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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 00:08

Table ronde BIVB.Image fixe002Maître taulier, qui comme vous le savez adore mettre son nez là où on ne lui demande pas, a de suite perçu que, sous un titre bateau : « Le goût du vin, hier, aujourd’hui, demain » les organisateurs du colloque de Beaune, le pôle Technique et Qualité du BIVB en l’occurrence, cachaient un sujet : « les vins à forte personnalité » qui fâche beaucoup  les tenants du « circulez, y’a rien à voir » et par ailleurs grands défenseurs de la typicité, d’un soi-disant air de famille qui voudrait que les vins d’une même appellation aient tous une certaine ressemblance. Je caricature à peine.

 

Bien avant que les petits loups et louves de la capitale et de l’autre partie de la France s’agitassent pour la défense de vins baptisés, un peu rapidement et commodément, nature le débat était vif entre les tenants de la doctrine officielle et un certains nombres de vignerons qui estimaient que la dérive de nos appellations d’origine condamnaient celles-ci, à court terme, à n’être, dans leur majorité, que  de pâles copies ce qu’elles furent. Je ne vais pas revenir pour la nième fois sur ce sujet qui a été mis sur la table par René Renou et ma pomme au début de ce siècle, débattu, relayé par les fondateurs de « vignerons en nos appellations » devenu Sève et quelques autres, et enterré, sans fleurs ni couronnes, sous ce que l’on a désigné bien rapidement  la réforme de l’INAO qui s’est adjoint pour l’occasion du Q de la qualité. L’heure est à la norme et à la normalisation : sous les cahiers des charges et les organismes de contrôles se profilent une mise au pas du secteur du vin qui n’est, pour certains, qu’un produit agro-alimentaire comme les autres qui doit passer sous le croskill d'une qualité purement alimentaire.

 

Au risque de vous surprendre je dis : chiche ! Pourquoi pas pour les vins qui, d’une manière déclarée ou non, ont choisi ce parcours. Je suis de ceux qui ont toujours affirmé que les deux systèmes étaient compatibles, qu’ils pouvaient vivre leur vie chacun de leur côté. Le problème ne se situe pas à ce niveau mais dans la confusion savamment entretenue pour des vins qui, si vous me permettez l’expression, veulent le beurre et l’argent du beurre (je laisse la crémière de côté). Oui, encore aujourd’hui, sous les grandes ombrelles des Appellations d’Origine maintenant Protégée se prélassent des vins qui n’ont rien à y faire. Pour faire plaisir à Patrick Baudouin et à Jean-Michel Deiss  je le dirais d’une autre façon, avec des pleins et des déliés, « des vins dont le lien avec leur terroir n’est vraiment pas prouvé…». La grosse cavalerie des chevaux lourds continue de vouloir se parer des attributs des pur-sang. Pour quel bénéfice : celui de plomber une partie des vins de haute expression, ceux que le diplomate Jean-Yves Bizot, vigneron à Vosne-Romanée link , a baptisé : à forte personnalité.

Table ronde BIVB.Image fixe018Alors vous allez me faire remarquer que tout cela est bel et beau mais pourquoi en faire tout un fromage : ces vins à forte personnalité ont trouvé leur clientèle et ils n’ont aucun souci à se faire. Sauf que, tout d’abord les gardiens du temple ont mené la vie dure à certains des vignerons élaborant ces vins en leur faisant subir des rebuffades, de véritables parcours du combattant, sous le prétexte qu’ils n’entraient pas dans les clous. Dans mon petit coin, sans faire des moulinets, j’ai accompagné et défendu bec et ongle leur droit à produire des vins qui empruntaient des parcours différents. La situation reste toujours dans certaines appellations très conflictuelle. J'ai toujours trouvé ces batailles d'arrière-garde stpides et surtout contreproductives car la mise à l’index de ces vins est préjudiciable pour l'appellation, en effet même si ça déplaît aux maîtres du troupeau, ils leur apportent un surcroît de notoriété. Le choix d’abandonner son appellation pour produire en vin de France ne doit pas se faire par défaut parce qu’on ne peut pas faire autrement pour échapper aux oukases.

Table ronde BIVB.Image fixe003La table ronde animée par Antoine Gerbelle a eu un très grand mérite : celui d’exister, d’être organisée dans le cadre d’une Interprofession, ce qui d’une certaine manière vaut reconnaissance. Moi ça me va lorsqu’on quitte le terrain des invectives, des batailles larvées, des procès d’intention (et cela vaut pour chacun des camps) pour occuper celui du débat constructif et intelligent entre personnes qui argument et respectent le point de vue d’en face. Je forme le vœu qu’il y ait contagion et que d’autres interprofessions abordent ce sujet des vins à forte personnalité pour qu’une réelle dynamique secoue le train-train bureaucratique de l’INAO dont je ne résoudrai jamais à inclure le Q. Ce devrait être le grand chantier que la CNAOC qui, rappelons-le, a été fondée non pas pour être un syndicat des droits acquis mais une sorte de vigie de l'AOC des origines.  Table ronde BIVB.Image fixe005En tout cas ce fut pour moi une belle matinée même si la SNCF, jamais en reste de se moquer de ses clients, nous a privé de café dans le TGV sous le prétexte qu’il n’allait qu’à Châlons-sur-Saône. J’espère que le BIVB nous fournira les minutes du colloque car les intervenants furent tous de grande qualité. Ça me permettrait de pondre une nouvelle chronique. Une mention particulière à l’historien C.Lucand qui en respectant son temps de parole, en une langue accessible, un sens aigu de la formule, nous a donné tous les repères de l’évolution du goût du vin du XVe à nos jours. Autre orateur brillant, l’anti-Power Point type, Frédéric Brochet, a lui, dans un exposé ludique et plein d’humour, démontré que le goût de demain serait : le prix !

Table ronde BIVB.Image fixe007-copie-1Il me reste, en une conclusion toute provisoire, à rendre justice à Yves Le Fur (mon voisin sur la photo), chercheur, que j’avais un peu taillé en pièces il y a quelques années à propos d’un exposé commun avec Christelle Mercier de l'INAO sur la définition de la typicité. C’était à l’AG du BIVB. J’écrivais alors que cet exposé «  venait de me plonger dans un état d’attrition profond. Ébranlé donc, partagé entre l’effroi et la colère face à ce gloubiboulga de pseudoscience – j’ai subi lorsque j’étais président du Calvados le dénommé  Jean Salette, père de la typicité  directeur de recherches émérite de l’INRA et membre de l’Académie d’Agriculture de France qui se targue d’être le spécialiste des relations entre les terroirs et les produits et qui joue les consultants dans le domaine des produits de terroirs et des appellations d’origine. Dieu nous garde des consultants de cet acabit – je regrettais le temps où mes fonctions me permettaient de donner le signal de la fin de la récréation. »

 

L’exposé d’Yves Le Fur lors du colloque  « Le jugement de typicité est une affaire de subjectivité » ne m’a pas bien sûr réconcilié avec la notion de typicité mais m’a permis de constater que les travaux qu'il conduisait débouchaient sur un questionnement sur lesquels les hautes instances de l’INAO devraient réfléchir. Pour le connaître je ne vois qu’une solution c’est qu’Yves Le Fur viennent les exposer sur mon espace de liberté. L’invitation est lancée !

 

Enfin ce qu’il y a de mieux dans les colloques c’est l’heure du déjeuner, même si je n’aime pas beaucoup manger debout, car on peut papoter avec plein de gens intéressants. Ce fut le cas à Beaune. Merci de m’avoir invité. J’étais le seul blogueur mais sous l’œil de la caméra de l’ami François et de son acolyte de Bourgogne Live (toutes les photos sont d'eux, merci comme ça le taulier peut s'exhiber). Une mention aussi pour Antoine Gerbelle qui fut un animateur précis, discret et efficace.

Table ronde BIVB.Image fixe009 Table ronde BIVB.Image fixe016

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 17:00

« Il y en avait, il n’y en a plus – ou si peu que pas. On peine à imaginer désormais, le silence ailleurs que chez les Trappistes. Et encore : ne pas parler ne signifie pas ne faire aucun bruit (par exemple, en fabriquant de la bière). Et il n’est même pas évident que les monastères les plus stricts soient épargnés par le flux de musique, de paroles, d’ondes sonores en tous genres qui caractérise la modernité contemporaine, ou simplement par le jingle de l’ordinateur que l’on démarre (la Trappe tolère Internet) : rien ou presque rien, ne se fait sans signal sonore. Pendant des siècles, le progrès technique, du tour du potier à la bombe atomique, a impliqué la fabrication de bruits nouveaux ; désormais, toute une industrie s’occupe de fabriquer du silence à prix d’or – ou plutôt de réserver nos espaces domestiques, si nous avons des moyens financiers suffisants, à des bruits choisis par nous… jadis compagnon oppressant du labeur, de l’usine et des chantiers, le bruit a envahi nos maisons et nos loisirs, et tel le diable selon Baudelaire, sa plus grande ruse est de faire comme s’il n’existait pas : il est dans nos vies comme la vie même. On ne peut plus imaginer une sociabilité sans vacarme, ni une société sans un air de musique en fond sonore. Tout ethnologue consciencieux, avant d’aller visiter une des ultimes tribus sauvages de la planète, emplit son sac, à tout hasard, de piles neuves, pour les transistors et les baladeurs des aborigènes (…)

 

De nos jours, le silence est, de fait, un truc de vieux, de lecteurs ou de sourds, ce qui souvent revient au même dans l’idéologie des gens « branchés » Curieux spectacle, dans le métro, dans la rue ou même dans les bibliothèques, tous ces fils qui sortent de toutes ces oreilles, comme si,  sans s’amarrer à une machine à faire du bruit, l’esprit risquait de sombrer dans le vide Amateurs de silence, fates comme tout le monde : bouchez-vous les oreilles, mais sans brancher vos écouteurs. Le monde n’y verra que du feu. »

 

Extrait de « Qu’il était beau mon Meccano ! » de Jacques Gaillard chroniques Mille et Une nuits

 

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 00:09

Comme en ce moment mes vaches me font descendre dans la France des prés du Sud-Ouest dans les avions d’Air France je lis les Echos, journal sérieux où écrit Jean-François Pécresse, propriétaire en famille du château Canon-Pécresse link, et qui chronique aussi sur le vin dans ce quotidien économique.

 

Après avoir lu plein d’articles sérieux comme savent en écrire les journalistes économiques voilà t’y pas qu’en bas d’une page je tombe sur un titre racoleur « Soirée arrosée pour Corinne Touzet » avec photo à l’appui. Ha les yeux bleus de Corinne Touzet au temps où j’étais dans les cabinets de la République, ministériels s'entend, et que son oncle Georges Touzet dirigeait l’Office National des Forêts ! Par la suite ils disparurent dans le béton de l’ex Une en endossant l’uniforme « Une femme d’honneur » (1996-2007)

 

Corinne Touzet lisais-je montait sur les planches du théâtre du Petit Saint martin pour jouer avec Fred Nony « Soif » la pièce dont il est l’auteur. « à l’heure de l’apéro on y parle bon vin, bonne chère, de chair aussi, et on s’amuse avec les personnages à définir l’échelle de Richter de l’ivresse : de « pompette » à « complètement bourré » écrit le critique des Echos TD.

photo-Touzet.jpg

Vous me connaissez je prenais note et je me disais vais-je y aller ? Comme ça se joue jusqu’au 25 novembre du mardi au samedi à 19 heures je pouvais prendre le temps de la réflexion . En attendant sur le Net je cherchais s’il y avait des critiques et je tombais sur deux papiers dans des publications aux antipodes : un blog sur Médiapart et un article dans Gala (à lire en fin de chronique).

 

Moi comme je les ai lu bien sûr et comme dans le premier la nana concluait à la suite d’une réflexion stupide de son mec  à propos de la pièce :

— Ça risque de me donner soif...

— Ils l’ont prévu : après le spectacle, les spectateurs sont invités à boire un verre de bordeaux au café d’en face…

 

ça m'a mis la puce à l'oreille

Soif.jpg

Anguille sous roche, en bon reporter d’investigation je cherche et je trouve que les deux compères dégustent une bouteille de Côtes de Bordeaux. « Véritable complicité avec les Côtes de Bordeaux qui sont citées dans la pièce, pour la première fois sur les planches, le vin est  partenaire  et non un simple figurant! » dit une madame qui fait la promo du sponsoring. Pour faire bon poids « Chaque billet d’entrée offre au spectateur la dégustation d’un verre de vin des Côtes de Bordeaux avant ou après la pièce dans le bar-restaurant Houblon et Sarrazin, derrière le théâtre dans la même rue 92 rue René Boulanger, Paris 10. Chaque soir, un château différent  est présenté en dégustation, la plupart du temps par son propriétaire lui-même, des vignobles choisis parmi les 4 terroirs des Côtes de Bordeaux : Blaye, Cadillac, Castillon et Francs. Au total, 60 vins pour 60 représentations. »

 

Voilà j’ai fait le boulot me reste plus, si j’ai le courage d’y aller, qu'à vérifier si le nectar d’après spectacle est à la hauteur.  

 

1- blog Les petits chemins qui sentent la noisette par Lou Landberg link

 

« J’ai voulu emmener mon homme au théâtre. D’accord c’était pourri d'emblée, il n’aime pas le théâtre. Et quand je lui ai annoncé CE QUE je voulais aller revoir avec lui :

— Ça va pas la tête ? J’ai autre chose à foutre que de me farcir une pièce de boulevard avec une vedette de la télé ! De TF1, en plus ! D’accord on ne sait pas ce qu’elle vaut, on a jeté la télé le 8 mai 2007 au matin. Mais tu prétends me faire croire qu’une gonzesse qui joue pendant plus de dix ans un adjudant-chef dans une série de merde de la chaîne de Bouygues est capable d’être une vraie comédienne sur les planches ?

— Eh oui ! Corinne Touzet est excellente. Son comparse Fred Nony est excellent. C’est bête, hein, quand les idées toutes faites capotent.

— Je ne supporte pas le boulevard !

 

— Ça se joue sur le boulevard, au Petit Saint-Martin, mais c’est une pièce intimiste, très juste, tonique, drôle, émouvante. Il n’y a pas d’amant dans le placard, pas de cocu ridicule. C’est juste la vie comme elle va, entre deux vieux amis, un homme et une femme de la quarantaine, qui se retrouvent après des années et qui se demandent d’abord pourquoi ils ont cessé de se voir, puis, après quelques verres pourquoi ils n’ont jamais couché ensemble... Questions troublantes, qui attisent leur soif... « Soif », c’est le titre de la pièce. Les bouteilles de bon vin défilent...

— Ça risque de me donner soif...

— Ils l’ont prévu : après le spectacle, les spectateurs sont invités à boire un verre de bordeaux au café d’en face.

L’idée de se taper en sus un bon bordeaux offert par un vigneron mécène a fini de convaincre mon homme. Je l’ai assis au petit Saint-Martin, il n’a même pas ronchonné. Il a applaudi. C’est plus qu’un argument pour y aller. »

 

Gala

 

« La Femme d’honneur préférée des Français a voulu se mettre un peu en danger en acceptant cette pièce. «Le théâtre, c’est un moyen de me remettre en question. Je sens l’adrénaline monter en moi. Cela faisait quelque temps que je n’avais pas ressenti ce genre d’émotion à la télévision» explique-t-elle au quotidien. Un choix artistique qui coïncide avec une «nouvelle vie» sur le plan personnel puisque Corinne Touzet raconte qu’elle a quitté la région du sud de la France dans laquelle elle vivait depuis plus de vingt ans pour revenir vivre à Paris.

 

On sent chez cette magnifique femme aujourd’hui âgée de 52 ans un besoin de renouveau: «J’ai envie que l’on pense à moi pour des rôles aux antipodes de ceux que j’ai pu interpréter jusqu’à maintenant». Et pour cela, elle n’hésite pas à prendre des risques avec une pièce modeste jouée dans une petite salle. Mais comme elle l’avouait à TV Mag, en juin dernier: «je suis sereine. J’ose mes choix». Ce qui ne l’empêchera pas de revenir sur la chaîne TF1 avec laquelle elle souhaite «développer une comédie».

 

Jean-Christian Hay

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 00:09

J’adore ce dialogue entre amoureux

-         Quoi me faire avaler ça ? Des couilles d’agneau ? Tu rigoles ? Jamais de la vie !

-         Allez, juste une bouchée. Tu vas voir, c’est délicieux…

-         Non ! Beurk ça me dégoûte ! Comment tu peux aimer ça ?

-         J’aime ça parce que c’est bon…

 

Dialogue où, à priori, c’est la madame qui fait beurk mais qui est totalement réversible avec Isa qui a «  une faim de louve » qui «  croque à pleines dents les restaurants. » dont l’estomac crie et dont le bout de la langue frémit. Allez donc voir sur son blog link En effet, les oreilles de cochon, les rognons, les ris de veau et sans nul doute les couilles d’agneau elle est capable d’en proposer au petit déjeuner à son chéri.

 

Ce dialogue est extrait du livre culte « Beurk ! c’est bon » de Julien Fouin et Blandine Boyer aux éditions Rouergue sur lequel j’avais commis une chronique d’anthologie link


Livre-Beurk.jpg 

 

Avec tout ce qui précède je prends un shaker, j’agite : le bout de ma langue, les couilles d’agneau et je vous coltine une chronique sur les langues d’agneau tièdes, à la sauce ravigote en ce mois de novembre au cours duquel nos tripiers nationaux tentent de redorer le blason de leur profession www.lesproduitstripiers  auprès d’une population qui ne bouffe qu’avec les yeux ce qui n’est pas, affirmons-le, le meilleur moyen de manger bon.

langues-dagneau-tiedes-sau.jpg

Cuire à petits bouillons  pendant une bonne heure les languettes d’agneau dans l’eau froide salée avec gros oignon puis égoutter et retirer la peau.

La ravigote c’est un piquant mélange d’œufs durs hachés, d’échalotes hachées, d’herbes hachées (persil, ciboulette…), de petits cornichons croquants non pasteurisés hachés, des câpres que l’on mélange avec le vinaigre de vin blanc et l’huile…

Fastoche ! Servir tiède. C’est beau et c’est bon.

 

Pour les accompagner je vous recommande Le Clou 34 2009 de… j’ai le nom sur le bout de la langue mais je vous le donnerai dans une autre chronique, sauf que l’un d’entre vous dévoile le pot aux roses…

Zangs 009

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 02:00

« Tout ce que je ne supporte pas à un nom.

 

Je ne supporte pas les vieux. Leur bave. Leurs lamentations. Leur inutilité.

 

Pire ceux qui essaient de se rendre utiles. Leur dépendance.

 

Les bruits qu’ils font. Nombreux, répétitifs. Leur besoin compulsif de raconter des anecdotes.

Leurs histoires autocentrées. Leur mépris pour les générations suivantes.

 

Je ne supporte pas les générations suivantes non plus.

 

Je ne supporte pas les vieux qui gueulent pour qu’on leur laisse la place dans le bus ;

 

Je ne supporte pas les jeunes. Cette arrogance. Cet étalage de force et de santé.

 

La prétention à l’invincibilité et à l’héroïsme des jeunes c’est pathétique.

 

Je ne supporte pas les jeunes impertinents qui ne laissent pas leur place aux vieux dans le bus.

 

Je ne supporte pas les racailles. Leurs éclats de rire soudains, débraillés, inutiles. Leur mépris pour leur prochain dès qu’il est différent.

 

Encore moins les jeunes raisonnables, responsables et généreux. Bénévolat et prières. Tout à fait polis, tout à fait morts. Dans leurs cœurs et dans leurs têtes.

 

Je ne supporte pas les enfants capricieux centrés sur eux-mêmes ni leurs parents obsessionnels centrés sur leurs enfants. Ni les enfants qui hurlent et qui pleurent. Et les enfants silencieux m’inquiètent, je ne les supporte pas non plus. Je ne supporte pas les travailleurs, ni les chômeurs qui étalent avec complaisance et sans scrupules leur malédiction divine.

 

Qui n’est en rien divine. Juste un manque de constance. Pourtant, comment supporter ceux qui se dévouent pour les luttes, les revendications, qui ont le meeting facile et la sueur aux aisselles ? Impossible.

 

Je ne supporte pas les patrons. Inutile de préciser pourquoi. Je ne supporte pas les petits-bourgeois, enfermés dans la coquille de leur monde à la con. La trouille qui commande leur existence. La trouille de tout ce qui n’entre pas dans cette coquille. Snobs, et ignorant ce que ça veut dire.

 

Je ne supporte pas les amoureux, parce qu’ils encombrent. Je ne supporte pas les amoureuses, parce qu’elles interviennent. Je ne supporte pas ceux qui ont l’esprit large, tolérant et sans préjugés. Toujours corrects. Parfaits. Irréprochables. Acceptant tout, sauf le meurtre. Tu les critiques et ils te disent merci, aimablement. Bref, ils te posent un problème.

 

En fait, ils boycottent la méchanceté. Insupportable. Ils disent : « Comment çava ? » et veulent une vraie réponse. Au secours. Mais quelque part, sous cet intérêt désintéressé, ils couvent des couteaux.

 

Ceci dit, ceux qui ne posent jamais de problème, Je ne les supporte pas non plus. Toujours obéissants et rassurants. Fidèles et flagorneurs. »

 

Suivent trois pages serrées de « Je ne supporte pas non plus… »

 

La chute est superbe

 

Je ne supporte rien ni personne.

Ni moi. Surtout pas moi.

Je ne supporte qu’une chose.

La nuance. »

 

Tout ceci est la fausse préface du livre culte  « Hanno Tutti Ragione » de Paolo Sorrentino, publié par Feltrinelli en 2010 et par Albin Michel en 2011 sous le titre « Ils ont tous raison ». Sorrentino est  un quadragénaire né à Naples, déjà réalisateur de films à succès dont Il Divo prix de la critique à Cannes.

paolo-sorrentino2.jpg

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 00:14

Je sais ça fait VC qui radote mais je m’en tamponne totalement le coquillard. J’ai retrouvé une vidéo très rare de Dick Rivers et Eddy Mitchell chantant en duo le célèbre morceau  de Bill Halley : rock around the clock. Les deux rivaux du rock français qui s’étaient débarrassés de leurs petits copains les Chats sauvages et les Chaussettes Noires commençaient une carrière solo. Pour l’anecdote c’est Eddie Barclay, patron de la première maison de disques du groupe d’Eddy Mitchell, qui les baptisa Les Chaussettes Noires car il avait conclu un accord promotionnel avec la Lainière de Roubaix.

 

D’un côté Claude Moine, dit Eddy Mitchell « Schmoll »  né le 3 juillet 1942 à Paris dans le quartier de Belleville ; de l’autre Hervé Forneri, dit Dick Rivers né à Nice  le 24 avril 1945. Deux destins, une forme de fidélité à leurs origines, pas tout à fait la même notoriété, presque 70 ballets, mais peu m’importe pour moi ce sont les années 60, le premier électrophone, les 45 tours, le podium d’Europe N°1 aux Sables d’Olonne, une éternité quoi... Allez va pour Dick Rivers... sa banane, son blouson de cuir, j'ai toujours eu de l'affection pour lui  

 

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 18:21

Comme l’aurait dit madame Claude à propos de monsieur K : il besogne dur le Juan Antonio de l’ASEVIN car dans son nouveau courrier le programme de l’événement s'est considérablement étoffé en quelques jours. Vous jugerez par vous-même mais tout de même sous le plomb de ses mots il me semble facile de soupeser la légèreté du travail. Mais bon, si ses mandants gobent ses justifications besogneuses, libre à eux, c’est leur argent, pas le mien. Pour ma part je trouve que de le voir patauger ainsi dans la semoule à un côté pitoyable et j’ai pour tradition de ne pas tirer sur les ambulances. Quant au dénommé Jay Miller je ne l’embaucherais même pas pour laver les verres...

 

De toute façon vive le furtif !

 

Dear Sirs,

 

The Association ASEVIN, in name of the totality of the 21 wineries it represents, issues the following statement to confirm and reiterate the following points in relation to the case of the visit of Jay Miller to Jumilla (Murcia), published in the blog http://jimsloire.blogspot.com/ and others :

 

1.      On the 2nd of November 2011, ASEVIN sent a communication to web-blogs, which published (in JPG format) an email containing confidential information from ASEVIN directed to its recipients, in which the web-blogs were informed that the maintenance of this JPG image on their sites could result in legal action being undertaken.

 

-The blog http://www.berthomeau.com/ proceeded to remove said image from their site.

- The blog http://jimsloire.blogspot.com/ continued to publish entries on the 2nd and 4th of November.

 

ASEVIN STATES AND CONFIRMES THE FOLLOWING POINTS:

 

The seminar/conference and the visit by Jay Miller was never confirmed by us and the corresponding contract was to be signed after the 10th of November, since the entire The Wine Academy team was not in Spain at the time.

   

 The Wine Academy of Spain has temporarily cancelled the visit of Jay Miller to the region of Murcia.

   

Neither ASEVIN nor The Wine Academy nor The Wine Advocate will be able to charge any economic quantity to the wineries for the visit of Jay Miller to wineries in the region of Murcia nor for the tasting of their wines.

   

ASEVIN assumes full responsibility for the charge which was to be made to the wineries – which the mail refers to – and confirms that the request for payment was made by ASEVIN, not The Wine Academy or Jay Miller. “We, ASEVIN, assume the responsibility for ‘requesting the wineries’ to pay economic quantities to cover the costs derived from the possible seminar and tasting (the visit to Jumilla was not included in the official programme of The Wine Advocate, which will take place at the end of November. Therefore, ASEVIN asked TWA to make it possible for Jay Miller to visit Jumilla (Murcia) to offer his opinion on this region’s wines). We sincerely apologise for any misunderstanding which may have ensued and for any damage which may have been caused to Jay Miller, The Wine Academy, Pancho Campo, Robert Parker and The Wine Advocate.

   

ASEVIN, in the case that Jay Miller’s visit to Jumilla actually pulls through, commits to directly paying The Wine Academy of Spain the amount agreed upon to cover all costs for the organisation of said seminar-conference, as well as the tasting of Monastrell and the fees of Jay Miller and Pancho Campo. This amount will also cover the costs of travel, fees and accommodation for three persons from The Wine Academy who will assist ASEVIN in setting up, providing the logistics for, and promoting, the event.

   

ASEVIN’S proposal to TWA to visit Murcia arises from the interest of wineries in the area, which form part of our association, in receiving Jay Miller’s opinion about Jumilla, and in gleaning better insight into the US and Asian markets.

   

Bearing the conditions stated above, in the case that The Wine Academy and Jay Miller would reconsider their visit to Jumilla, the programme of events would be as indicated below:

 

 24th November: Arrival of Jay Miller and The Wine Academy team. Visit to a wine maker of Jay Miller’s choosing

25th November: Visit to two wine makers of Jay Miller’s choosing

 

25th November (afternoon): Visit to two wine makers of Jay Miller’s choosing

 

26th November: Visit to wine makers of Jay Miller’s choosing

 

26th November (times to be confirmed):

 

·         6pm to 7pm: Conference by Pancho Campo and Jay Miller about US and Chinese markets for the media and professionals in the wine sector from the region of Murcia

 

·         7:30pm to 9pm: Tasting and seminar about the Monastrell grape and the wines of Murcia. 12 Murcian wines will be tasted (those which have obtained the highest Parker points).

 

·         Venue: Salones Pio XII

 

Juan Antonio Ruiz Jiménez

 

      Secretario ASEVIN

 

Tlf. 968716121-667560182

 

Este documento y los documentos adjuntos, en su caso, son confidenciales y únicamente podrán ser usados exclusivamente por su destinatario; puede contener información confidencial o legalmente protegida. No hay renuncia a la confidencialidad o secreto profesional por cualquier transmisión defectuosa o errónea. La recepción del mensaje no autoriza el acceso al contenido del mismo si usted no es el destinatario, por lo que en tal circunstancia deberá destruirlo de inmediato y notificar este extremo al remitente. Le informamos que está totalmente prohibida cualquier divulgación, distribución, o reproducción de este mensaje.

 

En cumplimiento de la L.O.15/1999 de Protección de Datos de Carácter Personal, le informamos que su dirección de correo electrónico y los datos personales facilitados por usted se han incorporado al fichero del que es Responsable, Juan Antonio Ruiz Jiménez. La finalidad del fichero es poder mantener futuras comunicaciones por la relación iniciada. Podrá ejercitar sus derechos de acceso, rectificación, cancelación y oposición en la sede del Responsable del Fichero: Av. Reyes Católicos, 31-1º B 30520-Jumilla (Murcia).

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 00:09

Zangs-001.JPG

 

Pour une malheureuse petite photo prise avec mon IPhone, à la va-vite, dans la pénombre de ma cuisine un jour sombre de Toussaint, ce fut un torrent de quolibets qui se déversa sur mes pauvres épaules de travailleur fourbu par un dur labeur de jour férié, pensez-donc pétrir de la pâte brisée ! Et, pour clôturer ce déferlement, voilà t’y pas que ce mécréant de Léon vint lui aussi me les briser menues en osant assimiler mes pommes cuites à des rougets… Faire face, ne pas se laisser emporter, toujours porter haut mes hautes pensées, ignorer cette absence de solidarité, surnager et les entarter…

 

Mais ma juste colère serait bien mauvaise conseillère si j’en venais ainsi à gâcher un chef d’œuvre pétri de mes blanches mains. Non cette misérable photo d’une tarte aux pommes ne serait pas une « pomme  de discorde » entre nous (encore un coup des Grecs) et je ne me laisserais pas aller à traiter l’un ou l’autre de mes railleurs de « pauvre pomme » et moins encore de « pauvre poire »mais je ne remercierais jamais assez Eve de nous avoir délivré de l’enfer du Paradis Terrestre en tendant une pomme à ce benêt d’Adam. Quoi de plus beau que ce péché originel ! Sans lui la vie serait d’une insoutenable monotonie. J’adore pécher !

100_2248.jpegN’étant pas un pomologue assermenté, bien qu’ayant occupé le siège le plus élevé de la pomme à cidre d'AOC, je vais me contenter dans ce petit panorama de la pomme  de citer, en sus des précédentes, quelques expressions du langage courant : « haut comme trois pommes » c’est beau comme un bout de chou plus difficile à supporter pour les grands hommes ; la contine « pomme de reinette et pomme d’api… » je l’ai beaucoup chantée ; reste la « pomme d’amour » elle est belle mais le sucre m’agace et la « pomme de pin » que, dans notre Vendée arriérée, nous dénommions la pine, en référence à son fruit la pigne, sans aucune connotation sexuelle (nous étions si benêts). Il y eut aussi des « pommes, des poires et des scoubidous » de Sacha Distel. Reste la Big Apple NW City et l’appel d’Appel

000_0056.jpegPour en finir avec la pomme un hommage appuyé, aux Reine de Reinette, aux Clochard et à toutes une tripotée de variétés aux noms poétiques : la Calville des champs, la belle et bonne d’Huy link Ce sont des pommes pour le couteau, pour les pommes à cidre y'a aussi plein de variétés y'en a même une qui s'appelle : Moulin à Vent du Calvados...

 

Retour sur ma tarte aux pommes, argument ultime du sexagénaire, qui se croit encore vert, pour plaire aux filles auxquelles les mères n’ont pas inculquées les bases les plus élémentaires de la pratique ménagère. Nos mères à nous disaient à nos sœurs que c’étaient avec de bons petits plats qu’on retenait son homme… alors que de nos jours la jurisprudence est inversée : pour une de mes tartes aux pommes certaines sont prêtes à se damner. Merci Adam d’avoir ouvert la voie à leurs faiblesses…

 

Ma pâte je la fais à l’estime, nul besoin de balance, tout est dans le ressenti des proportions :

 

-         De la farine bien sûr de la T 45 ou 55

-         Faire une fontaine pour y casser l’œuf entier et commencer à lier jusqu’à obtenir un pâton puis toujours dans la fontaine : un filet d’huile, continuer de lier puis lorsque pâton est lisse couper en petits morceaux la matière grasse (celle que vous voulez : la mienne est peu commune et bien sûr secrète)

-         Et c’est là qu’intervient la main pour pétrir d’abord puis briser la pâte en la frottant entre ses mains. Lorsque le pâton devient boule une larme d’eau tiède pour l’élasticité.

-         Fariner la boule et repos.

 

La compote : utiliser des grosses pommes, évacuer le trognon et les pépins avec l’ustensile ad hoc, peler les pommes entières puis placer les dans une cocotte avec un tout petit peu d’eau au fond. Recouvrir et chauffer à feu vif : les pommes doivent imploser. Tout à la fin battre à la fourchette pour obtenir une compote mousseuse (surtout pas de mixer!)

 

Préparer ensuite les pommes qui serviront à orner la tarte puis étaler la pâte, avec un rouleau en bois, à l’épaisseur de votre choix. Enduire ensuite le moule de matière grasse, placer la pâte puis troutoutez là avec une fourchette. Tapisser le fond avec la compote puis, selon votre sens artistique, placer vos quartiers de pommes pour que votre tarte aux pommes ait une gueule de tarte aux pommes. Cuire le temps qu’il faut à four chaud puis demander aux artistes de service (Shoviniste, Léon des Flandres...) de venir photographier votre chef d’œuvre à la sortie du four.

 

Ma modestie naturelle dusse-t-elle en patir je ne puis que constater que ma tarte aux pommes est à tomber par terre. Mes groupies, dès que le bouche à oreille fonctionne, forment de longues files d’attente sous la fenêtre de ma cuisine qui, par bonheur, se situe au neuvième étage. Si vous ne me croyez pas je vous invite à venir le constater vous-même et à cette occasion je vous offrirai  avec ma tarte aux pommes, dont il se murmure qu’elle va recevoir la Pomme d’or de la Ville de Paris (prix parainné par notre ex-maire qui aima tant la pomme), selon votre bon désir des bulles inédites, ou presque.

 

Préambulles brut de l’ami Lescarret 12% (1)

Cœur de Bulles de Sieur d’Arques méthode ancestrale 6% (une chronique viendra)

Le Cidre 2009 de Cyril Zangs 6% (2)

 

(1)    « Ses bulles à lui le Lescarret se dénomment Préambulles, belle bouteille au beau cul, étiquette moderne violette, c'est djeune avec de la gueule quoi ! Faut le servir très frappé le Préambulles car il est d'une nature éruptive le bougre : un petit côté geyser. La bête est en effet nature, pas dégorgée, elle pète le fruit : un nez de pomme surprenant. Le jour où j'ai lâché le muselet de la première bouteille devant un jeune public ce fut la cataracte assurée, le tapis et la table basse furent aspergés mais par la suite nos palais et nos gosiers furent enchantés. Good, très good, le Préambulles. Bien sûr, évitez de le servir le jour de la venue de votre belle-mère où lors du dîner chic où vous avez convié votre patron, car c'est vraiment un mauvais garçon, pas gêné pour deux sous, et même si le Lescarret affirme « qu'on peut faire bio sans avoir le cheveu long et fumer la moquette ; on peut faire des vins natures qui ne sentent pas le pet de vache » son Préambulles à un petit fond de soixante-huitard, il est le fils naturel de Dany le Rouge et de Joan Baez. À boire en ce temps de haute commémoration sans aucune espèce de modération rien que pour faire un bras d'honneur aux nouveaux censeurs... » Tiré d’une chronique de 2008, depuis Préambulles s’est assagi, un peu comme notre Cohn Bendit, mais ça reste très décoiffant.

Zangs-003.JPG 

(2)  Je trahis avec lui la cause de l’AOC puisque le cidre de Cyril Zangs c’est du cidre tout court. Je ne sais rien de lui sauf qu’il habite à Glos dans le 14 qu’est le n° du Calvados. C’est au sud de Lisieux sur la route d’Orbec. Bon comme je suis sec sur le gars Zangs je pourrais vous tartiner des pages sur Thérèse Martin, en religion sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, plus connue sous l'appellation de sainte Thérèse de Lisieux ou de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ou la petite Thérèse, religieuse canonisée née à Alençon le 2 janvier 1873 et morte à Lisieux le 30 septembre 1897 ou vous causer d’Yvette Roudy la passionaria de Tonton, mais vous risqueriez d’avaler de travers ma tarte aux pommes.

cyril_cidre.jpeg 

Vaudrait mieux que je vous parle de Cyril Zangs qui est, selon un blogueur, « un furieux du cidre qui travaille en bio et qui récolte avec précaution ses pommes qui, triées, vont finir leur maturation en grenier... » Du côté de son cidre brut je puis vous assurer que c’est de la fine bulle acidulée comme j'aime, on le croque, c’est du fruit mais pas sucraillou pour un sou, ça se boit à l’aise dans une grand beau verre avec ma petite merveille de tarte. On descend facile la bouteille je vous assure. C’est, avec les deux autres larrons, le meilleur compagnon quelle puisse espérer. Tout le contraire de la bolée de la crêperie de Ker Graillou à Châteauneuf du Faou… Et cerise sur le gâteau je vous offre une dégustation du cidre Zangs 2009 par la volcanique Aurélia Fillon (ah si le nôtre avait cette pêche !)

 

Zangs Cyril

8 Rue Gare, 14100 Glos

02 31 62 91 27 ‎


Sacha distel "scoubidou des pommes, des poires" par GERARDSERGE

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 16:00

photoC-3.jpgÇa commence bien voilà que maintenant pour faire l’intéressant le taulier nous fait le coup de la faute d’orthographe grossière comme un vulgaire émetteur de sms en rut. Détrompez-vous je n’ai pas coupé le p du coup je me suis contenté de reproduire une publicité qui se trimballe sur le cul des bus de notre belle capitale après le boulot j’bois toujours un cou ! C’est Canal+ qui nous affiche une belle tête de vampire aux canines bien dégoulinantes d’hémoglobine pour vanter ses films.

photoC-2.jpg 

En dépit de son départ calamiteux cette chronique va traiter d’un sujet sérieux : le boire après le travail. Pas très nouveau me direz-vous, ça a toujours existé et c’est la raison d’être de certains bistrots. Ceux qui y allaient dépenser le peu d’argent du ménage, les ouvriers surtout, les classes dangereuses, le Coupeau de l’Assommoir de Zola, ont forgé l’image dont se servent encore les hygiénistes-prohibitionnistes. Plus récemment, le très médiatique Hervé Chabalier s’y enfilait sa dose de blanc mais lui c’était en début de journée. Bref, la chopine des joueurs de cartes ou de boules n’est plus qu’un lointain souvenir.

 

Et pourtant le paysage de la consommation hors foyer, comme le disent les gens du marketing, et plus particulièrement celle des bars et cafés se restructure, en France comme dans d’autres pays. Il se mondialise. Il s’adapte dans les villes à la sociologie des salariés. Mon sujet du jour colle donc bien avec le bandeau générique de mes chroniques de fin de journée : les afterwork des petites bêtes qui peuplent les bureaux de nos villes. Des filles et des garçons qui à l’heure de la sortie de leur open space, parce qu’ils n’ont pas de mouflets à aller chercher à la crèche, aiment à se retrouver autour d’un verre.

 

Bien plus que ce constat, qui prend maintenant l’allure d’une évidence,  ce qui me préoccupe c’est que ceux qui détiennent le nerf de la guerre : le pognon, c’est-à-dire les Interprofessions chères au cœur des révoltés du CAVB, continuent, pour beaucoup d’entre elles, à le dépenser pour soit faire de la pub générique, sans grand effet sur le consommateur, soit à continuer d’associer le vin à la seule table. Dans le travail de prescription comme dans celui de l’image du vin le chantier de ces nouveaux modes de consommation est ouvert et il serait temps d’y consacrer des moyens.

 

En ces lieux on vend bien plus que du Vin, mais du service dans tous les sens du terme. Ce qui suppose un personnel formé capable de répondre aux questions des clients, des vins bien choisis qui ne soient pas maltraités (chaud, glacé, oxydé…), qui soient servis dans des verres ad hoc propres, des prix raisonnables et pourquoi pas des mises en avant bien menées (c’est-çà-dire non intrusives, non directives, attentives  au questionnement des clients…)

 

Sans épuiser le sujet je vais mettre en avant deux constats : le premier concerne l’initiative du CIVB et ses apéros Vintages de Bordeaux et le second concerne la prolifération de lieux d’un nouveau type où le vin est, si je puis dire, le premier centre d’intérêt.

 

Pour la dernière des Apéros Vintages de Bordeaux, mardi dernier, je me suis rendu au Floréal, 73, rue du Faubourg du Temple, 75010 Paris. En sortant de la bouche du métro Goncourt je n’eus pas à chercher où se passait la petite sauterie le trottoir était noir de monde et une longue file d’attente s’était formée. Atmosphère joyeuse, détendue, sympathique, musique, papotage et des vins de toutes les couleurs. La grosse machine du CIVB, pour une fois, colle bien avec un mouvement de fond qui remet le vin sur les terrasses. Les fameux occasionnels, avec une proportion de filles quasi équivalente à celle des garçons, tirent le vin vers de nouveaux horizons.

 

De même, dans beaucoup  de quartiers s’ouvrent, non pas des bars à vins traditionnels, mais des formats où se mêlent cave, manger sur le pouce de type tapas ou autres et surtout des vins au verre. Là aussi, comme au Siffleur de Ballons www.lesiffleurdeballonscom , l’ambiance est détendue, libre et conviviale. Nous sommes loin du bistrot classique car en ces lieux c’est le vin qui est à l’honneur et souvent rien que lui. Cette tendance n’est pas nouvelle, notre Pousson de Barcelone vous dirait mieux que moi que là-bas ça bouge depuis fort longtemps dans cette direction ludique et festive. Certains railleront en disant que ces lieux procèdent d’une forme de tribalisme puisque très souvent on n’y propose que des vins d’un certain type généralement étiquetés « nature ».

 

Moi peu m’importe les portes d’accès à ces nouveaux modes de consommation ce qui m’intéresse c’est la capacité du monde du vin à comprendre et à anticiper les phénomènes qui modifient les comportements. Et là je suis au regret de constater que l’on en reste à des approches  tellement globales qu’elles négligent l’infiniment petit des initiatives de ceux qui collent vraiment aux demandes. Il ne faut chagriner personne, le gros de la troupe, ne pas mettre en avant les réussites porteuses de notoriété, d’image, s’en tenir à des messages formatés par des agences de com. qui ne brillent pas par leur originalité, des dossiers presse sur papier glacé que plus personne ne lit…

 

Au plus près, sortir des sentiers battus, coller au terrain pour mieux observer les infimes mouvements qui deviendront les lignes de force de la demande… Oser aller jeter ses filets dans l’Océan Bleu loin de la masse agglutinée qui ne fait que faire comme tout le monde. Plutôt que de se prendre le chou sur des sujets récurrents qui n’intéressent que nous, de nous jeter des anathèmes à la figure, soyons à l’écoute de nos consommateurs, de tous nos consommateurs. L’extension du domaine du vin est à ce prix… et ce prix, n’en déplaise aux diverses factions irréconciliables, est à notre portée, pas besoin de prélever des CVO pour le financer. Une simple dose de bonne volonté, d’écoute et de dialogue suffit. Mais même cela semble hors de portée du bal  des ego ou de la surdité des gardiens du troupeau…

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 00:09

Avant de découvrir le Davodeau dans les bras d’Eva, un soir, au Siffleur de Ballons j’ignorais qui était Étienne Davodeau, et pire encore pour un soi-disant chroniqueur qui affirme que le vin lui tient compagnie j’ignorais qui était Richard Leroy. Le premier est un auteur de bande dessinée qui, selon une dépêche AFP du 26 novembre, « est devenu une figure de proue du 9e art français avec des reportages au plus près des gens, comme dans « Les Ignorants », son dernier opus, où un vigneron et un auteur de bande dessinée s'initient à leurs arts respectifs. » Comme vous venez de le comprendre le vigneron en question c’est Richard Leroy qui se trouve être le voisin et l’ami du dit Davodeau. Ils habitent le même village de Rablay-sur-Layon, en Anjou.

 

Ainsi, preuve est donc faites de ma grande ignorance, sans plus aucune contestation je ne fais pas partie du premier cercle des initiés comme Olif link ou Philippe Rapiteau link qui ont chroniqué de concert sur le livre de Davodeau dès le 9 octobre. Toute honte bue je vous avoue que cet aveu me fait du bien, me soulage, me conforte dans mon statut d’infréquentable et de pas sortable. Et pourtant je me soigne ! J’écoute mes petits camarades. Je prends des cours du soir. Je potasse mais je souffre, c'est tout dire... 

 

Qu’importe, l’important c’est le livre ! Et celui d’Étienne Davodeau est, dans son aspect purement physique, d’une beauté stricte, cistercienne, loin des fanfreluches que s’offrent les jaquettes putassières de certains livres. Si je l’avais rencontré couché sur la chaintre d’une de mes librairies préférées, l’Écume des Pages par exemple, sans aucun doute je m’en serais saisi, délicatement, je l’aurais senti, soupesé : il est lourd vous savez, puis je l’aurais feuilleté avec soin et bien sûr je l’aurais acheté. Là, pour écrire cette chronique je l’ai emprunté à Eva qui, elle aussi a posté une chronique, link .En le rapportant chez moi, bien enveloppé sur le porte-bagage de mon vélo, c’est sans doute idiot mais c’était comme si j’avais un gamin assis derrière moi dans son petit siège en osier.

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Dernier aveu : la BD m’est sans doute moins étrangère que les vins d’auteurs mais je n’y consacre plus beaucoup de temps – je n’en ai guère – alors je suis devenu un occasionnel. Le dialogue de la page 151 entre les deux compères, dans la voiture de Davodeau, à propos de « Mauss » d’Art Spiegelman, montre toute la pertinence et la justesse  de ce livre.

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-         RL : « Ah écoute. C’était pas gagné… Son petit dessin tout charbonneux, ça m’attirait pas vraiment. Mais alors incroyable… dès que tu mets le nez  dedans tu  es happé. Sur l’histoire des juifs pendant la seconde guerre mondiale, c’est un document irremplaçable. Tout le monde devrait l’avoir lu, tu crois pas ?

-         Ph D : « Non seulement je suis d’accord, mais c’est aussi un livre que je donne à lire à ceux qui doutent des capacités de la bande dessinée… »

 

Oui chers lecteurs achetez tous et lisez « Mauss » d’Art Spiegelman

 

Mes 3 petits camarades ayant déjà bien travaillés moi je vais faire dans le pur subjectif imitant ainsi nos deux compères (page 91)

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Scène 1 : la taille, Richard Leroy ironise sur la technique de taille de son compère « ha ha ha ! Je reconnais ceux que tu as taillés hier ! Trop long, hop, trop long, hop, trop long, hop… »  il coupe. « Et celui-là ? Ho ho ho ! Originale, comme forme… » Je m’y serais cru avec le frère Bécot dans le dos. Davodeau tente d’abréger « Ouais bah ça va » mais il reçoit le coup de grâce « Ah tiens ? En voilà un taillé très court… Trop court. Il donnera pas de raisin cette année. » Davodeau un peu vexé « Bon. On s’y met ? »

 

J’adore la chute :

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Scène 2 : le papier pour le bouquin de Davodeau

 

RL : « Tout ça c’est pour ton bouquin ? / Ph. D « Je sais pas ? » / Un type qui passe : « ça ? Oui, oui, oui, presque tout. » / RL : « Et dans ces poubelles, c’est les cahiers jetés pendant tes réglages ? Y en a des milliers. »

 

J’adore la chute :

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Scène 3 : Richard Leroy « pourquoi tu me  regardes comme ça ? »

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« Ce que je regarde, qui m’intrigue et que je cherche à comprendre, c’est ce qui relie ce type à sa vigne. C’est bien plus que l’histoire d’une parcelle cadastrale et de son propriétaire. Aux yeux de Richard, Montbenault, c’est une entité vivante et complexe dont il serait le compagnon attentif et l’exigeant partenaire. Ce que je regarde, c’est la singulière fusion entre un individu et un morceau  de rocher battu par les vents.»

 

 

Scène 4 : chez Jean-Pierre Gibrat

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« Viens le  moment du déjeuner. Notre hôte sort « une bonne bouteille ». Nous savons Richard incapable de la moindre politesse lorsqu’il s’agit de vin.(Quand il vient dîner à la maison, je le charge d’amener le vin, comme ça, je suis pas emmerdé.) »

 

Scène 5 : « … Moi je veux que les gens viennent à mes vins uniquement parce qu’ils les aiment. » 

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Scène 6 : la décavaillonneuse link

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Scène 7 : le chevreuil et les voisins

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Scène 8 : L’été et l’hiver de la vigne

 

« Jardin à la Française » bien rangé, la vigne, l’été doit sa beauté à la vigueur irréductible des brins qui échappent à la vigilance du vigneron. Elle  se présente comme une femme un peu trop élégante au charme solaire. »

« L’hiver, elle revendique son autre visage, celui d’un farouche et sombre vieillard agrippé à la caillasse de toute la force de ses pieds noueux. »

 

 

Scène 9 : AOC or not AOC ?

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Scène 10: en guise de conclusion (la seule scène qui ne respecte pas la chronologie)

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Voilà,  « Les Ignorants » c’est 270 pages de bonheur simple, légères, spirituelles, imprégnées du meilleur de la pâte humaine, sans charge militante, la vie qu’ils vivent quoi. C’est publié chez Futuropolis et ça vaut 24,50 €. C’est un très beau cadeau. À lire absolument !

 

Enfin, ce livre, je souligne deux fois ce livre, est une superbe passerelle entre deux mondes, une vraie balade dans deux univers qui paraissent aux antipodes l’un de l’autre mais qui, DAVODEAU-IGNORANTS-definitif.jpggrâce  au talent de crayon et de plume  de Davodeau et la spontanéité rieuse, parfois bougonne, de Leroy, se croisent, se fondent pour se trouver des points de rencontre. Par-delà ce livre témoin d’une belle rencontre, d’une solide expérience du poids de ce que fait la main, ce qui compte c’est l’ouverture des gens du vin au monde bien au-delà de l’univers confiné qui est le sien, cet entre soi si rassurant, des copains, des amateurs. Pour preuve, alors que je circulais dans ma petite auto, j’ai entendu sur Radio Nova une belle chronique sur les « Les Ignorants »,  et je ne suis pas certains qu’on parle souvent de vigne et de vin sur les radios de la bande FM. Merci les deux de Rablay-sur-Layon.

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