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29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 06:00
Au temps où j’étudiais l’Histoire de France Sainte-Menehould entra dans ma mémoire grâce à Louis XVI et son goût pour les pieds de cochon.

Notre Histoire de France, à l’école, se fixait sur des lieux, souvent des batailles gagnées ou perdues : Alésia, Bouvines, Valmy, Waterloo, ou des hauts faits Roland à Roncevaux, et des dates, 1515, 1789, 1936, 1958… Le cas de Sainte-Menehould est plus étrange « Lorsque le roi Louis XVI s'enfuit de Paris pour se faire arrêter à Varennes, dix brochures parurent pour exposer les causes de cette arrestation ; une entre autres de cet enfant terrible de la Révolution que l'on appelait Camille Desmoulins insinue que le roi fugitif n'avait pu résister au désir de manger des pieds de cochon à la Sainte-Menehould, ceci était un mensonge qui, dans la situation où il était fait, prenait les proportions d'une calomnie. Louis XVI ne s'arrêta à Sainte-Menehould que le temps d'y être reconnu par le fils du maître de poste Drouet qui, lui-même, sella son cheval et partit par des chemins de traverse, afin d'arriver avant le roi à Varennes ; il le précéda en effet de quelques minutes, et le roi fut arrêté en face de l'hôtel. »

 

C’est ce qu’Alexandre Dumas nous raconte dans son Grand Dictionnaire de la cuisine

 

Ce pauvre Louis XVI, si je puis m’exprimer ainsi, ne donnait pas, semble-t-il, selon Grimod de La Reynière, dans le plus grand raffinement de table. Pour Grimod la mort de Louis XV « porta un coup mortel à la bonne chère » et que « Son successeur, jeune et vigoureux, mangeait avec plus de voracité que de délicatesse, et ne se piquait point d’une grande finesse de goût dans le choix de ses aliments. » (Manuel des amphitryons 1808)

 

Roi glouton, l’épisode de la fuite à Varennes, en juin 1791, conforta cette image sous « la plume terriblement malicieuse de Camille Desmoulins. En témoignent deux frontispices de son journal : le premier à pour légende « Le roi mangeant des pieds de cochon à la Sainte-Menehould, reconnu », et le second « le roi parle à M.Sauce ».

 

M. Jean-Baptiste Sauce étant le procureur de Sainte-Menehould dans l’épicerie de laquelle la famille royale en fuite avait trouvé refuge. C’est Jean-Baptiste Drouet, maître de poste de Sainte-Menehould, qui signala le passage de l’équipage royal.

 

Desmoulins a donc beau jeu d’insinuer que le monarque se perdit du fait de sa gourmandise et, qui plus est, pour des pieds de cochon. On railla le roi. Capet cochon !

 

« Ceci posé – c’est de nouveau Alexandre Dumas qui tient la plume – et c'est toujours la place de poser une vérité, revenons à nos pieds de cochon.

 

Flambez ce qu'un cochon peut avoir de pieds, c'est-à-dire quatre, en général ; ratissez-les, lavez-les à l'eau chaude, faites qu'ils soient bien propres, fendez- les en deux, rapprochez les morceaux l'un contre l'autre ; entortillez-les de ruban de fil, appelé ruban à tabliers, exactement comme si un perruquier faisait une queue ; cousez les deux bouts du ruban, faites-les cuire dans une braise ou dans du bouillon, comme les queues à la purée. Égouttez-les, laissez-les refroidir, ôtez-en les rubans, séparez ces morceaux ; trempez dans du beurre fondu, panez-les, faites-les griller, et servez à sec. »

Au temps où j’étudiais l’Histoire de France Sainte-Menehould entra dans ma mémoire grâce à Louis XVI et son goût pour les pieds de cochon.
Au temps où j’étudiais l’Histoire de France Sainte-Menehould entra dans ma mémoire grâce à Louis XVI et son goût pour les pieds de cochon.

La recette existait déjà au temps de Charles VII, pendant la guerre de 100 ans mais elle concernait un volatile. « … le roi Charles VII, cherchant l’ennemi anglais dans l’est du royaume, se trouve soudain à court de vivres. Il entraîne ses officiers Dunois, La Hire et Xaintrailles dans le proche village de Sainte-Menehould. Là, la femme d’un taillandier leur confectionne un poulet rôti trempé dans des œufs battus et arrosé d’une sauce moutarde. La plus ancienne recette était donc celle du poulet à la Sainte-Menehould.

 

Revenons à nos pieds de cochon, voici la recette telle que donnée par Les Soupers de la cour en 1755

 

« Bas de soie ou pieds de cochon à la Sainte-Menehould.

 

Entremets chaud

 

Coupez chaque pied en deux après les avoir bien nettoyés ;

 

Faites-les cuire environ dix heures sur un très petit feu, avec un poisson (petite mesure contenant un demi-setier soit un peu plus de 100 mml) d’esprit de vin, une chopine de vin blanc, une livre de panne, sel, fines épices, un bouquet de persil, ciboules, une gousse d’ail, trois clous de girofle, thym, laurier, basilic.

 

La cuisson faite, laissez-les refroidir dedans après les avoir déficelés ;

 

Faire fondre du gras de leur cuisson pour tremper dedans chaque morceau et les panner à mesure avec de la mie de pain ;

 

Faites-les griller d’une couleur dorée ;

 

Servez sans sauce. »

 

Cette façon de faire était appliquée à d'autres pieds.

 

« Fernand Benoit, cite le cas du comte polonais Moszynski, qui, en 1784, dans une auberge d'Avignon, se vit proposer des pieds de mouton à la Sainte-Menehould. Dans le Système du docteur Goudron et du professeur Plume, d'Edgar Allan Poe, est citée sans plus de détail une spécialité de veau dite à la Sainte-Menehould. »

 

Mais qui est donc cette sainte qui donne son nom à ce village ?

 

« Sainte du Ve siècle originaire de la région. Née à Perthes, elle vécut avec ses sœurs dans de petites communautés de vie évangélique, se consacrant à la prière et au service des malades. Elle mourut à Bienville où elle fut inhumée en 490. Grâce à sa réputation de sainteté, elle devint patronne de plusieurs églises et donna son nom à la capitale de l’Argonne, où fut transférée une importante relique de la sainte en 1379. »

 

Il existe une Confrérie du pied de cochon à la Sainte-Menehould qui « regroupe tous les « Faiseux » de pied de Sainte-Menehould et du Pays d'Argonne. 

 

Sainte-Menehould est située à l'est du département de la Marne, c’est une petite sous-préfecture d'environ 4 600 habitants capitale de l'Argonne.

 

Que boire avec vos pieds de cochon à la Sainte-Menehould ?

Au temps où j’étudiais l’Histoire de France Sainte-Menehould entra dans ma mémoire grâce à Louis XVI et son goût pour les pieds de cochon.
Au temps où j’étudiais l’Histoire de France Sainte-Menehould entra dans ma mémoire grâce à Louis XVI et son goût pour les pieds de cochon.
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28 avril 2015 2 28 /04 /avril /2015 06:00
Un fromage fermier peut-il être mauvais ?

Pour Auriane Velten de Régal la réponse est non.

 

« Le mauvais bethmale n’existe pas, comme le moelleux du Revard, il est affiné par des petits producteurs. ». C’est est un fromage de vache au lait cru fabriqué en Ariège.

Un fromage fermier peut-il être mauvais ?
Un fromage fermier peut-il être mauvais ?

Le moelleux du Revard est un fromage au lait cru produit à partir de vaches broutant sur le mont Revard, près d’Annecy, et nourries uniquement d’herbes des pâturages de la région. « Ce fromage est forcément bon : la production est réduite et jamais industrielle. Tout est une question d’affinage. »

Un fromage fermier peut-il être mauvais ?
Un fromage fermier peut-il être mauvais ?

Tous 2 sont donc des fromages fermiers.

 

Tout ça et bel et beau mais peut-on pour autant acheter les yeux fermés un fromage estampillé fermier ?

 

La réponse est bien évidemment non, le fait à la ferme n’est pas forcément la garantie que le mauvais n’existe pas et que c’est forcément bon.

 

Mais le fait à la ferme est-il vraiment fait dans une ferme avec ce que produit la ferme ?

 

Comme nous sommes dans un pays où la règlementation, souvent décriée, pèse de son poids depuis longtemps on pourrait supposer que l’utilisation du terme Fermier ou produit de la Ferme ou produit à la ferme est strictement règlementé.

 

 

Eh bien non : « Il n'existe pas de définition réglementaire applicable à tous les produits fermiers.

 

Actuellement la réglementation concerne uniquement deux catégories de produits : les volailles et les fromages.

 

Des définitions « contractuelles » existent par ailleurs. Ainsi, le code des usages de la charcuterie précise que le terme « fermier » s'applique à des produits fabriqués à la ferme, avec des viandes d'animaux élevés à la ferme.

 

En matière de labels agricoles, les notices techniques pour les volailles, les porcs ou les gros bovins définissent les conditions d'usage de cette allégation en fixant des règles strictes pour la densité, le parcours, l'alimentation. La doctrine de la DGCCRF indique que cette mention ne peut être utilisée que pour des produits préparés à la ferme à une échelle non-industrielle. »

 

La jurisprudence a fixé les grandes lignes pour une utilisation non mensongère de ce terme en préconisant des méthodes de production traditionnelle dans un circuit intégré à la ferme, en indiquant que les produits doivent provenir principalement de l'exploitation mais également des fermes voisines si l'exploitation conserve un contrôle direct sur les produits. En revanche, peu importent les modalités de commercialisation et le statut juridique de l'exploitation. »

 

POUR LES FROMAGES : L'article 1 3 du décret n°2007-628 du 27 avril 2007 précise que l'étiquetage peut comporter le qualificatif « Fermier » ou tout autre indication laissant entendre une origine fermière, lorsque le fromage est fabriqué selon les techniques traditionnelles par un producteur agricole ne traitant que les laits de sa propre exploitation sur le lieu même de celle-ci.

 

L'affinage peut toutefois se dérouler en dehors de l'exploitation, à la stricte condition de mettre en place un système d'identification garantissant la traçabilité du produit, et notamment son origine. »

 

Pour finir sur les fromages fermiers, un bon conseil : achetez le vôtre chez le fermier en direct, sur un marché, voire par correspondance ou e-commerce. Si ça ne vous est pas possible allez chez votre crémier ! Là où il n’y en a pas vous pouvez vous résoudre à fréquenter le rayon de fromages à la coupe de votre grande surface.

Un fromage fermier peut-il être mauvais ?

Avant de clore ce chapitre sur une des dernières nostalgies française : la petit ferme, le fermier et sa crémière, adieu vaches, cochons, couvées… Pérette et son pot-au-lait… et Magalie ex-Fromi… un petit couplet sur les allégations que vous pouvez lire sur les étiquettes.

 

« Une allégation se définit comme «tout message ou toute représentation […] qui affirme, suggère ou implique qu’une denrée alimentaire possède des caractéristiques particulières», tels que «sans colorant» ou «30 % de fruits en plus». Et cela, notamment, sous la forme d’images, d’éléments graphiques ou de symboles.

 

Toutes ces allégations doivent être justifiées et ne pas induire en erreur les consommateurs.

 

Les allégations volontaires définies

 

«Naturel »

 

S’applique aux produits issus directement de la nature ou ayant subi au maximum un traitement léger (pasteurisation, refroidissement), mais sans additifs, ni résidus, ni corps étrangers.

Par exemple : le thon « au naturel » par opposition au thon « à l’huile ».

En principe, aucun produit industriel ne peut utiliser cette allégation sauf quelques-uns tels que les eaux minérales naturelles, les huiles d’olive vierges…

 

« Frais »

 

Allégation autorisée si le produit remplit trois conditions. Il doit tout d’abord avoir été fabriqué depuis moins de trente jours. Il doit ensuite présenter au moment de la vente les mêmes caractéristiques qu’à la production. Enfin, il ne doit pas avoir été conservé grâce à l’emploi d’un traitement (excepté la réfrigération et la pasteurisation) ou l’addition de conservateurs.

 

«Nouveau »

 

La doctrine administrative considère cette mention valable pendant un an (voir la publication de l’Institut français de nutrition citée en note 17). Au-delà, elle sera considérée comme trompeuse, sous réserve de l’appréciation des juges. Quand il s’agit d’une modification d’un produit existant, elle doit être substantielle.

S’il s’agit d’une nouveauté de présentation, elle doit être indiquée sous une certaine forme (par exemple, «nouveau : sachets en portions individuelles »).

 

« Pur »

 

Mention réservée à quelques produits comme certaines huiles, boissons à l’orange, certains sucs de réglisse, miels…

 

« Maison »

 

Le produit doit être fabriqué sur le lieu de vente, à partir des ingrédients de base composant traditionnellement sa recette.

 

« Artisanal »

Le produit est élaboré par un artisan inscrit au répertoire des métiers. Méfiez-vous de certaines allégations comme « fermier », «campagne», qui ne font que suggérer une fabrication artisanale.

 

« À l’ancienne » ou « traditionnel »

 

Ces mentions ne peuvent être utilisées que si les produits sont fabriqués selon des usages anciens répertoriés. Il ne doit pas y avoir d’additif dans les produits.

« Du terroir »

 

Cette mention indique que le produit est fabriqué à partir de matières premières issues d’une aire géographique restreinte. Elle se rapproche de la mention « fermier »

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 06:00
La disparition de l’ombre portée de Bob Parker va-t-elle favoriser l’éclosion de petits surgeons ?

Dans mes hautes années, entre la poire et le fromage, avec gourmandise un propriétaire de longue lignée… me confiait, comme s’il voulait me rassurer sur ses fréquentations :

 

« Vous savez si je les reçois encore à ma table, c’est pure charité. Jamais un amateur ne s’est présenté chez moi en se référant à eux. Seule la note de Parker compte ! »

 

Je me délectais, en ancien enfant de chœur que je suis témoin de l’hypocrisie des notables, de cette charité si peu charitable, de cette franchise brutale, un peu injuste pour les honnêtes dégustateurs qui ne sont jamais invités aux belles tables, et fort à propos pour les grenouilles qui se veulent plus grosses que le bœuf.

 

La non-venue de Robert Parker fut cette année le marronnier des Primeurs.

 

L’illustre Robert Parker ne s’est pas montré

 

« Derrière cet événement opérait aussi ce que le milieu appelle le système Parker. En effet, depuis 1982, les notes du critique américain Robert Parker, établies sur une échelle de 0 à 100, influençaient l’échelle des prix, plus que quasi tout autre critère conjoncturel. Mais cette année, l’illustre Robert Parker ne s’est pas montré. Le « pape du vin » ayant vendu, en 2014, le Wine Advocate – le journal dans lequel il publiait ses notes – à des investisseurs de Singapour. Une absence qui devrait sérieusement bouleverser le marché. » Laure Gasparotto 

 

Stéphane Derenoncourt fait brillamment du Stéphane Derenoncourt « On sent que ça part dans tous les sens. Les professionnels ne savent pas trop de quel critique la note va être importante. Le modèle traditionnel de commercialisation va forcément s’imposer à nouveau. En ce qui me concerne, j’ai commencé à revoir ma stratégie dès 2014. »

 

Alain Vauthier d’Ausone fait, publiquement pour une fois, du Alain Vauthier « Il faut savoir que la vente en primeur ne concerne que quelques crus sur les 10 000 exploitations de la Gironde. Le vrai problème est le niveau de prix très bas de la plupart des vins de Bordeaux, le même qu’il y a vingt ans.»

 

Mais la disparition de l’ombre portée du grand Bob, qui a le dos en compote, dixit son grand-prêtre Michel Rolland, éveille les désirs des Iznogoud « Je veux être calife à la place du calife »

 

Alors la volaille qui se presse autour des belles tables, jacassait, se la jouait détachée « Contre toute attente, ce n’était pas vraiment un sujet de conversation dans les déjeuners, les dîners, les dégustations. À croire que ça ne faisait ni chaud ni froid à la petite foule qui se pressaient dans les chais et les châteaux. »

 

Ça prête vraiment à sourire lorsqu’on connaît la surface médiatique, qui se résume aux nombres de ses déjeuners et dîners, de l’auteur de ces lignes mais est-ce que pour autant « Le jeu va s’ouvrir ?».

 

Je ne sais mais ce que je sais c’est que la disparition du vieux chêne rendra certes un peu de lumière aux petits surgeons mais n’augmentera en rien leur dimension. Affirmer que « de n’avoir plus une autorité univoque va rendre un peu de liberté à tous. » c’est proférer une pure ineptie. En effet, si Parker en s’imposant est devenu une référence quasi-unique du monde des GCC bordelais et autres il n’a en rien limité ou gêné la liberté de ses confrères. En fait, il n’a ni plus ni moins fait que profiter que de leur faiblesse.

 

Dans une compétition, de quelque nature qu’elle soit, le retrait du champion ne fait pas courir les autres compétiteurs plus vite.

 

Alors reste à voir surgir du diable vauvert un nouveau Parker ?

 

Pourquoi pas ?

 

Mais il me semble que les temps changent et que les consommateurs ont à leur disposition bien plus d’informations pour se forger eux-mêmes leur opinion sans se confier corps et biens à une autorité unique.

 

Alors, les petits Iznogoud ont du souci à se faire et même si « le vin, comme la mode, est fait de mille mondes qui se côtoient » affirmer que « plus personne ne prend l’ascendant » est pertinent mais espérer qu’on peut « s’attendre à une agrégation des avis, à des moyennes de notes émanant de quelques critiques émérites et dont sortiront de nouvelles gloires. » relève du vœu pieu d’un zélote bien peu clairvoyant.

 

Notre homme ne peut cependant masquer son inquiétude : « On peut souhaiter que la démocratie internet ne rendra pas tout ça inaudible, mais ce n’est pas exclu. On peut espérer que toute une bande de bons faiseurs vont enfin trouver la notoriété et le succès qu’ils méritent. »

 

Je l’espère aussi mais, n’en déplaise aux producteurs de notes, ils, ces vignerons, auront de moins en moins besoin d’eux, les prescripteurs officiels, leur notoriété s’inventera en dehors des pages des revues papier glacée constellée de publicité, des salons sans découverte, sans prise de risques, des commentaires convenus, des communiqués de presse copié-collé, des reportages qui ne sont que des publi-reportages masqués…

 

Comme le Twitte Fabrice Le Glatin « Trop de professionnels se considèrent un peu comme des dégustateurs de droit divin. »

 

« Les experts en vin n'ont pas un nez plus développé. La clé de leur supériorité est liée à leur habileté à utiliser un langage consensuel.»

 

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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 07:00
CHAP.15 opération Chartrons, d'une certaine manière, et toutes proportions gardées, le FN remplit le vide qu'avait laissé le PC…

Oui, tel Sean Penn à propos de sa nouvelle compagne Charlize Théron, je «me surprends à aimer», à l’aimer, à l’aimer chaque jour beaucoup plus. C’est une forme de douce sidération, de bonheur intense lorsque ce vendredi elle s’assied face à moi. Tout en elle me transporte, face à une telle jeunesse rayonnante j’en perds mes mots ou plus exactement je les réfrène. Belle pour moi, je n’ose y croire mais elle est là c’est pour moi l’essentiel. «Oui, je suis surpris d'être amoureux. Pour de nombreuses raisons. À plus de 53 ans, on commence à comprendre pourquoi on n'a pas été heureux dans aucune relation. Il pourrait être trop tard. Mais tomber sur quelqu'un à qui on tient est un sentiment beaucoup plus passionné, profond, réel et heureux.» Et la belle Charlize de rebondir en avouant être bien dans son âge aujourd’hui : « nous pouvons célébrer chaque âge, et c’est mon conseil aux jeunes filles qui s’inquiètent à l’idée de vieillir: il ne faut pas faire de dépres­sion nerveuse pour ça ni forcer sur le Chardonnay, car vieillir n’est pas une mauvaise chose. » Gonflé à bloc, si je me laissais aller je lui demanderais de m’épouser. Que du bonheur, je suis un profiteur heureux et j’aime ça.

 

Ce faisant je m’éloigne chaque jour un peu plus, prends de plus en plus de distance avec ma mission officielle, je supporte de moins en moins les postures, l’absence de mémoire des politiques et la montée de la bêtise des bouffeurs de téloche. Le dernier épisode en date, qui m’a mis hors de moi, c’est la demande d’excuses du petit Laurent du PCF à un François Hollande qui, certes pour raccommoder une gauche en miettes, une gauche qui depuis fort longtemps n’a guère eu de choses en commun, aurait mieux fait de se taire lorsqu’il a dénoncé « la mystification » de Marine Le Pen, qui « s'exprime comme un tract du Parti communiste des années 70 ». Les maîtres de la Place du Colonel Fabien nous ont-ils fait des excuses en place publique pour tous leurs errements passés, jamais assumés, faut-il passer par pertes&profits le printemps de Prague, les datchas dans les pays du socialisme réel, les mensonges de Georges Marchais, la pire bureaucratie qui étouffe tout ? Les pires sont les renégats du PC qui, tels des alcooliques repentis, montent au créneau pour nous donner des leçons. Vos gueules les Martelli et consorts qui braillent à l’« infamie » de Hollande. Rappelons que l’historien Roger Martelli, ancien dirigeant du parti, n’en a quitté les instances qu’en 2008. Bien sûr c’est braves gens ne sont pour rien dans la montée du Front National sur leurs anciennes terres, à d’autres cet éternel « ce n’est pas de notre faute ! » 

 

Martelli nous chante son antienne « La comparaison FN-PC est classique mais infondée. Le FN chasse sur des terres populaires et ouvrières, il essaye de s’implanter sur des territoires marqués par la désindustrialisation, qui étaient en effet des territoires avec un fort électorat communiste. Mais ce n’est pas pour autant qu’il y a un transfert des voix de l’un à l’autre. Ce n’est pas parce que l’on se trouve sur les mêmes territoires que l’on retrouve les mêmes électeurs des années après. Il faut se poser les vraies questions. Pourquoi y a-t-il de l’abstention ? Pourquoi y a-t-il un vote FN si important ? Les responsables sont à trouver du côté des partis de gouvernement, à commencer par le PS. Ils ne peuvent pas botter en touche. » J’adore la référence aux partis de gouvernement qui, bien sûr, portent une large part de la responsabilité, mais nos vieilles barbes du PC ont-ils un seul jour pensé et voulu gouverner ? « Nous autres, communistes, nous avons une position claire, nous n'avons jamais changé, nous ne changerons jamais: nous sommes pour le changement ! »-- Georges Marchais

 

La réponse on la trouve dans le « François Hollande fait ses adieux à la gauche » de Clémentine Autain, la passionaria de la vraie gauche. « Ce n’est pas un dérapage mais le symbole d’une stratégie politique. La comparaison de François Hollande entre le Parti communiste français (PCF) d’hier et le Front national (FN) d’aujourd’hui signe ses adieux à la gauche. En assimilant un tract communiste des années 1970 à la propagande d’extrême droite de notre époque, le président de la République joue du désordre idéologique actuel pour mieux asseoir son projet démocrate à l’américaine. Et tirer un trait sur les catégories populaires.

 

Je n’ai jamais été membre du PCF, mais je sais que cette attaque vise en réalité tous les tenants d’une gauche de transformation sociale, ici traités comme des paillassons. François Hollande n’ignore pas l’antagonisme des filiations politiques : d’un côté, celles et ceux qui ont résisté à l’Occupation et combattu le fascisme ; de l’autre, celles et ceux qui ont collaboré avec le régime de Vichy et soutenu Franco en Espagne. »

 

La vieille rengaine des révolutionnaires de salon, sus aux social-traîtres, j’adore l’envolée de Clémentine « La tâche centrale d’une gauche digne de ce nom, c’est de renouer avec la fierté populaire. C’est de travailler à la stratégie de transformation sociale et écologique du XXIe siècle. C’est de trouver la façon de faire vivre l’égalité, la justice sociale, la vie bonne dans des termes contemporains. En brouillant les grandes références historiques pour substituer à la partition gauche/droite une opposition démocrates/républicains, François Hollande a déserté ce terrain. Nous ferons sans lui.» 

 

Oui, sans les électeurs aussi ça ne fait aucun doute. La vieille tactique du si tu n’es pas avec nous, tu es contre nous, chère aux communistes alignés sur Moscou et à une extrême-gauche coupée du peuple, fait fi de la réalité du fameux peuple dont ils se réclament. Ce peuple les a déserté et comme l’écrit un blogueur :

 

« D'une certaine manière, et toutes proportions gardées, le FN remplit le vide qu'avait laissé le PC: il offre un outil de lecture du monde et l'espoir de lendemains qui chanteront. Illusions, populisme et démagogie ? Qu'importe, face au désarroi de ces électeurs qui ne trouvent qu'à l'extrême droite l'espoir que ni la gauche, ni le centre, ni la droite n'incarnent plus. C'est à cela qu'il faut répondre, vite ! En se souvenant que le PSF (le Parti social français du colonel De La Rocque) et le PPF (le Parti populaire français de Doriot), comptaient à la fin des années 1930 deux fois plus d'adhérents que PS et UMP réunis n'en comptent aujourd'hui.… » 

 

Le déclin du PCF a débuté dans l’après 68, allez donc savoir pourquoi, et ses héritiers post-chute du mur feraient bien de se demander pourquoi ils se revendiquent encore de l’appellation communiste ? L’alternance dans les démocraties bourgeoises est antinomique à la prise du pouvoir par le peuple, quand celui-ci l’a pris, il le garde mais le problème pour lui c’est que les gardiens du soi-disant pouvoir populaire l’ont toujours dévoyé et en définitive ont berné le peuple au profit d’une nomenklatura cousine-germaine des pires capitalistes…

 

Le 16 janvier 1969 : immolation de Jan Palach, étudiant à la Faculté des lettres de l'Université Charles, pour protester contre la normalisation, il mourra trois jours plus tard à vingt-et-un ans. Pendant ce temps, en France, Waldeck Rochet est tombé malade, victime collatérale du printemps de Prague et Georges Marchais se prépare à devenir secrétaire général adjoint du P.C.F.

 

Seul, Jean Ferrat saura, une fois de plus, trouver les mots que tous les militants attendaient, il chantera dans « Camarade » :

 

« Que venez-vous faire camarades,

Que venez-vous faire ici? »

 

Ce pays, le nôtre, ne pourra faire l’économie, sur sa gauche, d’une profonde remise en cause de ses vieilles querelles éculées et je vais de ce pas acheter le livre posthume de Bernard Maris « Et si on aimait la France »

 

Avant de quitter mon écran je rédige pour un journaliste un topo sur la fiche «s» dont Sid Ahmed Ghlam faisait l’objet ?

 

« Cette fiche «S», pour «sûreté de l’Etat», est l’une des 21 sous-catégories du plus ancien fichier de police : le Fichier des personnes recherchées (FPR) crée en 1969. Il comporterait actuellement 400 000 noms, allant du grand banditisme aux évadés de prison. La fiche «S», elle, est réservée aux individus menaçant potentiellement la sécurité nationale. Une notion juridique relativement floue, permettant aux services de renseignements de ratisser très large. Y figurent bien entendu les aspirants terroristes, mais aussi tout une flopée de militants antinucléaires, d’activistes politiques (anti-G20, zadistes), de hooligans et de membres de groupuscules d’extrême droite. Selon le journal Sud-Ouest, qui a accédé à un chiffre convoité, 5 000 personnes étaient répertoriées dans le fichier «S» en 2012. «C’est une donnée intéressante car, en matière d’antiterrorisme, rien ne circule au nom du secret défense», explique l’universitaire Pierre Piazza.

 

La fiche «S» comporte seize échelons de dangerosité. Sid Ahmed Ghlam était au niveau 13. Mohammed Merah, le tueur de Toulouse, était, lui, au niveau 5, car jugé encore plus dangereux. Un échelon qui implique de signaler les passages à la frontière de l’individu, mais pas de fouiller ses bagages, ni de le surveiller sur le territoire français. «Il ne faut pas perdre de vue que la fiche "S" est un dispositif de signalement. Il n’oblige ni écoute administrative, ni arrestation automatique», rappelle François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 06:00
Le «Gâteau de Puits d’amour» d’aujourd’hui de Marion Goettle d’Heimat…  de Vincent La Chapelle en passant par Grimod de la Reynière…

Elle n’a que 20 ans mais beaucoup de talent, un large et beau sourire, des yeux espiègles, discrète et disponible, attentive, c’est Marion Goettle la pâtissière d’Heimat celle par qui nous viennent les desserts de la maison de Pierre Jancou.

 

« L'invention du dessert, au sens moderne, se produit au tournant des XVIIe et XVIIIe siècle, c'est-à-dire à l'époque de François Massialot. Jusqu'à la Renaissance, le terme dessert est à prendre en effet au sens littéral puisqu'il consiste à... desservir la table quand le repas était fini.

 

À partir du XVIIe siècle, le terme va s'appliquer peu à peu aux petites douceurs qu'on remet sur la table après la desserte de cette dernière. Il s'agit à la fois de faire plaisir en montrant sa munificence (on n'a plus faim, remettre le couvert permet donc de montrer qu'on est assez riche pour se permettre un tel luxe) et de faciliter la digestion (le sucre étant sensé avoir cette propriété).

 

Si les cuisiniers et officiers de bouche emploient entre eux (et dans leurs livres) sans complexe ce terme de dessert, les gens bien nés le trouvent à cette époque encore trop vulgaire. On lui préfère celui de service du fruit (ou en être au fruit) et il faudra attendre le XIXe siècle pour que le mot s'impose enfin dans les maisons bourgeoises. »

 

Alors pourquoi ce soudain intérêt d'une jeune et talentueuse pâtissière pour un gâteau dont l'invention date du XVIIIe ? Tout simplement parce que notre Pierre, parti en terre ardéchoise faire le preux chevalier moyenâgeux, confiait à son équipe que sa grand-mère, pendant l'occupation, économisait sou par sou, afin de pouvoir offrir à sa famille des puits d'amour de chez Stohrer à Paris, depuis 173,0 rue Montorgueuil.

 

D'où nous vient le Puits d’amour ?

 

« On doit ce gâteau à Vincent La Chapelle, le grand chef du XVIIIe siècle qui était l'ennemi juré de François Massialot dont il pilla de nombreuses recettes. Dans ce cas néanmoins, pas de polémique, on ne trouve pas de puits d'amour dans Le Cuisinier Royal et Bourgeois. C'est bien La Chapelle qui écrivait aussi bien en anglais qu'en français qui publia en 1733The Modern Cook et proposa une recette intitulée Well of Love (puits d'amour).

 

Il s'agissait d'une friandise en pâte feuilletée (sorte de bouchée à la reine), creusée et remplie de confiture de fruits rouges. Evidemment, ce puis d'amour en évoquait un autre (je ne vous fais pas de dessin) et ce dessert fit un énorme scandale, sauf dans les soupers intimes de Louis XV on s'en doute.

 

Plus tard, on remplaça la confiture par de la crème pâtissière caramélisée, ce qui lui ôta toute charge érotique et rendit ce petit gâteau plus acceptable... C'est encore la recette que suit Stohrer, le grand pâtissier historique de la rue Montorgueuil à Paris même s'il donne sur son site une autre origine (plus acceptable) au puits d'amour : « Cette création fut réalisée à l'époque d'une célèbre opérette, ce qui lui valut ce nom de puis d'amour ». Je suis curieux de savoir à quelle opérette... »

 

1. Le cuisinier moderne, qui apprend à donner toutes sortes de repas ..., Volume 2 Par Vincent La Chapelle

 

Faites un feüilletage : votre feüilletage étant fait étendez-le de l’épaiffeur d’un écu ou de deux florins. Mettez un plat par deffus de la grandeur que vous voulez faire votre Gâteau ; coupez la pâte tout autour ; mettez cette abbeffe furt un plafond ; enfuite prenez un autre plat qui foit plus petit d’un bon pouce & refaittes une autre abbeffe ; coupez-là dans le milieu, et & enlevez la pièce de fix pouces en rondeur, felon la grandeur de votre gâteau, & mettez le collier sur votre première abbeffe ; faites quatre S aussi grandes que vous le jugerez à propos, pour le moins de quatre pouces de hauteur, elles fe font du même feuilletage…

La suite ICI 

 

2. Le puits d’amour par Alexandre Balthasar Laurent Grimod de la Reynière

 

« Formez une abaisse de l’épaisseur de deux à trois lignes, et coupez-là au moyen d’un moule goudronné, c’est-à-dire avec un coupe-pâte à festons ; vous posez votre première abaisse sur la plaque de tôle que vous devez mettre au four ; ensuite vous coupez une autre abaisse du même dessin, mais d’un diamètre moins large ; appliquez la sur la première dont vous aurez mouillé la feuille de dessus afin qu’elles puissent adhérer ensemble ; dorez vos puits ; mettez-les au four, et lorsque seront à peu près cuits, saupoudrez-les de sucre fin et faites-les glacer en les remplaçant dans le four jusqu’à ce que le sucre fonde ; alors, vous retirez ces puits d’amour que vous évidez à l’intérieur et que vous remplissez avec des confitures qui ne doivent pas manquer de consistance. Les gelées ont presque toujours l’inconvénient de couler, et, par suite de cela, de déformer les gâteaux feuilletés. Les confitures qui sont toujours du meilleur usage en pareil cas sont les abricots en quartier, les mirabelles en liquide, les marmelades de prunes et de coings, les cerises au demi-sec et les framboises. »

 

3. Le puits d’amour revisité par Marion Goettle : elle nous dit tout lors de l'émission de France Bleu : « On cuisine ensemble : 107.1 le jeudi 23 avril 2015 à 11h00 écoutez-là et vous saurez tout !

Ne me restait plus qu'à aller me régaler du Puits d'amour de Marion. Ce que je fis ce vendredi accueuilli, juste avant le service, par la jeune équipe d'Heimat Marion en tête. Comme j'avais tracé la route sur mon nouveau destrier étincelant j'étanchais d'abord une belle soif d'un canon : le Canon rosé à bulles d'Hirotake Ooka élaboré à partir de Muscat de Hambourg. 

Le «Gâteau de Puits d’amour» d’aujourd’hui de Marion Goettle d’Heimat…  de Vincent La Chapelle en passant par Grimod de la Reynière…

Puis dans une pénombre monacale, alors qu'Heimat s'emplissait lentement, je savourais à petites bouchées le puits d'amour de Marion environné de fraises. Alliance de la fraîcheur vive et du craquant des fines murailles du puits, c'est toute la légèreté qui égaie la fin d'un bon repas. Je m'en lèchais les doigts. J'achèvais mon canon pendant qu'un couple gentiment quémandait de pouvoir dîner, c'était complet, alors ils s'installeraient au bar. Je félicitais notre jeune pâtissière inspirée et je remontais sur mon fidèle destrier. Réconfortant que de constater que cette belle jeunesse, s'exprime avec talent, aime son métier, bravo à Marion et à toute l'équipe d'Heimat pour leur goût de bien faire, d'être à la hauteur des défis qu'ils se lancent. Quand j'aime je ne compte pas ! Un grand salut au preux chevalier ardéchois sa maison est entre de bonnes mains alors qu'il guerroie...

 

La photo de couverture présente le beau sourire de Marion mais ce qu'elle tient dans ses bras ce ne sont pas, vu la dimension, des puits d'amour... les gourmands aimeraient bien sans doute des puits d'amour de cette taille mais ce serait péché...

Le «Gâteau de Puits d’amour» d’aujourd’hui de Marion Goettle d’Heimat…  de Vincent La Chapelle en passant par Grimod de la Reynière…
Le «Gâteau de Puits d’amour» d’aujourd’hui de Marion Goettle d’Heimat…  de Vincent La Chapelle en passant par Grimod de la Reynière…
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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 06:00
Tout ce que vous devez savoir sur SÈVE « L'amour fait monter en moi des sèves et des certitudes si radieuses et si puissantes qu'elles ne finiront jamais ! »

1 . Le Larousse : je sème à tout vent !

 

  • Liquide nourricier qui circule dans les diverses parties des végétaux.

  • Littéraire. Ce qui donne la force, la vigueur, la vitalité : Être plein de sève et de jeunesse.

  • Qualité de certains vins, où interviennent la délicatesse du goût, l'arôme et le bouquet.

2 . Sève brute et sève élaborée

Tous les végétaux, des petites plantes aux grands arbres, utilisent un double système de vaisseaux analogue à celui de la circulation sanguine chez l'homme. L'eau est le composant de base de la sève et représente plus de 95% du liquide. Cette grande quantité d'eau provient du sol et transporte les éléments minéraux infimes puisés par les racines. Devenue sève brute, cette eau est acheminée par les vaisseaux situés dans la partie vivante du bois, sous l'écorce. C'est par la différence de pression entre les cellules et par capillarité que la sève passe de l'une à l'autre et se hisse jusqu'au niveau des feuilles. Là, les sucres produits par la photosynthèse se dissolvent dans le liquide. Ce cocktail nourricier, la sève élaborée, est alors mis à disposition des cellules par un circuit parallèle qui redescend jusqu'aux racines, car elles aussi ont besoin de se développer au même rythme quela plante.

 

3 . La sève des grands hommes

 

« À mesure que l'âge m'envahit, la nature me devient plus proche. Chaque année, en quatre saisons qui sont autant de leçons, sa sagesse vient me consoler. Elle chante, au printemps : Quoi qu'il ait pu, jadis, arriver, je suis au commencement ! Tout est clair, malgré les giboulées ; jeune, y compris les arbres rabougris ; beau, même ces champs caillouteux. L'amour fait monter en moi des sèves et des certitudes si radieuses et si puissantes qu'elles ne finiront jamais ! »

 

Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre, Le Salut, 1959, p. 289.

 

« Être artiste veut dire ne pas calculer, ne pas compter, mûrir tel un arbre qui ne presse pas sa sève, et qui, confiant, se dresse dans les tempêtes printanières sans craindre que l'été puisse ne pas venir. »

Lettres à un jeune poète : Et autres lettres de poètes de Rainer Maria Rilke

 

Des crépuscules blancs tiédissent sous mon crâne Qu'un cercle de fer serre ainsi qu'un vieux tombeau Et triste, j'erre après un rêve vague et beau, Par les champs où la sève immense se pavane.

 

Renouveau Stéphane Mallarmé

 

4 . Manifeste de l'association Sève

 

Les vignerons de SEVE s’inspirent de la pensée de cet homme qui n’eut de cesse de construire un système cohérent et capable de rendre compte de la diversité et de l’originalité des vins produits dans les grands terroirs français.

 

Le projet de l’Appellation d’Origine Contrôlée consacre :

 

- L’originalité gustative du vin.

- Une histoire et des acquis collectifs, qualifiés d’usages locaux, loyaux et constants.

- Le génie du lieu accepté jusque dans son « défaut ».

 

LES VIGNERONS DE SEVE S’ENGAGENT

 

À toujours adapter leurs gestes à la nature changeante des millésimes, sans chercher à les dénaturer par des techniques standardisatrices.

 

Dans les vignes

 

- à favoriser la vie naturelle du sol, à protéger les sols.

 

- à favoriser l’équilibre naturel des vignes dans leur biotope, sans forcer artificiellement leur production.

 

- à travailler avant tout préventivement au travers de la préservation des équilibres naturels et de techniques culturales adaptées.

 

- à préserver un encépagement et une population complexes, historiques, respectant la biodiversité des plants de vigne et une culture à densité de plantation permettant la pleine expression du terroir.

 

- à favoriser le retour, le développement, de la biodiversité dans les paysages viticoles.

 

- à favoriser une viticulture durable et solidaire, soucieuse de la santé et de l’épanouissement de ceux qui y travaillent, et de son environnement citoyen et social.

 

Dans les caves

 

- à vendanger des raisins dont la maturité porte l’identité du terroir, façonnés par le millésime.

 

- à favoriser l’équilibre naturel des vendanges, remettre en cause l’utilisation systématique de techniques (osmose, cryoextraction, etc.) et d’intrants (enrichissement, acidification, levurage, etc.) destinés à corriger les déséquilibres ou les défauts venant des vignes, aboutissant à une élaboration artificielle des vins.

 

- à limiter les intrants destinés à stabiliser le vin.

 

Devant le consommateur

 

- à soumettre à leur éthique tous leurs choix des moyens techniques de culture de la vigne et de vinification.

 

- à obtenir un vin sain, non pollué, expression fidèle du terroir, de la vigne, du millésime, du vigneron.

 

- à communiquer en toute transparence les informations concernant leur travail à la vigne et à la cave.

 

4 – La nouvelle cuvée Pierre-Nicolas Massotte : Sève

 

Tout ce que j’en sais c’est qu’elle fut baptisée en un endroit élevé, au plus près d’un somptueux et mystérieux terrier, au cœur d’une nuit fraîche, sous une pluie d’étoiles, au clair d’une lune entamant son 3e quartier, par une jeune et jolie lavandière inspirée par les fées ; ne manquait que le Petit Duc dans le grenier et votre Taulier, bien sûr, déjà couché, pour que la cérémonie pris un tour initiatique, le genre messe noire avec des reines de la nuit et leur cortège de vins nus sans fard…

 

 

Qu’importe, l’important c’est que j’ai eu le privilège, j’adore les privilèges, par la main de Claire – ne pas confondre avec le célèbre genou de Claire – de m’instiller, à dose non homéopathique, cette Sève des Aspres bienfaitrice et régénérante.

 

J’ai beaucoup aimé.

 

Qu’est-ce donc que cette cuvée Sève ?

 

Pourquoi Sève d’abord ?

 

Parce que la sève est le sang de la plante, elle lui communique les informations des profondeurs de la terre à travers ses racines ; elle lui permet de croître, de se développer, et de lui donner ses fruits, qui sont donc marqués par le terroir.

Tout ce que vous devez savoir sur SÈVE « L'amour fait monter en moi des sèves et des certitudes si radieuses et si puissantes qu'elles ne finiront jamais ! »

Mais c'est aussi un nom sensuel, Sève se décompose aussi en "S", symbolisant le serpent, et "Eve", référence à la Genèse...

 

L’influence de la marraine de la cuvée est donc indéniable dans le nom de baptême mais revenons à la substance de cette cuvée.

 

C’est un assemblage d'un vieux Grenache (2 vignes respectivement âgées de 100 et 120 ans) ainsi que d'un vieux Carignan (80 ans), toutes plantées par l’arrière-grand-père de Pierre-Nicolas Massotte. Les rendements sont très faibles (15hl/ha).

 

Pierre-Nicolas a effectué cette année des macérations de 6 mois (raisin égrappé), en travaillant peu le vin pendant la vinification. Le décuvage a donc eu lieu au printemps, à l'approche de l'équinoxe, lorsque la végétation se réveille à nouveau.... L'idée était de faire agir le temps pour une extraction douce et en profondeur. En effet, Pierre-Nicolas pense que le temps amène des choses plus subtiles dans le vin même si, d'un point de vue technique, il n’y a que peu d'intérêt.

 

« Ce qui est sûr, c'est que le vin goûtait bien mieux qu'il y a 2 mois auparavant ; les tanins semblaient s'être adoucis. Je fais du vin en gardant à l'esprit de lui donner le plus de profondeur possible. Je pense que plus on lui en donne, et plus il nous le rend. Pour moi, le vin doit apporter des émotions, et quand on va chercher ce qu'il y a de plus enfoui en lui, alors il révèle peut-être quelque chose en nous. »

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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 06:00
La sidération de Denis Saverot boss de la RVF : le bordeaux de sa belle-mère n’est plus aux couverts des bobos !

Alors que le couple B&D se lance en juin dans le papier glacé pour être « comme une passerelle entre l’amateur et le producteur (enfin) », l’éditorialiste de la vieille dame permanentée est sidéré en découvrant que certains restaurants, bistrots et autres lieux branchés, à Paris en particulier, ne concède au bordeaux moins que des miettes « la carte des vins du Saturne, cette table chic à la pointe de l’esprit bio, à deux pas de la place de la Bourse : une clientèle néo-balzacienne de financiers et de journalistes, une carte des vins de 40 pages, 600 références avec, en tout et pour tout… trois bordeaux. »

 

« Même émoi l’autre jour au 6 Paul Bert, lieu très animé derrière Bastille, où se retrouve midi et soir une jeunesse curieuse et buveuse : non seulement on ne trouve pas le moindre verre de bordeaux en salle, mais la maison le revendique… »

Mais où est donc passé le bordeaux de sa belle-mère qui, depuis longtemps, vient dîner chez lui et immanquablement lui pose la même question « Denis, que servez-vous ce soir ? Du bordeaux, n’est-ce pas ? »

 

La transmission s’est effectuée puisque Raphaëlle Bacqué son épouse, journaliste et grand reporter au Monde, auteur d’un remarquable livre «Richie» , qui figure dans le classement des meilleures ventes, elle aussi prononce régulièrement « les deux syllabes magiques, les seules qui, à ses yeux, possèdent cette vertu cardinale : toujours élégants, jamais assommants. »

La sidération de Denis Saverot boss de la RVF : le bordeaux de sa belle-mère n’est plus aux couverts des bobos !

La suite ICI

 

Étonnant ne trouvez-vous pas ?

 

Sans vouloir ironiser je me permets tout de même de dire, comme le chantait France Gall « On t'avait prévenue oui oui oui oui… On t'avait prévenue oui oui oui oui… Vous m'aviez prévenue oui oui oui mais…Je ne vous ai pas cru on t’avait prévenu ! »

Et là je sens poindre le « C’est pas de ma faute ! » national de service et là c’est indéniable le père Evin n’y est pour rien… « Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre »

 

Rassurez-vous je ne vais pas ici instruire un quelconque procès en responsabilité, ni de Denis Saverot, ni de tous ceux qui sont installés dans leurs certitudes. Je n’ai pas l’âme d’un procureur ça servirait à rien.

 

L’important pour moi c’est que les dégustateurs supérieurs condescendent à descendre du piédestal sur lequel ils se sont installés depuis des décennies pour se mêler à la réalité à la fois du vignoble (le enfin de B&D me sidère à mon tour) et des consommateurs de toutes conditions… Le monde change, l’ignorer c’est se préparer des lendemains qui déchantent…

 

Je n’irai pas au-delà de ce vœu et me contenterai de vous conter la légende amérindienne du Petit Colibri.

 

« Un jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant puiser de son bec quelques gouttes d’eau dans une mare avant de s’en revenir les jeter sur le brasier. Le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, finit par s’exclamer : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas ainsi que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

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23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 06:00
Jean-Jacques Rousseau et sa Nouvelle Héloïse pressenti pour En Magnum la future publication papier glacé de Bettane&Dessauve

En toute modestie comme il se doit :

" Dans le sens du vin, comme une passerelle entre l’amateur et le producteur (enfin), beau à regarder et intelligent à lire, c’est le nouveau magazine de Bettane+Desseauve. Nous l’avons baptisé « EN MAGNUM », histoire d’être dans le sens de l’histoire."

Le premier numéro sera consacré aux primeurs et paraîtra en juin 2015.

 

Dans la Nouvelle Héloïse, même si « le vin est une boisson fermentée qui déplaît aux femmes et aux enfants c’est Julie qui le prépare, et il est l’occasion d’une opération quasi magique et assurément ludique… »

 

« Elle ne manque jamais, après le souper, de faire servir une bouteille de vin plus délicat, plus vieux que celui de l’ordinaire. Je fus d’abord la dupe des noms pompeux qu’on donnait à ces vins, qu’en effet je trouve excellents, et, les buvant comme étant des lieux dont ils portaient les noms, je fis la guerre à Julie d’une infraction si manifeste à ses maximes ; mais elle me rappela en riant un passage de Plutarque, où Flaminius compare les troupes asiatiques d’Antiochus, sous mille noms barbares, aux ragoûts divers sous lesquels un ami lui avait déguisé la même viande.

 

« Il en est de même, dit-elle, de ces vins étrangers que vous me reprochez, Le Rancio, le Cherez, le Malaga, le Chassaigne, le Syracuse, dont vous buvez avec tant de plaisir, ne sont en effet que des vins de Lavaux diversement préparés, et vous pouvez voir d’ici la vignoble qui produit toutes ces boissons lointaines. Si elles sont inférieures en qualité aux vins fameux dont elles portent les noms, elles n’en ont pas les inconvénients ; et, comme on est sûr de ce qui les compose, on peut au moins boire sans risque. »

 

Jean-Claude Bonnet, dans son chapitre La saveur des mots de son livre La Gourmandise et la faim note :

 

« Les appellations donnent lieu ici à une petite farce, car sous les préparations diverses se cache le même petit vin de Lavaux, c’est-à-dire celui des coteaux voisins. Celui-ci n’a pas le degré des grands crus, et on « est sûr de ce qui le compose ». Ces deux points suffisent à en faire une boisson acceptable. Les deux dangers que fait courir le vin son effet, selon Rousseau, de tomber dans l’ivresse ou d’être empoisonné car le vin des marchands donne lieu à de multiples manipulations. Emile l’apprends au cours d’une leçon de chimie : « On falsifie surtout les boissons et surtout les vins ; parce que la tromperie est plus difficile à connaître et donne plus de profit au trompeur. » À Clarens, c’est parce que la boisson de base est toujours le même petit vin qu’on peut se livrer à tout un jeu sur les appellations : ainsi, la carte des vins est-elle une supercherie. C’est dans la fiction que Rousseau peut donner le change à ses envies en évoquant toute une série de grands vins qui ne sont pas censés faire partie de son quotidien. »

Jean-Jacques Rousseau et sa Nouvelle Héloïse pressenti pour En Magnum la future publication papier glacé de Bettane&Dessauve
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22 avril 2015 3 22 /04 /avril /2015 06:00
Guillaume Deschamps blogueur vin : rendre ses lecteurs heureux, leur donner le plaisir de lire, en voilà une belle motivation…

Guillaume Deschamps blogueur, un peu désabusé, constate dans son dernier billet que « L’envie d’écrire, comme l’aurait si bien dit Brassens, ça ne se commande pas. » 

 

Le poète tunisien Tahar BEKRI dans une intervention où il parle du dur métier qu'est l'écriture… précise à ce propos « Non que je conçoive, personnellement, l'écriture comme une fin en soi ou un exercice de style artificiel, ou que j'appelle à un quelconque hermétisme gratuit qui empêcherait toute lecture heureuse… »

 

Rendre ses lecteurs heureux, leur donner le plaisir de lire, en voilà une belle motivation. Et, lorsque je lis ce qui suis, cher Guillaume, sur cette escapade après le travail, « la “vraie” fatigue, celle qui suit une journée harassante passée à la merci des éléments à faire un travail d’ouvrier viticole qui reste extrêmement dur » pour « arriver en haut de la partie des Amoureuses que personne ne voit, celle qui domine Vougeot avec une des pentes les plus “radasses” de Bourgogne. » je me dis que tu n’as pas de soucis à te faire et, surtout à qualifier tes observations de fugaces, d’insignifiantes, car elles seraient extrêmement personnelles et n’intéresseraient personne.

 

Tu sors des sentiers bien balisés d’une certaine blogosphère Guillaume et, tes nouveaux chemins de traverse, plus secrets, moins courus, certes ne sont ceux qu’empruntent les gros bataillons des réseaux sociaux du vin, mais ils vont te permettre d’en toucher d’autres sans doute plus fidèles, plus intéressés, plus intéressants.

 

Ta conclusion : « Pourquoi n’ai-je plus envie d’écrire ? Car je n’ai rien à écrire… » est en parfaite contradiction avec ce qui suit qui est le meilleur gage de l’expression de ta nouvelle vie…

 

Chaque jour remettre l’ouvrage sur le métier… C’est tout le mal que je te souhaite…

 

« Je me suis régalé de la vue sur l’étang en contre-bas, sur lequel des cygnes glissaient paisiblement, au bord duquel des enfants jouaient. J’ai observé la pente, l’herbe, les feuilles pointant timidement des bourgeons, la terre étonnamment blanche sur ce secteur. J’ai fait le tour, pris quelques photos, me suis recueilli devant un piquet de tête mort au champ d’honneur, qui sera bientôt remplacé. J’ai regardé ce petit flanc de coteau envahi de ronces et d’arbres, au milieu des vignes, comme il en subsiste peu dans le coin. J’ai admiré d’un œil critique le travail de terrassement en cours, avec la création de terrasses dignes du Rhône septentrional, me suis demandé si c’était vraiment bien “terroir” tout ça et si on était encore à Chambolle ou déjà à Vougeot.

 

J’ai fait le tour du Musigny par le haut, sur un chemin peu emprunté, regardant les lézards paresseux se gorger de soleil. J’ai noté la différence de développement de la vigne entre Les Amoureuses, plus précoce, et Le Musigny, plus tardif, bien que situés à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre. Je suis revenu par le haut de Chambolle, j’ai croisé Christophe Roumier, que j’ai salué. Il m’a demandé si j’étais allé à la chasse aux noctuelles, puisque pas plus tard que jeudi je plaçais dans ce même vignoble des capsules de confusion sexuelle sous sa houlette de coordinateur pour l’appellation. Il m’a dit qu’il était justement allé faire aussi un tour dans les vignes pour la même raison, comme tout viticulteur, j’imagine pour se rassurer. Je suis rentré avec un dernier détour par le Clos de la Roche, pour comparer à nouveau les maturités entre Chambolle-Musigny et Morey-Saint-Denis. »

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21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 06:00
Les vins les + Bordeaux selon Saint Jacques Dupont le médocain : le grand retour de la tension !

Dans les années 70 il y eut le Monsieur + de Bhalsen. C’est Daniel Robert, un grand publicitaire, l’inventeur de Bison Futé et auteur de slogans cultes qui l'a inventé :

 

  • « Un verre ça va, trois verres, bonjour les dégâts ! »,

  • « Tu t'es vu, quand t'as bu ? »

  • « SNCF, c'est possible ! ».

  • « Au secours la droite revient ! »

 

Devrait l’embaucher à Vin&Société rien que pour faire plaisir au Jacques du Point qui, après 5 semaines passées à déguster, visiter, questionner, dans tout le bordelais ; avoir tenu son journal ; sonne l’heure des premiers bilans du millésime 2014.

 

Dieu que c’est triste et sec un bilan : actif – passif, et les comptables ne sont guère de joyeux lurons leveurs de coude. J’attends avec impatience le compte pertes&profits !

 

Trêve de plaisanterie sinon je vais me faire gronder par Mr Farge…

 

Que dit notre grand arpenteur-chroniqueur dans son 12e opus ?

 

« C'est du côté du Médoc qu'il faut aller chercher les expressions les plus intéressantes du millésime 2014. Ailleurs, on trouve de jolis vins et, de temps à autre, quelques exceptionnels, mais c'est sur la rive gauche, au royaume du cabernet-sauvignon, que l'on trouve les vins les plus toniques, les plus racés, les plus Bordeaux dans la version inimitable, originale, digeste, fraîche, tendue, gastronomique que ce qualificatif signifie. »

 

Je dois vous avouer qu’en lisant cette entame j’ai atteint l’extase, même l’épectase chère à feu le cardinal Daniélou, au vu du grand retour du tendu dans la bouche de Jacques !

 

Oui, mes biens chers frères, mes biens chères sœurs, dès 2009 je détectais de sa part une grande propension pour la tension et je commis un article La « tension » du vin selon Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble en dégustation à Bordeaux qui eut un grand retentissement dans le Landerneau du vin. 

 

En effet j’écrivais :

 

« Comme je suis plutôt un gouteur de mots qu’un gouteur de vins je me suis donc plongé dans une lecture attentive, attentionnée même, du guide de Jacques Dupont « Bordeaux le millésime 2008 ». Qu’en dire me suis-je dit chemin faisant ? Commenter les commentaires ? Ridicule ! Dresser un florilège des propos, forts intéressants, des gens du vin de châteaux rapporté par Jacques ? Risqué ! Que faire alors ? Lire avec mon compagnon habituel : un crayon de papier taillé pointu. Et comme souvent, ma main, mue par je ne sais quelle pulsion, s’est mise en mouvement sans que je sache très bien où elle voulait me conduire. Avec mon crayon je dessinais des bulles autour de mots et d’expressions. Comme j’adore les bulles et que je suis un bulleur, rien d’étonnant mais, très vite, passant de l’état gazeux à l’état solide je ne pouvais que constater une forme de scansion de mes notations « bullesques » : tendue au féminin pour la bouche et tendu au masculin pour le vin. »

 

Les résultats statistiques ICI

 

Revenons au Médoc pour nous demander avec le Jacques si ce retour des Bordeaux à ce qui faisait leur charme est :

 

  • 1 Clin d'œil du destin, l'arrêt des notes du célèbre dégustateur américain coïncide avec ce millésime où la vivacité, l'élégance, le tonus l'emportent sur la largeur, la richesse, la densité ?

  • Le triomphe modeste d'une certaine vision du vin et de la vinification, celle incarnée par l'œnologue Éric Boissenot dans une certaine continuité familiale.

 

Pour éclairer votre lanterne sur la méthode Boissenot lisez

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