous ne sommes pas en guerre - la civilité et la paix sont les fondements d'une démocratie moderne - les anamathèmes ne servent à renforcer que ceux qui ne vivent que de leurs postures. Moi je ne suis pas sectaire. J'aime le vin de cheval de Frédéric Cossard - quel charmant patronyme - mais j'aime aussi des jajas plus démocratiques et personne ne pourra m'empêcher de me tenir sur cette ligne de crête inconfortable.

La seconde étiquette, la commerciale est en photo sur ma chronique Dix Vins Dit DiVins d'hier...

Partager cet article
Repost0
3 mai 2007 4 03 /05 /mai /2007 00:01

Etait-ce l'ardeur du soleil ? Vendredi dernier, à l'heure du déjeuner, je plongeais dans les caves, pas celles du Vatican chère à André Gide, mais celles des grands nectars - ceux qui voisinent le Divin - chez Lavinia près de la Madeleine. C'est tout près de mon bureau. Allais-je me faire du mal en contemplant ces flacons inaccessibles ? Bien sûr que non, avec mon esprit mal tourné je me précipitais tout au fond de la cave réfrigérée, là où étaient couchés des nectars dits fragiles. Que vis-je alors devant mes yeux stupéfiés : rien que - ou presque - des wine table, oui mais, mes très chers lecteurs, rien que des très chers. Pas de la gognote de supermarket pour français moyen poussant l'kadi en piochant dans l'paquet d'chips et en enguirlandant les moutards et la rombière, ça volait très haut dans les euros très chers amis. Ni une, ni deux, j'me dis mon Berthomo foke tu sortes ton kalepin et ton stylo. Allez, de gauche à droite, comme d'hab, j'en prends dix because le titre et tel une machine à vendanger en bout de rang j'engrangeai les fragiles...

N°1 : Folie pure de Causses Marines Patrice Lescaret Tarn moût de raisin partiellement fermenté  6°5 en 37,5 cl = 50 euros soit 131,75 euros le litre.

N°2 : Le défi de Fontenil Rouge de M&D Rolland Bordeaux 13° 5 en 75 cl = 67,70 euros soit  90,27 euros le litre.

N°3 : Terre Inconnue Sylvie rouge de S.Creus St Séries 33400 15°, 75 cl = 42 euros soit 56 euros le litre.

N°4 : Le Villard 1996 moût de raisin partiellement fermenté de Alain Chabanon Montpeyroux 14150 75 cl = 53,60 euros soit 107,20 euros le litre.

N°5 : Vitriol blanc 2004 d'Olivier Pithon 13°, 0,50 cl = 21,50 euros soit 43 euros le litre.

N°6 : Château le Cèdre blanc Verhaege&fils Lot 13° 5, 75 cl = 24,60 euros soit 32,80 euros le litre.

N°7 : Le Bedeau Bourgogne 2005 Pinot Noir Domaine de Chassorney St Romain Côte d'Or 12°5, 75 cl = 20,90 euros soit 27,87 euros le litre.

N°8 : Les Bigottes Bourgogne 2005 Chardonnay même propriétaire 12°5, 75 cl = 22,45 euros soit 29,93 euros le litre.

N°9 : St Aubin 1er cru en Reuilly 2005 blanc de Philippe Pascalet 13°, 75 cl = 37,95 euros soit 47,13 euros le litre.

N°10 : Préambule demi-doux rouge méthode ancestrale Causses Marines Patrice Lescaret fait par la coopérative de l'abbaye St Michel 75 cl = 14,30 euros soit 19,07 euros le litre *

* les prix au litre sont indiqués sur les étiquettes des présentoirs

Après cette vendange j'étais moulu, cassé, car cépa simple de trouver les renseignements vuke cé vins fragiles font de la fantaisie sur leurs étiquettes (y'en a même qui anticipent sur la réforme de l'OCM de Marianne - ô les vilains - en millésimant leur wine table de France). Bref, pour résumer les 6 premiers sont des vins de table, les 3 qui suivent des AOC et le dernier qui mousse est un sparkling rural surgi d'une autre planète. En fait, mon inconscient a travaillé pour moi. Je m'explique, pour ma pomme, exafreuzambouteilleur de vin de table in the Gennevilliers-Port - le roi du rouge dans la banlieue rouge - jchui marqué par le litre syndical, l'étoilé kon livrait en casier rouge de 6 bouteilles. Donc, je m'voyais déjà commandant ces nectars fragiles à mon grossiste : " Marcel tu m'en mets un casier complet "
- d'accord mon poteau, jle poserai devant chez toi et j'glisserai la note sous le rideau de fer.
- Kom té bon en calcul mental ça ira chercher dans les combien Marcel ?
- 361 euros et deux centimes mais kom té un bon client j'arrondi à 360.
- T'es un frère Marcel mais tum'ettras aussi les 3 boutanches de vin bouché et la roteuse.
- C'est comme si c'était fait et comme j'aime les chiffres ronds ça te fra 450 petizeuros.
- Une broutille mon Marcel mais kanton aime on nekomtepa...

J'plainsante bien sûr ! Je suis sorti de chez Lavinia avec une bouteille de Bedeau* sous le bras. L'étiquette me plaisait et c'était l'un des nectars le plus abordable. Un caviste-conseil qui d'vait s'étonner de me voir rouziner * depuis kèke temps devant ses belles boutanches fragiles me dit k'c tètun bon choix. On verra les gars - les filles aussi - quant on l'aura descendu. Jfré un blog pour me consoler de ne pouvoir accéder à un La Tâche 71 mon pti François...

* bedeau : employé laïque préposé au service dans une église.
* rouziner : en patois vendéen tourner autour.

 

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents