Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 07:00

La France du vin, en dépit de ses reculs, reste en pôle position du top 10 des exportateurs (en valeur) devant l’Italie et l’Espagne. L’écart avec nos voisins italiens se resserre.

 

En 2009 le recul fut brutal pour les exportations françaises : - 19% de la valeur de nos livraisons contre : -5,5% pour l’Italie, -14,4% pour l’Espagne et –9,7% pour l’Australie déjà à la peine en 2008.  Comme les années précédentes les outsiders progressent : Chili + 4,7%, Nouvelle-Zélande + 7,3% et Afrique du Sud 1%.

 

Tous nos grands marchés, 9 précisément, ont chuté de 10 à 30% sauf l’Allemagne : - 7,3%. Seul le marché chinois a résisté : il progresse de 53,8% (par rapport à 2007 la France double ses ventes).

 

Entre 2007 et 2009 :

- au Royaume-Uni, qui reste notre premier marché, nos expéditions baissent de 370 millions d’€ ;

- aux USA nos expéditions baissent 260 millions d’€ ;

- en Belgique nos expéditions baissent 220 millions d’€ (baisse de moitié) ;

- en Italie  nos expéditions baissent 100 millions d’€.

 

En 2010 le redressement des exportations françaises est très sensible (voir graphe 2 colonne de droite) : + 9,2% mais le rebond est plus fort chez plusieurs de ses concurrents : Italie +12,3, Australie +15,8%, Afrique du Sud +19,2%, Allemagne +22,9% et Nouvelle-Zélande 38,5%.

 

Au rayon des bonnes nouvelles 2010 (voir graphe 4 colonne de droite) :

- La reprise des exportations vers les USA +19 ,4% et le Canda +11,11%

- La poursuite de la conquête de la Chine : Hong-Kong devient notre 9ième client et la Chine : +62,4%

- La stabilisation de nos livraisons au Royaume-Uni notre premier client.

 

Pour les déceptions :

- L’érosion du marché japonais : -3%

- Notre essoufflement chez nos principaux voisins : Allemagne – 2,5%, Suisse – 8,5% et surtout la Belgique – 10% (- 120 millions d’€ sur les 4 premiers mois)

 

Attention un train peut en cacher un autre ! Le volumes, la valeur, les vins, les vins&spiritueux

 

 

France Agrimer annonce des exportations de vins français en baisse de 8% sur les huit premiers mois de l’année 2010, comparée à la moyenne de 2005 à 2009.

 

On note une forte baisse des volumes expédiés de vins sans IG et d'IGP (ex-VT et VP), en termes de volume (10,5%).

 

En valeurs, par contre, cette catégorie a vu son chiffre d'affaires progresser de 6%. C'est donc que leur prix moyen s'est sensiblement apprécié.

 

Les AOP, elles, ont baissé de 3,8 % en volume (à 3,4 millions d'hl) et de 3 % en valeur (à 1,8 Mrd €).

 

 

La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) annonce un retour à la hausse des exportations françaises en 2010 : +18,3 % en valeur par rapport à 2009, à 9,09 milliards d'euros. La France serait en bonne voie pour retrouver et voire dépasser les niveaux de vente record observés avant la crise : la FEVS table en effet sur une hausse de 5 à 7% des exportations pour 2011 ; les exportations de vins et spiritueux dépasseraient alors les records historiques de 2007 et 2008

 

Cette reprise est notamment menée par la progression des ventes de spiritueux : cognac (18 % des exportations de vins et spiritueux, en progression de 33% à 1,85 milliard d'euros) et vodka (+40 % à 332 M€) en tête. Les exportations de champagne (21 % des exportations, en progression de 22%, à 1,9 milliard d'euros) connaissent aussi une "remarquable reprise", a souligné M. de Jouvencel président de la FEVS ; les vins de Bordeaux représentent quant à eux 17 % des exportations.

 

« Le rebond de 2010 est fortement marqué par l'excellente performance des marchés asiatiques et par la reprise du marché nord-américain alors que les marchés de l'Union européenne amorcent une reprise plus timide", a détaillé M. de Jouvencel.

Les Etats-Unis restent la première destination des vins et spiritueux français (+25,4 % à 1,6 milliard d'euros). Le Royaume-Uni suit de près (+7,5 % à 1,3 milliard d'euros), précédant l'Allemagne (789 millions d'euros, +5,4%) et la Belgique (593 millions d'euros, -2%). La Chine entre dans ce Top 5 avec des ventes en progressions de 78,8 % à 564,8 M€.

 

Les exportations françaises de vins et spiritueux sont reparties à la hausse en 2010 grâce à la reprise économique et au dynamisme de l'Asie dont la Chine qui entre dans le top 5 des principaux pays importateurs, selon les chiffres publiés lundi par les professionnels.

 

Les exportations de vins et spiritueux se sont élevées à 9,09 milliards d'euros, en hausse de 18,3% par rapport à 2009, une année "particulièrement difficile" en raison de la crise, a indiqué Claude de Jouvencel, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) lors d'une conférence de presse.

 

Si la reprise économique se confirme, le secteur mise sur une hausse de 5 à 7% des exportations pour 2011, ce qui lui permettrait de dépasser les records historiques de 2007 et 2008, a déclaré M. de Jouvencel.

 

« Le rebond de 2010 est fortement marqué par l'excellente performance des marchés asiatiques et par la reprise du marché nord-américain alors que les marchés de l'Union européenne amorcent une reprise plus timide », a détaillé M. de Jouvencel.

 

La Chine figure désormais parmi les cinq principaux pays importateurs, avec des exportations qui s'élèvent à 564,8 millions d'euros, en augmentation de 78,8% sur un an.

 

Les Etats-Unis restent sur la première marche du podium avec des importations d'un montant de près de 1,6 milliard d'euros, en croissance de 25,4%.

 

Le Royaume-Uni a aussi reconstitué ses stocks avec des achats en hausse de 7,5% à 1,3 milliard d'euros. Tout comme l'Allemagne (789 millions d'euros, +5,4%).

 

Quatrième importateur, la Belgique est le seul pays a enregistrer une baisse de ses importations (593 millions d'euros, -2%).

 

2010 est une année record pour les exportations de spiritueux: le cognac progresse de 33% à 1,85 milliard d'euros. La vodka connaît aussi un boom (332 millions d'euros, +40%).

 

Les ventes de champagne connaissent aussi une « remarquable reprise », a souligné M. de Jouvencel avec une progression des exportations de 22%, à 1,9 milliard d'euros.

img279

 

Partager cet article
Repost0
6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 00:09

En son temps, juillet 2008, j’ai commis une chronique : les positions du buveur : debout, assis, couché... link qui, sans conteste, marqua les esprits polissons et participa à conforter ma mauvaise réputation chez les gens bien comme il faut. Ce matin je ne repasse pas les plats mais vous pose une question qui me taraude la tête depuis une station prolongée en terrasse, au soleil : Que boire au lit ? Rassurez-vous le soleil n’y est pour rien, même si certains en doutent, l’irruption de cette question dans ma tête est due à l’impact d’un beau sourire décochée par une jeune et belle fille assise à la table d’à côté. Le temps à fait, en un éclair, un zoom arrière jusque mes 20 ans de ce beau mois de mai 68.  Aucune nostalgie mais seulement, dans l’instant, le plaisir retrouvé de cette simplicité et de cette liberté qui flottaient dans l’atmosphère de ce chaud mois de mai. Nous nous sommes tant marrés ! Et, sans vous confessez les secrets de ma vie de débauché, nous avons, pour beaucoup d’entre nous, goûtés aux plaisirs du lit.Dans les plaisirs du lit le cinéma place aussi le petit déjeuner sur plateau, toasts beurrés, marmelade d’orange, orange pressée, œuf coque, thé ou café... Dans la réalité l’exercice est plus périlleux, plein de miettes et d’éventuels débordements forts ennuyeux. Je ne pratique pas. Lire au lit oui mais y manger non. Cependant en cédant à l’air du temps qui prône l’oenotourisme je fais une suggestion très porteuse pour l’extension du domaine du vin jusqu’à la chambre à coucher. Dans le forfait proposé aux couples officiels, clandestins ou de rencontres, il serait inclus une forme de parcours initiatique à l’œnophilie préalable aux égarements des corps. Bien plus que les pensums dégustatifs en des lieux moins propices aux ébats, cette forme moderne d’approche du vin, j’en suis persuadé séduirait les amants enflammés. Imaginez-les, piaffants d’impatience alors qu’un docte initiateur, après avoir longuement disserté sur le pliocène ou le crétacé, s’engouffre pesamment dans l’explication de la rétroolfaction. Alors qu’au mitan du lit, où la rivière est profonde, entre deux folies de leurs corps, ils pourraient s’adonner aux joies de la découverte d’un beau millésime. Je suis persuadé qu’ainsi les commentaires de dégustation gagneraient en spontanéité, en créativité...

 

Donc, après ces savantes et opportunes considérations, il ne reste plus aux gens de l’art qu’à s’atteler à cette grisante tâche, à broder sur ma proposition, à laisser libre court à l’expression la plus accomplie de leur science du vin. Le cahier des charges de l’exercice est une livre blanc grand ouvert : tout est possible ! Ne réfrénez surtout pas votre créativité. Ouvrez de nouveaux espaces à la dégustation ! Marquez de votre empreinte une nouvelle ère ! Utilisez toute la palette à votre disposition ! Afin de vous mettre en condition je vous offre quelques vers de Clément Marot :

 

Baiser souvent n’est-ce pas grand plaisir ?

Dites ouy, vous aultres amoureux ;

Car du baiser vous provient le désir

De mettre en un ce qui estoit en deux.

L’un est très bon, mais l’aultre vault trop mieux :

Car de baiser sans avoir jouyssance,

C’est un plaisir de fragile assurance ;

Mais tous les deux alliez d’un accord

Donnent au coeur si grand esjouyssance,

Que tel plaisir met oubly à la mort.

Partager cet article
Repost0
5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 00:09

img16335.jpg

Le rosé, le vin bien sûr, après des années de mépris, de quasi-déni d’existence de la part des longs nez et des becs fins : ce n’est pas un vin » ironisaient-ils, trop sudiste pour être pris au sérieux, sans effet terroir, trop technologique, un peu bâtard, estival, vin de soif, cantonné aux restaurants chinois ou au couscous : le Boulaouane, aspiré par la demande des consommateurs ignares, s’est vu propulsé au rang de sauveur, de quasi-star faisant jeu égal avec les valeurs établies. Comme de bien entendu, avec l’effet retard traditionnel, nous assistons à une ruée vers le rosé. Tout le monde sort son rosé mais, contrairement à la vogue du bronzage où le bronzé* vire de plus en plus au foncé, plus ça va plus les rosés sont pâles. On frise l’évanescence, la transparence, le décoloré, le code couleur tendance light semble être la priorité du cahier des charges du vinificateur. De cette mise en avant de la couleur du jus découle un soin extrême porté au packaging : bouteille claire et étiquette flashy affichent une forme de transgression des codes du vin. Les gens du vin copient la démarche des parfums sauf que ceux-ci pour leur lancement (avec 90% d’échecs) bénéficient de budgets pharaoniques.

 

Reste le jus qui, chez les parfumeurs, se résume à la pure fragrance alors que pour les nectars rosis à la vision et au nez s’ajoutent la bouche. Et c’est là que toute la belle construction marketing s’éboule, s’écroule, part en couilles – sorry N de R – c’est carrément la Bérézina. Même moi qui ne suis qu’un vulgaire dégustateur-imposteur j’ai le sentiment de me gratifier d’un bain de bouche du genre eau de Botot* : c’est vif, décapant, ça donne envie de faire des gazouillis, de se gargariser, de recracher puis de s’entendre dire par sa dulcinée lors de son coucher « C’est super chéri depuis que tu te purifies l’haleine au R de P j’ai l’impression en accueillant tes baisers de sucer des bonbons anglais... » J’exagère à peine. La pente du succès est du genre des balançoires tape-cul de notre enfance : tout en haut puis brusquement tout en bas. Suite au grand buzz du rosé pur où certains nous ont fait accroire qu’ils défendaient le terroir si ça continue ainsi l’effet Beaujolais Nouveau est au bout de la route. Patatras, la poule aux œufs d’or élevée en batterie se transformera en Perrette et son pot au lait « adieu veaux, vaches, cochons, rosé... »

 

En écrivant cela je ne mets pas bien sûr tous les rosés dans le même sac ni ne prédit le déclin de la vague du rosé mais je me contente de souligner que l’irruption sur le même segment de marché d’une multitude d’offreurs opérant dans une multitude d’appellation ou d’IGP est du pain béni pour les chasseurs de bas prix. Le phénomène de l’océan rouge, ici rose pâle, est en place et, comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, pour beaucoup les désillusions sont au bout du chemin. Comment alors se distinguer, faire comprendre sa différence, être dans le marché sans le subir ? Équation à multiples inconnues qui n’est pas la même pour un vigneron-indépendant, un domaine important, un négociant régional ou un négociant généraliste mais qui repose avec toutes les variantes régionales, tout du moins pour notre marché domestique, sur une capacité de comprendre et d’anticiper l’évolution des goûts des nouveaux entrants qui portent en grande partie la vogue des rosés. Pour ce faire il est primordial que le monde du vin cesse de se regarder le nombril, d’être en complet décalage avec la société. Pour cela il faut s’y immerger, ne pas se trimballer avec un paquet d’à priori, admettre les différences, la diversité, sortir du cercle des seuls amateurs, bref faire le contraire de ce que nous faisons depuis plus de dix ans : cultiver l’effet retard. Facile à écrire me direz-vous. Oui j'en conviens mais à force de regarder passer les trains ou d'y monter avec retard nous nous sommes toujours à contre-temps.

 

Ceci écrit je ne détiens aucune vérité me contentant d’être au plus près des évolutions et des tendances de nos sociétés urbaines, versatiles et pleines de contradictions. Travaillant aussi sur d’autres produits alimentaires j’y constate aussi notre incapacité à prendre en compte le monde tel qu’il est. Prendre en compte le monde tel qu’il est ne signifie pas pour autant le subir. Bien au contraire, il s’agit de faire des choix en fonction de nos forces et faiblesses pour être présent ou non sur les segments de marché les plus porteurs. Notre marché domestique étant mâture, le développement d’un produit comme le rosé ou d’un contenant comme le BIB n’augmente pas la part du vin mais ne vient qu’en compensation partielle des pertes subies sur d’autres vins ou d’autres présentations. Ce ne sont que des embellies et, n’en déplaise aux penseurs en chambre qui signent de beaux papiers dans les revues spécialisées, la vitalité de la vitiviniculture française, qui est une viticulture généraliste, mixte, dépend de la santé de la base de sa pyramide. Croire ou faire accroire le contraire c’est semer de l’illusion et faire preuve d’un mépris élitiste bien plus redoutable que les effets de la loi Evin.

 

* Jean-Claude Trichet : pur produit français président de la BCE va prendre sa retraite

* bronzé dans le sens hommes ou femmes s’exposant aux UV artificielles ou naturelles

 

* Eau de Botot est historiquement le premier produit pour hygiène buccale mis sur le marché pharmaceutique français.

Créé spécialement pour le roi Louis XV par son docteur personnel Philippe Botot pour soulager ses douleurs dentaires.

Formule concentrée aux essences naturelles.

Permet de garder une hygiène buccale parfaite.

Purifie et rafraîchit l'haleine.

Existe en 150 ml 9.95€

 

Indications :

Eau purifiante et rafraîchissante pour l'hygiène buccale.

 

Formule :

Ethanol.

Extraits naturels : anéthol, benjoin.

Essences naturelles (0,8%) : menthe, cannelle, girofle.

Alcohol, Aqua, Arome, Sodium Saccharin, Cl 42051, Cl 16255, Cl 19140, Benzyl Benzoate, Benzyl Cinnamate, Cinnamal, Eugenol, Limonene.

 

Conseils d'utilisation :

L’eau de Botot s’utilise matin et soir, après le brossage des dents, et toutes les fois que votre haleine en a besoin.

Versez quelques gouttes dans un verre d’eau et rincez-vous la bouche

Partager cet article
Repost0
4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 07:00

La vigne « cet espace ultra-précieux, beaucoup plus fructueux, sur le plan des revenus, à surface égale, que le champ céréalier qui le borde. » comme l’écrivait Fernand Braudel n’occupe pas la place qui devrait être la sienne dans les préoccupations de ceux qui nous gouvernent et pourtant les chiffres plaident en sa faveur ! Alors égrappons les chiffres de la vigne et du vin.

 

Avant de vous prendre la tête je concède que les chiffres, les statistiques surtout, sont des encombrants, des pondéreux, leur accumulation, si on n'y prend garde, vous plombe la mémoire. Pour autant leur connaissance et leur maîtrise permet de ne pas raconter tout et n'importe quoi à propos de tout et de rien : c'est une grande spécialité des lieux que je fréquente depuis que je suis chroniqueur. J'y côtoie des qui savent tout sur tout mais en se fondant exclusivement sur l'infiniment petit. C'est le seul instrument de mesure de certains de ces pépiants et de ces pépiantes qui refont le monde au plus près du buffet*. Ça me saoule. Afin de ne pas aggraver mon cas je réfrène mon envie de leur crier « Vos gueules les mouettes ! ».

 

Bref, face aux chiffres, pour préserver les capacités de stockage de mon disque dur destinées à des choses plus utiles, j'ai, depuis mes débuts, adopté la méthode dites « André Grammont » : le petit carnet d'ensilage. Avec lui : réponse à tout, ou presque, monsieur le Ministre : le nombre de veaux, vaches, cochons, couvée, le blé... les hectares, les hectos, le populo, le bio, la conso... Et puis maintenant avec l'Internet et l'Iphone en deux coups de cuillère à pot vous pouvez récupérer le bon numéro Pour votre gouverne ou pour clouer le bec aux susmentionnés je vous livre, franco* de port, quelques chiffres tout frais publié par ce cher Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du Territoire. (HS N°25 d’alimagri). Bonne lecture. Bon stockage. Ceux qui souhaiteraient recevoir les clichés sous une forme plus lisible (le format du blog ne permet pas de faire mieux) il leur suffit de me le demander et en quelques clics le tour sera joué.

 

Dans le cadre de la lutte pour la préservation des bonnes moeurs, des convenances et d'un vocabulaire accessible au plus grand nombre, je note que :

• du buffet : n'est pas le peintre bien sûr

• franco : n'est pas le caudillo bien sûr.

 

Si vous souhaitez mieux visualiser les tableaux reportez-vous à la rubrique PAGES N°79 (en haut à droite du blog)

 

img271

img272.jpg

 img273

img274

img277.jpg

Partager cet article
Repost0
4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 00:09

Mon espace de liberté dont, dès l’origine, je souhaitais qu’il devienne le vôtre, petit à petit en est vraiment un. Au-dessus de ma tête, vous vous parlez sans trop vous écharper, vous vous écoutez, vous vous retrouvez, vous apprenez à vous connaître, vous faites à vrai dire un peu tout ce que vous voulez. J’en suis bien aise et, hormis pour moucher par ci par là un petit marquis arrogant ou une zélatrice débordante, je vis la vie que je vis un peu comme Alexandre le Bienheureux (celui du film bien sûr). Dans cette « occupation du sol » de mon espace de liberté les duettistes Luc Charlier et Sylvie Cadio dite mémé Cad occupent – j’ai osé – une place toute particulière et je me devais, commençant par la gent féminine, m’occuper – j’ai re-osé – de cette dernière. En effet, à deux reprises, elle a osé – elle aussi – écrire que Desproges « ne faisait que du sous Vialatte ». Comme on trouve tout chez Berthomeau je dégaine une chronique ancienne (21 novembre 2009) consacrée à Vialatte pour proclamer que si celui-ci fut un grand chroniqueur il n’eut pas soutenu la comparaison en tant que procureur du Tribunal des Flagrants Délires. Justice est donc rendue au talent oratoire de Pierre Desproges.

 

Voici donc ma chronique :

photovialtte.jpg

 

À ceux qui s’étonnent du rythme journalier de mes chroniques je répondrai en citant Vialatte, l’inventeur de la chronique en tant que genre littéraire, « une chronique il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d’un mur, dans les pierres de l’emploi du temps ». Rassurez-vous, en le citant, je n’ai pas la prétention de me hausser au niveau du talent de celui, qui se présentait comme faisant partie de ces auteurs français « notoirement méconnus », dont  les chroniques sont de vrais bijoux : architecture remarquable, vocabulaire riche et construction grammaticale sans défauts, Vialatte y manie la langue française avec un très grand bonheur. Je me contenterai de reprendre à mon compte son image de la chronique qui pousse, telle une herbe folle, entre les pierres de l’emploi du temps et de penser, comme lui, que la chronique est l’oeuvre d’un promeneur, d’un flâneur, du philosophe qui sommeille en chacun de nous.

 

Le temps que je prends pour les écrire est-il du temps perdu ? Le physicien Etienne Klein a répondu à cette question avec son brio et son humour habituel link. Alexandre Vialatte pendant dix-huit ans, tous les dimanches soirs, portera sa copie au wagon postal du train de vingt-trois heures quinze pour qu’elle soit publiée dans le journal La Montagne. Il n’a manqué que deux ou trois fois son rendez-vous. Moi, facilité du temps, je poste la mienne dans la boîte de mon hébergeur et, dans la tranche où l’heure galope vers la première unité, elle file sur la Toile jusqu’à vous. Dans ses chroniques Vialatte parlait de tout et de rien ; ces touts du grand Monde et ces petits riens qui maillent la banalité de notre quotidien. Pour ma part, j’avoue que pour certaines, celles qui en général vous accrochent, elles relèvent de l’urgence. Dès qu’elles m’habitent je dois les « dégorger » – comme le dit Vialatte – dans l’instant, quelle que soit l’heure. D’autres sont engrangées pour les temps de disette. D’autres enfin, poussées par l’urgence, disparaîtrons dans la trappe pour parfois réapparaître sous une autre forme grâce au hasard de l’actualité.

 

Mais, comme souvent pour mes chroniques, avant même de les écrire, j’ai une petite idée qui me trotte dans la tête, floue, imprécise, mais terriblement vivace. Dans le terreau de mon petit jardin d’intérieur, elle cherche la lumière « entre les pierres de l’emploi du temps ». Pour cette chronique à propos d’Alexandre Vialatte, c’est la lecture de sa chronique sur « Le Vieux Petit Temps », découverte dans le livre de Denis Grozdanovitch « L’art difficile de ne rien faire », publié chez Denoël (chronique sur la méridienne  link ) qui a mis en branle mon irrépressible envie d’écrire. Tout simplement parce que ce texte de Vialatte constitue le meilleur antidote à la tyrannie des grands médias qui nous abreuvent à jet continu de grandes informations catastrophistes, nous alarment, nous terrorisent, pour nous contraindre à vivre dans le cadre défini par ceux qui ne veulent que notre bonheur, par exemple celui découlant du sanitairement correct.

 

« Un vieux petit temps ; le tissu même de tous les jours ; étranger au calendrier ; sans numéro dans l’almanach ; parfaitement extérieur à la chronologie. Si indépendant de toute horloge qu’on peut le transporter avec soi et le retrouver dans sa valise sans que nulle montre ne l’ait modifié. C’est l’actualité en vacances. Quand il commence elle a déjà fini. C’est par là qu’il est vieux de naissance. Il est fait de tout ce qui se passe quand il ne se passe rien.

[…]

Je veux seulement faire savoir qu’il existe plusieurs sortes d’actualités : celle du grand temps, des journaux et de l’histoire, qui vocifère à travers la planète et couvre la voix des humains. Et celle d’une espèce de petit temps, qui est tissu même de nos journées. Il y a le grand temps qui fait des tourbillons ; et le petit qui parle à voix basse et marche sur la pointe des pieds ; qui est toujours rempli des mêmes choses, habillé d’une étoffe usée. On le prendrait pour une miette du temps qui serait tombée d’une autre époque. Ce que l’on appelle l’inactuel, c’est l’actuel de toujours. Il semble à l’homme que ces deux temps n’aient ni le même grain, ni la même qualité, la même matière, la même couleur, la même époque. Et que le petit temps soit inactuel parce qu’il est l’actuel de la veille. Mais il sera l’actualité de demain. »

 

Chroniques de la Montagne éditions Laffont, coll. Bouquins, 2000

 

 

Partager cet article
Repost0
3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 00:09

 

Melon au porto, melon au jambon de Parme, lorsque revient la saison du melon sa fraîcheur et sa douceur en font l’une des stars des tables d’été. Pour ne pas me voir accusé d’avoir le melon je me dispenserai de vous faire un speech sur cette plante potagère de la famille des cucurbitacées dont le faux-fruit fait nos délices. Cependant je ne puis m’empêcher d’écrire que le melon d’eau est une courge. Et puis, même si c'est déplaisant, dans les appellations du racisme populaire, un melon c'est, pour les petits Français, comme l’écrivait le marseillais Jean-Claude Izzo  : 

« [...]  Rico les entendait raconter des blagues, et rire. À ce moment, l’un d’eux lança :

- Et tu sais comment ils cueillent les melons, à Marseille ?

- Non, dit une voix.

- Ils secouent les échafaudages. »

 

Et oui monsieur Zemmour !

 

Plus sympathique le Melon de Bourgogne qui est un cépage, le melon charentais qui est une variété et non une origine alors que le melon de Cavaillon est souvent un cantaloup. Bref, lisse ou grenu, le melon se consomme en entrée ou en dessert. Reste son achat qui constitue un moment délicat. En effet, un mauvais melon est immangeable.

 

Alors comment procéder ?

 

Plusieurs méthodes : la première faire confiance à son marchand de fruits&légumes (méthode applicable à beaucoup de produits de bouche ; la seconde : faire confiance à sa main : un bon melon doit être lourd (signe qu'il est gorgé de sucre : le taux de sucre doit dépasser 10 degrés Brix pour être commercialisé, en-dessous il est classifié comme courge ; la troisième dites méthode parigot tête de veau consiste à sentir le melon ce qui est redoutable car l’odeur type de la maturité qui s’exprime du côté de l’auréole n’est pas toujours un indice d’un bon melon ; la quatrième : compter le nombre de tranches qui doivent être bien marquées par un trait vert bleuté (melon lisse) 10 étant le bon chiffre ; la dernière : scientifique, le taux de sucre garanti (le producteur pique le melon pour en extraire une goutte dont le taux de sucre est vérifié).

 

Revenons maintenant à mon interrogation initiale : Le melon a-t-il besoin de compagnon ? Ses deux accompagnateurs classiques : le porto et le jambon de Parme ne traitent pas le melon de la même façon. Le premier exige de lui qu’il soit réceptacle pour le recueillir ce qui implique une consommation à la petite cuillère ; le second, lui, pour une consommation aisée, demande au melon d’être tranché et, bien sûr, c’est couteau et fourchette pour le manger. Ceci écrit, sans vous donner ma préférence entre melon nature et melon accompagné je laisse le soin aux grands défenseurs des produits français de contester l’origine du liquide comme du solide pour bien sûr dégainer leurs propositions.

 

Pour finir, toujours pour hausser le niveau culturel de cette maison, un petit coup de Montaigne : «en réalité, les principales innovations alimentaires du XVIe siècle ne viennent pas d’Amérique, mais de pays méditerranéens, et en particulier d’Italie, qui donne le ton, à l’époque, à toute nouvelle cuisine. L’artichaut et le melon, en particulier sont à la mode.

[...] Quand au melon, dont Montaigne, comme Henri de Navarre, était fort friand, import d’Orient via l’Italie, il fera les délices des élites gourmandes du siècle, et sera l’objet d’un ouvrage savant du doyen de la Faculté de médecine de Lyon, Jacques Pons, Sommaire Traité des melons, contenant la nature et usage d’iceux, avec les commodités et inconvénients en revenant (1586) La table au temps de Montaigne Christian Coulon Arléa.

 

La controverse est ouverte : melon solitaire ou melon accompagné ?

Et si accompagné, par qui ?

En tranches ou entier (s’entend coupé en 2) ?

Et le vin dans tout ça (hormis le Porto bien sûr) ?

Partager cet article
Repost0
2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 00:02

C’est la belle Eva d’OENOS link qui m’a donné l’idée de cette chronique après avoir lu son message à propos d’un dîner avec Guillaume Nicolas-Brion du Morgon dans les veines link, Cyril Alonso et Florian Looze de P.U.R link « Ce soir, rendez-vous à 20h au Vieux Chêne, une autre adresse à côté du Paul Bert que j'aime bien, avec une belle carte des vins également (moins impressionnante que celle du Paul Bert). » Sitôt notée l’adresse je me suis dit dans ma petite Ford intérieure : « lorsqu’il prend l’envie à monsieur et madame tout le monde d’aller au restaurant quel est le poids, dans leur choix d’un restaurant, d’une belle carte des vins ? »

 

Première remarque : en toute logique lorsqu’on se rend au restaurant c’est de prime abord pour manger et non pour boire ce qui ne signifie pas bien sûr que l’on va manger sans boire. Souvent le choix du restaurant se fera sur la base d’une recommandation (le fameux bouche à oreille), la lecture d’un papier sur le resto, un guide ou le pur hasard lié à la proximité de là où l’on se trouve... Même dans la dernière hypothèse où l’on jette un coup d’œil sur la carte exposée à l’entrée, ce sont des critères de bien manger ou d’un supposé bon rapport dit qualité/prix qui emportent la décision. Je ne vais pas raffiner en envisageant qui décide : madame, monsieur ou les deux de concert. Donc, dans cette équation à plusieurs inconnues le vin semble être l’inconnu le plus transparent : il ne pèse pas très lourd dans le choix du restaurant.   

 

Deuxième remarque : eu égard à ce que je viens d’écrire ma question peut paraître idiote ou à tout le moins vide de sens. Pourquoi en effet poser une question qui débouche sur une réponse quasi-certaine. Je plaide non coupable car, en creux, ma question en implique une autre : les critiques, dit gastronomiques, les auteurs de guides papier ou sur le Net, de quelques poils qu’ils fussent, cherchent-ils à intéresser leurs lecteurs à la carte des vins ? En général, les informations sur elle sont succinctes et souvent dans la presse elles se résument à la seule bouteille bue par le critique. À leur décharge ceux-ci ont-ils les moyens ou se donnent-ils les moyens d’apprécier la qualité de la carte des vins du restaurant qu’ils vont tester ? Ma petite expérience, et des papiers que je lis dans la presse, du feuilletage des guides, mais aussi de la fréquentation de critiques ou de blogueurs gastronomiques, je ne le crois pas. La plupart d’entre eux se contentent d’apprécier vaguement la carte des vins sur le papier en fonction de leur goût personnel. Ceci écrit, même s’ils ne se décarcassent guère, pourquoi se fouleraient-ils à éplucher et à, éventuellement, tester la carte des vins puisque leurs lecteurs, ou tout du moins leur grande majorité, ne la placent pas en tête de leurs critères de choix. Attention, je rappelle que ma population cible c’est « monsieur et madame tout le monde qui décide de se payer un restaurant au sortir du cinéma ou pour n’importe qu’elle autre raison d’ailleurs... »

 

Troisième remarque : dans la mesure où l’on nous bassine en long en large et en travers sur le nécessaire accord mets-vins, j’aimerais bien que l’on m’expliquât ce qu’est au juste une belle carte des vins ? Attention, pas dans l’absolu mais dans son degré d’adéquation avec la cuisine servie. Et là c’est morne plaine. Rien ou pas grand-chose en dehors de gloses en général fumeuses ou bavardes sur le vigneron à la mode ou le dernier nectar du terroir où les raisins sont astiqués par des petites mains et où le jus a vécu sa vie sans nourrice. Moi j’aimerais bien que les « bouffeurs patentés » et les « dégustateurs du même acabit » se prennent un peu par la main pour, ensemble, vraiment s’attaquer à un travail de fond. C’est sans doute trop demander à ce petit monde mais, au moins, nos critiques feraient preuve alors d’une réelle utilité pour le bonheur de « monsieur et madame tout le monde » qui, si j’en crois les tirages maigrelets, ne lisent guère la RVF et ses jeunes consœurs.  

Conclusion provisoire : puisque tout le monde se fout, ou presque, du choix des vins de « monsieur et madame tout le monde » lorsqu’il leur prend l’envie à d’aller au restaurant, pas dans un grand bien sûr mais dans un truc où il y a des couverts, des assiettes, des verres et souvent des serviettes en papier, alors il ne faut pas s’étonner que « monsieur et madame tout le monde » boivent tout et n’importe quoi, cher et pas bon, parfois peu, et souvent rien c'est-à-dire pas de vin. Bien évidemment, ces « messieurs et madames tout le monde»  n’intéressent pas nos grands connaisseurs qui préfèrent aller prêcher aux convaincus, aux grands amateurs, au petit nombre. Ça ne les empêche pas pour autant de regretter vivement, avec de belles envolées éditoriales, des trémolos dans la voix, des mots durs pour les politiques, la baisse de la consommation du vin en notre doulce France. Mais comme ils ne sont pas à une contradiction près je vais encore me faire traiter par leurs séides de mauvais coucheur. Grand bien leur fasse mais leurs quolibets ou leurs sarcasmes ne m’empêcheront pas d’écrire et de souligner en rouge : qu’ils font bien peu pour l’extension du domaine du vin.

 

 

Nous les petits blogueurs méprisés, vilipendés, raillés par les maîtres du papier qui font des salons nous faisons ce que nous pouvons avec nos petits moyens et nos doigts pleins d'ampoules... Gloire à nous !

 

Partager cet article
Repost0
1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 00:09

etrangere13-10439766vcqrl.jpg

Le dimanche sur mon Espace de liberté c’est sujet libre car il n’y a pas que le vin dans la vie, la mienne surtout. Nous sommes le Premier Mai, j’aurais pu chroniquer sur le muguet ou la fête du Travail ou les deux. Si j’ai choisi d’écrire quelques lignes à propos de cette phrase, celle d’un père à sa fille, c’est qu’en ce moment dans ce que l’on qualifie de « printemps arabe » les femmes, les jeunes femmes tout particulièrement, jouent un rôle important. Comme le déclare à Benghazi Alea Buzgheiba, 18 ans, l’une des créatrices de l’association des Nièces de Mokhtar (le héros de la lutte contre le colonisateur italien) « Pour les garçons et les filles, la liberté a le même goût, mais c’est encore meilleur pour nous ! »  Les femmes de Tunisie, d’Egypte, de Lybie, du Yémen sont les postes avancés contre les traditions religieuses oppressives. Lors de mon séjour à Constantine, où à l’Université j’ai assisté aux premiers affrontements entre les conservateurs et les progressistes, les femmes étaient en première ligne et j’ai toujours pensé depuis qu’elles étaient celles par qui la liberté triompherait.  etrangere02-10439751xnstm2.jpg

Umay est frêle. Umay est turque. Elle est née en Allemagne. Umay fuit son mari pour échapper à sa férule, ses coups, ses quasi-viols, quitte Istambul et se réfugie auprès de ses parents à Berlin en Allemagne. Elle tire derrière elle son fils au regard tendre qui la suit dans une absolue confiance. Son père, d’apparence bonasse et ouvert, vit l’évènement comme un déshonneur. La mère est soumise. Son frère aîné bestial et brutal. Umay qui recherchait la protection se heurte à la violence, à la bêtise et à la sauvagerie d’un clan qui veut rendre l’enfant à son père. Hormis la phrase de mon titre il en est une autre qui, moi qui suis père, c’est celle où le père, avant de claquer la porte au nez d’Umay, déclare « Tu es l’échec de ma vie ». Le film L’étrangère est l’œuvre de Feo Aladag, une femme dont c’est le premier long métrage. Loin des gloses de certains intellectuels, toujours partant pour fermer les yeux sur la souffrance extrême des faibles au nom du respect des religions, les images de ce film sont d’une étonnante simplicité et d’une absolue sincérité. On suit avec douleur le calvaire de ce bout de femme digne, tenace, fidèle à son amour familial, prête à tout sauf à baisser la tête et à se soumettre. Si vous le pouvez, allez voir ce très beau film.

etrangere10-10439756fvkbk1.jpg 

Mais où est Dieu dans tout cela ? Il ne règne ici que par son absence. Religion avilie, instrument d’oppression entre les mains des mâles. Le combat est rude. Nous ne devons pas fermer les yeux, nous laver lâchement les mains car comme le dit Dina Gamil « Il y a tout un conditionnement, intellectuel, psychologique et religieux qui sous-tend les discriminations à l’égard des femmes. Faire évoluer ces préjugés, ce sera beaucoup plus difficile que de faire tomber Moubarak. » Et pendant ce temps-là sur nos écrans des « maîtres à penser autoproclamés » abreuvent le peuple de leurs minables controverses sur nos soucis face à des dangers, des menaces, à un trop plein  de ces émigrés qui passent l’aspirateur dans mon bureau. L’oppression religieuse, quelle que soit la religion, c’est l’assujettissement, le genou qui fait la génuflexion, le bras qui frappe, le triomphe de l’obscurantisme. Moi je suis avec toutes les Umay de la Terre, bien résolu à ce que la barbarie des mâles sous des tabous religieux ou toute autre tradition soit éradiquée et que la liberté ouvre aux femmes aussi bien dans l’espace public que dans l’espace privé le droit de vivre leur vie comme elles l’entendent.

 

Partager cet article
Repost0
1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 00:09

Marie-Amélie passait un long moment à se pomponner dans la salle de bains, temps que je mis à profit pour élaborer un plan me permettant d’échapper à la nuit de stupre et de fornication qu’elle nous promettait. Afin de ne pas succomber à la tentation, la fougue de la comtesse n’aurait aucune peine à me faire glisser au long de ma plus grande pente, je décidais de me prendre une mufflée d’enfer. Je sonnais le garçon d’étage pour qu’il me portât un double gin tonic. Dans la perspective d’un lendemain pas trop comateux j’optais pour une biture à l’alcool blanc qui laisse moins de trace que des liquides plus complexes. J’en étais à mon troisième double lorsque la comtesse se décidait à sortir. Avouer que j’eus le souffle coupé en la voyant relève d’une réalité physique. Elle arborait un petit débardeur blanc d’ivoire qui découvrait son nombril et une mini-jupe noire en stretch gaufré qui laissait filer ses longues cuisses jusqu’à des sandales à lanières nouées à mi-mollet. Maquillée sans excès mais avec une touche de provocation : des lèvres rouge sang et un essaimage de paillettes d’argent sur ses joues rosées et sa gorge enserrée dans un quintuple rang de perles de culture, la comtesse me rejoignait et se posait sur l’accoudoir de mon fauteuil. La chaleur de l’alcool, son parfum de jasmin poivré, sa main qui se glissait dans l’espace de mon col de chemise ouvert, me portait à l’incandescence. J’allais succomber lorsque le téléphone sonnait. Marie-Amélie en ondulant de son petit cul allait décrocher. C’était l’ambassadeur. Elle l’expédiait avec un langage de palefrenier. J’en profitais pour me lever et me diriger vers la porte. Elle me rejoignait et passait son bras sous mon bras, je ne me souviens plus lequel d’ailleurs. « Que voulez-vous jeune homme, j’ai sans doute l’air d’une vieille grue qui s’offre un gigolo mais ce pays qui part en couilles me libère de mon mépris de moi-même ! J’ai envie de baiser, de roter et de pisser debout... »

 

Marie-Amélie ne croyait pas si bien dire, la fin de notre soirée atteignit des sommets avant de nous précipiter dans une de ces nuits où l’on s’endort tout habillé sur le lit et où l’on ronfle la bouche ouverte. On nous servit sous la charmille, il faisait frais. L’établissement regorgeait de yankees volubiles. Nous carburions au Krug millésimé. La comtesse en avait fait porter une caisse. Elle me racontait sa vie sans aucune retenue et je la trouvais émouvante. Deux de nos voisins les plus proches, caricatures de militaires en costume civil, reluquaient les cuisses de Marie-Amélie avec une insistance qui la fit se propulser face à eux en grimpant sur une chaise libre. Dans cette position élevée je découvrais avec stupeur qu’elle ne portait pas de slip, du moins je le crus sur le moment car le lendemain matin je découvris la ficelle qui ne cachait rien du postérieur de Marie-Amélie qui m’expliqua que c’était un slip brésilien qu’elle avait acheté à Paris en faisant du shopping avec Francesca. « C’est extraordinaire ça ne fait pas de trace sous les jeans... » me répondit-elle en s’étonnant de ma pudibonderie. Les natifs du Texas frôlaient l’apoplexie et je les sentais prêt à dégainer leurs dollars pour les glisser dans le soutif de la comtesse. Celle-ci, sa coupe de champagne à la main, entonnait d’une voix forte et juste, ce qu’elle présenta comme l’hymne de son pays natal.

 

La digue du cul, en revenant de Nantes

En revenant de Nantes

De Nantes à Montaigu, la digue, la digue,

De Nantes à Montaigu, la digue du cul.

 

La digue du cul, je band' mon arbalète

Je band' mon arbalète

Et la lui fout dans l' cul...

La digue du cul, je rencontre une belle

Je rencontre une belle

Qui dormait le cul nu...

 

La digue du cul, la belle se réveille

La belle se réveille

Et dit: "J'ai l' diable au cul... 

 

La digue du cul, non, ce n'est pas le diable

Ce n'est pas le diable

Mais un gros dard velu...

 

La digue du cul, qui bande et qui décharge

Qui bande et qui décharge

Et qui t'en fout plein l' cul...

 

La digue du cul, il y est qu'il y reste

Il y est qu'il y reste

Et qu'il n'en sorte plus...

 

La digue du cul, il fallut bien qu'il sorte

Il fallut bien qu'il sorte

Il est entré bien raide, la digue, la digue,

Il en sortit menu, la digue du cul.

 

Le mot cul est un sésame universel. Il sonne bref et juste dans toutes les oreilles du monde. Tel un chef d’orchestre face à ses choristes, Marie-Amélie se fit un devoir de fourrer dans les cranes étasuniens le refrain de sa chanson paillarde. Elle y parvint après moult tentatives. Épuisée elle se laissa ensuite choir dans des bras accueillants qui s’empressèrent de lui servir à boire et de la peloter. La comtesse dans ce méli-mélo gardait une forme de dignité aristocratique, morigénant les trop entreprenant, frappant à coup de fourchette les mains qui s’aventuraient trop avant. Et puis, sans doute lasse de ces entreprises douteuses, elle se dégageait des emprises, se relevait, se versait une nouvelle coupe, la levait et proclamait « à vos femmes, à vos chevaux et à ceux qui les montent... » et s’auto-traduisait en américain ce qui faisait pousser des hennissements aux étalons en rut.

 

 

Partager cet article
Repost0
30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 00:09

La France, ce vieux pays de Droit romain écrit, qui adore empiler les lois et les règlements, fabriquer des codes à reluire rouge, dont le plus abouti est celui des IMPOTS qui n’a pas attendu McDo pour être obèse, pondre via sa bureaucratie des circulaires interprétatives, survit car ses citoyens appliquent un grand principe pour son droit public « nul n’est censé respecter la loi » La règle horizontale, celle qui toise tout le monde à la même hauteur, égalitaire dit-on, fait les délices de ceux qui se spécialisent dans l’utilisation des trous, des failles, pour le fiscal ont dit des niches – je ne sais pourquoi cette appellation fait florès y compris pour désigner des marchés fort rémunérateurs – pour tourner la loi. La vigne, la fabrication du vin et son transport, ont été de tout temps en France le paradis de la fiscalité et de la répression des Fraudes : pensez-donc à la DGGDDI et à la DGCCRF les hommes et les femmes du Vin occupaient le haut du pavé. En écrivant cela je ne leur jette pas la pierre car ils savaient, avec doigté et intelligence, démêler les fils et faire preuve de pragmatisme : pas vrai Robert et Dominique ! Ils faisaient parti de la famille. Aujourd’hui c’est plus diffus, plus dématérialisé dit-on. Reste aux vignerons à se dépêtrer ! La simplification administrative est un sujet que chérissent les Ministres en arrivant mais leur peu d’allant à se mettre les mains dans le cambouis de leur Administration fait que, l’Union Européenne aidant, la ponte continue !

 

Bref, j’offre à l’ami David Cobbold ce texte so british pour qu’il comprenne mieux l’ambigüité à la française qui nous permet de vivre sur nos textes, en les exhibant à la face de la Terre entière, pour mieux les tourner.

 

 

« Un dîner d’adieux fut offert à Aurelle par les officiers de cette division écossaise avec laquelle il avait passé quatre années rudes et vivantes.

Il dut, avant de se mettre à table, boire un cocktail et un sherry, puis encore un vermouth italien, réveillé d’une goutte de gin. Un empressement affectueux que ce mélange de boissons, plus que britannique, lui firent sentir avec délicatesse, qu’il était, pour ce dernier soir, non plus un membre, mais l’hôte du mess.

- J’espère, lui dit le colonel Parker, que vous ferez honneur à l’éduction que nous vous avons donnée et que vous viderez enfin tout seul votre bouteille de champagne.

- Je vais essayer, colonel, mais j’ai encore beaucoup à apprendre.

- Il est vrai, grommela le colonel, que cette paix arrive mal à propos. Tout commençait à s’organiser. Je venais d’acheter un cinéma pour nos hommes ; nos artilleurs travaillaient de mieux en mieux ; j’avais des chances de devenir général et Dundas m’apprenait le jazz. Et voilà les politiciens qui font la paix et Clémenceau qui démobilise Aurelle ! Ah ! la vie n’est qu’une damnée chose après l’autre.

-  Oui, messiou, soupira le général Bramble, c’est triste de vous voir partir ; restez encore huit jours avec nous.

- Je regrette, sir, mais je suis démobilisable avec le troisième échelon et j’ai mon ordre de transport en poche : je dois me présenter demain à Montreuil-sur-Mer, d’où l’on m’enverra à Arras, d’où l’on m’expédiera à Versailles, d’où je rentrerai à Paris, si je survis à ce circuit... Je resterais bien volontiers, mais je dois suivre le sort de ma classe, ainsi que disent, non sans grandeur, les militaires.

- Pourquoi, dit le colonel Parker, s’obstiner à envoyer des soldats dont les civils redoutent le retour et qui sont nécessaires au confort des officiers supérieurs ?... Nous autres, Anglais, nous avions adopté pour notre démobilisation, un projet plus intelligent. Les hommes, classés par professions, partaient seulement le jour où les ouvriers de leur métier manquaient en Angleterre. Ainsi, nous devions éviter le chômage. Un gros volume expliquait, avec clarté, tous les détails : c’était vraiment très bien... Well, au jour de l’application, cela a marché aussi mal que possible. Tout le monde s’est plaint, nous avons eu de petites émeutes, les journaux les ont dramatisés et, après quelques semaines d’essais, nous en sommes revenus, Aurelle, à votre système de class qui est égalitaire et imbécile.

- C’était facile à prévoir, dit le docteur : tout règlement qui néglige la nature humaine périra. L’homme, qui est un animal absurde et passionné, ne peut se complaire dans un système intelligent. Pour qu’une loi soit acceptée par le plus grand nombre, il est nécessaire qu’elle soit injuste. La démobilisation française est inepte, c’est pourquoi elle est excellente.

- Docteur, dit le général, je ne veux pas que vous disiez que la méthode française est inepte : c’est le dernier soir que messiou passe avec nous, laissez-le tranquille.

- Cela n’a aucune importance, sir, dit Aurelle : ils n’y comprennent rien, ni l’un ni l’autre. Il est certain qu’en France, en dépit de décrets et de circulaires absurdes, tout va plutôt mieux qu’ailleurs. Mais ce n’est pas parce que nos lois sont injustes, c’est parce que personne ne les prend  au sérieux. En Angleterre, votre faiblesse, c’est que si l’on vous ordonne de démobiliser les hommes par classes, vous le ferez. Chez nous, on le dit, mais par des sursis, par des passe-droits, par mille injustices assez justes, on s’arrange pour ne pas le faire. Un bureaucrate barbare a voulu que l’interprète Aurelle, pour se faire démobiliser, eût à parcourir le circuit Montreuil-Arras- Versailles, dans un wagon à bestiaux. C’est inutile et vexatoire. Mais croyez-vous que je le ferai ? Jamais. J’irai tranquillement demain matin, à Paris, par le rapide, et j’y montrerai un papier couvert de cachets à un scribe du G. M.P. qui, après quelques plaintes désabusées, me démobilisera en maugréant. Le grand principe de notre droit public, c’est que nul n’est censé respecter la loi.

- Hough ! fit le général suffoqué.

- Docteur, dit le colonel Parker, versez du champagne à messiou, il est trop lucide.

Des départs de bouchons se firent entendre aussitôt sur un rythme rapide de mitrailleuses en action. Le colonel Parker commença un discours sur les charmes des femmes birmanes, si aimables et si douces ; le docteur, pour des raisons techniques, leur préférait les Japonaises. »

Les Discours du Docteur O’Grady André Maurois chez Grasset 1922

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents