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22 septembre 2017 5 22 /09 /septembre /2017 06:00
Suis-je encore un blogueur Vin ?

À cette question je pourrais répondre par une pirouette : « ai-je été un jour un blogueur vin ? »

 

Ce serait trop facile lorsqu’on a accroché à sa crèmerie l’enseigne Vin&Cie.

 

Mais pourquoi en cette fin de mois d’août, où les travailleurs-travailleuses reprennent le collier alors que moi je n’en fous plus une rame depuis que j’ai quitté la scène, poser cette question ?

 

Tout bêtement parce qu’une amie ayant rencontré récemment un caviste-lecteur m’a rapporté son interrogation « Berthomeau chronique-t-il encore sur le vin ? »

 

Normal, mon petit roman de l’été, qui pourtant patauge dans le marigot de Saint-Émilion, peut jeter le trouble auprès des afficionados du vin.

 

Très vin nature le trouble !

 

Avec ma pomme, depuis le début, s’est instauré un malentendu : je ne suis pas, je n’ai jamais été, ni expert de la dégustation, ni un amateur de vin au sens où le vin n’est pas pour moi une passion. J’en ai d’autres. Ceux qui me suivent depuis un bout de temps les connaissent.

 

Pour vous expliquer permettez-moi un petit retour en arrière : lorsque j’ai ouvert ce blog, il y a 13 ans, pour raison de mise au placard suite à la publication du Rapport, je partais à l’aveuglette en chroniquant sur le sujet qui m’avait valu l’ire des chefs de la vigne du Languedoc et de Bordeaux. Chemin faisant, même si mon analyse sur la vigne et le vin n’a pas radicalement changé, j’ai pris de plus en plus de distance avec le politiquement correct qui sévit dans le monde du vin, même chez les insoumis du vin.

 

Depuis un certain temps, je contemple donc, d’un œil narquois, ce qui s’écrit aussi bien sur les quelques blogs survivants que dans la « pauvre » presse du vin.

 

C’est d’un convenu affligeant. On ressasse, on véhicule les mêmes images éculées, on se contente d’un entre soi dit d’amateurs, ou pis encore de grands amateurs, un côté congrès des Radicaux de gauche dans une cabine téléphonique. L’imagination n’est vraiment pas au pouvoir, les grands maîtres de la dégustation n’ont rien vu venir, confits qu’ils sont dans leurs certitudes.

 

Ces survivants ne vivent plus que de la collecte la manne disponible, soit ils font salons, soit sous-traitant de la presse généraliste, soit conseils en Foire aux Vins, soit même parfois un peu vendeur de vin, pour finir, fourbus, au bout du rouleau dans la sébile du père Dassault comme le célèbre duo.

 

Si on laisse de côté les stipendiés collecteurs d’encart publicitaires, les aigris faisant des piges, les quelques critiques encore en piste, qui s’escriment à se parer du titre de journaliste, sont une espèce en voie de disparition.

 

Faut-il le regretter ?

 

Je ne sais, mais ce que je sais c’est que leur cécité face aux évolutions de la société, de ses goûts, de ses modes de consommation, les a condamnés et que leur extinction n’attristera personne. Le consommateur fait sa pelote sans eux. C’est, là comme ailleurs, la destruction créatrice chère à Schumpeter. Pleurer, geindre, porter des fleurs et des couronnes sur ce si beau terroir d’un monde englouti, c’est cultiver le passéisme du c’était mieux avant.

 

Pour ma part je n’ai jamais voulu mettre les pieds dans leur galère, la seule fois où je m’y suis risqué c’est lorsque j’ai participé à la création des 5 du Vin. J’ai vite jeté l’éponge, ça ne m’allait pas et je dois avouer que je ne les suis plus ces 5, ce qu’ils écrivent est sans doute intéressant pour leurs lecteurs mais que je n’y trouve pas matière à réfléchir. Pour m’informer ou glaner des idées je puise en direct sur la Toile ce qui m’intéresse, je n’ai nul besoin de leur réchauffé bien besogneux.

 

Alors, oui, je chronique moins sur le vin parce qu’il n’y a pas que le vin dans ma vie et qu’une infime minorité de nos concitoyens sont des « connaisseurs » de vin. C’est ce que les gens du vin se refusent à comprendre, ils se prennent pour le nombril du monde alors, qu’en dehors des classiques marronniers : la récolte, les foires aux vins, le château bordelo racheté par les chinois ou le clos bourguignon arraché à la tradition par d’affreux prédateurs friqués…, le sujet vin n’intéresse guère les gros bataillons de consommateurs.

 

Le monde du vin est un fantastique miroir aux alouettes qui attire beaucoup de jeunes gens en mal de reconversion ou du choix d’un métier jugé passionnant, et sur la longue période de mon blog j’ai malheureusement constaté que beaucoup s’y sont cassés les dents.

 

Bref, le vin reste pour moi un sujet de grand intérêt mais enfourcher les mêmes haridelles que mes confrères, très peu pour moi !

 

Alors, étant en vacances éternelles, comme vous je respire, je mange, je bois, je dors, je lis, des livres, la presse, je baguenaude à vélo, je cuisine, je vais de temps en temps au restaurant, on m’invite, je rêvasse, j’aime, je vais au ciné, je nage, je consulte Face de Bouc sans participer aux empoignades des frustrés qui peuplent cet espace, je suis le fil Twitter pour me marrer avec des contributeurs dotés d’humour et pour contempler le bal des journalistes addicts qui se contemplent le nombril et celui plus triste encore des politiques spécialistes des hommages aux chers disparus.

 

Mes chroniques actuelles sont donc à l’image de ce tronçon de ma vie.

 

Je ne chasse pas le lecteur, qui m’aime me suive !

 

Ce qui m’étonne, chaque jour que Dieu fait, c’est que vous continuiez de me lire.

 

Le temps des commentaires sur les blogs est terminé, le bac à sable de Face de Bouc occupe celles et ceux qui veulent soit en découdre, soit faire du prosélytisme, ou pour faire court tenter de se donner l’illusion d’exister.

 

Alors pourquoi continuer ?

 

Parce que j’y trouve encore du plaisir…

 

C’est clair, c’est simple, lorsque la lassitude me gagnera je tirerai le rideau de fer et l’aventure prendra fin…

 

 

 

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16 septembre 2017 6 16 /09 /septembre /2017 07:00
Pour la stèle de Michel Rocard au cimetière de Monticello ce ne sera pas Soulages mais les copains  Pierrot le facteur, Mimi du bar des Platanes et Jojo de la Pastourelle.

L’an dernier, il n’était pas arrivé…

 

Cette année, il est arrivé. En effet, l’urne funéraire de Michel Rocard est arrivée à Monticello, et, qu’à la demande de Sylvie Rocard François Hollande, encore Président de la République, est venu poser à l’ombre d’un olivier, le jeudi 2 mars.

 

Madame Chemin, pour qui la Corse, en dépit de l’omerta, n’a aucun secret, écrit très justement dans le Monde « En Corse, on réserve toujours les plus beaux panoramas aux défunts. Voilà pourquoi les cimetières y sont marins ou tournés vers la mer. Sur les dernières marches de celui de Monticello, joli village perché de Haute-Corse, on embrasse toute la Balagne du regard : le sémaphore de l’Ile-Rousse, le désert des Agriates et, quand il fait beau, les rives du Cap. »

 

« Ce cimetière, j’y jouais enfant, raconte Sylvie Rocard. Un jour qu’on s’y promenait, Michel m’a dit : “Je laisse le caveau du cimetière Montparnasse, je reste avec toi, ici”. » 

 

« Oui sur les hauts de Monticello le panorama vous coupe le souffle, vous sidère : tout en bas la mer d’un bleu d’azur, s’étale, sous le soleil, se confond avec le ciel et, à perte de vue, tout autour, les montagnes en enfilade dessinent leurs crêtes jusqu’au cap Corse. L’Ile-Rousse son fort, son port, et plus près la coupole de l’église Saint-François-Xavier du village originel. »

 

Lire ICI ma chronique de l’an dernier : Ma supplique pour être enterré dans le cimetière sur les hauts de Monticello…

 

 

« Jeune militant du Parti socialiste unifié, il avait passé sur l’île, en 1968, des étés enfiévrés. De là était née sa passion pour le passé de la Corse, des droits de suzeraineté rachetés à Gênes jusqu’au rapatriement des pieds noirs d’Algérie en 1962. « Je n’ai pas une goutte de sang corse mais je n’aime pas qu’on me raconte des histoires, fût-ce au nom de mon pays », disait ce Girondin convaincu. »

Toujours Ariane Chemin.

 

Mais pourquoi diable le François a-t-il posé l’urne à l’ombre d’un olivier alors que je croyais qu’elle devait être déposée dans un édicule confié à Soulages ?

 

Madame Chemin m’explique :

 

« Pierre Soulages a été chargé de sculpter un tombeau par Pierre Encrevé, ancien conseiller « culture » du défunt et auteur du livre Les Peintures (Seuil) du maître de l’outrenoir ; mais l’affaire a pris du retard. La pierre brute coûtait plus de 60 000 euros et elle était si massive qu’il aurait fallu un hélicoptère pour la livrer au cimetière. « Monticello, c’est pas le Père-Lachaise. Il faut rester modeste », sourit Sylvie Rocard. L’œuvre monumentale s’est muée en projet de « livre ouvert », future stèle sculptée dans la pierre blanche qu’est invitée jeudi à imaginer le petit cercle des vrais amis : Pierrot le facteur, Mimi du bar des Platanes et Jojo de la Pastourelle, Edmond Simeoni, le père de l’autonomie corse, son fils Gilles, Jean-Guy Talamoni, président nationaliste de l’Assemblée de Corse… »

 

Pour autant cette année j’ai encore fait la route pour me rendre à nouveau au beau cimetière de Monticello, certes en tirant un peu la jambe mais le ciel était pur et il ne faisait pas trop chaud.

 

Alors, si Dieu me prête vie, je reviendrai à Monticello dès que la stèle sera en place.

 

J’suis un bon chien fidèle…

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12 septembre 2017 2 12 /09 /septembre /2017 08:45
En 2001 le sévère avertissement de René Renou aux AOC : à méditer !

René était un romantique, pas un homme d’affaires, trop de ceux qui aujourd’hui lui érigent une statue sont des hypocrites, et pourtant il avait compris que si l’AOC se laissait emporter par l’inertie de la plus grande pente, celle de la facilité, du ruban  de la reconnaissance pour tous, la vigne France dans sa majorité rejoindrait le modèle agricole dominant dont les plus clairvoyants pressentaient les limites.

 

Nous nous n’avons pas toujours été d’accord sur la stratégie avec René qui croyait renverser les montagnes du conservatisme par son verbe brillant. « Combien de divisions René ? » lui disais-je lorsqu’il me proposait de devenir directeur de l’INAO.

 

Je les connaissais trop bien ses fameux soutiens, porter lezur serviette : jamais !

 

Petite piqure de rappel donc, cette citation est couchée dans mon rapport de 2001.  

 

« Aux syndicats d’AOC, je dis ayez le courage de gérer le potentiel qualitatif collectif de l’AOC et vous assurerez votre avenir. Dans le cas contraire, le marché n’aura aucun état d’âme et vous, syndicats, porterez la responsabilité d’une faillite collective »

 

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10 septembre 2017 7 10 /09 /septembre /2017 07:00
C’est reparti comme en 14, la nouvelle campagne de prévention du cancer de madame Buzyn énerve «l’ivrogne » du vin…

C’est l’un des marronniers de la blogosphère du vin, les campagnes de nos amis les médecins de Santé Publique, fort coûteuses et d’une efficacité proche de la nullité, en un temps de vaches maigres budgétaires, les seuls engraissés sont ici l’agence et les supports, font le miel d’un habitué du tam-tam sur le Net. Il monte son gros cul sur son petit cheval étique, tance le Macron parjure : « Sauf votre respect, monsieur le Président, ne nous faites pas croire que c'était une promesse d'ivrogne… »

 

À propos d’ivrogne, c'est un expert, à qui faire croire que le vin, tout convivial qu’il fût, ne fabrique pas aussi des ivrognes et que ce cher Marc Sibard, entre autres, s’est vu prescrire une cure de désintoxication par le tribunal. Il vaut mieux avoir les fesses propres pour se draper dans la morale et guerroyer contre les prohibitionnistes masqués.

 

Ces postures me gonflent !

 

Le même qui s’extasiait sur la nomination d’Audrey Bourolleau à l’Elysée, la conchie avec le même enthousiasme.

 

Cette campagne ne vaut pas une ligne, je le répète elle est coûteuse, inefficace et sans effet concret.

 

Qui touche-t-elle ?

 

Les addicts qui, en feuilletant leur journal ou en regardant leur télé, vont, tel Paul sur le chemin de Damas, changer radicalement leur mode de consommation !

 

De la gueule de qui se fout-on ?

 

De nous, mais pour vilipender cette campagne de grâce que les ivrognes du vin de service ferment leur clapet.

 

Le seul mérite de ce tire-bouchon à la con, c’est qu’il va permettre à Stéphane Travert, dont on me dit qu’il est Ministre des agriculteurs, donc des viticulteurs, de brosser les chefs dans le sens du poil lors de leur prochaine rencontre.  

 

Tout le monde sera ainsi dans son rôle, et l’on continuera à se donner bonne conscience sans faire avancer d’un iota la prévention et la lutte contre les excès.

 

Ainsi va la France des postures et des impostures ! 

 

Les seuls légitimes dans cette affaire ce sont ceux, financés par les cotisations volontaires obligatoires, les gens de Vin&Société, ils font le boulot comme le faisait Audrey Bourolleau…

 

Nouvelle campagne du ministère des Solidarités et de la Santé et de l’INCA

Vin & Société dénonce une stigmatisation directe des 500 000 acteurs de la vigne et du vin

et une nouvelle orientation de santé publique

 

Le ministère des Solidarités et de la Santé et l’INCA (Institut National du Cancer) ont lancé le 5 septembre une vaste campagne d’information visant à modifier les habitudes alimentaires des Français, consommation d’alcool incluse, afin de prévenir les cancers imputables à l’alcool.  

 

·         Le symbole de la convivialité et de l’art de vivre « à la française » est stigmatisé

 

L’un des visuels de la campagne d’information cible directement le vin à travers la représentation d’un tire-bouchon complétée d’une signature « Franchement c’est pas la mer à boire ».

 

« Je suis particulièrement indigné par cette campagne qui vise directement notre produit. Chacun le sait, le tire-bouchon est le symbole de la consommation de vin, du partage et de la convivialité. Je constate qu’elle est déployée massivement alors que les exploitations viticoles françaises sont en pleines vendanges et que se déroulent les traditionnelles foires aux vins de la rentrée » déclare Joël Forgeau, vigneron et Président de Vin & Société.

Le parti pris de cette campagne réduit le vin à une simple molécule d’éthanol, et, symboliquement, elle lui impute la responsabilité des cancers liés à la consommation d’alcool en général.

 

·         Une consommation sans repère

En recommandant de « limiter, voire d’éviter la consommation d’alcool », cette campagne opère un glissement du discours de santé publique visant à  passer de la lutte contre la consommation excessive d’alcool à l’idée que toute consommation est nocive, même en quantité minime. Elle s’adresse d’ailleurs à l’ensemble de la population française plutôt qu’aux populations à risque et aux consommateurs excessifs.

Vin & Société a toujours plaidé en faveur de repères de consommation chiffrés et facilement compréhensibles par les consommateurs. En juin dernier, la filière viticole avait spontanément pris acte des nouveaux repères de consommation à moindre risque proposés par un groupe d’experts sous l’égide de Santé Publique France*.

 

 

·         Vers la fin d’une consommation modérée et de plaisir ?

« Notre société doit-elle être gouvernée par le seul principe de précaution ? » interroge Joël Forgeau.

Ce fléchissement est d’autant plus surprenant que la consommation de vin s’est déjà profondément transforméebaissant de près de 60% entre 1960 et 2015. 1 Français sur 2 est un consommateur occasionnel (1 à 2 fois par semaine), 15 % sont des consommateurs réguliers, et 33% des Français sont abstinents.

« Vin & Société est attachée à la lutte nécessaire contre les risques pour la santé liés à une consommation excessive d’alcool.  Nous renouvelons notre demande de dialogue constructif avec les pouvoirs publics pour bâtir une approche équilibrée entre santé, éducation, culture, viticulture et économie » ajoute le Président de Vin & Société.

Paris, le 7 septembre 2017

 

Service de presse : Valérie Fuchs

 

06 62 49 64 85 / vafuchs@wanadoo.fr / @ValerieFuchsCom

 

www.vinetsociete.fr

 

 

 

 

*L’avis d’experts propose un maximum de 10 unités d’alcool par semaine pour les hommes comme pour les femmes, soit 100 g d’alcool pur par semaine. Dans les autres pays ayant adopté des repères de consommation, ces repères vont de 98 à 140 g pour les femmes, et de 150 à 280 g pour les hommes. Source : Governmental standard drink definitions and low-risk alcohol consumption guidelines in 37 countries (étude parue dans le journal Addiction en avril 2016)

**Source Etude Quinquennale FranceAgriMer 2015

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4 septembre 2017 1 04 /09 /septembre /2017 08:00
Les élucubrations d’un pinzutu en exil in Golfu di a Liscia : le vin a aussi besoin d’eau…

« La progression du sentiment anti-France me préoccupe » proclame Jean-Martin Mondolini leader de la droite régionaliste en Haute-Corse, en page 5 de Corse-matin, le JO de l’île.

 

En tant que pinzutu indécrottable je ne suis pas en capacité de décrypter les subtilités de l’échiquier complexe des tendances et des sous-tendances politiques qui traversent droite et gauche insulaire avec leur lot de grands feudataires, les nationalistes et les indépendantistes, et y’a même ici des insoumis et un paquet qui fricotent avec la fille du borgne.

 

Si je vous cite ce jeune loup de Mondolini, un chouïa dégagiste, et poliment partisan de remplacer les vieilles canailles, c’est qu’il souhaite éclairer l’électeur sur les conséquences d’un Corsexit.

 

J’avoue que le concept de Corsexit m’a séduit.

 

« Je souhaite que chaque électeur soit éclairé sur les enjeux du processus d’autodétermination validé par la majorité territoriale, notamment en faisant expertiser et connaître les conséquences d’un « Corsexit ». Je suis le premier à dénoncer les maladresses de l’État, à demander plus de compétences, plus de moyens, à vouloir tendre vers une République fédéraliste mais je trouve préoccupant le sentiment anti-France qui gagne certains esprits dans une attitude de déresponsabilisation infantile sur le thème : » Quand ça ne va pas, c’est la faute de l’État. » Inversement, je trouve assourdissant le silence qui prévaut chaque fois que nous sommes rattrapés par nos propres turpitudes. Je songe à la catastrophe économique, sportive et sociétale du Sporting, ou encore la folie incendiaire. Que n’aurait-on lu si des « Gaulois » en avaient été les protagonistes. »

 

La chronique de Roger Antech en page 40 au titre accrocheur : Le vin peut aussi manquer d’eau, en référence à l’extrême sécheresse qui a sévi sur l’île, est un peu du même tonneau.

 

C’est un joyeux méli-mélo d’irresponsabilités sur la gestion de l’eau en Corse, comme celle des déchets… Tout le monde se renvoie la balle et rien n’avance.

 

Et Antech revient bien sûr au jeu électoral qui va s’ouvrir dans 3 mois lors des élections territoriales : « La Corse manque d’eau. Elle ne manquera pas de candidats en décembre prochain, si l’on en juge par la frénésie qui agite tous les camps à trois mois seulement de l’échéance.

 

La droite se présente comme de coutume sous une multitude de ruisseaux, deux déjà, trois bientôt dont on n’est même plus sûr qu’ils rentreront en confluence avant le 17 décembre, jour du second tour des territoriales. Il y a longtemps qu’ils ne font plus ici les grandes rivières.

 

La gauche pour avoir pratiqué si souvent cette même politique, y apparaît comme une terre brûlée, un maquis étêté, sans chef légitime ou même désigné, un paysage dévasté d’après déluge.

 

Plutôt que de se demander « qui ? » pour conduire la liste, ces deux bords, si longtemps au pouvoir territorial, devraient d’abord s’interroger sur quelle politique de droite ou de gauche pour la Corse. Mais le lit des idées semble lui-même tari…

 

Chez les nationalistes, le partage des eaux paraît mieux établi entre indépendantistes et autonomistes au pouvoir, même si une nouvelle démarcation apparaît avec l’autodétermination. C’est donc moins le choix des personnalités, et moins les niveaux qui préoccupent que le diamètre, le calibrage du tuyau. Union ou pas dès le premier tour, entre Femu et Corsica Libera ? L’Évangile paraît écrit mais on ne le dit pas encore. »

 

Je m’en tiens là car ensuite le chroniqueur s’adonne à l’art corse de l’image sainte où le pinzutu que je suis ne comprends goutte fusse-t-elle bénite.

 

Samedi 2, lorsque j’ai posé le pied sur le tarmac de Campo del Oro, notre ex-président arrivait à Monticello pour faire du Hollande : remettre les insignes de la Légion d’Honneur à Hyacinthe Mattei, l’ancien maire de Monticello (son fils Joseph lui a succédé). Le François adore ce genre d’exercice, il y excelle…

 

 

Enfin, un cliché qui va vous surprendre : Le Grand Prix Lucien Tirroloni à Vignetta.

 

 

Pourquoi ?

 

Tout simplement parce que j’ai bien connu Lucien Tirroloni lorsqu’il présidait la Chambre d’Agriculture de Corse-du-Sud et que je pilotais au cabinet le dossier Corse sous la responsabilité du Premier Ministre Michel Rocard. Lucien Tirroloni a été assassiné. Aucune revendication, le ou les auteurs ou commanditaires jamais identifiés et bien sûr condamnés.

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25 août 2017 5 25 /08 /août /2017 10:50
Eli Eli lama sabachthani : mais où est-ce que vous êtes allés dénicher ce Ministre de l’Agriculture messieurs le Président de la République et son Premier Ministre ?

J’ai servi 3 Ministres de l’Agriculture : Michel Rocard en tant que conseiller technique, Henri Nallet en tant que directeur-adjoint et Louis Mermaz en tant directeur de son cabinet sous Michel Rocard Premier Ministre, puis Edith Cresson puis Pierre Bérégovoy.

 

Soit un présidentiable qui maîtrisait tous ses dossiers avec une tête politique ; un techno pur sucre en provenance de l’INRA via le cabinet du Président de la République ; un pur politique qui jusqu’à la fin de son mandat avait du mal à comprendre ce qu’était une vache allaitante.

 

Bref, le haut niveau pour commencer puis l’art de l’esquive mitterrandienne pour le second et enfin le pur produit du premier cercle de Mitterrand.

 

Sans prétention je connais cette maison comme ma poche, pendant 2 ans sous Nallet j’avais en charge, entre autres, de la gestion de la boutique : personnel et budget de fonctionnement.

 

Sous Hollande, Le Foll, qui n’aime rien tant que le jeu politique, nous a gratifié d’une gestion classique de cogestion à la FNSEA, rien qui fâche et surtout aucune inflexion notable vis-à-vis du modèle. Même pas une déception, tellement « hollandais », cependant maintenant libéré de sa charge le Stéphane nous refait du Le Foll  visionnaire et défendeur du bilan de son pépère

.

Logique dans l’esprit de ce PS balayé par les électeurs, tu retrouves ta gauche, tu te sens proche des confédérés paysans, mais surtout tu lorgnes vers les petits jeux de ce qu’il reste de la rue de Solférino, soit pas grand-chose.

 

Passons au successeur !

 

Là c’est carrément la Bérézina.

 

Le sieur Travers voisine la nullité absolue.

 

Passons sur l’affaire des pesticides tueurs d’abeilles, ignorance et incompétence alimentées par les notes des services de la DGAL, toujours indulgents avec les chimistes.

 

Erreur de débutant, sauf que les fameuses assises de l’Alimentation, chère au cœur du Président Macron, vont se révéler une gigantesque bouffonnerie, même pas drôle, qui n’accouchera même pas d’une souris.

 

Emmanuel Macron a raison certains de ses Ministres produisent du pipi de chat ou plus concrètement relaye de la bouillie pour les chats produite par leur Administration.

 

J’ai aussi lu dans le Monde que les cabinets ministériels du gouvernement Philippe sont au bord du burn-out, mieux vaut en pleurer qu’en rire. Comme disait ma grand-mère « de mon temps » nous n’étions pas plus nombreux qu’eux et y’avait en permanence du pain sur la planche.

 

Mais le sommet est atteint avec la crise des œufs au Fipronil gérée à la manière de nos vétérinaires de la DGAL : le compte-gouttes, faut pas fâcher nos partenaires, mais où est donc passé le sieur Travers ?

 

Lui, ce n’est pas une maquilleuse dont il a besoin, mais d’un coach de gestion de crise.

 

Par bonheur, si je puis m’exprimer ainsi, nous sommes au mois d’août et d’autres dossiers occupent la place, mais comme le 78 rue de Varenne est un lieu où l’on gère des crises en permanence, économiques ou sanitaires, messieurs le Président de la République et son Premier Ministre vous seriez bien inspirés de renvoyer le sieur Travers à ses carottes de la Manche.

 

Pour réformer la France, certains pans de notre agriculture, il faut monsieur Macron, de l’expertise, du courage et de la ténacité.

 

Je suis retiré des voitures et je n’ai pas l’intention de reprendre le volant, de plus sur ce que l’on nomme l’échiquier politique je ne me situe plus mais les fondamentaux de la gouvernance n’ont pas changé : une belle ou bonne analyse ne suffit pas à mettre en œuvre une politique efficace, la politique c’est allier les deux en acceptant de mettre les mains dans le cambouis.

 

En juillet 2001 j’ai écrit :

 

Dans notre beau pays il y a beaucoup d’architectes, de généralistes, très peu de maçons qui acceptent de se colleter aux tâches d’apparence peu gratifiantes. On ne fait pas évoluer les mentalités par décret. Si l’on souhaite que la puissance publique pèse sur les évolutions, joue un rôle de catalyseur, pas pour faire mais aider à faire, il faut avoir le courage, en période de crise, de prendre sa part de responsabilités, d’écouter, de comprendre, pour ensuite proposer, expliquer, convaincre pour enfin être en capacité de mener des politiques de moyen terme avec l’appui du plus grand nombre.

 

Je suis toujours sur cette longueur d’ondes et même si tout le monde s’en fout, vous y compris messieurs le Président de la République et son Premier Ministre, je l’écris à l’attention des membres des cabinets ministériels soi-disant sur les rotules.

 

Twitter, la communication ça suffit, attelez-vous au cambouis, soyez mendésistes en diable et rocardien pour me faire plaisir, fermez vos gueules et bossez, nous vous en seront reconnaissants dans 5 ans, pour moi si Dieu me prête vie.

 

Bon retour de vacances moi je suis en vacances éternelles…

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4 août 2017 5 04 /08 /août /2017 06:00
Ceci n’est pas 1 pin’s mais un poireau sur canapé !

Alors que ceci est 1 pin’s très rare d’un Ministre de l’Agriculture qui présida, comme tous ses prédécesseurs le Conseil de l’ordre ministériel du Mérite agricole créé le 7 juillet 1883 par Jules Méline pour récompenser les services rendus à l'agriculture.

 

 

 

Ce pin’s donc s’inspire de la caricature de Michel Rocard dans le Bébête-show diffusé d'octobre 1982 à septembre 1995 sur TF1. Il fut tiré, en très peu d’exemplaires, pour les membres de CABAROC, association des anciens du cabinet Michel Rocard.

 

À l’époque les pin’s faisaient fureur, mais d’où venaient cette version moderne des « épinglettes » ?

 

Le mot «pin’s» vient de l’anglais : «pin», qui signifie «épingle»

 

L’épinglette existait chez les militaires avant de servir de support publicitaire.

 

C’est Europe N°1 qui, la première, tenta le pin’s  en 1956 mais sans avoir beaucoup de succès car leur faible nombre ne permit pas une large diffusion.

 

C’est en 1987 que, lors du tournoi de Roland Garros, des pin’s créés par la maison Arthus-Bertrand spécialiste de médailles, lancèrent la vague.

 

 

Tout le monde s’y mis, les marques, les vedettes, les émissions de télé, les associations, les partis politiques, etc. les pin’s apparurent alors soudainement, en masse, dans la vie quotidienne. Facile à épingler, un simple pic traversant le tissu se bloquant par un « papillon ».

 

L’apogée du phénomène « pin’s » se situe au début des années  1990. 

 

L’un des pin’s le plus populaire fut le nœud rouge de la lutte contre le SIDA .

 

 

 

Les incroyables trésors de l'histoire : les pin's érotiques du Moyen Âge

 

Une broche constituée de trois phallus portant en triomphe une vulve est exposée au musée de Cluny, dans le 5e arrondissement de Paris.

 

« Une minuscule broche représentant trois pénis dressés portant en triomphe une vulve bien ouverte. Horreur et damnation ! Christine Boutin, au secours ! Juste à côté, voilà encore un phallus ailé. Datant du XIVe siècle, ces enseignes - comme on disait à l'époque - sont réalisées en plomb et en étain. Étaient-elles vendues comme souvenir ou distribuées dans les bordels médiévaux ? Nul ne le sait vraiment. »

 

 

 

Lire la suite ICI 

 

L’ordre ministériel du Mérite agricole a été créé le 7 juillet 1883 par le ministre Jules Méline pour récompenser les services rendus à l'agriculture.

 

Il relève du ministre chargé de l'agriculture, celui-ci décidant souverainement des nominations après avoir pris connaissance des avis émis par le Conseil de l’ordre du mérite agricole.

 

Après les deux ordres nationaux (l’ordre de la Légion d’honneur et l’ordre national du Mérite), il est un des quatre ordres ministériels - avec l’ordre des Palmes académiques (fondé en 1808), l’ordre du Mérite maritime (fondé en 1930) et l'ordre des Arts et des Lettres (fondé en 1957) - a avoir été maintenu après la création, en 1963, par le Général de Gaulle, de l’Ordre National du Mérite réunissant la plupart des ordres ministériel.

 

Les conditions d’attribution, définies par décret (N°59-729 du 15 juin 1959), énoncent que « cet ordre est destiné à récompenser les femmes et les hommes ayant rendu des services marquants à l'agriculture. »

 

L’ordre comprend trois grades (chevalier, officier et commandeur). Pour être admis dans l'ordre, il faut être âgé de trente ans au moins, jouir de ses droits civils, et justifier de quinze ans de services réels rendus à l'agriculture :

 

 

  • soit dans les activités mentionnées à l'article L.311-1 du code rural et de la pêche maritime ou dans les services, industries et autres activités qui s'y rattachent, notamment de la filière agroalimentaire, la gastronomie, ou la filière forêt-bois ;

 

  • soit dans des fonctions publiques ;

 

  • soit par des travaux scientifiques, des publications agricoles, ou toute activité mettant en valeur le monde agricole.

 

Les nominations et promotions ont lieu chaque année en janvier et en juillet.

 

Le contingent annuel attribué aux différents grades est fixé à 60 commandeurs, 600 officiers et 2400 chevaliers.

 

Pour être promu officier, il faut justifier de 5 ans au moins dans le grade de chevalier et de cinq ans au moins dans le grade d'officier pour être promu commandeur. Il peut toutefois, être dérogé aux conditions d'âge et d'ancienneté de services en faveur des candidats qui justifient de titres exceptionnels.

 

Le conseil de l’ordre du Mérite agricole

 

Ce conseil se réunit en juin et en juillet ; il compte 17 membres : le ministre chargé de l'agriculture et son directeur de cabinet, le vice-président du CGAAER, quatre directeurs d'administration centrale et le secrétaire général, huit personnalités ayant le grade de commandeur choisies par le ministre (nommées pour trois ans) et un représentant du Conseil de l'ordre de la Légion d'honneur.

 

Le conseil de l’ordre étudie les candidatures proposées pour la grade de commandeur, collectées et instruites au préalable par le bureau du cabinet du ministre (vérification de l’état civil, du casier judiciaire et des mérites du candidat). Le conseil de l’ordre établit ensuite la liste des candidats qu’il estime être digne d’être distingués. Chaque promotion fait l’objet d’un arrêté ministériel qui est ensuite publié au Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses.

 

Histoire : de la légion d'honneur agricole au «poireau»

 

Le ministère de l'agriculture ne s'est émancipé que depuis 2 ans (il était auparavant sous la tutelle du Commerce), lorsque Jules Méline, troisième ministre de l'agriculture de plein exercice, décide de créer l'ordre du Mérite Agricole le 7 juillet 1883.

 

« La population agricole est considérable : plus de dix-huit millions de français vivent de cette industrie (...) et contribuent puissamment par leur travail au développement de la richesse publique » et il note que « dans cet immense personnel d'agriculteurs, d'agronomes, de professeurs, de savants, le labeur est incessant, les dévouements nombreux et les récompenses rares ».

 

Impossible dès lors de récompenser ces mérites par le contingent très modeste de Légion d'honneur mis à sa disposition. Le grade de chevalier est d'abord créé puis celui d'officier (1887) par François Barbe et enfin celui de commandeur par Jean Dupuy en 1900.

 

Dans l'esprit de son fondateur le Mérite agricole devait avoir la même valeur que la Légion d'honneur et devait être une Légion d'honneur agricole. Cette même inspiration l'avait conduit à retenir primitivement pour l'insigne des caractéristiques analogues à celles de la croix de la Légion d'honneur. Le modèle de l'insigne n'a pas été retenu mais les deux liserés rouges qui bordent le ruban moiré vert symbolisent la prestigieuse institution de l'ordre national de la Légion d'honneur.

 

Le modèle original de la croix du Mérite agricole est dû à M. Lemoine fils, joaillier-bijoutier de la Légion d'honneur. Aujourd'hui le modèle officiel est frappé par l'Administration des monnaies et médailles.

 

Les parlementaires de l'opposition, le grand public mais surtout les journalistes cherchèrent à tourner en dérision la nouvelle décoration des champs et lui infligèrent le sobriquet de « poireau » qui, lui restera. Ce nom lui a été donnée par analogie à l'insigne qui représente une étoile émaillée de blanc appendue à un ruban donc la plus grande partie est verte et à la plante potagère qui a un bulbe blanc surmonté d'un panache vert. Aujourd'hui, l'expression « avoir le poireau » symbolise le caractère populaire de la décoration du Mérite agricole.

 

On compte parmi les récipiendaires, de célèbres chercheurs comme Louis Pasteur et quelques artistes comme Jean Rochefort, Isabelle Mergault et récemment Karine Lemarchand.

 

Sources Robert Stroppiana, extraits de la conférence faite au ministère de l'agriculture "Histoire de l'Ordre du Mérite agricole" à l'occasion de la célébration du centenaire de la création du grade de commandeur de l'ordre du Mérite agricole"

 

Paris le 2 juin 2000.

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3 août 2017 4 03 /08 /août /2017 06:00
De grâce Macron épargnez-nous une grande loi agricole d’orientation, de modernisation, d’avenir ou de je ne sais quoi !

C’est le syndrome Pisani qui, avec sa loi d’orientation de 1960 suivi de lois complémentaires : 

ICI 

 

tout ministre de l’Agriculture rêve d’accoler son nom à une grande LOI. C’est plus gratifiant pour la postérité que d’avoir son portrait affiché dans la galerie Sully.

 

Signalons tout de même aux gens de gôche, qui révèrent le grand Edgar Pisani parce que celui-ci, à la fin de sa vie, est devenu le chantre d’une autre agriculture, que ces grandes lois ont ouvert grands les portes de l’agriculture productiviste, cette Révolution silencieuse chère à Michel Debatisse, qui a bouté hors des campagnes des bras en surplus.

 

Emmanuel Macron a recadré ses ministres lors du conseil des ministres du 12 juillet sur les notes que ces derniers lui font parvenir :

 

C’est du pipi de chat, ce qui me remonte actuellement de certaines de vos notes.

 

Et le Président de poursuivre, prévenant qu’en suivant un tel chemin, certains des membres du gouvernement allaient "disparaître" dans les six mois :

 

Ne vous laissez pas enfermer dans le confort des documents rédigés par vos administrations. Certes, cela peut vous paraître sympathique et confortable de vous placer entre leurs mains. Mais vous verrez, dans six mois, si vous continuez, vous aurez disparu.

 

Un bon coup de pression présidentiel pour remotiver les troupes ou tout du moins les garder sous tension alors qu’une partie du gouvernement est issu de la société civile et n’a pas l’expérience politique pour s’imposer face aux administrations centrales.

 

En vieux routier du marigot des administrations centrales je me marre grave, mais le phénomène n'est pas nouveau, pour preuve :

 

Dernier souvenir en date au 78 rue de Varenne, dans l’ex-grande salle jaune, l’arrivée flamboyante du grand Stéphane Le Foll tout juste nommé Ministre de plein exercice. S’adressant à la fine fleur de sa maison, le Conseil Général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, dit en langage codé le gagatorium, dont j’étais une branche rapportée. 

 

Comme tous les cancres je m’étais blotti tout au fond de la salle. « Tout feu tout flamme » notre Stéphane de la Sarthe, déclara qu’il voulait sa grande loi pour graver dans la glaise les nouvelles orientations agricoles et agro-alimentaire du nouveau Président normal. Sauf que, tout à la fin, sans sourciller, le big boss nous réclama de plancher sur les grandes orientations de sa grande LOI.

 

Mon sang ne fit qu’un tour mais prenant sur moi je décidai de fermer ma gueule pour ne pas décoiffer Stéphane. Hélas, s’ensuivit la litanie des « oui monsieur le Ministre nous sommes prêt à éclairer votre chemin… » débouchant sur tous les nanars poussiéreux que mes collègues gardaient au chaud dans leurs dossiers.

 

C’est la spécialité de tous les Ministères de la République, le fameux musée des horreurs, cher à Christian Eckert. « Liste de mesures généralement refusées par les prédécesseurs et qu'elle essaye de replacer ».

 

Y’avait les très à gauche contrôleurs forcenés des structures, les très à droite libérateurs des entraves de la PAC, les très centristes très majoritaires vendeurs de mesures molles, ni chèvre, ni chou.

 

Je laissai se disperser les volutes d’encens avant de me lever en levant la main droite et en saisissant le micro de la gauche. Même si j’étais assez loin je vis passer dans le regard de Stéphane comme un voile d’appréhension. Il me connaît si bien qu’il sentait que j’allais casser l’ambiance.

 

Ce que je fis en peu de mots « Monsieur le Ministre, à mon grand regret, je n’en serai pas, je ne participerai pas à la réflexion sur les grandes orientations de votre loi. Ce n’est pas notre job mais le vôtre. Désolé, cher Stéphane, mais tu vas recueillir tous les regatons de cette maison »

 

Stéphane enregistra sans commenter, mes chers collègues se dirent que moi seul je pouvais me permettre vu mon grade d’ex-Directeur de cabinet du Ministre, alors qu’eux devaient courber l’échine, le directeur de cabinet de Stéphane se contenta de sourire, je ne risquais pas de contaminer le troupeau.

 

Je m’en retournai donc à mes quotas laitiers et la Loi d’avenir fut accouchée sans moi. J’avoue ne pas savoir ce qu’elle contient mais ce que je sais c’est que la nouvelle orientation de notre agriculture, elle, n’a pas été actée et préparée. On s’est contenté de cosmétique.

 

Vous allez me dire que c’est facile de critiquer sauf que, j’ai passé beaucoup trop de temps à m’échiner, à prêcher dans le désert, et qu’étant sur une voie de garage ce que j’écris nos nouveaux gouvernants n’en ont rien à péter.

 

Je l’écris tout de même au vue de l’ouverture des Etats généraux de l’alimentation qu’a séchée Macron.

 

Je ne crois pas aux vertus de ces grandes messes, et là j’y crois encore moins car il n’y a pas de pilote dans l’avion.  Le nouveau Ministre de l’Agriculture est un second couteau, le Premier Ministre n’est pas très vaches, cochons, couvées et le bel Emmanuel est à 100 lieux des préoccupations des gens de la terre.

 

Bref, lorsque je lis que Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, pointant du doigt la baisse constante du nombre d’agriculteurs, réclame une grande LOI, «Il faut une grande loi sur le droit au revenu des paysans. Il faut aussi donner des éléments de réflexion pour négocier la prochaine politique agricole commune, afin que les paysans puissent produire en fonction de la demande des consommateurs », je me dis que tout cela débouchera sur de l’eau de boudin, de l’eau tiède.

 

Soit une bonne cogestion avec la FNSEA  de Christiane Lambert, formatée dans le moule d’un complexe tenu en laisse par les grandes entreprises agro-alimentaire, essoré par les pratiques des prix bas de la GD, pour mettre des rustines au gré des crises. Virer de bord n’est pas simple, ça ne se fera pas d’un claquement de doigts, ni du fait d’une grande loi, mais par la reconstruction d’une économie de création valeur ajoutée loin du minerai cher à ceux précédemment cité.

 

La vraie modernité, la vraie innovation, sont dans ce choix prioritaire de la valeur, qui n’a rien de passéiste, bien au contraire il permettrait de renforcer nos points forts loin des illusions du quintal de plus, de l’hectolitre de plus… exportables… Que cette agriculture continua d’exister, pourquoi pas, mais elle se devra de faire le bilan des fondements de sa compétitivité.

 

Mais, et j’en resterai là, ce choix de la valeur a un corollaire indispensable : que les consommateurs prennent eux aussi le grand virage d’un budget alimentaire privilégiant les circuits courts, le brut cuisinable au détriment du tout préparé, la rémunération des bonnes pratiques environnementales, une forme de commerce équitable… Ni petisme, ni gigantisme, des structures adaptées à une nouvelle forme de consommation. Et ce modèle est exportable et profitable dans le grand barnum de la mondialisation.

 

Et qu’on ne vienne pas me dire que je suis un doux rêveur, un écolo en manque, un vieux bobo à gros revenus, l’observation des évolutions récentes, de la GD, de la consommation, sont des indicateurs fiables des tendances à moyen terme…

 

Ne rien faire, attendre le mur, est un sport national que nous pratiquons depuis des décennies et ce n’est pas la potion de Macron pour l’agriculture et l’agro-alimentaire qui tirera le secteur de l’immobilisme.

 

Comme je suis bon camarade, et que je pense, n’en déplaise à ses supporters, que ce n’est pas non plus la contribution de Périco Légasse : «La malbouffe ? L'humanité en crève !» publiée dans le Figaro du 23/07/2017 qui fera avancer la réflexion.

 

Tonitruer n’est pas ma tasse de thé mais moi je n’ai rien à vendre alors que le couple infernal Légasse-Polony fait des ménages dans les fêtes locales pour le Pouilly-Fumé ICI  

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2 août 2017 3 02 /08 /août /2017 06:00
J’adore les commentaires « fou dingue » du Fooding mais qui parle du Bordeaux bashing ?

J’adore, je me délecte, je savoure, je jouis, j’atteins le 7e ciel, après avoir découvert ce papier du fooding sur la page d’un ami vigneron de Bordeaux Didier Godelu qui l’avait lui-même découvert sur le Bon Coin.

 

 

 

C’est beau comme un flirt avec les annonceurs bordelais : voir pub sur le site colonisé par le CIVB..

 

Y’a d’la gnaque dans ces commentaires, le style gicle comme du ketchup en tube, le vocabulaire attesté fooding, genre hipster avec tatouage sur biscotos, s’épand, se répand, lèche dans le sens des poils, pas ceux des vins nus bien sûr, les petites louves et les petits loups qui adorent licher des vins qui puent.

 

Ça sent le nouveau style RVF en chasse de lecteurs infidèles.

 

  • Un biodynamique Blanc Bonhomme 2015 en AOC Blaye-Côtes de Bordeaux du Château Peybonhomme-Les-Tours :

 

« Un blanc atypique en deux temps, d’abord acidulé comme une granny pleine de jus, puis rond comme une bille de miel, élaboré dans un esprit nature en pure résonance avec la cuisine viscérale du chef… »

 

  • Une AOC Bordeaux Blanc sec 2014 du Château Vilatte :

 

« C’est un blanc solaire, élégant, à dominante muscadelle, élevé dans l’acacia plus que dans le chêne, assez dense pour ne pas rougir face au rouget, assez floral pour sortir ses pétales et flirter avec la cuisine de haute saison de Christophe… »

 

  • Une AOC Bordeaux Rosé M de Mangot 2015 du Château Mangot

 

« Il s’agit d’un rosé pétulant, d’une grande pureté, qui danse presque en bouche, résume la jeune sommelière des lieux, Jessica Bourdin. Une belle option pour un pairing au plus près de la nature ! »

 

  • L’AOC Graves Blanc 2015 du Château du Mayne

 

« Un blanc citronné, pêchu, dont les agrumes prolongent et subliment la finesse du poisson, une élégance naturelle qui épouse les formes surnaturelles de la cuisine du chef… »

 

  • Une AOC Entre-Deux-Mers Haut-Bénauge Tucaou 2015 du Château Ferran :

 

« C’est un vin vivant et séducteur aux jolies notes de pêche et de fleurs, qui se maque les yeux fermés sur le bar sauvage et s’apprécie frais comme un gardon à l’apéro. »

 

Lire LES MEILLEURS CHEFS ET VIGNERONS NATURISTES

 

La recherche du meilleur... ICI 

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1 août 2017 2 01 /08 /août /2017 06:00
Photo : D.R.

Photo : D.R.

C’était au tout premier temps de mon blog, dans mon cagibi je ne reculais devant rien, je questionnais qui voulait bien me répondre : ça s’intitulait 3 Questions à

 

Le 27 juin 2008 ce fut 3 Questions à Alain Juppé, maire de Bordeaux fête le vin

 

J’écrivais pour présenter cette chronique :

 

Alain Juppé ne le sait pas mais si j'ai ouvert un blog, voici bientôt trois ans, c'est un peu grâce à lui * qui venait de se lancer dans cette aventure. Mes amis bordelais, connaissant mon goût pour les défis, Jean-Louis tout particulièrement, m'avaient gentiment charrié en me disant « et pourquoi pas toi... »

 

En effet, Alain Juppé avait créé un blog qui existe toujours.

 

Alain Juppé a connu une période difficile entre la fin des années 90 et le milieu des années 2000. Impliqué dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, l'ancien premier ministre a été condamné en 2004. Un épisode judiciaire démarré en 1998, année du décès de son père, et achevé la semaine de la perte de sa mère. C'est à la suite de ces événements que celui qui était déjà maire de Bordeaux quitte ses fonctions et s'exile un an au Canada.

 

« J'ai d'abord pensé aux États-Unis, a-t-il expliqué lors de son passage à Une ambition intime, ce dimanche 6 novembre. On m'a fait une proposition et j'ai donné des cours à l'École nationale d'administration publique ». Une période de « liberté » qu'Alain Juppé a finalement apprécié. »"Un jour, je me suis arrêté dans un fast-food. Il n'y avait personne. Et c'est là, en mangeant mon hamburger tout seul, que je me suis dit : « Mais qu'est-ce que tu fous là !? », s'est-il souvenu. Une interrogation qui l'a mené à se rendre compte qu'il appréciait d'être « libre comme l'air, dans l'anonymat ».

 

Cette interview se fit par l’intermédiaire de Stéphan Delaux.

 

Deux déceptions : l’une de forme, la photo du maire avec un verre à la main, promesse initiale, tomba aux oubliettes sans doute effet collatéral de la loi Evin ; l’autre sur le fond : notre Alain ne se mouillait pas trop, si je puis l’écrire, ses réponses prudentes frisaient la modération.

 

 

1ière Question :

 

Philippe Jullian, né à Bordeaux, écrit que c’est « la seule ville de province qui ait l’allure d’une capitale ». Vous en êtes le maire et, dit sans flagornerie, vous avez restauré sa splendeur. Mais pour nous, gens du vin, Bordeaux c’est aussi le vignoble, ses châteaux prestigieux et ses appellations mythiques. En ayant eu l’initiative d’accueillir le vin dans votre ville avec « Bordeaux fête le vin » que recherchez-vous monsieur le Maire ?

 

Réponse d’Alain Juppé :

 

En tant que maire de Bordeaux, même s’il n’y a que quelques rangs de vigne sur la commune, comment pourrais-je ne pas être porteur d’une responsabilité particulière vis-à-vis du monde du vin ? J’ai souhaité créer Bordeaux fête le vin  il y a dix ans et cela a été un succès immédiat car la fête répond à deux besoins : l’envie des Bordelais de faire la fête ensemble et la création d’une vitrine populaire de notre produit-phare. Tous les deux ans, début juillet, ce sont donc des centaines de milliers de personnes – 350 000 lors de l’édition 2006 – qui, pendant 4 jours, viennent partager ce plaisir de déguster et d’échanger autour d’un verre de vin. Un rendez-vous qui sait rester au niveau du vin de Bordeaux. C’est une manifestation qui nous permet de valoriser la diversité et la qualité de nos productions. Elle est aussi un vecteur d’attraction touristique, tant pour la ville elle-même que pour les vignobles qui l’entourent car on apprécie encore davantage le vin lorsqu’on connaît bien son terroir. 

 

La suite ICI

 

Et puis 10 ans après le 19/07/17 répondant à Catherine Deydier pour le Figaro Vin, Alain se lâche et s’affiche :

 

Alain Juppé : « Des stratégies de conquête pour s'internationaliser »

 

LE FIGARO. - Le vin est-il un des axes majeurs du "soft power" à la française ?

 

Alain JUPPÉ. - Incontestablement, si l'on considère la place de la France sur le marché mondial, tant en production qu'en exportation. Le vin français est depuis toujours considéré comme un produit de grande qualité, oserais-je dire "haut de gamme". Mais le vin n'est pas seulement un élément de notre balance commerciale. C'est aussi une culture, un savoir-faire qui concourent au rayonnement de notre pays.

 

 

  • À Bordeaux, près de deux cents domaines sont des marques mondialement connues et autant d'entreprises qui gagnent très bien leur vie. Mais il y a aussi de nombreux domaines qui ont du mal à trouver l'équilibre financier. Comment trouver une dynamique qui profiterait à tous ?

 

C'est le rôle des organisations professionnelles, principalement du CIVB (Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux) qui veille à défendre toutes les composantes de la filière. Cela vient d'être malheureusement illustré lors de l'aléa climatique que le vignoble a subi il y a quelques semaines. Touchées par le gel, certaines propriétés ont subi des dégâts importants et leur production 2017 s'en trouve menacée. De telles situations peuvent être catastrophiques pour la survie des petites propriétés, sachant que plus de 15 % d'entre elles, pour des raisons de coût, ne sont pas assurées.

 

 

  • Bordeaux rayonne depuis longtemps dans le monde du vin. Toutefois, nul ne peut ignorer la montée en puissance d'autres vignobles, en Amérique du Sud, en Amérique du Nord, en Afrique du Sud, en Australie, sans parler de la Chine. Dans ce contexte, quelle est la meilleure stratégie à aborder pour la ville ?

 

Le marché du vin s'internationalise, les productions se diversifient et les modes de consommation ont évolué en raison, précisément, des différences de culture de nouvelles clientèles. Nous avons la chance, à Bordeaux, d'avoir une antériorité sur les marchés et une notoriété "historique". Les professionnels ont bien conscience de cela et ont anticipé en mettant en place des stratégies de conquête de marchés. Pour notre part, nous faisons en sorte de soutenir ces actions dans le cadre d'événements tels que Vinexpo, et Bordeaux fête le vin qui, depuis sa création sur les quais il y a vingt ans, s'exporte au-delà de nos frontières, assurant la promotion de nos vignerons à Québec, Bruxelles et Hongkong dans le cadre du Wine & Dine Festival.

 

La suite ICI 

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