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7 août 2015 5 07 /08 /août /2015 06:00
chantalflury3unblogfr.unblog.fr

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Nostalgie quand tu nous tiens, certains l’égrène à longueur de chroniques sur la Toile, le c’était mieux avant peuple les rêves d’un peuple vieillissant. Je m’y adonne aussi mais je ne conchie pas pour autant notre temps.

 

Même dans un monde qui change il est toujours possible de s’adonner, de se laisser aller à la contemplation, et les cafés, surtout leurs terrasses, sont encore des lieux où il est possible de se livrer à ce beau et merveilleux passe-temps.

 

Aragon, dans le Mauvais Plaisant, s’emportait :

 

« Je vais donc au café parce que cela me chante. Il passe plus de femmes dans les cafés que n’importe où, et j’ai besoin de ces allées et venues de femmes. J’ai besoin de l’éventail des robes dans le long chemin de mes yeux… »

 

Je n’ai jamais été un adepte des bistrots ou du café du coin, sauf de quelques petits rades fréquentés par de jolies plantes, mais un grand amateur des brasseries, avec leurs banquettes en skaï rouge, leurs chaises Thonet, leurs grands miroirs, avec leur terrasse protégée, leurs fauteuils en osier, leurs tables guéridons au plateau de marbre cerclé, leurs garçons au long tablier, leur caissière, leur décorum années 2O. C’était le lieu des bourgeois éclairés, des intellectuels engagés, des désœuvrés qui venaient « tuer le temps », voir défiler les jolies femmes, ces passantes qui déambulent sur les trottoirs, ses jambes de femmes, chères à François Truffaut, qui « sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie »

 

Là encore sans tomber dans la nostalgie, la plupart des grandes brasseries iconiques de Paris sont devenues des boites à touristes singeant un passé englouti.

 

Reste qu’il est toujours possible de fréquenter les derniers îlots de résistance ou d’exercer ses envies de contemplation, comme je le fais, sur des terrasses :

 

Dans son « Guide des jolies femmes de Paris » Pierre-Louis Colin l’affirme : 

 

« Les plus grandes merveilles de Paris ne sont pas au Louvre.

 

Les plus grandes merveilles de Paris sont rue Montorgueuil. Là, dans une ambiance étourdissante de feu d’artifice et de jardin d’Éden, les jeunes femmes les plus belles arborent les tenues les plus indécentes et font admirer au rythme de leurs pas pressés des jambes nues et des poitrines hautes. Là, les fesses rebondissent en souriant, les teints hâlés distillent des promesses de luxure et des voilages légers laissent deviner jusqu’à l’extase des petits tétons sautillants.

 

La règle du jeu est simple, rue Montorgueuil : le mouvement compense l’impudeur. Le rythme urbain donne en effet à cet étonnant spectacle une furtivité permanente et lui impose une tension inouïe. À peine entr’aperçues, les filles disparaissent à jamais, laissant au spectateur haletant le sentiment d’un holocauste perpétuel. Dans chaque silhouette qui s’éloigne résonne ainsi tout le tragique de l’humaine condition : la finitude de l’expérience et l’irrémédiable cruauté du temps. »

 

« La profonde originalité du contemplateur en ces temps consuméristes : sa quête n’est pas de possession. Elle se nourrit de l’instant, elle sait la vanité des choses et c’est dans la certitude du destin contraire qu’elle trouve sa plus sûre motivation. Le contemplateur verse de l’eau sur le sable sans espoir d’y créer une flaque, juste pour la voir scintiller avant de disparaître. Il est semblable à ces rares amateurs qui parcourent les musées sans se sentir obligés d’en ressortir les bras chargés de guides ou de cartes postales. Il sait que l’on ne thésaurise pas ses émotions, pas plus que l’on ne possède la beauté qui passait.

 

« Y-a-t-il plus belle preuve d’amour qu’un amateur conscient de toutes les beautés de la rue et décidé, à la lumière de cette enivrante multitude, à en adorer une seule ? »

 

La réponse est dans la question : je n’ai pas l’esprit d’un collectionneur, j’en aime qu’une seule…

 

Légende de l'illustration 

 

« Claire sortit pour se promener et voulu boire une boisson fraîche. Lorsqu’elle s’arrêta dans un café, elle laissa sur son passage un sillon de parfum et des hommes se retournèrent pour la contempler.

 

Indifférente, Claire s’assit en terrasse et absorbée dans ses pensées prit un livre et commanda un grand verre de lait fraise. Le soleil dardait ses rayons et lui caressait la peau. Claire leva la tête un moment et rêva… »

Claire.

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6 août 2015 4 06 /08 /août /2015 09:27
Les Debré n’aiment pas le vin et les cavaliers : le Conseil Constitutionnel retoque l’article assouplissant la loi Evin

Bernard Farge doit dire merci la droite qui a saisi le CC, en effet :

 

Le Conseil a censuré en tout ou partie 18 articles «adoptés selon une procédure contraire à la Constitution», c'est-à-dire considérés comme des «cavaliers législatifs», en d'autre termes, des disposition n'ayant rien à voir avec l'objet du projet de loi.

 

- Retoqué donc l'article visant à assouplir la communication sur l'alcool et remettant en cause la loi Evin, selon les autorités sanitaires et plusieurs associations. Il affirmait que «ne sont pas considérés comme une publicité ou une propagande (...) les contenus, images, représentations (...) relatifs à une région de production, à une toponymie, (...) à un terroir, à un itinéraire, à une zone de production, au savoir-faire, à l'histoire ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique (...)».

 

« Avilis, abrutis, les alcooliques sont devenus incapables de soutenir l’effort civique tel que celui qu’impose la guerre. La mobilisation de 1939 fut la cause de l’augmentation importante des psychoses alcooliques. L’armée elle-même est, en 1939, fortement contaminée par l’alcoolisme. Les officiers à leur mess, les troupiers à la cantine, absorbent verre sur verre… » écrivait le Pr Debré en 1945 dans son programme constructif de lutte contre l’alcoolisme comme l’une des causes de la défaite. » 

 

Ne noyez pas la loi dans l'alcool CLAUDE GOT 3 MARS 2004 

 

« Imaginer que Claude Evin étant un ministre socialiste, sa loi est une loi de gauche et qu'il faut profiter de la majorité écrasante de la droite dans le Parlement actuel pour achever de la détruire est un troisième contresens. L'inscription dans la loi de l'interdiction de toute publicité pour l'alcool à la télévision a été faite à la suite du dépôt d'un amendement de Jacques Barrot voté au printemps 1987 en réaction à l'extension à TF1 de la possibilité de faire de la publicité pour la bière. Jacques Chirac s'était déclaré publiquement défavorable à la publicité pour l'alcool à la télévision en mars de la même année. Rappelons encore, puisque cette histoire véhicule des citernes d'amnésie sélective, que de dangereux gauchistes tels qu'Edouard Balladur, Raymond Barre ou Michel d'Ornano ont voté la loi Evin avec la totalité des députés CDS sauf l'un d'entre eux déjà déchiré entre son mandat de maire d'un village viticole alsacien et ses convictions au niveau national. »

 

« La création du HCEIA ne constituait qu’un élément d’un vaste programme de lutte contre l’alcoolisme Le souci d’intervenir en ce sens, manifeste dès la … visant, notamment, à réduire le nombre de « bouilleurs de cru » patentés et à organiser l’extinction progressive de ce privilège fiscal, en supprimant toute possibilité de transmission aux descendants et de cession à un tiers. Les résistances politiques suscitées par ce projet mirent Mendès France en échec. Et il fallut attendre que Michel Debré prenne l’ordonnance du 30 août 1960 pour que cette disparition programmée du « petit bouilleur » s’inscrive dans le droit positif. Encore Michel Debré fut-il contraint d’y revenir par... Conscients des relais dont disposaient les représentants des « intérêts alcooliers » et du monde rural jusque dans la haute administration, et pas uniquement au sein du ministère de l’Agriculture, les conseillers de Mendès France décidèrent de rattacher directement le Haut Comité à la présidence du Conseil. La possibilité de requérir aisément l’appui du chef du gouvernement devait permettre à cette institution sans administration de terrasser ses opposants. »

 

 

On appelle « cavalier législatif » un article de loi qui introduit des dispositions qui n’ont rien à voir avec le sujet traité par le projet de loi.

Ok… mais pourquoi avoir rajouté dans le titre le « conseil constitutionnel » ? C’est quoi le rapport ?

Réponse ICI

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6 août 2015 4 06 /08 /août /2015 06:00
GRAS

Le gras je connais !

 

Je suis né au pays du beurre salé, puis j’ai découvert bien plus tard l’huile d’olive.

 

Gamin j’adorais, et j’adore toujours, le gras du jambon blanc comme celui du jambon cru, salé au gros sel et frotté à l’eau de vie par mon père puis, enveloppé dans un linge, séché au coin de la cheminée.

 

Même si nous ne mangions pas beaucoup de viande rouge au Bourg-Pailler, j’adorais les viandes persillées et les volailles grasses, ça m’est resté.

 

Et puis, bien plus tard, j’ai découvert le lard de Colonatta

 

En un mot comme en 100 j’aime beaucoup le goût du bon gras de braves bêtes, bien traitées et bien nourries, à qui on a laissé le temps d’engraisser, comme celui d’un bon beurre cru de baratte ou d’une huile d’olive d’artisan, mais ce n’est pour autant que, contrairement à certains gras du bide, qui exhibent leur bedaine proéminente comme un trophée (eux ne sont pas comestibles et je plains leur compagne), je n’en fais pas l’alpha et l’oméga de la résistance des braves français aux invasions barbares d’une alimentation plus en phase avec la vie moderne. La vie de bureau n’est pas tout à fait la même que la vie au grand air de nos pères.

 

Si j’aime le bon gras je ne conchie pas ceux qui ne l’aiment pas. Je n’adhère à aucune religion monothéiste, toutes pratiquent l’exclusion et une forme plus ou moins forte de terrorisme intellectuel.

 

Si ce matin je vous parle du GRAS c’est parce qu’il s’est retrouvé à la UNE des médias car pour des scientifiques de l’Université de Purdue (États-Unis), le goût du gras devrait être considéré comme la sixième saveur de base comme le sucré, le salé, l’acide, l'amer, l’umami (le savoureux)…

 

Ces scientifiques de l'université Purdue, dans l'Indiana, souhaitent ainsi que le goût du gras soit placé au même rang que le sucré, l'acide, l'amer, le salé et l'umami. Ils proposent même de le nommer « oleogustus », du latin oleum, huile, et gustus, goût.

 

Oleogustus: The Unique Taste of Fat

 

Le gras donne des « textures agréables aux aliments »

 

« La plupart des graisses que nous consommons se trouvent sous la forme de triglycérides, des molécules formées d'acides gras », explique Richard Mattes, professeur de sciences de la nutrition à l'université Purdue et principal auteur de ces travaux. « Les triglycérides donnent des textures agréables aux aliments comme, surtout, l'onctuosité, mais ne sont pas vraiment des stimulants gustatifs », précise-t-il.

 

À faibles doses, le gras peut améliorer la saveur

 

« Le goût de ces acides gras lui-même n'est pas plaisant et quand leur concentration est élevée dans des aliments, il y a un phénomène de rejet par la personne qui les consomme, comme si la nourriture était rance », relève le professeur Mattes, qui étudie les mécanismes et les fonctions du goût.

 

Mais, selon lui, à faibles doses, le goût de ces acides gras peut améliorer la saveur, tout comme des substances amères peuvent donner une touche exquise au vin, au café ou au chocolat. »

 

Michel Sarran, chef d’un restaurant deux étoiles à Toulouse, s’interroge.

 

« Je ne suis pas convaincu l’utilisation du mot « saveur » pour du gras. Rond, long, le goût du gras a bien des effets sur notre palais, mais ils sont si multiples qu’il est difficile de les identifier précisément. L’huile d’olive ne procure pas la même sensation que le beurre.

Le gras n’est pas réellement une saveur, mais plutôt un support de saveurs. Il est certes molléculairement identifiable, mais son rôle est surtout d’accrocher les autres saveurs.

Un aliment dégraissé à outrance perd en goût, mais le gras ne fait pas tout. Ce qui compte, c’est ce qu’il apporte au plat. »

 

L'intégralité de l'interview ICI 

 

Outre cette étude, le chercheur et son équipe ont analysé des données provenant d'un millier de participants, portant sur la génétique de la saveur du gras.

 

La biologie moléculaire a montré que le salé et l'acide étaient très proches l'un de l'autre et se distinguaient fondamentalement du sucré et de l'amer. Les récepteurs du sucré et de l'amer sont en effet très différents de ceux de l'acide et du salé, expliquent les scientifiques. Les premiers font partie des récepteurs couplés aux protéines dites G (RCPG) dont la découverte a valu le prix Nobel de chimie aux américains Robert Lefkowitz et Brian Kobilka en 2012.

 

La découverte sur le goût unique des acides gras pourrait aider l'industrie agroalimentaire à produire des substituts. Jusqu'à présent, les produits de substitution ne faisaient que reproduire que la structure des gras, mais pas leur saveur, expliquent les chercheurs.

 

Ce n'est pas la première fois que des chercheurs s'intéressent à cette « sixième saveur ». Déjà en 2011, le Pr Nada A. Abumrad et son équipe de la Washington University School of Medicine estimaient que la langue était capable de discerner la présence de gras (1). Des chercheurs australiens soutenaient quant à eux, avoir des preuves suffisantes pour considérer le gras comme un goût, dans une étude publiée en février dernier. Par ailleurs, ils avaient établi un lien entre sensibilité gustative aux acides gras et obésité.

 

source : doctissimo

 

(1)La langue détecterait une 6ème saveur : le gras 

 

(2)Le gras, bientôt sixième saveur primaire ? 

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5 août 2015 3 05 /08 /août /2015 08:30
Alexandre Ricard devant le bar de son appartement à Paris, le 7 février 2015 (AFP / Joël Saget)

Alexandre Ricard devant le bar de son appartement à Paris, le 7 février 2015 (AFP / Joël Saget)

Pernod-Ricard, s’identifie à la dynastie Ricard symbolisée par Paul puis Patrick et pendant longtemps son haut management fut familial : Thierry Jacquillat, le DG, y représentait la branche Pernod. Puis vint, comme DG, Pierre Pringuet, avec qui j’ai usé mes fonds de culotte au cabinet de Michel Rocard. À la manœuvre il a fait passer le groupe, sous l’œil bienveillant de Patrick, à une autre dimension, celle d’un des très grands des vins et spiritueux.

 

Ils sont tous venus chez moi :

 

30 septembre 2005 SVF 

 

11 février 2008 Trois questions à Patrick Ricard 

 

16 décembre 2009 Entretien avec Pierre Pringuet DG du groupe Pernod-Ricard «nous restons dans la Rioja...» 

 

27 juin 2013 Le vin relais de croissance en Asie, la Chine territoire de conquête pour Pierre Pringuet le DG de Pernod-Ricard 

 

Pierre, comme moi, est parti à la retraite et c’est un Ricard qui a repris les rennes, Alexandre.

 

Hier il s’est exprimé auprès de la vieille dame permanentée qui court toujours derrière : Alexandre Ricard : « Pernod-Ricard n'est plus le groupe que connaissaient les Français » 

 

Je relaie ses propos sur l’innovation qui devrait décoiffer Denis Saverot le boss de la rédaction de la RVF, nouveau zélote des vins nus sur un palais très bordelais. 

 

Un mot tout d’abord sur le nouveau DG du groupe Pernod-Ricard.

 

Sandra LAFFONT de l’AFP dans Making-of/ les coulisses de l’Info

 

PARIS, 10 février 2015 - Prendre l'apéro avec Alexandre Ricard, c'est comme faire du shopping avec Karl Lagerfeld ou jouer au foot avec Zlatan. On n'aurait jamais pensé que cela soit possible.

 

Alexandre Ricard est le petit-fils de Paul, le créateur du pastis Ricard. Le 11 février, à 42 ans seulement, il va prendre la tête du groupe Pernod Ricard et devenir au passage le patron le plus jeune de l’indice CAC 40. Depuis plusieurs semaines je travaille à l'écriture du portrait de ce quasi-inconnu qui va piloter le numéro deux mondial des spiritueux.

Quelques uns des alcools du groupe Pernod-Ricard (AFP / Mychèle Daniau)

 

La RVF : La division de Pernod-Ricard dédiée aux vins, PR Winemakers, veut être la figure de proue de l’innovation vinicole dans les prochaines années. Comment cela va-t-il se concrétiser ?

 

Alexandre Ricard : L’industrie du vin est paradoxale. Avec des rituels très ancrés, des législations contraignantes, elle apparaît très complexe et réglementée. On pourrait penser que l’innovation n’y a pas sa place. Or, c’est aujourd’hui l’une des industries les plus innovantes, avec celle des spiritueux. Ces innovations doivent avoir une substance : les vins font partie de l’univers de la convivialité. Nous réalisons des innovations en nous adaptant aux cultures locales, mais sans renier les origines du produit. Prenons l’exemple de Jacob’s Creek : ses vignerons ont collaboré au Japon avec un chef étoilé de Tokyo pour développer un vin qui épouse le style du domaine mais qui s’adapte également au palais des Japonais et à leur gastronomie. Ce vin baptisé Wa est pour l’instant réservé au Japon. Le même processus a été mené en Thaïlande avec le vin Lamoon, conçu par Jacob’s Creek afin d’épouser la cuisine épicée de ce pays. Sous la marque Brancott Estate, en Nouvelle-Zélande, nos équipes locales ont développé le vin Flight destiné aux femmes, et qui titre 9° d’alcool pour répondre à la demande de vins plus légers sur les marchés anglo-saxons, par exemple. Aux États-Unis, des concepts nouveaux se développent comme des vins irrévérencieux conçus pour plaire aux nouvelles générations en sortant des codes du classicisme local. Dans cette optique, nous avons sorti avec succès un vin californien, Dead Bolt, dont l’étiquette évoque les univers rock, underground, les mondes des tatouages et de la musique métal en vogue (sur cette mode underground, lire La RVF n° 585, octobre 2014).

 

La RVF : Les Français peuvent-ils encore innover ?

 

Alexandre Ricard : Nos deux marques françaises, GH Mumm et Perrier-Jouët sont stratégiques. Elles s’exportent partout dans le monde, avec des positionnements différents. Nous collaborons avec des artistes pour des séries limitées, un projet est en cours avec un DJ célèbre. Moins spectaculaire sans doute comme innovation, Mumm de Cramant contient 4,5 bars de pression au lieu des 6 à 8 bars habituels. La mousse est donc plus fine. Proche du vin, l’apéritif Lillet est une pépite que nous avons rachetée en 2008. Il a gardé son caractère artisanal avec une production de haute qualité basée en Gironde. Son potentiel est considérable. Le Lillet rosé, lancé l’année dernière, est par exemple une innovation qui s’avère un énorme succès, que ce soit en France ou aux États-Unis.

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5 août 2015 3 05 /08 /août /2015 06:00
http://marlasmovies.blogspot.fr/2014/10/paris-perdre-allen.html
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Avez-vous lu l’Ennui d’Alberto Moravia ? 

 

Peut-être avez-vous vu l’Ennui, film de Cédric Khan tiré du livre de Moravia ?

 

J'espère que non, on s'y ennuie...

 

L’ennui n’a pas bonne presse.

 

« Ennui. Rien n'est si insupportable à l'homme que d'être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide.

Blaise Pascal, Pensées

 

S’ennuyer, se faire suer, ne savoir que faire…

 

« Éviter de s'ennuyer est aujourd'hui considéré comme un impératif par la plupart de nos contemporains, à tel point que l'industrie des loisirs et du divertissement a pris une extension considérable.

 

Et pourtant l’ennui est une émotion utile car il nous permet de prendre de la distance, de nous détacher de notre corps et de notre environnement pour réfléchir sur nous-mêmes.

 

Serge Guérin, dans sa défense des cafés, fait l’éloge de l’ennui.

 

« Les bons cafés sont des lieux de résistance à l’utilitarisme de la société de consommation, car ils sont des lieux d’ennui où l’on peut se laisser aller à perdre son temps, à regarder la vie passer, et à détailler, sans juger, la tenue et le style des passants.

 

Ce n’est pas la paresse qui devrait être un droit mais bien l’ennui.

 

Il faudrait en parler à certains parents ou enseignants à propos des enfants à qui l’on interdit le temps mort, le rien faire, la lenteur.

 

La paresse produit déjà de la marchandise, de l’action et de la volonté.

 

À l’inverse, l’ennui n’est pas une revendication ni une posture, mais bien une situation, un état d’esprit et finalement une façon de profiter de la vie. »

 

Mon passé de basketteur me fait apprécier le temps mort, cette pause dans l’action, ce moment favorable à une reprise de sa lucidité justement perdue dans le feu de l’action, récupérer aussi… mais c’est aussi un moment d’échanges avec ses partenaires, d’écoute des remarques de son entraîneur.

 

Et les cafés sont encore « des lieux de rencontres et d’échanges permettant la confrontation d’idées entre gens de bonne compagnie. »

 

Le café « c’est la rencontre à géométrie variable : je peux rester seul, ou bien y être avec d’autres, ou rencontrer les autres, ou les regarder. »

 

Le café « reste une formidable caisse de résonnance pour saisir les bruits de la ville… »

 

« Les cafés les plus intéressants sont ceux situés dans des lieux de passage stratégique, c’est-à-dire où les jolies filles se promènent avec une nonchalance étudiée, une discrétion ostentatoire ou au contraire la volonté affichée d’être bien vue. »

 

Si je cite Guérin c’est que, cycliste urbain, vagabond du macadam, déambulateur, baguenaudeur impénitent, je souscris des 2 mains à ses écrits.

 

« Les terrasses des cafés sont bien la preuve que le bonheur existe. »

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4 août 2015 2 04 /08 /août /2015 06:00
Le bistrot à la française, modèle d’authenticité locale souple et adaptable, est-il en train de disparaître ?

Dans son livre Éloge du bistrot Marc Augé écrit :

 

« Avec le mot bistrot la France a exporté 1 modèle d’authenticité locale souple et adaptable »

 

Mais comme pour notre fameux terroir, nos AOC, ne sommes-nous pas en train de vider de son contenu d’authenticité ce fameux modèle à la française ?

 

Répondre à cette interrogation n’est pas simple car les évolutions ne sont pas les mêmes sur l’ensemble du territoire.

 

Dans une chronique du 27 juillet 2010 « Non, le bistrot du coin n’est pas condamné ! » la réponse d’un professionnel, Pascal Gayrard, Aveyronnais, né dans le milieu puisque ses parents tenaient un café, et aujourd’hui directeur général en France de Metro Cash &Carry France, grossiste au service des professionnels (dont les cafés, bars) la tête de Turc du gros Poussah de Barcelone, réagissait à l’éloge funèbre du bistrot.

 

Il écrivait dans une tribune publiée dans le Monde du 27 juillet 2010 :

 

« … de grâce, ne nous trompons pas de diagnostic, au risque de préconiser les mauvais remèdes! »

 

« En fait, pour cette profession, si ancrée dans le paysage culturel français et pourtant aujourd’hui menacée de disparition, il s’agit bien d’une crise d’identité doublée d’une crise de son savoir-faire. Certes, les Français restent majoritairement très attachés aux cafés traditionnels. En effet, selon une étude que nous venons de mener avec BVA, 82% d’entre eux les plébiscitent par rapport aux établissements franchisés. Mais le fameux bistrot du coin se meurt de s’être laisse dessaisir de son indéniable compétence au profit d’autres professionnels mieux organisés – enseignes, chaines…

 

Facteur aggravant: peu de fournisseurs des cafetiers ont anticipé l’aide qu’ils pouvaient leur apporter dans cette conjoncture difficile, et certains ont préféré se tourner vers les chaines, privant ainsi les cafés-bars de l’organisation et de la logistique nécessaire pour rebondir. Dans cette période d’adversité, certains cafés ≪à la française≫ ont aussi perdu leur âme. Décor ≪BCBG≫, ambiance pub, lumière tamisée ou psychédélique et profonds canapés club ne remplaceront jamais pour les consommateurs de tous âges, la qualité d’un ≪plat du jour≫ bon marché, le goût d’un bon café noir, la saveur d’un sandwich de pain frais ou d’une vraie pression servie ≪sans faux col≫.

 

Ce métier s’est fait voler la qualité d’un expresso par des fabricants de machines ou celle d’un ≪ jambon beurre ≫ par les rayons produits frais des grandes surfaces. Quant au traditionnel≪plat du jour≫, blanquette de veau ou petit salé aux lentilles, le voilà qui disparait au profit des formules proposées par les fast-foods! »

 

 

Où en est-on en 2015 ?

 

Sur France Inter l'émission Service Public de Guillaume Erner du vendredi 22 mai 2015 s’interrogeait :

 

« Le bistrot est-il en rade? Trop chers, pas toujours plaisants, de plus en plus de cafés ferment. Le bistrot français a-t-il encore un avenir? Comment peut-il lutter contre les fast-foods et autres lieux où l’on peut se restaurer à moins cher ? »

 

Les cafés-bar trinquent… ils disparaissent. Vous pouvez vous informer ICI.

 

Tout fout le camp ma bonne dame !

 

Alors avec Marc Augé, intellectuel adepte du bistrot, qui avec pertinence, cherche à démêler les fils de cette appellation, faisons un petit peu de sociologie du bistrot.

 

« Bistrot ou non bistrot ? Le « troquet » est un petit « caboulot » dans lequel on boit. On ne va pas dans un troquet ou un « bistroquet » pour prendre une coupe de champagne, plutôt un coup de rouge ou de blanc, ou une bière. On ne s’y attarde pas pour le plaisir. On s’y assied rarement.

 

Le « café » est une institution qui a ses lettres de noblesse et parfois ses lettres de noblesse et parfois ses spécialités. Un parfum de distinction européenne s’attache au mot lui-même ; les cafés littéraires se sont fait une réputation historique ; d’autres parfois les mêmes, ont été des lieux de vie politique. Les bistrots se situeraient ainsi quelque part entre les troquets les plus élémentaires et les cafés les plus élaborés. »

 

« Ce qui fait le bistrot, le vrai bistrot, c’est sa disponibilité dans le temps : il est ouvert du matin au soir, plus ou moins tôt, plus ou moins tard, mais sans interruption. »

 

« Le fait que le mot « bistrot » traduit chez ceux qui l’emploient une forme de sympathie immédiate… »

 

Pour lui c’est comme si l’emploi de ce mot, à lui seul, garantissait le caractère fraternel, aimable et vivifiant d’une sortie en ville à proximité du lieu de vie ou de travail.

 

Vision très urbaine, civilisée, plutôt soft, celle d’un intellectuel qui n’y fait que passer, par choix, sans pour autant s’y impliquer, y traîner, y laisser son salaire et sa santé.

 

Le bistrot, comme le café du coin, en tout lieu, grande ou petite ville, patelin, c’était le peuple qui y allait, le populo, les classes dangereuses, les poivrots, les traîne-lattes, les vas-de-la-gueule, les petits vieux et les mémés solitaires, les poinçonneurs de tickets de tiercé, le facteur, le boulanger, le boucher, les étudiants fauchés, les filles émancipées, les bidasses en goguette…

 

Sans tomber dans la nostalgie, s’il en reste encore des traces çà et là, le Paris populaire, comme celui des grandes métropoles, ayant rétréci comme une peau de chagrin, les bistrots, comme les cafés du coin, ont par contrecoup subi le même sort. Le phénomène est bien pire dans la campagne profonde où les cafés comme les bistrots ont souvent disparus. Et que dire des grands ensembles, de ces banlieues « dangereuses ». Et pour les villes moyennes, les bistrots et les cafés sont devenus des couches-tôt.

 

De nouveaux formats, comme on dit, émergent, surtout autour des jeunes qui éprouvent le besoin de se retrouver au dehors : bar à vins, bar à café par exemple… Mais tel n’était pas mon propos d’aujourd’hui.

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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 06:00
Les pépères du Canard sont les ringards du pinard ils auraient dû sous-traiter leur « spécial vin » !

Le palmipède déchaîné sort un « spécial bouffe » où le pinard est à la diète : 4 misérables pages sur 90, c’est le Président Farge qui va ne pas être content. C’est peu pour les 150 Rafales mais les pépères du Canard sont antimilitaristes.

 

N’ont jamais été de fins palais au Canard.

 

Lire « Au "Canard Enchaîné" : on ne boit pas, on se désaltère…» chronique du 5 mai 2008 

 

Mais là, ils se surpassent. Pis encore, eux qui charrient leurs confrères méritent un pan sur le bec pour la nullité crasse de leurs 3 malheureux articles, dont 2 frisent la copie rédactionnelle sponsorisée.

 

Entendons-nous bien, les pépères du Canard ont le droit de ne pas aimer les vins nus, les vins à poils, les bobos, le bio, mais pas en torchant à la truelle des articles pleins de ragots de fond de chiottes.

 

Comme leurs potes de la grande presse ils auraient dû sous-traiter leur «spécial vins»

 

- Pour le French Paradox à Jacques Dupont du Point grand spécialiste du Pr Serge Renaud.

- Pour le dézingage des vins nus à Michel Bettane qui aurait pu leur fourguer un de ses anciens papiers.

 

- Pour le Champagne directement au CIVC

 

Et puis c’est qui « une blogueuse spécialisée », pourraient donner le nom de son blog pour que nous puissions vérifier sa crédibilité.

 

Qui c’est ce bistrotier de Bercy-village, lieu peu renommé pour proposer des vins natures, qui nous torche une évidence propre à sa profession qui « met une bouteille d’honnête vin ordinaire à 30 euros minimum. »

 

Bravo pour le coup de chapeau à Thierry Dessauve « organisateur du Winelab, un rendez-vous pour les passionnés du vin. » Je ne vous savais pas aussi mercantis les pépères du Canard.

 

Toujours l’anonymat pour :

 

- Le chercheur de l’INRA qui déclare qu’en Champagne « Si on appliquait strictement aucun traitement d’attaque, 95% de la récolte serait perdue avant même la vendange.»

- L’expert de l’INAO qui n’y va pas avec le dos de la cuillère avec ses opportunistes qui « ont profités de l’aubaine, s’engouffrant dans le nouveau créneau vertueux, magnifié par les cavistes et les médias parisiens. » et qui « se font mousser avec une bonne com’ qui plaît à une clientèle bobo avide d’originalité chic. »

 

Z’ont peur de qui ces courageux fonctionnaires ?

 

Bref, j’ai envie de gueuler « Remboursez ! »

 

C’est nul à chier !

 

J’espère que du côté bouffe ce ne sera pas du même tonneau sentant le boisé…

Les pépères du Canard sont les ringards du pinard ils auraient dû sous-traiter leur « spécial vin » !
Les pépères du Canard sont les ringards du pinard ils auraient dû sous-traiter leur « spécial vin » !
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2 août 2015 7 02 /08 /août /2015 07:00
CHAP.15 opération Chartrons, la petite bergerie de Nico en Corse à 34 200 euros la semaine, son pote « Jacques Séguéla est-il un con ? »

Paris au mois d’août, faire face à une épreuve redoutée : son absence. Je ne sais sur quel pied danser entre profiter de ce moment de solitude pour m’immerger dans l’écriture ou partir, tracer la route pour éviter le manque d’elle. J’ai décidé de ne rien décider, de me laisser porter par les circonstances en inscrivant, en grand au-dessus de mon écran, « L'absence ni le temps ne sont rien quand on aime. » Et, comme je l’aime tendrement, cette petite poignée de jours, ce gros paquet de kilomètres, ne pourront faire écran entre nous. Ce qui est formidable avec elle c’est qu’à chaque fois qu’elle lève pour moi le voile d’une parcelle de sa vie d’avant, ce balcon londonien, cet espace de tendresse, ce beau moment, beau souvenir, mon amour pour elle enfle tel une voile sous le vent. C’est extraordinaire, les mots pour le dire sont trop intimes, si puissants, que je ne peux les déflorer, ce serait trahir, alors je les garde en moi pour les savourer, les chérir, en apprécier le suc. Le pays de son corps, sa peau douce, la chute de ses reins, la gorge de ses seins, sa nudité… le contempler ce pays… l’effleurer du regard… l’imaginer aussi lorsque monte la houle du plaisir. Apaisé, serein, ma quête d’elle n’est pas possession mais contemplation. « Le contemplateur verse de l’eau sur le sable sans espoir d’y créer une flaque, juste pour la voir scintiller avant de disparaître. » Existe-t-il une plus belle preuve d’amour que cet extrême besoin d’elle dépourvu des grilles, des griffes de la possession? S’abandonner…

 

Si tout désir n'est pas amour, tout amour est bien désir… L'amour écrit Platon, « aime ce dont il manque, et qu'il ne possède pas ». Le manque est son essence ; la passion amoureuse, son sommet. Un manque satisfait disparaît en tant que manque : la passion ne saurait survivre longtemps au bonheur, ni le bonheur, sans doute à la passion. « Aime-moi tant que tu le désires, mon amour ; mais ne nous oublie pas. »

 

Et si je m’embarquais sur un cargo-mixte en partance pour DjiboutiAden ArabiePaul NizanJules Supervielle et ses palmiers de zinc…

 

Il fait à Djibouti si chaud,

Si métallique, âpre, inhumain,

Qu’on planta des palmiers de zinc

Les autres mourant aussitôt.

 

Quand on s’assied sous la ferraille

Crissante au souffle du désert,

Il vous tombe de la limaille,

Bientôt vous en êtes couvert.

 

Mais vous possédez l’avantage,

Sous la palme au fracas de train,

D’imaginer d’autres voyages

Qui vous mènent beaucoup plus loin.

 

Extrait de Débarcadères, 1922

 

Je lis le mot de Jean-Claude Guillebaud dans Le 1 :

 

« À Djibouti, j’aime par-dessus tout le port de Tadjourah. J’y retourne depuis 1973 ! Or ce sultanat de légende a changé. L’ancien exotisme qui en était la marque s’est comme évanoui dans l’histoire. Aujourd’hui, la réalité offre moins de prise aux clichés. Tadjourah – goutte de silence et de paix à deux pas des carnages de l’Érythrée – invite aux réajustements du regard. Les réfugiés y affluent, mais aussi la modernité. Cette petite fille qui surveille les chèvres à l’ombre d’un épineux est-elle encore une image « immémoriale » ? Plus vraiment. Dans ses écouteurs passe Michaël Jackson au format MP3. Quant aux caravanes de dromadaires qui partent toujours pour l’Abyssinie, comme il y a mille ans, elles transportent sous leurs chiffons et leur marmaille les produits dernier cri de l’électronique japonaise ou coréenne. Même à Djibouti, le vieux monde s’éloigne. »

 

Et pendant ce temps-là notre Sarkozy offre à Carla pour les vacances « un petit coin de paradis », dans une résidence de 2500 hectares entre Sartène et Bonifacio, en Corse pour la coquette somme de 34 200 euros pour la première semaine du mois d'août. C’est le Canard Enchaîné qui l’écrit. Mais lui « a raconté à ses proches que le proprio allait lui faire un prix d’ami : il n’est plus habitué à payer les villégiatures qu’il veut bien honorer de sa présence. »

 

Le poprio, Paul Canarelli, est un pote à lui. Notre ex n’y croisera pas un ex-habitué du lieu : Richard Casanova, pilier du gang de la brise de mer et ami de Canarelli, tombé sous les balles ennemies le 23 avril 2008. Ce brave Paulo est par ailleurs, dans le collimateur des gendarmes et du ministère de l'Environnement. Encore une vengeance de la Ségo qui n’a toujours pas digéré leur débat télé de mai 2007. En cause: un permis de construire d'une de ses bergeries comme le révélait Le Monde en 2011, des plages rendues inaccessibles, mais pas seulement. Les inspecteurs de l'Environnement souhaitent vérifier que ce dernier ne puise pas trop dans les réserves d'eau pour « entretenir le green de son golf »,

 

À lire absolument : Les bergeries de la Sarkozie 

Le Monde | 26.08.2011

 

:"Je en regrette pas de l'avoir dit, mais surtout je voulais dire que la vie est un rêve, qu’il faut rêver de tout. La Rolex est un symbole et j’aurais pu dire une Ferrari, j'aurais pu dire un stylo Bic, peu importe, un objet culte dont on a envie. Il n’y a pas de raison de dire aux gens : 'Vous êtes condamnés à ne jamais vous faire le plaisir de votre vie.' Même si on est clochard, on peut arriver à mettre de côté 1 500 € ! On a le droit de rêver, nom de Dieu !" 

 

« Jacques Séguéla est-il un con ? » se demandait déjà Pierre Desproges en 1982

La question posée et développée un 25 octobre 1982, n'a pas pris une ride : « De deux choses l’une, ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m’étonnerait tout de même un peu, ou bien Jacques Séguéla n’est pas un con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup. » Et l'humoriste disparu de conclure : « Merci majesté Séguéla, roi incontesté et solitaire de la réclame, merci à toi qui, seul de tous tes confrères, a réussi à nous convaincre, une fois pour toute, qu'une société sans publicité c'est aussi inconcevable qu'un poisson sans bicyclette. »

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2 août 2015 7 02 /08 /août /2015 06:00
Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?

Après le déjeuner, sur la place des Halles, nous prenions le car Citroën, parti de Nantes, pour aller à la plage des Sables-d’Olonne, il ne s’arrêtait qu’à Saint-Mathurin. Je tenais à la main ma pelle et mon seau. Le long mufle du car, sous lequel le moteur cliquetait, m’impressionnait. En blouse grise et casquette, le chauffeur délivrait, avec une drôle de petite machine à manivelle, les tickets. Nous allions nous asseoir sur la banquette du fond, où, à genoux, le dos tourné au sens de la marche, pendant toute la durée du trajet, notre seule préoccupation consisterait à observer l’impatience des conducteurs qui essayaient de nous doubler. Le double virage de la Cossonnière, marquant le passage à niveau de la ligne de chemin de fer, faisait tanguer la lourde carcasse du car, à la sortie le moteur vrombissait. Le skaï de la banquette collait à nos genoux dénudés. Je portais des va-nu-pieds, un short et sweet-shirt blanc. Afin de ne pas subir l’ire de nos mères nous évitions de crier nous contentant de faire grimaces et gestes pour nous moquer des malheureux qui peinaient à nous doubler. Nous étions en vacances mais nous n’allions pas tous les jours à la plage comme les estivants.

Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?

Avant d’arriver à la plage nous passions par la ville où nos mères léchaient les vitrines de mode. Nous étions impatients. Lorsqu’enfin nous débouchions sur le remblai, magnifique arc plein sud, petite promenade des anglais, bordée de belles demeures, j’étais toujours émerveillé par l’harmonie du lieu. Nous nous posions, devant les tentes blanches, tout près de la grande horloge. Tout au bout du remblai, à notre droite, la masse imposante du Grand Casino représentait pour nous un vrai mystère, on y jouait, dansait, buvait, des plaisirs pour nous inconnus. La marée dictait sa loi sur la plage des Sables-d’Olonne, immense territoire de sable fin lorsqu’elle était basse, mince ruban lorsque les eaux clapotaient aux pieds des escaliers.

Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?
Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?

En attendant l’heure de la baignade, fixée par nos intransigeantes mères à moins 3 heures après la fin de notre déjeuner, nous exercions nos talents de cantonniers, creusant des trous, érigeant des murailles, bâtissant des châteaux de sable… Notre proximité de la pendule nous permettait de contrôler le compte à rebours. Nous ne savions point nager mais nos mères nous laissaient aller au bain sans grande inquiétude, la plage était si plate, la mer si calme, le drapeau était vert et les CRS musclés nous protégeaient. De ces baignades maritimes j’ai gardé le goût de l’eau salée et un grand désintérêt pour celle des piscines.

 

Mais le bain ça donne faim !

Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?
Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?

Alors venait notre délice de gourmandise : un beignet à l’abricot constellé de sucre que nos mères achetaient au jeune homme, qui allait et venait sur un territoire imparti, un grand panier suspendu sur son ventre, en huchant : « beignets aux abricots… ils sont beaux mes beignets aux abricots… » Ils les tendaient enveloppés dans du papier soie blanc. Nous les mangions religieusement. La confiture d’abricot nous tapissait la bouche et le sucre nous faisait des moustaches.

 

Manger un beignet à l’abricot ça donne soif !

Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?

Alors, avant de reprendre le car, nos mères nous offraient un Pschitt citron ou orange sur une terrasse, nous nous prenions pour les rois du monde, ce nous étions.

 

Aussi bizarre que ça puisse paraître en ce temps-là, le milieu des années 50, ne poussant pas dans nos jardins, l’abricot du Roussillon n’était pas encore arrivé jusqu’à nous et comme les confitures étaient faites maison, celle d’abricot pour nous était un must…

Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?

L’abricotier : « natif de Chine aussi bien que de l’ouest de l’Asie… Sing, comme on le sait bien, est l’abricot (Prunus Armeniaca)… le Shan-hai-King dit que plusieurs Sing croissent sur les collines. En outre, le nom de l’abricot est représenté par un caractère particulier, ce qui peut démontrer qu’il est indigène à la Chine. »

 

Le Shan-hai-King est attribué à l’empereur Yü, qui vivait en 2205-2198 avant Jésus-Christ.

 

L’origine du mot « abricot » est intéressante à plus d’un titre. Les Romains le surnommaient praecocum c’est-à-dire « précoce », sans doute en raison de sa floraison très tôt dans le printemps. Le terme « abricot » s’est ensuite forgé tout au long de ses pérégrinations autour du Bassin Méditerranéen : praikokion pour les grecs, al barq pour les arabes, albaricoque pour les espagnols, puis al-Bercoc en catalan.

 

Originaire de Chine donc, l’abricotier s’est parfaitement adapté au climat du Bassin Méditerranéen et ce, depuis l’Antiquité. Il faut cependant attendre le XVIIIe pour que sa culture se développe en France. Cultivé depuis 2 000 ans, il se diffuse à travers le Moyen puis le Proche-Orient. On relate ainsi la culture de l’abricotier en Iran et en Arménie (d’où son nom savant) à partir du premier siècle avant notre ère. Il parvient ensuite jusqu’aux Grecs et aux Romains. Cultivé depuis 2 000 ans, il se diffuse à travers le Moyen puis le Proche-Orient. On relate ainsi la culture de l’abricotier en Iran et en Arménie (d’où son nom savant) à partir du premier siècle avant notre ère. Il parvient ensuite jusqu’aux Grecs et aux Romains.

 

L'abricotier aurait été introduit en France par deux voies :

 

- d'une part en provenance d'Italie par la vallée de la Loire. Le roi René d'Anjou (1409-1480) qui hérita du royaume de Naples en 1435 ramena d'Italie ce fruitier dans sa région natale, où il prit le nom d'abricotier vers 1560.

 

- d'autre part en provenance d'Espagne par le Roussillon. On ne sait pas quand l'introduction s'est faite mais probablement entre le moment où Narbonne fut occupée par les Sarrasins (en 715) et celui où le Roussillon fut rattaché à la couronne de France (en 1659).

 

Mais c’est avec le Roi-Soleil que l’abricot prend réellement son essor en France. Au XVIIe siècle, Jean-Baptiste La Quintinie, jardinier du gourmand Louis XIV, effectue de nombreuses plantations dans le Potager du Roi. Dès le siècle suivant, le développement à grande échelle de la culture des abricots dans l’Hexagone est lancé. Celle-ci ne cessera plus de se développer.

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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 06:00
Après le succès dans les bars de nuit du Mojito puis du Spritz place au Sang-Gris 1 boisson de flibustier pour les nouveaux apaches de Paris

Cette chronique n’est pas politiquement correcte, même qu’elle pourrait me causer des pépins du côté des adorateurs de la loi Évin comme de celui des adorateurs du vin.

 

Vieillard indigne je donne le mauvais exemple à notre belle jeunesse, je la pervertis en lui proposant du Sang-gris une boisson de flibustiers.

 

« Le flibustier est un homme qui boit. Flacons, cruchons, tonneaux mis en perce sans tarder : rien ne paraît pouvoir éteindre le feu qui le dévore, feu des batailles, des canons tonnants, des villes incendiées, feu des piments jamais assez puissants, feu d’une vie consumée dans l’instant et qu’importe dès lors de quoi le futur sera fait ! Chaque instant de sa vie semble prétexte aux libations, orgies, fêtes extravagantes – comme si tout, doublons, pièces de huit, bijoux, lingots pris à l’Espagnol, devait se trouver au plus vite dépensé, brûlé, oublié… »

Après le succès dans les bars de nuit du Mojito puis du Spritz place au Sang-Gris 1 boisson de flibustier pour les nouveaux apaches de Paris

La nuit, jusqu’au bout de la nuit, les nouveaux apaches de Paris peuplent, dans les quartiers du Nord, la nuit les trottoirs pour boire au grand désespoir des riverains. En grappes, filles et garçons, tuent l’ennui de leur vie au pied du bar à mines, et qui osera leur jeter la première pierre ? La faute à qui ? Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ! Roulez jeunesse ! Cachez-moi ce flacon que je ne saurais voir !

 

Hypocrisie de la bien-pensance...

 

L’acteur Jean-Luc Bideau dans sa préface du remarquable livre de Gabriel et Laurie Bender IVRESSE pose la bonne question :

 

«Pourquoi la fête a-t-elle besoin d’alcool ?

                                                                         Pourquoi l’alcool a-t-il besoin de la fête ?

 

Quel rôle joue l’alcool dans la société ? D’où vient son importance dans les mœurs, dans nos vies, dans ma vie ? Pourquoi marquer les passages, les victoires et les réussites avec de l’alcool ? 

 

Depuis l’industrialisation, la consommation de boissons alcoolisées est la cible de violentes controverses. Ces affrontements mettent en lumière les conceptions morales des protagonistes par rapport au fonctionnement de la société. Derrière les mots et les images de l’ivresse affleurent les représentations sociales et les fins économiques. »

Après le succès dans les bars de nuit du Mojito puis du Spritz place au Sang-Gris 1 boisson de flibustier pour les nouveaux apaches de Paris

Il met les points sur les I :

 

« Les discours répressifs expriment le plus souvent une tentative de civiliser les buveurs, de discipliner la grande masse des amateurs de bières industrielles, d’infâmes schnaps, de petits vins pépères ou de gros rouges qui tachent. L’histoire des mouvements de tempérance est relativement facile à raconter. Il est bien plus difficile en revanche de relier ces discours à la réalité quotidienne, d’en mesurer les conséquences au plan individuel. On sait que la consommation d’alcool a chuté d manière constante et régulière durant tout le XXe siècle. Mais que sait-on de l’ivresse ? Comment la mesurer, d’ailleurs ? Étalonner l’ivresse est une gageure ; boire est toujours un acte solitaire. Même dans l’instant convivial et amical du « boire ensemble », il y a asymétrie entre les partenaires. Ils ne partagent pas la même expérience gustative, ils n’ont pas les mêmes références, ils n’ont pas le même plaisir. Le plaisir de l’ivresse constitue un aspect essentiel de la consommation de boissons fermentées, en même temps que son élément subversif. La cuite qui insulte le moraliste, est un affront pour l’esthète qui nie son existence. La répression de l’ivresse est telle que ce plaisir ne se communique plus, ou alors très indirectement. Il se dérobe au parler officiel, fuit la lumière du jour. La cuite, depuis de nombreuses années, emprunte les voies souterraines. »

 

Revenons au Sang-Gris :

 

« Sang-gris ! n’est-ce pas un nom superbe pour une boisson de forbans forts en gueule ? Le père Labat nous en confie la recette en 1694 – et à le lire on comprend que ses amis coureurs des mers devaient en faire une consommation immodérée : « Les anglais [qui] ne sont pas plus délicats que les Espagnols […] ont inventé deux ou trois sortes de liqueurs dont l’usage et l’abus sont passées chez nos Français, toujours ardents imitateurs de ce qu’il y a de mauvais chez nos voisins. » Le sang-gris était « composé de vin de Madère que l’on met dans une jatte de cristal ou de faïence avec du sucre, du jus de citron, un peu de cannelle et de girofle en poudre, beaucoup de muscade, une croûte de pain rôtie et même un peu brûlée. Lorsqu’on juge que la liqueur a pris le goût des choses qu’on y a mises, on la passe dans un linge fin. Rien n’est plus agréable ; le goût de citron la fait paraître rafraîchissante, […] mais il est aisé de voir par ce qui entre dans sa composition qu’elle est très chaude et qu’elle donne aisément à la tête. »

 

La cuisine des flibustiers Mélani Le Bris libretto

 

Après le succès dans les bars de nuit du Mojito puis du Spritz place au Sang-Gris 1 boisson de flibustier pour les nouveaux apaches de Paris
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