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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 00:09

Notre vie est de plus en plus bordée de chiffres, encerclée même, saturée : des codes, des statistiques, des QI, des notes Parker&autres, des nombres de morts en Afghanistan ou sur les routes du week-end ou de calories dans notre assiette, de taux de croissance, d’inflation, de chômage, de cholestérol, d’alcoolémie, de profits, le Nasdaq, le Dax, le CAC40, le Dow Jones, des cours du pétrole, du blé, du dollar, de l’euro, du yen, l’emprunte carbone de ceci de cela, des quotas de pêche, de pollution, des chiffres d’affaires, des salaires astronomiques... Le chiffre calme l’angoisse des mots, il rassure ou au contraire inquiète mais il semble beaucoup mieux représenter la réalité par sa froideur, sa rondeur, sa précision. Le chiffre ou les chiffres apparaissent comme plus objectifs, moins entre les mains des vendeurs d’illusions.

 

« Du moment où les chiffres parlent, non seulement l’homme raisonnable n’est plus censé raisonner, mais il ne doit rien ressentir. La soumission au calcul  ne procède pas seulement de la compréhension, mais de surcroît, et c’est là la dimension nouvelle, d’une obéissance immédiate et sans affect inutile. Nous nous soumettons à l’ordre numérique comme l’ordinateur qui exécute un algorithme, sans juger du résultat : il se contente de fonctionner. » c’est ce qu’écrit Isabelle Sorente dans son livre Addiction générale chez JC Lattès. Cette polytechnicienne romancière estime en effet que « Cette rationalisation de la réalité nous apaise et nous endort comme une piqure de morphine... » Nouvel opium du peuple les chiffres, « dormez tranquilles braves gens les statistiques de la délinquance sont en baisse... même si les très sérieux magistrats compteurs de la Cour des Comptes écrivent qu’ils sont tripatouillés... » Pour autant, il ne s’agit pas de jeter le bébé chiffre avec l’eau du bain, lire, écrire, compter ça aide aussi à vivre mais à condition de ne pas se reposer que sur des calculateurs froids, programmés, qui broient les données qu’on leur a confié. Sans en revenir au boulier ou à compter sur ses doigts ou mentalement, reprendre la main, juger de la valeur d’un chiffre, le contester, c’est lutter contre la dictature de l’instantanéité. imagessalledemarche.jpg

La crise, la fameuse crise dont on nous rebat les oreilles, fut certes à l’origine une crise financière mais son substrat, le terreau sur lequel elle s’est nourrie, et qui perdure, c’est le monde des traders, le gain maximal en un espace temps où la seconde prend des allures d’éternité. Pierre, le fils de plombier de Clermont-Ferrand, le héros de Flore Vasseur dans « Comment j’ai liquidé le siècle » le dit crument :

 

« J’ai trente-sept ans, 40 millions d’euros placés aux îles Caïmans. Je suis un camé des mathématiques browniennes. Un type payé pour titiller les fractales et planquer le risque.

J’ai misé sur la déroute asiatique, surfé sur la bulle Internet, regardé ces abrutis de Merrill Lynch devenir fonctionnaires en 2008. Je suis le patron du département quantitative trading chez Crédit Général. J’écris des programmes de calcul systémique, des modèles à cinquante variables. Trente types alignent des kilomètres de code pour moi, à la recherche d’Alpha, l’équation parfaite. J’appuie sur un bouton, lance un logiciel sur les marchés financiers. Unes sorte de lampe d’Aladin qui crache du ratio à deux chiffres sans que je passe un coup de fil. Les algorithmes calculent en temps réel la position idéale, l’ordinateur passe les ordres à la nanoseconde près.

(...) Les mathématiques et les codes nous ont donné le pouvoir. La complexité est l’arme absolue, le signe »+ », l’unique règle. La planète est un Monopoly, les entreprises des sigles à la pelle, les cadres les fantassins du grand capital. Le monde bosse pur nous. Nous n’apparaissons jamais. Nous, les banquiers, vivons leveragés, hyper-endettés. Nous misons un, empruntons cent, gagnons mille. PIB, cash-flow, monnaies, nous parions sur tout mais ne savons pas lire un bilan. Nous n’avons jamais mis les pieds dans une entreprise, ce repaire de besogneux. Nous nous foutons de ce qu’elles produisent, du nombre de personnes qu’elles emploient. La finance  a été inventée pour rendre possibles les grands projets, l’émancipation économique des peuples. En ce moment nous parions contre l’humanité, valeur extrêmement volatile. La finance engendre des catastrophes. Elle prospère en les résorbant. Nos profits sont vos pertes. »

 

Roman m’objecterez-vous ! Faux en notre monde la fiction peine à suivre la réalité. Et pendant ce temps-là, en France, nous nous étripons sur le défilé du 14 juillet ou sur le nombre des émigrés sans-papiers. « Largués, les politiciens publient de longues diatribes contre les excès du capitalisme. Elles sont écrites par des conseillers nés juste avant la chute du mur de Berlin. Ils nous traitent de terroristes. Ils nous ont fourni armes, cibles et plan d’attaque. Comme à Ben Laden. La colère des politiques n’existe que pour les caméras. Vingt ans de goinfrage et de collusion ont accouché d’un système mafieux. Avec la crise des subprimes, nous venons de ruiner les populations.

(...) Les milliards sortent de nulle part, les banques sont renflouées, les populations prises en otage. C’est le casse du siècle, le plus gros délit d’initiés de l’Histoire. Les médias s’acharneront sur les bonus. Il faut éviter la révélation du mensonge : depuis soixante ans, la vie à crédit est une tuerie. La finance a révélé sa mesquinerie. Elle dévaste la société. C’est qu’elle tient, bien ferme, le monde par les Bourses. »

 

Dictature des marchés, des agences de notations, les dettes souveraines dans le collimateur des spéculateurs : l’Irlande, la Grèce, le Portugal, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et la France, le Royaume-Uni et même les Etats-Unis en effet sont tenus bien ferme par leurs Bourses... par « les pires truands de la planète »

Que faire ?

À notre modeste niveau en revenir dans nos faits et gestes à l’économie réelle et ne pas voter avec nos pieds pour ceux qui maquillent ou se masquent la réalité. Elle me fait chier souvent la réalité mais comme je vis avec il me faut bien l’affronter. Que les Princes qui nous gouvernent cessent de nous « amuser » avec des leurres, puisqu’ils veulent tant être nos élus qu’ils aient le courage d’être devant nous au lieu de tenter de nous séduire avec des promesses qu’ils ne pourront tenir.

Nous sommes à l’image de ce roi qui regarde brûler son royaume et qui a confiance dans les estimations que son ministre lui a transmises : sous l’influence de vents favorables, le feu s’éloigne de son palais. Malgré les cris qui laissent présager le scénario inverse, le roi s’abîme dans des calculs, des ratios, des évaluations de dommages ou de travaux de reconstruction. Le nez dans les chiffres, « c’est à peine s’il éprouve un frisson discret, en apercevant les flammes danser à ses fenêtres ». page 10

 

* Remarque de Jean Dion journaliste Québecois

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 00:09

 

blog--besancenot_facteur-a-velo-1.jpg

Vin&Cie est de plus en plus un Espace de liberté qui s’enrichit chaque jour de vos contributions postées en commentaires. J’en suis bien aise. Contribuez, contribuez et, même si mon territoire équivaut à celui d'un timbre-poste, à celui d'un confetti de l’empire, qu’importe, c’est ainsi que nous donnons de l’oxygène à notre démocratie qui étouffe de bien-pensance et de l’affaissement de l’information déversée à flux continu par des médias sans boussole ni colonne vertébrale.

Ce matin donc, j’ouvre – je suis un demi d’ouverture qui s’ignore – une nouvelle rubrique : courrier des lecteurs. Profitez d’elle, au-delà de vos simples commentaires à chaud venez y déposer des textes plus réfléchis, plus écrits, ce qui ne signifie pas bien sûr des textes plus consensuels. Pour preuve quand un vigneron m’interpelle « excuse, mon frère, mais t'es à côté de la plaque... » à propos de mes écrits récents sur le chai de Cheval Blanc je ne monte pas sur mes grands chevaux, je poste. Et je poste sans plaidoyer en défense. À vous de juger, pas au sens de dire forcément qui a raison ou tort mais d’apporter votre propre contribution à un débat qui me semble en valoir la peine. Bonne lecture. Les commentaires sont toujours ouverts.

 

Mon cher Jacques,

 

 

Nous avons été invités, toi comme moi, à l'inauguration du nouveau chai de Cheval Blanc et ton sentiment est positif, enthousiaste, même, car tu me dis, devant mes réticences à peine expliquées, qu'il faut dissocier le « projet » qui est positif, de mon sentiment personnel que j'exprime sur la réalisation. Certes, je veux bien t’accorder que le « projet » qui consiste a booster les vignobles bordelais et les faire rentrer dans le XXIe siècle ne peut être taxé de mauvaise chose sous peine d'être soi-même taxé de rétrograde, de frileux. Et en cela, je suis d'accord avec toi : un chai moderne, quelle bonne, bonne « idée » ! Mais si au nom de « l'avancée moderne » je dois accepter ce paquebot lourd, froid, presque rétrograde et totalement inadapté a son usage, qu'est le « projet «  Arnault/Frère/Portzamparc, excuse, mon frère, mais t'es à côté de la plaque et comme, te connaissant, je sais que tu ne flagornes pas, je me demande alors ce qui te prend !

 

Le « projet » de la Grande Motte était louable : donner a la masse populaire le droit égal à celui de la bourgeoisie de pouvoir se prélasser au bord de l'eau. Dans la « réalisation », pourtant, quel massacre !Le « projet » des tours (de la Défense, du 15e, des périphériques...) était intéressant pour ce qu'il apportait comme image copiée sur les États-Unis, symbole jusqu'à peu, de vitalité et de domination conquérante sans vague a l'âme. Dans la réalité, que d'horreurs conçues, que de personnes étouffants dans des espaces équivalents à ces fameuse cages a lapins-lapins bourrés de myxomatose dont on sait aujourd'hui, qu'élevés en plein air sous cloches grillagées posées juste sur de l'herbe, ils ne sont et ne tombent jamais malades, sans parler de perspective massacrée qui peine l'oeil ad vitam. Vais-je continuer ainsi ma simpliste démonstration ?

 

Il y avait 12 millions sur la table, 13 avec les dépassements. 13 millions, Jacques : une bagatelle suffisante pour faire du « projet » Cheval Blanc une réalisation mêlant toutes les avancées extraordinaires de développement durable d'aujourd'hui ( matériaux recyclables, éclairages solaires, jardins sauvages de graminées utiles au sol, écochauffage, etc), toutes les audaces techniques du métier de vigneron, toutes les envies de faire découvrir ce métier formidable complexe au moyen de salles de dégustations privées et publiques représentant le meilleur de la tradition et du moderne. Las, ce paquebot est le reflet exact – et c'en est même incroyable – de ses maîtres et de ce qu'ils ont installé partout dans le monde : l'image Cheval blanc n'est qu'une image censée en jeter... Mais qui ne récolte rien... Ah, si, j'oubliais, du raisin –il en faut encore pour faire du vin – vite oublié par le prix du flacon. Non, vraiment, mon cher Jacques, mon « gout » personnel a peu à voir avec ta rhétorique. Le « projet » Cheval Blanc est un ratage magistral car, comment peut on avoir l'oeil amoureux devant cette réalisation sans audace aucune du XXIe siècle, et qui ne dégage rien ?

 

Je réserve donc mon « œil » amoureux pour d'autres réalisations architecturales viticoles ayant su mêler l'émotion de la terre, du bois, de la matière, du « jus » divin à la technique, au grandiose assumé magnifiant peut-être la puissance financière de celui qui l'a commandé, mais ayant compris ce qu'est réellement le vin : du plaisir, de la sensualité, du nectar des dieux, et cela éprouvé, ensemble : pardon de faire dans le style Gavalda, mais ensemble à Cheval Blanc pour y boire ce « jus » pourtant si délicieusement fait ? Non merci, cher Jacques. La prochaine fois que t’y vas, écris-tu, pour voir les tuyaux : parle seul au personnel technique, au maitre de chai, installe toi dans la salle de dégustation vite faite au dernier moment en alibi, cale toi prés d'une barrique : vis, sens le lieu avec ceux qui vont l'animer. Et dis-moi alors, si ceux qui font le vin à Cheval Blanc, auront pu animer avec leur flamme ce « projet » virtuel ?

 

Un vigneron désolé

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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 00:09

Je poursuis les gestes de mon vigneron de Vinzelles, avec un peu de retard car juin a été fort chargé tout en étant bien en avance sur le plan climatique. C’est une belle réflexion sur la mécanisation des gestes du vigneron, la mise en perspective de ce qu’était son travail dans les vignes. Je le dédie à la fois à mes amis du château Tire-Pé pour les pétulances de Coquette, et à la néo-vigneronne Catherine Bernard.

 

C’était l’époque où l’on souffrait à la main.

Mais cette technique comportait de graves inconvénients : malgré toutes les précautions prises, la main saupoudreuse ne témoignait pas d’une équité parfaite : ici, des catons de soufre s’amoncelaient inutilement ; là des feuilles et des grappes échappaient à la bénéfique distribution.

Et quelle lenteur dans l’exécution de la tâche, cependant que le fléau progressait à pas de géant, d’année en année.

Comment intervenir avec plus de promptitude et d’efficacité ? Les vignerons, pour une fois, ne se mirent pas en frais d’imagination ; les quincaillers vinrent à leur secours, leur proposant des appareils nouveaux ; certains utilisèrent une espèce de pomme d’arrosoir, munie, à sa base, d’un tamis aux mailles serrées. Il n’était que de secouer l’ustensile au-dessus des ceps. Les résultats déçurent : la vaporisation demeurait inégale, et le poignet subissait une véritable torture, trop vite lassé de cette redoutable gymnastique.

D’un meilleur usage fut le soufflet, une sorte de soufflet à feu, nanti d’un réservoir de tôle, en forme de cône tronqué au sommet. Le soufre cheminait au travers un long tuyau, terminé par une spatule. L’engin crachait la poudre en un brouillard vaporeux, qui imprégnait grappes et feuilles, sous toutes leurs faces.

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Pourtant, c’était exténuant de tenir, toute une journée, à bout de bras cet outil, dans le va-et-vient continuel qu’il fallait imprimer aux deux poignets.

Aussi, en quatre-vingt-dix, accueillit-on avec faveur la soufreuse à hotte.

C’est avec un instrument de ce genre que le lendemain, à la première heure, le Toine se rend aux Fromenteaux.

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Sur le char, lui, le pulvérisateur, un sac de soufre. Tout ça, ça n’est pas trop lourd à traîner. Est-ce là la raison qui fait pétuler la Coquette ? Ou, songerait-elle que son maître va l’attacher après un saule à l’ombre savoureuse, avec une bride pas trop courte ? Ainsi, pourra-t-elle, en tirant sur la corde, et en allongeant le col, chaparder quelques bouchées d’herbe bien fraîche dans le pré du père Largipe.

Parvenu à destination, le Toine dételle sa jument, pour l’attacher au lieu de ses rêves.

Puis, il remplit de poudre sa soufreuse, récipient cylindrique, qui ressemble étrangement au petit poêle rond installé par le coiffeur de Sacy dans sa boutique : même forme, même grosseur ; dans l’ouverture circulaire ménagée à la partie supérieure de la paroi on pourrait emmancher son soufre, à l’aide d’un ustensile de sa fabrication, un demi cylindre de tôle, coupé dans un vieux tuyau de poêle, du côté épargné par les morsures de la rouille.

Le récipient plein jusqu’à la gueule, le Toine le saisit par les bretelles, le soulève jusqu’à la hauteur de son dos, et, avec une adresse consommée, enfile, l’une après l’autre, les cordelières : un sursaut des épaules, une traction des mains au bas des bretelles, et voici la hotte qui fait corps avec l’homme.

Le Toine va et vient au long des rangs, d’abord en montant, puis en descendant...

De la main droite, il actionne le levier de pression, de la gauche, il promène son tube lance-poudre, sur les sarments, l’agite de bas en haut, de haut en bas,et, parfois, d’une torsion du poignet, lui imprime un mouvement de semi-rotation : la vigne dissimule ses frondaisons, sous le halo jaune d’une impalpable poussière.

- « Quand même, murmure le Toine, c’est plus pratique que le soufflet. On transporte davantage de marchandise, et ça pèse moins lourd sur le dos qu’à bout de bras. Pis, avec le système de pression, la poudre se répartit encore mieux...

Maintenant, peut-être qu’on aura plus besoin de soufrer ? Y ‘en a qui flanquent le soufre dans la bouillie de sulfate... Moi j’attendrai de voir ce que ça donne avant de me lancer là-dedans. Les expériences, y’a des fois que ça coûte cher ! Quand on peut, y vaut mieux les laisser faire aux autres... »

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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 00:09

Si les loups sont entrés dans Paris en 68 par la voix de Reggiani link les ouvriers, eux, s’apprêtaient à en partir : le quai de Javel ne rimerait plus avec Citroën. Première délocalisation vers ce qui était la zone au-delà des barrières de l’octroi. Et le vin dans tout ça ? Il n’est plus lui aussi dans Paris – Bercy c’est fini – où « le Parisien ne croise plus d’ouvriers que son  garagiste, un plombier et, derrière la palissade qu’il longe en voiture, la Babel sans cesse renouvelée des immigrés du bâtiment. » Les premiers métros sont noirs. Marx ne pourrait plus écrire, comme en 1850 dans les Luttes des classes en France * « Si, par suite de la centralisation politique, Paris domine la France, dans les moments de séismes révolutionnaire les ouvriers dominent Paris. » et Baudelaire respirer l’air parisien forcément prolétarien. « L’ouvrier ne fait pas seulement la révolution à Paris, il a fait Paris » : creusé, monté pierre à pierre, érigé... Paris populaire «  atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? »  la gouaille d’Arletty dans Hôtel du Nord, de Gavroche à Montand, de Maurice Chevallier au Gabin jeune avec le renfort de Prévert, Renoir et Carné. » et que faisait « le sam’di soir après le turbin, l’ouvrier parisien... » L’ouvrier habitait à l’est des rues Saint-Denis et Saint Martin au nord de la Seine, Saint Jacques au sud : le Paris des classes dangereuses et le Paris convenable. Cette part de la ville réchauffait 2 bastions révolutionnaires : les faubourgs Saint Antoine et Saint Denis. Même les Grands Boulevards avaient un boulevard populaire d’un côté, un boulevard dandy de l’autre. C’est Haussmann qui fait véritablement de Paris deux villes, pas symétriques, concentriques : « Une riche et une pauvre. Celle-ci entourant l’autre. La classe malaisée est comme un immense cordon enserrant la classe aisée » selon le mot de Corbon » Et puis c’est la banlieue Nord qui va se teinter de rouge. Alors « qu’à Paris, la classe ouvrière était composite : pour partie conservatrice, pour partie anarchiste, pour partie réformiste et pour partie organisée autour de partis ouvriers » celle de la « banlieue rouge » va se calcifier sous la férule des staliniens du PC, puis se désagréger jusqu’à verser dans le marigot fangeux du borgne.  

     © Keystone

La popotte : ou comment faire entrer un cheval dans une gamelle en métal émaillé.

 

« Poulot raconte l’alimentation de l’ouvrier marié : « s’il demeure près de l’atelier, sa femme lui donne pour sa goutte du matin et son tabac ; s’il est éloigné, elle met dans un bidon ad hoc soupe et pitance, il achète le pain et le vin [...] La vie est très chère à Paris : les aliments, le vin, etc. sont souvent, par leurs prix élevés, une cause de gêne, mais le travailleur trouve encore les moyens de s’arranger : il prend les bas morceaux de la viande de cheval ».

 

L’Assommoir : le quand-est-ce-que ?

 

« Le marchand de vin, c’est le mastroquet, le minzingo, le marchand de coco. On s’y retrouve, entre autres occasions, pour le quand-est-ce-que ? abréviation de « quand est-ce payes-tu ta bienvenue, ton embauchage ? » Y avoir du crédit, c’est avoir de l’œil, et quand on n’en a plus, c’est que l’œil est crevé ; ne pas y payer, c’est faire un pouf. »

 

Les grands bars « au luxe tapageur, maisons aux enseignes éblouissantes de dorures, la façade crépie de couleurs criardes, fascinant les buveurs par les multiples bouteilles factices étagées en rangs serrés. Entreprises commerciales installées aux carrefours les plus passagers, elles appartiennent à des syndicats de gros négociants en vins et alcools, qui écoulent là des produits spécialement fabriqués en vue de la spéculation la plus productive. »

C’est-à-dire des produits qui doivent tout à la chimie et à peu près rien à la nature, le vin n’étant parfois que de l’eau colorée de campêche, de fuschine »

Une pancarte verte prévient que le marchand de vin ne garantit ni le contenant ni le contenu. À compter du 26 août 1894, la loi Griffe interdira aux débitants de vendre des vins mouillés, sous peine d’amende, de prison, de la perte des droits civiques et politiques. Pour 15 centimes, on boit là « un café avec un petit verre » ; pour la même somme un verre d’absinthe. »

 

« Sur le « boulevard du crime » les spectacles commencent dès six heures du soir et comptent 1é à 15 actes [...] Les cordonniers et les bronziers futurs fondateurs de l’Internationale, joue aux dominos au café de la Bastille, tenu par Cornu. Puis la partie de belote ou de zanzi remplacera, sous la III e République, les dominos ; le cinéma aura raison des théâtres du boulevard du crime. La passion des courses de chevaux « abrutissoir populaire » selon l’Almanach du père Peinard, ne semble pas, elle, prête de s’éteindre. »

 

Le dimanche c’est la « partie de campagne sur les bords de Marne, avec friture et canotage » On y part de la gare de la Bastille. Le prix du billet de chemin de fer était plus élevé le dimanche ce qui faisait s’insurger Nadaud « Élever le prix de nos moyens de circulation les jours de fête, c’est blesser la conscience de tous les travailleurs » ; c’est les pousser aux cabarets. »

 

 

Barrières : Vin et lapin (sauté) sont les deux mamelles de la barrière

 

« Vin et lapin (sauté) sont les deux mamelles de la barrière : le vin parce qu’ici, outre l’octroi, il est détaxé ; le lapin parce qu’on est déjà comme à la campagne. Le signe de croix du pochard se ponctue d’un triple « lapin sauté » ! [...] Aux barrières ont lieu des bagarres entre bandes rivales, les bals et les rassemblements revendicatifs ou politiques. Le vin y échappe à l’impôt, le corps à l’organisation du travail, l’expression à la répression policière. Mais la ville grignote sans cesse la frontière et le bourgeois (au sens de citoyen-citadin) rattrape l’ouvrier »

 

La zone et les apaches

 

La zone non oedficandi qui ceinture Paris, zone de servitude militaire de plus d’un millions de m2, comptait au début du XXe siècle 30 000 habitants, ouvriers pour majorité « plus d’un tiers étaient nés à Paris, dont ils avaient été chassés par l’haussmannisation. Plus de 40 000 personnes occupaient encore le tour des fortifs en 1926.

Les « apaches » habitent plutôt Belleville, Ménilmontant ou Charonne, et ne viennent à la zone que dans les guinguettes ; seuls les plus pauvres d’entre eux traînent sur les fortifs. »

 

Les apaches c’est le prolétariat encanaillé, l’illégalisme et l’immoralité sont ses synonymes. Pépé Marx le qualifiera de lumpenprolétariat, pépinière de voleurs, de criminels, d’individus sans métier précis vivant au crochet de la société, des « gens sans feu et sans aveu. » Des « brochets » équivalent des maquereaux, de la chair à guillotine.

 

Source de cette chronique Paris Ouvrier des sublimes aux camarades d’Alain Rustebholz chez Parigramme

     © Keystone

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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 08:00

Vous vous étiez dit ce Berthomeau ce n’est qu’un va-de-la gueule son concours y va prendre l’eau avant même d’avoir pris la mer. Ben non, ce concours sans queue ni tête, mais plein de promesses, tel un bon vieux diesel des familles, sort de la rade – j’ai pas écrit d’un rade – aborde sa deuxième question avec un soupçon de vulgarité. Franchement, parler Q en ce moment c’est vraiment trop aller dans le sens du vent. Et pourtant mon Q, si vous me permettez cette appropriation, est plein de promesses. En effet, puisque, toutes et tous, vous qui êtes des lecteurs attentifs de mes élucubrations, il ne vous pas échappé que l’on pouvait maintenant coller au cul de nos belles bouteilles des QR code. Ma seconde question sera donc d’une limpide PUReté.

 

Question 2 (elle vaut 5 pts) : au cul de quelle voiture mythique mes amis de PUR ont-ils collé leur code QR ?telecharger le lecteur de flashcode

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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 00:09

De nos jours tout va vite, si vite, trop vite, le moindre truc médiatique deviendrait nous dit-on historique par la seule volonté de ses auteurs. Bien sûr, l’adage dit que l’on n’est jamais si bien servi que par soi-même mais tout de même n’est-ce-pas aller un peu vite en besogne que d’avoir la prétention de vouloir écrire l’Histoire en temps réel ? Un fait, une action, un individu ne s’inscrivent dans l’Histoire qu’après être passés au travers du tamis du temps et d’avoir résister à son usure. L’orgueil humain n’y peu rien en ce domaine rien n’a changé, et ne changera jamais, même si le temps semble s’être quelque peu compressé et accéléré.

 

Maintenant comme tout s’achète et tout se vend alors pourquoi ne pas profiter d’un hommage, sans doute mérité, pour se concocter, grâce à sa notoriété, une soi-disant dégustation historique. Rien ne vaut pour ça une belle posture sur un piédestal, le genre statue figeant le grand homme dans ses œuvres, ça impressionne le clampin. Moi cette autocongratulation ça me fait sourire, je trouve ça enfantin pour tout vous dire très étasunien. Ne voyez dans mes propos nulle ironie mais seulement le sentiment qu’à force de boursouflures, d’emphase, le superficiel devient la règle, l’essentiel se noie dans le buiseness. Bob Parker sait y faire, il entretient comme les anglais leur gazon son fond de commerce. Grand bien lui fasse mais j’eusse aimé que son hommage à son ami Jess Jackson ne se résume pas en un communiqué tout à sa propre gloire. Bref, je vous délivre l’Histoire toute chaude vous en faites ce bon vous semble mes petits loups et petites louves. Version originale en anglais et traduction officielle.

 

« Un mois après le décès de Jess Jackson (lire link), Robert Parker a fait en mai dernier une dégustation verticale des Vins de Vérité de1998 à 2010.

Cette verticale historique est la première dégustation de tous les vins depuis 1998, date de création du domaine de Vérité.

C’était un souhait de Jess de faire cette dégustation avec Robert Parker.

Sur 37 vins dégustés, Robert Parker a décerné la note de 100/100 à 7 vins de Vérité, du jamais vu ! » JessJackson.jpg

Confirming the Vision of the Late Jess Jackson

 

A Vertical of Verité’s Three Cuvées, 1998-2010

 

Jess Jackson was one of the most extraordinary men in the wine world I have ever met. A visionary pioneer, he possessed an unbridled ambition to do something special in his life. Even just a short month following his death, his achievements seem legendary. Jackson passed away in April, 2011, but his belief in the greatness of California wines and his remarkable efforts to locate top vineyard sites throughout the state is a legacy that wine consumers will cherish for decades.

One of Jess Jackson’s many small artisanal projects that he pursued with a passion was Vérité. Believing he had high enough quality vineyards to produce Bordeaux-quality wines, but with strikingly Californian personalities, he started this project in 1998 by bringing Bordelais winemaker/vigneron Pierre Seillan to California and putting him in charge of making three separate Vérité cuvées. These included La Muse, a Pomerol-styled wine largely based on Merlot blended primarily with Cabernet Franc, Malbec and occasionally minor amounts of Cabernet Sauvignon. The second wine, La Joie, was meant to be a Médoc-styled blend of approximately two-thirds Cabernet Sauvignon and the balance Merlot and sometimes tiny percentages of Malbec, Cabernet Franc and Petit Verdot. The third offering, Le Désir, was the St.-Emilion-styled wine, usually composed of about 50% Merlot and the rest lots of Cabernet Franc and a tiny amount of Cabernet Sauvignon.

The following vertical tastings of these wines confirmed (1) the great visionary genius of Jess Jackson, (2) his well-placed confidence in Pierre Seillan as a top-notch winemaker, and (3) his conviction that high elevation vineyards in the Alexander Valley, Knight’s Valley, Bennett Valley and Chalk Hill could produce fruit as compelling and singular as anything grown in Napa Valley. Moreover, it is important to realize that these wines are not for everybody. Pierre Seillan and Jess Jackson believed they should be built to last 30-50 years, so they are not your typical up-front, fruit-driven, exuberant California Cabernet Sauvignon, Merlot or Cabernet Franc. In every vintage, the Vérité wines possesses modest pHs (ranging between 3.5 and 3.72) as well as alcohol levels between 13.7% and 14.5%. Most are in the 14.1% to 14.3% range. What stood out the most about these three cuvées is how young and slow to mature they are. Verité’s offerings are meant for consumers who have the proper storage facilities as well as the patience to wait for them to age.

Following are my tasting notes from a vertical tasting done in early May, 2011. On a melancholy note, I must say it was hard getting through this tasting without a misty eye, considering this was the first tasting I had ever done of Jess Jackson’s wines without him being present. Yet in many ways, Jackson’s presence was obvious with the pouring of each of these great wines.

Most of the Vérité wines can be found in the marketplace for between $150 and $350.

—Robert Parker

 

Jess Jackson le visionnaire avait raison

 

Dégustation verticale des trois cuvées de Vérité, 1998-2010

 

« Jess Jackson est l’un des hommes les plus extraordinaires qu’il m’ait été donné de rencontrer dans le monde du vin. Pionnier visionnaire, il avait l’ambition de faire quelque chose de spécial de sa vie. A peine un mois après son décès, son oeuvre fait déjà partie de la légende. Jess Jackson nous a quittés en avril 2011, mais sa foi dans les vins de Californie et ses efforts remarquables pour en découvrir les meilleurs vignobles deviennent un héritage dont les amateurs de vin se souviendront durant des décennies.

Vérité fait partie des nombreux projets « artisan » que Jess Jackson menait avec passion. Convaincu qu’il avait dans le comté de Sonoma des vignobles d’une qualité telle qu’il pouvait y produire des vins équivalents à ceux de Bordeaux, mais avec une forte personnalité californienne. Il a démarré ce projet en 1998 en confiant au vigneron gascon Pierre Seillan la mission de créer trois différentes cuvées de Vérité.

- La Muse : un vin de style Pomerol (une majorité de Merlot assemblé à du Cabernet franc, du Malbec et occasionnellement un tout petit peu de Cabernet Sauvignon.

- La Joie : un vin de style Médoc (2/3 de Cabernet Sauvignon, du Merlot et parfois d’infimes pourcentages de Malbec, Cabernet Franc et Petit Verdot).

- Le Désir : un vin de style Saint-Emilion (un assemblage d’environ 50% de Merlot, du Cabernet Franc et un peu de Cabernet Sauvignon).

Les dégustations verticales de ces vins confirment que premièrement, la vision géniale de Jess Jackson était exacte. Deuxièmement, qu’il avait raison de faire confiance à Pierre Seillan comme vigneron de haut vol, et troisièmement, qu’il avait raison de penser que les vignobles d’altitude d’’Alexander Valley, Knight’s Valley, Bennett Valley et Chalk Hill pouvaient produire des fruits aussi fascinants et singuliers que tout ce qui est cultivé dans la Napa Valley.

Pierre Seillan et Jess Jackson pensaient que ces vins devaient être des assemblages pour devenir des vins de garde (30-50 ans), donc ils ne ressemblent pas aux Cabernet Sauvignon, Merlot et Cabernet Franc californiens typiques, fruités et francs du collier.

Pour chaque millésime, les vins de Vérité ont un PH modeste (entre 3.5 et 3.72), et un degré d’alcool compris entre 13.7 et 14.5%. La plupart se situent entre 14.1 et 14.3%. Ce qui ressort le plus de ces trois cuvées, c’est leur jeunesse et leur capacité au vieillissement. Les vins de Vérité sont destinés à des consommateurs qui ont une cave adéquate et la patience d’attendre.

Ci-dessous mes notes de dégustation après une verticale début mai 2011. Je dois dire, avec une pointe de mélancolie, qu’il a été difficile de finir cette dégustation sans la larme à l’oeil, c’était la première fois que je goûtais les vins de Jess Jackson sans qu’il soit là. Mais sa présence était évidente et palpable, lorsque ces grands vins ont été servis. »

La plupart des vins de Vérité sont en vente entre $150 et $350.

—Robert Parker

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2008 Le Desir

100

 

2006 Le Desir

90

$177-190

 

2008 La Muse

100

 

2007 La Joie

100

$390-600

 

2008 La Joie

99

 

1998 La Muse

95

$118

 

2001 Le Desir

97

$69-150

 

2005 La Muse

98

$139

 

1998 La Joie

94

$70-195

 

2005 Le Desir

99

$194

 

1999 La Muse

97

$70-150

 

2002 La Joie

98

$115-195

 

2006 La Joie

92

$190

 

1999 La Joie

95

$75-195

 

2000 La Joie

89

$65-80

 

2001 La Joie

95+

$75-220

 

2004 La Muse

98

$95-316

 

2001 La Muse

100

$65-193

 

2006 La Muse

92

$158-289

 

2000 Le Desir

90

$59-81

 

2002 La Muse

99

$65-175

 

2003 La Muse

98

$75-150

 

2009 La Joie

(91-94+)

 

2010 La Joie

(89-92)

3

 

2003 La Joie

95

$100-210

 

2004 La Joie

99

$95-314

 

2007 Le Desir

100

$309-433

 

2003 Le Desir

92

$80-169

 

2004 Le Desir

98

$125-175

 

2005 La Joie

100

 

2009 Le Desir

(93-95)

 

2010 Le Desir

(90-93)

 

2002 Le Desir

93

$119-169

 

2000 La Muse

91

$70-92

 

2007 La Muse

100

$309-433

 

2009 La Muse

(95-97)

 

2010 La Muse

(92-94+)

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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 18:00

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Touché mais pas coulé chers vous tous qui avez glissé un petit mot dans ma boîte à malices. Si vous passez du côté du boulevard Saint Jacques un de ces quatre, sonnez au 24, pour trinquer. Mention spéciale au village d’Embres&Castelmaure et au camarade président Patrick Hoÿm de Marien, à son infatigable bras droit Bernard Pueyo et, bien sûr, au sieur Pousson qui graphe plus vite que son ombre. Je vous embrasse tous et vous espère sur mes lignes...

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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 08:00

photomoi

Les vins primeurs sont-ils des prématurés ? Cette question peut vous paraître saugrenue mais elle renvoie à une autre : les vins ont-ils une date de naissance ? Non, ils ne sont, pour la plupart d’entre eux, que doté d’un millésime qui est celui de leur année de naissance. Les vins d’en bas jusqu’à ces derniers temps cumulaient l’absence de nom, d’origine et de millésime : le triple sceau d’infamie. Reste que l’interrogation sur l’heure et le jour de naissance n’est pas totalement dépourvue d’intérêt même si l’espace temps de la vendange et de la vinification ne leur permet d’occuper qu’un petit morceau de notre calendrier. D’ailleurs je m’étonne que nos biodynamistes, qui chérissent tant la lune et le calendrier, n’aient pas proposé des réponses à cette importante question. Dans le même ordre d’idées ceux qui parlent de vins naturels devraient y réfléchir à deux fois car, dans notre droit, un enfant naturel c’est un enfant dont les parents ne sont pas mariés.Rien à voir avec la chouchroute, je sais. Bon ça part dans tous les sens mais que les railleurs rengainent leurs moqueries car je ne suis pas né de la dernière pluie.

 

La solution la plus simple pour répondre à ma délicate question serait de se caler sur la date de mise en bouteille mais c’est impossible car, puisque certains vins sont élevés pendant des mois, le millésime ne serait pas le bon. Bigre que c’est compliqué mais, nous qui aimons tant les complications, les cahiers des charges longs comme un jour sans pain, ne pourrions-nous pas exiger en triple exemplaire une « déclaration de vin fait » à déposer à la DGDDI (pas un truc dématérialisé, non une démarche officielle du même tonneau que celle que l’on fait auprès de l’officier d’état-civil). Ainsi, pour charger encore un peu plus l’étiquette, entre le logo femme enceinte et les mentions légales porter à la connaissance de l’acheteur l’extrait de naissance du vin relèverait de la transparence souhaitée par les associations de consommateurs. En plus, pour les communicants qui sont un chouïa à court d’idées neuves ce serait du pain béni, ils pourraient ainsi organiser des petites sauteries le jour dit et ainsi tous les petits chasseurs de verres gratuits pourraient aller s’humecter les babines gratos.

 

Tout ça me direz-vous c’est vraiment du décoconnage intégral et absolu mais convenez qu'avec moi il faut toujours se méfier car, avec mon air con et ma vue basse, je ne lance jamais le bouchon sans avoir une petite idée derrière la tête. Oui j'en ai une car en ce 12 juillet, date inscrite dans le marbre du bleu-blanc-beur de notre vieux pays qui a des problèmes d'identité, je me devais d'aborder cette inutile question pour vous en poser une autre. Ouille, ouille, ouille, il nous entortille le Berthomeau, il tourne vraiment autour du pot, qu'est-ce qu'il veut au juste ? Simplement vous demander : à votre avis pourquoi ce matin je me suis lancé dans cette chronique sans rime ni raison? Pour ceux d'entre vous qui auraient eu la patience de me suivre jusque là les bonnes réponses se verront gratifier de ce qui se fait en ce genre d’occasion.

 

Allez, à bientôt sur mes lignes...

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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 00:09

Toute la presse parisienne en parle : de « la dernière née des pâtisseries fines parisiennes » (sic) Hugo&Victor, ça sent à plein nez le déjeuner de presse. Oui vous savez, ils sont venus, ils sont tous là, y’a même... ils se bousculent aux abords des saintes tables, se pourlèchent, cancanent, et parfois prennent des notes même si le dossier de presse est tout de même un sacré bon support.

 

Sans jouer les ramenards je me permets de signaler au troupeau que dans une chronique du 4 novembre 20010  Pèlerinage : Œufs coque de Marans, welsh rarebit, millefeuilles et un verre de Pouilly Ladoucette au Flore link j’écrivais « Marc, mon garçon à la face Fleurie, me demandait « un dessert ? » Comme je me sentais bien je lui répondais d'un « oui » franc et massif qui me valait le conseil d’un Millefeuilles de derrière les fagots en provenance récente de nouveaux venus au 40 rue du Bac Hugo&Victor http://hugovictor.com  . Je prends ! Vérigoud – pardon David – le Millefeuilles étant, avec le Baba au Rhum et l’Éclair au chocolat, l’une des rares pâtisseries que j’apprécie, hormis la tarte aux pommes que je fais moi-même. »

 

Vous me direz 8 mois d’avance c’est l’épaisseur du trait pour la peuplade vibrionnante des goûteurs patentés tout de même un peu mou du coude. Bref, dans le texte ci-dessus vous pourrez noter qu’hormis le Millefeuilles et le Baba au Rhum, j’adore l’Éclair au chocolat, d’où cette chronique un peu goguenarde. Au Flore le Millefeuilles m’avait semblé au niveau fort relevé des prix de cette crèmerie et je n’étais pas allé vérifier chez Hugo&Victor celui payé par le petit peuple du VIIe arrondissement de notre belle capitale. Alors, lorsque je suis tombé sur le déferlement médiatique j’ai noté le prix 5,20€. Sans tomber dans le vulgaire je me permets de souligner que cela semble être le prix syndical chez Hugo&Victor puisque c’est aussi celui de l’Éclair au chocolat.

 

Pour illustrer mon propos j’ai choisi le supplément Sortir de Télérama organe de presse bien-pensant, très donneurs de leçons, proche des préoccupations du peuple, avec bien sûr courrier des lecteurs très « je donne des leçons à tout le monde... » Qui lis-je sous la plume de G.Py qui s’extasie sur des produits « aussi beaux à regarder que délicieux à déguster.

« Éclair au chocolat. Cet éclair (5,20€) est définitivement l’un des plus goûteux de la capitale, grâce un crémeux parfait, fruit d’un savant mélange de chocolats grand cru. »

 

Remarque sur cet enthousiasme :

- le monsieur il déguste, il n’achète pas d’où son peu d’intérêt pour le niveau du prix.

- le monsieur déclare que c’est le plus goûteux de la capitale ce qui suppose qu’il a fait une dégustation comparative (voir l’éclair au chocolat d’un MOF élu le meilleur de Paris ci-dessous).

- le monsieur ne s’inquiète pas du prix de revient de la chose : quand on aime on ne compte pas et tout le différentiel est bien sûr dans les chocolats grand cru. (ça devait être dans le dossier de presse).

 

Qu’Hugues Pouget et Sylvain aient du talent je n’en disconviens pas puisque voilà huit mois j’ai apprécié leur Millefeuilles mais un peu de réflexion journalistique ne nuirait pas ou alors c’est à la limite de la promotion rédactionnelle. Pour pousser mes investigations d’un petit coup de vélo je suis descendu rue Wurtz cher Laurent Duchêne http://www.laurent-duchene.com MOF dont l’Éclair au chocolat fut élu il y a quelques années le meilleur de Paris. Le prix : 2,70€. Donc il ne me restait plus qu’à filer Bd Raspail, au 40, chez Hugo&Victor pour faire une dégustation comparative (coût de l’opération 6,90€)

L1020060.JPG Pour le comparatif du prix de nos deux éclairs au chocolat :

- le H&V pèse 85 g ce qui le met à 62€ le kg

- LD pèse 100g ce qui le met à 27€ le kg

- le H&D est donc plus que 2 fois plus cher que le LD.

- au plan de la présentation le LD est classique dans sa présentation, dodu, nappage extérieur glacé et placé sur un papier sulfurisé traditionnel ; le H&D est plus chichiteux : une plaque de chocolat est posé avec une pastille arborant le logo HV en lettres d’or. L’éclair est posé sur un carton en U frappé du nom des auteurs de l’œuvre.

- l’éclair de H&D a été placé dans une boîte de carton toujours au nom des concepteurs. Celle-ci a ensuite été déposée dans un beau sac toujours  floqué au timbre d’Hugo&Victor. Une serviette en papier ornée des 2 noms a été rajoutée. (Bilan carbone exécrable les petits loups mais vous ne pouviez pas savoir puisque vous, vous n’achetez pas vous vous contentez de déguster) Du côté de LD l’éclair a été emmailloté simplement mais élégamment dans un papier aux armes de Laurent Duchêne.

 

Mais quittant la boutique de Laurent Duchêne je passais devant Monop et l’idée saugrenue me vint de voir dans son rayon vins si je dégotais une belle bouteille à 5,20€. J’entrais donc. Croyez-moi si vous le voulez mais je n’ai pas trouvé une seule quille à ce prix : pas assez marchand de chaussures sans doute. Que faire ? Aller au-un peu au-dessus pour que les gastronomes en culottes longues ou en panty ne m’accusassent point de parti-pris. Je jetai donc mon dévolu sur un Clairet Château Sainte-Marie 2010 et ce pour 3 raisons :  L1020057.JPG

- j’adore le Clairet, nul n’est parfait ;

- ce vin a été sélectionné par le Jury Monoprix Gourmet drivé par Bettane&Desseauve (c’est du sérieux j’ai assisté à l’épreuve le 7/05/2009 À « Grains Nobles » une labellisation « Gourmet Monoprix » avec Bettane&Desseauve au pupitre  link - mes informateurs m’ont indiqués que Gilles&Stéphane Dupuch du château Sainte-Marie  sont de jeunes et excellent vignerons.

- le prix 5,50€.

 

Sans  vouloir charger la mule du sieur de Télérama défenseur du pouvoir d’achat des couches laborieuses qui s’est « offert » pour faire couler les merveilles « un divin moscato d’Asti à 20,80€ »la boutanche « sélectionné par le fameux sommelier Frédéric Béal » moi je fais dans le populaire mais si l’addition totale se monte pour moi à 12,40€ (peut-être pourrais-je l’envoyer à Télérama auquel je sers un abonnement depuis une éternité ?). À noter que lorsque j’avions été chez H&D j’avions point vu le dit moscato d’Asti mais La Nine 2009 (entre autre) de JB Sénat (y’a pas à dire les Audois se positionnent dans les beaux quartiers).

L1020061.JPG L1020063.JPG

Voilà le résultat des courses chers lecteurs. La dégustation des deux éclairs s’est déroulée en 2 temps :

- chaque demi-éclair a été dégusté à l’aveugle, donc pas par moi ;

- les 2 autres demi-éclairs ont été dégustés par ma pomme.

 

Résultats :

 

- Pour la dégustation à l’aveugle la dégustatrice préfère le (1) Laurent Duchêne plus dans la tradition de l’éclair au chocolat dit-elle même si le (2) H&V est d’un goût assez subtil mais sa couverture de chocolat rigide se marrie mal avec l’ensemble, fait bande à part.

- Pour moi-même remarque cette dichotomie nuit à la dégustation de l’éclair, ça fait des petits éclats durs dans la bouche. Le plus de H&V c’est qu’il est beaucoup moins sucré que le LD et pour moi ça compte.

- En conclusion, même si ma dégustatrice et moi-même ne possédons certainement pas les hautes compétences gustatives de G.Py, mais nous sommes de réels amateurs et de chocolat et d’éclairs au chocolat, nous pouvons vous assurer qu’il n’y a pas vraiment pas 1,50€ de différence entre l’Hugo&Victor et le Laurent Duchêne. Ni les ingrédients, ni la main-d’œuvre ne le justifient, c’est le grand n’importe quoi des soi-disant stars de la spatule. Attention je ne les mets pas tous dans le même sac : je suis un fan de Pierre Hermé.

 

Permettez-moi pour tirer une morale de cette histoire, car il s’agit en l’occurrence de morale, de poser les questions suivantes : 

« Journaliste or not journaliste ? »

Et « est-il envisagé dans les grands organes de presse d’édicter un code de déontologie à l’attention du petit peuple des qui se disent chroniqueurs gastronomiques ? »

Et enfin « c’est quoi le respect du consommateur ? »

 

On peut me rétorquer que nul n’est obligé de s’offrir un Éclair au chocolat à 5,20€. J’en conviens aisément. Ce que je conteste c’est le mode opératoire qui se généralise des goûteurs patentés qui « découvrent » ce que l’on veut bien leur faire découvrir. Ils ou elles chassent en meute, vont là où elles ou ils sont invités (pas toujours bien sûr). Un petit effort camarades, bougez-vous le cul ! Venez donc jusque dans le XIIIe qui ne sent pas le gaz dégoter de bons artisans. Franchement faire, tous ensemble, de Hugo&Victor une découverte 8 mois après moi ce n’est vraiment pas sérieux mais ça le lecteur ne le sait pas... Autant le Millefeuilles de H&B mangé au Flore était sublime, autant leur éclair au chocolat n'est pas le phoenix de ces bois du père Py.

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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 08:00

Ce concours n’a pas de règlement.

Pour l’heure il n’est doté d’aucun prix.

Les questions feront irruptions de jour comme de nuit sans préavis.

Vous ne devez pas y répondre immédiatement mais vous contenter de stocker et d’attendre.

Mais comme tout vient à point à qui sait attendre au bout du bout les plus attentifs, les plus patients et les plus persévérants risqueront d’avoir de bonnes surprises.

Attention comme chez Berthomeau aussi un train peut en cacher un autre : il s'agit bien en dépit du sujet des photos d'un concours sur le vin.

Comme les questions seront aussi gigognes gardez-bien en mémoire cette première question un peu simplette.

 

Á bientôt sur mes lignes chers lecteurs...

 

Question 1 (elle ne vaut 2pts): dans ses 10 photos ci-dessous trouvez l’intruse ? Indiquez le n°.

 

Photo 1

L1010897-copie-1.JPG

 

Photo 2

L1010895.JPG

 

Photo 3

L1010891.JPG

 

Photo 4

L1010871.JPG

 

Photo 5

L1010870.JPG

 

Photo 6

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Photo 7

L1010862.JPG

 

Photo 8

L1010867.JPG

 

Photo 9

L1010869.JPG

 

Photo 10

L1010884.JPG

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