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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 10:04

Où ai-je déniché cette perle ? Bien évidemment je ne vais pas vous le révéler d’emblée, ce serait gâcher l’ambiance. Ce Merlot est produit par Dynasty, l’un des trois grands producteurs de vin de Chine qui, pour suivre la ruée des nouveaux riches vers les GCC français, le propose dans un emballage très je pète plus haut que mon cul : boîte recouverte de daim qui contient une boîte en liège qui renferme un sac noir avec des décorations dorées et un roulant portant la signature du Président du CA, en anglais et en chinois, « qu’avec les 586$ que vous venez de dépenser, vous avez acheté un miracle ».

 

I have a dream : les grands quotidiens français consacraient des articles de fond sur le vin – pas leurs éternels marronniers : vendanges, foire aux vins, beaujolais nouveau... – comme on peut en trouver chez leurs petits copains étrangers. Je sais que ça fait Vieux Con mais j’ai connu le temps où le grand journal du soir de référence Le Monde nous proposait sous la signature de vrais journalistes spécialisés : de Virieu, puis Doutrelant, des articles de fond sur le devenir de l’agriculture, et bien évidemment de la viticulture. Ce beau et bon temps est terminé, nous vivons sous le règne de soi-disant généralistes qui traitent de tout et de rien, souvent sur la base d’une rapide collecte d’informations auprès de ceux qui leur paraissent être représentatifs du secteur : donc beaucoup de citations, de guillemets, pas beaucoup d’enquête. Plus d’argent pour ça, ces questions n’intéressent pas le lectorat, et aussi les annonceurs sans doute ! Et pourtant, lorsqu’on lit comme moi Le Courrier International, j’y retrouve les grands de la presse mondiale : The Wall Street Journal, El Pais, The New York Times et South China Morning Post (Hong Kong) sur notre sujet favori : le vin.  photo-CI-chine.jpg

Ainsi, le N°1087 du Courrier International de septembre affiche sur sa première page en titre : Spécial vins : Ces surprenants crus d’Asie et ce sont de belles signatures des journaux précités qui se collent au sujet. Pas de vagues sous-traitants qui débitent du Spécial Vins au mètre, non des journalistes qui nous informent en allant enquêter dans les pays concernés :

- Chine : Une future superpuissance vinicole The Wall Street Journal Stan Sesser et Dégustations : Quelques bonnes surprises

- Japon : Koshu : le cépage qui monte El Pais Madrid Andrès S. Braun

- Thaïlande : Bientôt de grands blancs South China Morning Post (Hong Kong) Clive Graham Granger

- Indonésie: Bali, le pari impossible The New York Times Peter Gilling

 

Si vous vous intéressez à la vaste planète du vin je vous invite à faire l’acquisition de ce numéro, ça vous coûtera moins cher que d’aller à Shangai pour la Wine Future écouter pérorer de soi-disant experts (900 ou 1800€ le pack d’inscription, non compris le prix du billet d’avion et l’hébergement).

 

Pour vous allécher je vous offre quelques extraits.

 

« Les données sur la production de vin en Chine sont aussi opaques que l’origine du liquide mis en bouteille. »

« La Chine c’est le Far-West de la viticulture, il n’y a pas de règles. On peut prendre n’importe quoi, l’importer de n’importe où et rebaptiser ça « vin chinois »

Lisa Perrotti-Brown

« A en juger par ce qui se passe dans le magasin Shanghai First Food Store, la culture œnologique n’augmente pas aussi vite que les prix. Mon interprète a demandé pourquoi ce cabernet Great Wall à 72$ différait de cet autre à 7$. Dans la bouteille la plus chère « le liquide est plus épais. », a-t-elle répondu.

 

Question posée à M. He patron de Dynasty (dans laquelle Rémy-Martin à une participation) : pourquoi le millésime n’est pas indiqué sur l’étiquette du fameux Merlot à 586$ ?

 

Réponse étonnante : pour éviter d’avoir à imprimer de nouvelles étiquettes et M. He de préciser que « quand le marché chinois sera plus mature, nous ferons figurer le millésime, les cépages et les techniques de vinification sur l’étiquette. »

 

À propos du Koshu japonais « La première chose qui frappe dans le koshu c’est sa couleur grisée, quasi transparente. Il laisse sur le palais des notes de fruits frais, de poire ou d’agrumes, comme le yuzu (sorte de cédrat japonais. »

 

En Thaïlande c’est le roi Bhumibol Adulyadej qui a introduit la culture il y a trente ans « convaincu qu’il s’agissait là du meilleur moyen de sevrer ses sujets du whisky. »

Défi relevé par un magnat du bâtiment, grand œnophile et en 1991 débutait la commercialisation du château-de-loei.

 

Lisa Perrotti-Brown critique pour le guide Parker, pour le millésime 2009 a attribué « la note de 86 sur 100 au Mansoon Valley un colombard, de 85 au shiraz rosé et de 82 au chenin blan colombard »

Jancis Robison « L’Espagne et la Thaïlande sont aujourd’hui les deux pays à suivre de près : « Les progrès qu’ils ont accomplis ces dernières années montrent qu’ils joueront bientôt dans la cour des grands. »

 

Le vignoble de Bali est l’un des vignobles le plus proche de l’équateur. L’œnologue français e Vincent Desplat y a choisi un cépage local le probollingo biru et de l’alphonse lavallée français et d’un muscat le belgia (raisins de table). Le domaine est modeste : 14,5 ha.

 

L'auteur de la perle est M. He Rungun DrGal de Dynasty pour l'est de la Chine (merci Antonin)incongruité très chinoise car notre Lafite national est a dominante cabernet-sauvignon !

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 00:09

photo-Vendanges.jpg

Bien plus que les statistiques de récolte, ce ne sont rien que des chiffres, le temps de la vendange c'est d'abord la fin du cycle du fruit, le début d’un nouveau : celui du vin. Comme l’écrit Onfray « Pour réaliser ce nouveau temps, du moins le rendre possible, en faciliter la généalogie, les viticulteurs élèvent le vin. Ils accompagnent ses mutations, ses évolutions, ils surveillent sa maturation, son individuation. Aux aguets, à l’écoute, soucieux du moindre signe, ils savent qu’un vin aussi fragile dans les limbes se devra de traverser l’enfance et la puberté, l’adolescence et la mâturité, avant d’accéder à la plénitude, à l’accomplissement et à l’épanouissement de soi »

 

Alors il est une question qui, pour le profane, reste mystérieuse : pourquoi le vigneron décide-t-il de vendanger tel jour plutôt que tel autre ? Je vous livre la réponse puisée aux sources bourguignonnes.

  

« Comme on dit, les vignes ont varié. De leurs couleurs changées, elles appellent irrésistiblement le vigneron à la vendange.

 

Mais pour entendre cet appel, il faut être un vrai vigneron. Malheureusement, aujourd’hui, il y a surtout des va-t-aux vignes : des Bressans, des Morvandiaux, et même pis encore : tous les gens qui ont cru pouvoir, chez nous, manger du pain. Ça cultive la vigne comme on fait pousser des raves : ça n’a point de tradition, point de famille au pays ; ça ne sait rien ; ça se fie aux dires de l’Institut de Beaune, parce qu’il faut bien que ça ait confiance dans quelque chose, ou encore, à la Cave coopérative de Sacy : il y a là une chambre qui ressemble à une pharmacie, avec des bocaux, des tubes, et jusqu’à des balances, ou quelque chose d’approchant. Le caviste lui, fait des tas de calculs, des grandes pages de cahier. Alors, il proclame :

« On vendangera dans huit jours, c’est là qu’il y aura le maximum de sucre, et juste ce qu’il faudra d’acidité, pour la conservation. »

Nos gaillards écoutent ça d’une oreille, et quand ils ont bu un bon coup à l’auberge, ils décident de se réunir ; ne parvenant pas à se mettre d’accord, ils votent, et finalement les vendanges sont fixées au surlendemain :

- « Si jamais, ça pourrissait ? »

Pourrir ? Par un soleil pareil ? Non, voyez-vous, le grand malheur du vignoble, c’est qu’il n’y a plus guère de vignerons. Les gens d’aujourd’hui n’écoutent rien, pas même les savants des chiffres, et ils restent aveugles aux indications clairvoyantes de la nature.

Ils vendangent tout vert. Il y en a déjà cinq à Vinzelles, ce matin. Bon Dieu ! Ils se plaindront après ! Le vin se vendra quinze francs le litre. Enfin libre à eux de travailler pour la vinaigrerie, ou pour la distillation d’alcool à brûler.

- « Moi, déclare le Toine à mi-voix, je ferai du vin. J’écouterai les vieux :

« Vendanges tôt,

Vendange tard ! »

« Vendanges tard

Vendange tôt ! »

Y suffit d’ouvrir les yeux et de s’en servir. Quand la feuille de vigne commence à prendre la rougeole ou la jaunisse, alors, il faut guère attendre...

Et pis, il y a qu’à tirer sur une grappe : si les grumes viennent toutes seules, et d’écrasent en vous pissant dans les doigts, c’est qu’elles ont envie de pisser au pressoir... »

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 07:00

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Pour désigner quelqu’un toujours au four et au moulin ma mémé Marie disait « l’a pas d’arrêt... ». Je suis son digne petit-fils puisqu’en pleine vacances au Cap Corse, à Erbalunga, de passage à Saint-Florent, petit port devenu un truc chic avec gros PC* bord à bord, j’ai saisi au vol sur mon Leica une maxime de notre regretté Claude Chabrol affichée dans le bar à vins d’Yves Leccia « La mer à boire » (domaine d’E Crocce http://www.yves-leccia.com

 

Je vous l’offre ainsi que deux autres photos de la Corse d’aujourd’hui : offre de vins dans mon hôtel et d’hier : l’eau ce bien si rare...

 

* en termes maritimes non-conventionnels : PC désigne le Promène Couillon

 

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 00:09

image0-2011-03-26-19-01-29--0100.jpgJe suis bon garçon vous en conviendrez puisque même si je trouve Onfray très hédoniste phraseur je le lis même avec retard et je sais reconnaître sa pertinence. En effet, le livre de Michel Onfray dont il s’agit dans cette chronique Les formes du temps Théorie du Sauternes n’est pas récent, publié chez Mollat en 1996, il est accessible en Livre de Poche n°31465 pour la somme de 4,50€.

 

« La chronologie s'organise en six journées, chacune d'elles étant associée à une divinité tutélaire de la mythologie païenne et à une forme particulière du temps. Ainsi, au premier jour correspond « Gaïa, ou le temps généalogique », au deuxième : « Flora, ou le temps séminal », au troisième : « Hélios, ou le temps aléatoire », au quatrième : « Thanatos, ou le temps ontologique », au cinquième : « Prométhée, ou le temps agricole », enfin au sixième : « Dionysos, ou le temps hédoniste » JM Tartayre

 

Premier jour Gaïa, ou le temps géologique

 

« Les pierres qui font le vins sont roturières pour la plupart »

 

À Sauternes, lorsque les eaux se sont retirées, quand la terre a vu le jour, dès que les pierres ont pu parler, les roturières sont devenues nobles. Plus précieuses que les gemmes taillées par le plus délicat des joailliers, elles ont été magnifiées par les paysans sont toujours les viticulteurs. » pages 17-18

 

« Dans cette terre, imprégné de ces tourbes magiques, un autre temps est en gésines, celui des racines et des puissances séminales. Du chaos émerge le premier des temps repérables, il n’est plus anarchique, mais cyclique » page 23

 

Deuxième jour Flora, ou le temps séminal

 

« La sève est une eau en son genre avec il est possible de lire le mouvement de clepsydres magiques. Ni liquide insipide, ni flux neutre et pâle, elle est une énergie avec laquelle se font les communications entre les sous-sols sombres et les voûtes étoilées, entre les pierres, la terre, le ventre obscur des enfers et l’azur, l’air, la coupole de l’éther » page 25

 

«  La plante, la vigne en l’occurrence, est au carrefour de ces deux univers : la terre et l’air, le magma et le soleil, les ténèbres et la lumière, les racines et les efflorescences. » page 26

 

« Plante grimpante ou rampante, dansante ou virevoltante, la vigne est un végétal baroque, sinon maniériste, que caractérisent les nœuds, les trilles, les tresses, les labyrinthes, les arabesques, les voltes, les plis, les étirements, les allongements. » page 27

 

« La vigne fut un instrument de mesure naturel des cycles (...)

« La plante a montré à quoi elle obéissait : au sommeil consubstantiel des hibernations dans la terre, ralentissement, lenteur subie et engourdissements de l’âme ; puis, premières coulées de sève dans le cep, le liquide agit comme une puissance calorifère, les potentialités, endormies, deviennent des puissances puis des actes ; ensuite, sur les branches comme un hommage  à l’air, un trajet accompli des ténèbres  du sous-sol à la lumière du jour, on aperçoit les premiers bourgeons qui gonflent ; se développant, suintant, mélangés à une liqueur séminale, ils s’ouvrent, collants et gras, pour laisser se déplier un bouquet de feuilles. Dans le cycle, on parlera de débourrement.

Suivent des myriades de boutons qui se structurent en grappes,  comme pour annoncer le raisin qui viendra. Lorsque la fleur arrivera, elle durera quinze jours, emplissant les vignobles d’un parfum entêtant qui n’est pas sans parenté avec les liqueurs fortes et spermatiques des gibiers, la lourdeur en moins (...)

Temps spécifique de la floraison.

Alors tombent les pétales qui volent et retournent à la terre. Pour eux c’est fini. Leur destin est épuisé, ils iront nourrir le terreau, la tourbe (...)

Sur la ramure des sarments, après la fleur, on distinguera le fruit. Le raisin changera de couleurs, et le temps se montrera dans ces variations chromatiques : du vert acide du départ à la pourriture de l’arrivée en passant par le spectre des jaunes, cuivres, oranges, marrons, bruns, les grappes se chargeront de toutes les subtilités colorées qui parlent à l’œil du paysan (...)

Après débourrement et floraison, on parle du temps de la véraison. (...)

Ultime station dans le mouvement de ce temps circulaire, il faut parler de la maturation. Pages 31-32-33

 

Quatrième jour, Thanatos, ou le temps ontologique

 

« Des fermentations préhistoriques aux faisandages gastronomiques d’aujourd’hui en passant par l’art des fromages aux croûtes ou pâtes elles aussi habitées par les ferments thanatologiques, celui des thés fumés dans les plus lointaines provinces chinoises, ou encore celui des garums ayant traversé le temps et l’espace jusqu’aux nuoc-mâm, le jeu culturel avec la pourriture naturelle n’a cessé de permettre des surprises esthétiques et éthiques, métaphysiques et ontologiques. Cet art de faire la vie à partir de la mort désigne une attitude dialectique certaine (...) pages 58-59

 

« Noble, la pourriture est une vitalité à l’œuvre, elle se nourrit de l’eau, du suc et des acides du raisin. Comme toute mort, elle est la continuation de la vie par d’autres moyens. (...)

Aussi vise-t-on, dans ce jeu avec la pourriture noble, une eschatologie païenne : sauver ce qui peut l’être par un art de l’œil associé à une sapience antique. De sorte que le paysan verra la progression du champignon, distinguera les bonnes pourritures des mauvaises et les états du travail de la nature. » page 60

 

 

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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 00:09

 

photo Eva

 

 

Pas simple pour le vieux chroniqueur que je suis, bloggeur dinosaure comme le dit l’ami Antonin, de vous présenter Éva qui va, sur mon espace de liberté, chaque mois, vous livrer ses coups de cœur pour une belle bouteille.

 

Alors, plutôt que de me livrer à des figures imposées je vais faire simple car, avec Éva, les choses de la vie sont toujours simples : « pas de souci... » comme elle dit.

 

Tout d’abord Éva est une grande belle jeune fille du Val de Loire passionnée de vin que j’ai rencontrée lors d’une des toutes premières soirées d’Anne-Victoire : la célèbre Miss Vicky Wine, alors qu’elle venait de créer son blog Oenos www.oenos.net.

 

Et puis, Facebook aidant, la voilà qui met son enthousiasme rieur au service de la cause d’Olivier B. En plus de la beauté du geste il y avait chez Éva le goût de faire. De faire partager ses découvertes, d’ouvrir des fenêtres sur de nouveaux horizons du vin, de nouveaux vignerons, de dépoussiérer la façon d’aborder et de parler du vin, de convaincre la nouvelle génération, ses amis, ses relations, qu’autour d’une belle bouteille la vie à une autre saveur.

 

Réactive, précise, passionnée, dans ma petite tête de chroniqueur germait vite l’idée de vous faire profiter, chers lecteurs, de son beau carnet d’adresses. N’est-ce pas là le but premier d’un taulier qui proclame à l’envi vouloir travailler à l’extension du domaine du vin ! Bienvenue à Éva sur Vin&Cie et, comme un clin d’œil de l’histoire, sa première chronique nous emmène dans le Loir-et-Cher dont je fus, au temps du préfet Bellorgey – qui passait beaucoup de temps dans les caves – en 1980 le « Monsieur Vin »

 

La photo d’Éva qui illustrera chacune de ses chroniques est signée Benoît Calvez ©

 

Christophe Foucher fait chanter les Rossignoux

 

Il est de ces vins bons, facilement accessibles, éminemment goûtus, sur lesquels on ne peut s'empêcher de revenir avec envie et plaisir. Des vins découverts au détour d'une soirée qui vous séduisent tellement qu'ils vous donnent immédiatement envie d'explorer les autres vins de ce domaine.

 

Les Rossignoux font partie de ces vins. Ayant goûtée et regoûtée la cuvée Trio du domaine de la Lunotte, l'ayant aimé et un peu plus encore, les Rossignoux me tendaient les bras. Une cuvée 100 % Sauvignon. Le vigneron de la Lunotte, Christophe Foucher, fait également une cuvée « Le Haut Plessis » en Menu Pineau et la fameuse cuvée « Trio », alliance du Menu Pineau, du Sauvignon et des tripes du vigneron.

 

La bouteille est en verre transparent, sa belle robe claire mais affirmée nous donne déjà envie. Une fois passé chez un bon caviste s'approvisionner, il convient de lui trouver un beau cavalier pour la soirée. Ou plutôt des cavaliers. Ils se nommeront Sushi, Maki et Sashimi. Maisons de préférence. Le tout est de bien réussir le riz et d'avoir du beau poisson frais.

 

Les Rossignoux sont timides. Une fois la bouteille ouverte, on sent que les arômes restent encore un peu cachés, tapis dans l'ombre. Il faut leur laisser un peu de temps pour qu'ils se dévoilent petit à petit. Un nez un peu fumé, très expressif, une bouche dévoilant un léger gras équilibré par une belle acidité et une certaine minéralité. Et cette bouche est belle et longue. Les arômes envahissent le bouche et restent, longtemps. Aucune sensation de lourdeur. Un très beau vin. Il faut savoir être patient, laisser aux Rossignoux le temps de sortir un peu de leur nid, et apprécier, simplement.

 

Le premier verre me laisse une si belle impression en bouche, que j'accompagne le deuxième verre de Rossignoux de ces cavaliers. Je ne suis pas sommelière, je ne saurais pas vous dire si sushis, makis et sashimis sont les meilleurs cavaliers avec lesquels ce vin puisse danser, mais toujours est-il que ce soir-là, ils ont illuminé la piste. Et mes papilles. Le gras des Rossignoux s'accorde bien avec celui du saumon et le côté fumé, épicé, avec le wasabi. Tout cela est bon, tout simplement. 

 

Et après? Et après, tout cela me donne furieusement envie d'aller faire un tour du côté du Loire et Cher, à Couffy. De goûter tous les vins de ce domaine oui, de rencontrer le bonhomme surtout. Rencontrer celui qui se cache derrière ces si beaux vins. Voir comment il travaille, pourquoi il a choisi de travailler comme cela, comment il pressent ce millésime, comment se sont passées les vendanges... Mais avant, j'aurais sans doute fait chanter de nouveau les Rossignoux.

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Christophe Foucher. DOMAINE DE LA LUNOTTE 36 rue de Villequemoy, 41110 Couffy · 02.54.75.01.41 christophe.foucher609@orange.fr .

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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 00:09

Âmes prudes, cœurs romantiques, femmes de haute vertu, hommes de grande moralité, rassurez-vous je n’agite pas sous vos yeux l’étendard d’un soudard en mal de stupre et de fornication. Loin de moi un tel projet je ne fais ce matin que plaider pour que nos corps en leurs plaisirs de table sachent revenir à la simplicité. Manger simple et sain n’est pas forcément compliqué. Pour illustrer mon propos permettez—moi de prendre appui sur mon cas.

 

Je n’ai, pauvre urbain, qu’un balcon suspendu au 9ième étage, orienté plein sud, et cette année profitant d’un raid végétal au mois de mai au  Château de la Roche Guyon linkj’ai acquis 8 pieds de tomates de variétés anciennes : Andine cornue, Green Zebra, Jersey Devil, Roma. Culture totalement bio, hormis l’arrosage mes pieds de tomates ont fait ce qu’ils ont voulu ce qui, je le confesse, n’est pas très bon pour la productivité : faut pincer les gourmands (il existe un forum pour les Nuls comme moi link) Bref, même si elles se sont payé un coup de chaud pendant mes vacances à Venise, et que le soleil ne les a pas gâté en juillet, j’ai récolté de belles tomates fort goûteuses. Si ça vous dit de faire comme moi trouver ces anciennes variétés n’est pas du tout compliqué (un site par exemple link photoVtomate.jpg

Pour les allergiques à l’agriculture soit sur balcon, soit en pleine terre on trouve des tomates de variétés anciennes sur les marchés aussi bien à Paris qu’en province (j’ai accompagné un grand propriétaire sur le marché de Libourne et nous en avons trouvées). Utilisez plusieurs variétés en fonction de leur goût, doux ou acidulé, de leur jutosité, de leur couleur, de leur arome. Un patchwork donc, beau à l’œil et bon pour les papilles. Reste donc à les préparer ! Consigne : simplicité ! Faire une salade de tomates est à la portée de quiconque sait se servir un couteau. Un couteau qui coupe, pas une lame de frimeur ! En effet, dans cet exercice, eu égard à ce que ces tomates se suffisent à elles-mêmes, nul besoin des condiments de type vinaigrette, vous tranchez vos tomates en lamelles ni trop épaisses, ni trop fines ou dans le cas de petits modules la coupe en 4/4 est idéale. Moulin à sel, moulin à poivre et vraiment comme exhausseur un mince filet de vinaigre de vin blanc (j’ai un vinaigre d’Orléans de cépage Chardonnay qui convient fort bien).

 

Je vous conseille de manger debout ce qui permet de porter l’assiette au niveau du menton. Le nez en profite et l’on peut ainsi enfourner les tranches avec rapidité. Pour autant, une fois en bouche il ne s’agit pas de tomber dans la gloutonnerie mais de se tapisser la bouche de fraicheur et de saveurs. Lorsque vous en avez terminé des tomates reste à accomplir un acte important : saucer ! Là vous allez me chambrer puisque je n’ai pas fait de vinaigrette. Et bien vous posez votre assiette : sur le jus des tomates vous versez un filet d’huile (celle que vous voulez) puis vous découper persil et ciboulette, vous touillez et avec un gros bout de pain à mie dense et épaisse vous saucez jusqu’à ce que l’assiette soit aussi lisse qu’une fesse de nonne.

 

Enfin, après avoir posé l’assiette vous vous servez un verre de vin blanc frais juste ce qu’il faut. Vous essuyez vos lèvres un peu graisseuses, soit avec votre manche si vous n’avez pas de serviette, soit avec votre mouchoir ou bien sûr une serviette, et vous posez vos fesses là où vous voulez et vous lapez votre verre à petites gorgées. Si vous pratiquez l’exercice en groupe : il faut une grande cuisine et une certaine discipline afin d’éviter les accidents. Pour la beauté du geste chaque convive pioche dans la montagne de tomates et prépare son frichti photoaligotéepar lui-même d’où l’utilité de posséder son propre couteau. Bien évidemment la maison fournit assiette, fourchette et verre, pour le reste comme on disait dans la cour de l’école lorsqu’on jouait au drapeau ou au ballon prisonnier « c’est chacun pour sa peau »

 

Bon appétit !

 

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 02:00

L’immense et somptueux appartement de la place des Vosges, que nous venions de louer, impressionna beaucoup Brocheteau ainsi qu’Anita la soubrette qui s’occupait de tenir la maison. Nous déjeunâmes simplement mais en compagnie de belles bouteilles bourguignonnes auxquelles Paul Brocheteau fit honneur à la manière très raffinée d’un œnophile. Comme quoi il ne faut jamais juger quelqu’un qu’à sa trogne : en effet mon cher collègue se révélait un vrai et bon connaisseur de vins. Francesca se fit un plaisir de lui poser, sous le prétexte qu’étrangère à notre beau pays elle était fort ignorante de la belle diversité de nos vins, des questions naïves auxquelles le gravos se fit un plaisir de répondre dans une langue fort policée. Moi je bichais car le Brocheteau venait de me livrer son talon d’Achille : son amour pour les grands vins. Il tenait bien le vin car, loin de s’envoyer le nectar à grandes lampées, il le savourait avec la mine ravie d’un gâte-sauce goûtant ses œuvres. J’allais m’en faire un allié, mon oreille dans la Grande Maison où ce type de fouille merde est très utile pour faire ce que d’autres répugnent à faire et par ce fait même on accès à des dossiers auquel leur faible rang hiérarchique ne leur donne pas accès. Nous prîmes le café dans la bibliothèque où je mis sous le nez de Paul Brocheteau une cave à cigares qui lui tira des onomatopées bien lestes. Alors que nous fumions nos Puros, Francesca s’éclipsa. J’en profitai pour brosser en quelques mots au gravos écarlate le tableau de famille de ma ravissante épouse. Comme pour lui l’Amérique du Sud devait se résumer à la lecture des aventures de Tintin avec le général Tapioca  je me permis de lui tartiner une histoire sur la même trame.

 

Rappelez-vous L'Oreille cassée, lorsque Tintin arrive au San Theodoros dont le président est le général Tapioca, celui-ci craignant la révolution, envoie la troupe dans les rues. Suite à un coup d'État raté, le général Alcazar prend alors la tête de la révolution. Le général Tapioca prend la fuite avec le colonel Fernandez. Contre l'avis de son nouvel aide de camp Tintin, le général Alcazar déclare la guerre au Nuevo Rico

Afin d’annexer le territoire du Gran Chapo pour le compte de la General American Oil. Le gravos environné d’un nuage de fumée m’écoute religieusement tout en lâchant de temps à autre des rots et des vents. Après tout comme Hergé je raboutais mes petites histoires à la grande Histoire : la Guerre du Chaco opposa entre 1932 et 1935 la Bolivie soutenue par la Standard Oil au Paraguay, soutenu par Shell. Bien sûr j’omettais les épisodes du genre : le général Alcazar condamnait par la suite le colonel Tintin à être fusillé pour traîtrise mais je ne résistais pas au plaisir de broder sur l’épisode où une nouvelle révolution éclatait dans le pays, ramenant Tapioca au pouvoir. Le général Alcazar s’expatriait alors en Belgique et devenait lanceur de poignards dans Les Sept Boules de cristal. Brocheteau, tout de même un peu pompette, savourait mes entrechats révolutionnaires que je persistais à lui offrir en lui servant un remake d’Alcazar retournant une deuxième fois en Belgique pour acheter des avions à un trafiquant dans le but de mener une révolution – c’est dans Coke en stock – pour renverser le général Tapioca et reprendre le pouvoir au San Theodoros. Mon stock d’aventures récentes me permettait de nourrir sans risque mon récit.

 

Alors que nous contemplions la Place des Vosges Francesca nous annonçait en venant nous rejoindre « je vous abandonne, je vais faire un tennis avec Lucille de Clermont-Tonnerre au Pré Catelan… » Je crus que le gravos allait avoir une attaque lorsqu’il découvrit Francesca en jupette et polo blancs. « Je me suis habillée car je suis très en retard et il me faut traverser Paris… » Le concept d’être habillé, interprété sous l’angle qu’en présentait Francesca, convenait parfaitement à mon cher collègue qui s’enhardissant plus encore proposa à ma belle épouse de l’embrasser « maintenant que nous sommes presqu’ami » Elle lui tendit la joue. Brocheteau lui claqua une bise puis une autre sur l’autre joue tout en profitant de la proximité pour poser ses grosses paluches sur les épaules de Francesca. Lorsque nous fûmes seul il lâcha totalement la bonde « Putain, t’as vraiment le chic pour te dégoter des saintes nitouches carrossées comme des reines. Je suis sûr que cette garce doit aimer se faire tringler comme une putain en récitant des je vous salue Marie. En plus, pleine aux as. T’es un sacré veinard mais je suppose que t’en as plus rien à branler de la crèmerie de la rue des Saussaies,

-         Détrompe-toi mon cher Paulo, je suis toujours en ligne pour le service de la France !

-         Tu déconnes !

-         Non mon vieux je suis sérieux de chez sérieux.

-         Ah, bon ! Tu m’en diras tant. Alors je peux peut-être te rendre de menus services ?

-         Pas à proprement parler des services mais disons que je peux te faciliter la vie en échange de coup de mains. Ça te va Brocheteau,

-         Pour sûr ! Bon j’te demanderai pas d’me prêter ta dulcinée pour faire des parties de jambes en l’air mais tu pourrais de s’côté-là, où c’est pas pour moi facile tous les jours pour moi, me procurer du premier choix…

-         D’accord,  mais pour l’heure nous allons faire un détour par la cave…

 

 

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 00:09

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Raconter un fait divers, un suicide en l’occurrence, en chanson est un exercice périlleux. Avec Marie-Jeanne, Joe Dassin le réussit avec une belle sobriété. Bien sûr il s’agit d’une adaptation par le parolier Jean-Michel Rivat, d’un titre populaire américain de l’été 1967 de Bobby Gentry, Ode To Billy Joe. « L’histoire traite du suicide de la dite Marie-Jeanne, suicide abordé lors d’une discussion de famille de paysans, en plein repas. Joe Dassin s’éloigne assez peu de la version originale, conserve son riff de guitare minimaliste et ses arrangements de cordes en volutes et prouve avec brio que sa voix chaleureuse s’intègre définitivement à la musique blues américaine. Des deux cents prises de voix enregistrées pour Marie-Jeanne, c’est la première qui a été retenue pour le mixage. »

 

« Le titre Marie-Jeanne est sorti à l’automne 1967 en face A d’un 45-tours simple. Il figure sur le LP Les deux mondes de Joe Dassin édité chez CBS en novembre 1967»

 

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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 00:09

Mon séjour dans un pays où de tradition on tue les sciocche sous le châtaignier éveille en moi des sentiments indépendantistes. Dans ma Vendée profonde, comme en  Corse, dans nos campagnes beaucoup élevaient quelques gorets en les nourrissant avec les lavures (eaux grasses de vaisselle), les épluchures et les restes des repas. Au Bourg-Pailler, chez nous aussi, tout près des cabinets, juste avant les clapiers de la mémé Marie, une petite bâtisse cernée d’un enclos rudimentaire abritait un ou deux gorets à l’engrais. Le pépé Louis achetait les porcelets sur le foirail aux gorets des foires de Mothe.

 

Alors lorsque l’ami Henry-Pierre, dans sa nouvelle « On tue le cochon à la Prévaudière », écrit que « deux fois dans l’année, Maurice et Eliane, qui a son avis à donner et que Maurice ne contrarie jamais, se rendent à la Célinière de la Chapelle chez les cousins Gravouil pour y choisir cinq petits gorets pour l’engraissement » des images défilent – même si Henry-Pierre mêle à son gré les lieux et les noms patronymiques – car la Célinière de Saint-Georges-de-Pointindoux c’est là où sont nés mon frère et ma sœur et comme par hasard maman née Gravouil est, elle, originaire de la Chapelle-Achard.

 

Bref, quand il évoque ensuite le sacrifice de celui qui « très rapidement, l’on désigne (…) celui qui sera spécialement engraissé pour le sacrifice domestique dans quelques mois » je sens monter en moi des envies de bras d’honneur aux faiseurs de règlements. Ben oui, sans nostalgie, je me souviens que « tous les ans, après la Toussaint, dans la première semaine de novembre, on tue le cochon acheté en avril » et je me dis pourquoi, nous les urbains, lorsque nous mangeons du saucisson y’a de forte chance que la truie (oui, oui, ce sont les vieilles coches qui font le bon saucisson) dont il est tiré provenait d’un de ces élevages industriels qui puent et enlisent d’azote les terres bretonnes (y’a pas qu’eux d’ailleurs, les champs de maïs pour l’ensilage aussi). photo-cochon.jpg

Pour être sûr de la provenance de la cochonnaille que l’on ingurgite il est possible de s’approvisionner chez un charcutier-artisan qui achète et fait abattre des cochons d’origine et d’élevage fermier, mais y sont pas nombreux. Alors, pour inverser la tendance je propose que nous, les urbains, puissions mettre en pension des petits cochons chez des paysans d’accueil. Tous nos politiques nous bassinent et vont, dans les mois qui viennent, nous bassiner plus encore avec les circuits courts, la proximité pour être carbon neutral, sauver nos campagnes et la sécurité sociale, alors prenons-les au mot : exigeons d’eux la liberté de mettre un cochon en pension pour notre consommation personnelle. En effet, l’abattage hors des abattoirs agréé est admis. L’abattage à la ferme d’animaux des espèces ovines, caprines et porcines ainsi que les volailles et les lapins par les personnes qui les ont élevés et entretenus est admis à condition de réserver la totalité de la viande à la consommation familiale. La tradition de tuer le cochon à la ferme pour la consommation familiale est donc toujours admise. Attention pas question d’abattre à la ferme :

-  des animaux venus d’ailleurs puisque l’intéressé doit avoir effectivement hébergé les animaux de son exploitation pendant une période suffisante pour qu’ils aient acquis certaines qualités telles qu’une augmentation du poids ou un engraissement ;

-  des animaux de l’espèce bovine ;

-  des animaux de toutes les espèces non destinés à la consommation familiale y compris les volailles et lagomorphes (lapins, lièvres, ragondins) dont l’abattage doit être effectué dans des tueries particulières satisfaisant aux conditions d’hygiène. Référence : articles R. 214-67 et suivants du code rural.

 

Les conditions d’abattage L’abattage des animaux hors des abattoirs, autrement dit à la ferme ou dans les tueries particulières doit se faire en respectant la loi relative à la protection des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort. Avant tout abattage à l’abattoir comme hors de l’abattoir ou à la tuerie, des animaux des espèces caprine, ovine et porcine, il doit obligatoirement être procédé à leur immobilisation et à leur étourdissement. La suspension de ces animaux est interdite avant leur étourdissement ou leur mise à mort. Ces dispositions ne s’appliquent pas aux volailles et aux lapins domestiques, ainsi qu’aux petits gibiers d’élevage dans la mesure où il est procédé à l’étourdissement de ces animaux après leur suspension. Par ailleurs la saignée doit commencer le plus tôt possible après l’étourdissement et en tout état de cause avant que l’animal ne reprenne conscience. Références : articles R. 214-77 à R. 214-79 du code rural.

 

Le petit cochon  à engraisser serait donc notre propriété et l’éleveur l’hébergerait, le soignerait, c’est-à-dire pourvoirait à tous ses besoins dans des conditions définies par contrat, et moyennant finance, puis le ferait passer de vie à trépas dans les règles en respectant la dignité de l’animal dans un minimum de souffrance. L’animal serait découpé sur place et la cuisine du cochon elle aussi serait faite chez l’éleveur. Le tout étant rapatrié par nous en direction de notre domicile dans les conditions de froid ad hoc pour la viande fraîche Bien sûr, chaque éleveur devra se contenter d’accueillir qu’un nombre limité de pensionnaires pour ne pas transformer notre affaire en gros machin qui pue.

 

Concurrence déloyale à l’encontre des artisans charcutiers me dira-t-on ?

 

Oui sans doute un peu mais honnêtement c’est une espèce en voie de disparition et ce serait plutôt les gars de la GD qu’on entendrait gueuler si ça prenait une bonne tournure notre histoire. On va m’objecter qu’aller à la campagne avec sa petite auto pour tuer le cochon c’est pas écolo. Pour répondre à l’objection on pourrait imaginer des « mon-camion-frigo-en-ville » qu’on louerait à plusieurs voisins pour remonter le cochon. De toute façon y’a toujours des solutions à tout avec de la bonne volonté. Le problème n’est pas là, il se niche dans l’incapacité de nos grands systèmes d’hygiène collective à redonner de la responsabilité aux individus. Quand on voit ce qui se passe à propos des steaks hachés je ne vois pas en quoi un système nuirait à la santé publique.

 

Donc, même si certains d’entre vous risquent de juger ma proposition stupide, irréaliste, débile, sans intérêt, inopérante, microscopique je la reformule sans honte : Signez en masse ce Manifeste pour que nous obtenions la reconnaissance dans la loi la liberté de mettre un cochon en pension pour notre consommation personnelle. Se prendre en mains c’est, si je puis dire, faire un premier pas en direction de la reconquête de notre indépendance alimentaire en joignant la convivialité  à un acte concret. Ainsi, nous pourrons relancer une forme d’élevage de porcs alliant la conservation des races, les bonnes pratiques et le goût des choses. Si vous n’en êtes pas convaincus allez voir comment sont élevés les porcs au Danemark, dans certains lands allemands et en Bretagne et que le Leclerc et ses frères de la GD ne viennent pas nous pomper l’air avec ses prix plus bas que bas qui entretiennent le cycle d’un cochon qui n’est plus qu’une machine à transformer à grande vitesse de la protéine.

 

NOM :

Prénom :

Adresse postale :

E-mail :

Je signe le Manifeste du Cochon Libre

 

 

à adresser sur l’adresse jberthomeau@hotmail.com et merci d’apporter votre soutien en commentaire afin de créer l’émulation.  

 

de plus il n’est pas interdit de diffuser l’information par tous les moyens disponibles à votre entourage afin que notre Manifeste du Cochon Libre enfle, déferle, pour alerter tous les pêcheurs de voie à qui nous pourrons dire s’ils nous donnent de bonnes paroles en réponse : cochon qui s’en dédit !

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 07:00

photo-Putenza.jpg

Prise d’un soudain remord à la suite de mon envoi du jour sur les coups de cœur de mon gentil marchand de vins de Monop, où j’ai exclu Bordeaux, Gérard Muteaud du Nouvel Observateur m’a sauvé la mise en me tendant une belle perche. C’est un gars discret ce Gérard né à Arcachon, donc à quelques encablures de Bordeaux, qui au Nouvel Observateur tient bon la barre du domaine du vin, entre autres. Comme mon taulier le connaît bien alors, au lieu de boire ma honte – ce qui pour une châtelaine de GCC serait un comble – je vais en profiter pour rattraper le coup en le mettant dans le coup.

 

Alors que je prenais mon café avec une paille environné de ma ménagerie : l’ânon Porcinet et Ribouldingue le corniaud, mes petits nouveaux, et, bien sûr, mes vieux briscards : Lénine et Tintin au Congo, mon dévoué Paul me posait sous le nez la tronche du père Hollande – à gauche, se prénommer François c’est un plus – qui s’étalait à la Une du dernier numéro du Nouvel Observateur. Mais moi, ce n’est pas le destin de l’ex de Ségolène, même amaigri, qui me passionne en ce moment mais l’avenir du vin alors, comme tout en bas de la couverture, sur un bandeau, ils annonçaient Spécial Vins : bons crus et coup de cœurs, je me suis rué à l’intérieur. Bonne pioche !

 

En effet, le Gérard, après la figure imposée du géologue qui parle de la vigne « Terre de Vignes » Charles Frankel au Seuil embrayait direct sur Derenoncourt. Mon sang ne fit qu’un tour, j’allais égrener en commençant par le domaine de l’A, l’Abécédaire des amis de mon taulier.

 

A, comme domaine de l’A de Stéphane Derenoncourt.

 

Signe particulier : à répondu aux 3 Questions du taulier le 17/11/2008 link 

Déclare au sieur Muteaud « Il y a à Bordeaux une grande violence provoquée par l’arrogance commerciale d’une petite quarantaine de domaines qui pollue tout le reste de la production et entraîne le rejet de l’appellation chez une majorité de consommateurs. C’est pourtant la région du monde où l’on trouve le plus grand choix de vins, entre 6 et 20€ la bouteille. Il n’y a pas d’autres appellations bénéficiant d’un aussi beau rapport qualité/prix.

« Le vin est un produit culturel, le reflet de notre société. Cheval Blanc ou Lafite-Rothschild, c’est très, très bon mais ce n’est plus du vin, juste des produits financiers. »

A déclaré au taulier lorsqu’ils se sont croisés la veille de la vente des Hospices de Beaune : « Nous sommes dans le même bateau, toi on dit que tu écris trop et moi que j’en fais trop » (conseille 93 propriétés dans 10 pays).

 

Ce qu’écrit Gérard Muteaud du Domaine de l’A 2008

Nez flatteur mais sans artifices, ça sent bon le raisin et les fruits noirs sur une pointe d’épices. La bouche est charnue et voluptueuse. Le vin glisse pour s’épanouir sur une finale fraîche. Le 2007 se goûte déjà bien et le 2004 est à boire.

Prix : 28-30€

Sainte-Colombe

www.vigneronsconsultants.com

 

B, comme baronne G.

 

Signe particulier : à répondu, avec Paul, au questionnaire de Proust du taulier link et on peut lire aussi un portrait de la baronne G sous sa plume acérée link 

 

 Fait partie des sans chais de Pomerol link

 Je ne sais pas pourquoi le taulier se gondole en lisant par-dessus mon épaule. À mon pourquoi, ce vieux cheval de retour s’est contenté de répondre « elle comprendra... »

À propos du classement de Saint-Emilion lire link

 

 Ce qu’écrit Gérard Muteaud du Château Le Prieuré 2007 Saint-Emilion Grand Cru

Propriété avec Vray-Croix-de-Gay (pomerol) et Siaurac (lalande-de-pomerol) de la famille Guichard, ce domaine produit des vins équilibrés privilégiant la finesse sur l’extraction. Le 2007 séduit par sa chair croquante et son fruit élégant.

Prix : 30€

Néac

www.baronneguichard.com

 

C comme Jean-Marie Chadronnier

 

Signe particulier : cosignataire avec le taulier de Cap 2010 les défis du vin français. Le taulier l’agace souvent mais sa militance pour l’extension du domaine du vin le lui fait le supporter. Quand à moi je ne suis pas sûre que mes élucubrations lui plaisent. Qu’importe l’ami Jean-Marie fait son vin et nous irons le goûter un de ces quatre matins.

Lire l’entretien qu’il a accordé au taulier en 2008 link

 

 Ce qu’écrit Gérard Muteaud du Château Marsau 2009

Plein de sève et de fruit (cassis, mûre, cerise noire, moka...), Marsau se rapproche du style des vins de Pomerol par sa matière généreuse, sa puissance et sa rondeur. L’élevage est impeccable et l’ensemble devrait gagner en profondeur et complexité après quelques années de cave.
Prix : 11-15€

Francs

jm.chadronnier@gmail.com  

 

C comme Château La Canorgue 2009

 

Signe particulier : c’est dans le Luberon, lieu de séjour privilégié, comme la Corse du Taulier.

La bouteille bleue du Château la Canorgue : une liaison très ancienne…link

 

Ce qu’écrit Gérard Muteaud du Château La Canorgue 2009 « Coup de cœur »

Bon, bio, régulier : ces trois petits mots pourraient suffire à résumer La Canorgue, LA référence depuis vingt ans en Luberon. Ce serait oublier que la justesse de son fruité et ses tanins très fins sans rusticité arrivent en bouche avec des notes sauvages de baies noires et de graphite, signe d’une forte personnalité unique.

Prix : 9€

Bonnieux

www.domaine-fontenille.com

 

D comme Jean-Michel Deiss, le chevalier des terroirs

 

Signe particulier : fait parti du premier cercle du taulier et est un des animateurs de Sève.

Ouvrir la boîte de Pandore d’un Grand Vin : l’Altenberg de Bergheim de Jean-Michel Deiss : link

Une petite remarque du taulier à Gérard Muteaud : l’Union des Grands Crus d’Alsace n’est pas une interprofession mais une association de producteurs.

« La complexité, c’est la civilisation... »

« Au cœur de la foi, il y a le doute »

Bonjour à Matthieu qui a si bien accueilli le taulier et ses princesses lors de la dégustation au Saint-James link

 

Ce qu’écrit Gérard Muteaud du Burlenberg 1ier Cru 2006 « La Colline brûlée »

Un grand rouge alsacien au nez fruité (framboise, cassis, mûre) et fumée, à la bouche épicée.

« Un tempérament volcanique » 25€

Schoffweg 1ier Cru 2007 « Le chemin des brebis »

« à déguster comme une rencontre, la chaleur du sol et au-dessus le miroitement des étoiles »

32€

 

Merci à Gérard Muteaud d’avoir fait le boulot. Vous pouvez lire la suite dans le Nouvel Observateur du 1ier au 7 septembre avec François Hollande en couverture...

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