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14 avril 2015 2 14 /04 /avril /2015 07:00
« Pouet pouet Camembert Lanquetot ! » dis-nous donc qui tient la queue de ta louche ?

Au cul de Télérama, oui ce matin je verse à grosses louches dans la vulgarité, la plus vieille marque de camembert de France : Lanquetot fait un gros plan (pas le jaja du Lac de Grandlieu) sur MOULÉ à la Louche, son savoir-faire qui disent les pubards « depuis un siècle et demi »

 

Pour nous persuader de l’authenticité de cette vieille marque tombée dans l’escarcelle du « Président » Besnier en 1990 lors du rachat musclé de Bridel ils en remettent une louche « Le Camembert Lanquetot est lentement Moulé à la Louche parce que cette technique, inspirée d’un savoir-faire séculaire, qui lui offre sa croûte délicatement tourmentée, son moelleux parfait, son goût franc et généreux et son arôme subtilement boisé. »

 

Inspiré, inspiré, ils ne peuvent pas mieux dire les petits faiseurs de texte de chez Lactalis car le bras de la fameuse louche séculaire est celui d’un brave robot modèle de lenteur et de régularité. C’est donc beau comme un petit robot, pour le reste du texte y z’ont du copier par-dessus l’épaule de Bettane.

 

Ce choix de la technique séculaire revisitée par les petits génies de la publicité est motivé par le fait que Lanquetot comme Lepetit, marques de Lactalis, ont abandonnées le lait cru pour le lait thermisé en 2007. Les autres marques de camemberts du groupe : Président, Bridel et Le Châtelain sont au lait pasteurisé ; Jort et Moulin de Carel avec du lait cru.

 

Luc Morelon, à l’époque porte-parole du groupe Lactalis, s’en expliquait : 

 

Pour quelles raisons Lactalis fabrique des camemberts pasteurisés ou thermisés ?

 

À l'origine, c'est parce que le lait cru présente une mauvaise conservation dans la grande distribution. Il était donc préférable d'opter pour le lait pasteurisé ou thermisé pour une meilleure conservation. Il y a aussi une raison de sécurité sanitaire : le camembert est un produit fragile au taux d'humidité élevé. L'eau qu'il contient est active et présente une forte capacité de développement bactérien. La durée d'affinage d'un camembert au lait cru est de 21 jours et seulement d'une dizaine de jours pour un camembert au lait pasteurisé. Les risques bactériologiques sont donc moindres.

 

Ce sont donc pour des raisons sanitaires que les laits pasteurisé et thermisé sont utilisés ?

 

Oui. Aujourd'hui, le goût et la sensibilité du consommateur ont évolué. Autrefois, les consommateurs étaient habitués à des produits chargés sur le plan bactériologique. C'est moins le cas aujourd'hui, les gens sont plus sensibles. Et les laits qui nous arrivent des laiteries sont différents : ils sont meilleurs et plus propres au niveau bactériologique. Actuellement, les laits contiennent environ 5 000 germes par gramme alors qu'il y a vingt-trente ans, ils en contenaient 200 000 par gramme. Mais, et c'est là tout le paradoxe, un germe pathogène se développera beaucoup plus facilement dans un lait qui est moins riche en bactéries : il aura davantage de place pour se développer.

 

Nous avons une offre au lait cru avec les marques Jort et Moulin de Carel. L'AOC a un côté élitiste : ces camemberts coûtent entre 4 et 6 euros. C'est très cher par rapport aux camemberts Le Petit ou Lanquetot qui coûtent environ 2,20 euros. Nous fabriquons 500 à 1000 tonnes de camembert au lait cru par an : nous maîtrisons donc le risque bactériologique sur cette petite quantité. Mais à une grande échelle, comme celle de Le Petit, ce serait beaucoup plus difficile et ça coûterait beaucoup plus cher.

 

Louche

 

« Pour la plupart d'entre nous le mot louche ne présente aucun difficulté. Néanmoins il est important dans la définition de l'AOC camembert en effet, le camembert doit être moulé à la louche. C'est à dire que le caillé obtenu dans de larges bassines sera mis dans le moule au moyen d'une louche ce qui assure que celui-ci ne sera pas découpé en de fins morceaux. Accessoirement cette louche doit avoir une taille identique à celle du moule.

 

Traditionnellement le travail harassant du moulage s'effectue à la main. Néanmoins certains producteurs (Isigny Sainte Mère à l'origine ) ont automatisé ce processus par le biais de louche robotisé.

 

Toléré dans l'AOC, cet outil vaut l'ire des puristes qui pensent que cette louche modifie le moulage et donc le goût final du produit. Certains lui ont aussi reproché de permettre une automatisation complète du processus donc de permettre des productions nocturnes (rares au préalable) et donc de raccourcir les cycles de production impactant là encore aux dires de certains le goût du camembert.

 

Certains producteurs mettent donc maintenant en avant le moulage manuel de leurs produits. »

 

Voilà, la messe est dite. Toutes ces marques sont dans la GD et même si Lanquetot s’est vu attribuer des médailles d’or au Concours Général de 2014 et 2015, dans une catégorie qui n’est pas l’AOC, vu ses conditions de fabrication avec un lait de vaches bouffant de l’ensilage et de conservation dans les frigos et les présentoirs de la GD vous pouvez être sûr et certain qu’il sera béton !

 

Mon camembert à moi il est là.

« Pouet pouet Camembert Lanquetot ! » dis-nous donc qui tient la queue de ta louche ?

Pour l’histoire de Lanquetot

 

« C'est en 1890 que l'histoire commence, lorsque Emilie Lanquetot fonde la société au non collectif de Madame Lanquetot et de Charles Lanquetot son fils, à Saint-Martin-de-Bienfaite (Calvados).

 

En 1905, Maurice Lanquetot, le 2e fils d'Emilie, entre dans la société qui prend le titre de « Veuve Lanquetot et fils et Cie ». Plus tard, l'exploitation d'une 2e usine à Orbiquet, créée par Monsieur Godefroy, augmente la production.

 

En 1909, Maurice et Charles, les deux fils d'Emilie, sont les deux membres fondateurs du Syndicat du véritable camembert de Normandie.

 

La croissance continue avec l'achat, en 1919, de l'usine d'Orbiquet dirigée par Charles, alors que la direction de l'usine de Saint-Martin-de-Bienfaite revient à Maurice. En 1924, un 3e site de production à Isigny-sur-Mer, rejoint l'entreprise.

 

Maurice rachète en 1932 l'usine d'Orbiquet à Charles. Ses fils, Roger et Pierre lui succèdent à sa mort en 1944 et développent l'entreprise par l'ajout d'une fromagerie à Friardel et des établissements Godefroy à la Madeleine, à Orbec, en 1956 (actuelle usine Lanquetot), puis à La Chapelle-Yvon.

 

Lanquetot aujourd'hui 

 

Pour l’expression « Pouet, pouet, camembert ! » elle signifie en clair « ferme ta gueule ! »

« Pouet pouet Camembert Lanquetot ! » dis-nous donc qui tient la queue de ta louche ?
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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 07:00
« Les Italiens sont restés des amateurs cuisinant au petit bonheur, suivant des méthodes traditionnelles transmises de génération en génération : Plaidoyer pour 1 édition en français d’Artusi Remix de Don Pasta

Vendredi soir dernier nous étions comme les premiers chrétiens fuyant les persécutions assemblés sous les voûtes de pierres blanches de la magnifique cave de notre ami Alessandra Pierini pour écouter mon ami Daniele de Michele dit Don Pasta présenter son dernier opus Artusi Remix publié chez Mondadori dans la langue de Dante.

 

 

« Les Italiens sont restés des amateurs cuisinant au petit bonheur, suivant des méthodes traditionnelles transmises de génération en génération : Plaidoyer pour 1 édition en français d’Artusi Remix de Don Pasta
« Les Italiens sont restés des amateurs cuisinant au petit bonheur, suivant des méthodes traditionnelles transmises de génération en génération : Plaidoyer pour 1 édition en français d’Artusi Remix de Don Pasta

Religieusement l’assemblée des fidèles, encerclée par une muraille de beaux flacons de vin et de saintes huiles d’olive, italiens bien sûr, commença par écouter Zamua chanteur sardo-burundais, ami de Daniele, que j’avais déjà vu officier lors d’un spectacle de Don Pasta pour l’exposition «l’art fait ventre» à l’Espace Cardin, au milieu d’un trio magique, percutant, habité – lui à la guitare et les musiciens: Raffaele Casarano au sax et Marco Bardoscia à la contrebasse.

 

Et puis me revint l’honneur, moi le parisien païen, de présenter Daniele. Comme vous pouvez vous en doutez j’étais dans mes petits souliers, en l’occurrence des Veja équitables. Prenant mon courage à deux mains je me lançais en brodant sur deux anciennes chroniques Sauvez les câpres de Pantelleria avec mon ami Don Pasta «Vous savez ce que veut dire garder pour l’éternité la beauté d’une fleur?» et C'était toujours mieux que cinquante ans auparavant, quand les journaliers qui allaient vendanger se voyaient affubler d'une muselière pour les empêcher de manger le raisin. 

 

« Mon ami Daniele de Michele, dit Don Pasta, est beau, ça c’est à l’attention de mes jeunes amies ; il adore Charly Parker, ça c’est pour mes vieux copains ; c’est le roi de la parmigiana, bien lourde, celle de sa grand-mère qui tenait au corps, ça c’est pour Claire ; c’est une belle âme, vigoureuse et soucieuse des gens de peu, ça c’est pour les repus de la Toile, bedonnant, pontifiant sur les bons produits paysans authentiques tout en restant le cul sur leur chaise confortable»

 

Puglia, les Pouilles son pays…

 

« Andria, la piazza Catùna, le marché au bras, « une masse d’hommes et de jeunes garçons debout, présents dès l’aube, journaliers et cozzali (colons, métayers, paysans, qui disposaient de si peu de terre qu’elle ne leur permettait de survivre). Tous les jours-là, à trois heures du matin l’été, et à quatre heures l’hiver, agglutinés au centre de la place, avec leur pioche, en quête d’une journée. Attendant d’être choisis par le métayer après avoir proposé un chiffre, aussitôt baissé par le voisin qui espérait voler la priorité. Des enchères à l’envers, la concurrence pour deux kilos de pain et un kilo de fèves. En fin de matinée, les paysans dont personnes n’avaient voulu s’attardaient sur la place, après que les heureux élus s’étaient dirigés vers les champs. Ils n’avaient plus d’espoir, mais ils restaient là, leur pioche, désormais inutile, entre les mains, car ils n’avaient pas d’autres endroits où aller. »

 

Et puis, le hasard étant souvent mon allié, le matin même dans l’excellent livre de Bill Buford « Chaud Brûlant » j’avais touché du doigt un problème des plus sérieux « ce qu’était un ragù »

 

« Un ragù italien ressemble peu ou prou au ragoût français. Cela consiste grosso modo, dans la nomenclature des cuisines, à prendre une viande et à la « tuer » ou « l’achever ». Le choix de l’intitulé comme celui de la méthode de préparation, ai-je découvert depuis, sont au cœur d’un débat séculaire entre les défenseurs de la cuisine française et les adeptes de la cuisine italienne à propos de la question suivante : qui est arrivé le premier ? La rivalité, ressentie surtout du côté des Italiens, qui ont l’impression d’être considérés par les français comme appartenant à une tribu primitive vaguement comique, peut se formuler de la manière suivante : dans l’histoire de la cuisine européenne, la péninsule italienne fut le lieu de l’avènement culinaire, grâce à des gens comme Maestro Martin au XVe siècle. Puis, selon les dires italiens, les secrets de la bonne chère furent emballés et transportés au-delà des Alpes par Catherine de Médicis, quand, en 1533, celle-ci épousa le futur roi de France Henri II.

 

À la suite de quoi la France connut sa propre renaissance culinaire, culminant avec les fastueux banquets post-Ancien Régime d’Antonin Carême (…) alors que les Italiens, ayant conclu que le fruit en provenance du Nouveau Monde, que nous connaissons sous le nom de tomate, n’était après tout pas venimeux mais plein de promesses en matière de sauce, sombrèrent dans une dépression culinaire de cent cinquante ans et, en contradiction flagrante avec leur chauvinisme, se mirent à imiter les Français (…)

 

En 1903, la désormais très grande cuisine française fut codifiée au sein du travail encyclopédique d’Auguste Escoffier dans son Guide culinaire, qui demeure le texte de référence de la cuisine dite classique. En Italie, l’ouvrage faisant autorité La scienza in cucina e l’arte di mangiar bene (« La science de la cuisine et l’art du bien manger »), rédigé à peu près à la même époque, n’est qu’un ramassis de recettes familiales recueillies par un marchand de drap appelé Pellegrino Artusi. Escoffier fort de son expérience de chef de grands hôtels, vous propose deux cents façons d’accommoder une sauce. Artusi, en se basant sur des correspondances de ménagères provinciales, vous explique tout sur les nombrils et les tortellini. Les Français sont devenus professionnels, scientifiques, hommes du monde. Les Italiens sont restés des amateurs cuisinant au petit bonheur, suivant des méthodes traditionnelles transmises de génération en génération. Les Italiens, pourrait-on dire, jouent encore avec la nourriture. »

 

 

« Les Italiens sont restés des amateurs cuisinant au petit bonheur, suivant des méthodes traditionnelles transmises de génération en génération : Plaidoyer pour 1 édition en français d’Artusi Remix de Don Pasta

Je reviendrai dans une prochaine chronique sur le ragù qui illustre bien l’esprit de l’ouvrage de Don Pasta « Le ragù est une chose très personnelle. Aussi imaginez son bonheur quand, goûtant pour la première fois au ragù de Betta, il s’aperçut que, en effet, il était différent de celui de sa mère… et meilleur. »

 

Considéré par le New York Times comme « l'un des plus inventifs et dynamiques militants du monde de gastronomie et du bien manger » Daniele, revisite Pellegrino Artusi et son «La Science de la Cuisine et l'Art de bien manger» - 1ère édition 1891), avec l'appui de la méthode et des réflexions de L'Artusi, comme on l'appelle familièrement en Italie. Son livre n'est pas une relecture ou une réécriture de l'œuvre de L'Artusi, c'est un hommage affectueux, habité et sincère à l’homme qui a été l'un des pères de cette cuisine italienne qui est d’abord nourriture, un langage qui permet de transmettre une histoire familiale, paysanne, collective.

 

Vous vous doutez bien que ça touche au plus près mon cœur d’héritier d’une longue lignée de laboureurs.

 

Daniele, a donc entrepris, pendant toute une année, une longue quête à travers toute l'Italie pour rassembler des centaines de façon faire une cuisine familiale. La dénomination de recette ne convient pas car, comme le dirait avec humour Don Pasta, à la manière de Jacques Brel, chez ces gens-là on ne pèse pas, on sent… on fait « on ! » quand on pose la question des proportions.

 

Donc Daniele a voyagé à travers toute l'Italie à la rencontre de grands-mères, il a lancé des appels via les réseaux sociaux pour recueillir un maximum de témoignages afin d’aboutir à une sorte de recensement de la cuisine italienne domestique et populaire des temps modernes qui nous fait comprendre ce qui a changé dans la tradition et dans les limites géographiques.

 

Remix, en musique, un remix est une version modifiée d'un morceau musical, réalisée en studio ou parfois en live avec des techniques d'édition audio, destinée en général aux DJ pour les clubs.

 

Tout l’art et la sensibilité, de Daniele sont dans ce subtil assemblage d’une cuisine des générations modernes et du fort héritage de la tradition culinaire. Il y exprime toute sa sensibilité, son rapport charnel avec la terre, ceux qui la cultivent. Faire avec peu mais faire bon pour nourrir le corps mais surtout l’âme. Nourriture supplément d’âme. Ça me rappelle ce texte de Camilleri dans son dernier livre publié chez Liana Levi.

 

En 1 heure ½ maximum la récolte était vendue, parce qu’elle venait d’une terre cultivée avec amour et que l’amour ça donne bon goût…

 

« Bartolomè Sgargiato était un paysan qui habitait à l’extérieur de Vigàta, sur la montagne du Crasto, où il possédait une petite maison, héritée de son père Jachino.

 

Il vivait là avec sa femme Assunta, leur fils aîné Jachino qui avait dix-neuf ans, leur deuxième fils ‘Ngilino qui en avait dix-sept et leur fille Catarina qui, avec ses quinze printemps, semblait déjà une femme. À côté de la maison, une étable abritait un âne, une cinquantaine de poules et une dizaine de lapins. La maison était placée au milieu d’un terrain de deux arpents de bonne terre cultivée en potager. Et c’était le potager qui, avec les œufs, nourrissait la maisonnée.

 

Tous les matins, un des fils à tour de rôle descendait à Vigàta avec l’âne enfardelé pour vendre à la criée les légumes tout frais et les fruits de saison, pommes de terre nouvelles, fèves, pois chiches, concombres, cornichons. En une heure et demie maximum, la récolte était vendue, parce qu’elle venait d’une terre cultivée avec amour par Bartolomè et ses enfants et que l’amour, ça donne bon goût. »

 

« Par le fait les Sgargiato affanaient dans la campagne tous les jours que Dieu fait, du matin au soir. Comme les dimanches étaient travaillés aussi, sur toute une année les jours de repos se réduisaient à quatre : la saint Càlo, Pâques, Noël et le jour de l’an.

 

En janvier, ils semaient en pleine terre les fèves, les fenouils, les petits pois et, sous abri, les oignons, les carottes, les tomates, les céleris, le persil, les radis, les concombres, les aubergines, les poivrons, les courgettes.

 

En février, l’ail, les asperges, les choux, la roquette.

 

En mars, les pommes de terre. Et ils buttaient les artichauts.

 

En avril, ils buttaient les fèves et les pommes de terre, ils ramaient les petits pois et ils plantaient le basilic, les pastèques et les melons.

 

Et ainsi de suite, tout au long de l’année…

 

La suite ICI 

 

Reste un dernier obstacle à lever : comme nous les Français sommes assez peu portés sur la pratique des langues étrangères, il est donc d’utilité publique que le livre de Don Pasta puisse être publié au plus vite dans une version française afin que nous puissions pénétrer au plus profond du terroir de cette Italie longtemps divisée en un patchwork de grandes villes autonomes, de provinces, d’États souverains.

 

Je lance donc un appel aux éditeurs qui souhaitent sortir des sentiers battus et rebattus des livres de recettes sur papier glacé : faites œuvre utile en contribuant à l’extension du domaine des produits cultivés et préparés avec amour…

 

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3 avril 2015 5 03 /04 /avril /2015 00:09
Chiche : abrogeons la loi Évin!

Je suis très à l’aise face à tout le ramdam fait en ce moment autour de la loi santé de Marisol Touraine car je me suis toujours battu contre la politique de harcèlement de l’ANPAA visant à ce que les juges fabriquent un arsenal jurisprudentiel pour faire de la loi Évin le meilleur bouc-émissaire de la petite sphère des gens du vin.

 

Sur Face de Bouc, tout y passe, y compris le recyclage d’un vieil article de la RVF daté de 2013 qui permet aux fronts bas, même des gars qui revendiquent le titre de journalistes, de raconter tout et n’importe quoi. Ça plaît beaucoup, surtout de tirer sur l’ambulance gouvernementale qui n’est déjà pas au mieux de sa forme.

 

Rappelons à tout ce petit monde incapable de suivre le contenu réel de ce dossier, d’en saisir les tenants et les aboutissants, de mesurer les rapports de force, que Claude Évin, au nom prédestiné, fut le père d’une loi dont la lettre était le fruit de la plume de Claude Got et de ses 2 compères professeurs de cancérologie, dans la stricte lignée de ses prédécesseurs au Ministère de la Santé : Simone Veil, Jacques Barrot, Michèle Barzach… rien que d’affreux socialo-communistes.

 

Alors, comme j’en ai ras la coupe de lire tant d’approximations, j’ai une proposition simple : abrogeons la fameuse loi Évin ! Ouvrons grandes les vannes ! Libéralisons, comme pour les quotas laitiers, et que les « meilleurs gagnent » si je puis m’exprimer ainsi.

 

Bonne journée à tous et ne venez pas vous plaindre des affreux, sales et méchants qui ont plein de pognon pour vous abreuver de publicité à la télé. Oui, oui, la loi Évin c’est pour la pub pas pour les petits chroniqueurs à deux balles comme moi qui, depuis des mois et des mois, pondent sur le Net sans tomber sous les foudres des juges.

 

 

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Chiche : abrogeons la loi Évin!
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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 00:09
Les 3 B de Berthe Berthomeau mon cordon bleu de mère… Clémence Lefeuvre son beurre blanc et son muscadet pur melon de Bourgogne

Dieu quelle n’aimait pas son prénom ma sainte mère si bonne cuisinière !

 

Berthe au grand pied, pensez-donc !

 

Berthe Berthomeau par les liens du mariage, ça tenait pour elle d’une forme de malédiction…

 

Elle aurait pu adopter son second prénom : Clotilde, mais c’était celui d’une lointaine parente avec qui les Gravouil – nom de jeune fille de maman – était fâché depuis une éternité. Comme dans la Sicile de Camilleri les fâcheries entre familles puisaient leur source en des terroirs insondables. « Il faut savoir que les d’Asaro et les Petralonga étaient à chiffe-tirées depuis l’époque de l’empereur Frédéric II. Non seulement ils ne s’adressaient pas la parole, mais tous les prétextes étaient bons pour se mener une guerre sans pitié, chaque famille rameutant parents et alliés, des plus proches aux plus éloignés »

 

Quant à son troisième prénom Armantine, il était d’une laideur insoutenable.

 

Résignée, maman porta son prénom comme une croix jusqu’aux jours où ses petits-enfants lui donnèrent de la mamie Berthe.

 

Et pourtant, ce prénom honni est celui de la mère de Charlemagne, cette Berthe que « les récits médiévaux surnomment « au grand pied ». De cette histoire, très populaire au Moyen Âge, il existe de nombreuses versions. Soulignons-le encore une fois : toutes n’ont que de très lointains rapports avec la réalité historique. Que l’on ne s’étonne donc pas, par exemple, d’y voir Berthe présentée comme la fille du roi d’une Hongrie qui, à l’époque supposée, n’existait pas encore. »

Les 3 B de Berthe Berthomeau mon cordon bleu de mère… Clémence Lefeuvre son beurre blanc et son muscadet pur melon de Bourgogne

« Jadis régnait sur la France le roi Pépin, fils de Charles Martel. On le surnommait Pépin le Bref, en raison de sa petite taille : il ne mesurait pas plus de cinq pieds de haut, à ce que rapportent les chroniques. Mais excepté cela, il n’y avait rien à reprendre en lui, car il était bon chevalier, plein de prouesse et de belle mine, et souverain puissant et respecté. À maintes reprises, il avait victorieusement défendu sa terre contre les païens : Huns et Vandales, Saxons et Maures.

 

Ce roi, n’ayant point d’épouse, se décida un jour à se marier, comme son rang l’exigeait… »

 

Pépin assembla ses barons en la grande-salle de son palais à Paris pour leur dire qu’il avait décidé de prendre femme « afin de donner au royaume de France un héritier qui le maintiendra et le protégera » après sa mort.

 

Ses hommes liges, ses grands vassaux, se concertèrent longuement car ce n’était pas une mince affaire que de trouver une femme au roi de France.

 

C’est le duc Amaury de Bourgogne, chevalier plein de prouesse et sage prudhomme, dont on écoutait volontiers les avis, proposa :

 

« Sire, je crois connaître une pucelle qui vous plairait fort : c’est Berthe, la fille du roi Floire de Hongrie. Sa beauté est renommée dans toute la chrétienté ; elle est bien apprise, instruite et parlant bien français, sage et accomplie en tout ce qui sied à une noble dame, et on la tient pour pieuse et de bonnes mœurs. Quant à son lignage, on n’en saurait trouver de plus excellent, que ce soit du côté paternel ou maternel. Son père est un puissant souverain, dont l’alliance vous en sera précieuse… »

 

Ainsi comme ainsi, comme l’écrirait Camilleri, une ambassade au roi Floire de Hongrie se rendit à Bude pour lui demander la main de sa fille…

 

En voilà une belle histoire maman, sûr qu’elle t’aurait plu et réconcilié avec Berthe au grand pied.

 

Reste que, si j’ai conté la légende de Berthe au grand pied c’est pour mieux vous vanter les talents de cuisinière de ma mère, la Berthe Berthomeau.

Les 3 B de Berthe Berthomeau mon cordon bleu de mère… Clémence Lefeuvre son beurre blanc et son muscadet pur melon de Bourgogne

Les 3 B de Berthe Berthomeau : béchamel, béarnaise et beurre blanc…

 

  • La béchamel, contrairement à une idée reçue tenace, n’est pas une invention de Louis de Béchameil, marquis de Nointel (1630-1703) mais l’œuvre de François-Pierre de La Varenne, cuisinier du marquis d’Uxelles, qui l’évoque dans son Cuisinier françois, publié en 1651.

Le Béchameil en question, fin gourmet, maître d’hôtel du jeune Louis XIV au lendemain de la Fronde après avoir été au service de la maison d’Orléans en qualité de surintendant, l’aurait un chouïa amélioré et s’en serait attribué la paternité en 1700.

 

Le duc d’Escars ironise sur cette captation d’héritage :

 

« Est-il heureux, ce petit Béchameil ! J’avais fait servir des émincés de blancs de volaille à la crème plus de vingt ans avant qu’il fût au monde, et pourtant je n’ai jamais eu le bonheur de pouvoir donner mon nom à la plus petite sauce ! »

 

De Béchameil en béchamelle la sauce devint béchamel…

 

La sauce béchamel d'après le Guide culinaire d'Auguste Escoffier 

 

Pour 5 litres de sauce : 650 g de roux blanc et 5 litres de lait bouillant.

 

Eléments auxiliaires :

 

300 grammes de veau bien blanc et maigre, détaillé en dés, étuvé au beurre et à blanc avec : 2 petits oignons ciselés; une brindille de thym, une pincée de mignonnette, une râpure de muscade

 

Traitement :

Délayer le roux avec le lait bouillant ; faire prendre l'ébullition en remuant, et ajouter : assaisonnement, condiments, et veau étuvé. Cuire doucement pendant une heure ; passer à l'étamine et tamponner la surface de la sauce avec un morceau de beurre. Lorsque la sauce Béchamel est destinée à des préparations absolument maigres, le veau en est supprimé, mais les aromates indiqués doivent être conservés.

 

On peut aussi faire cette sauce aussi rapidement en procédant ainsi : ajouter dans le lait bouilli, l'assaisonnement, l'oignon émincé, thym, mignonnette et muscade ; couvrir et tenir sur le côté du feu pendant 10 minutes.

 

Passer ce lait infusé sur le roux ; faire prendre l'ébullition, et cuire la sauce pendant 15 à 20 minutes seulement.

 

  • La béarnaise est-elle originaire du Béarn ?

Bien évidemment, l’origine de la sauce béarnaise divise les historiens. Ce que l’on sait avec certitude est qu’elle est inventée, non pas dans le Béarn, mais au château de Saint-Germain-en-Laye, dans le pavillon baptisé du nom d’Henri IV, roi béarnais. S’il faut en croire le fameux gastronome Curnonsky (1872-1956), c’est Jean-Louis-François Collinet, chef cuisinier du château, en 1860, qui en serait l’auteur. » in François Pigaillen L'Histoire de la casserole.

 

Le paradoxe Bayrou ou quand la sauce béarnaise ne prend pas 

 

ENTRECÔTE GRILLÉE SAUCE BÉARNAISE 

 

  • Le beurre blanc de Clémence Lefeuvre

 

« Comme cela arrive parfois dans l’histoire de la gastronomie, son invention (le beurre blanc) est issue d’une erreur. Vers 1890, Clémence Lefeuvre (1860-1932), cuisinière au château de Goulaine, près de Nantes, prépare une sauce béarnaise pour accompagner un brocheton qu’elle doit servir au marquis de Goulaine. Elle oublie d’incorporer les œufs et obtient ce qu’elle nomme le beurre blanc. C’est d’ailleurs sous ce nom qu’elle ouvre plus tard un restaurant au lieu-dit La Chebuette. Elle reçoit régulièrement à sa table Aristide Briand, grand amateur de son beurre blanc et qui déclare à sa mort que « sa perte est quelque peu un deuil national ». Le beurre blanc a été depuis importé à Paris, au restaurant La Mère Michel, rue Rennequin, qui la popularisé » in L'Histoire de la casserole Henri Pigaillen

Les 3 B de Berthe Berthomeau mon cordon bleu de mère… Clémence Lefeuvre son beurre blanc et son muscadet pur melon de Bourgogne

C'est finalement le dessin d'Angélique Cousseau, de l'école AGR de Nantes, qui a été le plus "liké" pour représenter le muscadet du prix Clémence-Lefeuvre 2015.

 

Comme c'est désormais une tradition, le dessin qui définira l'étiquette d'un des grands prix du muscadet, le Clémence-Lefeuvre, est issu de l'imagination des élèves de l'école de design AGR de Nantes.

 

La semaine dernière encore, cinq dessins étaient en lice. Pour choisir l'heureux élu, il suffisait de liker le dessin sur la page Facebook du Prix Clémence-Lefeuvre. Avec 324 voix, c'est celui d'une jeune Vendéenne, Angélique Cousseau, en 4e année de cycle supérieur, qui a été choisi.

Les 3 B de Berthe Berthomeau mon cordon bleu de mère… Clémence Lefeuvre son beurre blanc et son muscadet pur melon de Bourgogne
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19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 00:09
Pourquoi cette soudaine danse du ventre autour des vins nus ?

D’abord il y eut le temps du mépris, de l’ignorance, puis vint celui des tirs qui se voulaient ravageurs type grosse Bertha, des railleries, voire des insultes, des pugilats, il y eut même des excommunications, certains parlaient de schisme, mais en dépit de la disproportion des camps, le bruit médiatique tournait doucement et sûrement en la faveur des ultras-minoritaires et voilà qu’aujourd’hui, en un soudain revirement de jurisprudence, sentant le vent de la tendance se retourner, des ouvriers et des ouvrières de la 25e heure, en se tortillant le popotin, se livrent à une étrange danse du ventre autour des vins nus. Beaucoup de ces Paul sur le chemin de Damas ont bien du mal à cacher que leur soudaine conversion a des motivations très mercantile : la nouvelle chalandise, souvent taxée de boboïste, est tout compte fait bonne à prendre. Mieux vaut donc la caresser dans le sens de ses beaux poils friqués à l’instar d’un Gainsbourg face à la vague yéyé.

 

Denise Glaser

Quand vous parlez des jeunes gens qui chantaient, alors cette fois il n'y a pas trois ans mais il y a deux ans, vous me disiez : « Je suis en train de m'apercevoir que leurs blousons - qui est un vêtement pour aller tous les jours, enfin pour vivre tous les jours - que leur vêtement est doublé de vison et que il serait peut-être intéressant de le retourner ».

 

Serge Gainsbourg

Le mien.

 

Denise Glaser

Oui, un jour vous m'avez dit ça ; « je vais retourner le mien ».

 

Serge Gainsbourg

Ma veste est doublée de vison.

 

Denise Glaser

Vous l'avez retournée ?

 

Serge Gainsbourg

Oui, ça y est, c'est fait.

 

Ce tout petit monde des réseaux sociaux du vin, qui se regarde surtout le nombril pour se persuader d’exister, paraît bien vain. En effet, force est de constater que la part de voix de tous ces prescripteurs autoproclamés ne dépasse guère la limite étroite de leur pré et que leur influence est donc fort limitée. Y’a un côté cour de récré, avec ses clans, ses inimitiés, ses copinages, ses fâcheries, ses rabibochages et, comme on le dit chez moi, ça ne pisse pas loin. Rassurez-vous, j’en suis, je ne place pas hors du champ de jeu, j’ai mes têtes et je les cible, parfois je participe à quelques pugilats sur Face de Bouc mais de moins en moins souvent. Cependant, contrairement à beaucoup, je n’ai rien à vendre, je ne suis ni dégustateur, ni prescripteur, ni caviste et vu mes heures de vol je n’ai plus rien à prouver. 10 ans sur la Toile ça donne du recul et je dois avouer que je ressens un certain plaisir à voir beaucoup de mes chers collègues s’essouffler ou brasser toujours les mêmes sujets jusqu’à plus soif. Ça ne relève même pas du marronnier mais plutôt d’une recherche éperdue du fameux buzz. En remettre une couche sur les affreux vins nus, ceux qui ont du poil aux pattes, sentent le foutre de lièvre et la petite culotte de la fermière, permet de redonner des couleurs à une audience bien pâlichonne.

 

Ces asticotages n’ont guère d’intérêt.

 

À partir du moment où un vin est sur le marché, car loyal et marchand, le buveur/payeur n’en a rien à foutre – c’est le cas de la dire – rien à péter des avis de ces juges aux excellences. Qu’il ait une tronche un peu trouble, qu’il frétille du popotin, qu’il pète, qu’il soit adulé par les hipsters ou les jeunes bobottes, que son père le vigneron porte des tongs ou des Richelieu, qu’il plaise ou non à Pousson, qu’il pousse la vieille RVF à draguer les résistants en peau de lapin, qu’il permette à B&D de faire ou non leur beurre, qu’il incite des blogueurs des deux sexes à se masturber gaiement ou tristement, ça ne fait ni chaud, ni froid aux abrutis comme moi car moi je bois ! Oui je bois, vieux con que je suis, toujours en bonne compagnie, et croyez-moi nous ne nous privons pas de nous foutre de la poire de ceux qui veulent nous imposer leur critère du bien boire.

 

Lâchez-nous les baskets !

 

Ce qui m’étonne dans ces petites joutes picrocholines c’est que pas grand monde prend en compte l’essentiel : les réelles perturbations provoquées par les vignerons de vins nus et autres vins différents dans l’équilibre d’un système à la française qui se veut bien huilé comme une démonstration de Vin&Société. Quand est-ce que ce beau monde va arrêter de nous gonfler avec cette histoire de Rafales ? Que le secteur du vin pèse lourd dans la balance ce n’est pas moi qui vais le contester mais il me semble que pour un produit de haute culture il serait plus pertinent d’utiliser d’autres images.

 

Revenons aux turbulences des trublions.

 

 

Pourquoi cette soudaine danse du ventre autour des vins nus ?

Pour illustrer mon propos je vais vous conter la fable du petit caillou dans la chaussure.

 

Un fermier avait une très jolie fille et les hommes venaient de très loin pour lui demander sa main, mais, respectueux des traditions, il voulait être sûr que sa fille aurait un mari qui subviendrait à ses besoins – fort, raisonnable et diligent.

 

Le père arrêta son choix sur trois jeunes garçons et leur posa une simple question : « Si vous travaillez dans les champs et que vous trouvez un caillou dans votre chaussure, pendant combien de temps travaillerez-vous dans cette condition ? »

 

Le premier jeune homme, sans réfléchir, répondit « Je peux travailler toute la journée en ignorant le caillou dans ma chaussure jusqu’au coucher de soleil. Je suis robuste et je pourrai supporter la douleur.»

 

Le fermier acquiesça et se retourna vers le second jeune homme, qui en rajouta : « Je peux faire la même chose, mais je sifflerai pour montrer que le caillou ne me dérange pas le moins du monde ! J’ignorerai la douleur. »

 

Le fermier se retourna vers le troisième jeune homme, qui déclara : « Je ne peux pas travailler une seule seconde avec un caillou dans ma chaussure».

 

Mais avant que les 2 autres pensent avoir partie gagnée, ce dernier ajouta « Je m’arrêterai, retirerai le caillou de ma chaussure et continuerai à travailler comme je l’ai toujours fait. Ainsi à la fin de la journée, mon épouse n’aura pas à laver une chaussette pleine de sang. »

 

Lui et la belle fille du fermier se marièrent au printemps suivant.

 

La morale de cette histoire est que souvent il ne s’agit pas d’être le plus fort ou d’être le plus entêté – quelque fois il s’agit d’être plus intelligent, plus subtil, et un chouia malin.

 

Le petit caillou des vins nus et de leurs cousins germains, le deuxième opus de Tronches de Vins ratisse bien au-delà la stricte frontière du « nature », dérange le confort du discours dominant qui, sous le couvert du poids économique du secteur, mélange les torchons et les serviettes. Sous les grandes ombrelles des AOC ne se cachent plus forcément des vins indignes, comme je l’avais écrit dans l’introduction de mon rapport de 2001, mais des vins qui ne sont que d’honnêtes IGP sans grand caractère, bien fait au sens de l’œnologie moderne, des ni-ni : ni vin d’artisan, ni vin industriel, écoulés dans les rayons de la GD à des prix minables qui ne sont pas en rapport avec les exigences d’une véritable AOC.

 

Le choix de Vin de France par la grande majorité des vignerons qui n’entrent pas dans le grand moule ou qui ne veulent pas se soumettre à son formatage, ne relève pas seulement du pied-de-nez, du goût de la provocation d’une bande de va-nu-pieds adeptes du laisser-aller. Ces vignerons ne sont pas que de gentils rêveurs qui ne savent pas compter ou une bande de militants qui veulent en découdre avec le système. Ce sont des vignerons à part entière confrontés à l’obligation de vendre leur vin. Si ceux-ci trouvent preneur je ne vois pas en quoi il faille les considérer comme hors-jeu, les exclure des cénacles dit représentatifs. C’est encore plus vrai pour ceux d’entre-eux qui, contre vents et marées, tracasseries en tout genre, rebuffades, se maintiennent dans le giron de leur appellation, loin de la dévaloriser, comme ils se situent le plus souvent dans le haut du panier, ils apportent un plus à la notoriété de celle-ci. Qu’ils soient des emmerdeurs, des empêcheurs de tourner en rond, des originaux, c’est l’évidence mais pour moi c’est une chance. Dans ce fichu monde mondialisé, uniformisé, sortir de l’uniformité, être original, c’est de la création de valeur. Une valeur territorialisée, le fondement même de ce qui fut l’origine.

 

Tout cela va bien donc bien au-delà des piapiapas des experts en tout genre, des intermédiaires, des conseilleurs, des vendeurs de produits en tout genre, des œnologues, des winemaker, des restaurateurs, des journalistes, des blogueurs, sur l’avenir des vins nus pour bobos, bobottes et autre engeance urbanisée face au rouleau compresseur des autres vins, auxquels on a du mal à accoler un qualificatif, destinés soit au petit peuple pousse-caddie ou soit à ceux qui peuvent s’acheter des étiquettes pour éblouir le populo.

 

Rassurez-vous, comme toujours, même si ça déplaît à ceux qui l’abhorrent, c’est le marché qui arbitrera le match, pas la danse du ventre des nouveaux convertis ou l’exécration des amortis : en effet si les déviants versent dans le fossé nul n’ira les ramasser et si les vins tous faits pareils se font tailler des croupières par la concurrence ce sera bien évidemment de la faute à loi Evin ou autre bouc-émissaire.

 

En effet, ce qui me semble important c’est de souligner que ces vignerons différents sont, à leur manière, et à leur place, des innovateurs car ils reprennent ou tentent de reprendre en main leur destin en se dégageant de l’emprise des grands systèmes massificateurs verrouillés par les multinationales et la distribution de masse. C’est en cela qu’ils sont pour moi un petit caillou dans la chaussure de ceux qui n’ont de cesse de les exclure du jeu car ils se placent là où ça fait mal : montrer que les vins de masse français sont des vins de masse comme les autres et que les parer des artifices d’un terroir qui ressemble de plus en plus à une fermière sur une boîte de camembert ne trompe plus grand monde dans notre vaste monde mondialisé.

 

Savoir boxer dans sa catégorie est le seul moyen de lutter à armes égales, c’est ce que nous avions écrit dans Cap 2010, et ces lignes n’ont guère vieillies à la différence de ceux qui les ont combattues et enterrées. Satisfaits ils dorment. Surtout ne les réveillez-pas ils ont l’éternité devant eux… D’ailleurs, ils n’ont pas trop de soucis à se faire vu que les minoritaires, comme tous les minoritaire, adorent se tailler entre eux des croupières à l’instar de ce que fut feu le PSU. Un exemple d’actualité parut dans Vitisphère : Bordelais un jour bordelais toujours Yvon Minvielle : « les vins natures portent atteinte à la représentation des vins en biodynamie »

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18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 00:09
Le droit d’aînesse du Barbacarlo vin « unique » du Commendatore Lino Maga à Broni province de Pavie…« un grande vino contadino »

C’est l’histoire d’un mec, bibi sans majuscule, accoudé sur le bord d’un zinc après avoir fait l’ouverture du nouveau restaurant de Pierre Jancou Heimat, qui cause vin, vin nu bien sûr, avec le taulier.

 

Avant d’aller plus loin dans mon histoire, pour fermer le clapoir des plumes langues de putes, je précise que j’étais chez Pierre Jancou de mon plein gré, j’avions point demandé à être invité comme le Lubot, boss de la RVF, l’avait fait dans le passé avec ses gros sabots bien cirés de DG de Marie Claire.

 

Bref, pas d’embrouilles, j’avions – j’étions point seul – bien mangé et bien bu et nous nous étions attardés à table. Avant de lever l’ancre nous levions une dernière fois le coude : Pierre nous offrait un dernier verre pour la route. Pas de souci Claire et moi z’étions à vélo. Dans la conversation, je ne sais pas pourquoi, nous en sommes venus à causer d’Alessandra Pierini mon amie qui tient l’une des plus belles épiceries italienne de Paris. Quoi qu’il en soit, je repartais avec dans ma gibecière une information de première Alessandra était en possession, dans sa superbe cave voutée, d’un trésor rare : un Barbacarlo 1996 !

 

Moi il ne faut pas me dire ça deux fois, vous me connaissez, en quelques tours de roues je débarquais chez Alessandra pour mettre la main sur un des derniers flacons de ce Barbacarlo millésime 1996.

Le droit d’aînesse du Barbacarlo vin « unique » du Commendatore Lino Maga à Broni province de Pavie…« un grande vino contadino »
Le droit d’aînesse du Barbacarlo vin « unique » du Commendatore Lino Maga à Broni province de Pavie…« un grande vino contadino »

Je ne vais vous faire le coup du grand sachant, le genre exilé au-delà des Pyrénées ou passeur de plats pour GCC classé A, avant ce moment j’ignorais l’existence du Barbacarlo.

 

Mais qu’a-t-il donc de spécial ce cru pour que j’en fasse tout un plat ?

 

C’est un vin rouge produit exclusivement dans l’Oltrepò Pavese près de Broni par le Commendatore Lino Maga et son fils sur son vignoble.

 

C'est environ 10 000 bouteilles par an.

 

C’est un vin est fait à partir de 50% de Croatina, 30% de raisins rares et 20% d’Ughetta

 

C’est une marque enregistrée Barbacarlo.

 

Horreur, malheur, me direz-vous : une marque !

 

Pas si vite mes cocos, rien à voir le Cadet de Mouton, ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas du triomphe d’un mercanti contre la tradition mais le contraire : Lino Maga est une sorte d’irréductible gaulois qui a résisté à la facilité des faiseurs de raisins industriels.

 

Ça c’est un truc qui va plaire aux Tronches de Vin, sans doute un peu moins à leur préfacier révolté du ciné.

 

Je m’explique : l’Oltrepò Pavese est le premier producteur de Pinot Noir au niveau italien, plus de 3000 hectares et ce depuis longtemps: plus de 150 ans. La présence de Pinot Noir en Oltrepò est due au comte Carlo Giorgi des Vistarino qui, à partir de 1860 a facilité son implantation. Dès le début, la production fut orientée vers l'utilisation des raisins Pinot noir pour les mousseux. Ils prenaient la route du Piémont. Mais bientôt avec ce Pinot noir on a commencé à faire du vin en rouge, aux côtés des nombreuses variétés autochtones 225 variétés de raisins.

 

Confusion donc, car l’Oltrepò Pavese signifiait Barbacarlo traditionnel.

 

C’est dans ce contexte que Lino Maga a entreprit de défendre son Barbacarlo traditionnel en revendiquant un droit d'aînesse, contre les puissances qui avaient appauvri la désignation historique locale.

 

Au-delà des Alpes comme ici le coup de la dilution chère à nos nouveaux défendeurs des AOC à la mode de tout le monde il est content d’en décrocher une nouvelle du grand sac de l’INAO.

 

La pugnacité et la ténacité du Commendatore Lino Maga, après 23 années de procédure, lui ont permis de s’approprier la dénomination Barbacarlo pour préserver son authenticité. Ce qui aurait pu être une DOC est devenu une marque. C’était malheureusement le prix à payer pour éviter la mainmise sur la dénomination Barbacarlo de grandes sociétés acheteuses de raisins.

 

Lino Maga est un personnage, une forte personnalité, passionnée, authentique, qui parle vrai, sans détours ni emphase. Il a un petit côté Hubert de Montille, une forme de noblesse à l’ancienne, accrochée à ses valeurs et à la tradition. Pour ceux qui le connaissent Lino Maga est « un grande vino contadino » (cf. extrait d’un article en italien ci-dessous)

Le droit d’aînesse du Barbacarlo vin « unique » du Commendatore Lino Maga à Broni province de Pavie…« un grande vino contadino »
Le droit d’aînesse du Barbacarlo vin « unique » du Commendatore Lino Maga à Broni province de Pavie…« un grande vino contadino »

Tout ça et bel et beau me direz-vous mais ce Barbacarlo 1996 quand l’as-tu bu espèce de bavassou ?

 

Pas tout seul bien sûr, bu le jour de du Jour des femmes lors de mon traditionnel dîner de filles : 6 !

 

Florence a dit : Le Barbacarlo me fait penser à certains hommes :

 

- le premier contact est viril et un peu flambeur (avec les arômes de fruits mûrs et des touches animales)

 

- puis quand on approche (on goûte) il est surprenant avec son coté frizzante qui donne une impression de fragilité et de naturel

 

- on découvre ensuite qu'il est plutôt fin et délicat

 

- et là il se boit tout seul !

 

Marie a dit : ce Barbacarlo c’est, soit une autruche, différent, grand, puissant mais pas capable de s’envoler ou comme une crème de cassis après une prise de mousse surprise.

 

Claire fut la plus prolixe et la plus enthousiaste mais je n’étais pas en mesure de prendre des notes.

 

Émilie fut concise : comme ouvrir une boîte en thuya d’Essaouira… réminiscence d’enfance..;

 

Gaëlle resta sur l’Aventin et Daniela l’italienne s’abstint…

 

Quant à votre serviteur selon une tradition bien établie : il but à la fois les paroles des filles et le nectar inclassable du Commendatore Lino Maga mais ne prit pas part au débat vu sa position ultra-minoritaire.

Le droit d’aînesse du Barbacarlo vin « unique » du Commendatore Lino Maga à Broni province de Pavie…« un grande vino contadino »

Pour clore cette chronique sachez que « Le nom Oltrepò se compose de oltre, en signifiant outre ou au-delà, et pò, qui désigne le fleuve Pô, d’où au-delà du Pô.

 

Le territoire a la forme d’un triangle dont la base, côté nord, est limitée par le lit du fleuve Pô qui en fait la partie de plaine. Les deux côtés descendent vers le sud où ils rencontrent les premières collines de l’Apennin ligure et former la pointe entourée des sommets, dont le plus élevé de la province de Pavie, le mont Lesima (1724m), puis le mont Chiappo (1700 m), la cime de la Colletta (1494 m) et le mont Penice (1460 m).

 

La limite occidentale est formée par le val Staffora et la partie orientale par le val Tidone ; ce sont ses deux principales vallées qui encadrent plusieurs autres petites vallées et reliefs montagneux. L’hydrologie est assurée par le fleuve Staffora et sont affluent le torrent Ardivestra, la Versa, la partie avale du fleuve Tidone et une partie du lac de Trebecco.

 

Les centres principaux sont : Voghera, Casteggio, Broni, Stradella, Varzi.

Le droit d’aînesse du Barbacarlo vin « unique » du Commendatore Lino Maga à Broni province de Pavie…« un grande vino contadino »
Le droit d’aînesse du Barbacarlo vin « unique » du Commendatore Lino Maga à Broni province de Pavie…« un grande vino contadino »

“Maga Lino, il commendator Maga Lino. Ci troviamo a Broni, in provincia di Pavia, nel cuore dell’Oltrepò vitivinicolo. Lui è il discendente diretto di una famiglia di agricoltori, coltivatori di vigna sulla collina di Barbacarlo a partire dal 1860. Che poi, ‘sto nome, Barbacarlo, nulla ha a che vedere con toponimi o compagnie cantanti, macché: solo il tributo al vecchio zio Carlo (“barba”, in dialetto pavese, sta per “zio”), fra gli iniziatori della saga familiare. Da allora vigna e uve son sempre le stesse: la vigna è struggente, alcune sue parti accolgono ceppi molto vecchi; ti colpisce per l’eroica vertiginosa pendenza e per l’esposizione propizia, che guarda a sud ovest. Quanto alle uve, trattasi di croatina in maggior misura, a gettare le fondamenta strutturali, ughetta e uva rara a connotarne gli aromi. Più un goccio di barbera a conforto. La vinificazione avviene in botti di rovere vecchie e vecchissime (ognuna delle quali dedicata a una persona cara), senza controllo della temperatura, e dura assai poco, per arrivare a svinare e imbottigliare nella primavera successiva alla vendemmia, seguendo i suggerimenti della luna. “Il vino deve maturare in bottiglia, non in legno”- questo il diktat di casa Maga. E l’imbottigliamento può portare con se la naturale conseguenza di una rifermentazione in bottiglia, visto che in quel periodo evolutivo il vino potrebbe non averla ancora completamente svolta. Da qui la speciale “venatura” carbonica -a volte carezzevole, altre volte più indomita e affilata- e la mutevole dolcezza che da sempre caratterizzano questa etichetta. Assieme alla sontuosa avvolgenza del frutto di mora e mirtillo e alla fremente acidità, dote salvifica per alimentarne la proverbiale “vocazione da maratoneta”. E a una tannicità salata e profonda, che ne caratterizza l’eloquio in gioventù ma che lentamente si stempera negli anni, fondendosi mirabilmente al corpus del frutto. E alle ghiaie tufacee di quel vigneto pendente che si riflettono nel timbro minerale, nettissimo, che ti inchioda all’ascolto nella persistenza.

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17 mars 2015 2 17 /03 /mars /2015 00:09
Un oranger sur le sol irlandais, on ne le verra jamais… Un jour de neige embaumé de lilas, jamais on ne le verra sauf aux Climats : sublime AGRUMES de Ji Sun SUNG

Si j’ai convoqué Bourvil pour le titre c’est pour la bonne et simple raison que je ne savais pas par quel bout commencer cette chronique dont l’origine puise sa source dans un sublime dessert, baptisé AGRUMES, de la Chef Pâtissière du restaurant Les Climats Ji Sun SUNG.

 

Depuis la salade de fruits de ma mère, dessert lui aussi chanté par Bourvil : Salade de fruits, jolie, jolie, jolie/Tu plais à mon père, tu plais à ma mère… et l’orange de Noël les agrumes semblaient bannis des tables.

 

Et puis voilà que, petit à petit, la jeune génération de chefs remet au goût du jour les agrumes, sous une forme simple au Yard, plus élaborée aux Climats.

 

Le dessert imaginé par Ji Sun SUNG redonne envie de prendre un dessert et, si je puis l’écrire ainsi, sa belle vivacité et son aérienne sucrosité permettent d’atterrir en douceur, de clore le repas en toute fraîcheur. Ce retour de la simplicité, qui n’exclut ni le raffinement, ni la recherche d’accords subtils, donne au dessert un nouvel élan en l’éloignant d’une forme d’excès, de préciosité.

Un oranger sur le sol irlandais, on ne le verra jamais… Un jour de neige embaumé de lilas, jamais on ne le verra sauf aux Climats : sublime AGRUMES de Ji Sun SUNG

 

Du fruit, du fruit, du fruit… rien que du fruit… et comme aux Climats je ne fais pas que manger, je bois aussi, avec Franck-Emmanuel Mondésir (nom prédestiné) le sommelier, je suis comblé : il me déniaise en me guidant pas à pas dans la subtilité des nectars bourguignons.

Un oranger sur le sol irlandais, on ne le verra jamais… Un jour de neige embaumé de lilas, jamais on ne le verra sauf aux Climats : sublime AGRUMES de Ji Sun SUNG
Un oranger sur le sol irlandais, on ne le verra jamais… Un jour de neige embaumé de lilas, jamais on ne le verra sauf aux Climats : sublime AGRUMES de Ji Sun SUNG
Un oranger sur le sol irlandais, on ne le verra jamais… Un jour de neige embaumé de lilas, jamais on ne le verra sauf aux Climats : sublime AGRUMES de Ji Sun SUNG

Et comme le chef Julien Boscus se met en 4 rien que pour moi : ses morilles fraîches au Viré-Clessé vendange levroutée accompagnée de copeaux de jambon de porc noir de Gascogne étaient de vraies merveilles et son bar de petit bateau subtilement cuit avec sa poêlée d’encornets au piment d’Espelette ne pouvait qu’être cher à mon cœur de grand amateur de poisson.

Un oranger sur le sol irlandais, on ne le verra jamais… Un jour de neige embaumé de lilas, jamais on ne le verra sauf aux Climats : sublime AGRUMES de Ji Sun SUNG
Un oranger sur le sol irlandais, on ne le verra jamais… Un jour de neige embaumé de lilas, jamais on ne le verra sauf aux Climats : sublime AGRUMES de Ji Sun SUNG

Ce soir-là j’ai pu, entouré de l’attention du personnel de la salle des Climats, j’ai pu en toute sérénité explorer les tourments de l’âme humaine.

 

Rassurez-vous, je ne vais pas vous livrer le produit de mon jus de tête mais simplement chroniquer sur les agrumes.

 

  • Étymologie : emprunté à l’italien agrume, venant lui-même du latin médiéval acrumen (« substance de saveur aigre »), attesté au XIe siècle.

  • Botanique : arbuste fruitier tel que l’oranger ou le citronnier, de la famille des rutacées. La famille des agrumes se décompose en trois genres : les Citrus, les Poncirus et les Fortunellas. La grande majorité d’entre eux appartiennent au genre Citrus.

Genre Citrus : Bigaradier, Bergamotier, Cédratier, Citronnier, Limettier, Clémentinier, Combava, Mandarinier, Oranger, pamplemoussier, Pomelo.

 

Genre Fortunella : Kumquat.

 

Genre Poncirus : Poncirus.

 

  • Conte, légende... La vie du plus vieil oranger de France aurait débutée en Espagne en 1421, sous le règne de la reine de Navarre.

 

Elle aurait semé dans un pot cinq pépins d’une Bigarade au goût savoureux.

 

En 1499, son arrière-petite-fille, envoya le pot contenant les cinq orangers à sa cousine Anne de Bretagne, lors de son mariage avec Louis XII. Les pieds s’étant soudés en se greffant par approche, l’oranger à cinq branches passa entre les mains du connétable de Bourbon, de Charles-Quint, de François 1er, puis de Louis XVI qui le fit transporter dans l’orangerie du château de Versailles en 1687 avant même la fin des travaux.

 

Le vieil arbre est depuis cette date à Versailles, il fait maintenant plus de 7 mètres de haut. Son tronc très court se divise en cinq grosses branches charpentières qui correspondent aux cinq pépins plantés par la reine à Pampelune en 1421.

 

  • Économie : les agrumes représentent la première production fruitière mondiale.

Les agrumes sont essentiellement cultivés pour leurs fruits destinés à la consommation en frais ou à la transformation : extraction du jus principalement (oranges, pomelos, mandarines, citrons). On peut également élaborer des confitures ou des fruits confits à partir des fruits. Les fleurs et feuilles des variétés les plus aromatiques (bigaradiers à fleurs, bergamotiers, citronniers…) sont distillées et les huiles essentielles utilisées par l’industrie de la parfumerie. Les tourteaux, sous-produits de la transformation, peuvent être utilisés en alimentation animale.

Un oranger sur le sol irlandais, on ne le verra jamais… Un jour de neige embaumé de lilas, jamais on ne le verra sauf aux Climats : sublime AGRUMES de Ji Sun SUNG

L'orange est le fruit le plus cultivé au monde.

 

On récolte les oranges de novembre à juin.

 

Les 2 pays au monde qui produisent le plus d'oranges douces sont:

 

1. le Brésil (29% de la production mondiale)

 

2. les Etats-Unis (18% de la production mondiale) la Floride, le Texas et la Californie

 

En Europe, l'Espagne est le plus gros producteur d'oranges.

 

  • l'orange navel : peau est épaisse, rugueuse et facile à enlever. Sa pulpe juteuse et sucrée est très savoureuse et presque toujours sans pépins.

  • l'orange de Valence : pulpe très juteuse et acidulée contient peu ou pas de pépins. C'est une bonne orange pour faire du jus d'orange.

  • l'orange amère : « la bigarade » ou « orange de Séville ». Elle a une peau épaisse et rugueuse, teintée de vert ou de jaune. Elle sert surtout à faire de la confiture. De ses fleurs, on extrait l'eau de fleur d'oranger qui sert à aromatiser les pâtisseries.

  • l'orange sanguine : la pulpe de cette orange est rouge. L'orange sanguine est surtout cultivée en Espagne, en Italie et en Afrique du Nord. Sa pulpe est sucrée, juteuse et très parfumée.

  • l'orange maltaise demi-sanguine est une variété d'orange douce et semi-sanguine cultivée en Tunisie, sur la péninsule du cap Bon
Un oranger sur le sol irlandais, on ne le verra jamais… Un jour de neige embaumé de lilas, jamais on ne le verra sauf aux Climats : sublime AGRUMES de Ji Sun SUNG

Origine

 

La culture de l’oranger est très ancienne, elle se confond avec l’histoire de la Chine d’où il est originaire. Au cours du premier millénaire avant notre ère, l’oranger se propage très vite à l’ensemble des pays du Sud-Est asiatique, puis arrive en Méditerranée au VIIe siècle.

 

Les oranges amères, encore appelées bigarades, arrivent en Europe à partir du Xe siècle, époque des croisades. Mais l’orange douce telle que nous la connaissons ne fera son apparition qu’au cours du XVe siècle lorsque des navigateurs portugais la découvrent en Chine. Par sa douceur, elle évince très vite l’orange amère.

 

Une fois implanté dans le bassin méditerranéen, l’oranger est diffusé à travers le monde par les Européens, Amérique du Nord et du Sud au XVIe siècle, Afrique du Sud au XVIIe et Australie au XVIIIe.

 

« Gallesio s’arrête à l’idée que l’orange douce a été introduite en Europe vers le commencement du XVe siècle ; mais Targioni cite, d’après Valeriani, un statut de Fermo, du XIVe siècle, dans lequel il est question de cédrats, oranges douces, etc., et les renseignements recueillis récemment sur l’introduction en Espagne et dans le Portugal par M.Goeze, d’après d’anciens auteurs, concordent avec cette même date. Il me paraît donc probable que les oranges reçues plus tard de Chine, par les Portugais, étaient seulement meilleures que celles connues auparavant en Europe, et que les noms vulgaires d’oranges de Portugal et de Lisbonne sont dus à cette circonstance. »

de Candolle origine des plantes cultivées

 

Atouts nutritionnels

 

« L’orange, disponible pendant de nombreux mois (et en particulier durant l’hiver) peut être considérée comme le fruit de base pour assurer un apport optimal de vitamine C : une orange moyenne permet de couvrir pratiquement l’apport quotidien recommandé ! Elle constitue ainsi une aide précieuse dans la lutte contre les agressions et la fatigue. Elle fournit, par ailleurs, des quantités intéressantes de minéraux variés (notamment de calcium, facilement utilisable par l’organisme, de potassium et de magnésium), ainsi que des fibres bien tolérées. Et tout ceci pour un apport énergétique modéré : 45 kcal aux 100 g. »

 

Tous les matins je bois un jus d’agrumes frais : oranges sanguines et maltaises + pamplemousse + citron… jamais de jus de fruits en bouteille.

 

Je mange des oranges de table et des mandarines que j’achète à terroir d’origine et qui provienne de Sicile.

 

J’adore la confiture d’oranges amères que j’achète chez les bonnes sœurs.

 

La production mondiale de jus d'orange

 

Le jus d'orange est une industrie agro-alimentaire importante, avec une production mondiale de plus de 55 millions de tonnes par an.

 

Au plan mondial, l'industrie du jus d'orange est nettement dominée par le Brésil, et notamment par l'Etat de Sao Paulo: près de 600 000 tonnes de jus d'orange concentré et congelé sont exportées chaque année du Brésil vers l'Europe, et près de 500 000 tonnes vers les USA.

 

Les USA sont également un producteur important (essentiellement pour leur marché intérieur), en Floride et en Californie.

 

Les oranges sont produites an Brésil, le jus est extrait, puis l'eau présente est évaporée avec des bains-marie. On consomme donc beaucoup d'eau pour faire évaporer l'eau présente dans le jus, afin de le concentrer (à 8% de sa masse), pour diminuer le volume à transporter. Une fois concentré, le jus est congelé à - 18°C, puis transporté par cargo en Europe (ou aux USA). Une fois sur place, le jus d'orange est à nouveau dilué pour la consommation.

 

La consommation mondiale de jus d'orange

 

La consommation annuelle moyenne d'un consommateur allemand, soit 21 litres de jus d'orange par personne et par année.

 

Selon une étude menée par Suren Erkman, il faudrait utiliser toutes les surfaces de 3 planètes Terre pour produire le jus d'orange pour tous les humains s'ils en buvaient autant que les Allemands.

 

En 2009 en France, la consommation de jus de fruits et de nectars représentait 1,6 milliard de litres. Le jus d'orange reste le jus de fruits préféré des Français, avec 48,2 % de part de marché, en volume, en 2008.

 

La consommation annuelle de jus de fruits des Français a été multipliée par 8,6 en 30 ans (de 2,9 litres en 1980 à 25 litres en 2008) selon Unijus (Union nationale interprofessionnelle des jus de fruits).

 

En 1996, on consommait plus de 13 milliards de litres de jus d'orange dans le monde, dont les trois quarts à partir de concentré, pour une valeur globale frôlant 15 milliards d'EUROS.

 

Mais même s'il demeure le jus de fruits le plus consommé en France, les ventes en volume de jus d'orange ont baissé au profit des multifruits et des fruits rouges. Selon Unijus, les deuxièmes types de jus de fruits préférés des Français après le jus d'orange sont les jus composés (18,2 %), suivis des jus vitaminés (10,6 %).

 

Ce sont les hypermarchés et supermarchés qui contribuent à l'augmentation importante de la consommation de jus de fruits des Français en trente ans. Dans ces circuits de distribution, le chiffre d'affaires des jus de fruits a cru de 16 % entre 2006 et 2008.

 

Apparition des smoothies en 2005 : les smoothies, mélanges de fruits mixés, connaissent un succès croissant, avec une part de marché qui est passée de 0,1 % en 2006 à 11 % en 2008

 

Ce que représente un litre de jus d'orange

 

Pour obtenir une tonne de jus il faudra donc au total 24 tonnes d’eau et 100 kilos de pétrole. Pour le jus de Floride, le bilan est encore moins bon car pour 1 litre il faut une tonne d’eau et l’équivalent de 2 kilos de pétrole.

 

Pour le traitement des oranges, il faut une quantité de 22 verres d’eau.

 

Pour le transport et la conservation de ce verre de jus d’orange, il faut ajouter l’équivalent de 2 verres de combustibles (électricité, fioul, …)

 

80% du jus d’orange englouti par les Européens provient du Brésil et parcourt donc un trajet 12000 kilomètres avant d’arriver sur les étagères de la GD.

 

Source : Planétoscope

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 00:09
Aquarelle dans les vignes « Les Loups » G.Adam 1892 un peintre au chapeau noir sous une ombrelle blanche…

Est-ce un autoportrait ?

 

Oui sans doute, on imagine mal que G.Adam ait peint l’un de ses confrères en train de peindre assis sur un pliant au bord de ce chemin bordé de vignes.

 

Qui est G.Adam ?

 

Je ne sais, sans doute un peintre amateur non répertorié. Si par le plus grand des hasards l’une ou l’un de vous le sait, dites-le nous !

 

Aquarelle :

 

Étymologie fin XVIIIe siècle : calque de l’italien acquarello, dérivé de acqua « eau ».

 

  • Peinture délayée à l'eau, légère, transparente, appliquée le plus souvent sur du papier blanc.
  • Œuvre obtenue à l'aide d'une telle peinture. (L'aquarelle apparaît, en Europe, au XVe s., et devient un genre autonome vers la seconde moitié du XVIIIe s.)

 

Nom de la parcelle : « Les Loups »

 

Sans doute est-ce là l’indice le plus sûr pour tenter de situer ces vignes.

J’attends vos réponses

 

1892

 

11 janvier : instauration du tarif protectionniste Méline. Les accords douanier antérieurs sont dénoncés et remplacés par des conventions bilatérales. Les droits d’entrée sont augmentés d’environ 40 %. Les droits de douanes passent de 8,2 à 11,4 % en moyenne et de 3,3 à 21,3 % sur les produits agricoles.

 

11 juillet : l'anarchiste Ravachol est guillotiné.

 

16 août : début de la grève des mineurs de Carmaux, défendus à l'assemblée nationale par Jean Jaurès, elle durera jusqu’au 3 novembre.

 

21 novembre : scandale de Panama dénoncé par l’antisémite Édouard Drumont. Il met en cause une centaine de parlementaires qui ont reçu en 1888 de l’argent pour faire passer à la Chambre le vote d’un emprunt destiné à renflouer la Compagnie de Panama. Progrès de l’antisémitisme en France.

 

Notre petite promenade dans le temps est terminée, sait-on jamais peut-être allons-nous retrouver grâce à ses descendants qui était G.Adam ? Grâce à votre perspicacité sans doute allons-nous géolocaliser la parcelle « Les Loups » et faire ainsi la démonstration que la Toile est un lieu où il est possible de recréer des liens.

 

Bonne journée et si vous m’appelez sur mon téléphone ne vous étonnez pas d’entendre mon répondeur indiquer que je suis dans les vignes : j’y passe ma vie !

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15 mars 2015 7 15 /03 /mars /2015 00:09
Le quart d’heure d’avance des blogueurs : nous humons les tendances bien avant les magazines papier glacé type Régal

Mon titre fait référence au fameux quart d’heure d’avance de Carrefour qui, de l’aveu même de Lars Olofsson son PDG aujourd’hui débarqué, s’était transformé en quart de retard. Viré pour avoir sur internet aussi, perdu son quart d’heure d’avance. « Carrefour a certes confié la gestion de ses rayons non alimentaire au spécialiste Pixmania mais Casino a une longueur d’avance avec sa filiale C Discount, numéro un du marché. »

 

Exposé des faits :

 

1er acte : Le 2 juin 2013 je publie une chronique « Comme y fait un temps de pique-nique alors je ne sors jamais sans mon pot cornichons bas-bourguignons 100% bio dans ma musette et mon kil de Callcut » 

 

J’écrivais : « … face aux envahisseurs Indiens (voir plus loin)  se dressèrent les cornichons français introuvables du Guillaume Nicolas-Brion, qui se shoote au Morgon. Notre naturiste patenté, dans un papier engagé, promouvait « Le cornichon made in France contre la « mondiabanalisation » de chez Martin-Pourret d’Orléans le vinaigrier (n'y voyez aucune allusion en rapport avec notre Nicolas-Brion)

 

Appâté, le Taulier se précipitait pour acquérir ces cucurbitacées françaises, mais après avoir erré entre les rayons de GE du BM n’en n’avions point trouvé mais il lui en fallait bien plus pour le décourager. Il remit donc l’ouvrage sur le métier lors d’un nouveau passage et, immense bonheur, avec sa sagacité habituelle, tout en bas du rayon son œil de lynx repéra un petit bocal de cornichons dont l’étiquette verte arborait un fin liseré tricolore. Mais ce n’était pas tout, ces cornichons « aigre doux » bas-Bourguignons, originaires de Chemilly-sur-Yonne s’affichaient cultivés  sans herbicides, sans insecticides et ramassés à la main. »

 

Pour lire la chronique c’est ICI

 

2ième acte : Régal de mars-avril 2015 « Le cornichon français reprend du piquant » par Françoise Dabadie

 

« La cucurbitacée tricolore a bien failli disparaître face à la concurrence indienne. Grâce à un producteur qui  a fait des émules, elle relève la tête sans mollir » proclame-t-elle fièrement !

 

Sans trop ironiser je ferais remarquer : « vous avez mis le temps pour dégainer, deux ans ça fait un chouïa ouvrier de la 25ième heure.

 

3ième acte : lecture comparative entre ma chronique et l’article de Régal…

 

Si vous avez pris la peine de me lire vous saurez à peu près tout sur le cornichon, même le prix du bocal de la cucurbitacée tricolore.

 

Le petit plus de Régal :

 

  • Jamais avec les doigts « Utilisez une pince en bois pour saisir vos cornichons. Ne les attrapez pas avec les doigts sinon le vinaigre se couvre de fleurs. Et bannissez la fourchette qui le fait tourner. » conseil de Florent Jeannequin.

  • La marque « maison Marc » de Florent Jeannequin est servie sur la table de l’Elysée.

  • La consommation française de cornichons 25000 tonnes soit 400g/habitant.

  • La récolte n’est pas mécanisable « il faut cueillir les fruits sous la plante et les casser net à la base du pédoncule. Par temps humide, la fleur se détache mal du cornichon. » Florent Jeanneret.

  • La production des Jeannequin père&fils de 90 à 200 tonnes/an (la culture est très sensible aux écarts de température)
  •  

CONCLUSION : les blogueurs sont des défricheurs de tendance lorsqu’ils ne sont pas inféodés à ceux qui sont payés pour leur faire cracher de la copie pour le compte de leurs clients. Si la presse écrite était un peu plus attentive, moins hautaine, elle ferait son miel de nos découvertes mais elle applique un chacun chez soi et les vaches seront bien gardées d’un autre temps.

Le quart d’heure d’avance des blogueurs : nous humons les tendances bien avant les magazines papier glacé type Régal
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10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 13:36
Tempête dans un verre de sauternes à l’eau de Perrier : un remake moderne d’une pratique de  Philippe de Rothschild qui mettait en furie Bertrand de Lur Saluces

La Toile est un lieu merveilleux où, au hasard d’une lecture vous découvrez un lien sur l’un des grands sujets qui agitent notre bas monde mondialisé sous la plume d’un roi du name dropping, l’énumération de ses chers amis, j’en ai compté 9 : Xavier Planty Château Guiraud, Denis Dubourdieu château Doisy-Daëne, Magrez à Clos Haut-Peyraguey, Denz à Lafaurie-Peyraguey, Paul-Henry de Bournazel Château de Malle, Bérénice Lurton à Climens, Alexandre de Lur-Saluces à Fargues, Pierre Lurton à Yquem Alain Déjean et son merveilleux rousset-peyraguey, qui se sent soudain zadiste face à l’affront fait au sauternes « le plus raffiné, le plus compliqué, transformé en ingrédient de «mixologie» (encore un joli néologisme, tiens). Cette manière unique de toujours prendre le consommateur pour un demeuré. » En clair, une « idée monstrueuse : mettre du Perrier dans mon sauternes. »

 

Pauvre chou, comme je le plains !

 

L’échange entre le susdit et Florence Cathiard vaut aussi le détour.

 

La transgression papa ça ne se commande pas !

 

Ce petit courroux m’en a rappelé un autre d’un tout autre niveau, celui du marquis Bertrand de Lur Saluces à l’endroit du baron Philippe de Rothschild.

 

Je l’avais conté dans une chronique du septembre 2010 : Déjeuner de courtiers chez le baron Philippe, « je souhaite qu’il soit étouffé par les serpents, piétiné par les éléphants et dévoré par les tigres ! » 

 

« Le dessert était une tarte aux pommes maison, légèrement caramélisée. Le maître d’hôtel servit des petits verres emplis d’un liquide topaze. On aurait dit une liqueur. Édouard Minton connaissait la marotte de son hôte pour l’avoir expérimentée. Le baron affectionnait de faire mettre une bouteille d’Yquem, débouchée er placée debout, dans le compartiment à congélation du réfrigérateur. En trois heures de temps, le vin se dissociait, son eau devenant glace tandis que l’alcool et l’essentiel des autres principes restaient à l’état liquide. Cette concentration par le froid produisait un extrait qui était versé à chacun en faible quantité, pour une qualité très particulière. Lorsqu’il avait appris le traitement infligé à son cru, le marquis Bertrand de Lur Saluces était entré dans une colère monstre. Les deux seigneurs des vignes se détestaient de tout cœur. Mis à part l’originalité du sous-produit d’Yquem ainsi obtenu, Philippe de Rothschild jubilait à l’idée que le marquis eût immanquablement vent de cette pratique et qu’il en éprouvât quelque furie. »

 

Le retour à l’envoyeur de Bertrand de Lur Saluces : apprenant le prochain voyage en Inde de son ennemi intime Bertrand de Lur Saluces déclara sur un ton calme et féroce : « Ah ! En Inde ? Eh bien, je souhaite qu’il soit étouffé par les serpents, piétiné par les éléphants et dévoré par les tigres ! »

 

Autre temps autre mœurs, sans doute serait-il plus utile de se poser la question de la chaptalisation des sauternes, mais cela n’intéresserait que le populo qui l’achète chez Métro pour le revendre aux gogos !

 

Sur la photo  Robert Mondavi et le baron Philippe dans les vignes...

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