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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 00:09

Le sieur G.N.B dont le patronyme assemble avec un trait d’union le nom d’un vieux distributeur de vins Nicolas et un bout de celui d’un GCC prestigieux Brion est le taulier du blog « Du Morgon dans les veines » référence transparente au « père spirituel » des vins dits naturels l’ami et regretté Marcel Lapierre. Guillaume, donc, est pour moi la référence, le mètre-étalon du versant des buveurs de vin nu (dixit la Woody Allen du vin Alice Feiring).


Morgon-dans-les-veines.JPG           Très beau cliché de GNB emprunté pour la bonne cause au blog : www.fou-rgeot-de-vin.com merci !

 

Le 07 janvier 2013, il a commis une chronique « Cheval-Blanc et Yquem, deux mythes à mourir d'ennui » link qui, loin d’être une simple charge ou un pur pamphlet raillant deux icones, met bien en lumière, même si ça dérange les tenants de l’orthodoxie, deux approches du vin. Vous le savez elles ne sont pas pour moi antinomiques, bien au contraire, elles se frictionnent, elles se fractionnent, et surtout de l’arborescence parfois confuse des nouvelles ramures nait une nouvelle canopée et les dominants actuels, les branches maîtresses, auraient torts de traiter par le mépris ce petit monde de jeunes pousses. Tout change pour que rien ne change, en 10 ans le paysage du vin sous l’apparence d’un lourd conservatisme s’est bouleversé et c’est heureux.


C’est heureux car eux ce sont des consommateurs, des vrais, des tous neufs. Pas des vieux bonzes vitrifiés dans leurs certitudes, brassant les mêmes idées reçues, les mêmes phantasmes, grande armée de geignards non-voyants, sourds mais malheureusement pas muet. Libre à eux de railler les GNB et la cohorte de ses frères et sœurs, quitte à pédaler derrière eux via des blogs, Face de Bouc et maintenant Tweeter, mais de grâce qu’ils se souviennent du temps où ils ont laissé passer les bons trains perchés qu’ils étaient sur leurs certitudes. Pour autant, je ne brosse pas Guillaume, les vignerons qu’il vénère dans le sens du poil, tout n’est pas comestible, tout n’est pas à la hauteur, parfois ça pue des pieds et ça flirte avec le jus de chausse. Cependant j’adhère à ce qu’écrit le zébulon des quilles qui font rire les filles :


« Le vin est une boisson, et par cette nature, il est fait pour être bu, avalé et donner les idées heureuses. Ici, je me sens loin de tout ça. Une armée des ombres faite de buveurs, de néophytes, d'amateurs, de connaisseurs, de professionnels en a conscience, elle est justement en train de sortir de l'ombre. En tant qu'amateurs-blogueurs, nous avons aussi une responsabilité. J'irais même jusqu'à paraphraser un vieux barbu : les blogueurs n'ont fait qu'interpréter diversement le monde du vin, il s'agit maintenant de le transformer. Quitte à être les idiots utiles du système qui en accouchera. »


Je ne sais à quel vieux barbu ce jeune pourfendeur de GCC fait allusion, peu me chaut, mais  ce dont je suis convaincu c’est que le vin installé dans un unique statut « d’onction extrême » c’est-à-dire comme un marqueur social, un moyen d’affirmation statutaire, n’est pas le seul avenir du vin. Je déguste donc je suis, c’est goûter de l’art officiel et l’art officiel c’est parfois chiant, très chiant. Pour autant, je n’adhère pas aux idées fumeuses de l’alter-vin qui n’est qu’une captation d’un concept fort lointain de la réalité des vins dit naturels. Que ceux qui les produisent se réfèrent à des valeurs, à une éthique, à une conception du monde, j’en conviens, mais à l’autre bout de la chaîne ce ne sont pas les masses laborieuses qui sont au rendez-vous de l’acte d’achat. Nous sommes bien loin du commerce équitable. Souligner les contradictions des autres c’est aussi assumer les miennes et je ne jette la première pierre à qui que ce soit. Ceci écrit il vaut mieux éviter, du côté consommateur, de se la jouer rebelle par procuration. Chacun vit sa vie là où il la vit.


Dans le papier de G.N.B comme dans une pièce de Feydeau, il scande ses propos sur ces « fameux vins que plus personne ne peut boire » par des piques et des rires qui virent au jaune (sans allusion aucune à la robe d’Yquem)


« Enfin, l'exceptionnel, c'est surtout leur prix : tout cela nécessite un coup de fil à Cetelem avant le passage en caisse. Parait qu'un mythe n'a pas de prix... Ben si, en fait. »


 « On commence avec Y de Yquem 2006 (…) autour de 120 euros. Je me marre. Il s'agit bien d'une bouteille de 75 centilitres, pas d'un magnum ni d'un jéroboam… »


« Le Petit Cheval en 2006… Chez le caviste, on débourse un peu plus de 150 euros pour une simple bouteille. Je me marre (bis). »


« Le 2001 est certes plus léger (heureusement, d'ailleurs) mais ennuyeux à mourir. Plus de 200 euros la quille. Je me marre (ter). »


« Le Cheval-Blanc 2006 à l'amertume exécrable (et Dieu sait que j'aime l'amertume) qui monte à 620 euros les 75 centilitres (là aussi, on parle toujours du prix d'une bouteille normale). Je me marre, mais là ça tire sur le rire jaune. »


« Puis, tel un destroyer qui vient tout sauver, voici Cheval-Blanc 2000… « Tu dois avoir le palais sacrément déviant pour ne pas apprécier un vin à 1200 euros ». Il n'y a pas de faute de frappe, il faut bien lire 1200 euros. 1, 2, 0, 0. Quatre chiffres. Soit un vin qui coûte plus d'un smic net, un vin dont le centilitre coûte plus de 15 euros... En le buvant, je m'ennuie et vu le prix du vin, je ne me marre plus du tout.


« Le grrrrrand Yquem… La version 2007 est plutôt jolie… Parker lui met 98/100 avec ce mot "magique". A 550 euros la bouteille, c'est une aberration. »


« Yquem 2005 s'avère crémeux avec pas mal de sucre : bref, tout ce que je déteste… L'accord avec le pata negra pourrait me faire exploser de rire. Entre 600 et 700 euros la quille, je ne rigole plus, mais alors plus du tout. »


Enfin un Yquem un peu plus vieux, le 1996 qui se montre champignonné, donc je dirais joli mais là encore assez ennuyeux. A 300 euros, on casse les prix, c'est presque abordable... Non évidemment, je déconne. »


Fermez le ban, je sens que l’autre Nicolas trépigne depuis longtemps dans ses Richelieu bien lustrées, crie au crime de lèse-majesté, clame son mépris à l’endroit de ce maraud incapable d’apprécier à sa juste valeur ces nectars divins. Que ne fut-il venu avec nous déguster pour relever le gant ? Reste que ces prix pharaoniques frisent l’indécence et, comme le fait très justement remarquer GNB, sauf à vouloir nous épater, on se demande bien pourquoi les communicants du BM nous ont embarqué, nous des petits blogueurs, sur cette galère ? Erreur manifeste de cible, manque de discernement, qui marque pour moi leur incapacité à assumer ce qui avait fait leur réputation : l’art de dénicher des belles quilles vendues à des prix abordables. Tout ce décorum glaciaire, ce côté galerie marchande pour gros comptes que l’on peut retrouver partout ailleurs dans le monde mondialisé, y compris sur les nouveaux paquebots de croisière, est à 100 lieues de l’esprit caviste qui restait encore présent auparavant.


Sur ces fortes paroles, qui ne plairont à personne, je forme le vœu que les vieux ou presque, dont je suis, assez confis dans leurs certitudes, leurs habitudes, leur confort intellectuel, les nouveaux entrants modèle GNB et ses frères-sœurs de lichette souvent radicaux, parfois folâtres, quelquefois de passage, et les entre-deux qui ne savent pas toujours où ils habitent, contribuent à l’extension du domaine du vin de convivialité. Trop de sérieux nuit à la crédibilité : comme l’écrivait Jean-Louis Buer, alors directeur de l’INAO, dans sa réponse à mon interpellation « bonnes fêtes et large soif » Avec le vin la fête c’est tous les jours… alors buvons à notre guise ce qui nous fait plaisir chers amis… tout le reste n’est que littérature… et l’on ne fait pas du vin avec des mots.


Vous pouvez tirer à vue sur la pianiste il est à l’épreuve des balles virtuelles…

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 00:09

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Les bulles s’affichent pour les fêtes. Les champenoises fières et altières flirtent avec le luxe, alignent leurs quartiers de noblesse, avec plus ou moins d’ostentation. Sans vouloir m’immiscer dans tout ce beau monde, même avec l’aide des sélectionneurs patentés, je dois avouer que je m’y perds un peu et que la hiérarchie des prix n’est pas toujours très évidente.

Nos braves crémants, eux, sont quasiment aux abonnés absents sur nos murs. Y ne gagnent pas assez de ronds pour le faire ! Tient y’a pas que la loi Evin qui soit un frein à la promotion de nos chers de terroir.


Reste le grand mystère des bulles les plus roturières j’ai cité Charles Volner et Georges Kriter qui se pavanent sur les trottoirs de Paris.

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Des boutanches qui chalutent à moins de 5 euros et qui s’offrent des abribus Decaux comment est-ce Dieu possible ? Où trouve-t-ils le pognon ?


C’est simple. Du côté du Champagne dans leurs prix de vente confortables et du côté des gars en R dans le prix des vins de base qui leur servent à faire des bulles.


« C'est des plus beaux vignobles de France que sont issus les vins blancs à l'origine de Kriter Brut et Demi-Sec. Nos œnologues les sélectionnent patiemment, leur longue expérience leur permettant d'apprécier pour chacun d'entre eux la fraîcheur et la complexité aromatique nécessaires à l'élaboration d'un Blanc de Blancs.


Les vins ainsi sélectionnés (dits « vins de base ») sont ensuite assemblés minutieusement par nos maîtres de chais : cette étape garantit à Kriter une qualité et un goût constants. On intègre ensuite à la cuve une liqueur de tirage (composée de sucres, de levure et de vin) qui déclenchera la fermentation et la prise de mousse. Durant de longs mois, le vin va vieillir sur lies, développant au fil du temps ses arômes et ses bulles fines et légères. 


Depuis 1955, nous mettons tout en œuvre pour assurer à nos vins une qualité irréprochable. Cet engagement, conjugué à la finesse et l'élégance des vins Kriter, leur assure de nombreuses distinctions.


Cette qualité est aussi reconnue internationalement. Paris, Berlin, Helsinki, Rome, Rio de Janeiro et même les Caraïbes ! Kriter est apprécié dans le monde entier. »


« 1955 : André Boisseaux a l'idée visionnaire de proposer un vin mousseux unique, de grande qualité. C'est son cousin, Georges Kritter, qui lui donnera son nom : Kriter est né... »


1981 : Entre 1973 et 1986, Kriter s'investit dans le sponsoring sportif en parrainant des voiliers. La marque sillonne les mers et fait le tour du monde : 14 bateaux porteront ainsi fièrement les couleurs de Kriter. »


Donc en haut et en bas de la pyramide : des MARQUES, au milieu des bons produits de terroir, avec un bon rapport qualité/prix, les crémants et les quelques effervescents AOC qui pour vivre ne peuvent mettre que de la valeur vin dans leur bouteille. Ne me parlez plus de la loi Evin ce n’est qu’un cache-misère ! Merci aux professeurs de marketing de rappeler à leurs étudiants que pour mettre en œuvre leur enseignement l’important c’est de générer derrière chaque bouteille de l’argent pour financer la promotion de ladite marque. Vendre cher ou acheter pas cher, dans le vin entre les deux ça fait beaucoup de monde.


À quand une dégustation à l’aveugle de Charles Volner, de Georges Kriter et de Café de Paris glissés entre des Crémants et quelques Champagnes dit de premiers prix. Ça aurait une gueule de consumérisme intelligent mes camarades dégustateurs patentés. En effet ça s’adresserait à monsieur et madame tout le monde.


Qui dit chiche ?


Le principal fournisseur de vins de base pour mousseux français est le vignoble à double fin de Cognac.

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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 12:00

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Il n’y a que le Taulier pour être sur un coup pareil, c’est un vrai SCOOP.


Pour les non-parisiens, « Chez Dumonet » Joséphine c’est au 117, rue du Cherche-Midi, désertée par le gros Gégé, dans le VIe arrondissement.


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Je vous livre d’abord les confidences de l’échotier avec incluses deux fautes : l’une à propos de la bonne chair orthographiée avec un e (la chair n’est la chaire) et Mitterrand avec un seul r ce qui est, selon Louis Mermaz, grand expert en Mitterrandisme, la preuve que l’auteur des lignes est un anti-mitterrandiste de la pire espèce puisqu’il écrit son patronyme comme il le prononce : Mit’rand !  


 « Ici, c'est le « repaire » des connaisseurs, des vrais épicuriens, ou des « politiques » en mal de bonne chaire, notamment, comme ce jour-là, juste à côté de nous, deux personnages de la Ve (République), un ancien premier Ministre de Mitterand, Lionel Jospin, et son Ministre de l'Intérieur (de l'époque) Daniel Vaillant ! Le coup de fourchette se révèlera assidu, la discussion très … politisée ! Excusez du peu, je ne pouvais pas ne pas les entendre, c'eut été mission impossible ! Maints commentaires ne se révélant pas très tendres pour certains « acteurs » du gouvernement actuel »


Pour vous guider dans votre recherche quelques indices :


1-    L’échotier déjeune toujours en famille.


2-  C’est l’un des blogueurs le plus influent de la Toile gastronomique (sic)


3-  Il a reçu récemment la plus haute distinction de l’ABV : « le prix bette ».


Vous pouvez donner votre langue au chat ou répondre à la devinette dans les commentaires. Les bonnes réponses seront récompensées…

 

Après cela pas sûr que chez Dumonet on réinvite notre grand échotier gastronomique !

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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 00:09

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J’ai lu ça sous la plume d’un gars intelligent et j’avoue que j’ai du mal à le suivre. Je suis demandeur d’explications.


Les données sont simples :


1-     Soit les hérauts des petits vins de propriétaires qui, depuis la nuit des temps, n’ont cessé de gerber sur le gros rouge qui tache fait par les coopés, ce que je comprends parfaitement.


2-   Soit les mêmes qui aujourd’hui déplorent, la main sur le cœur, des larmes plein les yeux, les arrachages de nos vignes dans le vieux monde : -11% en France, -15% en Italie, - 16% en Espagne depuis 2000.


3-   Puis-je me permettre de signaler à ces brillants économistes de café du commerce que les vignes arrachées étaient très majoritairement celles qui produisaient l’affreux jaja qu’ils raillaient ?


4-   Dans le même temps où nous nous amputions les affreux, sales et méchants du Nouveau Monde plantaient à tour de bras : Australie + 24%, +168% Nouvelle-Zélande, +16% au Chili, +5% en Afrique du sud, + 87% en Chine depuis 2000.


5-    Puis-je me permettre de faire à nouveau remarquer à ces esprits éclairés que nos grands concurrents ne font que dépoussiérer notre bon vieux modèle industriel productiviste  des Vins de Consommation Courante avec marques, certes maintenant ringardes : Préfontaines, Gévéor, Vin des Rochers, Vin du Postillon… Marketing quand tu nous tiens : de la monnaie sous chaque bouteille et le moins de vin possible.


6-   Donc je m’interroge : pourquoi diable geindre, pleurer sur l’arrachage d’un vignoble qui pissait l’hecto à plein tuyau ?


7-    Dans ce même temps de haute déploration de la perte de notre substance viticole nos vaillants partisans du « boire moins mais boire mieux » ajoutent à celle-ci, pour la regretter aussi, la chute vertigineuse de la consommation par tête dans nos vieux pays consommateurs. C’est l’horreur ! Putain d’Evin !


8-   Puis-je me permettre encore de questionner ces ardents défenseurs de la veuve et de l’orphelin sur ce qui, dans les temps anciens, permettait de faire faire de la gonflette à notre consommation par tête ?


9-   Faut pas être sorti de Polytechnique pour savoir que c’était essentiellement les gros buveurs de jaja 6 étoiles pas les becs fins de vins bouchés. J’espère tout de même que ça vous en bouche un coin et que vous allez faire vos comptes de consommateurs !


10-                      Ceci écrit, de grâce messieurs les raconteurs de tout et tout le contraire de tout arrêtez de nous faire chier avec vos analyses qui feraient se gondoler un élève de CM2 à peu près raccord en arithmétique.


11-  Oui, nous avons arraché les vignes de Vin de table car nous en buvions de moins en moins. Les VDPCE n’étaient pas les fers de lance de la conquête du marché mondial que je sache.


12-                      Oui nous avons plantés des ha et des ha d’AOC, pas toujours à bon escient, sous le sacro-saint régime des droits de plantation ce qui n’a pas empêché la surproduction de vins inadaptés aux demandes du marché, disons des consommateurs. Je ne crois, chers amis des petites quilles bichonnées à la main que le modèle Bordeaux vous fasse bander !


13-                      Dites-moi tout de même était-ce un bon plan de tout jouer sur les AOC ? Sans vouloir vous offenser il faudra que vous m’expliquiez votre contradiction : vous luttez à juste titre contre le productivisme mais dans le même temps vous déplorez que nos grands concurrents augmentent leur potentiel de production pendant que nous diminuons le nôtre ? Vous devriez au contraire vous en réjouir. Nous laissons la grosse cavalerie aux libéraux et nous nous replions gentiment sur nos vins d’artisans. C’est beau les réserves d’Indiens, non !


14-                      Oui je sais, je me laisse emporter, je pousse le bouchon un peu loin. Votre choix est un choix tout à fait défendable, qui vaut ce qu’il vaut, et je serais prêt à comprendre que vous nous bassiniez avec vos couplets qui rejoignent ceux de Robert Pitte : laissons donc la production de ces vins indignes à « ces pays où les salariés sont payés avec des coups de pieds au cul »


15-                       Tel n’est pas le cas. Vous hurler aux loups. Les barbares sont à nos portes. Ils vont nous dépouiller de notre vieux patrimoine. Sortez-nous lpendant que vous y êtes le principe de précaution. Replions-nous en bon ordre. Franchement, les tartes à la crème sont bonnes pour entarter, les rideaux de fumée à enfumer, la donne du marché mondial du vin reste la même : y’a d’un côté des vins commodités et de l’autre des vins tout court. Alors à force de mélanger les torchons et les serviettes, de vouloir toujours prédire le pire, au lieu de faire des choix, vous nous exposez à la « délocalisation » quel que soit le régime des plantations.


16-                      Les tendances amorcées à partir de 2000 se sont renforcées, amplifiées et je sens que vous avez changé de pied pour ne pas concéder que vous vous étiez trompés. Vous n’êtes pas les seuls, mais que n’ai-je entendu du front des conservateurs de toute obédience, la vôtre y compris. Nous avons encore toute notre place, et, si nous sommes enfin capables d’assumer notre vocation d’encore grand vignoble généraliste en capacité de faire vivre, à chaque étage les vignerons, en tenant compte du couple quantité x prix selon le vin produit pour un marché donné, nous la garderons. Certains ont baptisé cela la segmentation.


17-                       Ou bien allons-nous continuer de nous la péter grave en méprisant la réalité. Cette attitude est largement partagée par les caciques accrochés à leur vision obsolète comme par vous qui refaite le monde à l’échelle des quelques quilles vendues souvent au prix du caviar.


18-                      Je les adore, car pour ne rien vous cacher je ne bois que des petites quilles et mon propos n’est en rien un plaidoyer pour l’extension du domaine des vins industriels ni pour leur bannissement d’ailleurs.  Quand je bosse je mets un mouchoir sur mon affect. Choisir et assumer ses choix, tel est mon propos. Le débat me fait penser à ceux qui pestent contre les bagnoles et qui s’offusquent de la fermeture de l’usine de PSA à Aulnay-Sous-Bois. Je me contente ici de poser la question à celles et ceux qui refont le monde dans une cabine téléphonique désaffectée, qui rebâtissent la viticulture dans leur loft ou autour d’une belle table du dernier resto-chic : donnez-moi votre mode d’emploi pour que nous gardions nos hectares ? Pour les consommateurs même motif, même punition : faites-moi un croquis.


Merci.


PS : comme je vais avoir du temps je suis preneur d’un job de conservateur du « c’était mieux avant ». C’est un excellent plan car, comme l’a fait justement remarquer Houellebecq, notre avenir est dans les conservatoires que viendront visiter ceux qui nous aurons dépouillés de notre ancienne gloire.

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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 00:09

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Les emballements collectifs, sans jouer sur le nom du domaine cité en titre, provoquent toujours chez moi un brin de réticence. « Les vins libanais sont à la mode », affirme à l'AFP Frédéric Bernard, directeur général d'une société de négoce de vins de Bordeaux, Bordeaux Tradition. « Ils sont moins standardisés que ceux du Nouveau monde, on y trouve de vraies différences ».


Bien évidemment cette soudaine montée du désir n’est en rien liée à l’entrée de Carlos Ghosn, flanqué du consultant-star Hubert de Boüard, l’homme de l’Angélus, dans le capital d’Ixsir. La couleur est annoncée, le plan com. bien rodé : « Ixsir, un vin conçu pour être l’ambassadeur chic du Liban et jouer dans la cour des grands. » Tout pour plaire, « site préservé de 60 hectares » et « 4000 mètres carrés d’installations tout ce qu’il y a de plus modernes (récompensées par un Green good design Award et sélectionnées par CNN parmi les 10 bâtiments les plus écologiques du monde),  entièrement souterraines… »


Loin de moi, avec cette remarque, d’ironiser sur l’irruption des vins libanais dans le concert des « grands vins ». Tant mieux, plus l’excellence progresse, plus le niveau se hausse, plus j’applaudis des deux mains. Mon statut de modeste Taulier d’une petite crèmerie de quartier ne me permet pas d’en juger. Je laisse cette besogne aux grands spécialistes, tel Jean-Marc Quarin qui a élevé au  rang de meilleur vin jamais produit au Liban le dernier né d’Ixsir, EL. Laissons du temps au temps, les juges autoproclamés aux élégances ne sont pas très souvent ceux qui font la tendance sur le long terme.


Cependant chez moi le hasard fait souvent bien les choses, et plus particulièrement les jours sans. Le soir où je suis allé, un peu flapi, pour faire plaisir à une amie, à une dégustation des vins du Liban dans les beaux quartiers de Paris, je ne me doutais pas que j’allais faire une très belle rencontre. Pour ne rien vous cacher, à peine arrivé, j’ai pensé m’en retourner car c’était bondé. La cohue, le coude à coude je ne suis pas très amateur, mais comme j’étais en service commandé je me suis jeté dans la mêlée. Je fus pris en mains de suite. Placide je laissais déferler tout ce que l’on me racontait alors que je ne demandais rien. Je suis assez bon comédien.


Fourbu mais vaillant j’atteignis, tout au fond de la salle, une oasis tenue par un sourire. Je me posais sur une banquette pour observer la geste de celle qui captait l’attention muette de grappes de dégustateurs. Nous passions de la profusion à la discrétion, à l’attention. Vous ne pouvez pas savoir comme ça fait du bien de  pouvoir apprécier, se faire sa petite idée, sans le secours d’un discours formaté. Le temps suspendait son vol dans cette ruche désordonnée. Rasséréné, toute fatigue oubliée je tendais mon verre. Le blanc du domaine de Baal versé par un sourire m’attendait.


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Loin de tout, hors tout l’alchimie du plaisir s’opérait. L’épure, j’aime ce mot, la mise à pur, une projection en 3 dimensions qui n’a nul besoin de mots pour décrire l’objet représenté. Voir ainsi le vin peut sembler défier la rationalité mais qu’importe, j’éprouvais la même émotion, au contact de ce vin inconnu, que face à la découverte, il y a bien des années, de l’œuvre du peintre Estève. Un choc, une vraie rencontre, doublée d’une intrusion dans mon univers, ça me dérangeait, ça me gagnait et ça trouvait naturellement place dans mon petit jardin d’intérieur.


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Aligner des qualificatifs élogieux pour vous faire partager mon enthousiasme face à ce vin blanc du domaine de Baal n’y ajouterait rien. Ce que je puis écrire c’est qu’il a trouvé tout naturellement sa place dans mon univers car il correspond en tout point à mon imaginaire et à ce que je recherche. Ce vin je l’aime en soi, pour lui-même, sans aucune espèce de référence ni à son origine, ni à ceux qui l’ont fait naître, car je confesse que j’ignorais et, j’ignore toujours tout, de ce que sont les vins du Liban. Difficile de suivre un ignare sauf à venir partager son univers.

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Le Liban dans ma mémoire c’est d’abord la complexité des communautés, puis le souvenir de quinze années (1975-1990) d’une longue et brutale guerre civile et enfin la paix revenue les deux années de coopération culturelle passée par Anne-Cécile, ma fille, et Edouard à Beyrouth.  Ils reviendront avec en poche le scénario d’Autour de la maison rose (titre originel Al-bayt al-zahr, en arabe البيت الزهر) qui deviendra un film réalisé par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige et sorti en 1999. Il sera le socle de leur petite entreprise de production de films Mille et Une Productions. Le synopsis « Tout va très bien. Voilà ce que tout porte à croire dans le Beyrouth de l’après-guerre devenu l’un des plus grands chantiers du monde. La guerre se voudrait un accident de parcours, une parenthèse que l’on ferme rapidement. On cherche à cicatriser la blessure sans pour autant la guérir. Témoin de toutes ces années, dépositaire de tant de souvenirs, la maison rose est une métaphore de la mémoire. Elle fonctionne comme un miroir où chacun projette ses fantasmes et ses peurs, où chacun dévoile ses espérances et ses blessures. Et pourtant, la maison rose va être détruite… »


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Mais comme toujours avec le vin derrière chaque bouteille il y a une histoire et votre Taulier n’est pas là seulement pour vous bassiner avec ses émotions personnelles. Rendez-vous fut donc pris par lui  auprès d’Aurélie, pour le lendemain, avec Sébastien Khoury l’homme par qui le domaine de Baal est né. Sa famille l’a fait naître à Pauillac dans le Médoc où son père était médecin. Y’a pire comme lieu pour tomber amoureux du vin. Rentré au Liban en 1994 le père de Sébastien plante de la vigne sur des terrains, de très beaux terroirs, achetés avant la guerre civile. Sébastien se pique au jeu et décide de reprendre le vignoble et l’agrandir. En 1999 il repart à Saint-Emilion pour se former à la vinification et passe 7 ans au château La Couspaude suivi par Michel Rolland. Début 2006 il rentre au Liban, construit les caves et lance le domaine de Baal  deux semaines avant la guerre entre Israël et le Hezbollah. « Ce fut difficile, mais aujourd'hui, nous exportons 40% de la production », dit-il avec philosophie.


Le vignoble a été entièrement réimplanté sur des terrasses abandonnées avec un terroir d’argile rouge sur des sols calcaires. 4 ha et demi et 2 ha à planter, le domaine est un petit domaine certifié bio et qui met en œuvre quelques méthodes biodynamiques produit 12 à 13 000 bouteilles actuellement pour arriver à 30 000. Sébastien n’irrigue pas son vignoble : en arabe Baal signifie une terre fertile non irriguée. Le domaine est situé à une trentaine de km du temple de Bacchus à Baalbek. Sébastien est passionné par les questions environnementales et son approche peu interventionniste le place dans une situation très originale dans le conteste vinicole libanais dominé par les « deux grands », Ksara et Kefraya (deux tiers des ventes).


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Pour plus de renseignements sur le domaine de Baal consulter le site ICI link 

Les photos du domaine sont de Melkan Bassil link 


Je ne sais si les vins du Liban sont ou non à la mode, ce qui d’ailleurs ne présente pas un grand intérêt dans la mesure où par définition les modes passent, mais ce dont je suis certain c’est que leur notoriété ne viendra pas de la reproduction d’un modèle de type grand vin mais par la construction patiente de vins originaux, en adéquation avec leurs terroirs, les hommes et de lieux imprégnés d’Histoire. Les références sont utiles mais elles ne font que s’ajouter à ce que souhaite faire la main de l’Homme. C’est d’une viticulture de précision, de vins soucieux de la terre où ils sont nés, que l’industrie du vin au Liban tirera une renommée durable. Sans verser dans le petisme ou manier le concept de marché  de niche dont j’ai du mal à saisir la portée, l’avenir du Liban est au domaine à taille humaine. L’approche de Sébastien Khoury et de son domaine de Baal me semble être la meilleure et surtout celle qui nous propose et nous proposera des vins originaux et authentiques. Ça n’empêchera pas les grands domaines de vivre.


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Un dernier mot sur Baal qui évoque pour moi, au temps du catéchisme, le culte du veau d'or. Dans la Bible il n'a aucune identité précise, mais rassemble toutes les divinités qui pouvaient détourner le peuple de Dieu du droit chemin. Dans le livre des juges chaque histoire commençait par : « Le peuple de Dieu se détourna du Seigneur et adora les Baals… »


« Le baalisme était une religion essentiellement agricole. Les Baals étaient, en effet, les époux et seigneurs du sol, d'eux dépendaient la croissance des récoltes, la maturité des fruits, la prospérité du bétail; ils étaient associés à toutes les entreprises rurales, et le cultivateur, le vigneron, le berger leur vouaient une dévotion fervente. L'inspiration animiste de leur culte n'est donc guère contestable, ils personnifiaient des forces naturelles (fertilité, germination), et on les adorait sur les hauts-lieux et dans les bocages sacrés. Les libanais appellent encore terres de Baal,  les régions rendues fertiles par une nappe d'eau souterraine. Baal se retrouve ainsi partout dans le Moyen-Orient, depuis les zones peuplées par les sémites jusqu’aux colonies phéniciennes, dont Carthage en Tunisie et bien d’autres villes du Liban, la plus connue restant Byblos. »

 

Pour les fêtes de Noël j'ai fait découvrir le blanc du domaine de Baal à Anne-Cécile et Edouard : un ravissement renouvelé et des souvenirs évoqués. J'oubliais ce grand blanc est élaboré avec du Sauvignon blanc et du Chardonnay à parts égales. Je suis incorrigible, toujours beaucoup de mal avec les détails...


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Pierre Soulages
Goudron sur verre 45.5 x 76.5 cm,
1948
Collection particulière
Archives Pierre Soulages, Paris
(photo DR)
© Adagp, Paris 2009

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 00:09

Parodiant André Frossard qui dans son livre « Dieu existe, je l’ai rencontré » écrit « En entrant à 5h10 dans une chapelle du Quartier Latin de Paris pour rencontrer un ami, j’en suis sorti cinq minutes plus tard en compagnie d’une amitié qui n’était pas de ce monde. En entrant j’étais sceptique et athée, mais plus encore indifférent et préoccupé par bien d’autres choses que par un Dieu que je ne cherchais même plus à nier... »


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Je suis athée mais je n’ai aucune réticence à affirmer « Le Terroir existe, je l’ai rencontré… ». Bien sûr, je ne saurais vous le décrire, vous le définir, l’identifier. Il est et ça suffit à mon bonheur. Nul besoin pour ce faire de dire d’experts, de jugements même de Paris, le terroir est dans mon verre insensible à ceux, en manque de notoriété, obscurs parmi les obscurs d’une obscure officine de commerce, qui voudraient lui faire la peau en lui assignant la place d’un tas de cailloux situé quelque part ou nulle part. Lire la Tribune BEM KEDGE : la dégustation des vins : terroir sans importance et/ou experts incompétents ? de Gergaud et Ginsburgh ICI link


Vain, vanité, dénué d’intérêt, si les écoles de commerce hébergeaient la fleur des économistes ça se saurait. Comme l’aurait dit ma mémé Marie « c’est la poêle qui se moque du chaudron » lorsqu’ils taxent les experts d’incompétents. Tout ça n’est que du vent. Si le terroir n’existait pas il faudrait l’inventer et c’est bien cela qui fait, excusez la vulgarité, chier cette petite engeance qui voudrait nous faire accroire qu’il n’y a point de terroir.


Moi je me marre que deux petits pékins sortis de rien, professant l’art de vendre, soient incapables de conceptualiser la notoriété. Bien sûr, je pourrais en profiter pour ironiser que Bordeaux est l’exception qui confirme la règle en constatant que le terroir y est aux abonnés absents, et que dans quelque temps on pourra planter du cabernet-franc sur un substrat sous serre et demander ensuite à Pierre Lurton de prendre les choses en main. N’a-t-il point déclaré que « seuls la maîtrise de chaque geste et le souci du détail permettent de conserver l’intégrité du terroir. » Le mot terroir n’est ici que pour faire joli, comme le bifidus sur les pots de yaourts de Danone. Bien sûr, le terroir ça n’existe pas et c’est heureux pour le commerce et les commerçants. Sauf à ce qu’on ne me dise pas tout, vous êtes, je crois, un peu enseignant en ces domaines.


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Je n’ironiserais pas non plus ni sur la minceur de vos références qui étayent la démonstration, ni sur la haute pertinence de vos citations (Vauban à beaucoup écrit sur tout, même sur le cochon), car je reste encore doté du minimum syndical de charité chrétienne. J’ai lu dans les Echos que vos écoles « revendiquaient volontiers le fait d’être « gérées comme des entreprise ». Mais les cordonniers sont parfois les plus mal chaussés. Toutes ne sont pas en capacité de s’appliquer à elles-mêmes les principes de bonne gestion enseignés en leur sein. La question de la gouvernance en fournit une bonne illustration. »link. Franchement vous feriez mieux de vous occuper de vos affaires plutôt que de venir nous soûler avec votre tribune dans Vitisphère.


Dans le commerce l’important c’est le client et celui-ci, hormis une poignée de gus qui ne pensent qu’à ça, qui se lèvent la nuit pour surveiller leurs beaux flacons, le jugement de Paris de 1976 ou le second jugement lors de la 6ème conférence internationale de l'American Association of Wine Economists début juin 2012, ils s’en tamponnent absolument le coquillard. Le client il aime, il adore, le TERROIR. Ça le mène à l’extase. Ça lui permet de briller en société, de se payer des Masters Class au prix du caviar, d’exister. De grâce ne nous parlez pas de QUALITÉ car, en ce domaine, pour sûr, vous allez nous démontrer qu’il vaut mieux se taper un bon camembert pasteurisé plutôt qu’un vil fromage qui pue au lait cru. Les vaches sont toujours des vaches et le lait c’est toujours du lait, pas vrai les poteaux.


Moi ça ne me dérange pas que sous le terroir se cache un peu beaucoup, passionnément, du discours, des mots, une Histoire, des histoires, un ensemble pas toujours très rationnel car, entre nous soit dit, si ça nous aide à vivre, à aimer, à nous différencier, à être des gens civilisés, c’est déjà beaucoup mieux que la soupe si peu digeste de vos produits marquetés. Qui plus est, le terroir c’est universel car c’est le fait de la main de l’Homme, de son intelligence. Alors de grâce lâchez-nous la grappe avec vos concours de sous-préfectures et vos tribunes pour le Chasseur Français.  

 

Merci tout de même, chers professeurs, de m’avoir donné en ce début d’année une bonne occasion de me détendre. J’apprécie beaucoup le comique de répétition : merci de me rejouer la pièce dans quelques temps, par exemple en organisant dans le cadre de Vinexpo une nouvelle version d’un jugement qui serait immortalisé sous le nom de Bordeaux. Ambiance assurée, la place de Bordeaux conserve encore ce qu’il faut de flegme britannique pour apprécier qu’on puisse mélanger les torchons et les serviettes. Ça mettrait un peu de piment à la Fête de la Fleur et ça dériderait le Maire, tous deux en ont bien besoin

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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 00:09

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J’adore cette trilogie qui me semble aller comme un gant à la nouvelle année : 2013. Treize me semblant être le chiffre impair par excellence. Pourtant, l’expression «passe, impair et manque» en tant que telle n’existe pas autour de la bonne vieille roulette, pas la russe bien sûr, la française, celle que l’on fait tourner dans les casinos, car elle est contradictoire : un chiffre ne peut pas être à la fois « passe » et «manque ».

 

L'illustration de cette chronique est un tableau du peintre belge jean Brusselmans : Les Paysans 1928


J’explique pour les non-initiés : pour la roulette française les joueurs ont la possibilité de miser sur 36 numéros et le zéro et sur des zones à chances binaires : rouge/noir, passe/manque, pair/impair.


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 « Manque » veut dire « manque la moitié » soit les numéros de 1 à 18.


 « Passe » signifie « dépasse la moitié » soit les numéros de 19 à 36.


Impair : comprend les numéros impairs

Pair : comprend les numéros pairs


Donc un chiffre ne peut pas être à la fois « passe » et «manque ».


En conséquence le Taulier, en tant que croupier, annonce pour la nouvelle année qui commence, en mangeant le double 1000 :


                                              « 13 noir, impair et manque»

 

Détail d’intendance : sauf inversion de la jurisprudence ou une superbe martingale votre Taulier-Croupier devrait quitter la table de jeu en milieu d’année 2013. Ainsi, inexorablement le réservoir des baby-boomers au travail s’épuise mais la génération Y link et laisse la place aux petites poucettes comme l’écrit notre grand-père bienveillant, Michel Serres, parce qu'elles utilisent ses pouces pour envoyer des SMS... Les Y sont « digital natives », génération mutante née avec les nouvelles technologies entre 1981 et 1999 « Ils n'habitent plus le même espace » : « Par téléphone cellulaire, ils accèdent à toutes personnes ; par GPS, en tous lieux ; par la Toile, à tout le savoir : ils hantent donc un espace topologique de voisinages, alors que nous vivions dans un espace métrique, référé par les distances ». Les anciennes hiérarchies s’effondrent et notre octogénaire académicien, loin de regarder dans son rétroviseur, voyage en des espaces inexplorés pour nous obliger à réinventer le monde.


                            

                             BONNE ANNÉE 2013

                                           

            à toutes et à tous sur mes lignes…



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Vous annoncez qu’un «nouvel humain» est né. Qui est-il ?


Je le baptise Petite Poucette, pour sa capacité à envoyer des SMS avec son pouce. C’est l’écolier, l’étudiante d’aujourd’hui, qui vivent un tsunami tant le monde change autour d’eux. Nous connaissons actuellement une période d’immense basculement, comparable à la fin de l’Empire romain ou de la Renaissance.


Nos sociétés occidentales ont déjà vécu deux grandes révolutions : le passage de l’oral à l’écrit, puis de l’écrit à l’imprimé. La troisième est le passage de l’imprimé aux nouvelles technologies, tout aussi majeure. Chacune de ces révolutions s’est accompagnée de mutations politiques et sociales : lors du passage de l’oral à l’écrit s’est inventée la pédagogie, par exemple. Ce sont des périodes de crise aussi, comme celle que nous vivons aujourd’hui. La finance, la politique, l’école, l’Eglise… Citez-moi un domaine qui ne soit pas en crise ! Il n’y en a pas. Et tout repose sur la tête de Petite Poucette, car les institutions, complètement dépassées, ne suivent plus. Elle doit s’adapter à toute allure, beaucoup plus vite que ses parents et ses grands-parents. C’est une métamorphose !

 

Cette mutation, quand a-t-elle commencé ?

 

Pour moi, le grand tournant se situe dans les années 1965-1975, avec la coupure paysanne, quand la nature, notre mère, est devenue notre fille. En 1900, 70% de la population française travaillait la terre, ils ne sont plus que 1% aujourd’hui. L’espace vital a changé, et avec lui «l’être au monde», que les philosophes allemands comme Heidegger pensaient immuable. La campagne, lieu de dur travail, est devenue un lieu de vacances. Petite Poucette ne connaît que la nature arcadienne, c’est pour elle un terrain de loisirs et de tourisme dont elle doit se préoccuper. L’avenir de la planète, de l’environnement, du réchauffement climatique… tout est bousculé, menacé.


Prenons l’exemple du langage, toujours révélateur de la culture : il n’y a pas si longtemps, un candidat au concours de l’Ecole normale était interrogé sur un texte du XIXe siècle qui parlait de moissons et de labourage. Le malheureux ignorait tout le vocabulaire ! Nous ne pouvions pas le sanctionner, c’était un Petit Poucet qui ne connaissait que la ville. Mais ce n’est pas pour ça qu’il était moins bon que ceux des générations précédentes. Nous avons dû nous questionner sur ce qu’étaient le savoir et la transmission. »

 

Petite Poucette, la génération mutante Michel Serres la suite ICI link

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 00:09

Je commence par la fin : je suis un vieux client du Bon Marché le seul Grand Magasin de ma Rive, la Gauche bien sûr. C’est une vieille dame que j’ai vu rajeunir, se mettre au goût du jour pour résister à l’inexorable, disait-on, déclin de ce type de commerce vendant de tout. Pensez-donc, fut un temps où l’on vendait des planches et des clous là où naquit la Grande Épicerie. Les Grands Magasins de Paris vendaient de tout sauf de l’alimentation laissant ce côté un peu vulgaire aux épiciers du quartier. Bref, l’invention de la Grande Épicerie fut une véritable révolution car elle était un véritable magasin d’alimentation proposant des produits de haute qualité à des prix bien plus abordables que les commerces de comestibles dit de luxe. Son choix de volailles était extraordinaire : la Géline, le poulet de Houdan… etc. Quand je voulais faire un extra la Grande Épicerie était très bien achalandée et me donnait des idées. Bien sûr, elle proposait aussi une belle cave avec des vins que l’on ne trouvait pas chez les gros cavistes et, bien sûr, dans la GD cependant peu présente dans la capitale.


Et puis, avec l’irruption des années 2000, la vieille dame a rajeunie, s’est relookée petit à petit en un grand magasin de grand luxe s’adressant de plus en plus à une chalandise extérieure à nous les parisiens. Ce glissement venait amplifier ce qu’est devenue la population intra-muros de la capitale, j’en suis et je peux en parler sans jouer les sociologues de comptoir, de moins en moins populaire. Dans un quartier d’anciens riches, et qui le sont toujours, place est faite aux nouveaux d’ici et de plus en plus d’ailleurs. C’est un constat de ma part pas un jugement de valeur : notre ami Gégé avec ses petits commerces et son hôtel particulier de la rue du Cherche-Midi, à deux pas, en était le vivant exemple. Bashung lui s’était installé à la Goutte d’Or mais, même là-bas, des blocs de rues se boboïsent. Nous attirons toute la richesse du monde, de passage ou d’établissement, à défaut de pouvoir accueillir toute la misère qui fait la manche dans le métro ou aux feux tricolores.


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La Grande Épicerie gardait et, garde encore un peu, une gueule d’épicerie mais le vin, happé du côté des GCC par l’univers impitoyable du luxe, vient de faire sa mue radicale en plongeant dans le sous-sol du magasin pour rejoindre l’espace HOMME où celui-ci trouve tout, même un barbier. La Nouvelle Cave, inaugurée récemment, se veut « d’exception » comme le disent les rédacteurs du dossier de presse « une mise en lumière opérée en regard d’un geste architectural fort. » Qui dit dossier de presse dit invitation de la presse et comme, nous les blogueurs, nous sommes dans ce paquet, nous fumes invités à découvrir ce « nouvel espace de 550m2… qui associe la Cave et un restaurant du vin au nouvel espace Homme du Bon Marché Rive Gauche, rapprochant ainsi sur un même  plateau tous les éléments de l’art de vivre au masculin… Il fallait un tel écrin pour dévoiler le fruit d’une politique de recherche d’acquisition et de vieillissement, grâce à laquelle la Cave de la Grande Épicerie est devenue une référence incontournable. »


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Vous me connaissez j’adore contourner l’incontournable mais, répondant à l’invitation en tant que Taulier d’un média incontournable, j’ai mis mon mouchoir de vieux client d’un Bon Marché à jamais englouti, je me devais de faire une relation courtoise et réfléchie de ce reportage sous assistance. Hughes Forget, le chef de cave, nous fit un petit speech avec tous les chiffres, les détails, que je me suis empressé d’oublier vu  que j’avais la tête ailleurs et que j’ai horreur de prendre des notes. Si vous voulez vous en gaver il vous suffira de lire les papiers de mes consœurs officielles que j’ai vu noircir des carnets entiers, un moment j’ai même cru qu’elles allaient demander l’âge d’Hughes Forget. C’est pro de chez pros je vous l’assure. Ensuite toute notre litanie de gens de presse, ne riez pas, fut convié à une dégustation des Vins du Boss de la Maison : ceux de Bernard Arnault, Cheval Blanc et son petit frère Petit Cheval et d’Yquem et son cousin lointain le Y.


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Dégustation impeccable dans une verrerie de Baccarat superbe accompagnée d’amuses bouches gracieux qui attiraient les remarques désobligeantes des grincheuses de service « prière de ne pas troubler les papilles de ces dégustatrices hors normes qui sont les ultimes références des ménagères de plus de 50 ans » Comme je garde encore un vernis de savoir-vivre je me suis bien gardé de leur faire remarquer leur absolue inutilité. Faut bien vivre. Bien sûr, ni Bernard qui n’est pas le prototype du grand amateur, ni Pierre LURTON n’avaient fait le déplacement pour notre piétaille dans ce « véritable écrin adapté, à plus de 3000 références de vins, de champagnes, et d’eaux-de-vie. » Bernard aurait pu dire « I have the dream » et Pierre vanter avec son talent habituel la fonction orgasmique d’Yquem. Ça m’aurait tiré de mes rêves à moi. En fait, je n’étais plus chez moi car tout ça est loin de moi mais je concède que je n’ai guère le profil du client type du « curieux, aux gourmets » du « néophytes aux spécialistes » qui pourront disposer « d’un espace tissé d’émotions, de sensations et d'art de vivre. »


Tout est beau, d’une beauté froide « granit noir, chêne et acier brossé » d’une sobriété contemporaine glaciaire qui me réfrigère. Je n’ai pas envie d’y flâner pour y découvrir, comme autrefois, mes petits flacons à deux balles. Ce temps est révolu et je ne suis pas de ceux à le regretter car c’était le temps où nous n’avions nul besoin d’être bordé, entouré, conseiller. Autre temps autres mœurs qui ne sont pas les miennes. Pour autant, si ça participe à l’extension du domaine du vin j’applaudirai des deux mains et même si je m’y rendrai pour le tester, le restaurant l’Aristide, attenant à la nouvelle Cave, qui propose « une sélection de 24 vins au verre » pour permettre d’explorer me dit-on « un terroir méconnu », de « faire connaissance avec un domaine «  ou « de retrouver son cru favori », j’en accepte l’augure, en dépit des « accords parfaits » qu’on me promets, ne deviendra certainement pas ma nouvelle cantine.

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Que voulez-vous je n’aime pas qu’on pense à ma place, qu’il me faille prendre les mêmes autoroutes tracées au cordeau par les grands ordonnateurs des grands vins ou pire des bons petits vins découverts soi-disant par eux, que je doive subir le discours officiel sans aspérité, millimétré, formaté, car ça me précipiterait dans le vin triste. Au risque de choquer, ces chemins sont des chemins ordinaires, le luxe devient ordinaire, se banalise, s’éloigne de ce qui faisait son charme aristocratique, son allure, sa différence. Mais où sont passés les Philippe de Rothschild, Alexandre de Lurs Saluces et autres grandes figures du vignoble ? Nous n’avons plus qu’affaire à des gens forts compétents, intelligents, bien formés, mais lisse comme l’acier brossé des présentoirs de la Cave du Bon Marché, des salariés, comme moi, qui ne doivent pas déplaire aux grands propriétaires que l’on ne voit jamais.


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La vie est ailleurs. Tout change pour que rien ne change mais, sous les pompes de l’art officiel, empruntant des chemins de traverses, un monde nouveau prend forme, se moque après avoir été moqué, c’est le lot des avant-gardes. Ce qui a changé c’est qu’autrefois les mécènes savaient humer les nouvelles tendances, prendre à contre-pied les valeurs dites sûres, maintenant l’argent va à l’argent sur des comptes numérotés ou dans des caves à vin pleines de GCC à 4 chiffres. C’est la vie que l’on vit mais le vin doit être bu et non thésaurisé.

 

À la vôtre !


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Pierre Lurton: Yquem est un vin orgasmique par Miss_GlouGlou

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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 00:09

« Par ailleurs dans ta crèche de Noël, garde une petite place pour l'âne Batel, le digne successeur de Got, qui la semaine passée sur France 5 expliquait sans rire que la prévention par l'éducation du goût était dangereuse car souvent le premier pas vers l'alcoolisation se faisait lors des fêtes familiales, le doigt trempé dans le verre ou la goutte de vin que l'on fait déguster aux enfants. Pas étonnant avec le nombre de canards (sucre trempé dans l'alcool chez moi et sans doute chez toi aussi), de verres d'eau rougie, de cerise à l'eau-de-vie etc. que je me suis enfilé dans mon enfance que je sois devenu ce que je suis. Et toi aussi camarade ! Bonnes fêtes et qu'en 2013 on éradique la connerie. »


C’est de mon ami Jacques D, qui m’envoie des petits mots même le jour de Noël. Ça m’a beaucoup fâché en ce jour de fête où je m’étais juré de ne pas dire de gros mots « il est tout à fait désolant que des mots qui servent à désigner des parties du corps participant le plus souvent à la mise en incandescence de l’érotisme servent à articuler un article sur des crétins ou des imbéciles. »


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Non mon cher Jacques (quel beau prénom !) Philippe Batel n’est pas un âne, j’adore les ânes qui sont des animaux intelligents et très sociaux, c’est un gus qui répond pile poils aux lois fondamentales de la stupidité humaine telles que définies par Carlo M.Cipolla aux éditions PUF


Pour Cipolla « l’humanité se divise en 4 grandes catégories : les crétins, les gens intelligents, les bandits et les êtres stupides. »


« L’individu stupide est le type d’individu le plus dangereux. »


« Les non-stupides sous-estiment toujours la puissance destructrice des stupides. En particulier, les non-stupides oublient sans cesse qu’en tout temps, en tous lieux et dans toutes les circonstances, traiter et/ou s’associer avec des gens stupides se révèle immanquablement être une erreur coûteuse.»


Philippe Batel est un « être médiatique qui court les plateaux » en tant que médecin psychiatre et chef de l'unité Traitement ambulatoire des maladies addictives de l’hôpital Beaujon, à Clichy mais surtout Addictologue (voir son plaidoyer pour DSK il faut « foutre la paix » à DSK link Il préside par ailleurs l'Association pour la recherche des maladies alcooliques. Auteur du livre Pour en Finir avec l'Alcoolisme (La Découverte), il a cosigné avec Serge Nédélec Alcool : de l'esclavage à la liberté (Démos).


Il fait, comme beaucoup de praticiens, bouillir sa marmite en mettant du beurre dans ses épinards.


« Je profite de l'occasion pour adresser ma réponse au docteur Philippe Batel qui déclare dans Sciences et Avenir :


« Mon intuition est que ce sont les effets anxiolytiques du baclofène qui persuadent ses utilisateurs qu'il est efficace »


Je réponds :


« Mon intuition est que ce sont les aspects non-lucratifs du baclofène qui persuadent ses détracteurs* qu'il est inefficace  Franck Hanrion

* Tels que vous et certains de vos confrères.


« Cela reste bien entendu de l'ordre de l'intuition et de la crédulité. Ne voyez pas d'accusations précises dans mes propos. Êtes-vous simplement persuadé vous-même d'être en conformité avec la loi défendue par le formindep ? Et où peut-on lire votre déclaration d'absence d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique ? Qu'on se persuade de votre indépendance. Rappelons que vous travaillez depuis décembre 2009 à l'évaluation d'un concurrent notoire au baclofène : le nalmefene, (qui, lui, est breveté) en vue d'une éventuelle (et néanmoins imminente) mise sur le marché. Voir ICI link


Enfin, c’est un des grands amis des vignerons français. Il adore les emmerder ce cher Docteur.


Question : le « French Way » comme disent les anglo-saxons. Nous aurions raison de consommer un petit verre de vin tous les jours plutôt que de faire la fête avec excès occasionnellement. Qu'en pensez-vous ?


Réponse de Philippe Batel : « Cette supposition va complètement à l'encontre de ce qu'on observe du côté épidémiologique. L’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) ou bien L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (IMPES) montrent que ce soi-disant modèle à la française s'est écroulé depuis 10 ans. Et pardonnez mon expression, mais c'est bien ce qui emmerde les viticulteurs actuellement car ce modèle était centré autour de la consommation de vin.


Question : Les Anglais, eux, ont développé ce qu'on appelle le « social drinker », le buveur social.


Réponse de Philippe Batel : Oui, et d'ailleurs ils en sont revenus. En France, l'équivalent du social-drinking est ce qu'on appelle « l'alcoolisme mondain », ce qui n'a pour nous, addictologues, absolument aucun sens. La vraie question est : « Quel est le seuil de risques ? » Chez une femme, boire plus de deux verres par jour augmente les risques d'avoir un cancer du sein. Chez un homme, boire plus de quatre verres augmente le risque de maladies du foie ou de cirrhose.


Quatre verres ce n'est pas grand-chose : un apéro à midi, un verre de vin à table... Résultat, on continue d'avoir des représentations complètement folles, les gens vous disent : « Mais je ne suis pas alcoolique ». Or, cette espèce de dimension catégorielle dans laquelle il y aurait d'un côté les alcooliques et de l'autre les non-alcooliques n'a aucun sens.


Nous sommes tous des alcooliques qui s’ignorent selon Batel qui, au lieu d’ironiser sur l’effondrement du soi-disant modèle de consommation de vin à la française, ferait mieux de se pencher sur l’absolu échec des alcoologues de son modèle qui, depuis des années se vautrent en s’attaquant au flacon, c’est si simple, plutôt que d’aller là où ça fait mal, là où c’est difficile, en direction des causes. Comment peut-on écrire un bouquin avec un titre pareil Pour en finir avec l’alcoolisme ? Preuve est faite de la stupidité d’une telle approche mais il faut bien entretenir le fonds de commerce en courant les plateaux de télévision. L’alcoolisme est une maladie grave qu’il ne faut pas laisser entre les seules mains de ces « mécaniciens du corps » inefficaces.


Un détail, je n’ai trouvé nulle part une biographie complète du sieur Batel pour vérifier son cursus professionnel. C’est étrange, sans doute est-il coquet et veut cacher son âge, et que nous ne puissions dire « vous ne le trouvez pas qu’il fait un peu vieux pour son âge » ou ne souhaite-t-il pas nous éclairer sur la manière dont on devient Addictologue. Rassurez-nous Dr Batel nous ne pouvons vous confier nos corps imbibés sans avoir quelques renseignements sur votre pedigree.


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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 00:09

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Qui n’a pas de failles, de fêlures, d’invisibles plis pourtant béants, de plaies cachées mais ouvertes, des petits vides ou des abyssaux « Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » écrivait Samuel Beckett et pouvons-nous soutenir que ceux qui ne tiennent pas d’une main ferme le gouvernail de leur vie sur le cap tracé pour les gens sans histoire, les couleurs de muraille, le tout-venant, les gens normaux, sont ceux qui font avancer le monde ?

Je ne le crois pas !


Me suis toujours trouvé trop normal, trop lisse : sur mon lisse tout glisse, trop terne : sans doute est-ce pour cela que j’arbore des chèches de couleurs vives, trop distant : toujours me protéger, ne pas me commettre, trop cérébral : convaincre, expliquer, chiant, si raisonnable quoi ! 


Heureux, bienheureux… les Béatitudes ce n’est vraiment plus dans l’air du temps… où les gagnants sont ceux qui ne s’embarrassent guère de sentiments. C’est cul-cul la praline, ça fait ricaner tous nos nouveaux puissants qui nous font de l’ombre avec leur stature en carton-pâte. Je me fous des ricaneurs : « Heureux sont les fêlés car ils laisseront passer la lumière »

 

La lumière c’est la vie, elle nous a tiré des ténèbres extérieurs, elle nous a mis debout, fait lever le nez vers le ciel et les étoiles. Penser !

 

Pourquoi diable d’ailleurs ?

 

Aimer alors ?


Que voulez-vous, je n’aime rien tant que celles et ceux qui prennent bien la lumière, rayonnent, transcendent ma petite vie… Grâce à eux mes folies intérieures et bien ordinaires prennent du relief, des angles, des aspérités qui suffisent à me garder en vie.


Par bonheur restent encore quelques fous qui m’aident à vivre, nous aident à vivre, par leurs écrits, par leurs tableaux, par leur musique… leur génie… leur talent…


« Un peintre c’est quelqu’un qui essuie la vitre entre le monde et nous avec de la lumière, avec un chiffon de lumière imbibé de silence. »  Christian Bobin L’inespérée


Gaston-Chaissac

Cinglé, insensé, sonné, timbré, toqué, avoir un grain de folie, être légèrement ou totalement à l’Ouest, sujet au débord, adepte du dévers, faire du vélo sans casque à Paris : là on me dit que je suis fou, aimer les filles du bord de mer avec leur teint si clair : chauffe Arno, citer Louis Scutenaire « J’écris pour des raisons qui poussent les autres à dévaliser un bureau de poste, abattre un gendarme ou son maître, détruire un ordre social. », penser comme Jean-Michel Ribes qu’ « il est tout à fait désolant que des mots qui servent à désigner des parties du corps participant le plus souvent à la mise en incandescence de l’érotisme servent à articuler un article sur des crétins ou des imbéciles. »


Le petit chroniqueur du quotidien que je suis, pour cette bonne et excellente raison, et parce que c’est Noël dont le message originel est, je le rappelle à ceux qui disent régner sur notre terre, « Paix aux hommes de bonne volonté », ne criera donc pas « Mort aux … » même s’ils sont légion… hormis les habitués accrochés comme les moules sur leur rocher, les véreux au-delà et en deçà des Pyrénées, un prétentieux du côté de la Vendée, un avocat ridicule qui jacte comme un huissier, et bien d’autres qui se pavanent, se rengorgent, s’épandent et se répandent, jamais la moisson n’avait été aussi abondante que cette année.


Pas gai le Taulier me direz-vous les amis, certes, mais en cette fin d’année je ne me trouve aucune bonne ou mauvaise raison de l’être alors oui pour ce Noël 2012 « Heureux sont les fêlés car ils laisseront passer la lumière » c’est signé Michel Audiard.


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La semaine dernière, lundi, j’ai ressorti de la naphtaline un petit texte écrit dans les années 90 : la Fuite en Belgique link et je viens de découvrir sur la Toile une chronique de  David Abiker publiée sur le VIF be le mercredi 19 décembre dont le titre me va bien : « Et si la France était devenue un pays détestable ? » link Sans forcément tout partager, mais m’y retrouver pour l’essentiel, je me rallie à l’envie exprimée par Abiker de prendre la tangente de mon vieux pays. Partir n’est pas abandonner la terre que j’ai à mes souliers mais aller voir ailleurs, respirer un autre air, vivre avec d’autres gens. La Belgique est bien trop proche, et je ne comprends pas Gégé d’être allé se planter à la frontière, même pour me saouler d’Arno et avec Arno je n’y ferai que passer. Ne plus se poser, être un apatride ou un citoyen du monde, qu’importe ne plus avoir de liens, sauf ceux de l’amitié ancienne ou nouvelle. « Avoir envie de mettre les bouts… les poètes ont-ils disparu ou est-ce que l’on ne les entend plus ? » link 

kufa 08 12 Serge Pey

Nul besoin d’adieu au bout d’un quai de gare ou d’un port, pas d’avion : je veux rester sur Terre, partir c’est aussi revenir, ça n’est pas triste et comme la vérité reste et restera toujours au fond des verres et que pour la trouver mieux vaut les vider, je continuerai de vous abreuver de mes foutues chroniques.


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