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1 octobre 2006 7 01 /10 /octobre /2006 00:03

Et si maintenant je vous annonçais, avec un sourire goguenard, que j'ai convié Périco, dit le Tonnant, à nous rejoindre ? Vous ne me croiriez pas et, bien sûr, vous auriez raison car ce type remue tellement d'air qu'il arriverait à faire tourner le lait cru de vache Jerseyaise de l'ami Gaborit rien qu'en passant en coup de vent entre deux ménages à la radio. Un cigare maintenant, et puis non, je vous gâte trop. Revenons aux faits : et si le jeune Pochon jouait la comédie ? Bé oui, ça vous en boucherait un gros coin si ce retour abracadabrantesque n'était qu'un rebondissement d'un scénar tordu à la JP Mocky ? Que tous ces petits tableaux, ces scènettes, fabriquées à la va que jme pousse au fil des semaines, n'étaient que des rushes, des bouts de pellicules ? Et si soudain le tournage partait en eau de boudin ! Ya plus de blé pour payer l'équipe et les acteurs : Laurent Deutsch est le petit Pochon, Carla Bruni est Carlotta, et pour charger la barque financière : John Goodman(the big lebowski) est le gros Pochon et Michel Galabru le Bourdalou. Clap de fin ! On remballe, on se sépare sans regret, le pire a été évité.

Quel choc ! Même la dernière scène, lorsque Léon intimait au poulet mal chaussé de se barrer, juste avant de la tourner ça chauffait dur. D'abord, deux huissiers pointaient leur tarin enfariné pour tout rafler. S'étaient fait jeter manu militari par les potes de Mocky qui, si vous ne le saviez pas, est allé au lycée avec Pasqua. Sur le plateau tout le monde gueulait. Le frichti de midi était ragnagna. Ca sentait déjà la bérézina. Faut que vous sachiez que, bien sûr, tout ça, ça ne se passait pas au George V, mais dans une usine désaffectée du 9, 3. Qu'on était en hiver. Que ça pelait dur. Que la Carla demi nue frôlait la fluxion de poitrine. Que le jeune con engagé pour jouer le poulet aux arpions faisandés ne faisait que de se la péter, l'avait même voulu garder ses Ray Ban. Galabru était en pétard contre ce ramenar pas capable d'aligner deux mots de son texte sans caler. Le seul à rester impavide c'était John Goodman. La veille, dans une interview au NY Times, il avait tenu à dire en français " ça cé la Fraaanceee..."

Donc, me direz-vous, tout depuis le début c'était rien que du cinoche ? A ce stade de mon récit, j'avoue que vous m'en demandez beaucoup mais, pour préserver l'avenir de cette fiction, je vous réponds : presque. Une seule certitude, le jeune Pochon existe et je n'ai l'ai pas inventé, sauf que, comme il se doit dans une oeuvre de fiction, je l'ai affublé d'un prénom et d'un nom à la con. Rassurez-vous, si tant est que ceux qui ont le courage ou la patience ou la déraison de me suivre encore dans ce binz aient besoin d'être rassurés, je ne vais pas foutre ce scénar pourri à la poubelle. Vous le savez, je suis un conservateur, alors comme j'ai une semaine devant moi, je vais prendre le temps de la réflexion pour donner un avenir au petit Pochon. Je me tâte. J'hésite entre le best seller marketé pour tête de gondole ou le roman preneur de tête pour abonné à Télérama ? Priez pour moi !

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30 septembre 2006 6 30 /09 /septembre /2006 00:05

Pause, comme sur votre lecteur de DVD ou le disque dur de votre décodeur TV, arrêtons l'action, plan fixe, arrêt sur image. Asseyons-nous. Qui ouvre une bonne bouteille ? Fort bien, un Cos d'Estournel 1985. Désolé, Patrick, c'est un vin de château. Qui se lance ? Allez ne soyez pas timides, aucun de vos propos ne sera retenu contre vous chers lecteurs. Ici, c'est un espace de liberté, sans interdit. Lâchez vous, ne craignez pas de me faire de la peine. Osez l'avouer, pour beaucoup d'entre vous les aventures du jeune Pochon n'ont ni queue, ni tête, elles sont limite n'importe quoi. Même chez les plus bienveillants je sens poindre de l'agacement teinté d'incompréhension. Vous balancez de me dire que ce jeune Pochon acoquiné à un ex top model, reclus au George V, forniquant, tançant son père vertement, ironisant sur l'important Bourdalou, tout cela n'est guère crédible. Je vous le concède et je m'explique.

Les propos à l'emporte-pièces de Léon aux deux has been sont vérité. Je le sais, c'est mon privilège de narrateur. Dans la vraie vie le jeune Pochon prendrait des gants mais, au fond, il dirait la même chose. En le plaçant dans une situation guignolesque je lui confère la liberté de parole. En position de tout dire sans fard, il le dit. Le huis clos permet la catharsie. Tout est possible mais il faut avoir gardé un coeur d'enfant pour entrer dans le jeu. Car ce n'est qu'un jeu. Un jeu cruel certes, mais pourquoi diable faire croire que la cruauté, la férocité, seraient l'apanage des animaux, ces grands prédateurs qui, eux, ne luttent que pour leur survie.

Laissons un instant Léon de côté pour jeter un oeil qui ne soit pas concupiscent sur Carlotta. Elle incarne l'autre face du pouvoir qui, selon le mot d'Henry Kissinger, est un "aphrodisiaque absolu". L'associé-gérant, lui, est une caricature. Une caricature que l'on croise dans les couloirs feutrés et déshumanisés des adeptes du langage formaté. Des moutons bien sapés. Pour le poulet trahi par ses pieds, c'est la tradition française barbouzesque entre Dupont et Dupond et l'espion aux gros godillots. Reste, et je l'ai gardé pour la bonne bouche, le comportement de carpette des deux vieux qui s'accrochent à leur glorieux passé. Comment peuvent-ils subir une telle humiliation sans ruer dans les brancards ? Aussi étonnant que cela puisse vous paraître, ces messieurs adoptent le comportement normal des obligés. J'ai à peine forcé le trait. C'est la règle, au sens monastique du terme. Tout entendre, tout avaler, courber l'échine, faire le dos rond, pour obtenir la prébende, la médaille...

à demain où tout se joue pour l'avenir du petit Pochon...

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29 septembre 2006 5 29 /09 /septembre /2006 00:05

J'ai l'esprit d'escalier. Ce vendredi j'embarque à la gare de l'Est pour Saint-Dié-des-Vosges : la ligne bleue des Vosges... Mercredi, en passant devant l'Ecole Alsacienne, dans ma tête je fais le lien entre cette institution, une lecture récente "Freakonomics", le débat actuel très hot sur la carte scolaire, ça turbule et ça donne cette chronique un peu étrange.

L'Ecole Alsacienne, fondée au lendemain de la débâcle de 1870, par un groupe de français d'origine alsacienne, est un école libre et laïque. On dit que Jules Ferry y puisa l'essentiel de ses réformes. Au travers de son directeur Théodore Beck, au temps de l'affaire Dreyfus, de la politique du petit père Combes, de la saignée de 14-18, elle entre dans la légende. Elle est mixte avant les autres. Elle est à la pointe des avancées pédagogiques. On s'y presse, les enfants de l'élite s'y bousculent. Ya du beau monde à la sortie des classes.

Steven D.Levitt est un économiste iconoclaste qui, au lieu de s'interroger sur les conséquences de la croissance de la masse monétaire, nous invite à nous intéresser à des sujets moins conventionnels : comparaison entre le coût, jugé par certains indécent, des campagnes électorales : 1 milliard de dollars par an et le budget consacré par les américains à l'achat de chewing-gums, soit 1 milliard de dollars par an. Cette nouvelle approche, la "Freakonomics" ou économie saugrenue, fait l'objet d'un livre - en tête des ventes depuis près d'un an aux USA - publié en France chez Denoël.

Le lien je l'ai trouvé dans l'épilogue du livre où les auteurs posent la question : quelle est l'influence réelle des parents sur le développement de leur enfant ? Pour eux, quels que soient les efforts des parents, le hasard tient un rôle de tout premier plan. Je les cite :

" Rappelez-vous les deux garçons, l'un blanc l'autre noir, évoqués au chapitre 5. Le premier avait grandi dans les banlieues aisées de Chicago, auprès de parents intelligents, stables, encourageants et affectueux qui avaient mis l'accent sur l'instruction et la famille. L'autre, de Daytona Beach, abandonné par sa mère et battu par son père, était dès l'adolescence un authentique gangster. Que sont-ils devenus ?

Le second, âgé aujourd'hui de vingt-sept ans, est Roland G.FryerJr., un économiste de Harvard spécialisé dans les handicaps dont souffre la communauté noire.

Le blanc lui aussi est parvenu jusqu'à Harvard. Mais les choses n'ont pas tardé à mal tourner pour lui. Il s'agit de Ted Kaczinski, plus connu sous le nom d'Unabomber."

Où est-ce que je en venir ? Nulle part, chers lecteurs, simplement moi qui ai suivi un cursus scolaire peu orthodoxe : trois petites années de réelles études secondaires (seconde, première, terminale), avant les frères me faisaient panser les vaches ou biner les betteraves, lire les classiques et visionner des films cinéma et culture. Bachelier à 16 ans. Le parcours - en paraphrasant l'acteur Bill Murray - " d'un paresseux qui, lorsqu'il travaille, travaille dur, pour en finir le plus vite possible" et vivre, je suis fasciné par la frénésie parentale, le stakhanovisme scolaire, le formatage et l'oubli de l'essentiel : l'école de la vie, l'éveil de l'esprit critique... Je radote, et comme je suis un baby-boomer en voie de seniorisation, et que cette génération a eu dit-on toutes les chances de son côté, je fais dans l'esprit d'escalier et l'économie incongrue.

C'était la minute du docteur Cyclopède...

Pour ceux qui en ont le courage ce week-end les aventures du petit Pochon prennent un virage à 180°. Bonne lecture...

  

  
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28 septembre 2006 4 28 /09 /septembre /2006 00:13

Comme tout gugusse qui a chaluté dans le marigot politique il m'arrive de céder à l'emphase. Ainsi, après avoir été, suite à mes écrits, tricard une petite année à Bordeaux - le directeur du CIVB m'ayant rangé, sans recours possible, dans la case fonctionnaire parisien (même pas haut, c'est dire) qui ne sait pas de koikikoz - lorsque les turbulences agitèrent le sérail, je fus soudain de tous les débats, invité, interviewé, portraitisé et, bien sûr, comme je suis un homme facile, je me suis laissé aller à lancer des slogans, du genre " Bordeaux est le navire amiral de la viticulture française...". Pas très heureux, les autres régions viticoles françaises, longtemps snobées par Bordeaux, n'avaient que faire d'un leadership bordelais.

Dans ma petite tête de parigot je voulais dire que Bordeaux se devait, du fait de sa notoriété et de son importance volumique, d'être exemplaire. Que voulez-vous, c'est mon côté éduqué par les frères de la Congrégation du Bienheureux Louis Grignon de Montfort, ma touche moine civil comme disait Bob Skalli, je crois aux vertus de l'exemplarité. Les dix-huit derniers mois bordelais m'ont édifié. Alors, touché par la grâce, j'ai fait voeu de silence : plus un mot sur Bordeaux. J'enfile mes charentaises et, très pépère tranquille, j'observe,j'écoute, je lis, je déguste et je me tais. Une seule exception à cette règle quasi-monacale : ma chronique sur le sirop Typhon du 11 septembre qui, par bonheur, n'a provoqué nulle ridule dans le bassin de production.

Alors, aujourd'hui je suis fort aise face à l'annonce d'une nouvelle campagne de promo du CIVB. Mon seul regret c'est que je ne croiserai plus jamais, en sortant de chez moi, le sourire enjôleur de Catherine viticultrice à Sauternes. Et pourtant, je venais à peine d'enfiler mes birkenstock-les rolls teutones des panards boboïstes www.birkenstock.com - que débarquait dans ma messagerie un titre provocateur : "CIVB : caramba, encore raté!" émanant de http://consultingforever.typepad.fr . Allez lire la chronique d'Alain Laufenburger, c'est un homme du cru, donc kia droide kozé. De plus, c'est un tintinophile - comme le directeur de la CCI de Bordeaux, mon ancien acolyte au Ministère Dominique Babin (j'en profite pour lancer un appel pour qu'on lui communique l'adresse de ce blog) - donc par construction un bel esprit.

Bonne lecture, bons commentaires, moi pendant ce temps là je vais d'un bon pas préparer mon petit bagage car, demain matin, je prends le train pour St Dié-des-Vosges, où se tient le 17ième Festival International de Géographie, dont le thème est "les géographes redécouvrent les Amériques". Le soir j'animerai, à 20h30, au Bar 1507, avec Raphaël Schirmer maître de conférences à la Sorbonne, un café géo (à propos Bernard venez-vous ?) sur le thème "les vins américains : modèles ou contre modèles pour la viticulture ? " Comme vous le constatez on me sort. Bien sûr, les Vosges c'est moins chic que Bordeaux, mais là-bas je mettrai mon costar Kennedy, ma chemise blanche et mes Richelieu gold et, bien sûr, je retrouverai ma langue...     

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27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 00:05
Mon costar Kennedy

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, je suis un type futile. Comme les filles, j'aime les chiffons. Faute avouée est à demi pardonnée aurait dit la tante Valentine comptable des indulgences chez les Berthomeau du Bourg Pailler. Déjà, dans une chronique du 28 septembre 2005 : le beau linge (vous pouvez vous y reporter ) j'avais craché le morceau à l'attention des qui m'habillaient pour l'hiver en confection industrielle.

 

La semaine passée, j'ai de nouveau succombé à la tentation. Je me suis offert, à la manufacture des beaux vêtements, qui fabrique une mode masculine inspirée de la tradition des stars hollywoodiennes, , un costar bleu encre, petit revers, pantalon tube; pour moi un costar culte. Pour ceux d'entre vous, amateurs de la mode 40ties 60ties, vous pouvez choisir entre les costumes Cary Grant, Sean Connery dans Bond, Steve Mac Queen dans l'affaire Thomas Crown ou l'imperméable d'Humphrey Bogart. C'est de la qualité fabriquée en France et, du côté prix, c'est dans la bonne moyenne, entre 400 à 500 euros.

 

Tom-3296.JPG

 

Pour autant je ne suis pas fétichiste. Non, tout bêtement j'ai un compte à régler avec John Kennedy. Il était mon idole de jeunesse. J'avais 15 ans. Je lui trouvais un look d'enfer,jeune, beau, riche, intelligent et son costume bleu encre, waouh ! Le vendredi 22 novembre en fin de journée, nous étions entassés dans la DS 19 de René Denis, le pharmacien de la Mothe-Achard, qui nous conduisait à Martinet pour jouer un match de basket. Les gars de Martinet - un bled à 12 km de chez nous - étaient nos ennemis héréditaires et ils avaient le mauvais goût de nous battre souvent. Soudain la radio annonce l'assassinat de Kennedy. Je suis stupéfait. Si, ce soir-là, les bouseux de Martinet ont pris 12 points dans la vue, c'est que j'avais la rage au coeur, n'offrant que des caviars au pointeur de la Vaillante Mothaise Jacques Bernard, le seul agriculteur de l'équipe.

 

Mes lectures : de James Ellroy : Undeworld USA à Marc Dugain : la malédiction d'Edgar (roman ayant pour toile de fond la vie d'Edgar Hoover l'indéboulonnable patron du FBI publié chez Gallimard, on le trouve en Pocket) ont un peu écorné la belle image du beau John Fitzgerald et du clan Kennedy. Reste donc, pour me consoler, le costar bleu encre (l'encre bleue en bouteille) qui lui est resté tel quel, n'a pris aucune ride, nickel chrome. Fort bien me direz-vous, intéressant, mais pourquoi diable nous bassiner avec vos histoires de jeunesse ? Trois raisons, une bonne et deux autres, comme ça, rien que pour vous embêter :

- parce que ça me fait plaisir, et en soit c'est suffisant;

 

- parce qu'ainsi, du moins je l'espère, vous porterez sur ma pochade pochonnesque un tout autre regard;

 

- parce que derrière les images fabriquées que les médias nous vendent il y a des êtres de chair et de sang.

 

Et le vin dans tout ça ? Pas pour grand-chose dans l'affaire si ce n'est que Marilyn Monroe carburait au champagne, du Mumm cordon rouge je crois (Marilyn, la dernière séance, Bert Stern au musée Maillol).

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26 septembre 2006 2 26 /09 /septembre /2006 00:05

Après vous avoir saoulé avec mes problèmes de robinets et excité avec mes histoires d'eaux, ce matin je termine la séquence édification des masses par une question éminemment politique : de la plomberie et, pour faire l'important, par une dose de science dure : de la mécanique des fluides.

Du côté des tuyaux, comme le notait perfidement Peter Mayle à propos des plombiers provençaux, nous sommes friants des montages type usines à gaz, dans le genre Beaubourg chic et pétant. Notre ami Olivier Nasles, provençal, membre de "Sans Interdit", s'y est collé avec un petit groupe de réfléchissants. Cité par Jacques Dupont dans le spécial vins du Point Olivier recense 11 étages à notre usine chic et choc, il parle de dédale, bref si vous souhaitez en savoir plus je peux vous communiquer l'intégralité de la copie (c'est comme si c'était fait...)

Face à un tel enchevêtrement, plein de coudes, de dérivations et autres siphons, notre bel esprit cartésien est pris de démangeaisons. Des audacieux clament simplifions ! Facile à dire, difficile à faire murmurent les ki sont revenus de tout. Du côtés des fabricants de tuyaus de la Cnaoc les plus intrépides noient le poisson, alors que les convervateurs sont tout près d'accepter une commission. Bref, tout ça n'est plus à l'ordre du jour puisque, sous la houlette de René Renou, le Comité National Vins et Eaux de Vie de l'INAO, en une quasi-unanimité, a voté sa nuit du 4 août.

N'étant ni polonais, ni plombier, et comme personne ne m'a rien demandé sur ce délicat sujet, déjà traité en 2002 par les malandrins de Cap 2010, je m'abstiendrai. En revanche, permettez-moi de m'intéresser au liquide appelé vin qui est censé s'épandre harmonieusement dans cette géniale tuyauterie. J'entends de ci de la, je lis aussi que, si nous avons des difficultés d'écoulement, si ça bouchonne à certains endroits, si on se trouve dans l'obligation de vidanger ou de poser des bretelles de délestage, c'est que dans le désordre : certains de ces vins sont de faux AOC, pire que certains sont de mauvaise qualité, pire encore que certains sont dopés... Pour ces derniers, comme dans la compétition sportive : une seule solution, l'exclusion. En ce qui concerne les deux premiers griefs, par contre, je me pose une question : en quoi la réforme des tuyaux (séparation des vraies AOC d'avec les autres vins à IG) va régler cette question si on ne se donne pas la peine d'aller jusqu'à la racine du mal : le cep, la vigne, l'adaptation de la conduite du vignoble au produit recherché ?

En effet, le risque est grand d'avoir d'un côté : la crème, avec un pourcentage, certes plus faible, mais incompressible, de produits qui feraient mieux d'aller voir ailleurs ou qui seront obligés de se déverser dans le bac d'au-dessous pour plein de bonnes raisons. Sur l'autre versant, le fourre-tout, le bal des recalés, on risque de voir cohabiter des produits toujours aussi inadaptés au marché, des produits qui devraient être à l'étage au-dessus mais qui en sont empêchés par leur position géographique, des produits bien adaptés à la demande du marché qui vont être "concurrencés" par les inadaptés etc...

Bref si on souhaite vraiment repositionner nos vins, le préalable à toute réforme de papier, l'urgence est de réduire les flux, de les réorienter, de les piloter par l'aval. Je cite des plumitifs sans intérêt : " Avant d'en venir au fond de cette note stratégique, en prélable, nous tenons à souligner que, pour une partie de nos vignobles et des vins qu'ils produisent, pour certains de nos vignerons, toute politique à moyen terme ne sera crédible que si, dans les mois qui viennent, une politique énergique et massive de restriction de l'offre est engagée. Une telle politique momentanée, ciblée sur les cépages et les terroirs inadaptés, appuyée par un accompagnement social crédible et respectueux des hommes, n'est pas antinomique avec la continuation d'une politique de restructuration du vignoble. Il ne s'agit ni de sacrifier notre potentiel, ni d'obérer notre développement futur, mais de retrouver l'équilibre pour mieux maîtriser la conversion de notre vignoble. Nous ne voulons pas accréditer l'idée que le seul ré-encépagement constitue la clé du futur pour nos vignobles en difficultés mais affirmer que seul un pilotage fin de celui-ci, en fonction de l'évolution des parts de marché de nos entreprises, permettra de sortir de la crise..."

Comme chantait Dalida " Paroles, paroles..." la suite avec de la musique, si possible pas du Gabriel Fauré...

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25 septembre 2006 1 25 /09 /septembre /2006 00:05

Non, il ne s'agit pas d'un scoop chers lecteurs ! Notre infatigable faucheur à baccantes n'est pas en train de noyer dans le jaja son agacement face aux atermoiements de la "gôche de la gôche" à le hisser sur le pavois de candidat présidentiel. D'ailleurs, si tel eut été le cas, en dépit de ma tendance à massacrer l'orthographe, j'eus écrit , José Bové boit : bé minuscule, o, i, té et non Bois : Bé majuscule, o, i, ès...

En fait, notre José ké toujours par monts et par vaux, construit. Lui qui a fait une irruption tonitruante sur la scène médiatique en "déconstruisant" un Mac Do à Millau, bâtit de ses mains sa maison californienne écologique, à Montredon sur le Causse du Larzac. Une bien belle maison, toute en bois, un étage, en photo dans le Nouvel Obs de cette semaine avec JB (nous avons les mêmes initiales) au premier plan assis sur la rocaille et, debout sur la terrasse posée sur pilotis, en short, sa compagne. Même que José a dit que l'a pas pu zaler à la fête de l'Huma trop occupé qu'il était à raboter, cheviller et assembler les tenons de sa nouvelle maison.

Alors moi je me suis dit : " les technos, comme dab, n'ont rien compris, plutôt que d'accoler à ce nouveau type d'habitat une norme aux initiales barbares H.Q.E : haute qualité environnementale, je propose de le labelliser : J.B.B. : José Bové Bois, avec la notoriété du sus-dit ça ferait un tabac jusqu'aux Etats-Unis..." De plus, ça ferait plus bucolique, avec un je ne sais quoi de solide, de manuel, d'artisanal. En écrivant ces lignes je ne suis pas en train de chambrer notre chantre de l'agriculture paysanne. Bien au contraire, je trouve que de se reconnaître artisan, et même artisan-commerçant dans le cas de nos vignerons, c'est plus valorisant, moins passéiste, que de se raccrocher à un métier de paysan ripoliné de nostalgie. Se raccrocher à mon pépé Louis avec ses grands boeufs blancs tachés de roux, à la Terre qui meurt de René Bazin (les maraîchins et les bocains des maîtres de ma Vendée natale), à la grande saignée de l'exode rural : tous ces bras paysans privés de leur terre, arrachés à leur pays. Est-ce bien la réalité historique ?

Dans un texte " Gens de l'Agriculture" l'historien Jean-Luc Mayaud le conteste. Il nous demande de dépasser nos vagues certitudes. Cette " révolution silencieuse " chère à Michel Debatisse - l'inventeur du CNJA et inspirateur des lois d'orientation 60 et 62 d'Edgar Pisani qui finira Secrétaire d'Etat- qui a vu fondre le nombre d'agriculteurs, aurait laissé derrière elle beaucoup de " cadavres ", ceux des perdants du processus de sélection. " Cadavres imaginaires, puisque les individus de "chair et d'os" qui ont été amené à descendre de leur tracteur ont connu des destins divers et pourquoi pas plus heureux que ceux des  "vainqueurs" de la compétition pour l'agrandissement et la mécanisation de l'agriculture ".

Pour autant, même si on peut être fort critique face aux dégâts de cette agriculture hyper productive, ce constat ne permet nullement d'exalter le bon vieux temps des paysans. Ce temps était dur. A ceux qui écrivaient qu'il fallait maintenir des paysans au pays je répondais qu'il faudrait sans doute les y attacher et que je contestais à quiconque ne s'était pas lavé les fesses dans une bassine d'eau froide jusqu'à l'âge de 20 ans le droit de soutenir une telle ineptie. Attention à l'idéalisation, cette agriculture paysanne rêvée n'existe plus, même sur le Causse du Larzac : sans la Société des Caves le lait de brebis qui fait le Roquefort serait-il valorisé à ce prix ? " Le paysan retrouvé, proche de chez soi ", celui de la fête des terroirs, celui du marché bio ou pas, ce paysan incarné comme un lieu de mémoire a lui aussi changé, il est de son temps, il construit sa maison en bois, porte des Veja et, d'ailleurs, lorsque des vignerons de cette mouvance m'invitent à une dégustation chez Lavinia Bd des Capucines, ce sont des gars comme moi, des petits entrepreneurs... 

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24 septembre 2006 7 24 /09 /septembre /2006 00:05

Bourdalou redescendu sur terre sentait passer au-dessus de sa toison grise ébourrifée le vent du boulet. Il s'empressait de se désolidariser de l'encombrant Pochon père ; en quelques boutades assassines, avec son phrasé de rocailles, le papet l'emballait dans la naphtaline, concluant, toute brosse à reluire dehors " assurément, vous comprenez bien jeune homme que nous, nous ne pouvions dire, ce que vous venez de lui dire, avec un talent que nous n'avons pas... " A son côté l'associé-gérant muet, tout en affichant son sourire n°3 : CAC 40 en hausse, opinait du chef. Le vieux Pochon, loin de désarmer face à l'adversité, se tournait vers le second des longs, le jeune supposé volatile, qui, lui, semblait aux abonnés absents. " Léon, je ne t'ai pas encore présenté notre jeune associé et pourtant, c'est lui l'apporteur d'affaire, un astucieux ce garçon, vous êtes fait pour vous entendre mon fils, même génération. C'est Kevin Roux, le dernier des fils d'un bon ami, tu sais Léon, Ambroise..."

Léon les ignorait. Joignant les mains il s'adressait au Papet revigoré, sur le mode pince sans rire " vous, Bourdalou, vous êtes ce qui se fait de mieux dans le genre je pars de rien et, sans être Bill Gates, je me tape l'ISF. Avec talent vous nous servez du gars d'en bas, du rond dans une bogue rugueuse, pas de chichi, araigne et fourmi, mais tout de même le cul posé sur le cuir d'une Mercedes 600. Chef de clan vous êtes. Disons que vous l'étiez. Comme vous les tenez encore, ils sont vos obligés. Ils vous tolèrent encore pour, dès qu'ils auront l'ouverture, vous expédiez sans ménagement au cimetière des éléphants. Mon vieux vous dorlote. Comme il coule, vous êtes sa bouée. Les copains et les coquins, âpres au gain, solidaires, rien que des petits vieux requins édentés. A jeter ! Pourtant , Bourdalou, j'ai un faible pour vous... "

Le jeune con mal chaussé émergeait soudain. Il éructait " ça rime à quoi ce déballage de linge sale ? Hein ! Moi je ne suis pas venu ici pour entendre des conneries... perdre mon temps..." Léon, sans sourciller, pointait un index impérieux vers lui " je ne vous retiens pas. Carlotta, je te prie, raccompagne ce monsieur. J'ai horreur des interruptions..." La belle assemblait sous son bras droit la traîne du drap, ce qui avait pour effet de faire affleurer la face sud de ses cuisses. Les deux vieux bavaient. L'associé-gérant blême se colorisait. Ses longues mains trahissaient un trouble naissant. Sans élever la voix, Léon, montait de trois degrés dans la menace " J'ai dit dehors ducon ! Compris. T'as pas le choix. T'es viré ! Tu pues. Vas changer de chaussettes et d'identité vite fait. Ensuite j'aviserai car moi j'adore le poulet au vinaigre..."

Note de bas de page du narrateur : la semaine prochaine tout change pour que rien ne change... Bonne semaine et un petit abonné de derrière les fagots pour me faire plaisir...

 

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23 septembre 2006 6 23 /09 /septembre /2006 00:06

Le détail qui tue ! L'oeil de Léon, aussi acéré que celui de Christine Clerc, la reine du potin vachard sur le microcosme politique parisien, l'avait repéré dès l'entrée du plus jeune des longs qui, en dépit d'un costar correct, se payait des écrase-merdes plus André que chez André, bien plates, bien avachies, avec chaussettes négligées incorporées. Sans contestation, les pieds trahissent les poulets. Donc, l'ignorer ! Tout en repliant ses jambes pour reprendre une position plus conforme aux conventions en usage dans le monde, Léon, d'un geste ne souffrant pas la contestation, intimait à Carlotta de bouger ses sublimes fesses afin de porter à ces messieurs de quoi déposer leur postérieur. Elle s'exécutait avec grâce et suggestivité, le drapé, outre ses épaules dénudées, laissait voir sur le flanc gauche son compas immense jusqu'à l'attache de la cuisse. Du haut et du beau, un développé enchanteur, Bourdalou flirtait avec l'implosion, entre pivoine et incarnat, en état d'apnée il ruisselait. Le petit Pochon embrayait.


" Messieurs, comme vous le constatez, je fais retraite, dans toutes les acceptions du terme. En effet, face à l'évolution d'une situation trop rapide à mon goût, j'ai décidé de me replier sur des positions préparées à l'avance. L'effet de surprise a joué plein pot. En ce lieu, même s'il n'a rien de monacal, je vis en reclus, de peu ; je suis un Charles de Foulcauld contemporain en quelque sorte, l'amour en plus. Carlotta me ressource. C'est ma muse et mon mécène, l'alliance du corps et de l'esprit, la soie et l'éthéré, mon chemin de Damas semé de roses. Bref, puisque vous fites irruption - ne protestez pas - dans mon ermitage sous la conduite de mon lamentable géniteur, je vais être avec vous d'une redoutable franchise. Ne sachant pas ce que me vaut, l'honneur ou le désavantage, de votre visite, avant que vous m'éclairiez, je vais vous balancer le fond de ma pensée. D'accord, je vous le concède ce n'est pas du Bossuet (incise du narrateur).


" Tout d'abord, permettez-moi de solder la partie familiale de cette rencontre inopinée. Mon Pochon de père, en dehors de son patronyme, m'a donné le goût du pouvoir. Lui, c'est dans sa nature, il a vécu en concubinage notoire avec nos gouvernants, quels qu'ils soient. C'est un chancre. Il vit sur la bête, grassement. Ne jamais déplaire, dire non, se contenter d'être au bon endroit au bon moment pour faire semblant d'être important et ramasser la mise. Le pouvoir pour luin n'est qu'une vache à lait qu'il trait avec habileté et constance. Mon propos à son endroit est, comme vous le constatez, très désagréable, et pourtant, il ne bronche pas : c'est un édredon. Il est ma croix mais, comme je n'ai aucun goût pour le Golgotha, j'ai depuis toujours largué les amarres. Monsieur Pochon, ici présent, est un has been et pour la suite de la conversation nous l'ignorerons.

à demain... 

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22 septembre 2006 5 22 /09 /septembre /2006 07:11


La vie sociale est un segment de droite avec N pour origine et M pour fin. L'avant et l'après ne la concernent pas. A notre naissance nous entrons dans un univers inconnu sans l'avoir ni voulu, ni souhaité et, sans en maîtriser les conditions spatiales et sociales : " on ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas les trottoirs de Manille pour apprendre à marcher..." chante M. Leforestier. Au début de notre vie sociale, nous sommes dépendants, ensuite nous sommes à la barre : vie professionnelle et personnelle, puis... Parcours-type qui peut-être interrompu, brisé à tout moment par un évènement sur lequel nous n'avons pas de prise : la mort. Certes on peut s'assurer sur la vie mais ce n'est pas un passeport pour l'immortalité.


Bien sûr il y a des variantes à ce schéma-type mais ce qui me préoccupe ce matin c'est de constater que de nos jours on ne meurt pas que de sa propre mort, on peut être jugé responsable de sa mort parce qu'on  a commis des abus, parce qu'on ne s'est pas conformé aux règles du Code de la Santé Publique. En mourant on est jeté en pâture et on entre dans l'univers impitoyable des statistiques.


Alors ce matin j'innove en proposant pour améliorer la sécurité de notre vie sociale d'instaurer un PERMIS A POINTS de SECURITE SANITAIRE. Ainsi, toute personne qui serait surprise à fumer dans ses propres toilettes se verrait retirer 1 point, une femme enceinte prise en flagrant délit de consommation d'un verre d'une boisson prohibée : 2 points, les fumeurs de cigares type Charasse et Santini qui enfument le Parlement : 3 points, pour les fumeurs de pipe type Bové et DSK : 2,5 points, les pilotes de Formule 1 : 4 points pour ceux qui agitent des magnums de Champagne et 6 pour ceux qui font de la pub pour les clopes sur leur bagnoles, pour les élus locaux qui font des vins d'honneur : 7 points, pour ceux qui font des pots de départ à la retraite au bureau : 7,5 points et ainsi de suite...


Lorsque notre capital sera épuisé nous serons placés dans des enceintes de rééducation sanitaire en vertu de la constatation faite récemment par le directeur de la Santé qu'entre 1940 et 45 les cirrhoses avaient chuté fortement. Pour réprimer les contrevenants, un corps de police sanitaire pour les urbains et de gendarmerie sanitaire pour les ruraux sera mis en place. Vêtus de noir, ses agents porteront sur leur casquette et leur uniforme un K comme Kafka. Ils pourront intervenir nuit et jour en tout lieu, public ou privé. Les contrevenants n'auront aucun recours, la vie étant un bien trop précieux pour qu'on discute sa protection. Les amendes afférentes seront déversées dans le trou de la sécurité Sociale.


Bref nous vieillirons tous dans le sanitairement correct, les moins vieux pousseront les fauteuils des plus vieux, nous regarderons ensemble dans nos centres médicalisés des séries américaines pleines de gens bourrés, dopés, en sirotant notre  orangeade, tous vêtus du même peignoir floqué d'un grand carré blanc cerné de noir avec, écrit en noir : VIVRE TUE ou VIVRE NUIT GRAVEMENT A NOTRE ENTOURAGE...

La santé publique est une chose trop sérieuse pour qu'elle soit confiée aux seuls médecins...

A l'attention de ceux qui m'écrivent qu'il serait souhaitable de diffuser ce texte : la diffusion de cette chronique est libre de droits. Sa publication doit faire référence à : Vin&Cie l'espace de liberté www.berthomeau.com  A vous de voir auprès des médias de votre région. Merci

 

  

 

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