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1 décembre 2015 2 01 /12 /décembre /2015 06:00
En Italie en passant dans les rues à midi rien qu’à humer l’arôme puissant du gluten on sait que les pâtes sont prêtes : elles « lâchent leur gluten »

Par bonheur je dors toujours comme un bébé donc je n’ai jamais cauchemardé : « vous êtes intolérant au gluten ! » ou plus tendance « vous êtes hypersensible au gluten... ».

 

Moi, privé de pâtes, jamais !

 

« Le gluten est la fraction protéique insoluble du grain c'est-à-dire la substance azotée visqueuse, obtenue par lixiviation (lavage par l'eau) d'une pâte de farine panifiable, tirée de certaines céréales comme le blé ou le seigle et dans une moindre mesure l'orge.

 

Il est principalement constitué de deux protéines : la gliadine et la gluténine. Ce sont ces protéines insolubles qui donnent à la farine des propriétés viscoélastiques, exploitées en boulangerie lors du pétrissage de la farine avec de l'eau et qui permettront à la pâte de lever lors de la fermentation.

 

Le gluten a été décrit la première fois en 1742 par Giacomo Beccari, un professeur à l'université de Bologne. Le terme dérive du latin classique gluten « colle, glu, gomme ». Il était initialement appelé glutine. »

 

« Le gluten est une protéine contenue dans de nombreuses céréales comme le blé, l'orge, le seigle, l'avoine, le kamut ou encore l'épeautre. Difficile donc de passer à côté puisqu'il est à la base de notre alimentation, notamment dans le pain et les pâtes mais aussi dans les pizzas, les pâtisseries, les sauces, les conserves et la plupart des plats préparés. Il est donc présent quasi partout.

 

Si le blé est consommé depuis des milliers d'années, l'intolérance au gluten est, elle, beaucoup plus récente. Au début du 20ème siècle, lors de la révolution industrielle, on découvre les vertus du gluten sur la panification. Il est en effet responsable de l'élasticité de la pâte malaxée ainsi que de la masticabilité des produits à base de céréales cuits au four. Les agriculteurs ont alors abondamment sélectionnés les grains qui en contenaient le plus.

 

A gros coup de croisements et de manipulation, l'industrie agroalimentaire est parvenue en quelques décennies à fabriquer une farine blanche facile à lever et à pétrir mais ultra riche en gluten. Si les industriels se sont frotté les mains, ce sont les consommateurs qui ont payé les frais de cette manipulation. En quelques années, le nombre de personnes intolérantes au gluten a grimpé en flèche. »

 

Comme vous le savez, le régime anti-gluten fait donc de plus en plus d’adeptes.

 

Celui-ci consiste à éliminer tous les produits contenant le gluten car l’une des protéines qui le composent, la gliadine, déclenche chez eux une réaction immunitaire excessive qui détruit progressivement la paroi interne de leur intestin.

 

«L'intolérance au gluten, également appelée maladie cœliaque, provoque des lésions dans la paroi de l'intestin, avec des conséquences graves pour les patients qui les obligent à éliminer complètement le gluten de leur alimentation», rappelle le Pr Christophe Cellier, chef du service hépato-gastro-entérologie et d'endoscopie digestive de l'Hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris. «L'hypersensibilité au gluten est un concept plus récent, un peu fourre-tout, dont on ne connaît pas les mécanismes ni les véritables causes.»

 

Cette maladie concerne le système immunitaire et survient chez des sujets prédisposés génétiquement.

 

« En fait, il n'est même pas sûr que le gluten soit impliqué dans ce syndrome digestif largement médiatisé aujourd'hui et qui remplit désormais les rayons de supermarchés de produits sans gluten. Une équipe australienne, qui avait publié en 2011 une étude indiquant le rôle possible du gluten sur certains symptômes digestifs, a ainsi publié une deuxième étude revenant sur ces résultats, disculpant le gluten et impliquant plutôt les Fodmaps, désormais plus clairement identifiés dans l'apparition de ce type de symptômes. »

 

« Si le gluten n'est pas - ou du moins pas seul - en cause, il reste à expliquer à la fois les symptômes ressentis et l'amélioration observée par les adeptes du sans-gluten ainsi que la multiplication de ces patients alors que la consommation de gluten n'a cessé de diminuer au cours des trente dernières années. Le mode de fabrication du pain a été évoqué. L'amélioration du niveau d'hygiène, globalement bénéfique en évitant de nombreuses infections dans l'enfance, semble responsable de l'explosion actuelle des maladies auto-immunes liées à une modification de l'apprentissage immunitaire de l'organisme. »

 

Une chose est sûre : si le gluten s’avère parfois terriblement toxique, c’est uniquement chez un tout petit nombre de personnes. A savoir « chez le 0,5 à 1 % de la population, qui souffre d’une maladie cœliaque », explique Christophe Cellier, gastro-entérologue à l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris. »

 

«Ces patients présentent cependant souvent un profil anxieux, qui les conduit à chercher d'autres coupables dans leur alimentation, avec un vrai risque de carences lorsqu'ils éliminent également le lactose et/ou le glucose.»

 

« Mettre en place un régime sain pour éviter les aliments éventuellement responsables de ces symptômes sans danger pour l'équilibre alimentaire. Il s'agit alors d'éviter les carences mais également de ne pas remplacer des aliments sains comme le pain par des préparations industrielles riches en gras, en sucres et en sel. «Sans même parler de gluten, mieux manger est toujours une bonne idée», rappelle le Pr Cellier.

 

« Beaucoup de personnes déclarent se sentir mieux lorsqu’elles excluent le gluten de leur alimentation, mais excluent-elles seulement le gluten ? », s’interroge Nadine Cerf-Bensussan, spécialiste des mécanismes immuno-pathologiques de la maladie cœliaque à la faculté de médecine Necker, à Paris.

 

Voilà toute la singularité de ce nouvel interdit : de plus en plus de personnes bannissent le gluten pour de mauvaises raisons, tandis que d’autres continuent d’en consommer alors qu’il est éminemment toxique pour elles…

 

Le titre de cette chronique est inspiré de ce texte :

 

« La polenta était élastique, une sorte d’élasticité que j’associe à la pâte malaxée. Le changement était aussi perceptible à l’odeur. Les pâtes se comportent d’une manière analogue, et vous pouvez apprendre par vous-même à reconnaître au nez le moment où elles sont prêtes. Mario dit qu’elles « lâchent leur gluten » et raconte comment en Italie, en se promenant dans les rues à midi, il savait quand, derrière une fenêtre, on se mettait à table, rien qu’à humer l’arôme puissant du gluten, pareil à un nuage de pâtisserie parfumé. »

 

Chaud brûlant Bill Buford

 

Cette chronique est dédiée à Pierre Jancou qui m'a conseillé d'acheter ce livre et qui un grand amateur de bon gluten donc de pasta...

En Italie en passant dans les rues à midi rien qu’à humer l’arôme puissant du gluten on sait que les pâtes sont prêtes : elles « lâchent leur gluten »
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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 08:00
CHAP.15 opération Chartrons, le Prophète n’est pas venu sur terre pour donner des cours de couture. Dieu n’est pas un tailleur, un styliste de mode.

« Pourquoi viens-tu si tard ? »

 

Je n’ai plus que mes yeux pour dire, te dire. Les mots me fuient. Que dire d’ailleurs face cet arpent de vie qui nous sépare à jamais. S’y adosser, capter ta lumière, m’en infuser. Quel grand bonheur ! Chance ultime de l’avoir croisé, de t’avoir croisé. De la douceur, rien que de la douceur, mon vieux cœur s’embrase toujours avec la même vigueur mais s’apaise dans l’océan de tes yeux. Dans la yourte de mon imaginaire tu vas et tu viens, je suis comblé. Ton prénom sonne comme une promesse, c'est mon secret, il sera bien gardé.

 

Je commence ma journée de vendredi par la lecture d’une Lettre d’amour à la France, pays que j’aime plus que jamais  

 

J’ai toujours su que je t’aimais, d’un amour profond, sincère, presque ridicule tant je peux paraître fleur bleue en t’évoquant. Mais en entendant cette Marseillaise chantée par le peuple anglais à Wembley, j’ai compris que je brûlais d’amour pour toi, ma France, mon pays, ma patrie.

 

Tu m’évoques tant mon village natal perché sur une colline, où il fait toujours beau, où mes copains ont toujours dix ans et font du vélo avec insouciance sur des rues mal goudronnées, où mes ancêtres reposent, non loin de cette école communale où les dernières craies bruissent sur les ultimes tableaux en ardoise. Ma France, tu es cette Beauce d’où vient ma grand-mère, tu es cette campagne que mon grand-père traversait pour la rejoindre. Tu es cette lumière que mes arrières grands-parents ont certainement vu reluire à l’horizon, fuyant la Pologne, pendant la guerre.

 

Ma France, j’aime ton caractère, ta liberté, ton histoire, ta culture millénaire. Tu es ce pays d’humbles ouvriers dont je suis issu, un peuple fier, digne, qui a rêvé de communisme ; comme je suis descendant de travailleurs de la terre. Un mélange de gueulards et de taiseux, à ton image ma France : frondeuse et parfois frileuse.

 

Je m’enivre de tes parfums, des aubépines qui s’épanouissent parfois sauvagement le long d’un mur, de tes églises aux bancs qui grincent, de tes cafés où le monde se fait et se défait autour d’un ballon de blanc. J’ai toujours estimé que tu avais tout donné aux miens avec tes écoles, ton sens de la solidarité. Les droits, les devoirs, la santé. On vit quand même bien, en France. Et de Villon à Molière, en pensant par Hugo, Sartre, Debussy, Proust, Manet, Poussin, Lully, Rimbaud, ta richesse se révèle incommensurable, et ce sont ces milliers de génie qui à chaque catastrophe ressuscitent pour mieux redire à la face du monde combien tu es immortelle et jamais fatiguée de te relever.

 

Du Louvre aux sables de Cabourg, des terribles forêts de Verdun jusqu’aux ocres rochers de Provence, tu es un livre de poésie ouvert aux regards du monde. Être français, c’est avant tout aimer le Beau. Parce que tu as voulu être Athènes, Rome et Jérusalem, tu es devenue un peu des trois. Harmonieuse, glorieuse et lumineuse. A la fois jardin et palais, temple de la Raison et réceptacle du Sentiment. Tu es un pays devenu bijou.

 

lire l'intégralité en cliquant sur le titre.

 

Vous dites souvent que la visibilité actuelle de l’islam fait peur à l’identité française…

 

… et qu’elle est aussi nuisible à la spiritualité musulmane. Il faut en finir avec la bédouinisation de l’islam. Phagocyté par le wahhabisme saoudien, le salafisme consiste à bédouiniser l’islam avec des moyens technologiques particulièrement développés. C’est un retour à l’histoire pré-islamique mais certainement pas un retour à l’état de l’Islam. Cette visibilité identitariste n’a rien à voir avec un enracinement mystique ou spirituel, mais répond à une logique de minorités qui veulent se préserver en s’attachant aux écorces au lieu de s’attacher à l’esprit de la religion.

 

Que voulez-vous dire par écorce ?

 

Tout ce qui participe à l’islam folklorique de la visibilité à outrance. Le propre de la religion, c’est la discrétion, la modestie, le travail intérieur et non l’exhibition. Il faut changer complètement de paradigme. Notre "communauté" est très jeune, j’entends essentiellement formée par des jeunes gens issus de culture et de religion musulmane, qui vivent dans une certaine frustration : sociale, scolaire, etc. Ils compensent ce complexe d’infériorité par un complexe de défiance. C’est le propre de l’adolescence. Je me démarque par rapport à la famille. Je ne reconnais pas l’autorité, même religieuse. Je provoque. Je suis victime, donc j’existe. Et je greffe un discours religieux sur des pratiques qui ne devraient pas avoir beaucoup d’importance, comme le fameux foulard islamique. J’attends de voir ce qu’il y aura après le foulard, peut-être les cravates islamiques ? Les chaussures islamiques ? C’est n’importe quoi. Car enfin, que dit le Coran ? Au centre, il y a la pudeur. La pudeur fait partie de la foi. Mais le Prophète n’est pas venu sur terre pour donner des cours de couture. Les vêtements n’ont rien à voir avec la religion. Un voile n’est pas une kippa. Il n’y a pas d’objets cultuels dans l’islam. Il n’y a pas de symboles, pas de slogan. C’est une hérésie que d’introduire dans le culte les vêtements. Une fois encore, on mélange le principe éthique avec sa traduction vestimentaire. Dieu n’est pas un tailleur, ce n’est pas un styliste de mode. En vérité, on se cache pour mieux se montrer. Alors certes, l’apparence est conforme à la lettre du texte, mais l’intention n’est pas bonne. Ce qui est condamnable, c’est l’habit de l’orgueil, de l’arrogance et de l’ostentation.

 

La France en guerre ! Peut-être. Mais contre qui ou contre quoi ? Daech n’envoie pas des Syriens commettre des attentats en France pour dissuader le gouvernement français de le bombarder. Daech puise dans un réservoir de jeunes Français radicalisés qui, quoi qu’il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissidence et cherchent une cause, un label, un grand récit pour y apposer la signature sanglante de leur révolte personnelle. L’écrasement de Daech ne changera rien à cette révolte.

 

Le ralliement de ces jeunes à Daech est opportuniste : hier, ils étaient avec Al-Qaida, avant-hier (1995), ils se faisaient sous-traitants du GIA algérien ou pratiquaient, de la Bosnie à l’Afghanistan en passant par la Tchétchénie, leur petit nomadisme du djihad individuel (comme le « gang de Roubaix »). Et demain, ils se battront sous une autre bannière, à moins que la mort en action, l’âge ou la désillusion ne vident leurs rangs comme ce fut le cas de l’ultragauche des années 1970.

 

 

Quand Abou Hamza, un ancien rebelle syrien, a rejoint les rangs de Daech, il pensait adhérer à l’utopie islamiste qui attire les djihadistes du monde entier. Au lieu de ça, il eut comme supérieur un émir irakien et reçut ses ordres de mystérieux Irakiens. L’année dernière, après avoir contredit d’autres chefs lors d’une réunion, Abou Hamza a été arrêté sur l’ordre d’un Irakien masqué, présent dans la salle, qui avait écouté silencieusement en prenant des notes tout au long de la séance.

 

Abou Hamza n’a jamais découvert l’identité de ces Irakiens dissimulés sous des noms de code ou dont le nom n’avait tout simplement pas été révélé. En revanche, il sait que tous ces hommes étaient d’anciens officiers ayant servi sous le régime de Saddam Hussein, y compris l’homme masqué, un ancien agent des services de renseignements irakiens, qui travaille désormais pour les obscurs services de sécurité de Daech.

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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 06:00
Après le 13 novembre lire Polyeucte de Corneille : « … allons, aux yeux des hommes, braver l’idolâtrie, et montrer qui nous sommes. »

Ce qui suit son des extraits de l’excellent livre Croyance de Jean-Claude Carrière publié en mai 2015 chez Odile Jacob que je verse à la réflexion commune en ces temps où les partisans du prêt-à-penser occupent les grands médias pour nous imposer leur interprétation de la geste meurtrière de ceux, que faute de mieux, sont nommés kamikazes.

 

 

« Corneille a magnifiquement formulé, dans la tragédie Polyeucte, cet extraordinaire appel de la mort comme un ultime témoignage, comme une lumière ensanglantée, preuve ultime de vérité. Non seulement le héros, tout récemment converti au christianisme, court au supplice, alors que personne ne le lui demande, mais il veut y entraîner sa femme Pauline, qui n’est pas chrétienne. Polyeucte lui annonce qu’il veut aller dans le temple briser les idoles païennes, sachant qu’il en mourra.

 

Pourquoi cette décision ? Parce qu’il a été frappé par la certitude. Il ne partage pas les doutes d’Hamlet. Il est totalement assuré dans sa nouvelle croyance. Casser quelques statues ne servira à rien, il le sait. Aucun dieu n’en souffrira, puisque ces images sont mensongères et que ces dieux païens sont faux, sans pouvoir comme sans réalité. C’est le geste, c’est le sacrifice qui compte. Polyeucte remercie Dieu de lui avoir donné une occasion de mettre à l’épreuve sa foi et de mourir pour elle.

 

Il dit exactement à son ami Néarque :

 

… allons, aux yeux des hommes,

Braver l’idolâtrie, et montrer qui nous sommes.

 

C’est le « qui nous sommes » qu’il faut noter. Ce que je crois montrera qui je suis.

 

Quant à la mort, « plus elle est volontaire, et plus elle mérite ». Elle est « l’heureux trépas ». Pour plaire à Dieu, il faut négliger « et femme, et biens, et rang ». Ainsi le vrai chrétien est-il certain de connaître les « douceurs » éternelles, dans le « séjour de gloire et de lumière ». Entraîner la malheureuse Pauline dont la mort serait un acte de charité, un bienfait, à condition, bien entendu, de l’avoir au préalable convertie – ce qu’elle refuse.

 

Et ainsi de suite. La pièce de Corneille, où l’illusion écrase obstinément la réalité, où tant de phrases du personnage principal nous semblent insensées, pourrait constituer un modèle d’incitation au martyre, presque un guide, un manuel, aujourd’hui encore, et quelle que soit la cause à défendre. Combien de candidats à la mort religieuse ou politique, ici ou là, ont murmuré sans le savoir, dans une autre langue, des répliques de cette tragédie.

 

Ici, la souffrance atroce, les corps déchirés, le sang et la mort apportent la preuve de la vérité. Pourquoi ? Par quelle mystérieuse alchimie ? Pourquoi ce volontariat obstiné, entêté ? On ne nous l’a jamais dit. Dieu lui-même, dans aucun des textes promulgués en son nom – et quel que soit le dieu –, ne le demande, ni même le souhaite.

 

D’où vient cette étrange relation entre la violence et la vérité – ce qui ne sera plus le cas, ne l’oublions pas, lorsque les chrétiens triomphants feront périr les hérétiques ? D’où vient que Polyeucte se persuade de la réalité, de la force, de la validité, de sa croyance, par le fait de courir au poignard, au bûcher ?

 

Vieille question : qu’est-ce que prouve le sang ?

 

[…]

 

« Pourquoi ce doute chez les uns ? Et pourquoi cette certitude chez les autres ? Je ne sais toujours pas. Nous nous trouvons là devant un tel mur d’obstination stupide et cruelle – comme à l’intérieur de la tragédie de Corneille – que je recule devant l’obstacle. Mais la stupidité, à ce point d’indifférence et de cruauté, a-t-elle encore une voix, un visage ? Comment la distinguer, comment la reconnaître avec précision, avec sûreté ? Par moments, je me le demande. « Ô intelligence, disait encore Shakespeare, tu as fui vers les bêtes brutes, et les hommes ont perdu le jugement. »

 

[…]

 

« Dans les années 1950, après les abominations de la guerre, nous nous redessinions un monde, dont nous ne doutions pas qu’il fut meilleur.

 

Et mes illusions d’étudiant se sont enfuies, une après l’autre. J’ai vu tomber les tours de Manhattan. J’ai vu un cameraman se faire sauter, avec son complice, pour assassiner le commandant Massoud, en Afghanistan. J’ai vu les attentats à Madrid, à Paris, à Londres, à Boston, à Gaza, à Mumbai, à Bagdad, à Alep, à Jérusalem, à Damas, à Tunis, à Paris encore, la tragédie au coin de chaque rue. Je sais qu’on fabrique ; ici et là, des bombes portatives pour attentats-suicides, et qu’on les attache, parfois, à la ceinture des enfants, qu’il est ainsi possible de faire sauter à distance.

 

Je sais aussi qu’on ouvre parfois la cuisse d’un adolescent pour y introduire un explosif, et qu’on l’envoie marcher, en boitant, vers sa mort promise.

 

J’ai vu, l’année dernière encore, l’image de deux jeunes filles, dans l’État d’Uttar Pradesh, en Inde, pendues par une justice villageoise, parce qu’elles avaient été violées, ce qui les rendait impures aux yeux des hindouistes intransigeants. Double et horrible peine.

 

Et d’autres abominations, un peu partout. Nous sommes toujours autrefois. »

 

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28 novembre 2015 6 28 /11 /novembre /2015 06:00
Paroles d’italien, Massimo Montanari : le fromage aliment typiquement paysan, gastronomie du pauvre, s’anoblit au fil du temps avant, pour certains, de tomber dans un quasi-oubli…

Pline l’Ancien considère comme manifestation de la civilisation la capacité de transformer le lait en fromage : « il est surprenant de constater que certains peuples barbares qui vivent du lait, peuvent ignorer ou dédaigner, après tant de siècles, les qualités du fromage. » écrit-il.

 

« Dans la tradition antique, des représentations sociales qui, d’une manière presque automatique, associaient le fromage au monde pastoral et paysan, à la gastronomie du pauvre, vinrent s’ajouter des préjugés d’ordre culturel. » note Massimo Montanari.

 

« De Caton à Varron, de Columelle à Pline, des pages importantes des traités et de littératures antiques sont consacrés à l’élevage des moutons et des chèvres et à la préparation des fromages fabriqués avec leur lait. Dans la plupart de ces textes, le domaine d’utilisation des laitages a décidément une connotation sociale. Le passage où Columelle écrit que le fromage « sert non seulement à nourrir les paysans mais aussi à orner les tables élégantes » est significatif. Le message est clair : le fromage constitue un plat de résistance et, souvent, la source première d’approvisionnement des tables paysannes, alors que sur les tables riches, il apparaît comme un simple « embellissement », c’est-à-dire non comme un protagoniste ou comme un plat en soi, mais comme un ingrédient de mets plus élaborés. C’est justement sous cette forme – et seulement sous cette forme – que le fromage apparaît dans le traité De re coquinaria d’Apicius, le seul livre de recettes ce l’époque romaine qui soit parvenu jusqu’à nous. »

 

Cette image du fromage aliment typiquement paysan perdure tout au long du Moyen-Âge : « ce sont les pauvres qui s’en nourrissent, les pèlerins, les habitants des vallées alpines, pour qui les laitages sont une composante capitale du régime quotidien. Ce sont les clients des auberges qui s’en nourrissent. »

 

Le fromage est parfois utilisé à la cuisine des puissants comme ingrédients des sauces et des farces. Il est cependant rare de le voir servi à table, valorisé comme un produit en soi.

 

Mais, dans le premier traité européen spécifiquement consacré aux laitages, Summa lactticiriorum en 1477, le médecin italien, Pantaleone da Confienza, professeur à l’université de Turin, note « J’ai vu de mes yeux, rois, ducs, comtes, marquis, barons, nobles, marchands, plébéiens des deux sexes, se nourrir volontiers de fromage… il est évident que tous l’apprécient »

 

Massimo Montanari note à juste raison que « dans cette phrase se trouve formulé le renversement du préjugé séculaire : le fromage est bon pour tout le monde, nobles et plébéiens. »

 

« La modification des comportements à l’égard du fromage, qui est nettement perceptible au XIVe siècle, est aussi liée à l’apparition, au cours des deux siècles précédents, des premiers fromages de qualité », produits de grande réputation appréciés sur le marché et liés à des lieux d’origine déterminés ainsi que des techniques de fabrication précises. »

 

La fabuleuse histoire des fromages commençait.

 

Pantaleone da Confienza cite des fromages italiens d’excellence : « comme le pecorino ou le marzolino de Florence fabriqué en Toscane et en Romagne ; le piacentino de vache « appelé parmesan par certains », produit dans les régions de Milan, Pavie, Novare, Verceil, et les petits robiole de la région de Montferrat.

 

Il passe aussi aux fromages français parmi lesquels « il rappelle en particulier le craponne et le brie qui jouissait probablement d’une certaine renommée au niveau international puisqu’on le trouve aussi dans des livres de recettes italiens du XIVe siècle. »

 

Le plateau de fromages devenait un plat à part entière chez les particuliers et dans les restaurants…

 

Et puis à la bascule du milieu du XXe siècle la grande saignée de l’exode rural conjuguée avec la montée en puissance d’une puissante industrie laitière et fromagère, vont mettre en danger beaucoup de fromages traditionnels, soit par la disparition de la geste ancestrale, soit par l’appropriation indue de leur fabrication par les fromager industriels. En France, Lactalis détient en portefeuille un très lourd pourcentage des AOC fromagères.

 

De plus, le plateau de fromages ou le chariot de fromages ont souvent disparus des restaurants, même si, depuis quelques années, sous la pression de ceux qui se sont fait la bouche avec des assiettes de fromages dans les bars à vins, les fromages de caractère refont surface dans les restaurants à la mode.

 

C’est pour cette raison que je vais vous conter l’histoire de deux rescapés : la fourme de Valcivières et le Montebore.

 

Source « Entre la poire et le fromage » Massimo Montanari 

 

 

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27 novembre 2015 5 27 /11 /novembre /2015 06:00
Michael Friberg

Michael Friberg

Mario Batali as Comic Book Guy By Darrick Thomas on November 25, 2014

Mario Batali as Comic Book Guy By Darrick Thomas on November 25, 2014

L’occasion était trop belle je n’ai pu y résister. Le Grand Tasting, ses Masters Class, ses grands amateurs, rien pour s’assoir, se restaurer autour d’une table en descendant des MAGNUM, toute une conception du vin qui n’est pas mienne, que j’ai observé en son temps, alors que l’histoire qui suit déborde de vie…

 

Le Blue Ribbon est un restaurant de downtown Manhattan, ouvert la nuit : dernières commandes entre 4 et 5 heures du matin, sans réservations sauf pour la grande table ronde près de la porte qui pouvait accueillir cinq à dix personnes. Mario Batali se l’attribuait pour retrouver ses copains chefs à la fin du service du samedi soir qui se terminait toujours à des heures avancées. Parmi les chefs assis autour de la table ronde « une bande de mecs couillus » selon Batali.

 

Lors d’une visite de Jim Harrison à New-York celui-ci fut convié par Batali à la table ronde du Blue Ribbon. Les deux hommes s’appréciaient mutuellement et leur conversation à bâtons rompus constituait le clou du repas. L’un et l’autre sont de grande taille à eux deux ils monopolisaient physiquement une bonne partie de la table, un demi-cercle en fait. « Ils auraient formé un couple de figurants parfaits pour un spectacle médiéval sur les péchés capitaux (les sept). »

 

« Aux yeux de Mario, Jim Harrison était le Homère, le Michel Ange, la Lamborghini, le Jimi Hendrix des intellectuels de la cuisine : « Un expert, chasseur, gourmand, traqueur, bref un chien enragé doublé d’un grand buveur, qui va se mettre dans tous ses états pour savoir quelles graines une perdrix a bien pu picorer le matin pour avoir si bon goût au déjeuner. »

 

« Quand on apporta le magnum de vin blanc, Mario rappela à Harrison que lors de leur dernière rencontre, ils avaient bu 28 bouteilles.

 

« Il y avait d’autres gens, protesta Harrison sans conviction.

 

- Ils ne buvaient pas », corrigea Mario.

 

Il commanda les entrées sans réfléchir, dix-huit en tout, dont deux douzaines d’huîtres, auxquelles il n’était pas question que Harrison touchât, car il venait tout juste de rentrer de Normandie où il avait testé la théorie de l‘écrivain gastronome Jean-Anthelme Brillat-Savarin selon laquelle « autrefois un festin de quelque apparat commençait ordinairement par des huîtres, et qu’il se trouvait toujours un bon nombre de convives qui ne s’arrêtaient pas sans avoir avalé une grosse (12 douzaines, 144) ».

 

L’auteur de la Physiologie du goût avait pesé une huître « eau comprise », moins de 10g pour étayer la plausibilité de sa théorie. En conséquence 1 grosse = environ 1 kg et demi ou 3 livres.

 

Trois livres c’est beaucoup mais Harrison un soir avait démarré son dîner par 144 huîtres. « Il soupira. Il n’était pas près de recommencer. »

 

« Un deuxième magnum apparut, en même temps que les premiers plats. Des huîtres frites (pour contraster avec les crues) ; des ris de veau salés, qui se révélèrent pour Harrison, à la façon de la madeleine de Proust, la source inopinée d’u rejaillissement de souvenirs que lui avait laissés sa première petite amie, âgée de quatorze ans ; des scampis frits ; des crevettes géantes grillées ; des travers de porc au barbecue ; et un os à moelle avec une marmelade de queue de bœuf.

 

Un troisième magnum fit son apparition. Harrison prit le pouls de Mario (« Aah ! Tu es encore en vie ») et porta un toast. « À nous deux, Mario.

 

- Et que le reste du monde aille se faire foutre », ajouta Mario.

 

Vers minuit et notre cinquième magnum, le restaurant se remplit, et au bout d’un moment, comme il n’y avait pas de place ailleurs, la foule grossit autour du bar, qui était voisin de notre table. Et bientôt des inconnus – mais des inconnus sympas et rigolos – se joignirent à nous (à notre sixième magnum) et reçurent de notre part un accueil chaleureux autant qu’aviné, si bien qu’ils allèrent chercher des chaises pour se glisser entre nous – parmi eux se trouvait une prostituée russe très blonde à l’accent impénétrable. D’autres magnums suivirent. »

 

La soirée se termina aux petites heures par une virée au karaoké du Half King.

 

Extrait de Chaud brûlant de Bill Buford chez Christian Bourgois

 

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26 novembre 2015 4 26 /11 /novembre /2015 08:00
Seul le parti d’Arlette Laguiller est vent debout contre la «clarification» de la loi Evin : plutôt Rouge que Mort !

J’avoue, toute honte bue – le sujet s’y prête – que mon titre initial était : « Alors les St Thomas du vin qu’est-ce qu’on dit après la «clarification» de la loi Evin ? »

 

Et puis, alors que je pondais, une dépêche est tombée : « Loi Évin : les lobbies du vin ont le bras long… et l’oreille de Macron »

 

Et, ho ! surprise, je découvrais qu’elle émanait de Lutte Ouvrière la crèmerie de notre Arlette « travailleurs, travailleuses… » sextuple candidate à la Présidence de la République.

 

Jamais au grand jamais Google ne m’avait proposé une info émanant de LO.

 

Et c’est le vin d’Evin qui me valait cette première.

 

Ni une ni deux je rangeais mon titre un peu provocateur pour un autre plus vendeur.

 

Cependant, comme ma chronique était déjà pondue je vais d’abord vous la livrer toute chaude avant de vous balancer la prose du parti d’Arlette Laguiller.

 

Le « plutôt Rouge que Mort ! » de mon titre fait référence au slogan des pacifistes qui s’opposait au SS20 américains pointés vers l’Est.

 

Pour Rouge c’était l’organe de presse de la LCR devenue NPA ennemi juré de LO... Ils s'adorent...

 

Ce slogan était lui-même le détournement de l’exorde de Joseph Goebbels à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour motiver l'armée et la population allemande à combattre l'Armée rouge jusqu'à la fin « Plutôt mort que rouge » (« Lieber tot als rot »).

 

Pour Mort l’auteur de l’article de LO écrit « L’alcool tue environ 60 000 personnes par an »

 

J’en reviens à ma question initiale : Alors qu’est-ce qu’on dit après la «clarification» de la loi Evin ?

 

Au Bourg-Pailler, le clan des femmes, ma sainte mère en tête, ne badinait pas avec la politesse, dès que l’on me proposait, un bonbon, un gâteau ou tout ce qui s’apparentait à un cadeau, aussi petit fut-il, avant même que je ne l’accepte, j’avais droit à un « qu’est-ce-qu’on dit ?

 

- Merci…

 

Alors, depuis le temps, qu’à corps et à cri, le ban et l’arrière-ban des gens qui disent compter dans le vin, réclamait disons, pour faire court, la réforme de la loi Evin, et qu’après avoir mis en doute la volonté et la détermination du gouvernement actuel de le faire, celui-ci a suivi l’avis d’une majorité de parlementaires, « Qu’est-ce-qu’on dit ?

 

Vraiment, comme je suis un être simple, qui a gardé son cœur d’enfant, j’aurais aimé qu’ils disent MERCI.

 

Mais la simplicité n’est plus de saison, le temps est au communiqué peaufiné par les experts en communication.

 

Vin & Société nous dit donc :

 

Réunis à l’Assemblée Nationale Mardi 24 novembre, les députés (à une large majorité 102 voix contre 29 et de toutes sensibilités politiques) ont voté la clarification de la Loi Evin. Ce faisant, ils sont dans la continuité de la position du Gouvernement et du Président de la République qui, à Vinexpo en juin dernier, a indiqué qu’il fallait préserver l’équilibre de la loi.

 

« Ce vote sécurise l’information journalistique et œnotouristique sans donner pour autant plus de droits publicitaires. Il devrait également éviter une forme d’autocensure préjudiciable à la fois aux médias et aux acteurs régionaux en charge de développer l’œnotourisme. Le contexte règlementaire ainsi clarifié, permettra à chacun d’exercer sa responsabilité sereinement. Ce vote, n’assouplit pas la loi Evin mais en favorise l’application » déclare Joël Forgeau, Président de Vin & Société. »

 

Ça ne pète pas d’enthousiasme, c’est un peu froid mais les bonnes âmes me rétorqueront qu’il vaut mieux avoir le triomphe modeste pour ne pas chiffonner plus encore celles et ceux qui campait sur la loi Evin comme nos soldats sur la ligne Maginot.

 

Comme je suis mauvaise langue je me dis, dans ma petite Ford d’intérieur, que certains grands chefs de la tribu du vin auraient eu la langue mieux pendue si la clarification était venu du bon côté.

 

Quant aux Saint Thomas – héritier de l’apôtre incrédule – je comprends parfaitement qu’ils ne se fendent pas d’un communiqué pour dire qu’ils se sont trompés, qu’ils n’auraient pas dû douter.

 

Bref, maintenant que la loi Evin est enfin clarifiée contre quoi vont-ils pouvoir râler et qui vont-ils pouvoir vilipender ?

 

Ça va couper le petit sifflet du Pr Tiron, peu nombreux sont ceux qui s’en plaindront.

 

Est-ce que le temps de la paix des braves est venu ?

 

Le président Joël Forgeau le souhaite :

 

« Nous mesurons la responsabilité qui est la nôtre ainsi que la confiance qui nous est accordée. La clarification de la loi Evin est une avancée significative. Nous sommes convaincus par ailleurs que nous devrions travailler tous ensemble, professionnels et acteurs de santé publique, sans passion, en faveur d’une politique de santé publique ambitieuse fondée sur la prévention et l’éducation. Car si nous sommes fiers de notre vin, nous savons aussi que ce n’est pas un produit comme un autre. Il convient de l’apprécier avec respect et responsabilité ».

 

Pour ma part j’ai aussi un souhait à formuler : que nos amis de Vin&Société s’intéressent à notre santé de la vigne à notre verre.

 

Et puis, j’ai une pensée émue pour Jacques Dupont, c’est un peu sa victoire, lui qui s’est dévoué corps et âme à la cause. Va-t-il encore s’Invigner ?

 

Enfin, le petit chroniqueur qui n’a pas l’heur de plaire à certains de ses « confrères », tricard à la RVF et chez B&D pour impertinence, souhaite vraiment que le mélange des genres ne soit plus la règle dans le journalisme du vin. C’est à ce prix que la presse du vin retrouvera de la crédibilité… et assurera sa pérennité… et de surcroît ne prêtera pas le flanc aux pisses-vinaigres ce qui est un comble pour des pisses-copies.

 

Enfin comme annoncé, pour le plaisir de constater que le parti des travailleurs-travailleuses n’aime pas le Rouge, je livre à votre lecture attentive :

 

 

Loi Évin : les lobbies du vin ont le bras long… et l’oreille de Macron 

 

25 novembre 2015

 

« Le vin fait partie de notre patrimoine, soyons-en fiers et faisons-le savoir », a déclaré Macron en soutenant le projet d’amendement à la loi de santé qui assouplit la loi Évin. Les députés l’ont suivi par leur vote mardi 24 novembre, en autorisant la publicité sur l’alcool.

 

Le ministre du Budget avait déjà tenté d’introduire cet assouplissement dans son projet de loi prétendument destiné à relancer l’économie présenté en début d’année, mais la ficelle était trop grosse pour être acceptée même par le Conseil constitutionnel. Les lobbies viticoles n’étaient pas restés inactifs et ils ont de plus l’oreille bienveillante de nombre d’élus. Le Sénat était revenu à la charge en proposant le texte sous une nouvelle forme, qui vient d’être validée par l’Assemblée nationale.

 

Mais attention, selon Macron qui se tortille les méninges pour jouer les vertueux, le but de ce texte n’est pas de faire de la publicité pour l’alcool, il est de donner la possibilité de transmettre des informations à caractère œnologique ! Tout est dans le vocabulaire. « Il faut permettre à certaines régions, et aux emplois qui vont avec, de défendre leurs intérêts, de faire la promotion de ce qu’on appelle l’œnotourisme », a-t-il déclaré. Par régions, il faut bien sûr entendre quelques grandes sociétés vinicoles.

 

Votée en 1991, la loi Évin, qui en principe interdit la publicité pour toute boisson alcoolisée, a plusieurs fois été remise en cause. Trois ans seulement après sa parution, un premier assouplissement permettait les affiches de promotion. En 2005, il devenait légal de diffuser des publicités se rapportant au terroir et en 2009 un autre amendement introduisait la publicité sur Internet. Tout cela bien sûr accompagné du message hypocrite : « avec modération ».

 

Avec une consommation moyenne de 11,1 litres par an, la France dépasse de 25 % celle des pays de l’OCDE et arrive en sixième position des consommateurs d’alcool. L’alcool tue environ 60 000 personnes par an et l’addiction touche de plus en plus de jeunes. Cet amendement est un vrai recul dans la lutte contre l’alcoolisme, d’autant plus qu’il valorise aussi certains alcools forts. Mais, pour Macron, la consommation de boissons alcoolisées est une cause nationale. « À la bonne vôtre », dit-il en s’adressant aux grosses sociétés vinicoles !

 

Marianne LAMIRAL

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26 novembre 2015 4 26 /11 /novembre /2015 06:00
Desclozeaux

Desclozeaux

En cette période nous n’avons guère d’occasions de rire alors je ne résiste pas au plaisir de vous relater une minable partie de baston, une guignolade à la hauteur des deux cabotins dont je vous invite à découvrir les patronymes ci-dessous.

 

1er acte : Thierry Dessauve annonce «Le Grand Tasting aura lieu, pourquoi ?»

 

« Cela a été dit par beaucoup et à de nombreuses reprises : nous sommes en guerre. Nous sommes en guerre contre un ennemi qui veut non seulement détruire notre pays, notre peuple dans toute sa diversité, mais aussi et surtout nos valeurs. Parmi elles, et certainement au cœur d’entre elles, il y a l’art de vivre, cet art si français et si multiple d’associer de manière instinctive une ribambelle de petits bonheurs – et même un chapelet de râleries, de jurons et de conversations enflammées qui font partie de ce jeu – pour en faire une façon de vivre. Dans cet art de vivre, le vin tient une place centrale, et pas seulement celle qu’il occupait sur les tables des bistrots qu’ont mitraillé ces lâches vendredi soir. Qu’il soit une passion, un symbole ou un simple plaisir de la vie, le vin fait si intimement partie de notre civilisation que nous ne saurions céder un pouce de terrain face aux forces de l’ignorance, du néant et de la barbarie. Beaucoup se sont émus de la tenue au Carrousel du Louvre, les 4 et 5 décembre prochains, de la dixième édition du Grand Tasting. Notre ferme volonté est non seulement d’en maintenir l’édition, mais aussi d’en affirmer avec l’ensemble des producteurs et des amoureux du vin présents les principes d’hédonisme, de fraternité et d’universalité. Sauf injonction spécifique des pouvoirs publics, mais en suivant à coup sûr des consignes de sécurité que nous vous communiquerons dans les prochains jours, Le Grand Tasting 2015 se déroulera et célèbrera cette idée si particulière et si essentielle qu’Hemingway avait résumé en une phrase : "Paris est une fête". »

 

2e acte : le gros canon avec un petit fut tonne contre le « pinard lucratif »

 

« Certes, mais une année sans Grand Tasting » constituerait une pause pour ceux qui dégustent le vin en tant que boisson sensorielle et culturelle, et pas comme un facteur médiatique de profits financiers. Je pense que cette obsession du reclassement, du sous classement, du déclassement, du surclassement dans le seul but de transformer une bouteille de vin en valeur marchande est totalement contraire aux valeurs de la viticulture à visage humain. Ce ne sont plus des grains que l’on met dans une cuve mais des grappes que l’on cote en bourse. Celle du grand marché bachique bon genre mondialisé. À quand un guide Minc-Attali du pinard lucratif pour savoir si château-mouton-de-panurge est arrivé devant le clos wall-street. »

 

3e acte : le 3ième couteau de la maison Roux&Combaluzier se mue en économiste de salon

 

« Eh ben, mon pépère, t’en connais des vignerons qui donnent leur vin, toi ? Pas moi. Et puis, je trouve cette ligne dégueulasse pour ces mêmes vignerons « à visage humain » qui se battent comme des lions sur tous les marchés pour écouler leur production au meilleur prix possible, ce que tu appelles, avec tout le mépris qui caractérise généralement tes interventions, le « grand marché bachique bon genre mondialisé ». Et moi, Légasse, je te dis que ces vignerons, s’ils peuvent obtenir un ou deux euros de plus par bouteille, ça change la gueule de leur compte d’exploitation et que c’est de ça qu’il est question. Tes errements psychotiques et tes blagues pourries sont une insulte à ce monde du travail qui t’es, à l’évidence, parfaitement étranger. Ne te mêle pas du fonctionnement d’entreprises auxquelles tu n’entends rien et, rassure-toi, personne ne songe à t’engager comme consultant. »

 

4e acte : vu de mon point-de-vue

 

- Que la maison B&D maintienne son Grand Tasting ne souffre d’aucune contestation.

 

- Que le débat sur l’utilité de ce genre de manifestation méritait mieux que la caricature qui nous est offerte par un juge qui n’instruit qu’à charge dans un vocabulaire confus et un défenseur qui manie une ironie à la hauteur de son petit calibre.

 

- Que l’affirmation de l’économiste de salon selon laquelle les vignerons qui viennent au Grand Tasting le font pour « obtenir un ou deux euros de plus par bouteille » et que « ça change la gueule de leur compte d’exploitation et que c’est de ça qu’il est question. » devrait faire rire jaune, sous le manteau, beaucoup d’exposants qui sont là pour d’autres motifs que celui-ci et qui se posent, toujours dans le silence de leur for intérieur, la question « j’y va-t-y, j’y va-t-y pas… »

 

- Je vous invite à consulter la liste des exposants pour cibler les « vignerons à visage humain » et les autres.

 

- Je pose la question : combien d’entreprises ou de « vignerons à visage humain » participant au Grand Tasting seraient prêt à engager l’économiste de salon comme consultant pour améliorer leur compte d’exploitation ?

 

- Je pose une autre question à la maison B&D : combien pèse le Grand Tasting dans leur compte d’exploitation ?

 

- Enfin, j’ai beaucoup de doute sur la qualité du retour sur investissement pour les exposants de ce genre de manifestation qui, tout compte fait, ne rassemble qu’une toute petite poignée d’amateurs et ne participe que pour très peu au recrutement de nouveaux consommateurs.

 

- Je ne m’y rends plus car je n’ai rien à y faire, en dehors de serrer quelques paluches, et je comprends parfaitement que ça ne trouble en rien la sérénité du couple B&D. Les affaires sont les affaires et chacun est libre d’aller ou de ne pas aller, moyennant un droit d’entrée, au Grand Tasting.

 

- Comme mon devoir c'est d'informer je vous signale que pour ses 10 ans, le Grand Tasting lance le Prix de l'innovation du vin pour récompenser tous ceux qui ont apporté leurs idées afin de faire évoluer le vin, sa culture et son commerce. J'ai hâte de découvrir l'heureux lauréat...

 

Les postillons de Périco Légasse

 

Et si vous voulez vous marrer grave lisez ce monument de flagornerie cire-pompes du roi de la retape :  Et vous, au Grand Tasting, vous faites quoi ?

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25 novembre 2015 3 25 /11 /novembre /2015 06:00
Claire séduite et conquise par le Vosne-Romanée 2011 de Jean-Yves Bizot « Ma plus belle émotion avec le vin…»

Ce vendredi 13 au soir nous étions 15 autour d’une table de la cantine d’altitude du haut de la rue de Ménilmontant, le Lapin Blanc, pour découvrir des vins de Bourgogne qui n’empruntent pas des chemins ordinaires.

 

Ce fut comme chez soi, sans chichis, ni bla-bla-bla, dans le respect de la diversité des participants, nul ne se sentait obligé de mettre des mots sur les vins proposés : 7 blancs et 7 rouges de belle et haute expression.

 

Je tenais le rôle du monsieur Loyal de cette soirée et je ne suis pas forcément le mieux placé pour traduire les sentiments des participants mais, ce dont je suis certain, c’est que chacun d’eux y a trouvé, si je puis dire, son compte de découvertes et d’enthousiasme. Ça faisait vraiment plaisir à voir et à entendre.

Claire séduite et conquise par le Vosne-Romanée 2011 de Jean-Yves Bizot « Ma plus belle émotion avec le vin…»
Claire séduite et conquise par le Vosne-Romanée 2011 de Jean-Yves Bizot « Ma plus belle émotion avec le vin…»

Et puis les nouvelles de l’horreur toute proche nous sont tombées dessus. Nous sommes restés un long moment ensemble, au coude à coude, interdits, abasourdis, le cœur lourd mais chevillé à notre vivre ensemble.

 

Et puis nous sommes rentrés chez nous au petit matin dans des rues désertées.

 

Et puis la vie a repris le dessus.

 

Et puis au restaurant Les Climats, avec Carole et Denis nous avons partagé un Vosne Romanée 2010 de Jean-Yves Bizot. Que des éloges, sincères et directs, un des plus grand, si ce n’est le plus grand, de la nouvelle génération de vignerons.

Claire séduite et conquise par le Vosne-Romanée 2011 de Jean-Yves Bizot « Ma plus belle émotion avec le vin…»

Et puis Claire, celle de Ménilmontant, à qui j’avais transmis la photo de l’étiquette, me répondait à propos du Vosne-Romanée 2011 du même Jean-Yves : « Ma plus belle émotion avec le vin…»

 

Alors j’ai décidé de vous parler du si discret Jean-Yves Bizot…

 

C’est par une autre Claire que je l’ai découvert.

 

Je lui avais alors posé la question :

 

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ces méthodes naturelles ?

 

« Méthodes naturelles : comment peut-on élaborer un vin (ou quoi que ce soit d’autre d’ailleurs) suivant des « méthodes naturelles » ? La définition du terme « naturel » dans ce cas s’éloignerait radicalement de la racine du mot. Mais comme il semblerait que personne n’en soit à un antagonisme près dans une locution, il existe déjà depuis longtemps le « naturel dans l’art », voire même « art primitif » qui s’en rapproche puisqu’il est sécrété par les « naturels ». Mais si sous ce vocable il faut comprendre « interventionnisme minimal » sur le vin je suis d’accord. Mais il y a probablement d’autres sens, tout aussi acceptables, et certains contesteront certainement celui que j’ai choisi. »

 

Ce sont les chemins du Népal, qui vont en ligne la plus droite possible, qui ont marqué et influencé la manière de voir le vin de Jean-Yves.

 

« Aller le plus droit et pour cela faire simple. Trouver une solution qui n’irait pas à la source du problème, c’est générer à nouveau des problèmes, qui nécessiteront à nouveau des solutions, qui génèreront d’autres problèmes. La démarche n’est pas simpliste, loin de là, mais se pose la question de ce qui est vraiment essentiel. Et on n’arrive à l’essentiel que par la réflexion. »

 

« Ce qui me frappe chez lui c’est sa volonté résolue, autonome. Il sait ce qu’il veut et veut ce qu’il sait.»

 

« Prenons le tri, ce n’est pas grappe par grappe, mais baie par baie. Rendement ridicule, 10 hectolitres par hectare en moyenne. En général, l’histoire des rendements bas choque beaucoup. Il n’est pas question de limiter ses rendements pour la frime.»

 

Joliment, un ami vendangeur d’occasion ( Didier Dumarque) aux Violettes, écrit :

 

« Un viticulteur, c’est un homme qui a mal à la vigne », me confie une grappe que je viens de couper. »

 

« Jean-Yves est précurseur et comme tous les précurseurs, il détonne un peu dans le paysage. Il a commencé à vinifier sans soufre depuis 1998. Géologue de formation, il est loin des élans mystiques de certains gourous de la biodynamie. Il doute. Il s’interroge. Toujours ouvert et à l’écoute. Jamais fermé sur des dogmes, mais l’objectif maintenu coûte que coûte. J’aime cette volonté fermée sur elle-même, qui lâche rien, qui s’enracine dans le courage »

 

Et Jean-Yves de me confirmer cette ligne de crête :

 

« Mon objectif : me débarrasser de ce qui n’est pas indispensable : foin de l’égrappoir, du foulo-pompe, de la pompe, de tapis… Dans le même temps, on se rend compte facilement qu’encuver un raisin intact ne nécessite plus d’utilisation de SO2 : le meilleur système de protection contre l’oxydation, c’est encore la vie. Travailler avec un raisin vivant : important. Les problèmes biologiques : ils demeurent un risque, mais que n’évite pas le sulfitage. Enfin, pas autant qu’on le dit. On peut le limiter : hygiène, rigueur et protocole. »

 

Réfléchir, douter, se remettre en question, ouvrir un champ de possible infini, aucune solution technique n'est réellement définitive.

 

Les 2 axes de réflexion qui l'ont conduit progressivement à adopter des méthodes de travail pour, selon une belle image, à bâtir un mur sans étais. « Un mur tient bien quand il est droit. » :

 

-  Qu’est ce qui est vraiment nécessaire pour faire du vin ?

 

- Que peut­-on encore inventer au bout de 6000 ans de fabrication d'un produit ?

 

La deuxième question résume toute l'histoire de l'art et la réponse est simple : rien. Mais tout est à réinventer en permanence.

 

Certains y voient du passéisme et on lui reproche parfois de faire du vin d'un autre temps alors que Jean-Yves fait un vin de son époque, sans nostalgie, « comme pourrait le faire n'importe quel fin vigneron du XVIIème, du XVIIIème ou du XIXème, s'il vivait aujourd'hui. » souligne son ami vendangeur.

 

Dans notre civilisation technologique Jean-Yves est un minimaliste assumé, certes discret mais qui sait aussi prendre ses responsabilités pour tenter de faire bouger les lignes, de sortir du prêt-à-penser, de fendre l’armure de l’hypocrisie ambiante. Je lui sais gré d’emprunter ces chemins de traverse qui me sont chers. Eux aussi, dans mon univers bocager, allait au plus droit, au plus simple, loin de ceux goudronnés par nos ingénieurs des Eaux et des Forêts ou des Ponts et des Chaussées.

 

Je sais que Jean-Yves n’aime pas que l’on personnifie ses vins mais notre rencontre au Lapin Blanc se voulait un retour à une simple esthétique du vin, alors la plus belle émotion de Claire partagée par d’autres, méritait largement ta mise sur le devant de la scène.

 

Merci bien Jean-Yves.

 

Merci aussi à Claire, Alice, Thomas, Olivier dont les vins ont enchanté les participants à la soirée du Lapin Blanc, et ce n’est pas une formule de style mais une réalité attestée par leur envie de parfaire les découvertes de vos vins. J’ai transmis les adresses.

 

Dans notre petite cantine d’altitude nous avons vécu un beau moment de grâce, loin des Masters Class chères aux marchands de notoriété ressassée, et je revendique avec fierté d’avoir bien plus contribué qu’eux à l’extension du domaine du vin.

 

«Il ne faut jamais raconter une peinture. C'est la pire des choses. La peinture ne raconte pas d'histoire, elle produit de l'énergie. Oui, c'est de l'énergie qu'on a enfermée dans un cadre, dans un rectangle»

 

Le vin c'est de l'énergie enfermée dans une bouteille... Nous en avons bien besoin pour fortifier nos cœurs et nos âmes en ces moments bien difficiles…

 

* les guillemets entourent des citations d'un texte de Didier Dumarque sur le site LPV et une part de ma chronique brode sur son texte que m'a transmis JY Bizot sans en préciser l'auteur, je le revisite, lui redonne vie, c'est la loi du genre pour un chroniqueur qui ne vit pas du siphonnage de ses collégues... 

DOMAINE BIZOT

9 Grand’Velle

21700 VOSNE-ROMANEE

 

Installé à Vosne-Romanée, le DOMAINE BIZOT est une exploitation de trois hectares et demi, produisant essentiellement des vins de l’appellation Bourgogne Hautes Côtes de Nuits, Vosne-Romanée et Marsannay-la-Côte.

 

LA CULTURE :

 

Le domaine utilise pour les traitements les produits agréés en agriculture biologique. En outre les traitements ne sont réalisés que si nécessaires et limitant au maximum le nombre d’intervention.

 

Les vignes sont soit enherbées et tondues dans l’inter-rang et soit nettoyées mécaniquement sous les ceps.

 

Les apports d’engrais sont adaptés à chaque parcelle afin de limiter la vigueur des vignes.

 

Les rendements sont naturellement faibles : 16 hectolitres par hectares en moyenne sur 5 ans dans les Echezeaux, 21 dans les Vosne-Romanée, 35 dans les Bourgogne blancs.

 

LE VIGNOBLE :

 

Le domaine exploite 1 hectare 70 de vigne en appellation Vosne-Romanée. Quatre cuvées sont élaborées et commercialisées sous les noms de « les vieilles vignes » (plantations de 1927 et 1933), « les Jachées », « les Réas » ; la quatrième, issue de vignes plus jeunes (plantation de 1986) est seulement intitulé Vosne-Romanée.

 

Les Echezeaux du domaine sont implantés sur deux lieux-dits : les Treux et les Orveaux. Seul le vin provenant des Orveaux est commercialisé en Echezeaux. La production de la parcelle des Treux est commercialisée en Vosne-Romanée 1er cru.

 

Une mention spéciale doit être faite au Bourgogne blanc. La vigne de chardonnay, dont il provient est sise au lieu-dit « les Violettes », dans, le long du mur sud du Clos de Vougeot.

 

En 2007, le domaine a acquis deux parcelles sur la commune de Chenôve : une en l’appellation Bourgogne Chapitre, l’autre en l’appellation Marsannay, au Clos du Roy. Ce sont deux lieux-dits historiques, repérés pour la qualité de leur production.

 

Une jeune vigne plantée en Bourgogne hautes Côtes Nuits sur la commune de Magny-lès-Villers avec des plants issus des parcelles de « Violette » est entrée en production en 2007.

 

LA VINIFICATION :

 

A l’exception de la cuvée de Vosne-Romanée « vieilles vignes » qui résulte de l’assemblage de 4 parcelles, les raisins de chaque lieu-dit sont vinifiés séparément pour respecter la diversité des terroirs.

 

La vendange rentrée en caisses puis triée est acheminée intacte, sans égrappage ni foulage dans des cuves en bois. Il n’y a pas d’apport de sulfite à l’encuvage.

 

Les cuvaisons durent entre 11 et 23 jours, suivant le millésime.

 

L’ELEVAGE ET LA MISE EN BOUTEILLE :

 

Les vins sont élevés en fûts neuf pendant 15 à 20 mois selon les millésimes. Il ne subit aucun soutirage, aucun collage ni aucune filtration Il est mis en bouteille sur ses lies, pièce par pièce, à la chèvre à deux becs, après un léger sulfitage.

 

Pour une bonne dégustation, redresser les bouteilles et les déboucher quelques heures avant de les consommer. Il est même souhaitable de les décanter, ceci afin de dégazer le vin et de le séparer de son dépôt.

Claire séduite et conquise par le Vosne-Romanée 2011 de Jean-Yves Bizot « Ma plus belle émotion avec le vin…»
Claire séduite et conquise par le Vosne-Romanée 2011 de Jean-Yves Bizot « Ma plus belle émotion avec le vin…»
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24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 07:31
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest

Comme vous le savez j’adore les titres qui accrochent et, comme l’on dit aujourd’hui dans les milieux tendances, qui font sens.

 

Pas très joli de dire « ça fait sens » note Adèle Bréau dans « Je dis ça je dis rien et 200 autres expressions insupportables»

 

« Force d’enregistrer toute nouvelle expression française dans ma tête, j’ai pu passer pour une mal élevée. A un certain moment j’ai dû en désapprendre certaines pour que ma façon de parler s’accorde mieux à ma personnalité. J’ai appris que ce n’est pas très joli de dire « ça fait sens » ou « la question fait débat », même si on l’entend souvent.»

 

Bref, j’étais ce samedi-dimanche à Brest pour célébrer coquillages&crustacées.

 

Le premier jour fut ventée, j’ai un peu erré, reluqué des loutres, goûté quelques huîtres, bu un café orgé, mangé un sandwich d’un bon pâté, bu une bière artisanale et un verre de côte de Thongue du domaine Coste Rousse, acheté des livres, fait quelques photos postées sur Face de Bouc et terminait ma journée en dînant dans un aquarium plein de squales…

« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest

Ensuite je dormais comme un loir à l’Amirauté. Au matin, après avoir absorbé force de far et de kouign-amann, le soleil étant au rendez-vous j’ai enfilé la rue de Siam en aller-retour, puis m’en suis retourné retrouver, dans une grosse cylindrée, les festivaliers à Océanopolis.

 

Le bleu du ciel, l’air tendre, le soleil jetaient sur mon regard un philtre d’optimisme. Je baguenaudais le cœur léger face à des chefs perchés sur des estrades, postait sur mon mur des photos suggestives, me posait au carré VIP (oui-oui-oui) auprès de mon ange gardien préféré pour me restaurer de quelques huîtres.

Ferme de Kerguelen www.legumes-project.com
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Qu’allais-je faire après ?

 

La sieste dans un vaste amphithéâtre où se déroulait une conférence dont le titre sitôt assis m’intrigua : « Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? »

 

Pendant que le chef Patrick Jeffroy 2 étoiles au Michelin à Carantec avec son assistant s’affaire pour préparer des coques à sa façon, la conférence se met en place dans une décontraction studieuse. L’amphi s’emplit. La barque va être menée, de main sûre, par Émilie et une belle bande filles étudiantes au Master Expertise et Gestion de l'Environnement Littoral de l'IUEM. … (1 garçon se faufilera tout de même dans le lot).

« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest

Nous allons débattre de la pêche à pied

 

Bonne pioche : votre cher Taulier qui a du nez avait acheté la veille un petit opus «Pêche à pied en bord de mer» chez Artémis 

« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest

Nos jeunes pousses ont bien travaillé leur sujet, c’est rondement et élégamment mené. Même que la table ronde n’a pas tourné en rond, scientifiques, pêcheur à pied pro et de loisirs, défenseur de l’environnement (Gérard Veron (IFREMER), Julien Chevre (IFREMER), Agathe Larziliere (PNR Armorique), Ronan Le Corre (Pêcheur à pied pro), ont su trouver les mots pour captiver l’auditoire. On n’entendait pas une mouche voler dans l’amphi pendant plus d’une heure et demie.

 

Comme j’aime les mots j’en ai découvert un nouveau l’estran (partie du littoral alternativement couverte et découverte par la mer)

 

« Un estran distingue une zone du littoral soumise aux variations des marées (balancement des marées) dans la partie intertidale ou tidale. Un estran est donc une bande côtière découverte par la mer à marée basse. L'estran est limité par les niveaux des plus hautes et des plus basses marées.

 

L'estran de marées qualifie une grande étendue plate qui est alternativement immergée et exondée par la marée et qui est principalement constituée de boue et de sable non consolidés. »

 

Bravo et chapeau à tous !

 

Avant de vous livrer quelques extraits de ce que j’ai entendu je voudrais aussi souligner ce qu’a déclaré Patrick Jeffroy à propos de la cuisine des coquillages…

 

Tout d’abord une huître, une palourde, crue, gobée telle qu’elle reste la quintessence de la saveur iodée de la mer…

 

La cuisson doit respecter le coquillage…

 

La préparation doit magnifier le coquillage, le mettre en avant, ne pas le noyer sous des préparations qui se veulent savantes !

 

J’adhère à 100% à cette manière de voir et de faire : trop de tout tue le tout !

 

Je ne vois pas ce que viens faire une tranche de foie gras dans un plat de coquillages, c’est un intrus qui n’apporte rien, gêne, masque, c’est une faute de goût.

 

Le génie du chef se situe par sa touche, ce que sait faire la main, dans cette pure exaltation, cette simple exhalaison des saveurs spécifiques du coquillage…

 

Si l’on veut dépasser l’éternel plateau de fruits de mer accompagné de vins blancs bien ordinaires, seule cette justesse, cet art de s’effacer derrière la vérité du produit, permettra de donner aux coquillages une autre dimanche !

 

Reste à mettre en avant les grands blancs qui vont avec !

 

Rendez-vous l’année prochaine chers vignerons !

« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest
« Nos coquillages auront-ils la pêche dans 20 ans ? » au 1er SEAFOOD FUSION FESTIVAL de Brest

Revenons à l’estran !

 

Guy Prigent, auteur de la pêche à pied et usages de l’estran chez Apogée 1998, écrit que les milieux littoraux ont pu s'épanouir du Néolithique au Moyen-Âge sur les côtes bretonnes. Une véritable civilisation de pêcheurs cueilleurs s'est installée sur ces vastes estrans rocheux, offrant d'importantes ressources coquillières et minérales (galets de silex pour confectionner les premiers outils), dont témoignent en particulier les dépôts coquilliers.

 

« Plus près de nous, au XVIIIe siècle, 70 % des pêcheurs trégorrois ont une activité agricole. Le modèle du pêcheur laboureur est donc fort bien implanté en Trégor ». Il rappelle que, dès cette période, les autorités ont commencé à se préoccuper des ressources. « À l'époque, François Le Masson du Parc, commissaire de la marine, a eu pour mission de comptabiliser les pêcheurs, inventorier les techniques de pêches, dénombrer et décrire les pêcheries, et inventorier les ressources du territoire. Protéger les juvéniles et garantir la rente halieutique, étaient déjà des préoccupations et ont débouché sur de nouvelles législations visant à limiter le chalutage ».

 

Dans la pêche à pied il y a les pêcheurs professionnels patentés qui en vivent  et les amateurs comme vous et moi. Il y a des règles de tailles légales (décret du 11 juillet 1990) dont le non-respect sont susceptibles d’amendes lors de contrôles des gardes maritimes ou de la gendarmerie.


Ces dimensions varient selon les côtes car le littoral français est divisé en 3 zones :

 

  • Mer du Nord, Manche et Atlantique au nord du 48e parallèle
  • Atlantique au sud du 48e parallèle
  • Méditerranée.
  •  

Les crustacés sont mesurés de la pointe du rostre à l’extrémité de la queue (dans le cas d’un homard), tandis que les coquillages se mesurent sur leur largeur ou le côté le plus important.

 

Des règles de quantité, de matériel utilisable et de zones de pêche sont aussi applicables.

 

Pour ceux que ça intéresse vous trouverez ici la réglementation applicable à la pêche maritime de loisir dans le département du Finistère et les coordonnées des services. 

 

Pêche à pied - conseils 

 

Franck Delisle, chargé de mission scientifique, explique les menaces qui guettent le milieu naturel, et indique les bons gestes pour une pêche durable. Pour lui, « si le pêcheur respecte 5 gestes de base, l'impact néfaste sur les espèces sera limité ». Il conseille de « se renseigner sur le site de pêche (horaires de marée, conditions sanitaires, conditions météo), respecter la réglementation (tailles, quotas, périodes autorisées), respecter les habitats littoraux (remettre en place les pierres dans le bon sens, algues brunes au-dessus), utiliser les outils autorisés et adaptés, laisser sur place les femelles qui portent des œufs, garantissant ainsi les générations futures ».

 

 

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23 novembre 2015 1 23 /11 /novembre /2015 06:00
En 1990 j’ai fait mon petit Macron : les Agnelli voulaient mettre la main sur le groupe Perrier et château Margaux…

Le Forum de l’Expansion animé par Jean Boissonnat était dans les années 70-80 une institution médiatique, accueillant à la Porte Maillot, à l'hôtel Méridien, les Premiers Ministres Barre, Chirac…, les stars de la politique, même Georges Marchais, et bien sûr la fine fleur des dirigeants de groupes français et étrangers.

 

Guy Le Querrec Magnum 1977

 

Et voilà que votre serviteur, fin 1990, tout juste propulsé à la tête du cabinet d’un Ministre qui n’aimait guère aller se frotter aux milieux économiques se retrouve sur la scène pour le représenter à une table ronde. J’étais dans mes petits souliers. Parfait inconnu dans ce beau parterre mon principal souci était de passer aux travers des gouttes. Sauf que, lors de la séance des questions un journaliste, à ma grande surprise, m’interpelle : « Allez-vous laisser filer l’un des fleurons* de l’agro-alimentaire français à l’étranger, en l’occurrence en Italie, dans les mains de la famille Agnelli ?»

 

Patriotisme économique bien sûr, je réponds, avec une pointe d’ironie, que je connais bien l’Italie pour avoir épaulé Michel Rocard, dans les négociations sur le vin… et je m’en tire au mieux en ne prenant pas parti dans ce dossier épineux. Jean Boissonnat est satisfait. Bref, je me dis que j’ai évité le pire.

 

Sauf que, même si le buzz des réseaux sociaux était dans les limbes, dès le lendemain je dû faire front. Tony Dreyfus, compagnon de route de Rocard alors 1er Ministre, et vaguement Secrétaire d’État à l’économie sociale, me demande de recevoir les Agnelli et le cabinet du 1er Ministre, JP Huchon*, me demande de recevoir Jacques Vincent, PDG de Perrier et d’Exor.

 

*JP Huchon, après avoir été viré de la CNCA, a travaillé comme Directeur général adjoint du groupe agro-alimentaire Exor, de 1987 à 1988.

 

Donc je m’exécutai. L’entrevue avec les Agnelli et leurs conseils fut un grand moment de séduction à l’italienne. La gente féminine de l’hôtel de Villeroy se rinça l’œil, la mode de Milan : la classe !

 

Pour Jacques Vincent, je parvins à le faire recevoir par mon Ministre qui n’entravait toujours rien à mes histoires de participations croisées (pas simples certes, voir ci-dessous) et qui, au beau milieu du rendez-vous, demanda à ce cher homme, très vieille France, en historien qu’il était, de lui conter l’histoire de Félix Potin. Celui-ci s’exécuta avec courtoisie en dépit de son réel étonnement. À Matignon l’anecdote renforça le « crédit » de mon Ministre.

 

25 ans après la suite fait partie maintenant de l’Histoire, mon interlocuteur à Bercy était un certain François Villeroy de Galhau. Les Agnelli n’ont pas pris le contrôle du groupe Perrier mais mis la main sur 75% de château Margaux. La source Perrier sera vendue en 1992 à Nestlé et la Société des Caves de Roquefort à l’entreprise Besnier, aujourd’hui Lactalis.

 

Si vous souhaitez mieux comprendre ce dossier vous pouvez poursuivre votre lecture :

 

« Gustave Leven est étroitement associé à la Source Perrier, une entreprise dont il a été le dirigeant emblématique de 1948 à 1990. Il a donné à cette firme une extension inédite en la faisant passer du stade de grosse PME, à celui de groupe, classé au troisième rang du secteur agro-alimentaire en France en 1989.

 

La main de Perrier en 1976 : un scandale quasi pornographique pour l'époque !

Voici la nouvelle campagne de pub de la marque d’eau gazeuse Perrier. A l’occasion de cette fin d’année, Perrier adresse de manière piquante ses voeux aux consommateurs et aux fans de la boisson pétillante, et fait revivre unscandale de la publicité française : c’est le grand retour de la main de Perrier, le spot réalisé en 1976 par MonsieurSerge Gainsbourg, mais aussi l’arrivée du support digital chez Perrier. Ainsi, pour ce baptême tardif, la marque a développé une flopée de supports originaux et vintage, comme par exemple le calendrier de la main la plus sexy du monde.

 

Gustave Leven a toujours été un dirigeant d’entreprise particulièrement discret, fuyant l’exposition médiatique.

 

Il fut pourtant en 1988, avec deux autres papys flingueurs : Jean-Louis Descours (chaussures André) et François Dalle (l’Oréal) l’auteur d’un raid en compagnie de Georges Pébereau sur la Société Générale qui échouera et lui vaudra des ennuis judiciaires.

 

Dans le portefeuille du groupe Perrier : la Société des Caves de Roquefort dont le PDG est Jean Pinchon, président de l’INAO, et le DG Jacques Bombal ancien membre du cabinet d’Edith Cresson à l’Agriculture et ex-directeur des IAA dans ce même ministère.

 

En février, l’affaire du benzène aux USA, le propulse sur le devant de la scène. Pour défendre son produit, il annonce personnellement le retrait mondial de toutes les bouteilles de Perrier, une réaction signalée dans tous les manuels de gestion de crise. Néanmoins, l’entreprise est affaiblie au moment où, à 76 ans, Leven organise sa succession. En juin 1990, il laisse l’exécutif à Jacques Vincent, PDG d’EXOR, le holding de la famille Mentzelopoulos qui contrôle Félix Potin. Le groupe fragilisé résiste à une offre inamicale d’Agnelli, mais ne peut empêcher la prise de contrôle par Nestlé en 1992. »

 

« Gustave Leven, PDG de Perrier était aussi PDG du groupe EXOR, contrôlé par la famille Mentzelopoulos. Corinne a épousé, en mai 1990, Hubert Leven, neveu de Gustave. Son père André, a racheté en 1958, pour 5 millions de francs, la chaîne Félix Potin. À la mort de ce dernier, en 1980, son bras droit, Jacques Vincent, prend sa suite. Quatre ans plus tard, il cède le réseau d’épiceries. Les avoirs de la famille sont regroupés dans un holding baptisé EXOR, qui gère château Margaux (acquis en 1977), un patrimoine immobilier de 12000 m2 (21 immeubles, pour la plupart situés à Paris), une participation de 9% dans Suez et de près de 35% dans Perrier. »

 

Source : Dictionnaire Historique des Patrons Français Flammarion notice Gustave Leven Nicolas Marty

 

 

« André Mentzelopoulos, né en 1915 à Patras, en Grèce, vient en France, à Grenoble, pour y préparer une licence en lettres ; il a Paul Valéry comme professeur. Puis il part en Birmanie et au Pakistan, où il fait fortune dans les céréales. De retour en France, il se marie et achète la chaîne Félix Potin en 1958.Il scinde l’activité en deux : le commerce d’un côté, l’immobilier de l’autre. Côté commerce, Primistères, La Parisienne, Paris-Médoc, Radar rejoindront tour à tout Félix Potin. Le groupe, au début des années 80, compte plus de 1000 magasins. « Le chiffre d’affaires, était de 4,5 milliards, mais l’arrivée des grandes surfaces tue la rentabilité, note Jacques Vincent qui présidait alors la société. En 1977, André Mentzelopoulos acquiert château Margaux à la famille bordelaise Ginestet pour 77 millions de francs. Après sa mort, en 1990, les magasins sont vendus par les héritiers, qui conservant château Margaux et le patrimoine immobilier. Fille unique, Corinne se retrouve à la tête des affaires. En 1990, elle vend, contrainte, 75% du vignoble à la famille Agnelli, avec laquelle elle est associée dans Perrier. Lorsque le groupe Agnelli, en 2003, décide de se séparer de château Margaux, elle rachète aussitôt leur part devenant ainsi l’unique actionnaire du domaine. »

 

Source : Gabriel Milési Les dynasties du pouvoir de l’argent Michel de Maule

 

« André Mentzelopoulos, patron du groupe Félix Potin et sauveur de Margaux. À 18 ans, ce fils d'hôteliers grecs quitte Patras, au bord de l'Adriatique, pour la Birmanie. Puis il visite la Chine, l'Inde, noue des relations et fait fortune dans l'export-import de grain. Il parle neuf langues, dont l'ourdou ! Finalement, il s'installe au Pakistan et devient l'ami d'Ali Bhutto. « C'est Bhutto, un musulman, qui possédait lui-même une très belle cave, chez qui je buvais pour la première fois de grands vins classés à l'âge de 18 ans, qui a poussé mon père à acheter Margaux. Mon père, lui, était un spartiate. Il économisait même ses lames de rasoirs pendant la guerre », se souvient sa fille unique Corinne. »

 

Lorsqu’André Mentzelopoulos a racheté Margaux en 1977, le vignoble français était en crise. À part 1975, qui fut une bonne année, la décennie avait été décevante. Personne ne voulait de ce noble boulet en vente depuis deux ans. « Il fallait investir 77 millions de francs de l'époque sans espoir de retour. Là encore, mon père fut précurseur. En moins de trois ans, il avait remonté le domaine. Le millésime 1978 s'est arraché. » déclare Corinne Mentzelopoulos. En 1982, le château retrouve son rang et sa réputation aux côtés des Mouton-Lafite, Latour, Haut-Brion ou Yquem, avec de nouvelles barriques, un œnologue, des chais souterrains. Château Margaux est le seul domaine à porter le nom de son appellation. Le seul en quatre cents ans à avoir évité le morcellement de ses 263 hectares, dont actuellement 80 en appellation contrôlée.

 

Lorsqu’André Mentzelopoulos meurt en décembre 1980. « J'étais jeune. J'ai tout de suite pris la direction de Margaux, épaulée par Jacques Vincent, le bras droit de mon père. »

 

Peu à peu, elle réussit à monter dans le capital du Premier Cru classé. D'abord 25 % en 1993, puis 75 % dix ans plus tard, lorsque Gianni Agnelli décide de vendre ses parts. Pour cette dernière transaction, elle s'est accrochée, parvenant à réunir la somme demandée. Astronomique. La presse évoque alors une opération comprise entre 200 et 350 millions d'euros, montant que ni Agnelli ni elle n'ont confirmé. »

 

«Le groupe Agnelli acquiert de Madame Mentzelopoulos sa participation de 9,6 % dans le capital d'Exor Group tandis que Madame Mentzelopoulos acquiert d'Exor Group sa participation de 75 % dans le capital de la société civile agricole Château Margaux », précise le communiqué.

 

Source : Le Figaro

 

« En juin 1988, la société financière Pharaon holding, d'origine saoudienne, prend le contrôle du groupe en rachetant la holding Damilow qui possédait 64 % de Primistères-Félix Potin. La société First Anglo-Dutch Securities NV prend 90 % du capital de Primistères suite à un plan de remise en place d'août 1988. Elle est détenue par 4 nouveaux actionnaires :

 

21 % par le groupe Promodès (Continent, Champion, Shopi)

21 % par la Société parisienne d'alimentation et de distribution (Spad)

21 % par la banque Worms et 36 % par Pharaon holding.

 

Promodès acquiert, pour 400 millions de francs, les 138 supermarchés de Primistères aux enseignes Radar, Félix Potin et Centre distributeur. Le distributeur normand annonce qu'ils prendront rapidement l'enseigne Champion. Après s'être emparé en juin de Nicolas, Castel Frères rachète, pour 250 millions de francs à Primistères, l'enseigne Félix Potin et ses 850 magasins de proximité à la fin de l'année 88.

 

L'enseigne tente de diversifier ses activités en lançant plusieurs boulangeries, baptisées « La fournée de Potin » au cours de 1991. En 1992, Castel Frères revend Félix Potin en avril à la famille Sayer, qui détenait déjà 20 % du capital du distributeur depuis 1989. L'enseigne ne compte plus que 607 magasins, disposant d'environ 400 produits à marque propre. Le 26 décembre 1994, le comité d'entreprise de Félix Potin enclenche une procédure d'alerte sur la santé financière de la société suite aux nombreuses ruptures d'approvisionnement que subissent les magasins et retards de paiements aux fournisseurs. »

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur le groupe Félix Potin lire :

 

La version officielle 

 

Une vision plus personnelle

 

L’approche GD 

 

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