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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 11:00

Dans sa préface d’un livre écrit en 1932 et réédité en 2008 par la Table Ronde - Jean-Paul Kauffmann se posait cette question et, bien sûr, il y répondait avec la pertinence et le talent qu’on lui connaît.

 

Extraits 

« Comme cette époque nous paraît lointaine, presque exotique. Heureux temps où l’on pouvait boire dans n’importe  quelle brasserie une bouteille de cos-d’estournel ou de léoville-lascazes au prix d’un muscadet ou d’un beaujolais […]

Temps béni « où le plaisir de boire était naïf. Le vin n’était pas saturé de sens comme aujourd’hui. Les œnologues n’existaient pas. Il n’y avait ni expert, ni consultant, ni journaliste du vin. L’on ne se demandait pas alors s’il fallait faire passer aussi les pédants par la phase de pressurage ou les refroidir par tubulure. Il n’y avait que des amateurs […] »

« Une œuvre d’art est un idéal esthétique dont l’expression défie. Il n’est pas certain que l’émotion que nous procurent les beaux crus entre dans une telle catégorie. Le terroir n’est pas un absolu, pas plus que le vinificateur, censé interpréter et serrer au plus près la singularité de ce terroir, n’est un thaumaturge ou un créateur. Aussi bien ce qu’il élabore ou traduit est détruit par son accomplissement, l’acte de dégustation. Il ne reste plus rien d’un grand vin qu’on a bu, que son souvenir et sa force d’imprégnation. Ce n’est pas rien. Plutôt qu’une œuvre d’art, disons que le vin est un art de vivre, c'est-à-dire une mémoire et une transmission. »

11ième Question : Quel est le titre du livre préfacé par Jean-Paul Kauffmann et le nom de l’auteur et quel roman de cette auteur a reçu le prix Goncourt, en quelle année ?

 

La question mérite d’être posé : « Un chroniqueur tel que moi a-t-il une âme ? » y répondre ne vous fera rien gagner alors qu’avec la 11ième Question mon choix des vins qui lui vont bien et surtout de leurs donateurs vous donne une idée de son caractère tortueux :

 

-         D’abord  Alexandre Verne pour le HORS SERIE N°1 Rosé 2009 Domaine de Cazaban C.Mengus/ le MONTIS REGALIS 2008 Blanc Domaine Haut Campagnaud D.Andiran / le SOUS LE BOIS 2008 Rouge Domaine Guilhem Barré G Barré / les SARMENTS DE MARS 2006 Rouge Château de la Colombière / LES ARPETTES 2007 Rouge Domaine JB SENAT JB SENAT  / et M COMME JE SUIS  2008 Rouge.

-         Puis l’ami Michel Issaly pour son Grand Tertre 2008 AOC Gaillac rouge.

-         Et enfin Olivier Mouchet et ses 2 Roussillonnais : le Walden 2007 d’Hervé Bizeul et le Tautavel 2008  Pierre Chanau.

 

Lot_J_Berthomeau.JPG logo-rose.pngDSCF2561.JPG

Roussillons.JPG 

 

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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 00:09

Le chroniqueur du Monde, Jean-Claude Ribaut, en un plaisant article daté du 14 août « Les premiers crus 2009 poussent le bouchon » constate face aux prix stratosphériques des 5 premiers crus : plus de 1000 euros le flacon HT avant d’être élevés, mis en bouteille et livrés en 2012« que l’euphorie est limitée à un tout petit nombre de châteaux tandis que le gros de la troupe – appellation Bordeaux supérieur (AOC) – se négocie péniblement 1100 euros le tonneau de 900 litres, soit au millième de la valeur » des 5 grands. Rien de très nouveau en ce constat, ce qui m’interroge c’est sa conclusion « La spéculation étrangle le marché. On trouvera dans le Bon Vin, de Jean-Robert Pitte (éd. CNRS, 27 euro) consacré à l’actualité de la pensée de Roger Dion, les points de vue des spécialistes, en particulier sur le phénomène bordelais du « lent glissement de l’AOC vers une labellisation sociale », qui pourrait bien, lorsque sa banalisation sera consommée, faire éclater la bulle spéculative des primeurs. »

 

J’avoue humblement ne pas comprendre le rapport établi entre la labellisation dite sociale et la bulle spéculative. Va sans doute falloir que je me tape la lecture de ce savant ouvrage mais en attendant plutôt qu’à la pensée d’un brillant géographe je préfère me référer aux analyses d’un négociant de la place, fort pertinent et impertinent : feu Bernard Ginestet dans sa Bouillie Bordelaise datée de 1975. En effet, la bonne question est de savoir identifier les causes de ce grand écart, d’oser se demander : ça vient du haut, ça vient du bas avant d’en tirer des conclusions qui se veulent définitives mais qui ont de fortes chances d’être caduques  à courte échéance. Le CIVB vient de rendre public, le 19 juillet dernier, son plan « Bordeaux demain » : la reconquête... Je prends le temps de le lire : 120 pages et je me permets de conseiller à mes chers « confrères » de tenter de sortir le nez de leur verre pour nous délivrer leurs commentaires.

 

La plume à Bernard Ginestet, voilà 35 ans déjà... à mon sens un millésime encore plein de fraîcheur et de vigueur, à méditer...

 

« J’ai déjà eu l’occasion de dire qu’à Bordeaux il existe plus d château qu’en Espagne ; des milliers et des milliers de Châteaux qui noient le consommateur dans un océan de marques sans signification. Cette constante multiplication est une escalade impossible et absurde. Elle conduit la production à morceler sa commercialisation en micro-unités de vente. Certes, elles permettent au négociant d’éviter un affrontement direct avec la concurrence, mais en bloquant par là même toute tentative de regroupement des produits pour une meilleure exploitation viticole, et pour une plus large et plus efficace couverture des marchés par des marques.

 

Les autres régions de production ou dans les autres classes de produits de consommation, les marques sont assez significatives d’une qualité, d’un prix et d’un genre. Elles peuvent également évoquer une méthode de distribution particulière. En Champagne, en Bourgogne, en Alsace par exemple il existe de systèmes solaires et planétaires qui permettent aux distributeurs et aux consommateurs de trouver facilement une étoile à dimension voulue et à brillance connue. Mais l’Univers bordelais est fait de galaxies dont les experts eux-mêmes ont grand-peine à démontrer qu’elles ne sont pas des nébuleuses... Et nous exigeons de l’observateur amateur le don prodigieux de percevoir et de reconnaître dans cette voie lactée chacune des unités qui la composent !

 

Bien sûr, nous possédons à Bordeaux des étoiles de toute première grandeur. Elles seules suffisent sans doute par leur éclat incomparable au rayonnement lointain et prestigieux de notre cosmos bordelais depuis des siècles de millésimes-lumière. Elles ont été cataloguées, classées. Mais selon qu’elles se lèvent sous le signe du Médoc, de Saint-Emilion, des Graves ou de Sauternes, elles appartiennent à des hiérarchies différentes sans équivalence des grades.

 

Pour le consommateur, le vin de Bordeaux c’est « du vin de Château » et l’on s’est efforcé depuis plus d’un siècle de lui faire comprendre bye le meilleur était celui du cru classé. Essayez de comprendre maintenant pourquoi les crus classés ne sont pas représentés au CIVB ? La démocratie des masses des productions anonymes ou inconnues ne peut cohabiter avec l’aristocratie des grands crus. Et pourtant, qu’est-ce qu’un’ race sans étalons ? Pour reprendre une image à la mode, et qui a été récemment utilisée par plus qualifié que moi, je dirais que les trains de Bordeaux commenceront à sortir de gare lorsqu’on leur aura accroché des grands crus locomotives « éléments de pointe d’un substantiel convoi ». De leur côté les machines, dont beaucoup hélas, marchent encore à la vapeur (comme l’expression « à toute vapeur » a vieilli !) ne veulent pas tirer ni pousser, inquiètes de la lourdeur de l’attelage, ignorantes du plan du chef de gare (et pour cause, il n’y en a pas) avec la crainte de se retrouver sur une voie de garage, les aiguillages étant incertains. Et puis, demander à une motrice somptueuse de tirer un train de citernes, ou un omnibus de troisième à paniers casse-croûte, ou une rame de rapatriés... Lui provoque un si violent haut-le-cœur qu’elle aime mieux rester haut le pied.

 

Quant à transformer des wagons en autorails, c’est sans doute possible partiellement, mais les coûts par kilomètre-voyageur seront plus élevés que ceux de la concurrence et le réseau n’est pas assez dense pour que chacun ait une chance de circuler librement, c’est donc à terme une éclosion nouvelle de panneaux limitatifs, feux rouges (s’ils étaient verts on n’en aurait pas besoin) et régulation du trafic.

 

Entre-temps, les crus classés se mangent entre eux. Pas question d’harmoniser les politiques des différentes régions et, puisque classements il y a, pas question de les rendre plus digestes aux consommateurs. Animés par l’impulsion de quelques insatisfactions d’amour-propre chroniques, les révisionnistes s’opposent aux conformistes, perdant en vaines querelles un temps précieux à notre époque de concurrence impitoyable. »

 

Bien sûr les GCC sont passés de la vapeur à la LGV mais, à quelques détails factuels près, ce texte n’a pas pris beaucoup de rides qu’on le dirait écrit pour l’occasion. Pour conclure j’adore la formule qu’employa William Clifford dans un article du New York Magazine en 1969, à propos des prix vertigineux des GCC « ils ne franchissent plus la colline » c’est-à-dire que l’amateur ne les achètent plus et, Bernard Ginestet, lui, regrettait que « Hélas, le marché de Bordeaux est devenu un marché d’étiquettes plus qu’un marché de vins payés en fonction de leurs valeurs intrinsèques et relatives. Je pense tout cela devrait plaire à l’ami André mais, comme il ne fait jamais de commentaires : il me téléphone, j’espère que vous allez vous déchaîner et faire chauffer la boîte à malices. Ouvrez le feu ! Mettez-le !

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15 août 2010 7 15 /08 /août /2010 02:09

De nouveau dans le bus, ras la coupe des bus qui puent, brinquebalent, charroient de la viande pauvre, des ballots et des valises informes, j’ai toujours détesté les autobus. Chloé dormait sur mon épaule, elle sentait bon et ses cuisses halées luisaient sous la lumière rasante. Je les effleurais du bout des doigts. Le paysage se peuplait de cactus cernés de plaques d’herbe rase où paissaient des troupeaux de chèvres. Des cavaliers surgissaient sur nos flancs. Et puis de nouveau nous roulions à flanc de falaise au-dessus des vagues molles et ternes. Ce pays s’étirait toujours, coincé entre océan et montagne, il m’étouffait. Et puis la route s’écartait, entrait dans les terres, le paysage s’adoucissait, se tissait insensiblement, se verdissait, donnait, entre des bouquets d’eucalyptus et des pins, enfin l’impression de la vie. Une zone industrielle et ses panneaux publicitaires, c’était la banlieue de Santiago. On nous déversait dans une gare routière lépreuse. Nous attendions, assis sur nos sacs, qu’un taxi veuille bien pointer son museau. Manifestement la clientèle des bus ne constituait pas la cible privilégiée de la corporation. Enfin arrivait une vieille Mercédès, noire et jaune, dont la suspension avait rendu l’âme depuis fort longtemps mais dont les sièges de cuir patiné sentaient encore le fauve. Sans aucun doute ce fut la présence de Chloé sur le trottoir qui nous valut d’être pris en charge par un chauffeur taciturne qui empestait la brillantine bon marché. Notre petit colombien, avant de s’éclipser sous je ne sais quel prétexte, des contacts sans doute avec un quelconque groupuscule gauchiste, nous avait donné la carte de l’hôtel España qui se situait juste en face du Congrès.

 

Notre taxi nous y déposait. Dès l’accueil, ce qui nous étonnait c’est que la réceptionniste parlait un français très pur. Encore une qui avait fait mai 68 ? Non, Berlitz. Nous devisions, si je puis dire, car ici on ne parlait pas de la pluie et du beau temps mais du cours du dollar. C’était obsessionnel. Dans le hall une grouée de filles, des françaises, pépiaient bruyamment. Pas des intellos, un paquet de minettes de « Nouvelles Frontières » en mini-jupes. Nous montions dans notre chambre, nous nous douchions et nous sortions. Sous un léger voile de brume il faisait doux. Dans les rues les passants ressemblaient aux passants de nos villes, empressés, renfermés, indifférents. Notre étudiant en économie  à Nanterre surgissait de nulle part et nous entraînait dans un bar ni populaire, ni chic, disons sans âme mais avec les stigmates d’un passé sans doute plus glorieux : un vrai zinc et des glaces anciennes. Il nous présentait Roberto, un grand brun barbu, ingénieur diplômé de l’ENSAM de Nantes. Encore un qui avait fait ses études en France. Je me gardais bien de faire état de mes années nantaises. Chloé, elle, toujours disponible entamait la conversation. Le Roberto s’enquérait de l’état de santé de la IVe Internationale. J’ironisais « Ça existe encore ce machin ! » Chloé soupirait « Après un passage à vide, Krivine et la Ligue Communiste reprenait du poil de la bête, affirmait-elle avec le plus grand sérieux, mais la maigreur de ses troupes, face au PC et à la CGT, ne lui permettait que de faire de la figuration et de la surenchère... » Où allait-elle chercher tout ça ? La lecture de Rouge n’était pourtant pas sa tasse de thé. Roberto buvait ses paroles. Ça me gonflait. Ça me saoulait. Tous ces mecs me courraient fort sur le haricot. Je baillais. J’avais faim. Je le proclamais bruyamment.

 

Roberto rameutait ses copains du M.A.P.U et nous conduisait à un restaurant qui affichait un menu à 25 pesos. Du pas cher, pas très fameux mais acceptable, étant entendu que pour becter correctement il fallait aligner au moins 100 pesos. Comme au cours du soir, en les écoutants, j’apprenais vite : le salaire de base mensuel se tapait la tête au plafond des 900 pesos. Pas lerche ! Pour faire dans le social, le gouvernement de l’Union Populaire avait imposé le plato único à 9 pesos qui se résumait en un malheureux bol de riz autour d’un bout de saucisse. Pourtant les magasins, surtout ceux du centre ville, étaient bien achalandés même si El Mercurio, Le Figaro de Santiago, titrait chaque jour « No hay » en montrant des vitrines vides. Ce qui m’insupportait le plus, je bouillais en silence pour ne pas faire de peine à Chloé, c’était que tous ces intellectuels se contentaient de jacasser, d’être des spectateurs très critiques, des théoriciens verbeux, alors que leur pays s’engageait dans une voie, que certains partis de gauche européens qualifiaient d’originale, qui ne pouvait que les mener au désastre. Vouloir bâtir le socialisme par la voie légale m’avait toujours paru une vue de l’esprit car la bureaucratie qu’il générait, avec son goût immodéré pour les réglementations tatillonnes et inapplicables, ne pouvait que générer des pénuries. La classe dirigeante, fortement encouragée par les américains, attendait son heure sans se priver d’ajouter du sable dans les rouages qui se grippaient de plus en plus. Quand j’osais dire qu’une Révolution sans violence, sans mise au pas des élites économiques, n’était pas une révolution mais le premier acte d’un Pronunciamiento tous me tombaient sur le râble, sauf les petits frelons du MIR.    

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15 août 2010 7 15 /08 /août /2010 00:09

Des mots, encore des mots, eh bien non, je bois et je bois bon. Comme je suis un gros bulleur je vous propose un patchwork dominical de bulles, d’infos

 

Commençons par le Champagne Blanc d’Argile Vouette&Sorbée Bertrand Gautherot à l’Agapée bu pour mes 62 ans.  blanc-argile-nouvelle.jpg

Lire la chronique sur le blog de Laurent Bazin :

http://levindemesamis.blogspot.com/2008/02/bertrand-gautherot-dans-les-bras-de.html

 

Continuons par le Champagne Fleur de Champagne 1ier Cru Duval-Leroy chez Devez l’aveyronnais pour fêter l’arrivée de Faust.

1d4d3_premier_cru.jpg

 

Info sur le Net :

Lancement du nouveau bouchon / capsule Maestro pour les champagnes, par Champagnes Duval-Leroy, le premier producteur à l’adopter, et de l’innovateur Alcan Packaging Capsules. Un bouchon (ou capsule) innovant, ou révolutionnaire selon les producteurs qui evite le gout de bouchon, qui facilite l’ouverture de la bouteille et qui préserve la musique de l’ouverture. Discours prononce par Carole Duval Leroy, présidente directeur général de Duval Leroy, et du directeur marketing et commercial de Alcan Packaging Capsules. Le premier champagne d’être clos avec Maestro est le Clos des Bouveries 2004, une cuvée prestige de Duval-Leroy.


[F] Bouchon/capsule Maestro pour champagne, Duval-Leroy e...
envoyé par bkwine. - Evadez-vous en vidéo.

Pour la fin, au bar du Lutetia, cocktail Grand Marnier cuvée du Centenaire et Champagne : Le grand Royal  (sucre imbibé d'Angostura bitter, zestes d'orange et de citron. J'ai aussi essayé Grand Cup : Grand Marnier cuvée du Centenaire avec fruits de saisons (fraises, groseilles), tranche d'orange et Ginger ale. Pour ne rien vous cacher ça désoiffe!Douard-8296.JPG 

Info Le Point :

 

 Le célèbre hôtel Lutetia à Paris a été vendu au groupe israélien Alrov. C'est ce qu'annonce le Groupe du Louvre dans un communiqué parvenu samedi, sans préciser le montant de la transaction.


En mai, des sources concordantes avaient indiqué que le groupe Alrov allait acheter le Lutetia pour 150 millions d'euros, avec l'objectif d'en faire le palace de la rive gauche, confirmant des informations du Figaro. Le groupe Alrov avait alors annoncé avoir déjà versé 10 millions d'euros en vue de l'acquisition d’hôtel, qui fête cette année son centenaire.

Symbole

Le rachat du Lutetia par un groupe israélien est tout un symbole : cet hôtel avait été réquisitionné durant l'Occupation par les nazis puis avait accueilli les rescapés des camps à leur libération.


Louvre Hôtels, propriété du fonds américain Starwood Capital depuis 2005, est le deuxième groupe hôtelier en Europe derrière Accor. Starwood, dont la dette s'élève à 1,6 milliard d'euros, veut se désengager de l'hôtellerie de luxe (Crillon, Concorde Lafayette, Martinez...) et ne garder que l'hôtellerie économique (Kyriad, Campanile, Première Classe).



Fondé en 1978, le groupe immobilier Alrov est notamment à la tête de deux hôtels de luxe à Jérusalem, The David Citadel et The Mamilla Hotel. Il a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 185,6 millions d'euros, pour un résultat net de 94 millions d'euros.

 

 

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14 août 2010 6 14 /08 /août /2010 11:00

Demain c’est le 15 août et pour beaucoup de Français ça commence à sentir le retour à l’écurie mais, ici, sur mon « espace de liberté » la rentrée c’est la perspective de belles bouteilles comme s’il en pleuvait. Le Grand Concours de l’été vire à mi-parcours et, selon vos goûts, trot ou galop, il va vous falloir bien le négocier avant d’aborder la dernière ligne droite. Bon courage à vous.

 

pour les retardataires, les étourdis, les vacanciers de retour de vacances, je vous donne en une seule page : le règlement et la fabuleuse liste des lots de ce Grand Concours de l’Été.  

 

Wine News N°75 : Le règlement du GRAND CONCOURS de l'Été http://www.berthomeau.com/pages/N75_Le_reglement_du_GRAND_CONCOURS_de_LEte--3478297.html

 

Wine News N°75 : Les Lots du GRAND CONCOURS de l'Été: http://www.berthomeau.com/pages/N76_Les_Lots_du_GRAND_CONCOURS_de_lEte--3478310.html 

 

6 - «Rien ne lui a semblé trop beau pour ses bœufs et pour son vin...» puisqu'il leur a bâti un château à Bordeaux… la 6ième question fait dans l’exotisme

http://www.berthomeau.com/article-rien-ne-lui-a-semble-trop-beau-pour-ses-boeufs-et-pour-son-vin-puisqu-il-leur-a-bati-un-chateau-a-bordeaux-la-6ieme-question-fait-dans-l-exotisme-54357397.html

 

7 - « Ce fut le coup de foudre réciproque, aidé peut-être par la qualité du Bourgogne » la 7ième question fait dans le road-movie

http://www.berthomeau.com/article-ce-fut-le-coup-de-foudre-reciproque-aide-peut-etre-par-la-qualite-du-bourgogne-la-7ieme-question-fait-dans-le-road-movie-54358254.html

 

8 - Oser l’extase au pays de naissance de Pierre Abélard : des vignerons polissons donnent matière à ma 8ième Question

http://www.berthomeau.com/article-oser-l-extase-au-pays-de-naissance-de-pierre-abelard-des-vignerons-polissons-donnent-matiere-a-ma-8ieme-question-54359491.html

 

9 - Lorsque mon espace de liberté se voulait libertin il parlait du vin Papal, c’est la 9ième Question qui vaut excommunication

http://www.berthomeau.com/article-lorsque-mon-espace-de-liberte-se-voulait-libertin-il-parlait-du-vin-papal-c-est-la-9ieme-question-qui-vaut-excommunication-54360159.html

 

10 - « La soif wallonne n’a jamais été dédaignable » nos amis belges ont toujours aimé les vins français pour preuve la 10ième Question

http://www.berthomeau.com/article-la-soif-wallonne-n-a-jamais-ete-dedaignable-nos-amis-belges-ont-toujours-aime-les-vins-francais-pour-preuve-la-10ieme-question-54360948.html

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14 août 2010 6 14 /08 /août /2010 00:09

Cher Alain Rousset,

 

 

Bordeaux n’est pas Rouen ; Aurélie Boullet alias Zoé Sheppard n’est pas Jeanne d’Arc, et vous bien sûr Président ne pouvez endosser les oripeaux de l’évêque Cochon. Je sais fort bien que « si Aliénor d’Aquitaine n’avait pas épousé Henri II et si la prise de Rouen en 1152 n’avait pas privé les anglais des vins d’Ile de France » le vignoble bordelais ne serait peut-être pas ce qu’il est mais de grâce, Monsieur le Président de la région Aquitaine laissez aux anglais, l’art du bûcher. Le jeu n’en vaut pas la chandelle, l’offense ne vaut pas une telle vengeance, franchement mieux vaut en rire que d’en arriver à une telle extrémité.

Douard-8340.JPGVirer, ou même suspendre sans traitement pour deux ans, sans autre forme de procès que celui instruit par ses pairs, l’impertinente Aurélie Boullet alias Zoé Sheppard, ce serait vous couvrir d’un ridicule que vous ne méritez pas. Ayez du panache ! De la grandeur d’âme ! Prenez ça de haut ! Tancez l’impertinente ! Invitez-là à déjeuner ! Soyez beau joueur ! Faites comme Michel Rocard un jour à Conflans où Bedos publiquement dans un spectacle où il était présent l’avait durement raillé : applaudissez !  51uUph0PxGL__SL500_AA300_.jpg

Pour mes lecteurs je dresse l’acte d’accusation : en commettant un tableau sans complaisance de son milieu de travail, votre Conseil Régional, Aurélie Boullet alias Zoé Sheppard dans son corrosif « Absolument dé-bor-dée ! » et en le publiant chez Albin Michel, cette fonctionnaire territoriale, trentenaire, fort bien diplômée, a selon vos procureurs pratiqué « un discours démagogique anti-fonctionnaire » qui met en péril (sic) la « crédibilité et l’honneur du personnel de la région »Bien sûr, 30 000 exemplaires c’est du lourd. Bien plus qu’une campagne de com du Conseil Régional.

.

Certes l’acidulée plonge sa plume dans le vitriol lorsqu’elle évoque la cérémonie des vœux du Don – le Parrain de la Région – un buffet « dont le coup de la nourriture et en serveurs représente facilement le PIB du Gabon » ; son arrivée « engoncé dans un costume de créateur et son autosuffisance, il fend la foule en serrant le plus de mains possible et en affichant un sourire ultrabright destiné à inspirer confiance ; son discours bien sûr rédigé par les éminents cerveaux du cabinet qui ne passera pas dans les annales ; l’entame de ses vœux « l’année 2007 est particulière, car contrairement à 2008, année des municipales, elle n’est pas bissextile » dont elle dit qu’elle fut « étourdie par tant de profondeur ; et cerise sur le gâteau sa page Facebook où la fouineuse découvre des applications de grande utilité : Which Superhero are you ? « Le Don n’est rien de moins que Superman ! » et elle l’imagine « moulé dans un slip rouge par-dessus une paire de collants bleus. » Pour le s’il était un dessin animé : la réponse concoctée par ses communicants est la Belle au bois dormant ce qui fait dire à Monique, la copine de la donzelle persifleuse « Étrange, entre sa légitime, Barbara, et sa tripotée de maîtresses moins connues, j’ai toujours pensé qu’il était plutôt branché femmes. »

 

Pas gentil, gentil mais bon c’est la loi du genre très border line, très Desproges, et, sans appeler à la rescousse ma bonne amie Véronique, le côté homme à femmes, dans le plus pur style DSK, c’est plutôt porteur : les français adorent ça. Pour les discours, ayant pratiqué le peu valorisant travail de nègre dans ma vie de cabinet je n’ai jamais vu un homme politique rédiger ses discours. Donc, que vous fussiez un peu irrité, j’en conviens aisément, mais prendre ces égratignures bien bénignes avec distance et hauteur remettrait sans aucun doute cette charmante jeune femme à sa place en lui conférant le statut peu envié « de langue de vipère ». Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt et faire oublier la part de vérité de ses écrits sur « un univers où incompétence rime avec flagornerie... » « Où les journées sont rythmées par des réunions où aucune décision n’est jamais prise, des rapports rédigés en 10 jours alors que 2 heures suffiraient, des pots de bienvenue, de départ d’anniversaire... »

 

Bref, même si les fonctionnaires constituent le cœur de votre électorat, je vous suggère pour couper court de faire effectuer un audit de fonctionnement de vos services par un cabinet indépendant. Ce serait rendre justice à ceux qui croient dans le bien-fondé du service public et à ceux de vos agents dont les mérites seraient enfin reconnus. Se contenter d’utiliser Aurélie alias Zoé comme bouc-émissaire me semble de bien mauvaise politique.

 

Vous allez me dire, de quoi je me mêle ?

 

De ce qui me regarde en tant que citoyen mais aussi en tant que salarié de l’État. Dans votre bonne ville de Bordeaux certains m’ont affublé du titre infâmant de « haut-fonctionnaire parisien » ce que ne suis pas n’étant ni haut, ni fonctionnaire, à la différence d’Aurélie.

 

Et pourtant, pendant 3 années j’ai eu la haute main sur la gestion des 30 000 fonctionnaires de tout grades et de corps différents, présidant en lieu et place du Ministre le CTPM (Comité Technique Paritaire Ministériel : l’équivalent du CE d’une entreprise), négociant avec les syndicats, discutant des tableaux d’avancement, des promotions, des nominations etc. je crois savoir de quoi je parle en matière de Fonction Publique. Critiquer le comportement de certains petits chefs ce n’est pas jeter l’opprobre sur tous les agents. D’ailleurs, dans les grands sièges sociaux du secteur privé, on retrouve les mêmes comportements. La bureaucratie est une réelle calamité et les responsables publics, en ces temps de vaches maigres, feraient bien de s’en préoccuper en se mettant les mains dans le cambouis de la réalité pour nous faciliter la vie au lieu de nous la compliquer.

 

Alors que faire me rétorquerez-vous ?

 

Avoir une explication de gravures entre 4 yeux avec la chroniqueuse « éreinteuse » sur le DGS qui utilise son bureau comme « garçonnière » et home cinéma, sur Monique qui se sert du téléphone pour ses conversations personnelles avec « une conscience professionnelle qui force l’admiration » et tout ce qui fait la vie de votre belle administration. L’un des reproches majeurs que font nos concitoyens au personnel politique c’est de vivre dans une bulle, loin des réalités du quotidien, alors voilà pour vous Monsieur le Président du Conseil Régional une belle occasion de leur prouver le contraire. Ce n’est pas déchoir que de se pencher sur la vie que vivent les gens de peu sous la férule d’une hiérarchie adjudantesque.

 

Quand à Aurélie vous pouvez lui conseiller, si elle si désespérée, de s’aérer, de bouger, de ne pas se complaire dans un si petit marigot, d’aller voir ailleurs, lui dire qu’elle n’est pas mariée avec le Conseil Régional... sans vouloir me mettre en avant, au cours des 20 premières années de ma vie professionnelle, je ne suis jamais resté plus de 3 ans dans la même fonction. Acquérir de l’expérience exige de se frotter à des métiers différents, à des gens différents : passer du cabinet de Michel Rocard au 78 rue de Varenne à la direction de l’établissement de la Société des Vins de France à Gennevilliers c’est plus qu’un grand écart, c’est sauter à pieds joints dans un autre monde, se frotter au peuple. Bien sûr, la machine à café, l’Internet et la cantine c’est plus fun mais un petit peu de baroud forme mieux la jeunesse que le confort d’un rond de cuir...

 

J’en reste là, monsieur le Président du Conseil Régional, en m’excusant auprès de vous d’avoir osé écrire ce que votre entourage n’a pas le courage de vous dire. Les courtisans sont lassant, les « emmerdeuses » aussi mais à mon sens mieux vaut un peu de poil à gratter que trop de pommade, certes ça irrite mais ça met en éveil...

 

Sans espérer, ni souhaiter une quelconque réponse à cette adresse, recevez, monsieur le Président, cher Alain Rousset, mes meilleures salutations.

 

Jacques Berthomeau chroniqueur indépendant et amateur de Pessac-Léognan

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 11:00

« Le vin circule donc facilement à pleins tonneaux mais aussi en muids, en setiers, en lots, en queues, en poinçons, en pipes en ce plat pays où le charroi est facile. « La navigation, axée sur l’Escaut » contribue à un important trafic de transit et de répartition locale. 

Mais comme souvent les « séductions se multiplient, et le progrès façonnant les mœurs, les habitudes de consommation changent » et de nouveaux fournisseurs de terroirs plus favorisés par la nature apparaissent jouant de « leurs arômes, attractifs sans doute puisque le client goûte et suit bien. » Les nouveaux venus sont « les crus de Bourgogne, Volnay, Pommard, Beaune » mais aussi les Arbois, les Auxerre et bientôt les marchands embarquent bientôt au passage à ..... des vins qui « profitent de la nouvelle vague, de la nouvelle vogue. »  Le catalogue se gonfle donc et « à la fin du 15ième siècle apparaissent les vins de .......... Ils ne s’appellent pas encore ainsi, mais bien « vins de la Montagne » ou « vins de la Rivière » Ce sont alors des vins rouges .’.. « en attendant la prise de pouvoir par les bulles blanches, au moment où l’on constatera que le nom de « .......... », terre ingrate, sèche et pauvre, est réellement porteur... »

 

10ième Question : Les ... remplacent deux villes et une région, indiquez les noms de ces 2 villes et de la région alors province qui deviendra une appellation.

 

Nous sommes à mi-parcours de ce Grand Concours de l’été et, comme le Tour de France, nous faisons étape pour cette 10ième Question chez nos amis belges, grands amateurs de vin et de cyclisme. Alors pour les allécher, vous allécher, je leur mets sous le nez de belles bouteilles de deux beaux vignerons d’Alsace Jean-Michel Deiss et Etienne Sipp avec l’Alsace 2009 du Domaine Marcel Deiss et le Grand Cru Kirchberg 1999 de la maison Louis Sipp.

 

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 00:09

À l’intérieur du livre acheté sur les quais « Beaujolais vin du citoyen » Georges Duboeuf par Henri Elwing, plié en quatre, j’ai découvert les 2 feuillets double-face d’un « reportage », signé par un esthète du vin Nicolas de Rabaudy, sur Georges Duboeuf pour le compte du Figaro-Magazine du 10 novembre 1990. Si je vous le propose dans son intégralité, dans le cadre de mon opération « Grand Corps Malade » c’est qu’il me semble très représentatif de l’ambiance du début des années 90. Hormis le ton et le style très Fig-Mag, un peu condescendant, et une certaine forme d’hagiographie, l’auteur ne pratique pas la langue politiquement correcte qui a cours de nos jours dans nos gazettes. Son enthousiasme pour le travail de Georges Duboeuf n’est pas feint, mais bien réel et il repose sur une réalité qu’on aurait tort de minorer ou de cacher. 20 ans après, il est facile d’ironiser, de jeter aux orties le Beaujolais Nouveau, d’instruire des procès, d’oublier le chemin parcouru. Pour ma part j’ai l’intime conviction que ce ne sont pas les savantes analyses du passé produites par de beaux esprits, moi y compris, qui apporteront à cette belle région un souffle nouveau mais la capacité de tous, vignerons et négociants, à se prendre en mains pour que la réalité des vins du Beaujolais, quelle que soit leur positionnement sur le marché, correspondent à ce qu’on dit qu’ils sont. C’est l’essence même des AOC : écrit ce que tu fais, et fais ce que tu dis... Sinon, vive les IGP !

 

« Georges Duboeuf a inventé le beaujolais nouveau et transformé le troisième jeudi de novembre en date-culte. Grâce à ce génie des vignobles, le vin des mâchons est devenu un phénomène médiatique mondial»

 

Au pays de Rabelais, de Curnonsky et des 600 fromages, la nouvelle est d’importance : le beaujolais 90 ne sent pas la banane, comme en 1988, je viens de le constater en le goûtant dans le laboratoire d’analyses œnologiques, sis à Romanèche-Thorins, de Georges Duboeuf, cinquante-sept ans, le pape incontesté du beaujol’pince comme disait le regretté James de Coquet.

 

Vin régional de joueurs de boules devenu un phénomène de marketing, le beaujolais primeur 90 exhale des arômes de framboise, de fraise, une once de myrtille, c’est un concentré de fruits et de bonbons anglais ; en bouche il est plus tendre, plus friand que le 89, il est dénué de cette lourdeur disgracieuse qui le fait pencher vers la puissance d’un bourgogne de pinot – ce qu’il ne sera jamais.

 

Inventé en 1954 par Louis Orizet et don disciple Georges Duboeuf, le beaujolais primeur, premier vin AOC de l’année viticole, est l’expression accomplie du gamay, ce raisin noir à jus blanc qui pousse partout – jusqu’en Australie – mais qui ne livre de pur beaujolais que sur les monts du Lyonnais riches de granit. Cela s’appelle l’imprescripbilité du terroir. Sa marque. Son sceau.

 

Oui, il y a un goût primeur tant recherché par les amateurs qui contestent l’assimilation du beaujolais à un vin d’esthète : vive le vin plaisir qu’on lampe sans se creuser la tête ! Sachez que le style primeur, la vivacité et la gaieté ne sont pas la qualité de la vendange, la générosité du soleil ou le degré alcoolique – entre 10,5° et 14° pour le 90, ce qui évitera la chaptalisation, un ajout de sucre excessif. Restons près de la nature.

 

La saveur fruitée, la framboise, la banane, la rondeur charmeuse, tout cela est le fait du vigneron, de son talent, de son savoir-faire, de son expérience, de son flair. Une cuvée de beaujolais ça se vit dans le chai, ça se respire dans l’angoisse.

 

« Il est plus difficile de réussir le beaujolais primeur que le vin du château Lafite-Rothschild, de Petrus ou de Cheval-Blanc », lance Georges Duboeuf, levé depuis 5 heurs du matin, aux prises avec son 65ième verre de beaujolais nouveau (Il crache, rassurez-vous. Et il note ses impressions digérées par l’ordinateur.)

 

UNE BOISSON TECHNOLOGIQUE

 

Voilà une autre nouvelle capitale : le beaujolais des mâchons et des bistrots est un vin complexe, à l’accouchement problématique.

 

-         Une fois la vendange rentrée, le vigneron dispose de quatre jours de vinification décisifs où chaque heure peut modifier le caractère du vin, explique Duboeuf, une cornue à la main, et l’œil sur ses fioles. En quatre-vingt-seize heures, le vigneron rate ou réussit son vin. Je le lui achète ou je l’envoie à la distillerie. Dans ce court laps de temps, il doit déclencher la fermentation à 20° et levurer son vin, c’est-à-dire introduire des levures sélectionnées, comme la 71 B, qui va donner le goût primeur, tout en surveillant ses cuves afin qu’elles ne grimpent pas en température ; ainsi la couleur apparaîtra, le sucre se transformera en alcool, puis il devra descendre les vins à basse température et séparer les jus de tire des jus de presse, tout cela n’est pas rien.

 

-         A Bordeaux, le maître de chai d’un grand château peut prendre son temps, il laisse le vin en gestation se faire, éclore dans les cuves, sans le brusquer. Il attend, et il n’intervient pas : c’est de tout repos, non ?

 

Le beaujolais nouveau, une boisson technologique ?

 

La vinification semi-carbonique, Duboeuf avoue ne pas la posséder complètement.

 

-         On ne sait pas tout, ajoute-t-il, chaque année, des vendanges à la mise en bouteille, on joue les apprentis sorciers. Le beaujolais nouveau est encore au stade de l’expérimentation, c’est la stricte vérité.

 

DES REUSSITES SPECTACULAIRES

Pour tout nouveau millésime, un assaut de prouesses – et des réussites spectaculaires ne l’oublions pas. Ce qui frappe l’amateur, l’œnophile curieux, c’est que le jus de la treille lyonnaise, le pot des mâchons chers aux canuts de la soie, le beaujol’ de la canaille soit concocté par des forts en thème de l’œnologie moderne, par des gourous des cuves, des biologistes doublés de généticiens – j’exagère à peine. Les grosses têtes de la vinification affublés d’une panoplie d’ordinateurs auraient-ils envahi les exploitations viticoles et les coopératives ? Oui.

 

Le beaujolais de Clochemerle, c’est de l’histoire ancienne – toute proche, il est vrai. Le vin d’aujourd’hui, à la fin du XXe siècle, c’est la science du vin.

 

Comment en serait-il autrement ? Comment le beaujolais nouveau aurait-il conquis le monde – comme le champagne et les bordeaux – s’il n’avait été un bon vin, constant, marchand et loyal ? Le méchant picrate ne s’exporte pas. Personne n’en veut !

 

La formidable avancée qualitative du beaujolais primeur – et son succès mondial – c’est à des experts en dégustation comme Louis Orizet, inspecteur général de l’INAO dans les années 50, et à son disciple Georges Duboeuf qu’on la doit. C’est Louis Orizet, fantastique dégustateur, homme de plume et de culture, qui a inventé le vocable « beaujolais nouveau », en 1954. Ce n’est pas une agence de « pub », c’est un homme de la vigne, un fieffé connaisseur doublé d’un poète. C’est lui qui a transmis son savoir à l’embouteilleur-négociant-propriétaire Duboeuf dont la société vend aujourd’hui 18 millions de bouteilles dans 78 pays et 450 millions de chiffres d’affaires.

 

LES SECRETS DU TERROIR

 

Né dans une cave, orphelin de père à l’âge de quatre ans, l’enfant Duboeuf doit faire bouillir la marmite. Sa mère exploite un petit domaine à Pouilly-Fuissé, ce vin d’or et d’amandes qui bouleverse l’amateur. A l’âge de quatorze ans, le gone Duboeuf, à vélo et en culottes courtes, livre le vin de maman aux restaurants du coin, à Paul Blanc, l’oncle de Georges Blanc, au père Bocuse et aux bistrotiers de Lyon. C’est dans ces années de vaches maigres – très peu de vignerons vivent alors de leur vigne – qu’il apprend les secrets du terroir, les trucs pour réussir le vin et surtout pour le bien goûter. Sans bouche, sans nez, pas de vigneron, pas de négociant capable de discerner la piquette du nectar, le bon vigneron du bouseux, en général un aigri des papilles.

 

Trente années de périples, de courses, de visites de caves vont forger la science de Duboeuf et sa mémoire. De son coin de terre, les environs de Mâcon, il a tout vu, tout connu, de la misère acceptée à l’explosion du beaujolais embarqué par une flotte de Boeing – 60 millions de bouteilles exportées en 1990.

 

-         Ici, dans le Mâconnais, et jusqu’aux Pierres Dorées, plus au sud, le paysan vivait au rythme des saisons. Jusqu’en 1960, l’hiver, il coupe le bois, l’été il coupe le blé, et en septembre les raisins. Le reste du temps, il s’occupe de son potager et de ses vaches qui s’engraissent dans les champs et sont payées cher par l’abattoir. Le vin ne saurait le passionner, il n’en vit pas, ou si peu. Ce sont les coopératives qui vont le sauver et les gens de l’INAO lui apprendre à respecter la vigne.

 

Le premier job de Georges Duboeuf, c’est l’embouteillage à domicile, le travail à façon, la mise en bouteilles, si périlleuse à mener à bien. C’est comme ça qu’il va pénétrer chez les plus humbles paysans-viticulteurs et leur enseigner la bonne parole vineuse. Et acquérir un charisme unique dans les annales de l’œnologie française.

 

LES VINS DOIVENT ETRE RESPECTES

 

Perfectionniste, Duboeuf lutte pour la propreté dans le chai et l’hygiène du viticulteur. Sorti d’une toile de Le Nain, le paysan-vigneron qui a trait sa vache dans l’étable ne doit pas entrer dans le chai avec ses sabots crottés. Il ne doit pas entreposer les légumes et les instruments de culture près des barriques. Ni tremper sa pipette dans les moûts sans la rincer : les microbes, ça existe. Les chats et les chiens n’ont pas à dormir dans la cave. Les vins doivent être respectés, ce ne sont pas des choux ! Même si on met du rouge dans la soupe pour faire chabrot !

 

Jusqu’en 1960, véritable date charnière, le beaujolais, c’est la France de Zola, de Maupassant (une vie) qui va se trouver propulsée dans l’univers des batteries de cuves en inox, le contrôle des températures et la chaptalisation autorisée. Et l’enrichissement de milliers de viticulteurs à qui Duboeuf achète les vins. Cette année, Geo-geo, comme ils l’appellent, aura analysé 12000 échantillons, goûté le vin de 500 viticulteurs et de 12 caves ! Une œuvre de titan : la métamorphose d’une région par le génie d’un homme.

 

Voilà un vin international que l’avisé Duboeuf a fait aimer dans des pays à forte tradition viticole comme l’Espagne ou la Grèce, où il a été exporté pour la première fois en 1989. Le Japon et Hong-Kong, c’est fait. Il restait Moscou où le vin nouveau va faire son apparition le 15 novembre prochain lors d’une fête à la française. Car l’arrivée du beaujolais aux quatre coins du globe c’est le message de la France du bien-vivre et du savoir-boire. Songez que la totalité de la flotte cargo –

 

 Des centaines d’avion – est mobilisée pour véhiculer le vin, de Lyon, dès le 14 novembre dans la nuit. Même le Concorde sera de la partie : il se posera à Lyon avec à bord une flopée de citoyens américains désireux de goûter le vin là ou il naît.

 

Sans de formidables progrès en qualité, en légèreté, en équilibre – le sucrage est néfaste pour la dégustation – le vin cher à René Fallet n’aurait pas été reconnu hors de l’hexagone. Il n’aurait pas non plus gravi l’échelle sociale – le gamay frais ses bistrots à droit de cité chez Maxim’s, à la Tour d’Argent et à l’Elysée où le président de la République se fâcherait contre l’intendant du palais si le vin des traboules ne figurait pas au menu, le 15 novembre, à midi.

 

« C’est le vin le plus médiatique du monde », note Georges Duboeuf, soulignant aussi que c’est le plus rapide à s’imposer, à surclasser ses concurrents – et à s’effacer. Quinze jours après son lancement fulgurant, personne n’en parle plus. Mais le vin est bu ! Et désiré. Il est entré dans les mœurs.

 

COMME UNE SUPER-MARQUE

 

La médaille a son revers. Le beaujolais nouveau fonctionne comme une super-marque. Les vignerons élevés par Georges Duboeuf dans le goût du bon vin sont devenus exigeants, un rien prétentieux question porte-monnaie et compte en banque. Le prix du beaujolais a monté de 30% en deux millésimes ; pas mal, non ? Les paysans qui font les vendanges en Renault 25 ont des envies de nouveaux riches. Oublié le temps de la mouise, quand le père Ramonet, à Chassagne, n’avait pas de chaussures pour sarcler ses vignes !

 

-         Le beaujolais c’est comme le champagne, ça n’a pas de prix, disent les parvenus du gamay, les crésus des règes dont les femmes ont abandonné le catalogue de la Redoute pour le dépliant Hermès.

 

Fureur de Duboeuf, qui les sermonne :

 

-         Ah ! les vignerons, vous avez la mémoire courte ! Priez le ciel que la vigne vous soit toujours clémente ! Vous n’êtes pas les dieux des ceps, vous êtes les serviteurs de votre terroir que le Seigneur vous a légué, et qui vous a appris la belle vie.

 

Le beaujolais 90 est vendu 26 F environ. Un bon prix, non ? ( note du rédacteur 4 euros)

 

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 11:00

Jean-Luc Henning  dans Érotique du Vin écrivait :

 

« .... ... l’instigateur du concile de Trente, l’homme qui approuva en 1540 l’ordre des Jésuites, qui confia l’exécution des fresques de la Chapelle Sixtine et dont la jeunesse inspira à Stendhal le personnage de Fabrice del Dongo, .... ... donc aimait tellement le vin de ..... qu’il s’en baignait les genitalia tous les matins. On pourra s’étonner d’un tel souci. Était-ce pour les rafraîchir ou pour les enflammer ? »

 

9ième  Question Quel est le nom de ce Pape et le nom du vin du bain des genitalia ?

 

La 9ième Question va comme une mitre à un évêque à ce cher François Mauss, dit François le Débonnaire, l’homme du GJE, du Davos du Vin et généreux donateur des beaux flacons ci-dessous : Château Arnaudon Fronsac 2007, Château Bellevue St Emilion Grand Cru 2003, Confidence Margaux 2008, Vigna Elena Barolo 2004, Percristina Barolo 2003 et Pajana Barolo 2004 de Domenico Clerico, Dow’s 1994 Vintage Porto, Château Rouget Pomerol 2001, Taurasi Dei Feledi Di San Gregorio 2001, Domaine des Charbotières Anjou Villages 1994, Barolo di Martini 2000, Valmaggiori Sandroni Nebiolo d’Alba 1996.

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 00:09

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Qu’êtes-vous donc allé faire dans cette galère ? Comme je l’ai écrit, la défense d’une juste cause est exigeante et ne supporte pas l’à peu près. Alors, pour tenter de vous convaincre que vous vous êtes engagé dans un cul de sac, une impasse, je vous propose de lire 2 des réponses d’un vigneron François Chidaine, président de l’ODG de l’AOC Montlouis, à une interview de Vitisphère «Le lien au terroir est une bonne opportunité pour protéger nos sols»

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J’espère que François Chidaine, qui s'est installé en 1989 dans l'appellation Montlouis, sur 20 hectares, qui est la locomotive de cette jeune appellation, et qui travaille son exploitation selon les règles de la biodynamie, représente pour vous un interlocuteur plus valable que moi. Bien sûr, je ne sais s’il entre dans les petits papiers de votre pétulant coéquipier, jamais avare de leçons donnés aux vignerons, lorsqu’il écrit à propos de l’appellation Montlouis « En viticulture, il y a ceux qui cherchent toujours à monter plus au que le cru et ceux qui se donnent du mal pour le respecter. L’univers de la vigne française est aujourd’hui dévasté par une épidémie de pédanterie qui pousse de plus en plus de producteurs à gravir les coteaux de la gloire en marchant sur les principes de l’AOC. Si l’appellation Montlouis n’échappe pas au phénomène, elle a aussi ses gardiens de vertu. » Moi j’aurais écrit « en foulant les principes de l’AOC »

 

La parole est donc donnée à François Chidaine :

 

Question : Que pensez-vous aujourd’hui de la réforme de l’agrément ?  

 

« On n’a pas encore suffisamment de recul, mais je ne suis pas hyper critique. Je la trouve positive, et je crois que c’est en marchant qu’on apprend à marcher.

Cette réforme offre d’une part plus de liberté aux vignerons, dans le style de vinification, mais c’est propre à notre syndicat qui accepte les gens qui font différemment, du moment que le lien au terroir, la trame, est là. Une partie des vignerons du syndicat font partie des dégustateurs de l’organisme de contrôle, mais ne représentent que 40% d’entre eux. Il pourrait y avoir des excès de zèle de la part de certains dégustateurs, trouvant que le vins ne sont pas conformes à l’idée qu’ils se font de l’appellation, mais nous n’avons pour le moment pas été confrontés à ce cas.

D’autre part, à la dernière dégustation à laquelle j’ai participé, j’ai été agréablement surpris par le niveau. La réforme incite le vigneron à plus réfléchir à ce qu’il va mettre en bouteilles, parce que le lot peut être retiré du marché, ce qui oblige à avoir une certaine rigueur dans la production. Parmi les gens qui étaient un peu fébriles par rapport au cahier des charges, quatre ou cinq ont quitté l’appellation. Ils n’avaient jamais joué la carte, ils ne voulaient pas de rigueur à la production, ni à la vinification. Ils font maintenant du vin de table ou du vin de pays.

Il n’y a plus d’obligation de faire de l’appellation, on le fait si on a envie, avant c’était tellement permissif que tout le monde en faisait. Finalement, tout le travail fait par notre appellation depuis des années est validé par la réforme. »

 

Question : On a parfois le sentiment d’une rupture entre l’INAO et certaines appellations ou certains grands vignerons. Quelle est votre analyse ?

 

« Dans notre cas, l’INAO nous accompagne, c’est 100% gagnant avec eux, parce qu’il y a des gens compétents, ce que beaucoup de syndicats de vignerons ne comprennent pas. Je pense que beaucoup de vignerons ne comprennent pas le fonctionnement de l’INAO, qui est plus à notre service que l’inverse. L’INAO de Tours nous a mis une personne à disposition de façon ponctuelle sur les dossiers en cours, qui nous pose les vraies questions. De plus, le dialogue avec le directeur de l’INAO de Tours est bon, il n’a par exemple pas freiné quand nous avons voulu mettre en place le Pétillant originel.

Evidemment, Montlouis est jeune par rapport à sa reconnaissance, et est moins confrontée que certaines grandes appellations à des choses mises en place et figées, et le rapport au foncier n’est pas le même. Il y a une certaine cohésion sur l’appellation, globalement on est dans le dialogue, y compris entre indépendants et coopérateurs, et on avance.

J’ai ramené de mes voyages le sentiment que pour les australiens et les californiens, même s’il y a des disparités dans la qualité des vins, le modèle de référence reste le modèle français de protection des AOC. C’est à nous de renforcer ce modèle, mais c’est plus difficile pour certaines appellations ou des courants bloquent tout. Mais il faut aussi parfois que les gens s’impliquent un peu plus dans ce qui se passe dans leur syndicat. »

 

Je ne ferai aucun commentaire vous laissant le soin de les faire après lecture et réflexion.

 

Permettez-moi maintenant de m’expliquer sur le titre de ma chronique en listant nos goûts communs :

-         Votre choix page 28 « Un vin sous le charme de la Baronne » chronique du 14/05/2008 Aline au pays des merveilles , la saga de la baronne Guichard  http://www.berthomeau.com/article-19261133.html

-         Votre choix page 36 « Des coopérateurs qui ont du génie » chronique du 22/06/2009 La montée de Tonnerre, Guy, Henri et le Chablis de la Chablisienne  http://www.berthomeau.com/article-18822332.html

-         Votre choix page 42 « Du plaisir dans la tradition à prix doux » chronique du 01/12/2008 Mes riches heures en Bourgogne 3 : la Maison Louis Jadot, maison de confiance    http://www.berthomeau.com/article-25113132.html

-         Votre choix page 87 « La passion d’une femme enracinée » ma chronique du 11/08/2007 Vigneronne de Poggio d'Oletta   http://www.berthomeau.com/article-7018845.html

-         Votre choix page 96 « Une appellation qui ne manque pas d’audace » ma chronique du 05/05/2009 Changer l'Aude en Vin : le rapport Berthomeau sur le terrain http://www.berthomeau.com/article-31004895.html

 

Voilà le travail mais comme je ne suis pas un sectaire, comme l’an passé dans ma chronique du 19/10/2009 http://www.berthomeau.com/article-pour-une-fois-d-accord-perico-legasse-et-moi-adorons-les-vins-du-chateau-mont-redon-37571965.html : j’avoue même des goûts communs avec Périco qui page 100 avec le Château Unang « La noblesse discrète d’un cru rédempteur » voir ma chronique du 10/08/2009 10 de coeur : 10 femmes de vin du Sud parées de blanc   http://www.berthomeau.com/article-34102998.html

 

 Bien sûr ma plume ne peut égaler la sienne lorsqu’il écrit à son propos « Pour ceux qui savent que le vin est un produit sacré né de la rencontre d’une verticale reliant la terre au ciel et d’une horizontale survolant le sol, cet intitulé n’est pas usurpé. « Ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’aurez fait », dit le Christ dans l’évangile. Ainsi peut-on rendre grâce au Château Unang de consacrer les charmes de l’AOC Ventoux » Amen !

 

Une dernière chose, cher Éric Conan, comme je suis un très ancien et très fidèle amateur, merci pour votre papier sur le Cerdon de Raphaël Bartucci page 121 « Des Bulles gourmandes de plaisir » et permettez-moi une requête puisque vous écrivez « L’un des meilleurs producteurs de vrai Cerdon. Il se fait dévaliser dès que ses bouteilles sont prêtes à la vente » : pourriez-vous m’aider à acquérir quelques précieux flacons de ce vigneron ?

 

Enfin, comme en France tout se termine par des chansons, mais comme j’ai l’esprit de contradiction je vous offre, cher Éric Conan, un merveilleux épisode des Deschiens « La Malbouffe ». Avec mon meilleur souvenir...

 

Jacques Berthomeau

 

 

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