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15 avril 2014 2 15 /04 /avril /2014 12:40

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Face à l’avalanche de qualificatifs, plus ou moins abscons, pour décrire le millésime 2013, j’avoue hypocritement que je ne sais plus à quel saint me vouer (ne croyant ni en Dieu et encore moins à ses Saints j’use de cette formule pour frapper les esprits)


Quelle pilule dorée veut-on me faire avaler ?


Quel suppositoire bien lubrifié essaie-t-on de m’enfiler ?


Lorsque je dis : je j’ajoute une couche supplémentaire à mon hypocrisie dans le mesure où tous ces discours formatés je m’en tamponne le coquillard.


Cependant, cette fois-ci l’exercice prend des proportions jamais égalées. Normal mon bon monsieur nous sommes dans l’ère de la communication. Poils au menton !


Le sieur Dupont, qui me fait une concurrence éhontée en chroniquant depuis les vignobles bordelais, se lâche. « Que ceux qui ont le devoir de vendre le vin, de faire vivre leurs entreprises fassent l'article et gonflent l'argumentaire de quelques superlatifs, soit. Ils sont dans leur rôle. Les autres, ceux qui s'adressent aux futurs acheteurs, non. Ils se doivent d'être critiques dans le sens noble du terme et le plus justement possible renseigner ceux qui les écoutent. Il y aura de jolis vins en 2013 avec des fruités présents et de la fraîcheur. Il n'y aura pas de vins excellents capables de rivaliser avec ceux des grands millésimes. Comme nous le disait Anthony Barton (Léoville Barton) lors d'une dégustation, des 2006, une année en demi-teinte : « On ne peut pas faire des vins exceptionnels tous les ans, sinon ils ne seraient pas exceptionnels ! »


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Tout ça serait donc de bonne guerre – existe-t-il de bonnes guerres ? – dans le genre bouillie bordelaise au sens du livre de Bernard Ginestet, écrit en 1975, dans lequel il parlait de la montée excessive du prix des Bordeaux, de millésimes annoncés comme étant quasiment « du siècle » qui se révèlent bien fades deux années plus tard, de pratiques douteuses de coupages ou de substitutions et aussi des buveurs d'étiquette, si la bataille du millésime n’éveillait dans le Languedoc profond un réel désir de revanche.


Tel me semble être le sens du courrier de Jérôme Villaret directeur du CIVL adressé à ses vignerons : en clair nous nous avons eu du soleil !


Madame, Monsieur,

 

Dès la fin des vendanges 2013, le CIVL a souhaité s’engager activement pour défendre le millésime 2013.


Il fallait réagir pour démontrer que le climat dont a bénéficié le Languedoc Roussillon en 2013 a permis non seulement de faire des vins de bonne qualité mais également de maintenir une récolte à l’équilibre, même si les stocks sont faibles, contrairement à certaines régions françaises.


 

Les premières actions engagées ont toutes rencontré un très bon écho auprès de la presse, des professionnels de la filière et des vignerons, tant sur le site internet millesimelanguedoc.com qui a donné la parole aux vignerons sur leur « vécu » du millésime 2013, que lors de conférences de presse à Paris ou en Région.


Pour poursuivre cette démarche autour du thème « 320 jours de soleil, comme nulle part ailleurs », nous avons réalisé un argumentaire simple pour rappeler les bonnes conditions climatiques, les orientations positives de notre vignoble et quelques verbatim encourageants de la presse. Ces argumentaires existent en 3 langues : français, anglais et allemand, vous trouverez ces fichiers en pièces jointes.


N’hésitez pas à les diffuser auprès de vos contacts acheteurs ou prospects pour affirmer ce message le plus largement possible.(NDLR c'est ce que je fais).

Nous vous remercions de votre confiance et de votre implication.

 

Jérôme VILLARET

 

L’argumentaire en français link 

 

La réponse d’un vigneron qui a tendance à mettre de l’Aude dans son vin :

 

Cher Monsieur,


Je suis navré que mes cotisations servent à construire une réalité qui ne corespond ni de prés ni de loin aux faits. Nous savons tous quel fut le millésime 2013. D'ailleurs, merci de m'indiquer pourquoi l'immense majorité des parlementaires de la région Languedoc-Roussillon ont demandé une dérogation pour que les vignerons puissent chaptaliser?


Une bonne communication ne s'organise pas autour d'un déni.


Cordialement.


Jean-Baptiste Senat


Je rappelle aux petites louves et loups que la bataille d'Hernani est le nom donné à la polémique et aux chahuts qui entourèrent en 1830 les représentations de la pièce Hernani, drame romantique de Victor Hugo

 

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 09:00

J’avoue, je fais un nouveau coming out, j’ai un grain, un gros grain (hommage à ma mère couturière) de folie et j’ose écrire que j’en suis très fier quand je croise certains petits notaires étriqués de la blogosphère à la plume érodée. C’est clair comme dit l’amie Claire !


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C’est par elle que le scandale est arrivé, qu’elle en soit remerciée de m’avoir projeté dans l’univers des anti-notaires de Socialter !


Qu’est-ce donc que cette histoire « d’anti-notaires » ?


Un coup des nouveaux zazous du XXIe siècle !


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Se référer aux zazous, pour mes jeunes amis de Socialter équivaut à une plongée en apnée dans la préhistoire mais lorsque j’étais en culottes courtes le zazou fut pour moi la référence absolue à l’anticonformisme.


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Pensez-donc, ces jeunes gens, sous l’Occupation, lorsque les lois raciales de Pétain obligèrent les Juifs à porter l'étoile jaune, un certain nombre de zazous, par défi, s'affichèrent avec une étoile jaune marquée Zazou, Swing ou Goy. Ils furent arrêtés et conduits au camp de Drancy avant d'être relâchés.


Et puis, moi qui suis très chiffons, ces zazous par bravade portaient des vêtements trop longs à une période où le tissu était rationné, gardaient les cheveux longs alors qu'un décret vichyste faisait des cheveux récupérés chez le coiffeur une matière première d'intérêt public pour la confection de pantoufles. Enfin, ils mettaient un point d'honneur à être toujours équipés d'un parapluie qu'ils n'ouvraient jamais.


Aux faits, aux faits, Berthomeau, accouche de ta pensée fumeuse : pourquoi qualifies-tu ces jeunes pousses de Socialter d’anti-notaires ?


C’est la faute à Johnny Hess qui a utilisé le terme de zazou la première fois en France en 1938 dans sa chanson ils sont zazous!


Un jour un brave notaire/De son pays débarquant/Venait pour de grosses affaires/De legs et de testaments/Il avait l'allure très digne/Mais comme les modes de maintenant/Ont à peu près la même ligne/Que celle de dix-neuf cent/Deux jeunes zazous s'écrièrent en l'apercevant/ « Ce qu'il fait distingué/Son col haut de dix-huit pieds/Ah ! C' qu'il est zazou !/Il a, ce brave notaire, /L' veston qui traîne, traîne par terre/Ah ! C' qu'il est zazou ! »/Il ne se doutait pas, ce très digne notaire, /Qu'il pouvait être à ce point zazou/Car tous ses vêtements lui venaient de son grand-père/Le col, le veston, et tout, et tout/Il fut tout étonné/De s' voir ainsi remarqué/Par tous les zazous…

 

Vous l’avez compris, pour moi le notaire est l’archétype du conservateur, tout comme le conservateur des hypothèques, ça sent la poussière, tout le contraire de mes loulous de Socialter !


Démonstration foutraque s’il en est mais que voulez-vous, à mon âge, on ne se refait pas. Les chemins de traverse c’est mon nirvana surtout lorsqu’ils me font tomber nez à nez avec des jeunes qui me remuent les méninges.


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Pour fêter la sortie du N°4 de Socialter Travail l’éclate totale, mes anti-notaires avaient choisis la meilleure et la plus haute tanière de Paris : le Lapin Blanc !


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Il faisait beau, Paris sentait le sable chaud, sur ma flèche d’argent je pédalais élégamment, altier et fier, même si à mi-pente de la rue pentue de Ménilmontant je reprenais mon souffle en une autre tanière pleine de livres Le Monte en l’air link 


Cette symphonie en R divers m’allait bien au teint tout comme à l’édito de Socialter qui nous exhortait : Prenez l’air !


Bouffée d’oxygène, ils sont jeunes et beaux, au féminin comme au masculin, un verre à la main, y’avait même notre Antonin et son petit frère Nicolas qui signe des papiers dans Socialter. Y’avait  aussi l’ami Jérémie link, Olivier le rédac-chef, ceux par qui, avec une petite poignée de passionnés, Socialter est né et prospère en âge et en sagesse.


C’était beau, trop beau pour travailler du côté de votre Taulier qui se plaisait à bavasser en sirotant du Jo Pithon et du Landra pur jus tout droit venus de chez l'ami Philippe link


Allais-je en fin de soirée entonner un avec Diana Filippova « Lâchez-nous avec la valeur travail ! » ?


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Bien sûr que non puisque moi, pur produit des années dites glorieuses, je ne suis tout juste bon qu'à chanter « le travail c’est la santé, rien faire c’est la conserver… »


Le mieux que vous puissiez faire c’est d’acheter Socialter, je vous assure qu’il y a matière à réfléchir.


Croyez-moi elle se lâche Diana : l’éclate totale !


Des morceaux choisis :


-        « Vous affirmez que le travail est la voie de conquête de notre liberté et de notre indépendance. Nous constatons que les conditions du travail s’améliorent uniquement pour une mince couche de super-héros… »


-        « Nous cherchons en vain autour de nous les quelques survivants de ce paradis perdu du siècle dernier. »


-        « Aujourd’hui, votre discours a perdu le ton enjoué du siècle dernier et s’est teinté d’intonations culpabilisantes, moralisatrices, prescriptrices. Il faut travailler à tout prix, dites-vous, car l’effort mène au salut psychologique et que l’inactivité condamne notre société à l’assistanat permanent. »


-        « Au fond vous vous réjouissez de savoir que faire travailler les autres coûte de moins en moins cher tandis que ces autres produisent de plus en plus… »


Et moi pendant ce temps-là je me gavais des burgers de Claire en sirotant les verres de jaja de l’amie Gaëlle


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Le temps était venu pour moi de passer aux choses sérieuses : me transformer en reporter de Socialter !


Travailler : l’éclate totale quoi !


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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 00:09

Moi qui lis Voici, Gala, Point de Vue, Paris-Match mais pas Closer j’adore notre Jean-Luc, le bad boy Thunevin qui avec Murielle Andraud a fait le château Valendraud, il aime les stars. Le 2 avril c’était la belle Adriana Karembeu qui lui rendait visite pour les primeurs. Mon paparazzo favori a fait de belles photos. Je ne veux pas être mauvaise langue, ce n’est pas mon genre, sacré Jean-Luc et dire qu’il taquine à ce sujet ce brave taulier, qui lui est passé le 1er avril sans tambour ni trompettes, incognito quoi...


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photo Chateau Mangot link

 

À propos d'incognito si y’en a un qui n’use pas sa salive pour rien c’est bien Alain Vauthier de notre château Ausone haut et bien perché. Comme ce qui est rare est cher, ses mots ont bien plus de poids que les photos. En septembre 2011, bien avant la tornade VinoBuseness de l'Isabelle il n’y allait pas par 4 chemins notre Alain, avec le style, la précision et la finesse d’un escrimeur, à la fin de l’envoi : il touche ! Il touche juste comme il faut, là où il faut. Que du bonheur comme dirait ma petite fille.


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Qu’est-ce qu’un terroir mythique ? lui demandait alors Marie Joanna Roginska.


Excellente question par les temps qui courent où le bling-bling et les paillettes permettent de se voir attribuer, au détriment de l’Histoire, du terroir, de bonnes notes au grand concours du paraître.


Pauline, la fille d’Alain, avait elle aussi enfoncé le clou en répondant qu’un «vin mythique» provenait forcément d’un grand terroir. « Je ne peux pas faire du Ausone dans des sables, sinon ça se saurait… (rire). » Pour les petites louves et loups de Paris, Pauline se référait aux argilo-calcaires d’Ausone. Elle ajoutait « Maintenant à Ausone on prend la vigne comme un petit jardin, donc on intervient plusieurs fois par an, on chouchoute chaque pied de vigne. »


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Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de Saint-Émilion (la Dordogne, le Ruisseau du Taillas, le Ruisseau de Fongaband sont les principaux cours d'eau qui traversent la commune de Saint-Émilion.). Les fêtes carillonnées se sont succédées mais, en dépit d’un petit arrêté, le terroir ne s’est pas transformé. Nous ne sommes pas au pays  des fées, le carrosse restera toujours citrouille au pays d’Halloween. Le terroir ce n’est pas délocalisable alors que le premier con venu, où qu’il soit, d’où qu’il vienne, peut se payer un chai et le consultant qui va avec. Oublier l’origine, le lieu, c’est bâtir des châteaux en Espagne, galvauder l’essentiel, donner la prime à l’artificiel.


Oui, je l'affirme sans détour, en dépit de ses grands airs, je sais que ce que je viens d'écrire désespère notre ami Norbert…


Pour mémoire je rappelle que les propos d’Alain Vauthier sont datés du 20 septembre 2011 alors je conseille aux petits spadassins de Norbert de remiser leurs misérables rapières. La fin justifie les moyens dit-on, alors messieurs les affidés il faut alors assurer ses arrières plutôt que de se cacher derrière un tout petit arrêté.


« Ce qui m’attriste actuellement, c’est que dans le prochain classement de Saint-Emilion ils ont gommé la notion de «terroir», elle n’intervient plus et l’histoire non plus. C’est juste une dégustation à l’aveugle et quand on connait les aléas de cette dégustation, c’est pour moi une catastrophe, on remet en cause trois siècles d’histoire. On prend une technique style concours général agricole ou médaille de la Wine Fair quelconque, je trouve ça délirant… on bafoue l’Histoire, on bafoue les terroirs… L’histoire surtout, et ça, ça me gêne. Parce que, regardez, les crus classés de Saint-Emilion qui ont été classés en 1955, ça correspondait à une hiérarchie qui n’était pas si mal faite que ça. Et chaque fois qu’un cru a une éclipse, parce que les propriétaires font pas ci, ne font pas cela, … Derrière il y a une reprise et on voit le rang qui est repris aussitôt. Alors, que dans les terroirs secondaires, c’est quasiment impossible, même si on travaille, même si on travaille, c’est trop dur… » link

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 00:09

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Qui de vous a taillé la vigne ? Je n’ai pas écrit manié un sécateur car ce petit instrument révolutionnaire sert aussi aux arboriculteurs et aux jardiniers du dimanche.


Souvenir de mon premier rang dans la vigne de l’école d’agriculture ND de la forêt à la Mothe-Achard, Alcide Robert, le vigneron maître de chai m’expliquant ce que je devais faire en joignant le geste à la parole. Je n’avais que 10 ans, les mains blanches et tendres, et pour tout vous dire l’esprit ailleurs : le petit matin, le chant des oiseaux, une envie d’un bol de cacao de mémé Marie. Pourtant, dès qu’il me confia le sécateur, bon petit soldat, avec lenteur et circonspection je me lançais dans l’opération. Le bois mort est dur, la coupe doit-être franche, très vite mes doigts et la paume de ma main droite s’échauffaient et s’abrasaient. À la fin de la matinée : belles ampoules bien dodues et un début de cal au creux de la main. Le maniement de la fourche à 3 points était moins douloureux.


J’ai donc taillé la vigne dans mon enfance, sans lendemain bien sûr mais le maniement d’un sécateur dans la vigne m’est apparu comme une opération longue et dure.


Qui donc taille ses vignes ?


Je ne sais, mais ce que je sais c’est que la possession d’un sécateur en ses vertes années, à l’image d’une Rolex, semble être devenue un marqueur indélébile de l’ancrage vigneron d’un homme au faîte de la gloire et des honneurs. Sacré Norbert, toujours en chasse d’éléments de langage capables de marquer les esprits, surtout ceux de mes chers collègues blogueurs tout frétillants d’être aussi près de lui pour recueillir et boire ses paroles. Je me régale de leur contentement d’avoir été convié aux fêtes de la Cour pour y grappiller les miettes.


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Pauvre sécateur, « dont on prête l'invention entre la Révolution Française et 1815 au Marquis Bertrand de MOLEVILLE, eut des débuts fortement contestés par les professions et les amateurs pratiquant les opérations de taille. A raison d'ailleurs, car il n'est nul besoin de nier, à la lecture des nombreux témoignages de l'époque, les meurtrissures que pouvait occasionner le cisaillement imparfait des premiers instruments sur les végétaux. »


« Au milieu du 19° siècle l'emploi du sécateur est refusé par la majorité des viticulteurs. Encore en 1887, Louis HENRY, dans ses « Eléments d'Arboriculture Fruitière » émet certaines réserves sur le sécateur qui a « l'inconvénient, si bien fait soit-il, de comprimer, d'écraser toujours un peu l'un des côtés de la coupe. Quand ou se sert du sécateur, il faut observer de tenir le croissant en dessus, afin de diminuer les risques de meurtrissure. Quelques arboriculteurs proscrivent absolument cet outil ; ils me paraissent trop exclusifs. Je ne vous défendrai le sécateur que pour tailler les prolon­gements, qu'il faut toujours couper à la serpette ».link


Alors imaginez-vous ce terrible engin entre les mains d’un bambin de 7ans ?

 

Un véritable carnage pour ses pauvres petites menottes tendres ! Exception votre honneur, il est des enfants élus, si doués, tellement au-dessus du lot, en avance sur la piétaille, que tout leur est possible. Des petits Mozart de la vigne et du vin, étoiles montant au firmament illuminant le monde des manants agenouillés et heureux d’être guidés par de tels astres.


Sacré sécateur, obscur objet du désir de puissance  qui eut tant de mal à s’imposer face à la serpette : imaginez le petit Norbert agitant au-dessus de sa tête ébouriffée une serpette ? Un très bon scénar pour film d’épouvante qui aurait propulsé l’enfant doué bien plus vite encore dans le monde des stars tel le gamin de la voiture à pédales de Shinning arpentant les longs couloirs de l’hôtel !


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J’attends, avec une certaine impatience, de voir exposer sur la Toile un cliché de ce sécateur culte, preuve indubitable de la « vigneronité » de celui l’a reçu en legs de son père.


En attendant ce grand jour je vous propose une sincérité dénuée d’artifices, celle de la néo-vigneronne Catherine Bernard qui nous dit sans fard comment elle est entrée « Dans les vignes » éditions du Rouergue.


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« C’est au cours des mois d’hiver que l’on entre en intimité avec la vigne. La taille est le premier geste de la saison et le tout premier geste vigneron  au sens où c’est une promesse de ce qui est à venir, un arbitrage entre la récolte qui se prépare et la pérennité de la souche, un geste singulier dans un ensemble d’autres gestes, un tête à tête qui devient un face à soi, et pour moi cet hiver-là, une première approche de la solitude. Jamais, avant ce mois de février, je n’avais éprouvé le sentiment de solitude. Jamais, je crois, je n’avais éprouvé un tel dénuement.


Quand je suis remontée dans la voiture, j’ai mis le chauffage et la musique à fond. C’est à ce moment-là que j’ai su que, toute la journée, des pensées avaient défilées dans ma tête, comme les nuages poussés par le vent du nord. Maintenant, elles pouvaient s’accrocher. Elles étaient claires. Je dis souvent : quand je rentre des vignes, je pense droit, comme si les vignes avaient la vertu ou le secret de me remettre la tête sur les épaules. Une nuit j’ai rêvé que j’étais un cep, enraciné dans la terre, le feuillage abandonné au gré du vent. »


Suis-je partisan lorsque j’avoue être bien plus touché par ce qu’écrit Catherine que par l’évocation devant un parterre de people de second rang, de blogueurs tout contents de côtoyer des peoples même de second rang, d’affidés, de propriétaires qui ne se sont jamais saisis de ce fameux sécateur vénéré de Norbert ?


Sans doute, et la panzer-division toujours prompte à faire mouvement va m’accuser de n’être qu’un vil envieux. Grand bien leur fasse j’ai eu beaucoup mieux qu’eux dans ma petite vie.


Catherine à nouveau :


« Après ma première journée de taille, j’avais les joues en feu. Sur la voie en face, les gens rentraient à la queue leu leu de leur bureau en ville dans leur pavillon à la campagne. Je faisais le chemin inverse. C’est la tombée de la nuit qui a sonné la fin de ma journée de travail, en même temps que mon entrée dans la force des choses.


Le lendemain matin, je me suis réveillé les doigts gourds, les articulations saillantes. Il en a été ainsi, de pire en pire, au fil de la saison. L’année suivante, je ne pouvais déplier les doigts au matin. Je me suis fait opérer d’un tendon à l’auxiliaire de la main droite et je me suis équipée d’un sécateur électrique, comme tout le monde. »


Peut-être pourrions-nous nous cotiser pour offrir à notre cher Norbert un de ces engins post-modernes pour marquer d’une pierre blanche sa résistible ascension ?


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De mon côté, je suis très porté sur le sécateur en ce moment, j’élague, je coupe tous les sarments encombrants. Je taille court. Exit les suceurs de sève, formes de coucous de la toile, de l’air, de l’air, comme mon amie Catherine « quand je rentre de mes vignes, je pense droit… »


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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 16:56

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En avril il faut savoir prendre des risques comme celui de migrer au village où « les lions sont lâchés » comme pipelette se permettant de tenir un HUB qui fait jaser.link Par bonheur le César de Sud-Ouest n'avait pas enfourché sa mobylette bleue car le bougre me connaît. J'ai pu bavasser incognito ou presque .


Se mettre à nu, le Taulier l’a déjà fait en son temps pour le Beaujolais, il ose tout le bougre : voir les clichés exclusifs ICI link


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Comme promis le 1er avril link, je lève un peu le pied mais je continue à chroniquer peinard, au train, comme sur ma flèche d’argent pour ne pas être en nage, car écrire, vous écrire, me procure un immense plaisir, et tout particulièrement lorsque je vous croise, chères lectrices, chers lecteurs, comme mardi dernier au village et lors de mes sorties tout près de chez vous.


Que du bonheur !


Mars fut un beau mois.


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Je vous en remercie et vous embrasse.


Les affaires continuent, à bientôt sur mes lignes discontinues...

 

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 00:09

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Ma chère tantine,


Comme je te connais, t’es une pipelette, et comme depuis que t’as ton hub t’as de l’influence, le bras long et la langue bien pendue, je ne vais pas me mouiller mais te dire ce que pense en mots codés.

 

Que veux-tu faut bien manger et je ne vais pas mordre la main de ceux qui me nourrissent. C’est humain non et ne me dit pas que comme l’écrivait Julien Green dans Le visionnaire que « Le respect humain m'avait soufflé un ou deux mensonges dont il faudrait m'accuser, un jour. »


Samedi soir, alors que s’ouvre la semaine des primeurs, j’étais parmi la petite centaine d’invités de qui tu sais, un brave propriétaire qui en est à son trentième millésime, qui a eu son premier sécateur offert pour ses sept ans, un vrai vigneron comme on les aime qui passe beaucoup plus de temps dans ses vignes et son chais que dans le hub des aéroports. Un missionnaire visionnaire !


Toute la Cour était présente, la fine Fleur quoi, un mélange de people, de propriétaires, de chers confrères qui écrivent dans la presse, des critiques comme on dit à Paris. Je n’ai pas vu le Jacques Dupont mais en revanche j’ai croisé un membre éminent de la commission de classement. Pas la peine de te dire qui puisqu’y z’ont fait des photos de lui en compagnie d’un grand amoureux du cru.


Ne t’inquiète pas tata pour sûr que l’encenseur habituel, le petit cireur de pompes, Bon Courtisan, va nous gratifier d’une chronique idolâtre où tu sauras tout sur l’excellence des mets et des vins de l’inauguration du Palais présidentiel. L’était là que pour ça le p’tit gars vu que ce truc n’était qu’une forme post-moderne de meeting de soutien au maître du lieu. Un soutien fort du monde du vin pour mettre en lumière, au meilleur moment, l’une des plus belles ascensions de l’appellation.


Moi, je vais te dire tantine, comme la sous-Ministre de je ne sais plus quoi, sur les marches de Matignon, je vais te faire une confidence que tu ne répéteras pas : la bouffe était dégueulasse ! Pour les vins je ne dis rien car je prépare mon papier où je vais bien sûr noter qu’étant donné :


1. le niveau de qualité et la constance des vins appréciés à partir de l’excellence des résultats de la dégustation et de l’aptitude au vieillissement comptera pour 30 % de ma note finale ;


 2. que la notoriété appréciée au regard de la valorisation nationale et internationale du vin de l’exploitation et de la mise en valeur exceptionnelle du site comptera pour 35 % de ma note finale ;


 3. que la caractérisation de l’exploitation appréciée à partir de l’assiette foncière, de l’homogénéité de ou des entités culturales et de l’analyse topographique et géo-pédologique comptera pour 30 % de ma note finale ;  


4. que la conduite de l’exploitation tant sur le plan viticole que sur celui de l’œnologie appréciée en tenant compte de l’encépagement, de la structuration et de la conduite du vignoble, de la traçabilité parcellaire en vinification et des conditions de vinification et d’élevage comptera pour 5 % de ma note finale.


Ce n’est pas un métier que je fais tantine, j’ai un peu mal à la tête et je ne suis pas certain que ce soit dû à la lourdeur de mes additions.


Qu’en penses-tu tantine : et si je demandais que la dégustation après s’être fait rincer par le propriétaire du château soit classée comme maladie professionnelle dans la nomenclature de la sécu ?


Comme toi je songe sérieusement à me reconvertir.


J’hésite !


Peut-être que je vais me lancer dans le cinéma ?


Tu sais bien tantine que très souvent on me compare à John Malkovich, alors pourquoi pas !


Quand j’étais plus jeune tu t’en rappelles je disais à ma pauvre mère « je veux être Ministre ou rien »


Je l’ai échappé belle tantine car ce matin je serais obligé de m’inscrire à Pôle Emploi.


Bien, je vais en rester là ma tantine adorée, sois discrète, garde tout ce que je t’ai dit pour toi.


Je te fais des bisettes.


Ton fiou*


PS. Je n’ai pas osé faire de seelfie de peur de déplaire à Norbert.

 

* Fiou = filleul

 

illustrations diverses :


1- via Gerbelle de la RVF une vidéo 007 link


2- les éloges de Sud-Ouest link


3- la tartine du Figaro link

 

4- Les grandes pompes de FR3 Aquitaine link

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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 00:09

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Les mots n’ont plus de valeur, ils sont galvaudés quand j’entends l’une des 2 candidates à la mairie de Paris, celle qui se présente dans mon XIVe arrondissement, se laisser aller à proclamer : « J’appelle Paris à l’insurrection démocratique. Le peuple de Paris, fidèle à sa tradition libre et rebelle… »


 

Elle fait fi de la mémoire de cette ville qui a été profondément transformée à partir des années cinquante, avec de grands travaux d’enlaidissements tout au long des années 60 et 70, « qui reprendront sur un autre mode, moins catastrophique sous Mitterrand » dixit Régine Robin dans Le Mal de Paris chez Stock.


 

Je suis 100% Modiano.

 

 

Les déambulations, les errances, les rêves éveillés, les remémorations de ses personnages d’un Paris englouti, m’ont fait mettre mes pas dans leurs pas dès mon arrivée dans la capitale. Il a été mon guide.


 

Mon imaginaire s’est nourri à sa source, Les boulevards de ceinture, Café perdu, Fleurs de ruine, Livret de famille


 

«  Je me suis assis avec lui à une terrasse de café. C’était en juin. On n’avait pas encore creusé la tranchée du périphérique qui vous donne une sensation d’encerclement. Les portes de Paris, en ce temps-là, étaient toutes des lignes de fuites, la ville peu à peu desserrait son étreinte pour se perdre dans les terrains vagues. Et l’on pouvait croire encore que l’aventure était au coin de la rue… » Fleur de Ruine Seuil page 103


 

« Nous nous engagions avenue de la Porte-des-Ternes dans le quartier qu’on avait éventré pour construire le périphérique. Une zone comprise entre Maillot et Champerret, bouleversée, méconnaissable, comme après un bombardement. » Livret de famille Gallimard page 21.


 

Je vous propose de lire, en ce jour de changement d’heure, ce texte qui est sur ma table de travail, simple matériau de mon chantier d’écriture.


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Montparnasse

 

 

Montparnasse, le terminus, la vieille gare de l'Ouest, sentait le sapin. Elle vivait ses derniers jours car bientôt les promoteurs et les bétonneurs allaient l'araser, l'enfouir, damer son empreinte pour couler le socle du plus haut phallus pompidolien, la Tour, bite d'amarrage plantée loin des effluves de l'Atlantique, totem des ambitions pharaoniques des nouveaux friqués, doigt d'honneur pointé au flux de bagnoles craché par la future pénétrante Vercingétorix.


 

Tout devenait possible, les vannes s'ouvraient, le fric dégoulinait, on jetait un tablier de bitume sur les quais de la Rive droite, on charcutait le futur Chinatown, on excavait le ventre de Paris, on décidait d'édifier Beaubourg, les derniers feux des années dites glorieuses rougeoyaient.


 

Qui aujourd'hui se souvient de Christian de la Malène, de la Garantie Foncière, du Patrimoine Foncier, de Gabriel Aranda, de Robert Boulin, des petits et gros aigrefins, des prête-noms, des stipendiés, des corrupteurs et des corrompus, des fortunes météoriques, de cette cohorte de personnages troubles dont on aurait cru qu'ils sortaient d'un film de Claude Sautet ? A vrai dire, pas grand monde, sauf moi devant l'écran de mon ordinateur, dans un hôtel miteux à deux pas de la gare Saint-Lazare.


 

Mon arrivée gare Montparnasse me reconnectait violemment avec Paris, cette pute fardée, soupe au lait, délurée et populacière, dangereuse, que la grande écrémeuse immobilière, tournant à plein régime, vidait de son petit peuple et des nouveaux venus. Cap au nord, toujours plus loin dans les champs de betteraves, empilés. Montparnasse où je m'échouais ne serait bientôt plus le bassin déversoir des crottés de l'Ouest, filles et garçons, émigrés de l'intérieur, bonniches et manœuvres, rien que des bras.


 

Les cafés du bord des gares, même au petit matin, puent la sueur des voyageurs en transit. Ils sont crasseux de trop servir. Les garçons douteux. Les sandwiches mous. La bière tiède et les cafés amers. Dans le nôtre, les croissants rassis et le lait aigre, allaient bien aux ongles noirs et aux cheveux gras du serveur. Les effluves froids et graillonneux de croque-monsieur rehaussaient le charme gaulois du patron : bedaine sur ceinture et moustache balai de chiottes. Depuis l'instant où j'avais posé le pied sur le quai je distillais un coaltar épais. Tout ce gris, ce sale, cette laideur incrustée, loin de m'agresser, m'enrobaient d'un cocon protecteur. Ma bogue se refermait et j'appréciais.


 

Quand je me suis enfourné dans la bouche du métro, la glue poisseuse des mal-éveillés giclant de toute part m’a dégluti, absorbé, digéré. Des fourmis aveugles, programmées, progressaient en files denses, se croisaient sans se voir. Porté par elles, dissous puis coagulé, étron parmi les étrons, je prenais place dans le troupeau. Ce grouillement souterrain, malodorant, informe, chaîne de résignés, de regards vides, bizarrement me rassurait. La quête têtue et empressée du bétail à se fondre, à n'être qu'anonyme, correspondait bien à mes aspirations du moment.


La face plate de la rame Sprague débouchant du tunnel, comme j’étais en tête de ligne venait s'immobiliser dans un crissement aigu de freins à ma hauteur. La rame dégueulait ses encagés sous les regards impatients de ceux qui allaient les remplacer. Le chef de train, un long vouté, dominait la masse, et sa tronche renfrognée sous sa casquette ridicule ressemblait à un bouchon balloté par la houle. Tout autour de moi, les corps cherchaient des espaces, des mains agrippaient les hampes centrales, sans un mot, têtes baissées, les moutons trouvaient leur place dans la bétaillère. Le signal sonore couinait. Les loquets des portes claquaient. La rame s'ébranlait. Mon allergie pour le métro venait de naître.


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29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 10:00

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J’adore tailler des bavettes en prenant mon café au café qui vend le journal car les meilleures langues du village y défilent et ça vaut largement Fesse de Bouc.


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Justement, l’autre matin, jeudi, il faisait très beau, et j’ai dit au Alain, au Jean-Luc et au François qu’étaient là comme par hasard – je ne donne pas les noms car j’suis discrète – que depuis que la petite Isabelle était venue faire la belle chez le Norbert Le Forestier ça balançait grave, comme dit ma petite-fille, et qu’y faudrait tout de même que le Compadre vienne plus souvent y faire un tour avec sa mobylette bleue à siège biplace. L’est pas très partageux le César que j’ai dit « pourrait faire faire un petit tour dans le vignoble du bas à l’Isabelle le 1er avril, ça plairait sûrement à ses nouveaux copains… »


Y’se sont bidonnés.


« Vous ne savez pas…


En chœur y z’ont répondu : « Non…


« C’est dans un canard, tout ce qu’y a de sérieux, Challenges, y disent dans la rubrique Indiscrétions que notre Norbert, qui ne doute jamais de rien, « souhaitait convaincre l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité) de se joindre à sa plainte en diffamation contre #VinoBusiness »


-        C’n’est pas vrai… qui se sont esclaffés ces hypocrites.


-        Mais si, mais si que j’ai rétorqué sans me démonter, même que notre Isabelle, qu’a pas sa langue dans sa poche, ça vous le savez, a enfoncé le clou « Il semblerait – tout au moins jusqu’à présent - que le service juridique de l’INAO ne s’y soit pas risqué… Au fait, qui est à la tête du service légal de ce noble institut ? Véronique Fouks, épouse de Stéphane Fouks, grand manitou d’Havas! La boîte de com. de renommée internationale qui gère désormais la communication de crise de ce pauvre Hubert… » qu’elle a dit.


-        Le Norbert y se prend pour DSK…  


Là je ne vous dit pas qui a dit ça mais on peut s’en douter.


On en était à notre énième café, c’était pire qu’à la buvette de l’Assemblée, lorsque j’ai reçu un sms, ben oui j’suis connecté, c’n’est pas interdit à la profession que je sache, qui me disait que nos 2 deux gars, le Jacques et l'Olivier, qui s’étaient plains des malheurs fait à leurs postérieurs à la dégustation des flacons de Saint- Émilion link, y sulfataient sec du côté de la salle de dégustation de Larrivet-Haut-Brion « qui domine le parc et le petit étang où quelques canards profitent du retour du soleil pour se raconter des histoires d'oies (les canards considèrent les oies comme nous, les Belges, sans savoir que les oies et les Belges en font de mêmes). »


Après avoir souligné que le Dupont l'avait du style, mes 3 larrons z’ont fait silence, car c’était du lourd, de quoi percer le bronze même d’une cloche consacrée.


« Nous dégustons les pessac-léognan non classés et classés. Quelques absents, notamment Pape Clément de Bernard Magrez et les différents crus de la famille Cathiard, à commencer par Smith-Haut-Lafitte. Ils boudent. Ils ne sont pas les seuls. Gérard Perse (Pavie), plus récemment Hubert de Boüard (Angélus) font de même. C'en est même amusant de constater combien tous ces gens qui s'affichent comme des grands libéraux, citent Sénèque ou Tocqueville, ne supportent pas les contraintes, dénonceraient le totalitarisme pour peu qu'une réglementation les dévierait de leur chemin sacré d'entrepreneur et se montrent intolérants dès qu'on se livre à la critique. Ce sont de farouches partisans de la liberté, y compris celle de la presse qui trace la frontière entre la démocratie et les régimes autoritaires, mais pas dans leur jardin. C'est dans l'air du temps : le patron d'un journal est un comploteur quand il n'entrave pas la capacité d'investigation de ses journalistes... » link 


Si ce n’avait pas été aussi tôt dans la matinée je crois que nous aurions sabré le champagne…


Affaires à suivre…


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26 mars 2014 3 26 /03 /mars /2014 10:00

 

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Comme je me suis glissé dans la peau de Norbert Le Forestier, c’est mon côté John Malkovich, en écrivant le 24 février qu’il avait « été piégé comme un vulgaire gibier par une gourgandine en jupons. » j’ai décidé ce matin de montrer au bon peuple que, même une modeste concierge de village, a des lettres et des références qui lui permettent de coucher sur le divan un hobereau, qui n’est même pas sur le plateau, pour percer ses pensées les plus intimes. 


« La libertine ivrogne, elle, en use à peu près ainsi : elle s’arrange pour boire d’abord plusieurs verres de vin afin qu’on la sente sur elle. Puis elle sort dans la rue, prend la démarche de celle qui est prise de boisson et cherche son premier pâturage parmi les hommes  qu’elle rencontre. Quand elle en voit un qui lui semble apte à lui procurer ce qu’elle désire, elle le suit jusqu’à ce qu’il arrive dans un chemin peu fréquenté. À ce moment, elle l’aborde en face, lui donne un grand coup de poing sur la poitrine, le saisit par le collier. Puis elle chancelle comme les gens ivres jusqu’au dégorgement. Et elle lui crie :


- Toi, un tel…


Elle lui lance n’importe quel nom, comme si elle le confondait avec un autre sous l’emprise de la boisson.


- Traître ! Perfide ! continue-telle. Tu as aimé une telle, comme si elle était meilleure que moi. Tu as cru que je ne le saurais pas, tu as multiplié devant moi les faux serments… Par Dieu, je ne vais laisser aucun vêtement sur toi sans le déchirer sur-le- champ.


- Elle s’agrippe alors à ses habits et les tire, jusqu’à ce qu’il dise enfin :


- Femme, ne fais pas cela ! Tu te trompes sur mon identité.


- Dès qu’elle entend ces mots, elle prend une attitude embarrassée, brisée, comme si elle allait s’évanouir, puis elle chancelle et dit :


- Ô mon frère, couvre d’un voile décent ce que Dieu a caché. Je suis ivre.


Elle s’éloigne alors en marchant péniblement, tombant sur le sol et se relevant à plusieurs reprises. L’homme la voit dans cet état et ne tarde pas à la convoiter. Il se dit : »Voilà une occasion à ne pas manquer. C’est une proie toute prête… on peut la manœuvrer comme on veut ». Il s’empresse donc de l’accompagner chez lui. Elle commence par refuser :


- Non, je ne trahirai pas mon ami ! Si je ne t’avais pas confondu avec lui, je ne t’aurais pas abordé.


L’autre s’entête dans son projet, poussé par la convoitise et le désir. Finalement, il offre à la femme beaucoup plus que le prix normal. »

 

Ahmad Al-Tifachi (XIIIe s.)

 

Les délices des cœurs éditions Phébus

 

Traduction de René Khawam


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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 10:00

 

 

De source sûre, c’est même une source autorisée comme on le dit au Quai d’Orsay, nuitamment, la semaine passée, une grosse cloche en chocolat, qui s’était « égarée » au cours de son périple en direction de Rome, volait dans les ruelles du village en mode furtif. Pour une raison que les enquêteurs du BEA assistés des plus fins limiers de la brigade de gendarmerie de Saint-Emilion n’ont pu à ce jour élucider, elle s’est écrasée sur la vitrine de la crémerie du sieur François des Ligneris aspergeant de chocolat ce lieu impie où trônait un livre sacrilège d’une certaine Isabelle Saporta.

 

Avant même que l’aurore ne fut levée, Norbert Le Forestier faisait parvenir à l’AFP un communiqué précisant que la dite cloche ne s’était pas échappée de son troupeau et que, bien évidemment, il déclinait toute responsabilité dans ce badigeonnage chocolaté. Son bedeau préféré, qui trainait ses guêtres dans les châteaux d’à côté, se fendait lui aussi d’un petit poulet, qui n’était pas de Loué link « Quoi qu’en pense telle ou telle idiote en quête du quart d'heure warholien de célébrité, Bordeaux est un monde de civilisation avancée. Je viens d’y passer quatre jours parfaits, de chais en châteaux, de RG en RD, loin des étouffements de la pollution mal gérée, au soleil retrouvé. C’était bien. Revue de détail. »


Dans les cafés du village, les accoudés se perdaient en conjectures :


-         N’était-ce pas un raid prémédité ?


-         Une cloche clone de drone ?


-         À quand des gousses d’ail pour éloigner l’esprit malin tapi dans ce livre impie ?


-         Allait-on voir s’organiser un gigantesque autodafé ?


Isabelle Saporta interviewée par France 3 Aquitaine pour une fois temporisait « À moins que ce ne soit tout simplement une incitation à faire du lèche vitrine...? Qui sait… »


César Compadre, arrivé à mobylette, une bleue biplace, se perdait dans les ruelles et rentrait bredouille privant ainsi Sud-Ouest d’un cliché qui aurait fait la joie de Face de Bouc. Imaginez le titre « François des Ligneris et la Chocolaterie »


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J’ose la formule, après cet incident, les poulets sont sur les dents car leurs collègues des Renseignements Généraux les ont informé que le 1er Avril, le sieur des Ligneris organisait dans sa librairie une soirée dédicace du livre impie en présence de la pourfendeuse des chais des nouveaux pharaons.


La « bacchanale » infernale, grande orgie attentatoire « à la civilisation avancée » chère au chroniqueur mondain, est programmée de 18h30 à 20h30 avec, pour les happy few, et y’en aura des tonnes, un dîner dans la foulée où il sera de bon ton de faire carillonner les oreilles de Norbert le Forestier.


Que faire ?


Что дѣлать ?


Comme le disait ce brave Vladimir Ilitch Oulianov Влади́мир Ильи́ч Улья́нов dit Lénine Ле́нин…


-         Organiser un périmètre de sécurité avec fouille au corps pour confisquer les cocktails Molotov chocolatés ?


-         Mobiliser un escadron de la CRS 27 ?


-         Assigner à résidence le sieur deux groins ?


-         Demander à Mgr Ricard de dépêcher l’exorciste départemental sur les lieux pour extirper le malin ?


-         Faire interdire la manifestation pour cause de Carème ?


À l’heure où j’écris cette chronique depuis ma loge, des gens bien informés, et ils sont légion à Saint-Emilion, la seule décision qu’ont prises les autorités c’est de faire appel à nouveau à la commission indépendante composée de grands professionnels du vin, non bordelais, pour prévenir tout conflit d'intérêts, afin qu’elle fasse passer un examen sur  dossier à tous les invités. Les résultats seront bien évidemment certifiés par Qualisud et le Bureau Veritas.


Une gorge profonde vient de glisser sous ma porte une vieille enveloppe sur le dos de laquelle une main mal assurée a griffonné qu’il se chuchotait que les sieurs Dupont Jacques et Bompas Olivier envisageaient de se déplacer dans un char à bancs rembourrés tiré par deux chevaux pour montrer leur profond attachement au respect de l’environnement.


Programmation musicale pour la soirée du 1er avril :


-         Olivia Ruiz - La Femme Chocolat

-         les p’tits pains au chocolat de Joe Dassin

-         LA CHANSON CHOCOLAT - Les Enfantastiques

 

Affaires à suivre… Et je précise que ce n’est pas un poisson d’avril…

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