J’adore tailler des bavettes en prenant mon café au café qui vend le journal car les meilleures langues du village y défilent et ça vaut largement Fesse de Bouc.
Justement, l’autre matin, jeudi, il faisait très beau, et j’ai dit au Alain, au Jean-Luc et au François qu’étaient là comme par hasard – je ne donne pas les noms car j’suis discrète – que depuis que la petite Isabelle était venue faire la belle chez le Norbert Le Forestier ça balançait grave, comme dit ma petite-fille, et qu’y faudrait tout de même que le Compadre vienne plus souvent y faire un tour avec sa mobylette bleue à siège biplace. L’est pas très partageux le César que j’ai dit « pourrait faire faire un petit tour dans le vignoble du bas à l’Isabelle le 1er avril, ça plairait sûrement à ses nouveaux copains… »
Y’se sont bidonnés.
« Vous ne savez pas…
En chœur y z’ont répondu : « Non…
« C’est dans un canard, tout ce qu’y a de sérieux, Challenges, y disent dans la rubrique Indiscrétions que notre Norbert, qui ne doute jamais de rien, « souhaitait convaincre l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité) de se joindre à sa plainte en diffamation contre #VinoBusiness »
- C’n’est pas vrai… qui se sont esclaffés ces hypocrites.
- Mais si, mais si que j’ai rétorqué sans me démonter, même que notre Isabelle, qu’a pas sa langue dans sa poche, ça vous le savez, a enfoncé le clou « Il semblerait – tout au moins jusqu’à présent - que le service juridique de l’INAO ne s’y soit pas risqué… Au fait, qui est à la tête du service légal de ce noble institut ? Véronique Fouks, épouse de Stéphane Fouks, grand manitou d’Havas! La boîte de com. de renommée internationale qui gère désormais la communication de crise de ce pauvre Hubert… » qu’elle a dit.
- Le Norbert y se prend pour DSK…
Là je ne vous dit pas qui a dit ça mais on peut s’en douter.
On en était à notre énième café, c’était pire qu’à la buvette de l’Assemblée, lorsque j’ai reçu un sms, ben oui j’suis connecté, c’n’est pas interdit à la profession que je sache, qui me disait que nos 2 deux gars, le Jacques et l'Olivier, qui s’étaient plains des malheurs fait à leurs postérieurs à la dégustation des flacons de Saint- Émilion link, y sulfataient sec du côté de la salle de dégustation de Larrivet-Haut-Brion « qui domine le parc et le petit étang où quelques canards profitent du retour du soleil pour se raconter des histoires d'oies (les canards considèrent les oies comme nous, les Belges, sans savoir que les oies et les Belges en font de mêmes). »
Après avoir souligné que le Dupont l'avait du style, mes 3 larrons z’ont fait silence, car c’était du lourd, de quoi percer le bronze même d’une cloche consacrée.
« Nous dégustons les pessac-léognan non classés et classés. Quelques absents, notamment Pape Clément de Bernard Magrez et les différents crus de la famille Cathiard, à commencer par Smith-Haut-Lafitte. Ils boudent. Ils ne sont pas les seuls. Gérard Perse (Pavie), plus récemment Hubert de Boüard (Angélus) font de même. C'en est même amusant de constater combien tous ces gens qui s'affichent comme des grands libéraux, citent Sénèque ou Tocqueville, ne supportent pas les contraintes, dénonceraient le totalitarisme pour peu qu'une réglementation les dévierait de leur chemin sacré d'entrepreneur et se montrent intolérants dès qu'on se livre à la critique. Ce sont de farouches partisans de la liberté, y compris celle de la presse qui trace la frontière entre la démocratie et les régimes autoritaires, mais pas dans leur jardin. C'est dans l'air du temps : le patron d'un journal est un comploteur quand il n'entrave pas la capacité d'investigation de ses journalistes... » link
Si ce n’avait pas été aussi tôt dans la matinée je crois que nous aurions sabré le champagne…
Affaires à suivre…