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30 octobre 2006 1 30 /10 /octobre /2006 00:13

Ce matin je suis un peu vénère, une colère froide face à l'hypocrisie de certains défenseurs de la pureté de notre cher vin. Pour faire bref, qui a tué le vin populaire ? Ce vin de table objet du mépris hautain des chroniqueurs, experts et même de certains vignerons. Que le coupage économique, le fameux VDPCE, les prix de bataille, ce toujours moins cher de la GD, aient largement participé à son déclin, j'en conviens et je l'ai écrit dans mon rapport de 2001. Que la sociologie, le déclin des ruraux et des travailleurs manuels, soit aussi responsable de ce reflux, c'est inscrit dans les chiffres. Fort bien, qu'il y ai eu sur le marché des vins de table et de pays indignes, c'est incontestable. Certains vins d'AOC les y ont rejoint aussi, mais là n'est pas mon propos. Mais il faut aussi reconnaître, qu'au court de cette période, des opérateurs ou des vignerons ont proposé de bons et d'honnêtes vins de table et de pays. Des vins abordables, sans prétention, des vins populaires.

Et pourtant, jamais au grand jamais les signataires de luxe de la pétition de la Confédération Paysanne n'ont daigné s'intéresser à ce vil produit, sauf monsieur Bardet, mais passons. Et pourtant c'était du vin non chaptalisé, produit à la française, à base de raisins cueillis par des petits viticulteurs coopérateurs ou non, tout ce petit peuple de nos villages du grand sud, modeleurs de nos paysages, terreau de notre ruralité. L'Organisation Commune de Marché du vin, que défend la CP, était faite pour les vins de table, ces vins ignorés, vilipendés, méprisés par toutes ces fines gueules, par les adeptes des notes de frais dans les cantines étoilées. Alors moi je respecte toutes les opinions, et je suis prêt à comprendre les craintes de beaucoup de vignerons face à une libéralisation forcenée de l'utilisation des moûts par exemple, mais de grâce que ceux qui ont regardé de haut le petit peuple vigneron ne s'érigent pas en dernier rempart de la viticulture française, ils n'en connaissent qu'une seule.

Les naufragés du vin, et à mon grand regret il va en y avoir dans les mois et les années qui viennent, seront sans doute les victimes de la grande mutation du marché mondial du vin, de l'irruption de ces nouveaux consommateurs qui aiment d'autres vins, de la puissance des grands groupes internationaux, mais nous exonérer de toute responsablité dans cette saignée, faire comme si tout était de la faute des autres, des rapaces, des prédateurs, c'est oublier que la vision exclusivement élitiste de nos défenseurs auto-proclamés de la pureté du vin à la française, ont à leur manière, en frappant d'ostracisme le vin populaire, ce que n'ont pas fait nos voisins italiens avec leur vino de la casa, sont aussi responsables de ce qui arrive sur le marché français. En le privant de tout attribut valorisant ils en ont fait un vin anonyme, sans attrait. Alors les larmes de crodiles de certains me laissent sec.

Aux assises de la convivialité nous fêterons le vin populaire, celui que les hygiénistes veulent tuer, et messieurs les signataires vous êtes les alliés objectifs de ces gens là, qui se disent sans le dire, qu'un vin cher n'est pas à la portée de la première bourse venue, donc ça fabrique des abstinents. La vision à la Zola de l'ivrognerie et de l'alcoolisme des jeunes est obsolète. Ce n'est pas moi qui le dit mais le patron de la MILDT. Bon je pars en voyage. Mes chroniques sont écrites pour les trois prochains jours... A bientôt...

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commentaires

M
J'abonde dans votre sens dans la déviation vers l'elitisme. J'ai mon exemple A.O.C. En allant découvrir le site grand public du CIVB je trouve la rubrique des "Bordeaux à prix abordables". C'est un axe de communication voulu par cet organisme pour reconquèrir certainement des consommateurs qui se sont échappés vers d'autres AOC ou des VDP ou des VDT. Je recherche dans mon appellation : PREMIERES COTES DE BLAYE ROUGE. Je consulte la liste des Châteaux citès et je suis abasourdi par la fourchette des prix annoncés aux consommateurs. Entre 9 et 14 euros la bouteille. Quand on connait les prix de vente dans les GMS des vins de mon appellation (et cela représente plus de 70% des ventes) j'essaie de me mettre à la place des acheteurs qui ont fait provision lors des dernières Foires aux Vins. Ce site interprofessionnel affiche pour moi des prix qui sont disuasifs. Mais peut être que je n'ai pas la même lecture du terme "abordable" que le responsable du CIVB qui a choisi les vins. La seule chose positive, c'est qu'après consultation du site et de la liste, l'acheteur en GMS est persuadè qu'il a fait une bonne affaire lors de ses achats en rayon.
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L
Huillet, élu roi de la prospection commerciale française.<br />  <br /> <br /> Qu'est ce qu'on se marre avec Chirac !<br />  <br /> <br /> (Source : Vitisphère)<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> Jean Huillet, le turbulent vigneron du Languedoc, invité par Jacques Chirac en Chine.<br />  <br /> <br /> Le Président de la Confédération française des vins de pays fait partie de la délégation de chefs d’entreprise accompagnant le président Jacques Chirac lors de son voyage en Chine.<br />  <br /> <br />  
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