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8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 06:00
Exilé dans les bois à la Chapelle-en-Serval chez Georges Halphen grand amateur de textiles précolombiens exposés au musée des arts premiers de Jacques Chirac.
Exilé dans les bois à la Chapelle-en-Serval chez Georges Halphen grand amateur de textiles précolombiens exposés au musée des arts premiers de Jacques Chirac.

Dans les tourments du 78 rue de Varenne, le déjeuner mensuel chez Allard, avec mon ami Jacques Geliot, toujours à la même table, la sienne, je n’y dérogeais jamais, c’était une bulle de paix. Jacques, vieux monsieur, socialiste, amateur de pur-sang, me couvait comme le fils qu’il avait perdu jeune homme. Il n’avait de cesse de s’occuper de mon intendance que je négligeais, en célibataire de fraîche date. C’est lui qui m’avait dégoté le petit 2 pièces de la rue de Lagny à l’orée du Bas-Montreuil.

 

Un jour, dans la conversation, je lui lance « J’aimerais bien vivre à la campagne, pourquoi pas dans les bois, en solitaire… J’ai besoin d’air… » Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd (même si Jacques était dur de la feuille à 80 ans) car le lendemain il m’appelait au téléphone pour m’annoncer « Je t’ai trouvé la maison de tes rêves, dans les bois, chez mon ami Georges Halphen. » Pour faire bon poids, il ajouta « Tu sais Georges Halphen est un grand admirateur de Michel Rocard… »

 

Je vous épargne les détails mais je me retrouvai locataire de l’ancien pavillon d’honneur du château de Georges Halphen – vendu et transformé en hôtel de luxe : l’hôtel du Mont-Royal – à la Chapelle-en-Serval dans l’Oise, sur la route de Plailly, donc dans les bois.

 

 

Georges Halphen avait été maire de la Chapelle-en-Serval pendant 33 ans. Nous sympathisâmes de suite et nous devînmes de vrais complices lorsqu’il s’agit de faire capoter une déviation monstrueuse qui éventrait la forêt pour soi-disant faire sauter le fameux bouchon du dimanche de la Chapelle-en-Serval. Le nouveau maire plastronnait, il tenait sa revanche sur le hobereau riche et cultivé. Sauf que je connaissais les arcanes de la procédure et que je levai des lièvres cachés par nos amis de l’Équipement. Le préfet de l’Oise, en personne, vint à pied jusqu’à la demeure de Georges Halphen, il avait laissé sa voiture et son chauffeur à l’entrée de l’allée, pour tenter de nous convaincre. C’était l’ancien directeur de cabinet de Jean-Louis Debré lorsqu’il fut Ministre de l’Intérieur. Nous déjeunâmes et le Préfet s’en retourna bredouille. L’affaire fit grand bruit mais rien n’y fit. Aujourd’hui, la déviation envisagée passe, comme nous le préconisions, dans la plaine de Plailly.

 

Mais, dès ma première visite chez Georges Halphen j’avais été fasciné par le grand éclectisme de ses collections d’art. Il éprouvait un appétit inextinguible pour aussi bien les arts et civilisation de la Chine et de l’Egypte, les objets de la Mer de Béring, les textiles précolombiens. Ce n’était pas un collectionneur mais un amateur discret. Lorsque nous nous connûmes très bien il me fit pénétrer dans ses chambres secrètes. Et puis un jour, Georges Halphen me dit que l’homme chargé de la configuration du futur musée des arts premiers du quai Branly l’avait approché. Voilà encore un contre-feu qui va calmer les ardeurs de nos chers fonctionnaires aménageurs-défricheurs lui dis-je. Avec son petit sourire, il me dit « vous devriez vous présenter aux prochaines municipales… ». Je soupirai avant de lui répondre gentiment que je ne me voyais pas dans la peau d’un élu.

 

En 2002, Georges Halphen a fait don au musée des arts premiers d’une tunique de plumes qui décline les thèmes figuratifs d’une iconographie consacrée par les cultes et les cérémonies funéraires des cultures péruviennes anciennes.

 

En 2004, par dation, le musée a reçu de Georges Halphen, 7 pièces remarquables de textiles en provenance du Pérou.

 

Ces 9 pièces appartiennent aux cultures wari (500-1000 après JC), chimu (1100-1450 après JC), et nazca 5200 et 700 après JC).

 

Cette acquisition n’aurait pu être possible sans la compréhension de ses héritiers et de son assistante Nivedita Kinoo.

 

Voir ICI 

Portrait de Fernand Halphen enfant peint par Auguste Renoir, 1880. Huile sur toile 46cm x 38 cm. Paris, Musée d'Orsay. Avec l'aimable autorisation de M. Georges Halphen, fils du compositeur et donateur du tableau au Musée d'Orsay.

Portrait de Fernand Halphen enfant peint par Auguste Renoir, 1880. Huile sur toile 46cm x 38 cm. Paris, Musée d'Orsay. Avec l'aimable autorisation de M. Georges Halphen, fils du compositeur et donateur du tableau au Musée d'Orsay.

Georges Halphen, mon propriétaire, était le fils de Fernand Halphen et d’Alice de Koenigswarter. Son père était lui-même le fils de Georges Halphen, banquier, négociant en diamants et administrateur de la Compagnie des chemins de fer du Nord, et d’Henriette Antonia Stern, fille du banquier Antoine Jacob Stern.

 

Dès l'âge de dix ans, il travaille sous la direction de Gabriel Fauré avant d'entrer au Conservatoire de Paris où il suit les cours de composition d'Ernest Guiraud, qui fut également le professeur de Paul Dukas, Claude Debussy et Erik Satie. Après sa mort en mai 1892, il suit la classe de Jules Massenet. Premier prix de fugue en 1895, Halphen remporte l’année suivante le deuxième second grand prix de Rome avec sa cantate Mélusine. Fernand Halphen est connu principalement comme compositeur.

 

Capitaine au 13e régiment d'infanterie territoriale durant la Première Guerre mondiale, Halphen est mort pour la France le 16 mai 1917.

 

La mère de Georges Halphen, Alice de Koenigswarter, a créé la Fondation Halphen destinée à aider les élèves de composition musicale du Conservatoire en faisant exécuter leurs œuvres. Elle a également constitué une importante collection de peintures comprenant des toiles de Monet, Pissarro, Van Gogh et du douanier Rousseau, et le portrait de Fernand Halphen enfant peint par Renoir en 1880.

 

On doit encore à Fernand Halphen, qui s'intéressait à toutes les formes d'art, la construction en 1909 par l’architecte Guillaume Tronchet d'un château, dans le style du XVIII° siècle, situé en pleine forêt de Chantilly à la Chapelle-en-Serval. Celui-ci, qui comportait à l'origine une salle de théâtre, fut vendu par la suite au début des années 1990 et rebaptisé "Chateau Hôtel Mont Royal". Il est actuellement la propriété d’une chaîne d’hôtels de luxe. C'est Carlotta Zambelli (1877-1968), danseuse étoile de l'Opéra de Paris où elle était entrée en 1894, qui avait été à ses débuts élève de Fernand Halphen, qui lui avait conseillé les services de Tronchet, après qu'il ait refusé les plans de l'architecte Sargent, responsable du Trianon Palace de Versailles. La célèbre chanteuse Mistinguett (Jeanne Bourgeois pour l'état-civil, 1873-1956) compte également parmi ses élèves.

 

Georges Halphen, né le 9 mars 1913, époux de Monique de Rothschild, avait une sœur née le 26 février 1911. C'est lui qui a offert en 1995 au musée d’Orsay le portrait de son père par Renoir.

 

Le château, dont j’ai occupé le pavillon d’honneur, a été érigé entre 1907 et 1911 par Fernand Halphen qui avait acheté le domaine de La Chapelle-en-Serval, près de Chantilly (Oise) pour offrir à sa femme une vue qui l'avait émerveillée. Après avoir rejeté le projet de style anglo-normand de l'architecte René Sergent, puis un premier projet de style médiéval de l'architecte Guillaume Tronchet (dessins au musée d'Orsay), il fixe son choix sur le second projet de ce dernier, d'un château célébrant la chasse à l'extérieur et la musique à l'intérieur. Sur les façades, des bas-reliefs dus à Georges Gardet célèbrent les plaisirs de la chasse. L'intérieur comprend notamment un théâtre, réplique de celui de l'Opéra-Comique.

 

Le château est aujourd'hui transformé en hôtel et dénommé château Mont-Royal.

 

 

« Fernand Halphen a privilégié son fils Georges au détriment de sa fille Henriette. Dans son testament rédigé le 19 février 1917, il déclare : « Je lègue à mon fils Georges ma propriété de la Chapelle-en-Serval que j’estime à 1 100 000 francs et qui comptera dans sa part pour ce prix. Ma femme en sera usufruitière pendant toute sa vie. » Il précise plus loin : « Mon fils Georges ayant par le fait de la propriété de la Chapelle en Serval une charge assez élevée, je lui lègue une partie de a quotité disponible égale au deux tiers. Toutefois ne connaissant pas le chiffre de ma fortune à la date où je mourrai et ne voulant qu’il y ait entre sa part et celle de mes autres enfants une différence trop grande, je fixe dès à présent à trois millions au maximum la part d’avantage qui lui reviendra en plus de sa part légale. »

 

Qui sont les Halphen ?

 

« Les Halphen, largement représentés dans les annuaires mondains fournissent un exemple de ces quelques familles d’origine « française », membres des plus hautes franges de la société juive. D’origine messine, la famille est installée à Paris depuis la fin du XVIIIe siècle. On peut considérer Salomon Halphen comme son fondateur. Né à Metz en 1773, fils de boucher, il est le huitième d’une fratrie de onze enfants. Il part très jeune à Paris en 1787 où il rejoint la colonie judéo-messine, alors regroupée dans le quartier Saint-Martin. Il effectue divers petits métiers. En 1796, il retourne à Metz pour se marier avec Malka Cahen dont le grand-père va l’aider à s’installer comme « marchand mercier ». C’est dans les premières années du XIXe siècle qu’il crée une affaire de joaillerie située tout d’abord au numéro 4 de la rue de la Feuillade. Il s’associe à Nitot, autre joailler pour la fourniture des insignes du Sacre de Napoléon 1er. En 1811, il achète une maison 24 rue de Richelieu qu’il habite jusqu’à son décès en 1841. En 1928, il est l’un des quatre juifs les plus riches de Paris après James de Rothschild, Olry Worms de Romilly et à égalité avec Berr Léon Fould. Signe de sa position de notable au sein de la communauté, il est membre du Consistoire de Paris de 1818 à 1825 et du Consistoire central de 1825 à 1832. À sa mort, il laisse une descendance nombreuse et une fortune importante de 10,86 millions de francs. »

 

Source Une élite parisienne Les familles de la grande bourgeoisie juive (1970-1939) Cyril Grange CNRS éditions

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7 septembre 2016 3 07 /09 /septembre /2016 08:00
Polygraphies corses (6), le caillé de brebis avec vermisseaux 1 délice pour bobos, « les saveurs d’antan », le Grotte di Sole de Jean-Baptiste Arena.

Cette chronique est dédiée, bien sûr, à Isabelle Saporta, celle qui ferraille, avec ardeur et vigueur, contre les gnomes gris de notre belle et inflexible administration sanitaire qui aime tant la pasteurisation…

 

Elle s’adresse aussi, avec un brin de malice, à un planqué en une mégapole grouillante et bigarrée, grand laudateur du c’était mieux avant dans son beau village qu’il s’est empressé de quitter. J’attends avec impatience le jour où il ouvrira sa crèmerie pour nous régaler d’un bon caillé de brebis parsemé de vermisseaux baignant dans l’eau-de-vie.

 

Je ne plaisante pas !

 

Ainsi, en mes vacances éternelles, alors que j’ai posé ma besace dans une île de bergers, mes lectures me donnent l’occasion d’en faire la démonstration.

 

Tout d’abord, la Calabre, la pointe de la botte, où « les politiciens locaux n’avaient pas su défendre les produits locaux, comme les producteurs de la vallée du Pô avaient su le faire avec les quotas laitiers. »

 

« Don Mico embocha de la pointe de son couteau une portion de fromage de brebis caillé – quelques vermisseaux blancs montrèrent le bout du nez – et la tendit à l’avocat. Sacco ressentit un dégoût qu’il n’éprouvait pas dans sa jeunesse, à l’époque il aimait ça, ses goûts ne s’étaient pas encore affinés et la faim ne permettait pas qu’on fasse la fine bouche. Mais il reçut la bouchée en montrant un visage réjoui, et : « Les saveurs d’antan », se félicita-t-il en fourrant fromages et larves dans le bec. Don Mico n’aurait pas compris qu’on refuse une telle friandise, et Sacco voulait qu’il soit le plus calme possible pour entendre ce qu’il avait à dire. Il hocha vigoureusement la tête en mâchant pour montrer qu’il appréciait. Ce qui lui valut une deuxième portion. Pour échapper à la troisième, il lui fit part de la nouvelle à l’oreille… »

 

« Période de grosses boustifailles. En compagnie de Lucio, dans son palais, toujours approvisionné des primeurs qu’une foule de gens tenaient à offrir aux nobles. Ils arrivaient pleins de déférence, apportant des paniers d’escargots ramassés au petit matin dans l’herbe luisante de rosée, des cèpes, des asperges sauvages de montagne, aux longues et fines tiges violacées, des loirs gris, du vin, de la ricotta, du fromage caillé aux asticots. Et les deux amis consommaient tout ça sans attendre, le plus souvent le soir même… »

 

Mimmo Gangemi Le pacte du petit juge

 

Et maintenant la Corse bien sûr !

 

« Trajan enfouissant sa main dans la marmite pour en extraire un morceau de fromage.

 

C’est une pâte brune à la consistance de beurre, parsemée de vermisseaux baignant dans l’eau-de-vie pour contenir leur voracité, une pâte incandescente qui embrase la bouche et fait jaillir le larmes, une pure merveille interdite par toutes les lois de France et de l’Europe entière, et je me disais que l’expression « plat de résistance » prenait ici tout son sens. C’est un authentique joyau, une véritable richesse archéologique qui vous ravit l’âme et le corps et fait resurgir des souvenirs anciens, le temps de l’enfance et ses parfums : on entendrait presque le remue-ménage et les appels des bergers le long des sentes, ceux des éleveurs en forêt, les aboiements au fond des vallées… Une pâte, ai-je dit ? Non, plutôt une crème prenant elle-même vie pour vous enflammer la langue et appeler ensuite la douceur d’un vin rosé et frais. »

 

Marc Biancarelli Murtoriu Ballade des innocents.

 

Seul désaccord avec Marc Biancarelli c’est avec Le Grotte di Sole MMXIV de Jean-Baptiste Arena, que j’accompagnerais cet authentique joyau qui vous ravit l’âme et le cœur.

 

 

« E nostre vigne sò curate è travagliate cume a facianu i nostri antenati cù rispettu per l’esserre di sta tarra, e vindemie sò fatte di modu tradiziunale. L’uva bolle cun levitu naturale, sin’à a spartera di u vinu indè a Divizia di San Martinu. »

 

Clin d’œil à l’ami Jean-Baptiste : Marc Biancarelli est enseignant de langue corse et Murtoriu a été écrit en corse avant d’être du corse par Jérôme Ferrari, Marc-Olivier Ferrari et Jean-François Rosecchi.

 

LE CASU MARZU

 

« Le Casu Marzu est un fromage originaire de Sardaigne, ayant pour particularité l’hébergement d’une colonie de larves vivantes. Ces larves de mouche à fromage, volontairement placées dans la pâte, y vivent, y digèrent, et mènent le fromage à un stade de fermentation avancé.

 

Lorsque le fromage est coupé, les larves vivantes de 8 mm ont une fâcheuse tendance à en jaillir, atteignant jusqu’à 15 cm de hauteur…

 

Le fromage est interdit de commercialisation en Union Européenne pour risque alimentaire potentiel, il passe pour un trésor national en Sardaigne et s’y trouve au marché noir pour trois fois plus cher que du Pecorino, un fromage sarde renommé protégé par une AOP. »

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7 septembre 2016 3 07 /09 /septembre /2016 06:00
Isabelle Saporta la pinzuta et la brebis corse même combat !

Loin d’Hubert, de ses fastes, de ses paillettes, de ses cloches, de ses bottes, de sa valise à roulettes au prétoire, de sa fréquentation échevelée des hubs du monde entier,

 

Isabelle Saporta, nouvellement chroniqueuse dans l’émission de Thomas Thouroude « Ac Tuali Ty »sur France 2 à partir du 5 septembre à 17 h 45, a arpenté la Corse, son maquis, ses brebis bonnes marcheuses, ses cochons Nustrale en goguette, bouffant du gland, ses vaches à boucle d’oreille errant au long des routes départementales serpentant au flanc de la montagne.

 

 

Bien sûr, elle prend des précautions la leveuse de lièvres entre les ceps des GCC survitaminés par le paroissien de Jean-Pierre RICARD, archevêque de Bordeaux, évêque de Bazas, « Il ne faudra citer ni les noms ni donner de lieux précis. » Je connais ayant, bien avant elle, fréquenté avec ma casquette de « M. Corse de Michel Rocard » les sinueuses arcanes de la profession agricole des 2 Corse, la Haute et celle du Sud. En ce temps-là on risquait sa peau.

 

Leveuse de lièvres mais pas que, notre parisienne est aussi une grande défenseuse de la brebis corse !

 

« L’homme est bourru, un peu sévère. Derrière ses lunettes, il vous juge en un clin d’œil. »

 

Sont perspicace ces Corses !

 

Pour ce Corse « … hors de question… d’élever autre chose qu’une brebis locale. »

 

C’est pourtant vers les races lacaune ou sarde que les instances agricoles – comme les industriels qui lui achètent son lait – le poussent.

 

Pensez !

 

Pourquoi perdre son temps avec une brebis corse quand les autres sont de véritables pisseuses de lait ?

 

Elle est soupe au lait l’Isabelle quand il s’agit de défendre la corsitude ovine…

 

Sur le continent on parle d’éleveurs de moutons, en Corse se sont tous des bergers, du moins sont-ils inscrits à la MSA.

 

C’est au début des années 80 que cette poignée de bergers a décidé de sauver la race corse et travaillé pour que cette brebis perdure. « Ils ont porté cette démarche à bout de bras, sans financement. »

 

Enfin, si je puis dire, à la fin des années 80, les subventions arrivent mais quand la majorité change à la chambre d’agriculture le robinet se ferme et nos bergers se retrouvent « dehors, sur la route, avec leurs 150 béliers » j’oserais l’écrire sur les bras.

 

Pas question d’abandonner pour eux, avec l’arrivée d’une nouvelle génération et l’appui de l’INRA, ils obtiennent enfin la manne publique de l’Etat et de la région.

 

Notre Isabelle, fine lame politique, fait remarquer que tout ne fut pas une affaire de génétique dans cette affaire la politique y a tenu une large place « l’appartenance aux clans nationalistes des bergers corses a sûrement compté dans la méfiance de l’Etat. »

 

Les valeureux bergers d’Isabelle se voient accordé par l’Etat « un bail emphytéotique de 25 ha sur le domaine pénitencier de Casabianda, propriété du Ministère de la Justice. » pour y construire un centre de sélection.

 

« … en vingt ans, cette petite brebis de 35 kg est passée de 90 litres de lait par an à… 180 voire 250 pour les élevages les plus productifs. »

 

Je vois bien Isabelle Saporta donner des cours à Sciences-Po sur la courbe de lactation des brebis corses.

 

Combat identitaire.

 

« Bien sûr, on aurait pu aller chercher de la sarde qui crache plus de lait. Ça aurait été moins de contraintes. Mais quand on vend un produit corse, on a une identité à défendre, et cette identité, elle vient de nos brebis. »

 

Tout est dit, à méditer du côté de la charcuterie corse !

 

Pour autant, tout n’est pas rose au royaume de Jean-Guy et de Gilles, « l’élevage corse reste dans une posture difficile avec une chute importante de ses effectifs et un vieillissement des bergers. On enregistre une installation pour cinq départs. »

 

Beau combat qui réchauffe le petit cœur d’Isabelle mais une fois que le lait de la brebis corse est tiré – on dit trait – il faut en faire du fromage, du fromage corse.

 

Mais là la barre est encore plus haute, celle de nos services sanitaires « rationalisateur, les « tueurs » des petites structures, les DSV, la DGAL, les Ministres indifférents…

 

Face à l’hydre, en Corse, se dressa une association fermière, Casgiu Casanu, menée par une jolie pinzuta, Nelly Lazarrini, mariée à un Corse comme son patronyme l’indique. « Arrivée en 1999 sur l’île de Beauté, son diplôme de microbiologie en poche, elle affiche une volonté farouche de vivre de l’élevage, elle qui a passé toutes ses vacances à aider sa tante mariée, elle aussi, à un éleveur corse. »

 

Mais ceci est une autre histoire à lire dans Foutez-nous la paix ! de la néo-bergère Isabelle Saporta.

 

 

Plutôt que de chercher des POKEMON vous feriez mieux de lire !

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6 septembre 2016 2 06 /09 /septembre /2016 08:00
Les bras m’en sont tombés : le vigneron sans nez et les 2 métiers dont vous rêvez…

- Tu seras Rocco Siffredi mon fils, ou à défaut si t'es pas bien gaulé tu feras journaliste du vin !

Il n’y a pas de sot métier, même si certains sont plus durs que les autres, à ajouter au compte de pénibilité !

 

Les chroniqueurs du vin qui, chaque jour que Dieu fait, ou presque, se doivent de pisser de la copie et sont bien à plaindre puisque, la plupart d’entre eux, tirent le diable par la queue.

 

Je compatis.

 

Ainsi, au petit matin, intrigué par le titre de la chronique d'un des 5 du Vin La déception fait partie de notre métier, malheureusement…

 

J'ai lu ceci :

 

« On dit qu’il y a deux professions qui font rêver les non-professionnels, mais dont l’exercice est assez dur (sans de jeu de mots !), et qui n’en sont pas pour autant très bien payées: celle de journaliste du vin et celle d’acteur porno. Je n’ai aucune compétence particulière en ce qui concerne le second métier, mais passons. »

 

De l’humour britannique sans doute mais les bras m’en sont tombés. J’ai zappé…

 

À peine remis de mes émotions, je suis sitôt tombé sur un autre titre du Liquide et Solide : Le Vigneron sans nez.

 

Après les « sans dents » du président je me suis dit, en dépit du peu de crédit de l’auteur, que ça valait le coup de m’aventurer, sans trop me salir, sur les lignes du tout rond bas du plafond.

 

« C'est une histoire courte, aussi triste qu'incroyable. Vous m'excuserez de laisser son héros anonyme, mais cela me semble être un minimum. Sans compter qu'il y a là-dedans une part de secret médical. Et un aspect commercial.

 

On y parle d'un vigneron, réputé, en tout cas dans le Mondovino branché. Il y a quelque temps, le sort le frappe: un accident de voiture. Il s'en sort, mais avec d'importantes lésions faciales, au niveau du nez. Pas grave, me direz-vous, un nez (j'en sais quelque chose), ça se répare. Sauf qu'au passage, il perd l'odorat, et même l'autre sens qui y est lié, le goût. « Anosmie totale, probablement irrémédiable, et agueusie » tranchent froidement les médecins. Pour un vigneron (un vigneron, pas un viticulteur!), c'est évidemment catastrophique, rédhibitoire. Beethoven était sourd, cependant la musique s'écrit plus facilement que le vin.

 

Pourtant, miraculeusement, ses cuvées continuent de sortir, et ses fans de s'extasier. « Il a un assistant qu'il a formé, et qui a pris le relais » m'a-t-on expliqué. Pourquoi pas…

 

Mais vraiment, cette histoire me terrifie, j'en ai fait des cauchemars. »

 

Le pauvre garçon, même ses cauchemars, ses terreurs, sont à la hauteur de ses obsessions.

 

Si je ne connaissais pas le zèbre j'en aurais eu les bras coupés mais avec lui il ne faut s'étonner de rien, c'est un culbuto, un tordu, qui profite du moindre ragot, en la matière d'où tient-il son info, pour aigner son  énième règlement de compte avec le fameux « Mondovino branché » cher à ce spécialiste de l’évier. Je ne vois pas l’intérêt de tels propos, même sous le couvert d’un anonymat hypocrite.

 

L'ageusie intellectuelle congénitale c'est bien la pire !

 

Médisez, il en restera toujours quelque chose.

 

C’est profondément débile.

 

Je m’en tiens-là : à l’évier !

 

«Il y a trois sortes de savoir : le savoir proprement dit, le savoir-faire et le savoir-vivre ; les deux derniers dispensent assez bien du premier.»

 

Talleyrand

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6 septembre 2016 2 06 /09 /septembre /2016 06:00
Pub dans le métro berlinois d’un ophtalmologue qui propose de vous rendre indépendant de vos lunettes et autres lentilles de contact, par une opération au laser

Pub dans le métro berlinois d’un ophtalmologue qui propose de vous rendre indépendant de vos lunettes et autres lentilles de contact, par une opération au laser

Pour faire la nique, et je reste poli, aux autoproclamés défenseurs de la mémoire de Frédéric Dard, c'est du Dard dans un San Antonio « Tout le monde peut se tromper, comme disait un hérisson descendant d'une brosse à habits »

 

Mais moi je vais vous parler de Bardadrac de Gérard Genette

 

« Un Gérard Genette inattendu, plein d'humour, qui regarde son passé et son époque avec tendresse et lucidité. «Bardadrac», c'est le mot-chimère jadis inventé par une de ses amies pour désigner le fouillis de son grand sac à main. Autant dire qu'on trouve de tout dans ce livre : réflexions sur la société contemporaine, ses discours, ses stéréotypes ; souvenirs d'enfance, et d'une jeunesse marquée par quelques engagements politiques ; évocation de grandes figures intellectuelles, comme Roland Barthes ou Jorge Luis Borges ; goût des villes, des rivières, des femmes et de la musique, classique ou jazzy ; rêveries géographiques ; considérations sur la littérature et sur le langage, avec un éclairage corrosif du dialecte des médias ; et autres surprises.

 

Dans cet abécédaire enjoué et souvent ironique, l'auteur des Figures se place à l'intersection du Dictionnaire des idées reçues de Flaubert, des Chroniques de Vialatte et du Je me souviens de Perec. Un livre revigorant, dont la composition en fragments invite à la promenade et à la cueillette. »

 

Claude Duneton dans le Figaro

 

« L'UNE DES GLOIRES de la sémiologie du siècle dernier, réputée pour la richesse de sa pensée et l'obscurité de son langage, vient de virer sa cuti - comme on dit irrévérencieusement - en publiant un livre plein de légèreté, de saveur et d'insolence. On ne serait pas plus étonné si Kant avait soudain produit un recueil de blagues belges ou un traité de contrepèterie. Bardadrac, mot inventé pour désigner le fouillis d'un sac à main, est conçu par M. Gérard Genette comme un pseudo-dictionnaire où les réflexions, pensées, jeux de mots, souvenirs, confidences, courtes analyses se mêlent, se chevauchent, présentés tout à trac sous l'ordre alphabétique (Le Seuil, 456 p., 21,90€).

 

Tout le livre est malin, et si joliment écrit ! Il est imprégné d'ironie douce, de désillusion non carrément dite, de tristesse voilée comme il sied à un honnête homme qui a beaucoup voyagé, beaucoup appris, énormément réfléchi, et déborde de culture américaine. Le soulignage emphatique de l'anglais est familier à l'auteur : « Bien des gens ne savent pas vraiment ce qu'ils aiment : sans en avoir conscience, ils demandent toujours à autrui (par exemple au diktat du modèle médiatique) de leur dire ce qu'ils doivent aimer. » Très juste !

 

Le livre fourmille de satires dont certaines semblent sortir de chez La Bruyère - voir mégalauque. On y saute d'un clocher roman à une définition de l'homme, à des souvenirs de jeune militant : « La rue d'Ulm passait chez les politiciens de droite pour le bastion communiste qu'elle n'était pas tout à fait, malgré nos efforts, à quoi résistaient quelques-uns, non sans mérite », à l'agonie de la mère aux lèvres desséchées « qu'on ne cessait d'humecter avec un linge mouillé ».

 

La suite ICI 

 

Gérard Genette saute et gambade 

 

LE MONDE DES LIVRES | 26.03.2014 par Jean-Louis Jeannelle

 

« Il y a de cela huit ans, en 2006, Gérard Genette faisait paraître un nouveau livre au titre énigmatique, Bardadrac, dans une collection quelque peu sulfureuse pour un théoricien bon teint : « Fiction & Cie ». Ses lecteurs en furent déboussolés, tout étonnés que le pape de la critique formaliste fût également un écrivain. »

 

Bardadrac surprit tout le monde et valut à Genette un nouveau public. Composé de fragments de longueurs variables et classés par ordre alphabétique, le volume brassait souvenirs intimes, digressions théoriques, portraits d'amis plus ou moins célèbres ou encore dictionnaire des idées reçues. Le tout rehaussé par un humour corrosif dont les critiques s'étonnèrent, mais où les habitués reconnurent le propre de Gérard Genette, celui qui n'hésite pas à juxtaposer aux propos les plus sérieux une liste de « mots-chimères », en digne héritier de Lewis Carroll et de Joyce – « Anarchiviste : bibliothécaire bordélique », « Burlesconi : politique italien», « Crucifiction : sans commentaire », « Phallacieux : se dit d'un sophisme sexiste »…

 

Le pli était pris : en 2009, Genette prolongea Bardadrac d'une addition, baptisée Codicille, suivie en 2012 d'Apostille et, aujourd'hui, d'Epilogue.

 

 

BESTIAIRE

 

« L’éléphant se laisse caresser, le pou, non. »

Lautréamont

 

La pervenche n’est pas un oiseau : vous confondez avec la mésange.

 

La girolle n’est pas un poisson : vous confondez avec la girelle.

 

Le chevreau n’est pas le fils du chevreuil.

 

Le porcelet n’est pas le mari de la porcelaine.

 

La chouette n’est pas la femelle du fourmilier mais tout le monde peut se tromper, comme disait le hérisson en redescendant d’une brosse à cheveux.

 

L’alouette, qui jadis vous tombait toute rôtie dans la bouche, n’est plus guère connue que par la recette de son pâté, mi-alouette mi-cheval soit une alouette, un cheval, etc.

 

La grenouille, d’ailleurs, n’est pas la femelle du crapaud ; ce n’est pas elle qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, mais bien lui, et lui encore qui aspire sans pouvoir l’expirer tout l’air qu’on lui offre au moyen d’un tuyau ou d’une cigarette, et dont il ne peut que crever ; ne lui faites jamais ça, si vous ne voulez pas qu’on vous le fasse ; la grenouille, elle, n’aspire qu’à un roi, dont elle se mordra les doigts.

 

« Le biologiste passe, la grenouille reste. »

Jean Rostand

 

Mais ce n’est plus la même ; elle vit dans le bénitier, la punaise dans la sacristie, le cafard dans le confessionnal, les corbeaux dans le clocher : chacun son métier.

 

De mémoire de drosophile, on n’a jamais vu mourir un généticien.

 

« La vache à quatre pattes qui descendent jusqu’à terre, ce qui facilite la tâche du vacher : pour recenser son troupeau, il compte les pattes et divise la somme par quatre. »

Alexandre Vialatte

 

La carpe et le lapin ne passent pas leurs vacances de noces ensemble.

 

Le lapin et le canard jouent à cache-cache.

 

« Les juments ne sont pas engrossées par le vent. »

Virgile, qui la répand, n’était pas dupe de cette légende.

 

La vipère est lubrique, le rat visqueux, l’hyène dactylographe.

 

La souris ne peut rien sans la puce.

 

Une souris qui accouche d’une montagne, c’est une erreur de casting.

 

La chauve-souris n’est chauve ni souris.

 

Un bouc-émissaire peut-il être une vache à lait ? – Oui, et même, ça aide ses bourreaux.

 

L’œuf de Christophe Colomb n’est pas un œuf de colombe.

 

La musaraigne comme son nom l’indique, naît du croisement d’une souris (mâle) et d’une (araignée femelle), ou inversement.

 

L’orfraie ne pousse des cris que lorsqu’on la prend pour une effraie.

 

Le colibri, hybride de mouche et d’oiseau, est géostationnaire, comme l’alouette.

 

L’ornithorynque est inclassable.

 

La limace est incassable.

 

La cigogne ne demande rien à la fourmi.

 

La tortue brise à coup d’écaille le crâne des poètes tragiques.

 

Le chagrin a de moins en moins de peau.

 

Le congre n’est pas malingre, nongre.

 

La perche n’est pas facile à saisir.

 

« Le gerfaut naît dans un charnier. »

Heredia

 

Le paon n’est pas toujours grand.

 

« L’escargot va lentement, mais il ne recule jamais. »

Vialatte

 

Le zèbre n’ôte jamais son pyjama.

 

La murène adore les esclaves.

 

Les cornes de la gazelle sont comestibles.

 

Le renard aime les raisins, mais leur préfère un fromage ; celui de ma mère orné de faux yeux en verre qui me fascinaient, ne quittait son armoire que pour les grandes occasions.

 

L’anguille ne se met jamais au vert : il faut un Flamand pour l’y mettre.

 

Le flamant, lui, dort sur une seule patte, comme le fakir.

 

Le pinson est toujours gai.

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5 septembre 2016 1 05 /09 /septembre /2016 08:00
Polygraphies corses (5), le Ferry coule, Michel Rocard n’est pas encore arrivé à Monticello et « la Corse est 1 île compliqué pour 1 continental ; pour 1 Corse aussi. »

C’est du Jack Palmer de Pétillon dans l’Affaire Corse, une BD culte sur l’île et Dieu sait qu’elle n’épargne personne.

 

Oui la Corse c’est compliqué et alors ça fait des sujets de conversation pour les pinzutu : le tango corse de Fernandel, les vaches étiques à boucles d’oreille, les porcu neru vagabonds, le « saucisson d’âne » pour bobos parigots, le canal historique et le canal habituel, les roucoulades de Tino Rossi, les bonapartistes, les indépendantistes et les autonomistes, les panneaux indicateurs truffés de plomb, Pascal Paoli, les Porsche Cayenne, le PRG, les clans, le village… la liste reste ouverte… ICI 

 

Quand à mettre tous les Corses dans le même sac, comme le font les continentaux de tous poils il y a un pas que je me refuse à franchir… La réalité est bien plus compliquée que

 

Cyrille Graziani, journaliste politique à France Inter, qui vient de publier chez Fayard, une chronique élyséenne Le Premier Secrétaire de la République répond dans une interview à Settimana supplément hebdomadaire de Corse-Matin :

 

« … j’ai couvert l’élection de Gilles Simeoni en décembre dernier et j’ai été frappé de constater que personne à Paris, ni à l’Élysée ni à Matignon, n’avait compris ce qui était en train de se passer en Corse. La plupart des dirigeants actuels de gauche ont un logiciel totalement erroné… »

 

Bien d’accord avec lui, du côté de la droite la ligne est plus claire : ils n’ont pas mieux compris que la gauche ce qui se passe en Corse mais ils n’ont pas varié d’un pouce, ils sont derrière leurs électeurs conservateurs, ceux de la France une et indivisible.

 

En Corse on aime la politique, pour le pinzutu que je suis ce n’est pas toujours simple de décrypter les subtilités du débat politique tel qu’il est transcrit dans Corse Matin. Les subtilités du PRG de Paul Giacobbi et celui d’Émile Zuccarelli, les défections du groupe Prima a Corsica, le MCD de François Tutti (les tuttistes) rabiboché avec le PRG d’Anthony Alessandrini, l’ennemi intime de Jean Zuccarelli du même PRG, les divisions de groupes qui n’ont que très peu de divisions, et comme l’écrit Anne-C Chabanon : « D’un président à l’autre, et au milieu coule une gauche. »

 

Il y a un côté PSU dans la « gauche » corse, chez les nationalistes aussi. C’est sans doute pour cette raison, entre autres, que les Corses aiment Michel Rocard qui a eu la bonne idée de venir s’installer pour sa vie éternelle à Monticello en Haute-Corse.

 

Pour preuve l’édito de Jean-Marc Raffaelli sur la fameuse Rentrée dans Settimana :

 

« … C’est aussi la rentrée politique avec une droite à l’école primaire. Les candidats se déchaînent dans leur bac à sable. Les coups pleuvent et certains sont portés sous la ceinture. Cette famille politique croule sous le linge sale. On ignore qui de Nicolas Sarkozy ou d’Alain Juppé sortira vainqueur, on sait qu’il ne sortira ni plus grand ni plus fort mais épuisé et anémié. En face, c’est aussi l’école déprimaire. La gauche, balkanisée, répand ses morceaux incollables. Le prévisible Macron, l’Emmanuel scolaire, peut frustrer Hollande de son désir de réélection. Marine Le Pen a volontairement disparu des écrans pour mieux compter les coups, va exploser les compteurs quand elle décidera d’effectuer sa propre rentrée. L’élection présidentielle va ressembler à un challenge d’impopularité. De toute façon, gouverner c’est exaspérer.

 

La seule rentrée qui va nous émouvoir, ici en Corse, c’est celle prochaine, de Michel Rocard dans sa dernière demeure de Monticello. Ce réformiste radical version Camus a eu la mauvaise idée de nous quitter, mais il fera planer son esprit de rectitude et sa vision éthique qui se liguaient contre tous les chaos, qu’ils soient religieux, sociaux ou climatiques. De l’humanité, c’était un maître d’école. Qui n’avait rien de primaire. »

 

J’aime le ton de ce supplément vachard avec les pinzutu du marigot politique du continent qui charrient trop souvent des clichés éculés sur la Corse.

 

Première tête de turc : le Che de chez nous

 

Les journalistes se payent la fiole, sous le titre : Jamais 3 sans 4 de Jean-Pierre Chevènement, « revenant éternel » et « démissionnaire patenté ». Les Corses lui vouent un chien de leur chienne suite à sa prestation remarquée comme Ministre de l’Intérieur du gouvernement Jospin avec la rocambolesque affaire de l’incendie de la paillotte Chez Francis menée de main de maître par le Préfet Bernard Bonnet

 

3 démissions dans sa musette, en vertu de la maxime « un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne », la première sous Mauroy en 83, sous Rocard en 91 et sous Jospin en 2001, les paris sont ouverts pour le nouveau président de la fondation pour l’Islam.

 

Rappelons à la jeune génération que JPC, grand conducator du Territoire-de-Belfort, cryptocommuniste à la sauce Guy Mollet dans ses jeunes années, fut celui qui permis, en s’alliant à la droite des socialistes de Gaston Defferre, à Mitterrand de s’emparer du PS au congrès d’Épinay. Par la suite notre Che revenu du ciel fonda le MDC pour assurer sa survie électorale.

 

Seconde tête de turc : La poule qui philosophe.

 

« Pour booster le FN et les milices corses, la décision calamiteuse du Conseil d’État est idéale. »

 

Cette déclaration du sémillant Luc Ferry lui vaut un titre au vitriol : Le Ferry coule.

 

Et de recevoir une volée de bois vert.

 

« On se souvient que l’impétrant avait perçu son coquet salaire de 4500 euros nets en 2010-2011 sans enseigner à l’Université Paris VII Paris-Diderot : en situation de « détachement » il œuvrait au sein du Conseil d’analyse de la société, un énième comité Théodule gouvernemental. »

 

Comme dirait l’autre, ne pas enseigner ne dispense pas de donner des leçons, fut-ce à tort et à travers.

 

Enfin une grosse colère sur la fable de Sisco :

 

« Vous avez adoré :

 

« Les baigneurs pacifiques agressés par une horde fasciste corse… »

 

Vous avez été stupéfait par :

 

« On était tranquillement à la plage lorsque des fous furieux nazis nous ont agressés. »

 

Vous avez frémi devant le hit incontournable :

 

« Mon harpon, c’est du bidon. »

 

Vous vous réjouirez du nouvel opus :

 

« J’ai dû m’enfuir car des satanistes corses voulaient brûler ma famille… »

 

Sur tous les écrans des chaînes d’info en continu.

 

De quoi patienter en attendant le procès des protagonistes de Sisco. Sur l’air de « Ce pas moi, c’est eux. » On croit rêver. Tout le problème est qu’on ne rêve pas. »

 

Dans ce texte écrit deux ans avant sa mort, l’ancien Premier ministre, qui n’a «pas une goutte de sang corse» explique pourquoi il voulait reposer à Monticello. Lues par son fils aîné lors de la cérémonie au temple de l’Etoile, ces lignes nous ont été transmises par un ami de la famille.

·

Michel Rocard : «J’irai dormir en Corse»

 

Le temps viendra bientôt, pour moi, comme pour tous, de quitter la compagnie des vivants. Enfant de la guerre, préservé presque par hasard des souffrances les plus atroces qu’elle a pu engendrer, j’en ai côtoyé le risque d’assez près pour avoir ensuite voulu découvrir, observer, savoir, analyser, comprendre, visiter aussi les lieux d’horreur d’Alsace, d’Allemagne, de Pologne, plus tard d’Algérie ou du Rwanda. Toute mon adolescence, j’ai rêvé que ma trace soit porteuse de paix. Je ne pense pas avoir manqué à ce vœu. Certains le savent encore en Algérie, tous en Nouvelle-Calédonie, je fus un combattant de la paix. N’était la violence des hommes, la nature étant si belle, la vie aurait toutes ses chances d’être merveilleuse si nous savions y créer l’harmonie. Ce fut l’effort de mon parcours.

 

Reste un rêve un peu fou, encore un : que ma dernière décision, l’ultime signal, le choix du lieu où reposer, soit pour tous ceux qui m’ont aimé, ou même seulement respecté, une évidente, une vigoureuse confirmation. Après tout, le déroulement de la vie elle-même a son rôle à jouer dans ce choix final.

 

Sylvie, ma dernière épouse, m’a fait, le temps de ce qui nous restait de jeunesse, redécouvrir l’amour, puis surtout rencontrer sérénité, tranquillité, confiance, le bonheur tout simplement.

 

A son père adoptif corse, elle doit le sauvetage de son statut social, mais pas l’affection. Elle lui doit pourtant un lieu, celui de ses joies d’enfant, de ses premières et longues amitiés, de l’exubérance de la nature, de sa beauté et de ses odeurs, au fond le lieu de son seul vrai enracinement. C’est un village, Monticello en Balagne.

 

Je n’ai pas une goutte de sang corse, et n’avais jamais mis les pieds sur l’île avant 1968. Le mois de mai de cette année-là avait échauffé les esprits. Je ressentis puissamment le besoin de rassembler pour une bonne semaine, la quarantaine la plus active d’étudiants et de cadres du PSU. La mutuelle étudiante rendit cela possible en Corse. «De la violence en politique et dans l’histoire, pourquoi ? Jusqu’où ?». Tous les jours exposés, découvertes de textes, réflexions, discussions… Tous les soirs et le dimanche, pour moi, découverte de cette merveille du monde, la Corse, qu’habitaient deux bonnes centaines de militants PSU… Paysans, historiens, chercheurs, animateurs du nationalisme non violent prirent à cœur d’être mes instructeurs. Je découvris la violence de l’histoire corse, ne l’oubliai plus, j’appris surtout à la connaître et à la respecter. J’en parlai beaucoup, j’écrivis même.

 

Mais je m’occupais d’autre chose, longtemps d’Europe notamment sur la fin. Vint cette situation bizarre où la régionalisation des élections européennes, combinée avec les manœuvres internes au PS firent de moi la «tête de liste» socialiste pour les élections européennes de 2004 en Corse… J’avais sur ma propre tête 22 campagnes électorales de toutes dimensions de la France entière à ma commune. La Corse m’honora de 28 %. C’est le record absolu de toute ma vie sur trente-cinq ans. C’est aussi le record régional du PS à ces élections-là. C’est enfin le record historique de la gauche sur l’île. Et puis Monticello : 37,2 % tout de même. L’occasion ne m’avait jamais été donnée de remercier. Ce sera fait. A Monticello, le cimetière est plein. Ne restait dans la partie haute, au-delà des caveaux, qu’une microparcelle trop petite pour une tombe, suffisante pour deux urnes, au ras de la falaise. Arbres et tombeaux, tout est derrière nous. L’un des plus beaux paysages du monde. Et puis bien sûr, qui dit cimetière dit réconciliation… Le grand Pierre Soulages s’est chargé de pourvoir à ce que les objets à placer là, une urne puis deux, un support, une plaque puis deux, magnifient la beauté du lieu plutôt que de la déparer.

 

A l’occasion, venez nous voir, me voir : il faut garder les liens. Peut-être entendrez-vous les grillons, sans doute écouterez-vous le silence… A coup sûr la majesté et la beauté de l’endroit vous saisiront. Quel autre message laisser que de vous y convier ?

 

Michel Rocard ancien Premier ministre

 

Sur l’île mais pas que, la mort de l’ancien chef du gouvernement a suscité de l’émotion, la classe politique saluant la mémoire d’un homme d’État ayant eu des relations privilégiées avec la Corse.

 

 

LDH CORSICA : « Corse : Jacobins, ne tuez pas la paix », tel était le titre d’une tribune courageuse de Michel Rocard parue au lendemain de l’assassinat du Préfet Claude Erignac. Et de préciser « il serait dommage et dangereux qu’une frilosité républicaine bornée l’empêche d’établir entre la France et la Corse de nouvelles relations fondées sur la confiance réciproque ». Mettre en action aujourd’hui ce conseil de Michel Rocard, n’est-ce pas l’hommage qu’il revient de lui rendre, pour la Corse et la République, en construisant la paix.

 

Gilles Simeoni : Michel Rocard est mort. Nous le pleurons. Il fut un humaniste convaincu, un homme d’État, et un ami sincère de la Corse et de son peuple.

 

Paul Giacobbi : Michel Rocard était toujours en avance sur son temps, mélange détonnant d’originalité et de réalisme, de générosité et de rigueur.

 

Jean Guy Talamoni : Michel Rocard: un homme courageux, visionnaire et qui aimait la Corse. Pensées amicales à Sylvie, son épouse, et à tous les siens.

 

Dans un communiqué Le Mouvement Corse Démocrate rappelle que Michel Rocard était un « militant, un réformateur, un vrai progressiste qui avait à cœur de faire avancer les valeurs de la république. »

 

Dans un communiqué A Ghjuventù Indipendentista tene à salutà a mimoria di unu di l’omi pulitichi francesi chi avianu capitu a Corsica è i Corsi, l’anzianu Primu Ministru Sucialistu Michel Rocard. Per via d’un discorsu d’avant’à a sò Assemblea Naziunale, avia ricunnisciutu a culunisazione di a Corsica da a Francia, è messu in piazza una pulitica d’appertura, ch’ellu sustenia sempre ancu qualchi mesi fà, à l’Assemblea di Corsica. Si ne andatu oghje à l’età di 85 anni. Ch’ellu sia un esempiu per u guvernu francese attuale è per quelli à vene.

 

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5 septembre 2016 1 05 /09 /septembre /2016 06:00
Les coups de marteau des tonneliers retentissaient sur les barriques sonores ; on respirait une odeur vineuse, chaude, subtile...

« Parmi les choses qui énervaient François Mitterrand, il y avait le goût «immodéré» qu'on lui prêtait pour Jacques Chardonne. Il appréciait encore moins que, Chardonne à l'appui, on lui attribue «un tempérament de gauche et une culture de droite», hypothèse avancée par Régis Debray dans les Masques. Sans aller jusqu'à l'insolence d'un autre ex-conseiller (le roman Grand Amour d'Erik Orsenna donnait une vision farce des chausse-trapes élyséennes), Régis Debray avait touché un point sensible. Mitterrand n'aimait pas (tous les lecteurs au monde ont horreur de ça) qu'on l'enferme dans sa culture d'origine, les Barrès et Bourget de la bibliothèque maternelle, ou les grands stylistes secs dont le pessimisme hautain est, en effet, rarement de gauche. Et l'auteur des Destinées sentimentales était pro-allemand pendant la guerre. »

 

« Grâce à la NRF, l'adolescent d'Angoulême a découvert Montherlant, Gide, Drieu, Claudel. Avec Claude Roy, ils échangent Gobineau, Suarès, Rosamond Lehmann. Le jeune homme qui débarque à Paris en 1934 va bientôt écouter Valéry à la Sorbonne, Benda et Malraux à la Mutualité (Malraux sera trop cruel en 1965 pour qu'il le mette en bonne place dans sa bibliothèque). Il est déjà lecteur de son temps. Il n'est pas ­ pas encore du genre à rencontrer les mythes en chair et en os, à l'exception de François Mauriac (autrefois ami d'un oncle), dont la bienveillance lui est longtemps garantie dans le Bloc-notes : «C'est un garçon romanesque : je veux dire, un personnage de roman.» (1954). «Il aurait pu comme moi-même être un écrivain.» (1959)

 

Claire Devarieux

 

 

« Comme l’eût fait une femme bien née pour son rejeton, Chardonne débarbouillait sa phrase avant de la présenter au monde; littérature affinée, écrémée – écrêtée même! – car débarrassée du superflu qui encombre et affadit. En bon artisan, il polissait son oeuvre à l’infini, réécrivant, réduisant, remaniant jusqu’à ce que son propos prît la tournure souhaitée et reflétât au mieux la richesse de sa pensée. Un Flaubert sans gueuloir en somme.

 

Laissons aux anges la part qui leur revient. Les mortels auront le reste. Le cognac n’est jamais bien loin. D’une lente maturation, d’une savante élaboration et d’une fantaisie bien orchestrée auxquelles se mêle un soin tout particulier porté à l’exécution, la prose de Chardonne trahit sa double nationalité littéraire et familiale: cognac et Charentes pour le père, porcelaine et Amériques pour la mère. »

 

Patrick Bonney

 

 

« Regardant son tailleur de serge dans la glace de l'armoire, un matin Pauline eut envie de robes légères. Elle mit un canotier de paille blanche, une voilette de dentelle à grands dessins opaques et prit son ombrelle foncée à long manche. Elle voulait voir madame Corbeau, la couturière et s'arrêta au bureau pour demander de l'argent.

 

Elle sortit par l'écurie après avoir frôlé d'un petit coup des doigts les naseaux de son cheval et le cou soyeux, puis elle suivit les quais.

 

Les caisses de sapin rosé s'entassent au bord de la Charente, des barriques neuves roulent sur les rails de bois vers une gabare, et les laveuses agenouillées parmi les roseaux battent le linge; la rivière brille dans la lumière, glisse et se perd entre les prairies sous un ciel bleu, traversé de petits nuages effilés et ambrés qui portent encore des reflets de la côte marine. Devant une rangée d'ormes, les maisons d'un gris délicat, en pierres grenues, simples, solides, sans mystère, des persiennes blanches, un balcon en fer en corbeille, ont toutes leurs fenêtres ouvertes au soleil.

 

Pour s'abriter du sol étincelant, Pauline traversa le quartier des chais, par des ruelles ombreuses, entre des murs noirs, percés de larges portes basses, toujours ouvertes, qui lui soufflaient au visage une fraîcheur de cave. Les coups de marteau des tonneliers retentissaient sur les barriques sonores; on respirait une odeur vineuse, chaude, subtile.

 

Jacques Chardonne,

Les coups de marteau des tonneliers retentissaient sur les barriques sonores ; on respirait une odeur vineuse, chaude, subtile...
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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 08:00
CHAP.17 extrait sec, Zemmour « Le droit doit se soumettre à la sauvegarde de la nation en péril. Ce n'est qu'à ce prix que nous desserrerons l'étreinte de notre triangle islamique invasion, colonisation, conflagration. »

Tu prends les cartes, tu brasses les cartes, tu coupes… Dame de pique… Dame de cœur… Poker menteur… Je suis joueur… Interdit, je me suis fait interdire des tables de jeu… Interdit d’amour aussi. Je brouille les cartes… Fausses pistes… Trier le bon grain de l’ivraie… Écarter les pourquoi… Ne rien attendre… Écrire…

 

Des scories d’abord !

 

À Ajaccio le soleil se levait, l’air était tendre et la lumière fine, au marché nous avons baguenaudé entre les étals et Raphaël a fait une provision de charcuterie et de fromages de brebis, corses bien sûr, dans un grand cabas d’osier qu’il venait d’acheter au bazar qui jouxte le marché. Mon estomac criait famine. Jasmine, qui jusqu’ici planait dans la gaze de sa nuit blanche, me tirait par la manche en pointant son index sur des petites boules de pâte dorée constellées de sucre en poudre « j’en veux plein… je suis en manque de sucre… »

 

Sur la terrasse du bar PMU où nous nous étions assis, Jasmine, les lèvres barbouillées de sucre, me taquinait « Toi mon coco je suis sûre que tu tires ta science d’un séjour prolongé dans les bras d’une femme de braise de ce beau pays… »

 

- Tu te trompes jolie cœur. C’est pire !

 

- …

 

- Je connais les moindres replis de cette île.

 

- Et pourtant tu nous as dit n’y avoir jamais mis les pieds…

 

- Exact ma belle sucrée…

 

- Ne cherche pas à détourner la conversation en me flattant. Tu as encore pataugé dans les égouts…

 

- C’est mon fonds de commerce, tu le sais bien !

 

- Arrête ton char ! Ne fais pas ton Pasqua ! Je n’aime pas ça !

 

- Canal historique ou canal habituel ?

 

On s’acheminait doucement vers l’heure de l’apéro et les accros du Tiercé nous environnaient. Que des vieux comme seule la Corse sait en faire, en grappes, avec la somme de leurs petites habitudes. Jasmine s’est levée. Elle m’a souri en me caressant les cheveux puis, empoignant son sac, d’un pas décidé elle s’est engouffrée dans la salle du café. Les vieux n’ont pas levé les yeux. Je rêvassais. Raphaël dépiautait Corse-Matin. Et puis, alors que je m’assoupissais, une forme étrange de houle, imperceptible mais palpable, me ramenait à la surface. Les vieux avaient rectifié leur position. Il faut dire que le spectacle qui s’offrait à eux en valait la peine : Jasmine avait troqué son jean pourri et son sweet informe pour une ravissante et très courte robe à bretelles qui donnait un aperçu complet et convaincant de ses charmes. Sa peau mate déjà dorée, ses cheveux jais taillés courts, son air canaille et ses sandales de moines la plaçaient dans la catégorie des inaccessibles, celles qui choisissent. Elle se plantait face à nous « et maintenant que la fête commence ! »

 

Vous êtes perdus, moi aussi…

 

« Si tu restes toute la nuit éveillée à faire l’amour, disait-elle, tu te sens vraiment beaucoup plus reposée que si tu ronfles comme un bœuf pendant des heures. »

 

Salman Rushdie

 

Encore un retour en arrière et puis c’est fini :

 

Je lâchai prise, coupai tous les ponts, mais sans fuir. Sonné, KO debout, je me laissai glisser, comme ça, sans réagir, doucement, les yeux grands ouverts. Ce fut une glissade un peu raide mais toujours contrôlée, bien maîtrisée. Je savais ce que je voulais, mourir, mais à petit feu. Mon but : aller au bout de mon chemin, sans contrarier la nature, en me contentant de contempler ma déchéance. Simple spectateur de ma vie. Emmuré dans le chagrin, mes yeux restaient secs. Pleurer c'était prendre le risque de fendre ma carapace, de m'exposer à la compassion. Pour tenir je devais faire bonne figure. Alors, j'allais et venais, affrontant l'intendance qui suit la mort avec le courage ordinaire de ceux qui assument les accidents de la vie. Mon masque de douleur muette, souriante même, me permettait de cacher, qu'à l'intérieur je n'étais plus que cendres. La mort rassemble. Autour de la grande table chez Jean, le soir, nous parlions. Nous parlions même d'elle. J'acceptais même de parler d'elle. Nous buvions aussi. Le vin délie les langues et allège le coeur. A aucun moment nous étions tristes. Marie, couchée dans le grand lit de Jean, nous imposait son silence éternel.

 

On prit mon emmurement serein pour du courage. Aux yeux des autres, mes proches, mes amis, ceux de Marie, ses parents, j'étais admirable. Non, j'étais déjà mort. Seul Jean pressentait mon délitement intérieur. Il bougonnait, tournait en rond, maudissait le ciel et me pistait comme un vieux chien fidèle. Les mots des autres filaient sur moi sans y laisser de traces, alors que les miens, précis, menaient leur dernier combat. On me laissait faire. Avec Jean, nous décidions de porter nous-mêmes Marie en terre au cimetière de Port-Joinville. Qu'elle restât sur notre île, sans fleurs ni couronnes, relevait pour nous de la pure évidence. Ça ne se discutait pas. Le maire obtempérait, et c'est dans notre C4, au petit matin, avec Achille coincé entre nous deux, que nous sommes allés jusqu'au trou béant. De la terre remuée et ce ciel pur, cette boîte en chêne vernis à poignées argentées, un moment j'aurais voulu qu'on chantât le Dies Irae. Des mains serrées, quelques pelletées, des baisers, des étreintes, des sanglots étouffés, encore des mots échangés et nous sommes allé au café. Là, j'aurais bien voulu pleurer.

 

Sur la dalle, avec Jean, nous avions fixé une petite plaque en terre cuite émaillée – c'est un de nos amis potier qui nous l'avait confectionné – « Marie fleur de mai ». Il me fallait quitter l’île. Le père de Jean, vivant à demeure à Port-Joinville, me promit de venir chaque semaine lui porter des fleurs de son jardin. Dans un ailleurs flou, j’accueillais toutes ces attentions avec le sourire. Je n'étais pas malheureux. Je n'étais plus rien, un galet roulé, lisse, sur lequel je laisserais glisser ma vie. Avant de partir je suis allé sur la lande cueillir une brassée de fleurs. Jean m'attendait devant le portail du cimetière avec le grand vase de vieux Rouen qu’aimait tant Marie. Nous sommes descendus nous bourrer la gueule au port. Les marins piquaient le nez dans leurs verres. Le bateau a appareillé, sur le quai, Jean et Achille figés, vigies d’un temps heureux, me semblaient déjà s’engloutir dans le marais de mes souvenirs.

 

Revenons à la réalité, au bal des vanités.

 

Zébulon, l’écrivain par intérim, est donc désormais officiellement candidat à l’élection présidentielle, pardon à la primaire de la droite qui n’est pour lui qu’une simple formalité. Il va tous les bouffer ! Il a légué à ses petits copains, le Fou du Puy, Laurent Wauquiez qui tient maintenant les rênes du parti Les Républicains. Tout ça, selon Sarko à roulettes, c’est la faute à NKM qui aurait pu, si elle avait gardé pour elle ses ambitions présidentielles, occuper le poste de Laurent Wauquiez.

 

Dans Le Point du jeudi 1er septembre, il déclare droit sur ses talonnettes : «Elle a été ma porte-parole, numéro 2 du parti, et elle n'est même pas foutue de réunir les signatures de militants ? Elle serait restée bien tranquille, elle serait aujourd'hui présidente du parti ! » Normal, pour notre Sarko aux trois femmes officielles, il en est ainsi : les gonzesses doivent rester à leur place, bien tranquilles. Pas sûr qu’avec la Carla, multirécidiviste de mecs en tout genre, le concept dure aussi longtemps que les contributions indirectes. Une gamelle à la primaire et patatras retour à la maison la queue entre les jambes. Dur, dur, et plus dure sera la chute !

 

Pour l’heure celui que Jérôme Lavrilleux, ancien bras droit de Jean-François Copé, désignait comme « une raclure » suscite aussi les commentaires acerbes de certains membres de la direction du parti. Également cité par Le Point, Éric Woerth, secrétaire général de LR et donc deuxième tête de la direction du parti, lâche ainsi : C'est un fou ! Il est sans filtre, sans limite.



Luc Chatel aussi fait part de son effroi de voir une telle personne diriger le premier parti d'opposition. Cité par l'hebdomadaire, le président du conseil national des Républicains dit : Quand il me parle, il me glace. Il a zéro conviction mais il bosse énormément, ce qui le rend d'autant plus dangereux.

 

En résumé : Wauquiez est un fou dangereux sans filtre, sans limite et sans conviction. Ce qui est plutôt rassurant.

 

On se souvient qu'en décembre 2014, celui qui était alors n°3 du parti avait fait mesurer son bureau de l'UMP pour s'assurer qu'il était de la même taille que celui de NKM… Dernièrement, c'est sur le titre même de son poste que Laurent Wauquiez s'est insurgé. L'élu LR n'apprécie pas trop de voir accolé à son poste de président de Les Républicains le terme "par intérim". Il l'a donc fait supprimer des communiqués officiels, précise Le Point.

 

Nous vivons une époque formidable

Découvrez qui sont les 82 candidats déjà déclarés à l'élection présidentielle de 2017

 

A sept mois du premier tour, la liste des prétendants est pléthorique.

 

Benoît Zagdoun France Télévisions

 


publié le 02/09/2016 | 17:16

 

La succession de François Hollande fait visiblement des envieux. A sept mois du premier tour de l'élection présidentielle, au moins 82 Français ont déclaré leur intention de se présenter, selon un décompte réalisé par franceinfo et publié vendredi 2 septembre. Certains sont bien connus, d'autres au contraire en sont à leur toute première tentative… Pour s'y retrouver dans cette jungle des candidatures, franceinfo a établi un trombinoscope des prétendants à l'Elysée. Cliquez sur la photo de chacun des candidats pour découvrir son profil détaillé. Filtrez et triez cette liste selon les critères de votre choix.

 

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Mais ce n’est pas tout voici le Macron qui sème la terreur sous les lambris dorés du château :

 

Candidature Macron: ces chiffres qui font peur à l’Elysée

 

Par Ghislaine Ottenheimer

 

L’ex-ministre de l’Economie, presqu’aussi populaire qu’Alain Juppé, est le seul, selon les sondages, à avoir une chance de qualifier la gauche au second tour. Et de battre Sarkozy!

 

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Le couple Macron à la Une: les nouveaux Sarkozy de la politique?

 

Par Bruno Roger-Petit

 

La ménagère ne parle plus macreuse, elle parle Macron. Et cela énerve la classe politico-médiatique traditionnelle. Macron à la Une deParis Match. Macron à la Une de VSD. Emmanuel et Brigitte, couple uni en route vers l’Elysée. « Ringard » et « vintage », « old school » et « années 80 » disent les critiques de l’establishment. Oui, sans doute, à ce détail près que dès que Paris Match affiche Macron en tête de gondole, les ventes de l’hebdomadaire s’envolent.

 

Le paradoxe est pour le moins surprenant. Voici un pur produit de la verticalité française, passé par l’ENA et la Banque, l’Elysée et le gouvernement, parrainé par les puissances de l’époque, qui font et défont les carrières, lancé tel une torpille contre le système qui l’a fait roi, en écho avec l’aspiration contemporaine à l’horizontalité. Macron est vilipendé par les journaux politiques de la tradition, qui par vocation détestent les détournements people de la politique, mais adulé par les journaux destinés à la ménagère en mal de nouvelle sensation.

 

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Hollande est-il vraiment plus bavard que ses prédécesseurs?

 

Par François Bazin

 

Ainsi donc deux questions d’une extrême gravité dominent-elles les débats de cette rentrée politique. La République est-elle soluble dans l’eau de mer dès lors que les femmes qui s’y baignent portent un burkini? La même République est-elle abaissée dès lors que le Président semble passer plus de temps à fréquenter les journalistes qu’à redresser le pays?

 

Faute d’avoir un avis tranché sur la première question, on se contentera ici de mettre notre grain de sel dans les discussions passionnées que soulève la seconde. L’auteur de ces lignes fait partie de ceux auxquels François Hollande fait parfois l’honneur d’ouvrir les portes de son bureau. Exceptionnellement, cette chronique traitera donc d’un sujet qu’il connait autrement que par ouï dire.

 

«Combien de fois?» me demandait récemment un confrère curieux. Bêtement, j’ai failli lui répondre : et dans quelles positions? J’avoue ne pas avoir compté le nombre de mes rencontres avec le chef de l’Etat depuis qu’il est en fonction. Ce qui est sûr, c’est que mes performances sont très nettement inférieures à celles de ces nouveaux Don Juan de la presse politique que sont mes confrères Rissouli et André (20 fois) et Davet et Lhomme (60 fois).

 

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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 06:00
« Si les impressionnistes avaient des dents… » Woody Allen ment comme un arracheur de dents ! « Gauguin… est un peu dérangé. Il boit de l’eau de Botot toute la journée. » signé Vincent Van Gogh

Au masc. Arracheur de dents, de cors. Jusqu'au XIXe siècle, celui qui arrachait les dents et les cors au pied sur les places publiques :

 

« Tout en flânant le long des quais, il lisait le titre des bouquins étalés sur le parapet; il s'arrêtait, aux Champs-Élysées, devant les faiseurs de tours et les arracheurs de dents... Flaubert, La 1reÉducation sentimentale, 1845, p. 17.

 

Locution proverbiale. [Allusion à l'insincérité des arracheurs de dents affirmant que l'opération ne fera pas mal] Mentir comme un arracheur de dents :

 

« Les années plus que les eaux sont peut-être coupables du fait : le temps qui nous promet ce qu'il nous vole est un insigne menteur, et un grand arracheur de dents. » Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 278.

 

Woody Allen, Stewart Königsberg pour l’état-civil, né en 1935, ne laisse personne indifférent, « comique, génial, subtil, pessimiste, nonchalant, névrotique, dévastateur, burlesque, visionnaire… c’est selon mais dans les cas nul ne peut lui nier son talent dans sa façon d’analyser les choses de la vie, de camoufler l’indicible sans pour autant le nier… »

 

Dans les extraits ci-dessous il imagine un échange de correspondance entre les frères Van Gogh qui exerceraient tous deux la profession de dentistes.

 

 

Cher Théo,

 

J’ai décidé de partager un cabinet avec Gauguin. C’est un très bon dentiste qui s’est spécialisé dans les râteliers. Il semble avoir de l’estime pour moi. Il m’a fait de grands compliments de mon travail sur M. Jay Greenglass. Si tu t’en souviens, je lui ai plombé une molaire, puis j’avais trouvé le plombage raté, et tenté de le récupérer. Greenglass se montra intransigeant dans son refus, et nous allâmes en justice.

 

Il se posa alors la question de la paternité de l’œuvre artistique et, suivant le conseil de mon avocat, je plaidai habilement pour récupérer la dent toute entière, et transigeai pour le plombage. J’ai obtenu gain de cause.

 

Quelqu’un a vu la dent, posée sur un coin de mon bureau, et veut qu’elle participe à une exposition ! On parle déjà d’une rétrospective de mon œuvre !

 

Vincent

 

Cher Théo,

 

Finalement, je me rends compte que c’était une bêtise de partager un cabinet avec Gauguin. Il est un peu dérangé. Il boit de l’eau de Botot toute la journée. Quand je lui ai fait reproche, il s’est mis dans une rage folle et a arraché tous mes diplômes du mur.

 

Quad il se fut enfin calmé, je parvins à le convaincre d’aller plomber les dents au porte à porte, et nous sommes allés travailler dans une prairie. Il pose des jaquettes à une certaine Angela Tonnato, et j’ai fait un pansement provisoire à M. Louis Kaufman.

 

C’est merveilleux ! Travailler de la sorte, ensemble, en pleine nature ! Des rangées de dents, éclatantes de blancheur sous le soleil !

 

[…]

Vincent

 

Cher Théo,

 

Toulouse-Lautrec est l'homme le plus triste du monde. Il brûle plus que quiconque de devenir un grand dentiste, et il beaucoup de talent, mais il est trop petit pour atteindre la bouche de ses patients, et trop fier pour monter sur quelque chose.. Les bras levés au-dessus de sa tête, il farfouille à l'aveuglette entre leurs gencives, et hier, au lieu de visser la dent à pivot de Mme Fitelson, il lui a plombé le menton.

 

Pendant ce temps, mon viel ami Monet refuse de travailler sur les petites bouches, il lui faut de vastes espaces. Quant à Seurat, qui est très cyclothymique, il a inventé une méthode pour nettoyer une seule dent à la fois, jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il appelle une bouche "comme neuve". Je dois reconnaître qu'il obtient de bons résultats, mais est ce bien de l'art dentaire ?

 

[…]

 

Parfois je regrette de n’avoir pas suivi les conseils de Père et de ne pas m’être fait artiste peintre. Ce n’est pas un métier passionnant, mais on mène au moins une vie régulière.

Vincent

 

Cher Théo,

 

Oui c'est vrai. L'oreille qui est en vitrine au grand bazar Fleishmann est bien la mienne. Maintenant, je me rends compte que c'était une chose insensée, mais je tenais à envoyer un cadeau d'anniversaire à Claire dimanche dernier, et tous les magasins étaient fermés. Parfois, je regrette de ne pas avoir suivi les conseils de mon père et de ne pas m'être fait artiste peintre. Ce n'est pas un métier passionnant, mais on y mène au moins une vie rangée.

Vincent

 

Cher Théo,

J'ai pris quelques clichés de mâchoires aux rayons X cette semaine; je les trouvais excellents, mais je les ai montrés à Degas, qui a été sévère. Il a trouvé la composition mauvaise, toutes les caries étant accumulées dans le coin inférieur gauche. J'ai eu beau lui expliquer que c'était bel et bien la bouche de Mme Slotkin, il n'a pas voulu me croire.

Vincent

 

If the Impressionists had been dentists by Woody Allen, 1978

 

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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 08:00
Polygraphies corses (4) Laetitia Casta est née à Pont-Audemer, l’amatriciana en solidarité avec Amatrice et Onfray « n’a renoncé à rien », même à causer dans Corse-Matin…

Oui, oui, Laetitia Casta est née à Pont-Audemer, la Venise de la Normandie, c’est dans l’Eure, d’un père corse, Dominique Casta, et d’une mère normande, Line Blin. Elle y a passé son enfance.

 

Ha ! La Normandie, ses pommiers, ses vaches et notre incontournable, comme on dit de nos jours en s’enfilant des giratoires, Michel Onfray

 

Encore Onfray vont me dire ceux qui en pincent pour lui ! Suivez mon regard du côté de l’Alsace…

 

Rassurez-vous notre conteur de philosophie, sis en Normandie, ne cause pas biodynamie dans Corse-Matin mais de tout de ce qui fait notre monde qui ne tourne plus très rond.

 

Not guilty, comme on dit dans les séries ! Je plaide non-coupable.

 

Pensez-donc, alors que je coule des jours heureux, en père pénard dans la grande mare des canards, voilà que dès le premier jour de septembre Onfray occupe toute la dernière page de Corse-Matin.

 

C’est de l’acharnement, je n’ai rien demandé. Je ne l’ai pas cherché, le Michel il est comme ça, il ne peut pas s’en empêcher, faut qu’il ramène sa fraise sur tout et le contraire de tout.

 

À quand une interview dans l’Éveil de Pont-Audemer

 

Rassurez-vous notre Michel n’est pas venu en Corse à trottinette !

 

« Je ne suis pas d'accord avec Éric Zemmour quand il dit qu'il y a une féminisation de la société, je pense qu'il y a une infantilisation de la société », a-t-il dénoncé mercredi au micro de Ça pique mais c'est bon, la nouvelle émission d'Europe 1 animée par Anne Roumanoff. « Tout est fait pour qu'on ne soit pas adulte. » Au cœur des griefs du philosophe : « ces grands adultes sur des trottinettes avec des shorts, des chaussures de sport, des écouteurs, des tatouages partout comme ce qu'on faisait dans le temps avec des faux tatouages Malabar sauf que là ce sont des vrais, hélas ».

 

Et moi je vous assure je ne fais aucune fixette, ce garçon n’en peut plus, il déborde, s’étale, s’épand, comme le disait le vétérinaire des vaches de mon grand-père qui avaient du mal à vêler, c’est un beau cas.

 

Ses réponses à Corse-Matin valent qu’on s’y arrête.

 

- Quelle est la place du philosophe dans la cité du XXIe siècle ?

 

Le philosophe n'existe pas, il existe des philosophes.

 

Certains se font payer très cher par des laboratoires de pharmacie des conférences où ils enfilent des perles mondaines en citant Spinoza ou Hegel ; d'autres distribuent leur savoir lors de croisières semble-t-il très bien payées ou dans des principautés pour amuser des princesses ; d'autres invitent des chefs d'État à bombarder des populations innocentes au nom des droits de l'homme ; d'autres encore s'étranglent quand on leur fait savoir que ceci explique peut-être cela - comme vous voyez, tout est possible...

 

Note du Taulier : C’est Règlement de comptes à OK Corral ! Il est facile de mettre des noms sous ses insinuations…

 

- Vous aimez justement expliquer qu'un philosophe ne doit pas penser en dehors de la réalité de son époque. En intervenant après les attentats commis par Daech et en déclarant que « droite et gauche avaient semé la guerre contre l'Islam politique" vous vous êtes retrouvés au cœur de violentes polémiques, vous le regrettez ?

 

D'abord je n'ai jamais dit ça, c'est ce que les journalistes qui, eux, aiment la polémique, m'ont fait dire.

 

Ensuite j'ai fait mon travail en posant la question que tout philosophe devrait poser : d'où vient le terrorisme ? Soigner une maladie suppose qu'on en connaisse d'abord la cause.

 

Certains renvoient à la mauvaiseté congénitale des terroristes, au caractère intrinsèquement violent de l’Islam : on n’est guère avancés ! Pour ma part, je mets ce terrorisme comme partiellement en relation avec notre politique étrangère indexée depuis 1991 sur celle des Etats-Unis qui bombardent des pays musulmans et ont fait 4 millions de morts, musulmans, depuis cette date. L’Islande est-elle attaquée ? Et la Suisse ? Et le Portugal ? Et l’Irlande ? Étonnant, non ?

 

Note du Taulier : oui étonnant le Mimi, il a oublié le Luxembourg, le Lichtenstein, San Marin, le Vatican, quel génial géo-politologue ! J’en suis tout ébaffé, il devrait se faire embaucher à BFM-TV !

 

Quel homme ! C’est vraiment le maître-étalon du solitaire libertaire…

 

« En étant seul de son parti, en mettant en pratique ce qu’on enseigne, en se trouvant du côté du peuple, des sans-grades, des oubliés, en ne souscrivant pas à des idéologies liberticides, en croyant à l’éducation populaire, en ayant fait son deuil du grand soir (pour ma part, je n’y ai jamais cru…) pour lui préférer de modestes petits matins où l’on fait avancer lentement mais sûrement les idées auxquelles on croit. En ne tergiversant jamais sur la liberté et la justice. »

 

Et pas un seul mot sur la Corse !

 

Prudent le Michel, il aurait tout de même pu déclarer sa flamme à la très belle et très libre Laetitia Casta mais sans doute n’a-t-il pas voulu froisser sa Mylène Farmer.

 

« Mylène Farmer c'est aussi un corps, une mise en scène, c'est aussi une façon d'être dans le système. Elle n'est pas du tout au-devant de la scène, elle est un peu secrète, discrète, on ne sait pas grand-chose. Et j'aime assez que les gens produisent leur art et soient sur scène puis dispa­raissent et n'exploitent pas le filon de leur vie privée »

 

Revenons à des choses sérieuses :

 

En Italie, le séisme qui a frappé Amatrice et ses environs le 24 août dernier, qui a fait 284 morts et plus de 400 blessés, a provoqué un dégât collatéral mineur mais symbolique : l’annulation de la 50eAmatriciana, la traditionnelle fête en l’honneur de la sauce amatriciana qui accompagne les spaghettis, créée dans cette bourgade du Latium et célébrée chaque année le dernier week-end d’août.

 

« À peine l’ampleur de la catastrophe d’Amatrice connue, un vaste mouvement de soutien a en effet pris naissance à l’initiative de Paolo Campana. Ce graphiste et blogueur romain, familier d’Amatrice, a demandé à tous les restaurateurs d’ajouter à leur menu un plat de pâtes all’amatriciana à un prix libre, dont deux euros seraient reversés à la Croix-Rouge italienne.


Le mouvement Slow Food, à travers son réseau international dans près de 140 pays, a entrepris une démarche similaire sous le hashtag « Un futuro per Amatrice » (#unfuturoperamatrice), encourageant également les consommateurs à commander ce plat au restaurant.

 

Comme beaucoup de plats gastronomiques, les spaghettis all’amatriciana sont nés d’une recette de pauvres. Celle que les bergers des Abruzzes se confectionnaient avec les moyens du bord dans leurs alpages : pâtes, fromage, charcuterie. En l’occurrence, du pecorino romano, fromage de brebis sec et râpé, et du guanciale, joue de porc salée, ou de la pancetta à défaut. La viande ayant rendu son gras dans la poêle, on y mélangeait les pâtes sitôt égouttées puis saupoudrées de pecorino romano dont la saveur piquante venait relever le tout. Cette sauce subsiste toujours sous le nom de griscia, celui d’un village voisin, ou d’amatriciana« blanche ».

 

A ne pas confondre avec la « rouge », l’authentique, qui n’a pris cette couleur qu’avec l’arrivée des tomates au XVIIIe siècle. La recette définitive fut ainsi fixée et baptisée du nom de la ville d’Amatrice : pâtes longues, spaghettis ou bucatini (spaghettis percés d’un trou), guanciale coupé en dés, tomates de San Marzano, pecorino romano et, en option, oignons, piment, poivre noir et un verre de vin blanc. Ni plus ni moins. »

Polygraphies corses (4) Laetitia Casta est née à Pont-Audemer, l’amatriciana en solidarité avec Amatrice et Onfray « n’a renoncé à rien », même à causer dans Corse-Matin…
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