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19 septembre 2015 6 19 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (18), l’inimicizia corse me va bien…

Je suis fidèle en amitié.

 

En revanche, lorsque l’ami (e) me déçoit mon sentiment bascule, le rejet est violent. Jusqu’ici je ne savais comment qualifier ce revirement. J’ai trouvé grâce au superbe livre de Marie Ferranti Haine de Corse.

 

Il aborde avec brio et sensibilité la haine que Charles Pozzo di Borgo et Napoléon Bonaparte se vouaient…

 

« Dans ses Mémoires, sous couvert de brosser un portrait des Corses, Pozzo nous renseigne sur l’état d’esprit qui l’anime, alors qu’il embarque sur un vaisseau anglais, sans espoir de retour : « le nom de haine ne suffit pas à la haine pour exprimer cet état destructeur, les Corses se servent de celui de inimicizia. Les vengeances sont cruelles et l’honneur le commande. »

 

« L’inimicizia, que l’on pourrait traduire en français par inimitié, rendrait un son très atténué comparé à celui de haine, mais en corse, le mot signifie l’amitié rompue, l’impossibilité de réconciliation, le devoir de détruire ses ennemis jusqu’au dernier, et cette inimicizia fait naître chez Pozzo un sentiment d’une telle violence qu’il est intraduisible. »

Buste de Charles-André Pozzo di Borgo au Cimetière du Père-Lachaise

Buste de Charles-André Pozzo di Borgo au Cimetière du Père-Lachaise

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19 septembre 2015 6 19 /09 /septembre /2015 06:00
celle qui passait devant le Bourg-Pailler
celle qui passait devant le Bourg-Pailler

celle qui passait devant le Bourg-Pailler

L’autre jour sur Face de Bouc j’ai reçu un poke estival de Philippe Rapiteau, une des Tronches de Vin qui vit en Vendée, accompagné d’une photo d’une coupure de presse indiquant qu’à la Mothe-Achard où je suis né, au Bourg-Pailler, DI ME Z-OU raconte Le vin qui rend fou 

DI ME Z-OU : Le vin qui rend fou… au Pays des Achards on conte l’Histoire… le noah… le frère Bécot
DI ME Z-OU : Le vin qui rend fou… au Pays des Achards on conte l’Histoire… le noah… le frère Bécot

L’accusé ce bon vieux noah « son degré alcoolique le rendait redoutable » note Alain Mornet.

 

Eh bien, non, pendant les battages, quand je suivais la batteuse de mon père, c’était la boisson largement consommée mais le pauvre degré était bien bas et la mixture trouble était surtout redoutable pour l’estomac… Pépé Louis en faisait, donc je connais.

 

« Pépé Louis avait une vigne sur le haut de la Mothe-Achard, commune qui avait peu de hauts et beaucoup de bas, complanté entièrement en noah. J’ai donc décavaillonné, vendangé, mais pas vinifié vu qu’une fois pressuré le moût vivait sa vie en toute liberté – il serait privé de la dénomination nature vu que pépé souffrait à mort pour lutter contre les fleurettes, et pourtant c’était un vin nu de chez vin nu – et bien sûr bu ce breuvage titrant les meilleures années 8°. Aux battages, les bouteilles de noah désoiffaient les gars des gerbes et du pailler. Ce n’est pas pour rien que j’habitais au Bourg-Pailler. » 

 

Pauvre Noah ils ont décrété qu’il rendait fou, alors que c’était faux, afin de préserver les intérêts des pinardiers qui voyaient d’un très mauvais œil cette autoconsommation populaire ? La vérité historique de l’interdiction de ces cépages c’est ICI 

 

Le noah est revenu en grâce et le sieur Cuq le proclame Je suis fan de noah, et alors ?

 

Mais laissons-là cette controverse pour nous intéresser à une grande figure locale, qui fut mon professeur d’histoire à l’École d’agriculture de la Mothe-Achard et celui qui m’a fait manier un sécateur pour la taille, le frère Bécot, dont Alain Mornet dit « on buvait ses paroles, il parlait savamment, il était convaincant »

DI ME Z-OU : Le vin qui rend fou… au Pays des Achards on conte l’Histoire… le noah… le frère Bécot

J’ai écrit sur lui ICI 

 

« Le frère Bécot, professeur d'histoire, royaliste (ah la messe du 26 janvier pour la mort de Louis XVI...), l'homme du vignoble vendéen, l'homme du vin, aux yeux rieurs sous son béret à la Dubosc vissé sur la tête, toujours en quête de compagnons pour célébrer la dive bouteille. Les poches de sa soutane étaient le repère de flacons qu'il destinait à la célébration d'anniversaires ou autres prétextes et, sur un vélomoteur poussif, il sillonnait la commune pour rentrer le soir « gai » comme on disait à cette époque. C'était un grand ami de mon père Arsène Berthomeau. »

 

Et puis, j’ai aussi écrit Mon maître vigneron : le frère Henri Bécot 

 

Jean Huguet dans « Vignes&Vignerons de Vendée » écrivait :

 

« Bécot, dans l’immédiat après-guerre 1945, fit avancer l’idée d’un vin de qualité primant sur le vin de petite façon, donc de quantité. On l’a dit apôtre des hybrides. Des bons hybrides, oui ; mais des grands cépages aussi. Quand il me conviait à la découverte d’une cave, c’était avant tout pour apprécier tel sauvignon, tel groslot, tel traminer (eh ! oui) ; je ne me souviens pas qu’il m’ait « débauché » pour quelque seibel, ravaz ou orberlin, même s’il ne les dédaignait pas. Ce professeur de géographie et d’histoire, né au pays de Vallet, mais originaire de Bazoges-en-Pareds, fidèle à ses racines paysannes, n’avait cure d’économie vinicole. Ce qui le préoccupait, c’était le bonheur du vigneron occasionnel, dont le labeur céréalier ou le soin asservissant des bêtes méritait la récompense du fier plaisir de la vendange. Il condamnait fermement les étranges fidélités qui l’attachaient, ce paysan, aux plants américains et prêchait pour qu’on les remplaçât par les meilleurs hybrides français couronnés à la foire annuelle de Chantonnay où son inusable soutane et son rabat bleu flottaient au vent de son enthousiasme comme l’emblème de la vigne vendéenne. Aurait-il applaudi au classement des Fiefs en VDQS ? Je le pense ; mais son action ne se plaçait pas sur le terrain des labels nobles ; elle se situait dans la quotidienneté du laboureur dont la profession principale n’était pas de faire du vin. »

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18 septembre 2015 5 18 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (17) pour écrire léger sur la Toile suffit-il d’être creux ?
En dévers et contre tout (17) pour écrire léger sur la Toile suffit-il d’être creux ?

« C’est du lourd » est l’une des expressions qu’affectionnent les fondus des réseaux sociaux pour qualifier l'une de leur production, ou celle de quelqu’un dont il assurent la promotion, qui va ravager la Toile, une vraie boucherie quoi.

 

Mais quel est donc le poids des mots ?

 

Léger comme une plume, lourd comme le plomb, faut-il en faire des tonnes pour émerger du flux continu de la Toile ou au contraire se la jouer léger ?

 

Je ne sais, et pour dire le vrai ce n’est pas ma préoccupation première, mais ce que je sais c’est que l’épais, sous la chape commode du second degré, règne en maître et que le creux, le vide, n’est pas le passeport de la légèreté.

 

Celle-ci me semble le meilleur antidote à l’esprit de sérieux qui, souvent, tente de masquer l’indigence ou le pompeux des propos dit d’experts. Certains écrivent fort bien, ont du style, maîtrisent bien la grammaire et l’orthographe, mais après passage au tamis de la lecture, je me dis : qu’est-ce que j’en retiens ?

 

Des scories !

 

Exercice bien difficile que celui de la légèreté qui ne peut se réduire au seul humour surtout lorsque celui-ci s’exerce exclusivement sur le dos des autres.

 

Trouver la bonne distance, ne pas se prendre au sérieux tout en recherchant la pertinence avec une dose d’impertinence, tel est le défi.

 

« Donner à penser » comme me l’écrivait Éric Fottorino c’est laisser de l’espace à ses lecteurs, ne pas leur asséner du prêt-à-penser, s’exposer aussi, c’est-à-dire éviter de se draper dans des postures tout à son avantage, assumer son histoire.

 

Et c’est là où le bât blesse trop souvent sur les réseaux sociaux où, hormis les signatures connues et reconnues, certains se gardent de bien de révéler leur biographie complète, certifiée, sans trous ni oublis commodes.

 

Mais qui êtes-vous donc vous pour nous faire la morale, nous rabrouer, se moquer ?

 

Êtes-vous un chevalier si blanc pour taper à bras raccourci sur tout ce qui ne trouve pas grâce à vos yeux ?

 

Votre parcours personnel est-il tellement irréprochable pour que vous vous permettiez de remettre « certaines catégories de personnel », comme on dit lors des grèves du Service Public, à leur place ?

 

Comment êtes-vous dans la vie que l’on vit ?

 

Très souvent je ne sais, mais parfois je sais et je me tais.

 

Alors, pourriez-vous, pendant un instant, en prendre de la graine ?

 

« Vos gueules les mouettes ! »

 

Ça me rappelle les mouflons chiants au restaurant, une calamité certes, et les vôtres comment les élevez-vous ?

 

Dites-le-moi !

 

Ça m’intéresse, je suis vieux jeu même si je suis un ancien 60 huitard, permissif et tout et tout, je crois à la valeur de l’exemplarité. J’ai 3 petits-enfants…

 

Additif autorisé : l'actualité m'a fait commettre ce matin une charge contre l'INAO...Q. Je me permets de demander à mes collégues blogueurs, dit influents, d'aller au-delà d'une chronique circonstancielle et de se mobiliser pour mettre la pression médiatique sur l'INAO...Q. Ne rien lâcher. En clair les faire chier. Je puis vous assurer que ça va les emmerder. 

 

Comme me l'écrit Jules Tourmeau, grande figure de l'INAO :

 

 Bonjour Jacques,

Loin de moi l'idée de cracher dans la soupe, mais de qui parles tu??, de quel INAO?, il n'y a plus d'INAO! c'est l'INOQ, ce machin, complice des règlements communautaires qui a transformé l'acte volontaire défini par le décret-loi de 1935 en obligations nées d'une règlementation de contrôle, réductrice, certificatrice et assassine, inhibant toute initiative. 
Messieurs les vrais producteurs d'AOC, réveillez vous et RE crééz un vrai CN des AOC, avant que le terme AOC ou AOP disparaisse du vocabulaire.

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18 septembre 2015 5 18 /09 /septembre /2015 06:00
Messieurs de l’INAO : un soupçon, une larme d’humanité ne saurait nuire à la notoriété du Pouilly-Fumé, les vins d’Alexandre Bain le valent bien.
Messieurs de l’INAO : un soupçon, une larme d’humanité ne saurait nuire à la notoriété du Pouilly-Fumé, les vins d’Alexandre Bain le valent bien.

Suis en colère !

 

Je sais vous allez me répondre que vous avez toutes les bonnes et mauvaises raisons du monde de faire ce que vous venez de faire, que vous appliquez à la lettre les textes élaborés par les professionnels, que vous êtes de simples exécutants, tout juste si vous ne vous réfugiez pas dans le je ne pouvais pas faire autrement.

 

Moi je vous rétorque que si, avant de faire tomber un tel couperet : décision définitive de retrait d’habilitation on épuise tous les moyens de la médiation.

 

La médiation, cette recherche d’une solution intelligente, courageuse, n’est malheureusement pas dans votre culture administrative. Même les contrôleurs des impôts prennent plus de gant que vous gens de l’INAO avant d’acter une décision définitive de cette envergure. Ce n’est pas rien que de priver un vigneron de son droit à revendiquer son appellation.

 

Inflexible, sans trembler, Monsieur Jean-Luc Dairien, Directeur de l’INAO vous faites signer la sentence par délégation à un simple délégué territorial-adjoint. Tout de même, réfléchissez deux secondes dans votre bureau de Montreuil, sans parler de simple humanité, vous auriez pu le faire vous-même et surtout auparavant appeler Alexandre Bain pour voir avec lui s’il n’y avait pas une autre voie.

 

Je le sais, j’ai pratiqué, il y a toujours une autre voie dans ce genre de dossier, sauf à penser que dans cette affaire il y eut une volonté de faire un exemple, de manier le couperet de l’exclusion pour faire rentrer une forte tête dans le rang.

 

Mais dans quel monde vivez-vous ?

 

Dire qu’Alexandre Bain gênât dans son milieu est un euphémisme, il est connu et reconnu et ça provoque bien des jalousies. Pour autant, parce qu’il dérange les pratiques habituelles de son appellation, lui nuit-il ?

 

Écorne-t-il sa notoriété.

 

La réponse est non, bien au contraire, il participe à la défense de la diversité et de l’authenticité de son appellation.

 

Quand comprendrez-vous que l’uniformisation, la normalisation, nous privent de ce qui faisait la particularité de nos appellations ? Dans la mondialisation, c’est un avantage comparatif de poids, banaliser l’appellation c’est nous faire perdre de la valeur et de la notoriété.

 

C’est une faute grave de votre part que de vouloir mettre tous les vins dans le même grand panier indifférencié, de rabâcher qu’il faut promouvoir les signes de qualité, et il serait à l’honneur d’une vieille maison comme l’INAO de cesser de se comporter comme un banal service de répression au service de certains professionnels qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.

 

J’ai connu des temps plus courageux mais le temps présent est au suivisme et à la démission : silence on gère ! C’est ainsi qu’on enterre les belles idées, sans fleurs ni couronnes, dans la froideur d’une banale lettre-recommandée avec AR.

 

Moi ça me fâche et je l’écris.

 

Le traitement du dossier d’Alexandre Bain c’est du gâchis et chez moi, dans ma vieille Vendée crottée, mes parents m’ont inculqué la valeur du bien public qui ne se réduit pas à la peur du gendarme.

 

Comme l’a écrit Antoine Gerbelle de la RVF sur Face de Bouc « Les organismes de contrôle des AOC n'ont rien de plus important à faire que de transformer les trublions de la nouvelle génération "nature" en martyrs ?

Quel gâchis. Bon courage Alexandre. »

 

Ce qu’une lettre-recommandée avec AR a fait une autre tout à fait ordinaire peut le défaire Monsieur Dairien Directeur de l’INAO. Il vous suffit d’être clairvoyant et courageux, de passer outre à des avis qui se disent éclairés mais qui ne sont qu’orientés.

 

Comme moi, vous allez bientôt quitter la carrière, que risquez-vous ?

 

Rien, absolument rien, si ce n’est qu’on se souvienne de vous comme d’un homme sage qui a su prendre ses responsabilités.

 

Mon ton vif, parfois cinglant, vous le connaissez Monsieur le Directeur de l’INAO, vous y avez été confronté quelques années au 78 rue de Varenne. Je sais que vous le comprendrez car, en des temps difficiles pour vous, mon appui ne vous a jamais été mesuré.

 

Avec mon meilleur souvenir et l’espoir que l’intelligence prévaudra. Je crois toujours en l’intelligence, surtout celle du cœur…

 

PS. je tiens à votre disposition la lettre du délégué régional de l'INAO à Alexandre Bain signifiant la décision définitive de retrait d’habilitation.

 

Bien évidemment j'ai étudié le fond du dossier et la précipitation de l'INAO à retirer l'habilitation à Alexandre Bain traduit bien la faiblesse des arguments des détracteurs de ses vins...

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17 septembre 2015 4 17 /09 /septembre /2015 07:20
En dévers et contre tout (16) Mes gamins de 6e au collège de Pouzauges je leur ai fait aimer la musique avec Guy Béart… son album « les très vieilles chansons françaises»
En dévers et contre tout (16) Mes gamins de 6e au collège de Pouzauges je leur ai fait aimer la musique avec Guy Béart… son album « les très vieilles chansons françaises»

Ce fut mon premier job alors que j’entamais ma seconde année de droit à Nantes.

 

Voulais avoir quelques sous, être indépendant et acheter la 2 CV du curé-doyen.

 

Celui-ci m’a aidé, nous sommes allés à la Roche-sur-Yon au siège de l’enseignement catholique tout puissant dans cette contrée dominée par les nobles et les curés.

 

On m’a demandé de produire mon certificat de baptême, que j’avais, et mon passé brillant d’enfant de chœur m’a permis de décrocher un poste à mi-temps au CEG de Pouzauges.

 

Pouzauges la patrie de Fleury-Michon, mon début de carrière sera marqué par le cochon puisqu’ensuite il sera le sujet de mon doctorat de droit.

 

1967.

 

J’avais 18 ans.

 

La paye 700 francs par mois, pour arrondir mon maigre pécule je faisais aussi des vacations à la cantine et sur la cour de récréation : le pion quoi.

 

Bouche-trou : histoire-géo, dessin et musique… en 6e.

 

J’étais un peu l’attraction surtout pour les filles de 3e qui minaudaient sur mon passage.

 

Bref, le dessin ce n’était pas mon fort mais les gamins aimaient ça.

 

Pour la musique c’était une autre paire de manches, morne plaine c’était la vague yéyé qui balayait tout sur son passage.

 

Que faire pour les accrocher ?

 

Après moult expériences ratées c’est Guy Béart qui m’a sauvé avec son album « les très vieilles chansons françaises» que j’ai pu faire acheter par le collège.

 

« Après son petit passage à vide du début des années 1960, Guy Béart était revenu sur le devant de la scène avec une idée originale : rééditer et reprendre d’anciennes chansons du folklore français, morceaux sur lesquels il n’existait plus de droits d’auteurs à payer, situation alors fort pratique pour un Béart connaissant quelques soucis d’argent.

 

Ce sixième volume de l'Intégrale reprend la plupart de ces anciens titres, tous écrits et interprétés entre 1966 et 1969. On pense immédiatement à « Vive la Rose » qui fut le titre qui signa son retour, « Le Pont de Nantes » et « Aux marches du palais », mais les moins connus « Le Roi a fait battre tambour » ou « Le Sort des matelots » sont autant de titres à redécouvrir. A noter l'absence du titre « Et moi je m'enfoui-foui » sur la réédition CD. »

 

Benjamin D'Alguerre

 

Que des merveilles!

 

Mes mômes ont accroché et même qu’ensuite j’ai pu leur proposer Carmen de Bizet.

 

Mais ce qui m’a le plus touché c’est que le jour de mon départ ils se sont cotisés pour m’offrir l’album. Ça on ne l’oublie pas.

 

Merci Guy Béart...

 

Vive la rose /Le pont de Nantes/Aux marches du palais/À la claire fontaine/Le roi a fait battre tambour/Quant au temple/Fleur d'épine/V'là l'joli vent/La bohème/Brave marin/L'amour de moy/Et moi je m'enfoui-foui/Mandrin/Je me suis engagé/Le sort des matelots/Blanche biche/La chaloupe à l'eau/Comme les autres font/Ma mère je le veux/La belle au jardin/Ça n'va guère/Les tristes noces/Le conscrit du Languedoc/Le fils du renard

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17 septembre 2015 4 17 /09 /septembre /2015 06:00
Passages disparus de Paris celui de l’Opéra et son café Certa, Aragon y était sensible au charme de la jeune femme qui tenait la caisse et à son Porto…

« Le passage, l’interstice par excellence, a sa vie propre, ses horaires, ses métiers, ses intérieurs doublement intérieurs et ses bistrots, doublement lieu de passage, doublement refuges et éphémères. » Marc Augé l’Éloge du bistrot »

 

Le passage de l’Opéra, 10-12 Bd des Italiens dans le 9e, ouvert en 1822, comprenait deux galeries parallèles : de l’Horloge et du Baromètre, courant du boulevard des Italiens à la rue Le Peletier, et une galerie perpendiculaire du Thermomètre.

 

C’est dans la galerie du Baromètre, qu’un basque nommé Certâ avait « ouvert un café qui passa à la postérité. Le décor était sommaire : des tonneaux autours desquels des tabourets cannés et des fauteuils de paille composent le seul ameublement. »

 

C’est là que Tristan Tzara, Max Ernst, Jean Arp, Fraenkel, vont, après le Manifeste Dada de 1918, former un groupe rejoint par ceux qui deviendront les principaux animateurs du surréalisme : Breton, Aragon, Reverdy, Eluard, Picabia, Apollinaire...

 

 

Louis Aragon dans Le Paysan de Paris écrit :

 

« C’est ce lieu où, vers la fin 1919, André Breton et moi décidâmes de réunir désormais nos amis, par haine de Montparnasse et de Montmartre, par goût aussi de l’équivoque des passages… c’est ce lieu qui fut le siège principal de assisses de Dada, que cette redoutable association complotât l’une de ces manifestations dérisoires et légendaires qui firent sa grandeur et sa pourriture, ou qu’elle s’y réunit par lassitude, par désœuvrement, par ennui, ou qu’elle s’y assemblât sous le coup d’une de ces crises violentes qui la convulsaient parfois quand l’accusation de modérantisme était portée contre l’un de ses membres. Il faut bien que j’apporte à en parler une sentimentalité incertaine. »

 

« De ce bistro furent fomentées les actions symboliques : le procès de Barrès, les attaques et « manifestations dérisoires et légendaires » comme « la visite à Saint-Julien-le-Pauvre » le 14 avril 1921.

 

Le vendredi était le jour de lecture de poèmes avec pour participants Apollinaire, Cendrars, Reverdy, Max Jacob. Des comédiens participaient aussi à ces lectures dont Marcel Herrand, (le formidable Lacenaire des « Enfants du Paradis ») »

 

Source 

 

Marc Augé note que « Le Certa offre un décor de calme et de tranquillité : le bois des tables, les vitres et les miroirs, le grand comptoir et la banquette de molesquine composent « un délicieux endroit… où règne une lumière de douceur ». Aragon est sensible également au charme de la jeune femme qui tient la caisse, aimable et jolie ; il téléphone souvent au Certa pour le plaisir de lui entendre répondre : « Non personne ne vous a demandé », ou encore : « Il n’y a pas personne des Dadas, Monsieur. »

 

Aragon appréciait aussi le Porto du Certa dont il fait une description « avec une minutie d’ethnographe et un enthousiasme de pratiquant fidèle : (extrait du Paysan de Paris)

 

« Je veux consacrer un long paragraphe reconnaissant aux consommations de ce café. Et tout d’abord à son porto. Le porto Certâ se prend chaud ou froid, il en existe diverses variétés, que les amateurs apprécieront. Mais le porto rouge ordinaire, qui vaut deux francs cinquante, est déjà si recommandable que je craindrais de lui nuire en parlant des autres. Je suis au regret de dire que le bon porto se fait de plus en plus rare à Paris. Il faut aller chez Certa pour en boire. Le patron m’assure que ce n’est pas sans sacrifice qu’il arrive à fournir celui-ci à sa clientèle. Il y a des portos dont le goût n’est pas mauvais, mais qui sont en quelque sorte labiles. Le palais ne les retient pas. Ils fuient. Aucun souvenir n’en demeure. Ce n’est pas le cas du porto de Certa : chaud, ferme, assuré, et véritablement timbré. »

 

« Et le porto n’est pas ici la seule spécialité. Il y a peu d’endroits en France où l’on possède une gamme pareille de bières anglaises, stout et ales, qui vont du noir au blond par l’acajou, avec toutes les variations de l’amertume et de la violence. Je vous recommande, ce n’est pas le sentiment de la plupart de mes amis (Max Morise excepté) qui ne le goûtent pas comme moi, le strong ale à deux francs cinquante : c’est une boisson déconcertante. Je recommanderai encore le Mousse Moka, toujours léger et bien lié, le théâtre Flip et le Théatra Cocktail, pour des usages divers, ces deux derniers oubliés dans le tableau suivant : »

Passages disparus de Paris celui de l’Opéra et son café Certa, Aragon y était sensible au charme de la jeune femme qui tenait la caisse et à son Porto…

Le percement de la dernière section du boulevard Haussmann, en 1925, emporte cependant « le grand cercueil de verre ». C’en est fini des galeries et des lueurs changeantes « qui vont de la clarté du sépulcre à l’ombre de la volupté, de délicieuses filles servant l’un et l’autre culte avec de provocants mouvements de hanches et le retroussis aigu du sourire ».

 

L’actuel Certa est situé 5 rue de l'Isly, 75008. Paris-Bouge le décrit ainsi :

 

« Le Certa est un bar-restaurant, à la déco dite "industrielle-chic", créé en 1926. Côté restaurant, le Certa offre la possibilité de se restaurer tous les jours de 12h à 00h (dimanche : fermeture 17h). Au menu, une carte composée de plats « faits maison » : cheesburgers, fish & chips, de nombreuses spécialités aveyronnaise, entrecôte d’environ 300 grammes... Et tous les mardi soirs au Certa, c’est soirée spéciale Aligot-saucisse. Côté bar, une carte de cocktails de la maison et une carte de vins à déguster installé dans des canapés Chesterfield, à la table d’hôte conviviale de 12 personnes ou au bar. Le dimanche, le Certa propose un brunch avec buffet sucré/salé et boissons chaudes à volonté. »

 

Le Certa est ouvert tous les jours. Du lundi au vendredi de 8h à 2h, le samedi de 10h à 2h et le dimanche de 12h à 18h.

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16 septembre 2015 3 16 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (15) le «Gaz» d’Ajaccio le plus «petit» club de l'histoire moderne de l'élite du football français est à la peine…

“Sempre cù noi”

 

Entre la Corse et le foot c’est le grand amour.

 

4 clubs professionnels pour 316 578 habitants dont 169 786 en Haute-Corse et 146 792 en Corse-du-Sud. 43 % des habitants vivent sur à peine 2 % du territoire. Ce phénomène de concentration de population est même un peu plus marqué en Corse qu'en France métropolitaine. Il résulte de la force d'attraction exercée par les communes d'Ajaccio et de Bastia. Elles concentrent à elles seules 36 % de la population insulaire.

 

Le club le plus emblématique de la Corse pour est bien sûr, pour les pinsuttu le SC Bastia, depuis ses exploits en coupe d’Europe. Finaliste de la coupe UEFA en 1978 avec Claude Papi et de nombreux joueurs talentueux tel que Johnny Rep, double finaliste de Coupe du Monde avec les Pays-Bas, Jean-François Larios, milieu de terrain international Français ou encore Charles Orlanducci, solide libéro surnommé le Lion de Vescovato.

 

Cependant, c’est l’AC Ajaccio qui fut le premier club corse à rejoindre l’élite en 1967. Tino Rossi, ami des dirigeants et grand supporter de l’A.C.A., donne un nouveau concert, afin de permettre au club de récolter de l’argent.

 

« Le championnat débute à Gerland où les Ajacciens affrontent Lyon.

 

Malgré une rencontre de qualité réalisée par les joueurs d'Alberto Muro, les Ajacciens sont vaincus sur le score de 2 buts à 1. Puis, le 27 août 1967, l’A.C.A. a rendez-vous avec l’histoire. Après le déplacement lyonnais, les Ajacciens s’apprêtent en effet à recevoir Rennes au stade Jean-Lluis. La formation bretonne est alors considérée comme l’une des plus spectaculaires de France, avec un jeu offensif bien léché et un effectif de qualité. Des joueurs comme Takac ou Floch sont notamment présents. C’est la première fois qu’un club français franchit la mer pour disputer une rencontre de première division. Le public se rend en masse au stade puisque 5.000 personnes remplissent la vieille enceinte ajaccienne. Alberto Muro aligne sa meilleure équipe pour cette échéance : Marchetti, Vannucci, Brucato, Moïse, Risso, Peretti, Munoz, Sansonetti, Touré, Guillon et Girod. Poussés par un public nombreux et particulièrement chaud, les Ajacciens prennent rapidement le match à leur compte. La rencontre se jouant l’après-midi en plein mois d’août, les Rennais sont gênés par la chaleur. Lors de ce match, Etienne Sansonnetti est intenable et inscrit un doublé mémorable, permettant ainsi à l’A.C.A. de s’imposer 2 à 0. Ce succès est également le premier d’un club insulaire en D1. »

 

Dans l’ombre des 2 grands : le CA Bastia et son emblématique maillot noir et le Gazelec d’Ajaccio, les diables rouges, avec son stade «Ange Casanova» de (bientôt) 5.000 places. Ironie de l’histoire, l’AC Ajaccio jouera lui en Ligue 2 alors que le Gaz, ex-club corpo d’EDF-GDF, découvrira la Ligue 1 pour la première fois de son histoire.

 

Pour  l'heure ça ne gaze pas fort pour les 4 clubs qui se traînent dans le fond du classement.

 

Le 16 août, le Paris Saint-Germain, accueillait le Gazélec Ajaccio au Parc des Princes : une rencontre du troisième type.

 

Lucas Burel de l’Obs., met en avant : Des chiffres presque absurdes

 

« 500 millions contre 13,8 millions. L'écart entre les budgets des deux clubs est presque absurde. Un peu gênant. Selon les estimations des budgets prévisionnels des clubs de Ligue 1 fournies par "Le Parisien", le club de la capitale peut même se targuer de disposer d'autant de fonds que 15 de ses concurrents au titre de champion de France, soit 16 fois le budget du club corse, considéré comme le plus "petit" de l'histoire moderne de l'élite du football français.

 

 

Question masse salariale, la comparaison entre les deux clubs donne également le vertige. D'après les informations données à l'"Obs" par le staff du club corse, le salaire moyen chez les "diables rouges" se situerait autour de 14.000 euros bruts. Ce que gagne le capitaine Thiago Silva (23 millions d'euros par an, primes comprises) en... moins de quatre heures. Nuits et temps de sommeil compris.

 

La masse salariale - hors primes - des 20 joueurs sous contrat pro du "Gaz" devrait elle se situer autour de 4 millions d'euros pour la saison prochaine et 700.000 euros pour le staff technique, explique Olivier Miniconi, le président du GFCA depuis 2007, interrogé par l'"Obs" :

 

Le salaire de notre entraîneur est très légèrement au-dessus du minimum prévu par la charte de la Ligue." Environ 20.000 euros mensuels donc, bien loin des 500.000 euros de Laurent Blanc. »

 

En 1968 le « Gaz » est déjà venu au Parc pour jouer la seconde manche de Coupe de France (on rejouait en cas de match nul à cette époque) contre son grand rival AC Ajaccio.

 

Sur son blog Didier Braun titre « En 1968, Ajaccio éliminait Ajaccio » 

En dévers et contre tout (15) le «Gaz» d’Ajaccio le plus «petit» club de l'histoire moderne de l'élite du football français est à la peine…

En 16e de finale le tirage au sort met aux prises les deux équipes d’Ajaccio. « L’A.C.A., champion de division 2 en 1967, fait ses débuts parmi l’élite de la division 1. Son avant-centre, Etienne Sansonetti, sera le meilleur buteur du championnat, avec 26 buts marqué. Le Gazelec est, depuis plusieurs années, la meilleure équipe du championnat de France amateurs (le niveau 3 de l’époque). »

 

« 17 000 spectateurs, dont une majorité de Corses, sont réunis au stade vélodrome de Marseille pour assister à un match très serré. Les amateurs ont longtemps l’avantage. Leur capitaine-entraîneur, Pierre Cahuzac (41 ans), rate même l’occasion d’inscrire un deuxième but en manquant un penalty. Ils se font rejoindre dans le dernier quart d’heure. En prolongation, chaque équipe marque une fois. A l’époque, en cas d’égalité, les équipes ne se départagent pas dans l’épreuve des tirs au but. Il faudra donc jouer un second match.

 

A.C.AJACCIO et GAZELEC 2-2 après prolongation. 17 073 spectateurs. Arbitre: M.Héliès. Buts: Taverni (29e) et Alfonsi (107e) pour le Gazelec; Peretti (72e) et Risso (95e) pour l’A.C.A.

 

« La deuxième manche se déroule le dimanche suivant, à Paris, dans le Parc des Princes alors coupé en deux (construction du boulevard périphérique, avant la démolition totale du stade, précédant sa reconstruction). Près de 20 000 spectateurs se tassent dans cette moitié de stade, que domine une haute palissade, pour cacher le chantier voisin. L’international amateur Marc Kanyan y signe un superbe exploit, à la suite d’un raid solitaire où il résiste à tous les assauts des défenseurs de l’A.C.A. »

Le gardien de but du Gazelec Ajaccio arrête un ballon en 16ème de finale de la Coupe de France de football, le 18 février 1968, contre l'AC Ajaccio

Le gardien de but du Gazelec Ajaccio arrête un ballon en 16ème de finale de la Coupe de France de football, le 18 février 1968, contre l'AC Ajaccio

Dans « L’Equipe », Victor Sinet, chantre du football corse, décrit les scènes de liesse qu’a connues la ville impériale:

 

« De mémoire d’Ajaccien, ce qui s’est passé dimanche soir, entre 17 heures et 20 heures sur le cours Napoléon et à travers toute la ville, était de nature à saisir d’ahurissement toute personne étrangère au football et au pays. Même les plus fertiles imaginations n’auraient jamais pu concevoir de pareilles scènes d’enthousiasme général, de délire collectif. »

 

Le lendemain, les héros sont de retour. Sinet évoque « une ambiance digne des plus grands fastes sud-américains et c’est ainsi qu’à l’assourdissante soirée dominicale succéda hier un tintamarre matinal aussi éclatant. »

 

À cette époque, football amateur ne rime pas avec absence de résultats. En effet, le "Gazélec est le premier club à donner des titres nationaux au football corse", rappelle Didier Rey. En 1963, même s'il s'agit d'un championnat amateur en CFA, le club devient champion de France, "avec neuf corses dans l'équipe". Pourtant, le "Gaz" refuse alors de passer le cap du professionnalisme.

 

« Étant dans une optique communiste -ou communisante- de vanter les mérites de l'amateurisme, le Gazélec décline la proposition qui est faite par la mairie d'Ajaccio de le rapprocher avec l'ACA, à la réputation bourgeoise et bonapartiste et qui avait déjà entamé son virage professionnel", détaille l'historien. Terminant quatre fois à la première place du championnat en National, le club refuse de monter pour ne pas avoir à passer en "pro". »

 

Lire l’excellent article de Romain Herreros dans le HuffPost : « Gazélec d'Ajaccio: derrière l'arrivée du club en Ligue 1, la mémoire du football populaire »

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16 septembre 2015 3 16 /09 /septembre /2015 06:00
Reiser a commencé sa carrière comme livreur chez Nicolas et s’est fait virer du Monde le 4 août 1978 au 23ième épisode de son feuilleton d'été« La famille Oboulot en vacances »

Je voue à Reiser une affection sans bornes, il est pour moi le symbole de l’esprit Charlie. Il appartenait à cette bande de « mal piffés, morve au nez, Pieds Nickelés du journalisme », comme Cavanna appelait sa petite troupe de Charlie. « Reiser, c'était des couilles qui dépassaient de partout, une transgression pour Le Monde », rappelait, amusé, l'ex-journaliste politique Thierry Pfister.

 

Je rapproche deux épisodes de sa sulfureuse carrière : ses débuts chez le très sérieux caviste Nicolas où il est livreur et publie ses premiers dessins dans le journal interne de la Maison : La Gazette du Nectar sous le pseudo de J.M.Roussillon et sa collaboration au Monde, à la demande du très sérieux Bruno Frappat « Il était tout le contraire de moi, petit bourgeois tranquille qui passais mes vacances dans ma bulle familiale de l'Ain. » pour un feuilleton d’été dans un journal austère, sans photos. « Il faut imaginer que les seules images qu'il y avait alors, c'était des cartes de géographie ou presque », rappelait Delfeil de Ton, du Nouvel Observateur.

Reiser a commencé sa carrière comme livreur chez Nicolas et s’est fait virer du Monde le 4 août 1978 au 23ième épisode de son feuilleton d'été« La famille Oboulot en vacances »

La Maison de vins Nicolas, créée en 1822, a publié entre 1930 et 1932, un album annuel soigné autour du vin, en faisant appel à des artistes de qualité, tel Paul Iribe, illustrateur de mode, affichiste, journaliste et décorateur français. Il est considéré comme un des annonciateurs de « l’art déco ».

Reiser a commencé sa carrière comme livreur chez Nicolas et s’est fait virer du Monde le 4 août 1978 au 23ième épisode de son feuilleton d'été« La famille Oboulot en vacances »

Je ne sais si vous me voyez venir avec mes gros sabots mais je verrais très bien Antonin Iommi-Amunategui, tout auréolé de sa nomination de blogueur de l’année par la RVF, grand ami de la maison Nicolas et ardent défenseur du Mouton-Cadet, organiser lors de l’un de ses Salons Rue 89 une rétrospective Reiser chez Nicolas. Ça aurait de la gueule pour une Tronche de Vins !

Reiser a commencé sa carrière comme livreur chez Nicolas et s’est fait virer du Monde le 4 août 1978 au 23ième épisode de son feuilleton d'été« La famille Oboulot en vacances »

Le 4 août 2014 Ariane Chemin écrit Le jour où... « Le Monde » vira Reiser

 

« L'été 1978 était pourri, de la pluie pour les juillettistes et guère mieux pour les aoûtiens – le détail a son importance. Pas le genre de vacances à passer au camping, mais à vrai dire les lecteurs du Monde dorment peu sous la tente. Le journal coûte 1,80 franc et surfe sur l'après-Mai 68, décennie bénie où les tirages flirtent avec les 600 000 exemplaires. Le 10 juillet, Le Monde annonce à sa «une» deux feuilletons estivaux, un polar sur la Californie, « paradis des milliardaires et des hippies », de l'Ecossais Alistair MacLean, et une bande dessinée qui se moquera du « stakhanovisme du congé ». Une BD originale, confiée à une vedette : Jean-Marc Reiser, 37 ans, jeune homme blond et charmant aux faux airs de Daniel Cohn-Bendit, étoile filante qui mourra foudroyé par un cancer cinq ans plus tard, au sommet de sa gloire.

 

C’est à l’initiative de Bruno Frappat qui, à 33 ans, s'est « autoproclamé » spécialiste de la bande dessinée au Monde. C'est lui qui publie le premier article sur le Festival d'Angoulême, en 1974, sous le bandeau « neuvième art ». Il explique aux lecteurs – mais aussi à la direction du journal – que la BD n'est ni « une maladie honteuse », ni « un signe de perversion culturelle ou de débilité », mais « l'un des continents de la culture d'aujourd'hui »

 

« C'est une idée autrement folle qui germe dans le cerveau de Frappat quatre ans plus tard. « Je connaissais bien Cabu et Wolinski, raconte-t-il, mais aussi Reiser », le père de Gros Dégueulasse, mythique anti-héros au slip douteux et aux élastiques fatigués.

 

Frappat passe ses vacances dans l’Ain et « Reiser l'y rejoignait parfois l'été, matinal, sportif, une petite boîte d'aquarelle et son joli sourire fourrés dans la poche. Entre Frappat, fils de famille nombreuse et de patron mutualiste chrétien, et Reiser, autodidacte né d'une mère sans mari, dans un pays où « les ouvriers étaient de la même couleur que les paysages », au pied d'un haut-fourneau de Longwy, une amitié s'est installée, qui autorise toutes les audaces. »

 

« Et si tu nous dessinais un feuilleton l'été prochain ? » A l'étage d'un petit resto de la rue du Helder, de l'autre côté de l'immeuble de la rue des Italiens, Bruno Frappat sait, en cet hiver 1977-1978, que sa proposition tient de l'exploit impossible.

 

Le déjeuner « un peu arrosé » se prolonge. Ce n'est pas de travailler pour une « institution » installée et d'être traité d'« agent double » par ses potes de Charlie qui le fait hésiter. « Jamais j'y arriverai… C'est mon rêve, moi qui suis fils de femme de ménage, mais jamais j'y arriverai », se débat-il avant d'accepter. »

 

« Dessiner dans Le Monde, pour Reiser, c'était entrer dans une cathédrale. Il était comme un petit abbé qui devient pape », se souvient Frappat. « Pour nous c'était phénoménal, pour lui c'était gigantesque », confirme Delfeil de Ton, un ancien d'Hara-Kiri. Reste le plus difficile : convaincre la chefferie du quotidien. Frappat déploie sa panoplie d'arguments. Reiser ? Un formidable chroniqueur de mœurs. Un lecteur du Monde et de Teilhard de Chardin. S'il « dessine le pire », explique-t-il aux huiles du premier étage, c'est parce qu'il « aime le beau ». Lui saura, en outre, fidéliser le lectorat étudiant rallié au journal depuis Mai 68. Jacques Fauvet, directeur du journal, emporte les réserves d'André Fontaine, son rédacteur en chef : Reiser dessinera du 10 juillet à la fin du mois d'août.

 

Le premier épisode de « La famille Oboulot en vacances » paraît dans Le Monde daté 11 juillet 1978, en page 13, un peu écrasé entre le Carnet, les mots croisés et la météo. Les aventures d'un couple et de ses enfants à la mer, à la campagne, à la montagne. Une histoire de mioches et de torgnoles, de goélands mazoutés sur la plage et de congés qui commencent mal, sous la pluie et dans la boue, au camping Les Mimosas. C'est le talent de Houellebecq avant l'heure, mais tendre et enfantin, drôle et triste à la fois… »

 

La suite ICI 

Reiser a commencé sa carrière comme livreur chez Nicolas et s’est fait virer du Monde le 4 août 1978 au 23ième épisode de son feuilleton d'été« La famille Oboulot en vacances »

« Reiser, c'est une catastrophe. On arrête tout », annonce Fontaine à Frappat interdit, le 3 août, au téléphone.

 

Et c'est ainsi que, au numéro 23, le feuilleton d'été s'interrompt brutalement. Le 4 août, la famille Oboulot reprend sa bagnole sous la pluie, empruntant ce mot de la fin à Pascal : « Tout le malheur des hommes vient d'une chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre. » Il faudra attendre trois ans pour que la fin de la BD trouve refuge dans Le Nouvel Obs, où Claire Brétecher s'est lassée de ses « Frustrés », puis termine sa course dans l'album posthume paru en 2012 chez Glénat, augmenté des fameux dessins soustraits aux lecteurs du Monde. »

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15 septembre 2015 2 15 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (14) levurer son moût c’est le dernier chic genre potage Liebig en sachet avec monsieur Plus…
En dévers et contre tout (14) levurer son moût c’est le dernier chic genre potage Liebig en sachet avec monsieur Plus…

- C’est mou en ce moment, trouve-moi un angle coco, faut que ça buzz sur les réseaux sociaux !

 

- On pourrait montrer des belles cuves en inox… c’est nickel inox… ça brille… ça fait riche… ça fait propre… genre labo pharmaceutique…

 

- Ouais et pourquoi pas mettre une charlotte sur la tête de l’œnologue !

 

- Ça plairait à Étienne Dauder, le président des caves de Molière en Languedoc pour qui c’est un « véritable alchimiste », à qui l'on doit des vins de grande qualité sur le secteur.

 

- La qualité mon cul, on aurait tous les bobos au cul !

 

- Patron ce ne serait pas si con car les bobos, avec leur jaja à poils, tout nu, qui pue, sont les champions toutes catégories de la communication…

 

- T’es pas un génie, t’aurais dû te faire embaucher chez Roux&Combaluzier dit B&D, mais tu sais y faire pour pomper de la publicité…

 

- J’ai une idée…

 

- Ça c’est un scoop, accouche !

 

- Pas de problème chef moi les vannes à 2 balles glissent sur moi comme un pet sur de la toile cirée…

 

- Te vexe pas coco, je dis ça pour faire monter la pression, fais pas ta chochotte je ne vais pas te soutirer tes bonnes idées…

 

- Y’a qu’à levurer !

 

- …

 

- Ben oui ensemencer avec des levures sélectionnées !

 

- Sélectionnées par qui ? Philippe Saint-André !

 

- Déconnez pas patron, les détecteurs de petites bêtes travaillent pour des maisons sérieuses, la science quoi ?

 

- Ramène pas la tienne et dis-moi où ils les ramassent leurs levures ?

 

- C’est simple : d’un côté y’a des zozos qui font confiance à celles de chez eux, des pas toujours propres, des toutes pourris, fainéantes, disent les autres ; et de l’autre y’a des intelligents qui font faire le boulot par des travailleurs extérieurs. Genre plombier Polonais.

 

- Ce n’est pas de jeu ! Trop fastoche, des ramiers quoi !

 

- Pas tout à fait y disent que leur petit vin blanc un peu mou devient avec elles une bête de concours. Un peu comme si tu mettais Zizou dans une équipe de branques et avec ça y z’empochent la Coupe du Monde.

 

- Ouais, ouais, mais si tout le monde fait pareil tu ramènes les compteurs à zéro, la balle au centre.

 

- Détrompez-vous chef, la partie ne se joue pas ainsi. Ça ne fonctionne que chez les génies de la vinif, les Paganini qui savent se vendre aux bons critiques, les rosbeefs surtout, y’a pas de place pour les ringards.

 

- Y’a un truc qui me chiffonne coco c’est la photo…

 

- La photo, quelle photo ?

 

- Ben celle du petit génie de l’œnologie moderne avec ses ciseaux qui ouvre une poche de petites levures sélectionnées, ça a un côté potage Liebig en sachet avec monsieur Plus…

 

- Pas faux patron mais vous savez le potage Liebig ça se vend bien et monsieur Plus à fait un tabac dans la publicité…

 

- Si je comprends bien ton vin avec levures sélectionnées incorporées c’est comme la Rolex de Séguéla « si t’as pas levuré avant 50 ans c’est que tu as raté ta vie… »

 

- Oui chef vous avez toujours le dernier mot pour rire…

 

- Pour ne fâcher personne, j’en connais qui sont susceptibles comme des pucerons, nous mettrons un message sanitaire sous l’article : «La chronique titre 2° d’humour…»

 

- Y’a pas à dire patron vous êtes si bon que vous devriez vous présenter aux élections…

 

- Trève de plaisanterie Coco, bigofonne à Laffort pour qu'ils se payent une double page de pub dans le canard...

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15 septembre 2015 2 15 /09 /septembre /2015 06:00
Les larmes des urbains sur la dépression des agriculteurs sont des larmes de crocodile cher Éric Fottorino

C’est bien joli d’applaudir la ronde des gros tracteurs dans les rues de Paris et d’arpenter avec ses mouflons émerveillés les travées du Salon de l’Agriculture pour s’extasier devant veaux, vaches, cochons, couvées…

 

Mais ce qui serait encore mieux c’est de se préoccuper du prix du litre de lait UHT demi-écrémé, de la côtelette de cochon en promotion permanente, du steak haché de Bigard bien marqueté et cher pour ce que c’est, dans les soupentes de la GD, avant de verser des larmes de crocodile réservées à ces pauvres paysans…

 

Ceci s’adresse aussi bien aux urbains qu’aux ruraux adeptes inconditionnels de la GD.

 

La détresse de certains éleveurs je l’ai vécue dans les dernières années de mon job de médiateur dans le secteur laitier pour le compte de Bruno Le Maire.

 

J’ai vu pleurer, face à moi, un grand jeune homme désemparé, lorsque le seul fromager de la fourme de Montbrison a fermé et que les grands collecteurs : Lactalis et Sodiaal se renvoyaient la balle pour ne rien faire.

 

Vous pouvez vous reporter à mes chroniques de l'époque :

 

Dans ma longue mission dans le Grand Sud-Ouest afin de trouver des collecteurs pour ramasser le lait de producteurs en déshérence, j’ai croisé des fils de la Terre, isolés, désemparés, qui n’avaient comme seul lien mon numéro de téléphone. « Je vais vendre mes vaches… je n’en peux plus monsieur Berthomeau… » C’était un dimanche matin, lui dans l’Aveyron moi à Paris. Pas simple de trouver les mots…

 

Là aussi vous pouvez lire ces 2 chroniques :

 

« Le public a applaudi. Devant moi Sébastien a craqué, il a pleuré. Avant la projection il n’avait pas revu les images, il les a découvertes avec nous, les a revécues, difficile épreuve que cette mise-a-nue publique. J’aurais aimé lui dire je ne sais quoi d’ailleurs mais les mots ici n’avaient pas droit de cité. Mon silence respectait ses larmes et surtout, plus encore qu’avant la projection, je sentais sur mes petites épaules le poids de cette mission qui m’avait été confiée. J’étais un peu colère, une colère contre moi-même mais aussi contre la bonne conscience très abonné à Télérama de ces gens à qui Edouard venait de proclamer pour alléger l’ambiance « Allez, on va boire un coup» qui sonnait comme la voix de son père que nous venions de voir sur l’écran le jour où il avait rassemblé ses voisins chez lui pour les régaler. Bien sûr que nous sommes allés boire un coup, comme l’a dit ou écrit quelqu’un « pour tordre le cou » au désarroi, vaille que vaille… » Pour sûr que j’avais envie de fendre la bonne conscience, monter sur la barrique pour dire à l’assistance : « Que faites-vous au quotidien pour qu’un Sébastien Itar, dans le fin fond de sa vallée du Lot, avec ses vaches, sa solitude, mais aussi se collègues de Cantaveylot, vive, fasse des projets, se projette dans l’avenir. Lors de mes dernières rencontres avec de ses collègues, producteurs de lait dans le Lot-et-Garonne et la Dordogne, ce besoin de visibilité, de compréhension active, m’a été martelée.»

 

« J'avais planqué un fusil et deux cartouches dans une serre. Mon épouse savait que j'étais à bout. Elle me faisait suivre partout par mon fils ». Sans le soutien de sa famille, Roger Pessotto, 66 ans, sait qu'il serait passé à l'acte. Le souvenir est encore frais, mais il veut témoigner.

Roger Pessotto a toujours voulu être agriculteur. Une belle carrière de maraîcher avec la fraise pour spécialité. « On est parti de rien. Et on est arrivé à rien ». Dans cette aventure, il avait pourtant tout donné, et sa fierté, c'était d'y être arrivé. Sa success-story avait même attiré les caméras d'une émission télévisée, quand son exploitation pesait encore entre « trente à quarante salariés».

 

Tout ça pour vous dire, cher Éric Fottorino, mon extrême sensibilité de fils et de frère de paysan de Vendée sur la détresse de ces fils de la Terre. Il ne s’agit pas de me dédouaner, bien au contraire, j’ai pendant 10 ans, auprès de Michel Rocard, participé au système, et je l’assume.

 

Mais cessons d’accuser le système, nous sommes tous, le système.

 

Votre dossier sur la détresse des agriculteurs a le grand mérite d’exister, c’est rare dans la presse d’aujourd’hui, et il apporte un éclairage intéressant que je ne conteste pas, mais si je puis dire, il ne va pas au fond des choses, il laisse trop de place à une vision très rat des villes sur ce qu’est la vie des rats des champs.

 

Pourquoi ne pas avoir donné aussi la parole à des gens d’en bas, beaucoup d’agriculteurs seraient tout aussi pertinents, même plus qu’un Michel Onfray, plutôt que de la donner à un brillant représentant des grandes cultures, Philippe Chalmin, très représentatif du système qui a dominé la fameuse PAC, ces Organisations Communes de Marché fabriquées par nos brillants technocrates dans la roue d’Edgard Pisani. Le blé et le lait, enfants de l’exploitation de polyculture de mon grand-père, privilégiés, protégés pour le plus grand bénéfice des grandes plaines et de la future spécialisation laitière.

 

Je ne parle pas du cochon et du poulet, simples transformateurs de céréales, qui ont fait du Grand Ouest le lieu privilégié du hors-sol – vivre sur quelques ha, la fameuse exploitation familiale à 2 UHT – pour le plus grand bénéfice des PSC et du soja importés via Saint-Nazaire et Brest. Mais aussi la fortune d’un Charles Doux et des fabricants d’aliments du bétail chers à Avril ex-Sofiprotéol. La désertification de certaines zones rurales n’est pas une opération du Saint-Esprit.

 

Quand à nos producteurs de viande du bassin allaitant, ils ont toujours été les laissés pour compte dans la mesure où c’est le troupeau laitier qui fait le prix de la viande : les fameuses vaches de réforme qui font le steak haché de M. Bigard, nourriture favorite des jeunes générations.

 

Et l’abandon des quotas laitiers, que nous avions mis en œuvre avec Michel Rocard, contre tous : l’impérieux François Guillaume SG de la FNSEA, futur Ministre de l’Agriculture de Jacques Chirac – j’ai été de ceux auprès de Stéphane Le Foll, ce fut ma dernière mission, à tirer la sonnette d’alarme, en vain, pour dire que certains de nos producteurs n’étaient pas préparés au coup de torchon des prix du grand large.

 

Bref, il y a tant à dire sur ce que vous appelez, cher Éric Fottorino, un État sans vision, que le retraité que je suis n’a plus envie de prêcher dans le désert de l’indifférence et de la démission.

 

Bien évidemment je n’ai pas la prétention de détenir une quelconque vérité, mais ayant trempé mes mains dans le cambouis de la politique agricole, cogéré aussi avec les Raymond Lacombe, Luc Guyau, Jean-Michel Le Métayer cette politique, mais aussi fait reconnaître la représentativité syndicale des minoritaires devant l’AG du Conseil d’État, je connais le poids de l’Histoire, ses pesanteurs et ses contradictions.

 

Il suffit de lire le livre de Bruno Le Maire Jours de Pouvoir pour s’en persuader, être courageux au Ministère de l’Agriculture face à l’omniprésence des majoritaires relève d’un apostolat bien difficile. Lorsqu’avec Michel Rocard nous avons négocié les accords de Dublin pour mettre fin au désastre programmé des vins de table languedocien, nous avons été vilipendé par nos amis socialistes et communistes, mais je n’ai aucune gêne à affirmer que nous avons sauvé ce vignoble et ceux qui en vivent aujourd’hui.

 

Il y a 2 ans l’éditeur Autrement, lecteur de mon blog, m’a contacté pour que commette un livre dans l’une de ses collections. J’ai proposé « Je veux des paysans pour mes petits-enfants »

 

Réponse : pas porteur coco !

 

Et pourtant, chaque jour que Dieu fait, j’en croise des nouveaux paysans, vignerons, maraîchers, éleveurs… Ils sont entreprenant, innovateur, intelligent…

 

Qui leur donne la parole ?

 

La commisération et l’émotion n’étaient guère de mise au Bourg-Pailler à propos de la politique, les valeurs que m’a transmis mon père, mendésiste – il était bouilleur de cru pourtant – sont celles du bien public, du gouverner c’est choisir…

 

J’ai choisi cet angle très personnel afin d’éviter de vous livrer mon analyse détaillée sur chaque article, ce qui n’avait que peu d’intérêt. Chaque lecteur est libre de se forger son point-de-vue sans les béquilles d’un ancien acteur du théâtre politique.

 

Ce que viens d’écrire ne doit pas vous empêcher d’acheter le N°72 Les Paysans la Grande Dépression, bien au contraire, c’est un bon dossier qui a le mérite de proposer des points de vue intéressant. Tout ce que je souhaite c’est qu’il ait une suite et que celle-ci n’attende pas que survienne une nouvelle « crise ».

 

Merci à Éric Fottorino et à son équipe de nous proposer du contenu, c’est si rare dans la presse d’aujourd’hui qu’il est important de joindre le geste à la parole de la même manière que les citoyens-consommateurs devraient le faire lorsqu’ils font leurs courses alimentaires…

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