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29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 00:09

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Acheter son caviar chez son boucher peut apparaître aux permanentées de NAP* une incongruité.

 

* Neuilly-Auteuil-Passy

 

Oui mais mon boucher c’est Hugo Desnoyer !


Hugo c’est un gars qui ne transige pas sur la qualité alors que les chiens aboient moi je passe.


Oui, je sais y’a une appellation d’origine contrôlée « gauche caviar » qui plait beaucoup dans les salons de la Rive Gauche mais je me tamponne le coquillard vu que je ne suis pas un grand amateur de caviar.


Et pourtant, je viens d’acheter de mes deniers, au prix du caviar bien sûr, une p’tite boîte de 100g de « caviar fermier » chez Hugo Desnoyer.


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Alors, pourquoi se délester de son blé pour un produit qui n’est plus ce qu’il était, sauvage !


Depuis que les Rouges sont devenus Blancs, que Poutine est passé du KGB au Kremlin, tout fout le camp je vous dis. Du côté des capitalistes, pas mieux, puisque que j’ai appris que pour  le saumon c’était l’alerte rouge link


M’en fout aussi car je n’ai jamais aimé le saumon fumé au bois de hêtre, le bois ce n’est pas ma tasse de thé.


Premier élément de réponse la dénomination « caviar fermier ». Comme j’ai laissé mon cœur d’enfant à la ferme ça m’émeut.


Et pourtant, m’informant de la provenance de ce caviar, je suis un consommateur averti, j’apprenais avec horreur que les esturgeons avaient été élevé en Chine.


Je n’ai rien contre ce beau pays mais vu de loin, en dépit des câlins de Raffarin, la Chine ne m’apparaît guère respectueuse de son environnement.


Oui mais dans ma petite Ford intérieure une petite voix me disait mezzo voce « oui mais ce caviar a été sélectionné par Hugo Desnoyer… »


Je me voyais déjà mis au banc de la société par Alain Juppé et le redresseur national en marinière réunis dans le même courroux « Taulier tu devais acheter du caviar aquitain ! »


Certes, certes, messieurs les censeurs, mais je ne sais, ou que trop, ce qui me retient d’acheter du caviar aquitain…


Je vous prie de ne pas me prendre pour un grand nigaud j’avais avant cet acte antinational lu les 4 Vérités sur le Caviar de Jean-Claude Ribaut.


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1-      Le caviar est le résultat d’un sacrifice : celui de la femelle esturgeon qui donne  sa vie pour que l’on puisse extraire ses œufs : rogue.


2-      Sacrifice nécessaire pour protéger la qualité des précieux grains noirs car le poisson mort libère une substance chimique qui dégrade leur qualité.


3-      24 espèces différentes, la plus connue le béluga, le plus gros esturgeon, produisait jusqu’à 15 kg de caviar.


4-      « Après la disparition de l’URSS, le braconnage forcené et la pollution ont provoqué la raréfaction de cette espèce âgée de 250 millions d’années. La pêche est désormais interdite dans la mer Caspienne : le caviar sauvage n’est qu’un souvenir.


À ce stade de ma chronique vous allez savoir pourquoi je me suis décidé à acheter le « caviar fermier » d’Hugo Desnoyer.


La raison est un très vieux souvenir gustatif : c’était sous Giscard, en 1979 je crois, la première madame B travaillait à l’Institut Curie et l’un de ses collègues pratiquant la curiethérapie était membre du PCF de Jojo Marchais. Il allait en vacances au paradis des Soviets et cette année-là il rapporta une boîte de 500g de Beluga à madame B. Fort bien, sauf qu’à la maison je fus le seul à succomber, quoique modérément, aux charmes de ce caviar de la meilleure extraction.

Que faire ? Inviter des amis ? Madame s’y refusa pour des raisons sur lesquelles je n’ai pas à m’étendre. Le donner ? Mais, à qui, la boîte était entamée ? Le jeter : un crime ! Donc ne me restait plus qu’à me taper du caviar du petit déjeuner au souper, façon de parler. Toute proportion gardée ça me rappelait l’overdose qui me frappait au Bourg-Pailler avec les légumes de saison : les haricots verts plus particulièrement.


J’en vins à bout mais l’aura du caviar avait fortement baissé dans mon échelle de valeur. Je m’abstins donc d’en consommer ce qui était heureux pour mon porte-monnaie. Sauf qu’en 1981, invité par l’ambassadeur d’URSS en France à déjeuner avec mon Président à sa résidence de la rue de Grenelle je dus affronter à nouveau le caviar avec de la vodka frappée qui va avec. Je dois avouer que j’en garde un bon souvenir car les steaks qui nous furent ensuite servis n’avaient rien de tartares mais avaient la tendreté de leurs selles plein cuir Hermès. Les salons de l’ambassade venaient d’être rénovées à l’or fin : comme un sentiment de la chute de l’Empire Romain.


Ayant donc subi un régime intensif au caviar le plus prisé je me suis dit mon Taulier faut que t’essaie le fermier d’Hugo Desnoyer !


Comme dit le Ribaut « Vive le caviar d’élevage »


Fermes aquacoles donc, 70 sur le globe, « 22 en France,  deuxième producteur derrière l’Italie avec 19 tonnes de caviar en 2011. Dans le meilleur des cas, les poissons prospèrent dans des lacs non pollués (3 ou 4 en Chine), sinon dans des bacs de béton, à l’instar des autres espèces d’élevage, nourris avec des farines de poisson et des compléments alimentaires (algues, tourteaux de soja) »


Je m’arrête-là car le caviar fermier d’Hugo Desnoyer provient de chez Kaviari  www.kaviari.fr qui élève ses esturgeons sur le site d’élevage situé au lac de Qindaohu « lac  des milles îles » en Chine. J’ai lu ICI link tout ce qu’il faut savoir sur le mode d’élevage.


Bref, Hugo + Ribaut ça va bien à Berthomeau. Vous pouvez lire les 4 Vérités de Ribaut dans le N° de Noël de Régal. Vous saurez tout.


Afin de plaire aux partisans du made in France qui vendent leurs vins en Chine, je signale que la maison  Kaviari vent aussi un « caviar fermier » Français ICI link


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Ne me reste plus qu’à programmer sur ma table ce « caviar fermier » d’Hugo Desnoyer que je ne consommerai pas à la louche vu le petit grammage. Je réfléchis à son usage et vous informerai lorsque je l’aurai ingurgité.


« Simone fait les valises nous rentrons à Paris… »

 

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27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 00:09

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LeRouge&leBlanc à 30 ans et toutes ses dents. Pour fêter ça ils se sont égarés comme des parigots dans le fin fond de la Vendée profonde et crottée pour se faire une petite idée de ce que sont les vins de la jeune AOC Fiefs-Vendéens. François Morel et Fabrice Tessier auraient aimés avoir de bonnes surprises mais au final ils n’ont eu sur les 45 vignerons que des confirmations faciles à résumer : Thierry Michon et Jérémie Mourat.


Je ne les démentirai pas mais, au-delà de ce constat un peu tristounet, ce qui m’a vraiment intéressé c’est ce qu’ils écrivent sur les assemblages de cépages.


Comme vous le savez je n’ai pas un goût immodéré ni pour les pourcentages, ni pour les assemblages de cépages. Pour moi c’est de la technique et, en tant que simple consommateur, assembler du cabernet franc et cabernet sauvignon ce ne sont pas mes oignons.


Ma remarque peut paraître iconoclaste, les cépages sont parties intégrantes de la notion d’AOC. J’en conviens aisément pour les appellations anciennes mais pour les nouvelles, qui ont poussé, tels des petits rosés dans un pré, ces dernières années, je suis et je reste dubitatif.


La constitution de la liste des cépages fut dans ces nouveaux territoires l’œuvre de techniciens et la part de soi-disant modernisme y est très prégnante. Ne parlait-on pas dans le grand Sud de cépages améliorateurs. Bien des cépages forts anciens y laissèrent leur peau car ils avaient beaucoup péchés sous la main de la productivité.


En Vendée, l’antériorité est facile à cerner « en 1958, le département possédait en majorité un vignoble d’hybrides 13 738 ha et de cépages prohibés 2993 ha représentant 92,70% des superficies en vignes et seulement 1034 ha de cépages français. »


Alors, tout restait possible sauf que les artisans d’une forme de typicité, très en vogue du côté des commissions de l’INAO bénissant la naissance des nouvelles AOC a de nouveau frappé.


Le carcan.


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Résultat « Lors de nos séances de dégustations des rouges s’est ainsi vite imposée une réflexion quant à l’opportunité d’assembler de la négrette avec du pinot noir, du cabernet franc, du cabernet sauvignon, voire du gamay. Assemblage plutôt « contradictoire », comme le souligneront plusieurs dégustateurs, mais impératif pour être conforme aux critères de l’AOC, dont le « modèle », selon l’INAO, serait le Fiefs-Vendéens Mareuil Cuvée des Moulins Brûlés du vignoble Maquigneau-Brisson (40ù cabernet franc, 30 % gamay, 20% pinot noir, 10% négrette). L’objectif déclaré du syndicat serait à l’horizon 2021 un assemblage comportant 50 % de cabernet franc ( au moins 30% dès 2016) et au moins 30% de pinot noir. Loin donc des cuvées qui ont dominé qualitativement nos séries de dégustations. »


Moi je vois bien un certificat de conformité à l’uniformité. Le Vin de France a de beaux jours devant lui en Vendée. Quand on ne dispose pas de quartier de noblesse, et la Vendée connaît ce que fut la noblesse foncière, on peut toujours en acheter  mais ça se sait. Mauvaise pioche !


Même si je risque d’y laisser quelques plumes j’ose affirmer qu’une telle vision des choses est très caractéristique des tendances lourdes de l’agriculture vendéenne, productive mais si peu innovatrice. Que de fois l’ai-je dit à Luc Guyau lorsqu’il était le patron de la toute puissante FNSEA grand machine niveleuse et purement défensive.


 « Pour les blancs, si le chenin règne en maître, les dispositions légales imposent d’autres cépages en assemblage, comme le chardonnay, le grolleau ou le sauvignon. Mais nos visites dans le vignoble nous auront permis de constater que nombre de domaines, et quelles que soient leurs orientations, vinifient – sans le dire ouvertement… – en quasi monocépage. »


Grand  classique que cette pratique mais, que diable, quand est-ce que l’INAO lèvera le pied par rapport à une politique de gribouille illisible et incompréhensible ? Je ne sais, et on va me dire que ce ne sont pas mes oignons. Sauf que la notoriété d’une nouvelle AOC ne passe en rien par de tels chemins.


Tout ça c’est vraiment petit bras !


Mais le pompon en Vendée ce sont les rosés « à quelques exceptions près – dont le rosé Reflets de Thierry Michon –, le constat est amer dans une région où ils représentent pourtant plus de 43% de la production ; pas d’émotions, une majorité de vins à la maîtrise œnologique « parfaite » (levures exogènes et vinification en température basse, soufre), mais sans âme. Regrettable, car la région accueille chaque année 2,4 millions de visiteurs – la deuxième destination en France, soit dit en passant –, qui constituent le gras des consommateurs de ces boissons d’été et n’ont, pour l’essentiel, d’autre image des vins de Vendée que celle-ci »


Un petit bémol au juste courroux de nos 2 missionnaires, qui ont une vision d’esthètes parfois un chouïa élitiste, je ne suis pas sûr que le gros de la troupe des vacanciers, qui hante les plages vendéennes, ne s’estime pas satisfaite par la « qualité » de ce breuvage rosé, bien au contraire je crois.


Pour le vendéen expatrié que je suis le problème ne se situe pas à ce niveau mais dans le modèle adopté par cette micro-appellation qui se contente de singer les grosses cylindrées.


Jouer la diversité, l’identité et l’authenticité, la signature, comme le font Thierry Michon, Jérémie Mourat et Christian Chabirand, est la seule stratégie qui peut tirer les Fiefs Vendéens vers le haut, en faire un « chapelet » de domaines qui trouveront leur place sur un marché moins encombré que celui  des vins « œnologiques » où les grosses machines à vendre et marqueter savent inonder les rayons de la GD.


Pas sûr qu’après une telle antienne je ferais un tabac dans les travées vendéennes du prochain salon des Vins de Loire. La Vendée, la vraie, pas celle arasée par le remembrement, reste celle des chemins de traverses : les chemins creux pleins de mystère et de fraîcheur.


Dernière petite remarque je trouve que les dégustateurs de la maison LeRouge&leBlanc ont été d’une bien grande sévérité dans leurs notations. Trop de rigueur tend vers un rigorisme qui n’est guère encourageant pour ceux qui se battent pour porter haut le tout petit carré des vins de Vendée qui ont de la gueule, des tronches de vin, dans un environnement un peu rétrograde. Ça me rappelle par trop les soutanes des très chers frères du bienheureux Grignon de Montfort…

 

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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 09:37

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Une affaire agite ces jours-ci le marigot des stars du vin de Perpignan : le Dr Luc Charlier, dit Léon, accuse Michel Smith et Jacques Paloc d’être deux dangereux criminels. Je vous laisse le soin de lire son acte d’accusation ICI link

 

 

Je connais bien Jacques Paloc pour l’avoir côtoyé lors de ma mission de médiation sur le Rivesaltes, c’est un garçon courtois, très professionnel, qui connaît les VDN sur le bout des doigts, tout simplement le type d’agent que l’INAO des temps anciens savait générer.


 

Reste les deux autres protagonistes : l’autre accusé Michel Smith et le procureur Charlier qui, à leur corps défendant,  occupent une place de choix, surtout le dernier, dans l’actualité de cette fin d’année 2013.


 

Après les excès de bouche tout le monde s’appesanti, y va de son couplet sur la fameuse gueule de bois qu’il ne faut pas confondre avec la langue qui n’est pas du même bois.


 

Avoir de la commisération pour ceux qui, ayant abusé de liquides et de solides tout au long du réveillon, se retrouvent dotés de cette affection me semble bien hypocrite car, comme le diraient mes amis de l’ANPAA, ils sont punis par où ils ont péchés et ils n’ont qu’à s’adresser au Dr Charlier pour une ordonnance d'hépatoum. 


 

En revanche qui se soucie de la personne qui partage le lit de celui qui a sucé autre chose que de la glace ? Pas grand monde, alors que les ronflements du conjoint bien plein s’apparente au bruit du décollage d’un Rafale invendable de la maison Dassault.


 

Vous me direz le conjoint n’a qu’à faire faire chambre à part ? Pas toujours possible dans nos petits logements…


 

C‘est là que Michael Carter Smith a la solution pour vous : une bague anti-ronflement qui diminue les bruits incommodants.


 

Le principe est simple. La Good Night anti-snoring Ring est basée sur le principe de l’acupression, une variante de l’acupuncture. Issue de la médecine traditionnelle chinoise, cette pratique consiste à stimuler, par pression, des points stratégiques du corps humain reliés aux organes vitaux.

 

 

Cette bague anti-ronflement, munie de deux petites bosses très discrètes que l’on sent à peine, stimule deux de ces points, reliés au cœur et à l’intestin grêle, qui, stimulés empêcheraient de ronfler.


 

Tout ce qu’il vous suffit de faire, c’est de porter cette bague magique à l’auriculaire pendant que vous dormez.

 

Selon une étude du Daily Mail, la Good Night anti-snoring Ring aurait réduit les ronflements de 85 % des testeurs. Sur les 20 personnes testées, 17 ont donc trouvé l’expérience satisfaisante. Un échantillon encore très faible donc.

 

Attention par contre, si la bague, vendue pour 40 euros sur leur site link Internet, soigne le ronflement classique, elle ne peut rien, par contre, contre l’apnée du sommeil, peut-on lire sur l’Huffington Post. link


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Voilà pour le sieur Smith, attaquons-nous maintenant à la vedette incontestée de cette fin d’année le Dr Charlier. En effet celui-ci a réussi, ce qui est aisé, à mettre en rogne le Mélanchon qui veut faire la Révolution en chaussons, en s’attaquant à la tronche de la vedette incontestée de la Révolution Française : Robespierre.


« Vieille ruse de l’iconographie, dont je fais les frais plus souvent qu’à mon tour : la laideur du visage est censée révéler la laideur de l’âme ! C’est le but que se proposait Madame Le Pen quand elle a dit de moi, de façon surprenante, que j’avais un “ physique repoussant » link

 

 

Guillotiné à l'âge de 36 ans, Robespierre souffrait de multiples pathologies. Le légiste Charlier a pu reconstituer le carnet de santé du célèbre révolutionnaire.


 

« La cause de la mort de Robespierre ne fait évidemment aucun doute : le célèbre révolutionnaire a été guillotiné le 28 juillet 1794. Mais, s’il n’avait pas été envoyé à l’échafaud à l’âge de 36 ans, Robespierre n’aurait peut-être pas vécu très longtemps. Le légiste Philippe Charlier, du laboratoire d’anthropologie médicale et médico-légale de l’Université Versailles-Saint-Quentin, vient en effet de révéler qu’après avoir souffert de la variole, celui que l’on surnommait « l’incorruptible » était probablement atteint d’une sarcoïdose.

 

Un moule en plâtre de Madame Tussaud

 

Pour poser ce diagnostic 219 ans après la mort de Robespierre, le Dr Philippe Charlier – qui est à l’origine de la reconstitution faciale d’HenriIV - a consulté des témoignages de ses contemporains mais il a aussi examiné attentivement les deux masques mortuaires du révolutionnaire, et notamment celui moulé par la célèbre Madame Tussaud. C’est à partir de ces moules de plâtre que le légiste français a reconstitué le visage de Robespierre en 3D. Sa peau est marquée de nombreuses lésions, qui sont notamment des cicatrices de la variole. »


Lire la suite ICI link 

 

Je signale à mes chers lecteurs que toute cette histoire devrait se terminer autour d’une bouteille de Maury  de la Coume Majou. Bon comme je suis gentil je ne vous parlerai pas de Bernard Rouby sinon je risquerais de fâcher le Front de Gauche...


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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 10:34

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Ce matin en me levant je me suis dit mon vieux il serait peut-être temps de te mettre au clavier pour écrire une petite bafouille au Père Noël. Quand j’écris qu’il serait temps je veux dire par là que je ne l’ai jamais fait en 65 ans. La raison de cette abstention est simple comme ma Vendée crottée : le Père Noël n’y était pas une ordure mais il n’avait pas le droit de cité. S’y référer eut été un péché. Ce vieux joufflu, barbu, ridicule avec son habit rouge, sa hotte et son traineau tiré par des rennes, c’était une invention des gens des villes et la ville c’était un lieu de perdition.


Nous en Vendée, vu qu’on baignait dans l’eau bénite, on en tenait pour le Petit Jésus, fils de Dieu en passant par Marie et Joseph. Logique car le 25 décembre était le jour de sa naissance dans une crèche. Le curé nous disait en chaire qu’il venait sur terre pour nous sauver et j’ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi tous les ans il nous apportait des jouets à nous les enfants alors qu’il aurait mieux fait de s’occuper des grands qui passaient leur temps à s’engueuler ou à s’étriper dans tous les bouts de la Terre.


Ceci écrit j’étais bien content de ce qu’officiellement il déposait dans mes souliers, des paquets qui venaient des Grands Magasins Decré. Je le trouvais bien organisé ce Petit Jésus pour un bébé à demi-nu.


J’ai bien aimé être un enfant car mes parents m’ont laissé vivre ma vie d’enfant.


Je ne sais si j’ai gardé mon cœur d’enfant mais en ce matin pluvieux, qui ne ressemble en rien à une vraie veille de Noël, bien glacée qui appelle une belle flambée dans la cheminée, j’ai envie de croire au Père Noël en lui envoyant une petite supplique pour qu’il m’apporte une petite lueur d’espoir face à la mainmise des nouvelles forces de police : celles de nos vies.


Tout le monde se dit soucieux de nos vies, nous sommes officiellement entourés, j’écrirais même cernés de règles et d’interdits en tout genre. Dans peu de temps je suis persuadé qu’à la naissance chaque gniard se verra doté d’un permis à points pour le préserver de sa propre liberté.


J’exagère à peine.


Pour preuve l’annonce  de la fin des feux de cheminée dès 2015 en Ile-de-France


L’info n’est pas neuve elle date du début 2013 mais elle m’avait échappé.


Le Parisien écrivait le 20 janvier 2013


« Vous aimez les longues veillées d'hiver autour d'un feu de cheminée? Profitez-en, ça ne va pas durer! Un arrêté préfectoral pourrait en interdire l'usage dès 2015 en Ile-de-France. Une partie des 125000 foyers ouverts de la région situés dans les zones urbaines pourraient être définitivement condamnés, sauf à les transformer en inserts et autres poêles à bois. Face au tollé provoqué par cette future mesure, les communes rurales de grande couronne ont obtenu d'en être exemptées.


Un problème majeur à Athènes et Pékin Pourquoi une mesure aussi radicale? Simplement parce que notre bonne vieille cheminée classique, en apparence si écolo, émet, selon Airparif, l'organisme francilien chargé de la surveillance de l'air, pratiquement autant de particules fines dans l'atmosphère que… le pot d'échappement des voitures !


Selon Martial Saddier, député UMP de Haute-Savoie et président du Conseil national de l'air, cette décision est inéluctable si l'on veut assainir l'air que l'on respire : « A l'échelle d'une année, rien qu'en Ile-de-France, les cheminées à foyer ouvert sont responsables de 28% des émissions de particules et ce taux monte à 50% en plein hiver. » Le problème touche également les campagnes. « Dans nos vallées de Savoie, reprend l'élu, la moitié des émissions de particules fines sont liées toute l'année aux rejets des cheminées et aux feux de débroussaillement. »


Que les particules fines constituent un réel fléau je suis tout prêt de l’admettre car je suis le premier à en souffrir elles provoquent chez moi des crises d’asthme. Mais, au-delà des statistiques (Selon une étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) parue en 2012, ces minuscules grains (inférieurs à 10 microns) en suspension dans l'air (toutes origines confondues) sont en effet responsables de 42000 décès chaque année en France! » je ne vois pas au nom de quoi on ouvrirait la chasse aux foyers ouverts en laissant les moteurs diesel nous asperger tout au long de l’année.


Imaginez-vous une police des cheminées passant à l'heure du laitier!


Arrêtez-les, ils sont devenus fous ! C’est l’éternelle histoire de la paille et de la poutre.


Donc, cher Père Noël, toi pour qui la cheminée est indispensable à l’accomplissement de ta tâche, je te demande de m’aider à convaincre mes concitoyens que la bûche de Noël est le dernier rempart contre le totalitarisme des hygiénistes.


Et pendant ce temps-là dans sa boutique éphémère des 24-39 boulevard Pasteur (Paris 15e), à la sortie du métro Pasteur (lignes 6 et 12) alimentée par des gros camions diesel PIERRE HERMÉ débite ses bûches de Noël.


La petit « Baba Noël », pour 6 personnes, ne coûte que la modique somme de 80€ « Mais, si tu n’as pas acheté une bûche de Pierre Hermé pour tes 50 ans c’est que t’as vraiment raté ta vie… »


Je suis vraiment très vénère cher vieux père Noël, et je dois t’avouer que tout ça fini vraiment par me faire chier. Je sais que maman ne serait pas du tout contente de m’entendre proférer des gros mots, mais il va bien falloir qu’un jour nous les citoyens nous puissions montrer, à ceux qui veulent faire notre bonheur à notre place, de quel bois nous nous chauffons.


Allez, fait attention à tes rennes qui doivent produire du méthane et ce n’est pas bon pour l’effet de serre. Tu ferais mieux de distribuer tes jouets à Paris en Auto-Lib…

 

Lire à propos du Père Noël une chronique de 2011 « Le Père Noël supplicié : brûlé devant des enfants des patronages sur le parvis de la cathédrale de Dijon, le député-maire s’est abstenu de prendre parti. » link

 

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 00:09

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Entendons-nous bien, je n’ai aucune propension à culpabiliser, alors que celles et ceux qui militent dans des associations, tel Vie Libre à Saumur, pour accompagner les malades alcooliques et leur entourage, d’effectuer de la prévention ou encore de lutter contre les causes de l’addiction, pour lesquelles j’ai le plus grand respect, ne viennent pas me dire que je suis sur cet espace de liberté un vecteur de l’alcoolisme.


L’extension du domaine du vin conjuguée à la convivialité est le meilleur rempart  contre l’addiction alcoolique.


Pensez-vous, chers anciens alcooliques saumurois que l’une des causes des addictions, les vôtres qui sont maintenant anciennes, ce sont les illuminations qui font de la publicité aux maisons de bulles sur le  pont Cessart ?


Permettez-moi de fortement en douter, de contester le bien-fondé de votre récent tractage pour demander le retrait des fameuses illuminations.


Lorsque vous affirmez qu’elles enlèvent la notion de danger franchement vous y croyez ? Pensez-vous que c’est en passant régulièrement sur ce pont en période de fêtes que les gens vont tomber dans cette funeste addiction. C’est tellement puéril que c’en serait risible si je me laissais aller à vous poser la question de votre propre parcours. Ce n’est pas forcément la faute des autres, même si la culpabilisation n’a rien à faire dans la lutte contre cette cruelle maladie. Mais de grâce cessez de faire du prosélytisme qui rate sa cible en nous culpabilisant.


Que les édiles de Saumur soient fiers de leur produit-phare, celui qui fait vivre beaucoup de gens dans leur cité et aux alentours quoi de plus normal. Ce pays ne vivra pas d’amour et d’eau fraîche et à force de le corseter dans de multiples interdits on l’asphyxie. Je ne vois pas en quoi ces illuminations « mises en place en 2011 et financées à hauteur de 40 000 € par les producteurs et Interloire, elles se composent de sept inscriptions plaquées de chaque côté du pont, de coupettes fixées aux candélabres et d’un grand portique avec la mention « Le Saumur brut vous souhaite de bonnes fêtes » sont une incitation à verser dans un comportement addictif ?


L’ANPAA fait des émules, et l’association « Vie Libre » s’interroge sur la légalité de la démarche initiée par les maisons de bulles saumuroises et soutenue par la Ville. « On se pose la question si la loi Evin est respectée. La mention «L’abus d’alcool est dangereux pour la santé», n’est inscrite nulle part. Nous avons pris des photos et nous les avons adressées à des juristes d’autres associations d’addictologie. » Allez ne vous privez pas les gars, demain les lampions s’éteindront et faudra rogner sur les subventions municipales.


Quant au discours pré-électoral saumurois il est plus qu’attristant, il est stupide et pervers. « Dans ce débat, Vie libre pointe aussi du doigt la position de la municipalité qui soutient l’initiative en fournissant notamment le courant électrique. « D’un côté, la Ville développe des actions de sensibilisation et de prévention ; de l’autre, elle autorise les maisons de bulles à faire de la publicité sur l’alcool », s’interroge Michel Barré le président de « Vie Libre ». Et de douter de la sincérité de l’engagement de la Ville. « Cette année, la Ville nous aide à hauteur de 6 000 € avec le Contrat urbain de cohésion sociale pour des actions de prévention auprès des jeunes. On a l’impression que l’on nous passe de la pommade. On nous dit : «On vous donne de l’argent alors taisez-vous pour les illuminations.»


Mais la pommade il la passe eux-mêmes les ex, en précisant que «  Vie libre ne veut pas apparaître comme une association anti-vin. « J’ai des copains vignerons et j’ai plaisir à les écouter. Le vin peut être un plaisir. La prévention sert à le consommer sans danger. Sur l’emploi généré par la viticulture, on est d’accord. Nous ne demandons pas à supprimer le vin et la viticulture. Certains viticulteurs font autre chose que le vin comme les jus de raisin et ne sont jamais mis en valeur. » Enfin, l’association ne serait pas opposée à un partenariat lors des grands événements saumurois dédiés au vin. »


Ben voyons, c’est beau comme de l’hypocrisie pur sucre !


N’avons-nous pas mieux à faire que de fomenter ces petites guéguerres qui n’apportent rien ni à la juste cause du vin ni à celle de la lutte contre le fléau  de l’alcoolisme ?


Il n’empêche que nos repentis ont ici déclenché l’arme atomique et que nos amis saumurois vont devoir remballer leurs illuminations (voir ci-dessous *)


L’obscurantisme triomphe !


* L’Agence régionale de santé réservée

Le cas des enseignes de Saumur concerne le Code de santé publique (CSP). En l’occurrence, son article L3323-1 qui détermine les conditions dans lesquelles la publicité pour de l’alcool peut être réalisée. La liste comporte neuf points (presse écrite, radio, internet, fêtes et foires traditionnelles, circulaires commerciales, affiches et enseignes, etc.). Mais le texte est particulièrement restrictif puisque la publicité en question est, le plus souvent, autorisée à l’intérieur des entreprises concernées ou sur leurs lieux de vente. « À première vue, sous réserve d’éléments plus précis, le cas présent ne rentre pas dans ces catégories », estime l’Agence régionale de santé (ARS), contactée via la préfecture de Maine-et-Loire.


L’article 3323-4 du CSP précise encore que « toute publicité en faveur de boissons alcooliques (…) doit être assortie d’un message de caractère sanitaire précisant que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé ». « Les infractions aux dispositions des articles L 3323-2, L 3323-4 à L 3323-6, relatifs à la publicité des boissons alcooliques, sont punies de 75 000 euros d’amende. Le maximum de l’amende peut être porté à 50 % du montant des dépenses consacrées à l’opération illégale. »


Par ailleurs, le Code de l’environnement définit les notions de publicité d’une part, et d’enseigne d’autre part. « Il en résulte que l’installation figurant sur le pont de Saumur ne peut être assimilée à une enseigne, puisqu’elle n’est pas apposée sur l’immeuble où l’activité s’exerce », estime l’Agence régionale de santé.

 

Source de mon information Benoît Rochard redac.saumur@courrier-ouest.com

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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 00:09

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Mais jusqu’où iront-ils dans l’élargissement de leur portefeuille nos grands winemaker globe-trotter ? Portefeuille étant utilisé ici dans l’acception « ensemble d’activités professionnelles » et non dans celle, plus usuelle, du gros machin en cuir où l’on entasse les biftons.


En effet, la sélection de parcelles est devenue le dernier must des winemaker. Ils se sont mués en arpenteur. Le cadastre est leur nouvelle tasse de thé. J’ai déjà évoqué le sujet avec « Les Parcelles » de la Maison Bouey sélectionnées par Stéphane Derenoncourt.link


Mais hier matin qu’apprends-je ignorant que je suis ?


Que « le co-propriétaire du prestigieux Saint-Emilion, Château Angélus, signe une gamme de vins de Bordeaux à prix doux. Cette gamme, baptisée Révélations, est commercialisée par le négociant Yvon Mau. »


C’était dans le LSA du 02 avril 2013 par SYLVIE LEBOULENGER link


La journaliste précise qu’« Hubert de Boüard ne fait pas que prêter son nom à ces vins commercialisés par le négociant Yvon Mau (Vins de marques Premius, Yvecourt, cava Freixenet, etc.). Il a en effet sélectionné des parcelles et donné des conseils aux propriétaires qui, en échange, doivent « laisser » le nom de leur château à la seule gamme Révélations. Un abandon pas si grave car, particularité bordelaise, les propriétaires ont le droit d’utiliser deux noms de châteaux différents pour un même domaine. »


Nous entrons ainsi dans le vaste royaume du positionnement prix dont raffolent les addict du vrai et beau marketing qui permet de générer des marges permettant une belle exposition dans les vastes rayons de la GD.


« L’objectif de la gamme, prévue pour être commercialisée lors d’opérations de type Foire aux vins, est clairement de redorer le blason de la région avec des cuvées plus haut de gamme que celles qui se vendent en fond de rayon à moins de 4 euros. « Il existe un créneau entre les vins premiers prix et les vins à plus de quinze euros », estime Philippe Laquèche, président d’Yvon Mau. »


Marques signature fondées sur la notoriété du consultant « sélectionneur-arpenteur » plus que sur la réassurance du négociant. Y aura-t-il de nouveaux entrants ? Est-ce que le consommateur lambda, peu connaisseur de l’écosystème bordelais, va mordre à l’hameçon ? Je ne sais mais ce que sais c’est que procéder par tri, par écrémage, ça génère du petit lait qu’il faut valoriser. Dans le vin, la valeur qualitative intrinsèque du jus sélectionné risque d’amener le consommateur à faire jouer le fameux rapport qualité/prix. Et, attention qui trop embrasse mal étreint, l’effet signature sur des produits de Grande Distribution, bien connu  dans les plats cuisinés, peut dévaloriser l’image du signataire.


Vous me direz peu nous importe nous n’achetons pas ce type de vins.


Du côté de nos chers critiques c’est le même désamour et pourtant ces jajas signés vont s’adresser à un sacré paquet  de consommateurs pousseurs de caddie. Mais d’eux tout le monde se fout car ils n’achètent pas de guide se contentant d’éplucher les catalogues de la GD.


Dans ma grande magnanimité je propose :


-          Aux deux  crèmeries monopolistiques B&D et RVF d’organiser en terrain neutre et à  l’aveugle une dégustation des 2 lignes de produits de la maison Bouey link  et  d’Yvon Mau link 


-          Aux 2 consultants d’organiser un voyage de presse pour journalistes et blogueurs afin de leur montrer ces fameuses parcelles. Le choix de celles-ci  étant le fait d’un banal tirage au sort par une petite main innocente. Si ce défi est relevé, ce dont je doute, pour une fois j’en serai. Ça me fera du bien d’arpenter  des parcelles.

 

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 00:09

Plus j’avance en âge, et pas du tout en sagesse, plus je me dis  que je ne suis vraiment qu’une pauvre cloche qui n’a pas su prendre le bon wagon pour se faire du blé dans un minimum de temps, si tant est qu’une cloche puisse emprunter le TGV.


Foin de lamentions, l’heure est à la Chine qui s’est éveillé. L’Empire du Milieu 中国 est en ces temps difficiles le lieu idéal pour engranger beaucoup de blé vite fait, et plus ou moins bien fait.


Exemple pour éclairer mes propos matinaux : une bouteille d’un saint-Emilion Grand Cru rapporté de Chine par un ami fort intrigué qui m’a demandé de lui expliquer les subtilités de l’étiquetage des appellations françaises.


C’est simple :


1-      La contre-étiquette : Silver Bell by Château Roc de Boisseaux un Saint Emilion Grand cru 2010. Rien  d’extraordinaire jusqu’ici sauf que sur le site du château link la Silver Bell n’est pas mentionné : un produit d’exportation sans doute, du jus rien que pour nos amis chinois.


Claire-2182.jpg

 

Je note au passage sur le site que la propriété est « Conseillée par les œnologues Hubert de Boüard & Philippe Nunès depuis le millésime 2011 »

 

 

2-      L’étiquette ensuite : la Silver Bell a la gueule d’une Silver Bell donc pas grand-chose à  se mettre sous la dent sauf que tout en bas la mention est très explicite : signé Hubert de Boüard de Laforest, of Château Angelus avec en prime la cloche du château l'Angélus.


Claire-2181.jpg

 

Fort bien, tout est raccord, nickel chrome, l’Angélus a certes perdu son accent aigu mais, par bonheur, HDBF a gardé son trémas sur le u de Boüard. L’ordre règne donc sur le territoire de la Jurade de Saint-Emilion.


 

Je suis très admiratif, vraiment c'est de la belle ouvrage, du cousu main, je trouve ça beau comme la ligne de défense de l’INAO au plan international « Touche pas à mes AOC ! » qui disaient les gars de Montreuil. Les pauvres, va falloir les recycler vite fait sinon on va se demander à quoi servent leurs ODG. Ne parlons pas du Comité National qui, en dehors de s’empailler sur la chaptalisation, sucre de plus en plus les fraises pendant que d’autres mettent du  beurre dans leurs épinards.


 

Vive le droit des marques !


 

Bravo, bravissimo, j’applaudis des 2 mains l’artiste qui signe son œuvre pour le compte du château Roc de Boisseaux en ne manquant pas d’y adjoindre le nom de son petit lieu-dit qui à prix du galon ces derniers temps par la grâce de la hauteur des talons des hôtesses d’accueil.


 

Je bisse.

 

 

Je réclame l’artiste.

 

 

Je nomine.

 

 

J’Oscarise.

 

« Quand les bornes sont dépassés il n’y a plus de limites »


 

Tu seras consultant of wine mon petit-fils* !

 

 

 * Je n’ai pas eu de fils.

 

se faire des couilles en or est une expression populaire et argotique reconnue.

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16 décembre 2013 1 16 /12 /décembre /2013 11:56

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Ce n’est pas la première, ni sans doute la dernière, chez Overblog c’est « jamais le dimanche » quand ça coince y’a  plus personne dans la boutique. Sont tous en RTT et plus rien ne part vers les abonnés. Les chroniques sont en ligne mais ceux d’entre vous qui aiment servis à domicile en sont pour le frais. Désolé ! Dans ce cas-là si votre addiction est grave vous pouvez vous rendre sur mes lignes via www.berthomeau.com et tout en haut à droite vous avez la rubrique articles récents qui vous permet de faire votre petit marché.


Lorsqu’Overblog aura réparé sa petite machine à expédier il se peut que vous receviez les deux chroniques du dimanche qui sont bloquées dans sa boîte.


Et pendant ce temps-là mon « dîner de filles » s’est merveilleusement passé. Si vous êtes sages je vous le raconterai.


A bientôt sur mes lignes dès que les gars et les filles d’Overblog seront revenus de RTT.

 

L'article du dimanche ICI link

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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 11:33

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Photo de Jean-Christophe Clément ©le photographe des stars du vin

Et bla,et bla, bla, bla… C’est bien beau de déguster, de faire des phrases après avoir craché, de gloser sur le % de petit verdot, de tenter de trouver le millésime et l’auteur du jus, mais pour l’édification des petits loups et des petites louves rien ne vaut de joindre le geste à la parole : boire !


Oh que ce n’est pas beau de montrer une photo de buveur, même que c’est immoral d’exposer des images de convivialité ça pourrait jeter nos jeunes sur des sentiers mal famés. D’ailleurs, nos hommes politiques montrent l’exemple : boire c’est tricard pour l’Echo de Saône-et-Loire. Les ligueurs anti-buveurs pourchassent tout ce qui pourrait dérider les Français. L’heure est à l’austérité.


Foin de ces culs pincés, de ces visages pâles, de ces moralistes à la petite semaine, buvez, riez et comme votre Taulier « courrez les quilles ! »


Ci-dessous les prémisses d’un jeu de quilles lors d’un dîner de filles, affaire à suivre sur mes lignes…

 

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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 00:09

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Là je sens que c’est ma pomme qui va être traité de provocateur par notre auteur fort érudit. Qu’il se détrompe, je suis tout ce qu’il y a de sérieux car le héros de son roman c’est le Médoc, un territoire qui « du point de vue des sols est une sorte de prison cadenassée » nous explique Richier sorte d’arpenteur de la région attaché à la Préfecture. Le Médoc est une presqu’île dont le nom nous vient, toujours selon Richier « du temps des romains. Les soldats de César quand ils arrivaient dans une contrée inconnue, ils procédaient comment […] ? »


« Ils observaient, ils écoutaient, et ils étiquetaient. Médoc signifie, comme il vient d’être dit, medio aquae : au milieu des eaux. Ils ont observé, ils ont écouté et ils ont marqué sur l’étiquette : terre entre deux eaux. » Comme le fait remarquer ma collègue Blandine Vié « on y parle beaucoup plus d’eau que de vin, ou plus exactement d’eaux, toutes ces eaux qui bordent, sillonnent et trouent le paysage… »


Et, bien plus loin dans le roman, ce potard de Roumagnac  d’enfoncer le clou « Chez moi dans l’Hérault, on dirait des Médocains que ce sont des pot-au-feu, des casaniers si vous préférez. Dans les cervelles comme dans les champs, ici tout est tracé au cordeau et bien ficelé comme vos pieds de vigne. Dans mon pays, au-dessus de Béziers, sur les mamelons, tant pis si la vigne tourne un peu à droite et à gauche, au gré du  terrain. Tant pis si les bois poussent un peu dans tous les sens. Ici, c’est tout le contraire, taillé au carré, ligoté et au fond un peu triste. Cela doit vous venir du temps de l’occupation anglaise. »


« Tout ça pour dire que malgré toutes ces opportunités, le Médoc ne s’est pas vraiment ouvert. Le médocain, au fond il est comme sa terre : à la fois droit et cabossé. Les lignes toutes droites dans l’Océan, dans les vignes, c’est pour la façade. C’est de la faribole… »

« Je me dis finalement qu’avant que quoi que ce soit avance dans votre Médoc, il en passera de l’eau sous le pont de Bordeaux. »


Pour sûr que le Michel Houellebecq, en bon ingénieur agronome défroqué de l’INA de Paris, en pillant Wikipédia, aurait aimé trousser ce tableau à la pointe sèche du Médoc et des médocains avec sa férocité hautaine. Bruno Albert en bon juriste, diplômé en sciences politiques de surcroît, ancien auditeur de l’IHEDN, et spécialiste de gouvernance locale et de défense nationale ne s’aventure pas dans les alcôves. Sans aucun doute la rigueur du juriste ne le prédispose pas à faire faire des galipettes, comme son confrère dans les Particules Elémentaires, à Bérénice de Lignac dans les sables de la vieille dune lors de l’excursion à Soulac.


 Le roman est sage, très sage. Sous la plume du romancier se glisse l’imposante documentation de l’historien. Pas question pour lui de se laisser aller à des phrases lestes qui le conduirait tout droit au Goncourt. En revanche le roman fait un peu de politique car l’action se passe dans les derniers jours du mois de septembre 1849, donc à la veille du Second Empire, et seuls des vieux routiers dans mon genre, qui ont suivi leur cours d’Histoire, peuvent en goûter toutes subtilités. Ce n’est pas un  reproche que je fais à l’auteur mais seulement un regret de constater que les petites louves et les petits loups d’aujourd’hui sont trop souvent des ignorants et que Badinguet n’est pas un cépage oublié.


Mais Dieu que cet abbé Anne Dominique Champion est ennuyeux, pontifiant, comme je comprends le petit père Combes, ancien séminariste, qui s'installa comme médecin dans la petite ville de Pons en Charente-Inférieure, en est élu maire en 1876, puis sénateur de la Charente-Inférieure en 1885, bouffeur de curé tout au long de sa vie politique. L’alliance du sabre et du goupillon, le clergé aime les régimes forts même s’ils se terminent à Sedan.


Pour le reste je ne vais pas vous raconter ce que Bruno Albert se plaît à mettre en scène. On sent qu’il fait plus que connaître ce pays, il le vit, il en est, il se glisse avec aisance et gourmandise dans ses plis, nous le fait respirer, humer, toucher. Lorsque la plume file, se laisse aller, on sent le romancier qui pointe son nez libéré des entraves d’une documentation impeccable. Parfois, celle-ci prend le pas, s’installe et rend la lecture un peu moins agréable. Il veut nous instruire ce cher Bruno Albert, et il y réussit, mais un peu plus de liberté n’aurait nullement nuit à la véracité. Ce Médoc profond devrait après ce premier roman fournir encore un terreau fécond pour une nouvelle aventure qui, sans aller jusqu’au houellebequisme profond, pourrait nous faire entrer dans le secret des propriétés, alliances, mésalliances, haines recuites, héritages, vieilles dames embobinées, jeunes dilapidant les biens accumulés par leurs aînés…


Ha que j’ai bien aimé « Bordeaux est une belle ville. Une grande ville. Une ville pour le monde. Une ville pour les rois. Une ville pour les dieux.


Une ville harmonieuse, considérée depuis les premières élévations de l’Entre-Deux-Mers. Une ville lumineuse en bord de Garonne mais en  réalité, dès lors que l’on pénètre dans les lacis des ruelles près du grand port. Bordeaux est un cloaque. »


Mais par bonheur Alain Juppé est arrivé !


Je plaisante bien sûr pour vanner les jeunes Y qui pensent qu’avant la Toile nous vivions dans des cavernes sans eau, sans gaz ni électricité. Vous me direz en Vendée c’était le cas de bien des borderies au milieu du XXe siècle.


Bref, j’ai beaucoup apprécié aussi ce passage goûteux où deux gosses dépenaillés, aux mains incertaines, viennent servir un repas froid, sur une nappe empesée, au presbytère de Margaux à François Richier et à l’abbé. « une paire de cuisses de poule confites, un pâté de lièvre, une poignée de piments doux des Landes, trois grains d’ail, des baies des bois, une jatte de crème  et un plein pot de confiture de vieux garçon. »


Ha, la confiture de vieux garçon, en voilà une superbe appellation !


« soit des fraises, des framboises et des cerises, des oreillons de pêches, des grains de raisins et des poires, pour finir des prunes reines-claude et des brugnons arrosés de sucre et d’alcool de vin par couches successives. »


J’en mangerais sur « un pain frais, gris, coupé épais… »


Arrosé d’une « carafe de clairet rafraîchie, sortant du puits. » comme au Bourg-Pailler, mais là c’était de la piquette du pépé Louis.


-          Tu vois, une confiture de vieux garçon, ça nous va comme le rose aux joues d’une fille de village, rit François.


Anne Dominique acquiesça tandis qu’il piquait dans le bocal, entre deux doigts, un fruit saoulé de jus. Essuyant ses lèvres au bord de la nappe…


Et dire que ma sainte mère voulait faire de moi un curé…


Voilà si vous voulez vous offrir un petit bonheur médocain offrez-vous « Un dîner en Médoc » de Bruno Albert chez Féret.


Si vous aspirez au Goncourt, comme le Michel, pour votre prochain roman, cher Bruno Albert, il va falloir le faire éditer chez Grasset comme le camarade Dupont Jacques qui lui chronique sur le vin au Point.


Je suis un peu  taquin et Bruno Boidron le sait bien…

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