Face à l’avalanche de qualificatifs, plus ou moins abscons, pour décrire le millésime 2013, j’avoue hypocritement que je ne sais plus à quel saint me vouer (ne croyant ni en Dieu et encore moins à ses Saints j’use de cette formule pour frapper les esprits)
Quelle pilule dorée veut-on me faire avaler ?
Quel suppositoire bien lubrifié essaie-t-on de m’enfiler ?
Lorsque je dis : je j’ajoute une couche supplémentaire à mon hypocrisie dans le mesure où tous ces discours formatés je m’en tamponne le coquillard.
Cependant, cette fois-ci l’exercice prend des proportions jamais égalées. Normal mon bon monsieur nous sommes dans l’ère de la communication. Poils au menton !
Le sieur Dupont, qui me fait une concurrence éhontée en chroniquant depuis les vignobles bordelais, se lâche. « Que ceux qui ont le devoir de vendre le vin, de faire vivre leurs entreprises fassent l'article et gonflent l'argumentaire de quelques superlatifs, soit. Ils sont dans leur rôle. Les autres, ceux qui s'adressent aux futurs acheteurs, non. Ils se doivent d'être critiques dans le sens noble du terme et le plus justement possible renseigner ceux qui les écoutent. Il y aura de jolis vins en 2013 avec des fruités présents et de la fraîcheur. Il n'y aura pas de vins excellents capables de rivaliser avec ceux des grands millésimes. Comme nous le disait Anthony Barton (Léoville Barton) lors d'une dégustation, des 2006, une année en demi-teinte : « On ne peut pas faire des vins exceptionnels tous les ans, sinon ils ne seraient pas exceptionnels ! »
Tout ça serait donc de bonne guerre – existe-t-il de bonnes guerres ? – dans le genre bouillie bordelaise au sens du livre de Bernard Ginestet, écrit en 1975, dans lequel il parlait de la montée excessive du prix des Bordeaux, de millésimes annoncés comme étant quasiment « du siècle » qui se révèlent bien fades deux années plus tard, de pratiques douteuses de coupages ou de substitutions et aussi des buveurs d'étiquette, si la bataille du millésime n’éveillait dans le Languedoc profond un réel désir de revanche.
Tel me semble être le sens du courrier de Jérôme Villaret directeur du CIVL adressé à ses vignerons : en clair nous nous avons eu du soleil !
Madame, Monsieur,
Dès la fin des vendanges 2013, le CIVL a souhaité s’engager activement pour défendre le millésime 2013.
Il fallait réagir pour démontrer que le climat dont a bénéficié le Languedoc Roussillon en 2013 a permis non seulement de faire des vins de bonne qualité mais également de maintenir une récolte à l’équilibre, même si les stocks sont faibles, contrairement à certaines régions françaises.
Les premières actions engagées ont toutes rencontré un très bon écho auprès de la presse, des professionnels de la filière et des vignerons, tant sur le site internet millesimelanguedoc.com qui a donné la parole aux vignerons sur leur « vécu » du millésime 2013, que lors de conférences de presse à Paris ou en Région.
Pour poursuivre cette démarche autour du thème « 320 jours de soleil, comme nulle part ailleurs », nous avons réalisé un argumentaire simple pour rappeler les bonnes conditions climatiques, les orientations positives de notre vignoble et quelques verbatim encourageants de la presse. Ces argumentaires existent en 3 langues : français, anglais et allemand, vous trouverez ces fichiers en pièces jointes.
N’hésitez pas à les diffuser auprès de vos contacts acheteurs ou prospects pour affirmer ce message le plus largement possible.(NDLR c'est ce que je fais).
Nous vous remercions de votre confiance et de votre implication.
Jérôme VILLARET
L’argumentaire en français link
La réponse d’un vigneron qui a tendance à mettre de l’Aude dans son vin :
Cher Monsieur,
Je suis navré que mes cotisations servent à construire une réalité qui ne corespond ni de prés ni de loin aux faits. Nous savons tous quel fut le millésime 2013. D'ailleurs, merci de m'indiquer pourquoi l'immense majorité des parlementaires de la région Languedoc-Roussillon ont demandé une dérogation pour que les vignerons puissent chaptaliser?
Une bonne communication ne s'organise pas autour d'un déni.
Cordialement.
Jean-Baptiste Senat
Je rappelle aux petites louves et loups que la bataille d'Hernani est le nom donné à la polémique et aux chahuts qui entourèrent en 1830 les représentations de la pièce Hernani, drame romantique de Victor Hugo