Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 00:09

220px-Cassini-A%C3%BF 

Dans une très récente chronique « Entre Champagne et Bourgogne » mon éminent collègue, Hervé Lalau, à la suite de mes chroniques champenoises en appelait à l’Histoire « Jacques, sais-tu que le village d'Aÿ a été la première capitale de la viticulture en Champagne, bien avant Reims et Epernay. Je parle du 16ème siècle. Selon une étymologie discutée, Epernay, qui n'était à l'époque qu'un petit bourg, voudrait dire « au-delà d'Aÿ ». Ce qui est sûr, c'est que Gosset, la plus vieille maison de la Champagne, a été fondé à Aÿ en 1584; elle y vinifiait des rouges tranquilles. La bulle viendra bien après » la suite sur http://www.les5duvin.com/article-anecdotes-champenoises-62451751.html

 

Cruel camouflet pour tous ceux qui affirment que la Toile ne recueille que des inepties de gamins ignares, d’adolescents boutonneux ou de seniors désœuvrés. Nous piochons, nous exhumons pour vous de belles histoires de l’Histoire de notre terroir. « Le vin d’Aï, précisait Le Paulmier, en 1588, est de déliée et subtile matière, plaisant à boire, de facile digestion et de prompte distribution, qui fait que les roys et princes en font souvent leur breuvage ordinaire. » Ghislain de Montgolfier aime à le dire « autrefois, notre bon vin servait à faire du rouge et seulement un peu de mousse. Le champagne a pour origine un vin fin de pinot noir, vinifié en rouge et c’est ce vin-là qui concurrençait les bourgognes auprès des Cours royales. »

 

« La Côte aux enfants » un nom qui sonne un peu comme l’Ile du même nom de notre enfance émerveillée par la télé. Pour certains cette colline abrupte est ainsi dénommée parce qu’autrefois les gamins d’Aÿ allaient y faire provision de sarments le jeudi. Pour d’autres, c’était la Côte aux enfers quand les femmes devaient remonter dans des paniers la terre emportée par les intempéries. Au début du XIXe siècle, Jacques Bollinger reconstituera et réunifiera ce vignoble de 3 ha qui, avant le phylloxéra, appartenait à une cinquantaine de propriétaires.

 

Alors, retour aux sources du vin rouge d’Aÿ, un vin de mémoire produit sur cette « parcelle sacrée » de 70 ares, lorsque dans les années soixante on a découvert « dans les caves de la vieille maison d’Aÿ, un recoin oublié (parce qu’on l’avait dissimulé à la convoitise des occupants allemands) entièrement consacré au rouge, ce fut comme un retour aux sources. Il y avait, dans cette caverne d’Ali-Baba, du 1893, dont Ghislain de Montgolfier dit qu’il peut encore « donner du bonheur ». Bien sûr, ce vin c’est du cousu-main. Du soin extrême de la vigne au chai, chute de grappe six semaines avant la vendange, tri manuel en gants beurre frais (j’exagère toujours), vinification avec une macération qui dure entre 10 et 12 jours, élevage pendant 2 ans dans des fûts de 3 à 5 ans. Vin d’exception. Lorsque le pinot noir de La Côte aux enfants n’est pas jugé digne de produire ce vin de souverain il n’y a pas de vin. Je goûte avec délectation ce petit côté marquis de Lur Saluces, grand seigneur pour grand vin.  COTE_AUX_ENFANTS_99.jpg

4000 bouteilles par an, une rareté qui confine« La Côte aux enfants », ce fleuron des « Coteaux Champenois », à une rareté élitiste de bon aloi. Je ne résiste donc pas au plaisir de reproduire ce texte intitulé « Éloge des vieilles vignes françaises » qui me semble très représentatif de l’esprit de la maison Bollinger. « Derrière les fenêtres de la maison qui domine Aÿ, les vieilles vignes françaises enlacent leur étrange feuillage en désordre. Le regard sur ces vignes porte aussi un autre regard sur le temps. Le temps de la Champagne avant les ravages du phylloxéra. Vignes plantées en foule, non greffées, pour lesquelles s’applique encore la méthode du provignage. Le rendement, faible, est sans commune mesure avec une vigne classique. [...] Pour Bollinger, ces vignes témoignent de la tradition viticole du XIXe siècle. Parce que le devoir de mémoire est la meilleure façon de rendre l’histoire vivante. »

 

Dans certaines de mes chroniques un peu dures j’ai coutume d’écrire que la France est un vieux pays chargé d’Histoire, pour le regretter parfois lorsque nos pesanteurs nous entravent, nous rendent quasi-immobiles, mais qui aime bien châtie bien, c’est que je l’aime ce fichu beau pays, il y fait bon vivre parce que certains de nous continuent de défendre le bien vivre à la française. Je m’étais permis d’écrire dans la charte de l’Amicale du Bien Vivre : « Le bien-vivre n’est ni un luxe réservé à une élite, ni le privilège d’une société opulente, mais un élément essentiel de notre mode de vie à la française. Convivialité, accueil, hospitalité, échange, plaisirs simples partagés, trame de liens amicaux, voisinage, ciment de la vie en société, le vin est, et reste, comme l’écrivait l’ethnologue Claude Lévi-Strauss en 1974, une boisson à consommer ensemble. Dans les temps difficiles que nous traversons, notre combat pour le bien-vivre n’est pas une provocation mais, bien au contraire, une juste cause pour la préservation d’une façon de vivre que le monde entier nous envie. »

 

Dans l’univers du bien-vivre, tel que définit ici poser, sur sa table pour un grand jour, un jour de fête ou un jour de mémoire, une bouteille de « La Côte aux enfants » 1999 de la maison Bollinger www.champagne-bollinger.com redonne au mot luxe toutes ses lettres de noblesse. Nulle ostentation, mais simplement une parcelle de raffinement dans notre monde formaté, comme l’envie de s’offrir une parcelle de rêve, un petit morceau de ces vieilles vignes françaises, une échappée belle dans l’esprit d’une maison où « l’on sentirait presqu’encore l’odeur de la cire ou le craquement des pas à l’étage » où « le soleil jouerait délicatement sur le vert céladon des murs de la salle à manger » où « sur la table est posé un bouquet de roses fraîchement cueillies du jardin... »

img194.jpg

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 00:09

slide1---JP-K.jpg

« La géographie n’est pas précisément une sciences de livres ; elle réclame le concours de l’observation personnelle. Il n’y aura jamais de bon maître que celui qui mêle un intérêt d’observation personnelle aux choses qu’il doit décrire. La nature, dans son inépuisable variété, met à la portée de chacun les objets d’observation, et l’on peut garantir à ceux qui s’y livrent moins de peine encore que de plaisir. » écrivait Vidal de La Blache dans son introduction à son cours de Géographie sur La France.

 

Il poursuivait « Campagne ou Champagne [...] là aussi désigne une nappe uniforme de plaine [...] nous n’avons qu’à regarder autour de nous pour recueillir des exemples de divisions naturelles. Ces noms, en effet, ne sont pas des termes administratifs ou scolaires, ils sont d’usage quotidien, le paysan même les connaît et les emploie [...] Ce sont des pays plutôt que des régions. Mais ils n’en ont pas moins une grande valeur pour le géographe. L’expression pays a cela de caractéristique qu’elle s’applique aux habitants presque autant qu’au sol. [...] Voilà donc, saisi sur le vif, cet enchaînement des rapports parlant du sol et aboutissant jusqu’à l’homme. »

 

Cette dernière phrase résume bien mon credo : saisir sur le vif les rapports entre les hommes et leur sol qui, sous le travail de leurs mains, la force de leur intelligence pratique, leur écoute, leur observation, se décline en terroir. Souvent, eu égard à mon insoutenable légèreté, vous devez me prendre pour un papillon qui papillonne alors que je suis aussi une petite fourmi qui sait amasser des provisions pour les temps difficiles. Mais, pour rester dans le règne animal, allier les ailes et le labeur, en réalité je butine. Je me gave du suc des autres pour tenter d’en faire votre miel. Démonstration ce matin : alors que je dégustais au salon Brittle le Rosé de Riceys d’Olivier Horiot, mon œil vif remarquait le livre du photographe Michel Jolyot Les Riceys en Champagne un terroir d’exception http://www.jolyot.com et, de fil en aiguille, ce matin par la grâce et la gentillesse de Jean-Paul Kauffmann, fidèle lecteur, je puis vous offrir la préface qu’il a écrit pour ce beau livre. Bonne lecture ! Merci beaucoup JP K.

 

« Apercevant pour la première fois les Riceys il y a une quinzaine d’années, je n’en croyais pas mes yeux. De vieilles maisons vigneronnes bien tenues, ornées de ferronneries, d’admirables façades ne laissant rien deviner du dedans, un vignoble intensément travaillé, un air de superbe et de secret. Comment un tel village à la beauté intacte pouvait-il encore exister en France ? Un village ou plus exactement trois villages en un seul. Je faisais connaissance avec la redoutable complexité ricetonne, presque aussi difficile à concevoir que le mystère de la Sainte Trinité. Trois bourgs distincts et consubstantiels formant une entité unique et indissoluble. Trois appellations d’origine contrôlée aussi (Champagne, Rosé des Riceys, Coteaux Champenois), aucune autre commune champenoise ne peut se prévaloir d’une telle originalité. La complexité qui partout ailleurs est l’indice d’un échec ou d’un désagrément est historiquement aux Riceys un avantage et même un privilège, en tout cas un défi. La singularité de ce lieu et de ce vignoble qui l’incarne tient dans cette complexité fièrement acceptée. Une difficulté - mais non un embarras - qu’on lui envie secrètement.

 

Les Riceys aiment jouer sur les deux tableaux. C’est la nature profonde de ce village. La place a appartenu tantôt à la Bourgogne, tantôt à la Champagne. Et, pour rendre les choses encore plus simples, souvent aux deux à la fois. L’histoire des Riceys abonde en anecdotes (1) où dans la même construction l’on est bourguignon du côté sud, champenois au nord. Il y a dans la mentalité de cette terre une espièglerie, une gaieté libre et truculente, presque rabelaisienne, qui a beau se dissimuler sous un certain quant-à-soi mais n’en est pas moins heureuse et conviviale comme il sied à un pays où l’on cultive la vigne.

 

Cette ambivalence lui a permis de durer et de fonder une identité extrêmement originale, cumulant les deux appartenances sans qu’il n’y ait jamais opposition. Cet aspect multidimensionnel, qu’a su si bien saisir le photographe Michel Jolyot,  n’est pas le signe d’une entrave mais au contraire d’une supériorité. Le village compact - presque urbain - les maisons dépourvues de dépendances, les caves, la pierre, le paysage de combes, le calcaire kimméridgien sont bourguignons mais l’âme est résolument champenoise. C’est le négoce marnais qui s’est tourné vers l’Aube au début du 19è siècle pour acheter des raisins et non l’inverse. Cette légitimité champenoise n’a cessé d’être soulignée par le voisin quitte à ce qu’il en bafoue le bien-fondé quand cela ne faisait plus ses affaires. Contre cet ostracisme, les vignerons ricetons sont entrés en guerre en 1911 et ont fini par l’emporter.

 

Le fond est champenois, la forme pour une large part bourguignonne. On ne saurait les séparer, comme l’âme et le corps. Les vignerons des Riceys se plaisent à souligner malicieusement qu’ils appartiennent à la plus importante commune viticole de la Champagne « bien avant Vertus », insistent-ils. Au demeurant, il existe bien des pays en France nommés champagne, qui est le contraire du bocage (champagne berrichonne, champeigne tourangelle, champagne charentaise) et la champagne auboise ne craint pas de revendiquer sa différence au sein de la grande champagne viticole.

 

Bien qu’il représente une part très faible de la production, le rosé de Riceys résume parfaitement cette double appartenance. Il est proche d’un vin rouge tout en se gardant de l’être vraiment. Le secret de ce vin qui ne ressemble à nul autre repose sur cette ambiguïté. Il joue deux rôles à la fois mais n’en endosse aucun car sa nature profonde tient dans cette conjonction. Un tel caractère pourrait brouiller les cartes et entretenir une image floue, un juste milieu, un état intermédiaire, une moyenne sans caractère. C’est tout le contraire. Ce vin si rare ne saurait être confondu avec les autres rosés, synonymes parfois de facilité et même de vulgarité. Le rosé des Riceys est le plus sophistiqué des vins. Outre qu’il requiert des raisins parfaits, il exige du vinificateur une perspicacité et une exactitude peu communes. À travers le pinot noir, le plus difficile des cépages, ce rosé doit rassembler deux qualités antinomiques : la puissance et la légèreté. Ce n’est pas un hasard si le vignoble des Riceys a bâti sa réputation sur ce pinot si périlleux à travailler. C’est un cépage qui ne supporte pas la médiocrité. Pour en venir à bout, il faut le talent du terroir et le savoir-faire des hommes. Les Riceys peut s’enorgueillir de posséder les deux tant il est vrai que le pinot noir s’avère une quête, une sorte de Graal difficile à atteindre. Sur les pentes vallonnées aux expositions magnifiques, tout est fait pour parvenir à une belle maturité. Alors ce cépage donne ici toute sa mesure : enjoué, vif, charmeur, velouté avec une générosité et une densité qui confèrent à ce rosé un style inimitable.

 

Je n’aurais garde d’oublier le champagne qui constitue l’essentiel de la production des Riceys. S’il est vrai que l’Aube n’a plus rien à prouver dans ce domaine et a perdu tout complexe d’infériorité vis-à-vis du voisin marnais volontiers hégémonique, les vignerons ricetons savent qu’à chaque millésime on remet son titre en jeu. Signe des temps : la vendange aux Riceys voit affluer un nombre croissant de représentants des maisons les plus réputées d’Épernay ou de Reims. À présent, ils ne se cachent plus. Une évidence s’impose : les raisins de ce village sont de plus en plus recherchés. Le négoce marnais ne fait plus reproche au pinot noir aubois de « terroiter ». Au contraire, cette typicité dont les vignerons ont toujours tiré fierté est tenue à présent pour un avantage.

 

Les Riceys, condensé de la France viticole, miroir d’un monde rural qui change sans pour autant perdre son âme campagnarde. Les pays de vignoble savent encore perpétuer les mythes et les rites. Ce coin de l’hexagone donne un bon aperçu de la complexité du vivant fait d’interdépendances, d’éléments contradictoires et de paradoxes. Souplesse et robustesse de ce pays. On en revient toujours à la complexité, maître mot du vocabulaire œnologique. Un vin simple n’est pas un vin qu’on a envie de déguster, encore moins de commenter. La complexité qui définit un vin de qualité dépend du cépage, du terroir et de l’homme.

 

Dans sa triple appartenance, sa situation géographique originale, son terroir hors-série, les Riceys récapitule à sa façon tout ce qui nous fait aimer le vin et ses hommes qui l’élaborent.

 

 

Jean-Paul Kauffmann*

 

 

  • Ancien rédacteur en chef de l’Amateur de Bordeaux, auteur de Voyage en Champagne

(1990), de La Morale d’Yquem (1999) et du Bordeaux retrouvé (1989)

(1) Les Riceys, son vignoble, son histoire par Gilles François. (Diplôme universitaire Vin et Culture 2001), 87 pages.

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 00:01

Ce matin je ne sais si vous allez me suivre dans les méandres de mon esprit d’escalier mais comme « point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. » je vous livre le fond de ma pensée. En notre beau pays françois il est inscrit dans notre ADN national qu’il est fort probable qu’un beau jour le petit peuple vous portât au pinacle pour dès le lendemain réclamer que l’on vous écartelât en place de Grève ou bien encore, en une volte radicale, que les Tout Puissants un beau matin réclamassent votre tête alors qu’avec le même élan souverain dès lendemain au soir ils la couronnassent de lauriers.

 

Il m’apparaît que tel est le destin de 2 hommes qui se situent aux antipodes de notre échiquier du vin : Marcel Richaud de Cairanne et Georges Duboeuf de Romanèche-Thorins. Le premier, précurseur d’un retour à des pratiques précautionneuses, fut longtemps moqué par ses pairs avant de se retrouver aujourd’hui inscrit sur les tablettes des meilleures maisons ; le second, père du Beaujolais-Nouveau, encensé, révéré, cité en exemple par le Gotha de notre France vineuse comme le porte-drapeau d’une France conquérante et sûre d’elle-même, se voit depuis quelques années vilipendé, caillaissé, stigmatisé comme étant l’auteur de tous les maux du Grand Corps Malade...

 

Sans rappeler trop lourdement des temps difficiles de notre Histoire où le peuple de Paris  qui se pressait sur le parvis de Notre-Dame pour saluer  avec chaleur le vieux Maréchal « protecteur » d’une France à genoux acclamait avec la même ardeur quelques mois après le Général libérateur d’une France humiliée mais à nouveau debout, il serait quand même de salubrité publique de se pencher sur notre propension nationale à la versatilité ou mieux encore, n’en déplaise à Michel Onfray, à nous étendre sur le divan du père Sigmund pour nous soumettre, tel des Woody Allen ou autre Fabrice Luchini, à une bonne et longue analyse. Le Divan donc pour nous permettre de mieux vivre avec nos multiples contradictions !

 

À ce stade de ma chronique je peux tout à fait comprendre que vous fussiez dubitatif, même un peu inquiet de ma santé mentale, que vous vous interrogiez sur l’état de mes connexions neuronales, que vous vous inquiétiez de mon devenir. Et pourtant, même si j’ai sûrement un grain – mais après tout avoir quelques aspérités donne prise à la discussion – je ne suis pas encore totalement barjot. En effet, je reste persuadé après avoir observé nos 10 dernières années de postures, de faux-débats, d’anathèmes, d’érections de chapelles, de bals des faux-culs, de réformes enlisées, de rapports enterrés, qu’il nous suffirait de bien peu de choses pour sortir de nos névroses, pour nous assumer tels que nous sommes, ni plus, ni moins.

L1000110.JPGAprès ce ¼ heure freudien, lacanien ou jungien, je vous dois l’explication de l’origine de cette chronique qui plonge ses racines, telle une vieille vigne, au plus profond de mon sens aigu de l’observation (pour les chevilles qui enflent je m’administre des bains d’eau salé au sel de Guérande IGP). Mon titre étrange ne relève pas de la vile tromperie pratiquée par les adeptes du marketing qui vous fabriquent des Barons de je ne sais pas quoi pour vous vendre du jaja qu’a pas plus de quartiers de noblesse que moi.

 

Tout est parti de mon Franprix qui vient de se refaire une beauté (à noter que le rayon vin y a perdu au moins 2 tailles ce n’est pas encore la peau de chagrin mais ça vient). J’y passe de temps en temps y acheter deux ou trois bricoles. Là je me dis : « y’a t’y encore du Bojolo Nouvo ? » Je cherche ! Peau de zibi pas plus de Bojolo Nouvo que de poils sur le ciboulot du père Coffe. Dire que je suis content de ce désert serait mentir mais comme je m’apprêtais à sortir je tombe nez à nez avec Georges Duboeuf, pardon sur un Mâcon-Villages Nouveau de Georges Duboeuf. Avouez que y’a de quoi être un peu stupéfait de voir débarquer ainsi ce nouveau « Nouveau » tout blanc que bien sûr j’acquière : 6,95€.   L1000141

L’affaire aurait pu en rester là si le lendemain trainant mes guêtres chez Lavinia je ne m’étais pas mis dans la tête de vérifier si y’avait encore un rayon Beaujolais dans ce temple chic et choc. Pendant un temps j’ai cru que non. J’ai tourné un petit moment avant de découvrir niché au bout de la Bourgogne quelques casiers de crus du Beaujolais, dont bien sûr Le Morgon de Marcel Lapierre. Allez, je suis généreux : 6 références dont un Bojolo Nouvo de chez Foillard. Aucune mise en avant, queue de chique et eau de boudin j’en étais un peu chagrin lorsque je suis tombé sur Marcel Richaud, pardon sur un lot de bouteilles mis en exergue au bon endroit. Celles-ci étaient dotées d’étiquettes à fort contenu philosophique : Elle pensait : « Si la vie n’était ce qu’elle est, elle pourrait être ce qu’elle n’est pas ». Le vin la rendait philosophe, qui m’intriguèrent. Je consultai le cul de l’une d’entre elles et je découvris le Côtes du Rhône Nouveau de Marcel Richaud. Bien évidemment j’achète : 8,70€.

  L1000142.JPG

Voilà donc le pied de cuve de mon histoire de divan : Marcel&Georges ou le vin français en analyse. Je ne sais ce que vous en tirerez mais moi, avant de les déguster, je puis vous assurer que Georges et Marcel même si tout semble les opposer, sont bien deux acteurs très représentatifs de notre vin français et que, avant d’instruire dans chacun des 2 camps opposés, leur procès, l’heure me semble venue de s’intéresser à la réalité. Ne m’étant pas moi-même soumis à une quelconque analyse je ne puis ce matin aller pousser plus loin mes investigations. S’il y a parmi vous des candidats : j’offre le divan...

Partager cet article
Repost0
8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 00:09

Le secrétaire de Mairie de Losse-en-Gelaisse le 8 décembre 2010 jour de la fête des Saints-Innocents.

 

« Suite à une demande d’inscription en questions diverses du Conseil Municipal du 8 décembre par Marcellin Gourret, alerté conjointement par le club Facebook « Tous derrière les vins de Losse-en-Gelaisse » que, soit-dit en passant sans que ce soit écrit dans la délibération vu que nous sommes à la veille de Noël, ce mécréant d’Ulysse Vergnes appelle, vu son appellation, le club Fesses Bouc, et par le club du 3ième âge de tricot féminin de Losse-en-Gelaisse  « Les aiguilleuses du ciel » qu’Achille Gauche, qu’est en cave particulière et qu’à toujours été plus porté sur les jupons que sur la vinification, appelle « les chroniqueuses du fiel » vu que la présidente en est  Eugénie Poulain, l’ancienne bonne du curé, qui a dit à qui à bien voulu l’écouter, et elles sont nombreuses « que c’est parce qu’il faisait porter des cornes au maire et à son principal opposant président de la coopé qu’il s’est mis à faire son vin. »

 

Le Conseil Municipal s'est saisi de la question suivante : « pourquoi Google Maps ignore l'existence de Losse-en-Gelaisse ? »

 

Marius Schivardi – qui n’a aucun lien de parenté avec le célèbre Gérard du même nom – a suggéré que pour remédier à ce trou regrettable, du sans doute à l’homonymie avec le patelin américain, il faudrait que nous changions de nom pour adopter celui de Montcuq qui jouit d’une notoriété mondiale depuis le célèbre reportage de Daniel Prévost dans le Petit Rapporteur (voir en annexe).

 

Le Maire objecte que c’est impossible puisque le nom est déjà pris et que changer de nom c’est des tonnes de paperasseries.

 

Marius Schivardi propose mon Montcuq-en-Gelaisse...

 

Le Conseil, objectant sur les pires jeux de mots que susciterait cette adjonction, repousse à l’unanimité sauf la voix de Marius Schivardi qui s’en va.

 

Ulysse Vergnes, jamais en reste de faire l’intéressant, après un long topo sur la notoriété, rien que pour emmerder le maire qui est aussi président de la coopé « L’Etoile », dite familièrement l’Etoile rouge vu les penchants politiques du président, a proposé d’inviter Robert Parker pour que celui-ci vienne noter les vins de sa propre coopé « La Moderne », dites aussi La Citerne, vu qu’ils vendent tout en vrac, qui fait, a-t-il ajouté les seuls rouges dignes de ce nom de toute l’appellation.

 

Un ange est passé, le maire tel Peponne frisait l’apoplexie. Germinal Chopineau, l’adjoint aux chemins vicinaux,  invoquant le Général de Gaulle et Waldeck Rochet a déclaré que Losse-en-Gelaisse n’allait pas baisser son froc devant un cow-boy.

 

Rejeté à mains levées !

 

Ulysse Vergnes, pas bougon des cépages pour deux sous, a contre-attaqué en proposant d’organiser le Mondial de l’Aramon à Losse-en-Gelaisse et d'y inviter Robert Parker. Pour mémoire le maire au temps de sa splendeur fut surnommé le roi de l’Aramon.

 

Rappel à l’ordre du maire : « de l’aramon il n’y en a quasiment plus à l'Etoile, mais à La Moderne y'en a un gros tas et qu'elle le fait tellement pisser qu’il est tout juste bon à faire du rosé... » qui sur sa lancée a dégoupillé sa grenade à retardement : sa proposition de fusionner La Moderne et L’Etoile sous la houlette de la coopé d’Embres&Castelmaure qui est connu dans le monde entier...

 

Tout le Conseil s’est levé, sauf Ulysse Vergnes et Achille Gauche bien évidemment, ce dernier qualifiant le projet de collectiviste et de machine de guerre contre les caves particulières, pour applaudir et saluer le caractère visionnaire du maire.

 

Ulysse Vergnes a ricané que comme visionnaire le maire pouvait aller se rhabiller vu que le projet de fusion était un serpent de mer qui traînait sa queue dans la poussière depuis plus de 20 ans, mais que grand seigneur il prenait l’engagement de le mettre aux voix de son prochain Conseil d’administration.

 

Face à cette quasi-unanimité le maire a indiqué qu’une lettre au Président Patrick Hoÿm de Marien partirait dès demain matin pour lui demander de bien vouloir accueillir le Conseil Municipal de Losse-en-Gelaisse à Embres&Castelmaure en janvier. (Note du secrétaire de Mairie : le maire se voyait déjà aux côtés du Président PHM dans sa Jeep découverte arpentant les vignes du Seigneur et rêvait des étiquettes destroy qu’allait leur concocter le sieur Pousson)

Bolduc 8387

 

Fait à Losse-en-Gelaisse le 8 décembre 2010 aux environs de minuit.

 

Le Secrétaire de Mairie

 

Paul Hochon


Montcuq - Daniel Prevost
envoyé par Shadoko. - Gag, sketch et parodie humouristique en video.

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 09:00

Bonsoir chère Sandrine Blanchard,

 

Si j’ose m’adresser une nouvelle fois à vous, qui rappelez-vous aviez complaisamment tendu le micro au Professeur Président de Inca Dominique Maraninchi qui affirmait sans rougir « Le vin est un alcool, donc cancérigène » et que, bien sûr, le premier verre de vin nous précipitait la tête la première dans l’addiction la plus noire et était le plus sûr chemin pour choper ce foutu chancre, c’est pour vous faire part de ma surprise. Que dis-je de ma stupéfaction ! J’en suis tout tourneboulé. Mon étonnement est à son comble. Je suis proche de l’attrition.

 

En effet, dans ma boîte électronique de ce jour, à 12 :08, votre employeur : l’ancien austère journal Le Monde auquel je suis abonné via la Toile m’a dragué, m’a aguiché, m’a enjôlé, m’a alléché, avec une réclame pour une VENTE PRIVÉE de VINS&CHAMPAGNES du 6 au 12 décembre 2010. Exclusivité Le Monde.fr qu’ils disaient et même jusqu’à 50% de réduction qu’ils annonçaient. Donc, vous voilà par ce biais devenu, à votre corps défendant peut-être, « vendeuse de vins », ce qui entre nous soi-dit n’est pas un plus sot métier que de vendre du papier imprimé. Moi, pour ne rien vous cacher je trouve ça plutôt bien votre petit magasin de vins tout près de chez moi – pour mes lecteurs je précise que le Monde est logé au 80 Bd Auguste Blanqui et moi au 24 Bd St Jacques. Ces 2 boulevards sont bout à bout mais le premier est dans le 13e et le second dans le 14e, donc je suis à  

 

300 mètres du siège – et je vous imagine, chère Sandrine, conseillant les clients sur les accords mets-vins.

 

Mais bon je plaisante, je galèje et mon ami Hervé va me reprocher de profiter de l’occasion pour sournoisement placer mon plan drague. Revenons à vous, chère Sandrine Blanchard grande-prêtresse de notre Santé Publique, dites-nous qu’en pensez-vous ? Si vous désapprouvez cette VENTE PRIVÉE peut-être pourriez-vous pondre dans les colonnes du Monde un de ces papiers dont vous avez le secret. Vous savez dans le style : moi j’ai une éthique, je ne fréquente pas ces affreux pinardiers qui veulent pervertir notre belle jeunesse avec leurs fruits défendus. Un truc bien senti qui plairait tant à tous vos amis les grands protecteurs de notre santé qui nous disent de bouger, de faire ceci mais de ne pas faire cela, de ne pas manger de ceci ou de cela, ou bien je ne sais plus trop quoi si bien qu’à la fin de tout ça on n’en a la tête farcie et qu’y’se pourrait bien qu’on se mette en arrêt-maladie.

 

Donc chère Sandrine Blanchard, tout en étant désolé de vous avoir accolé, même avec des guillemets, cette horrible étiquette de « vendeuse de vins », et en ne pensant pas une seule seconde que vous fussiez complice de ce vil commerce, vous pourriez tout de même faire un petit geste de repentance en prenant la peine un jour de venir voir en leur terroir – vous savez la terre où poussent les pieds de vigne qui font le raisin qui pressé et fermenté donne ce foutu vin que vous vouez aux gémonies – les femmes et les hommes qui y travaillent. Peut-être qu’après ce petit voyage sur la terre vous pourriez descendre plus aisément de votre Olympe médicale et écrire des papiers plus équitables.

 

J’en ai fini de mon ironie et vous prie de recevoir mes saluts de voisin du Monde.

 

Jacques Berthomeau

 

img191

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 00:09

Marcel Lachiver titre « La Fortune du Champagne » et note que « ce vin plut, d’abord en Angleterre, puis en France. ». Nos amis anglais avec leurs clubs, leur Empire et leur goût pour la Marine à voile ont beaucoup fait pour la renommée de nos vins. Le sparkling Champagne George Farquhar, en 1676, dans Love and a bottle compare son pétillement aux bons mots d’un homme d’esprit « How it puns and quibbles in the glass! » Mais, comme toujours, les « Français se passionnent à leur tour pour ce vin dont il faut d’abord faire sauter le bouchon, au besoin éliminer le dépôt qui a pu se former (répétons qu’il n’y a pas alors le dégorgement) et qu’on verse de haut dans les verres pour le faire mousser davantage »

 

Donc « Le vin d’Ay, vin tranquille au départ, est devenu synonyme de mousseux [...] À partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, le blanc de blanc est associé à la fabrication du champagne, et on commence à étendre les plantations de chardonnay dans la côte d’Avize, notre côte des blancs. » Et Dom Pérignon dans tout ça « pour rendre ce vin mousseux, de cette mousse délicate qui se précipite jusqu’en haut du verre. » La réponse de Lachiver est claire « Il est certain que Dom Pérignon n’a rien inventé ; de ce point de vue il est, comme Archimède, comme Christophe Colomb, comme Newton, un observateur, un découvreur. La tendance à mousser des vins champenois existait avant lui, puisque Saint-Évremond en parle avant que Dom procureur ait eu le temps de faire sa première cuvée, et cette seconde fermentation était plutôt considérée comme une tare que comme une qualité. L’art de Dom Pérignon a été de maîtriser cette mousse, de l’obtenir à peu près tous les ans par ces mélanges subtils de raisins qu’il savait doser, de trouver le moyen de soutirer et de coller pour que le dépôt (le « louche ») ne s’accumule pas dans la bouteille. Tout ceci, en ces débuts prometteurs, relève de l’art et c’est pourquoi Dom Pérignon doit recevoir le titre de père spirituel du champagne. »

250px-Nicolas_Lancret_002.jpg

 Déjeuner au jambon de Nicolas Lancret Musée Condé de Chantilly

 

Les deux pages 276-277 de Marcel Lachiver sur les grands principes de « l’homme exceptionnel » qu’était Dom Pérignon sont à lire et à relire par tous ceux qui ne croient pas en la viticulture de précision.

- Il élimine « dans les premières années de sa charge tous les plants qui ne lui plaisent pas. De même, il fait arracher  toutes les parcelles qui ne lui semblent pas convenir à une production de qualité et, au contraire, il fait planter ou replanter celles qui paraissent le mieux exposées pour fournir une belle vendange. Un vin de qualité ne peut être tiré que d’un vignoble de qualité »

- « Dom Pérignon exige une maturité parfaite ; toute la vigne n’est donc pas vendangée en une fois mais en vendanges fractionnées, le dernier passage recueillant tous les raisins qui restent uniquement pour faire du vin rouge. Il exige ainsi qu’on ôte les grains pourris, les grains verts... »

- «  Dom Pérignon, et c’est sans doute là son intervention principale, examine les paniers, goûte les raisins pour savoir de quelle pièce de vigne ils proviennent (il avait, dit-on, le palais si fin qu’il ne se trompait pas sur la qualité et l’origine du raisin) et procède alors aux assemblages qui lui paraissent le mieux convenir pour le vin qu’il veut obtenir. »

- « C’et dans les soutirages et les collages que Dom Pérignon excelle aussi » Il permet aux vins de ne pas « tourner casaque » et « En un mot, il sait stabiliser les vins et leur garder la possibilité de mousser. Car, naturellement, les vins de la Champagne, ont tendance à mousser sans aucune addition de sucre. C’est dans la lune de mars que le vin manifeste le plus cette propension et Dom Pérignon met ses vins en bouteilles vers le 15 mars ; à ce moment, le vin contient encore du sucre résiduel qui n’a pas été transformé en alcool et qui va subir cette transformation dans la bouteille en dégageant du gaz carbonique. »

 

Si après cela, pour ceux qui ne l’ont pas encore, vous ne faites pas l’acquisition du Marcel Lachiver « Vins, vignes et vignerons Histoire du vignoble français » chez Fayard, vous ne saurez pas ce qu’était « le bouchage au broquelet », le « gaudronnage », comment est née la bouteille champenoise d’abord pomme puis poire, quand est apparu le dégorgement, jusque quand les anglais ont mis le champagne en bouteilles dans leur île, quel était le prix de la bouteille à la propriété et à Paris au XVIIIe siècle.

 

Bref, avec mes petits moyens j’ai tenté, sans me faire mousser, d’éduquer les masses ignares. Bien évidemment, en dépit là encore de mes modestes qualités de dégustateur j’ai au cours du salon Brittle www.brittle-boutique.com , fort bien organisé par ailleurs : tout le contraire du foirail habituel, n’en déplaise aux perfides natifs d’Albion qui raillent mon papillonnage, j’ai pu repérer mes futures proies sur lesquelles je chroniquerai à la veillée dès que le temps me sera donné. Sachez que contrairement à l’ancien président Gérald Ford qui ne pouvait mâcher son chewing-gum et penser en même temps, je puis conserver toute ma lucidité même bombardé de questions par le Grand Pauchon de France-Inter.

61X1VDXM9SL__SL500_AA300_.jpg

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 08:16

 

images Pauchon

 

Ce vendredi soir, tout premier d’un mois de décembre glaciaire, affrontant les éléments mes pas me portaient jusqu’au Télégraphe, sis à une encablure du Pont Royal, où l’ami Olivier Borneuf www.brittle-boutique.com proposait une dégustation de Champagne de ses producteurs préférés. À peine défait, alors que je me portais vers une sainte table pour me faire mousser, mon attention fut de suite attirée, non par une charmante damoiselle mais par un grand escogriffe portant en bandoulière un Nagra et qui tendait un micro siglé France-Inter sous le nez de tous ceux qui lui tombaient sous la main. « Tiens me dis-je, comme c’est étrange, un reporter de France-Inter dans un lieu de perdition... » Ne craignant nullement la concurrence j’entamais mon ouvrage dégustatif jusqu’à l’instant où cherchant Vincent Laval pour laper son champagne je le vis pris dans les rets de l’homme de Jean-Luc Hess – si j’osais ça ferait une rime d’enfer. Bref, je m’approchais et qu’entendis-je ? Des questions pas bien dosées du genre b.a.-ba du champagne pour les Nuls. Vous me connaissez je ne pus m’empêcher d’ironiser sur la haute compétence des journalistes de notre grande radio nationale. Mal m’en pris car le gars, qui se présenta sous le nom d’Hervé Pauchon, prit ça du bon côté et se mit à rousiner autour de moi me posant mille questions à la con.


 images HP

 

Là mon ignorance crasse de la grille de France-Inter éclatait, même vue l’heure tardive, au grand jour et je dus à mon tour confesser qu’Un temps de Pauchon d’Hervé Pauchon du lundi au jeudi de 21h50 à 22h sur France Inter je ne savais pas ce que c’était. Mais notre gars s’en foutait comme de sa première chemise. Je tentais le coup de La résistible ascension du petit Pochon mon feuilleton inachevée des années 2006 en vain, il continuait de m’asticoter. Faut dire que le gars était sympathique pas pour deux sous bêcheur donc je me suis laisser-aller à bavasser.


  165020174-bandeau.jpg

 

Ceci écrit, sans préjuger de ce qui en restera à l’antenne, je me suis dit « si ce gars-là pose autant de questions sur le Champagne c’est qu’à la base, comme disent les partisan de Méluche, l’homme qui éructe plus vite que le faisait Marchais, ils ne doivent pas savoir grand-chose de ce nectar qui mousse. » Donc je me suis plongé sitôt rentré dans mon Lachiver « Vins, vignes et vignerons Histoire du vignoble français » chez Fayard pour en extraire quelques pépites me permettant d’édifier les jeunes générations. Marcel Lachiver consacre 3 rubriques au Champagne :


- Vin Champenois et Vin de Champagne

- Naissance du vin mousseux de Champagne

- La fortune du Champagne.

 

Voici donc pour l’édification du Grand Pauchon l’extrait sec des écrits du Grand Marcel Lachiver.

 

Au Moyen Age, la Champagne c’est la Champagne pouilleuse qu’évoquait le frère Buton mon professeur de géologie et de géographie où ne broutaient que des moutons. L’expression vin de Champagne n’apparaît pas à cette époque. « Mais les régions de Chalons, d’Épernay et de Reims magnifiquement situées sur la route reliant la Bourgogne à la Flandre, étaient depuis la fin du XIVe siècle, période à laquelle avait surgi la renommée des vins de Beaune tirés du pinot noir, le lieu où passaient ces vins de Bourgogne, où ils étaient entreposés. Tout flamand se dirigeant vers Dijon avait donc la possibilité, en allant ou en revenant, de compléter sa provision si la vendange bourguignonne avait failli et nous avons noté, du XIVe au XVIe siècle, de nombreux achats faits en Champagne. Il s’agissait de vins de la vallée de la Marne, qualifiés de vins d’Ay, le cru le plus réputé. »

 

Selon Lachiver « La plus ancienne mention de vin de Champagne semble avoir été trouvée par M. Guillot ; elle figure en 1493 dans les ordonnances de l’Hôtel-Dieu de Paris qui recommandent l’achat de vins de Suresnes, de Gentilly, de Vanves et « autres bons terrouers près de Paris » plutôt que de « vin de Gastinois ne de Champagne qu’il a esté faict par cy devant ». Sous ce vocable se cachent des « vins de valeur inégale » en effet si ceux d’Ay sont classés comme « vins délicats et excellents » les vins de la Montagne sont qualifiés de « petits vins » en 1389 dans un inventaire des caves de l’évêque de Reims. Mais dans le courant du XVIe René Gandilhon conclut à une amélioration notable de la qualité des vins de la Montagne, surtout le cru de Verzenay et insiste « sur le fait que vin de la Montagne est synonyme jusqu’au début du XIXe siècle de vin rouge exclusivement... » On reproche au vin rouge de Champagne leur manque de couleur et comme dans beaucoup de vignobles on utilise « des baies de sureau pour lui donner un peu de sang ». Même si les vignerons de Champagne ont entrepris, selon le Chanoine Godinot en 1718, « de faire en Champagne du vin aussi rouge que celui de Bourgogne » il doit bien concéder que les vins de la Montagne « ne valent pas tout à fait ceux de Bourgogne et il s’en faut qu’ils ne soient aussi moelleux ni même si agréables au goût. »

 

« Jusqu’à la Révolution, on distingue la jauge de Rivière et la jauge de Montagne... »

 

La 1ière s’applique à des poinçons de 192 à 196 pintes soit 180 litres environ.

La 2ième s’applique à des poinçons de 216 à 220 pintes soit 200 litres environ.

 

Mais comme le souligne Marcel Lachiver « cette distinction n’est pas seulement géographique ; si on mesure bien les vins blancs de la vallée de la Marne avec la jauge de la Rivière, tous les vins rouges, non seulement ceux de la Montagne, mais aussi ceux de la vallée, sont jaugés à la mesure de la Montagne. Ainsi, on n’oppose pas seulement deux régions aux vocations viticoles différentes, on met l’accent sur la distinction à faire entre les vins blancs (même s’ils proviennent de raisins noirs) et les vins rouges, toujours moins réputés à l’époque. »

 

Affaire à suivre demain sur mes lignes...

 

 

Hervé Pauchon

 

Comédien et homme de radio, lauréat des enfants d’Inter, Hervé Pauchon signe ses premiers reportages à France Inter dans «Là-bas si j’y suis». C’est ensuite «Ça crée des liens», «Zinzin», «Le grand polochon», «La bande à Bonnaud»… Parallèlement on l’a retrouvé au cinéma dans le «Miraculé» de Mocky, «Cyrano» de Rappeneau, «Le couperet» de Costa-Gavras, sur scène dans «Zazou» de Savary entre autres. Il a tourné sous la réalisation de Radu Mihaileanu «Le concert» avec Mélanie Laurent, Miou-Miou et François Berléand (en salles en nov. 2009).

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 00:09

Moi je trouve ça très romanesque et fort drôle cette histoire de l'ancien électricien dePicasso coulant une retraite dans son petit pavillon  de Mouans-Sartoux Alpes-Maritimes et gardant au fond de son garage, sans doute dans une vieille valoche en carton bouilli, 271 œuvres de Picasso (tableaux, carnets et dessins des années 1900 à 1932) dont personne ne connaissait jusque-là l'existence et qui sont estimés par le service des affaires juridiques de la famille Picasso à une soixantaine de millions d'euros. Faut le faire, non ! Et le spécialiste du 110Volts, la gueule enfarinée, de déclarer « Je me doute que cela doit avoir une certaine valeur. Mais ça ne m'a pas intéressé. Si cela m'avait intéressé, il y a longtemps que j'aurais essayé de les vendre » et d’ajouter qu’ayant connu des problèmes de santé il risquait de ne pas survivre et voulait clarifier la situation pour ses héritiers.

 

Le mot est lâché : les héritiers ! Je ne vais pas ironiser sur les rapaces des deux bords, la famille Picasso qui fait dans le trémolo, comme celle du prolo qui doit se dire que le paternel est vraiment trop barjot... Bref, l’important dans cette affaire qui va faire les délices des cabinets d’avocats, autres rapaces, c’est que dans les œuvres exhumées du garage de notre électricien ignorant, il y a deux collages qui sont à la gloire du vin.

 

Les voici !

 

20101129PHOWWW00199

20101129PHOWWW00188.jpg

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 02:09

En dépit de ma bonne volonté je ne pouvais assumer cette position obscène, ce gros type à mes genoux, cette bouche lippue me pompant, ces mains douces qui me pelotaient le cul avant d’empoigner mes gonades, c’était trop pour mon corps fatigué, je lâchais prise, fermais les yeux, débandais et me laissais aller à un évanouissement libérateur. Lorsque je remontai à la surface j’étais allongé sur un lit étroit en fer, les mains entravées et les pieds attachés par des sangles aux montants du lit, dans une pièce badigeonnée à la chaux, mal éclairée par une ampoule pendouillant au bout d’un fil, dépourvue de tout mobilier si ce n’était une chaise dont les pieds étaient scellés au sol. Ce détail s’ajoutant à ma position ne me laissait rien présager de bon. Après la tapette goulue j’allais sans aucun doute me faire prendre en mains par d’autres pervers. Mon estomac criait famine. Pour la première fois depuis ma mise au trou j’espérais que Chloé allait s’inquiéter de mon absence. Jusqu’ici, me connaissant, elle avait du croire que je filais le parfait amour avec ma dulcinée Francesca. En pensant à cette dernière, je me disais que tout ce cinéma ne cadrait pas du tout avec une quelconque vengeance d’un mari jaloux. Connaissant les mœurs en vigueur chez certains militaires chiliens, si le Général avait voulu laver son honneur, soit au mieux il m’aurait fait passer à tabac par ses séides, soit au pire liquidé sans autre forme de procès par des hommes de mains. Là ça sentait le scénario tordu de mes commanditaires officiels de la CIA. Mon indépendance devait leur donner de l’urticaire alors un traitement de choc ne pouvait selon eux que me remettre dans le droit chemin.

 

Le problème avec les américains c’est que contrairement à nous qui torturons salement sans mandat eux pratiquent cet exercice proprement en respectant des procédures avalisées par la hiérarchie elle-même couverte par le pouvoir politique. Au bout du compte le résultat est le même mais eux ont bonne conscience alors que nous nous trimballons le poids de la nôtre. Bref, j’eus droit à plusieurs séances  d’électricité administrées par 3 gaillards cagoulés. Ces cons avaient tracé à la craie sur une ardoise ce qu’ils pensaient être une question en bon français « votre travail pour qui ? » Même si j’étais un peu secoué par le traitement je sentais bien que mes tortionnaires en gardaient sous la manette. Ils faisaient joujou avec moi comme des chats avec une pelote de laine. Même si ça peut vous surprendre, non que j’eus envie qu’ils augmentassent la sauce, ça me déplaisait. J’en avais marre, et même plus que marre de jouer à ce jeu de cons. Il fallait que je trouve un moyen de rompre cet enchaînement de conneries. Deux voies s’offraient à moi : soit l’agression physique comme mordre l’un de mes pseudo-tortionnaires lors de la pause des électrodes ; soit leur en donner pour leur argent. La première ne débouchant sur rien de prévisible j’optai pour la seconde tout en me demandant ce que je pourrais bien leur vendre qui puisse vraiment les intéresser. Je n’avais rien en magasin sauf peut-être une grosse ficelle qu’ils attraperaient comme une vraie ouverture. Qu’est-ce que je risquais ? Je n’en savais fichtre rien alors entre deux séances je cherchais un nom qui puisse faire tilt dans leurs grosses cervelles de ricains.

 

Je séchais lamentablement lorsque la porte qui faisait face à ma chaise s’ouvrait. Je ne pus m’empêcher de lâcher un gros « merde alors ! » qui arrachait à la superbe bouche d’Eva Harriman, flanquée de cette vieille râclure d’Ernest J Gayne, un rictus de dégoût. À peine entrée elle se mettait à tempêter contre mes trois cagoulés en les traitant de noms d’oiseaux que je ne pouvais pas tous identifier eu égard à ma méconnaissance des jurons américains. Gayne venait défaire mes liens. Je lui fis remarquer qu’à mon avis la belle Eva surjouait. Sa réponse me surprenait et bizarrement me convainquait « Tu te trompes petit c’est la seule qui croit que tu es réglo... » L’affaire fut vite bouclée. Dix minutes plus tard je quittais dans la limousine d’Eva une caserne dont je n’ai jamais su le nom. Pendant tout le trajet ma libératrice présumée ne desserrait pas les dents se contentant de tirer sur sa jupe de tailleur qui s’ingéniait pour mon plus grand plaisir à remonter très haut sur ses cuisses. Gayne avait pris place devant aux côtés du chauffeur. Dans la mesure où je ne maîtrisais aucune des données de la situation je jouais profil bas et me taisait ce qui ne m’empêchait pas de réfléchir. En tentant de décrypter les propos qu’avait tenu Eva à mes cagoulés j’en arrivais à supposer que ceux-ci étaient des conseillers militaires américains grenouillant avec la haute hiérarchie militaire chilienne. Oui mais dans ce cas pourquoi s’intéressaient-ils à moi ? Je n’étais rien qu’un petit agent sans grand intérêt pour eux. La belle Harriman rompait enfin son silence en ouvrant son étui à cigarettes « Vous n’avez rien vu, rien entendu, et tout ce qui vient de vous arriver n’est jamais arrivé... Compris ! » J’acquiesçais en me saisissant d’une Pall Mall qu’elle m’allumait avec un Zippo en argent.

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 00:09

XF8CAUPQ32SCAIAGZFDCAYD2ZW5CA12XV42CAU1TNGTCARXEFSICAD2EY3Y15 minutes 56 secondes de souvenirs mais aussi de sueur, de fumée et de petites pépés avec Johnny Rivers et son long blues, John Lee Hooker, vibrant hommage au bluesman, enregistré live en 1967 au Whisky à  Go-Go de Los Angeles www.whiskyagogo.com . Il est aussi connu pour avoir repris Memphis Tennessee de Chuck Berry.

 

« Contrairement aux albums précédents, John Lee Hooker a surtout trouvé un écho en France, s’imposant instantanément dans les discothèques. Grâce à son rythme irrésistible, hypnotique, ce rock bluesy au tempo moyen est un titre phare de l’époque ». –Boris Black 

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents