Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
Si vous souhaitez recevoir mes chroniques chaque matin abonnez-vous à la newsletter , colonne de droite (c'est gratuit ) surtout ne pas décocher chroniques (sinon vous ne recevrez rien) ou placez www.berthomeau.comdans vos favoris .
Merci pour votre fidélité et n'hésitez pas à faire des commentaires.
Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
La grenouille et le bœuf c’est l’image la plus ressemblante de l’ambition d’InVivo Wine « détrôner Castel Frères et Grands Chais de France. »
L’indéracinable Pierre tremblait, pendant que le père Joseph préparait ses valises, les vieux de la vieille comme moi se marraient.
D'un côté des coopérateurs on arbore du chiffres d'affaires alors que les pépères eux font du blé.
L'histoire :
Vous prenez 2 gus aux ratiches bien longues, Bertrand Girard qui se sent à l’étroit dans un Vinadéis amaigri, ex-Val d’Orbieu qui a mangé l’UCOAR, et Thierry Blandinières le boss d’In Vivo, groupe coopératif bien poussif, qui a la folie des grandeurs, ça donne un remake fascinant de ce que voulu faire Yves Barsalou au temps de sa toute-puissance du boulevard Pasteur, siège de Crédit Agricole SA.
Il rêvait du second marché l’Yves après avoir croqué Cordier Mestrezat à Bordeaux en 2015 et ramassé Listel jusqu’ici dans l’escarcelle des Salins du Midi.
Patatras, la débandade, on solde !
Et Bertrand Girard vint, les génies de Vitisphère et de la Vigne réunis l’élurent « homme le plus influent de la filière » après qu’il se fut pacsé avec l’ambitieux Blandinières.
Je passe sur le baratin flamboyant d’InVivo Wine, les pharaoniques perspectives de croissance, bon bourrage de mou à l’attention des gobeurs d’illusions.
Et ce qui devait arriver arriva, « Stupeur et tremblements à la tête du troisième groupe français des vins avec le départ de l’homme fort de Vinadeis. La transition sera assurée par Thierry Blandinières, le directeur général du premier groupe coopératif national »
Comme je comprends Marion Sepeau Ivaldi, qui entre nous soit dit devrait ne pas se faire le simple haut-parleur des grands féodaux de la filière, ça fait grosse tache sur le beau tableau.
Le communiqué de Thierry Blandinières est à son image, plein empathie et d’humanité :
« Je vous informe d'un changement dans l'organisation d'InVivo Wine avec le départ de Bertrand Girard. Je reprends en direct la direction de cette activité pour une période transitoire qui permettra d'accélérer la dynamique du projet vin en France et à l'international »
Quitte à se ramasser la gueule vaut mieux accélérer...
Bien sûr Bertrand Girard est aux abonnés absents…
J’attends sans impatience la suite du feuilleton InVivo Wine, comme l’aurait écrit Gabriel Garcia Márquez, « chronique d’une mort annoncée ». Je ne sais de quel encre sera fait le communiqué…
Sont doués les producteurs de rosé pour caser leur camelote, tout le monde s’y mets : les dernières nouvelles d’Alsace, le Bien Public, le Dauphiné, le Progrès, Ouest France, France Soir, les Echos qui a levé le lièvre, le Figaro, tous les médias qui jacassent sur les écrans : c’est une traînée de poudre…
J’avoue que ça ne bouleverse pas outre mesure, la seule rareté que je craigne c’est celle des rosés authentiques, les biens nus, les pur jus, gaulois ou d’autres contrées…
Le pompon est attribué au Figaro, ça devrait faire hurler les pétitionnaires du vrai camembert AOP au lait cru :
« Véritable vin à la française, le rosé a connu une petite récolte en 2017. L'offre est donc limitée. La demande, quant à elle, est toujours plus élevée.
Le rosé est très plébiscité par les Français! Et cette année, l'offre pourrait être inférieure à la demande, révèlent Les Échos. Vingt-quatre millions d'hectolitres - soit 10,6 % des volumes des vins tranquilles consommés dans le monde - ne vont probablement pas suffire à contenter les consommateurs: au total, l'ensemble de la consommation a augmenté de 31% en quinze ans selon l'AOC, et le nombre de pays importateurs a crû de 16%! Le rosé est un véritable succès à la française. La France est le premier producteur mondial de rosé, avec un tiers des volumes. C'est aussi le premier exportateur, avec 32 % des rosés exportés. Mais la France est aussi le premier consommateur: chaque Français en consomme en moyenne une vingtaine par an!
Les rosés français sont très diversifiés: 45% d'AOP, 45% d'IGP, 10% de vins de France. Idem pour les expressions déterminées par les cépages et les vinifications... Le succès du rosé commence à rattraper les producteurs. La France commence à manquer de vins, spécifiquement sur le millésime 2017 dont les volumes sont en recul, dans un contexte général de récolte historiquement faible. Et ce, malgré 6,4 millions d'hectolitres produits par an!
Le Languedoc, grand producteur de rosé
Quels terroirs dominent la production?
Le Languedoc produit 320 millions de bouteilles, le double de la Provence et trois fois plus que la Loire. Dans le Languedoc, la production de rosé a crû de 35% en seulement... sept ans, précisent Les Échos. En deuxième position, la Provence. En 2017, la récolte a baissé de 12% selon le Conseil Interprofessionnel des vins du Languedoc Conséquence direct: les prix ont grimpé et la production a compté 20 millions de bouteilles en moins... Fâcheux pour les clients, qui sont fort nombreux! États-Unis en premier lieu, Royaume-Uni, Allemagne... Le rosé made in France a énormément de succès.
En dix ans, l'exportation a été multipliée par 6,5 en volume et par 11,5 en valeur. Au total, le marché a généré 226,2 millions d'euros en 2017. Ces chiffres ont engendré - évidemment - une hausse du prix de la bouteille de rosé. En moyenne, il faut compter 4,44 euros. »
Le 27 juillet 2013 je rendais déjà une chronique qui fâchait :
« Et puis il y a la manière d'Eric Pfifferling, vigneron au domaine de l'Anglore à Tavel, appellation réputée dans cette couleur, "entre le plus jamais blanc et le pas encore rouge", comme il aime à la définir. Chez lui, les raisins sont ramassés à la main et en caissettes mises à refroidir en conteneur frigo à 10°C. Ils sont ensuite manuellement placés en cuve pour une période de macération carbonique (méthode beaujolaise) qui peut aller de 5 à 10 jours et plus. "Goûter les raisins sur le haut de la cuve, ça c'est bonbon." Eric ne s'en prive pas pour décider le moment capital où il va stopper cette macération et passer à l'étape suivante : le pressoir pneumatique, où les grappes encore entières sont à nouveau transportées manuellement. "Il n'y a aucune intervention mécanique pour ne pas traumatiser la vendange." Le "gros coup de feu de la fermentation" a lieu dans des cuves en béton au frais et, "quand elle s'est calmée", le jus est transféré en pièces ou en fût tronconique pour achever sa fermentation alcoolique et enchaîner sur la fameuse "malo" (lactique), qui permet la stabilisation et l'assouplissement du vin. »
L’encre de cette chronique n’était pas encore sèche, alors que je revenais en bus, le 68, bondé, 12 mn d’attente, mais assis, du restaurant les Climats où j’avais savouré une Tête de Veau Maison Vadorin, « En fines tranches assaisonnées d’une sauce Chimichurri. Asperges blanches croustillantes » et une Raie des Côtes Bretonnes, « Raidie au beurre ; fricassée de légumes printaniers et bouillon relevé d’un pesto aux herbes fraiches. » arrosé d’un Hautes-Côtes de Nuit 2014 de Claire Naudin (je ne suis pas bas-bourguignon mais je carbure à 100% dans son terroir), mon petit insecte goulu des réseaux sociaux affichait : Pénurie de rosé ? Ou prétexte...
Un article des « Échos », largement relayé, alerte sur un éventuel manque de rosé cet été et une « mécanique » hausse des prix. Mise au point.
PAR JACQUES DUPONT
En forme notre bas-bourguignon, faut dire que le rosé n’est guère pissé dans les Climats, que Bordeaux s’échine à en faire alors que le Clairet, qui est un rouge qui à la gueule du rosé, peut-être un must, qu’en Champagne on ne prend pas de gants pour mélanger les raisins blancs et les raisins rouges pour faire du champagne rosé, il sort sa sulfateuse au risque de choquer le petit peuple des insoumis.
Le rosé « il est devenu une boisson toute saison, notamment chez les jeunes, à l'apéritif. Le rosé « Mimile » en « cubi » chargé de magnifier les chipolatas charbonneuses du barbecue spécial Patrick Chirac a perdu la partie. Place aux bouteilles « design » qui font parfois ressembler une Saint-Gobain 75 cl à un flacon de chez Chanel. »
Je suis taquin, l’article du Jacques est très sérieux, il rassure, avec son compère Bompas ils ont dégustés pour le Spécial vins d'été (sortie 28 juin) quelque 300 rosés de cette région et pas un des producteurs ne nous a spécifié une « quantité limitée ».
Combien de signataires, de la fameuse pétition people qui proclame que le camembert AOP de Normandie vient d’être assassiné, ont-ils mis les pieds dans un magasin de la GD ? Sans être mauvaise langue, certains font faire quelques courses chez Métro mais bien évidemment ils le nient.
Si c’était le cas, ils sauraient, que Jort, Moulin de Carel, La Perelle, Gillot, Graindorge, Réaux, Pré Saint Jean, Petite Normande, « petites productions » ne sont pas vendues exclusivement dans les crémeries normandes et parisiennes, et que leur jolie croûte blanche laissant apparaître des ferments rouges est majoritairement maltraitée dans le fond des frigos de la GD.
C’est du béton !
Lactalis et Isigny représentent plus de 80 % des volumes vendus.
Après le retrait de certaines de leurs marques (Lanquetot par exemple pour Lactalis) le tonnage de l’AOP Camembert de Normandie est passé de 13 042 tonnes en 2006 à 5090 tonnes en 2016.
Certaines de leurs marques sont toujours au lait cru Moulin de Carel, Jort et Graindorge pour Lactalis qui, avec cette acquisition, est devenu le leader du camembert AOP de Normandie.
Il aurait fallu se réveiller avant camarades !
Tout ça parce que les ventes de fromages AOP et non AOP sont majoritairement réalisées en hyper et supermarchés (66 % pour les AOP et 71 % pour les non AOP).
Bien sûr pour les AOP au lait cru tous ne sont pas enfermés dans des glacières, 62 % sont en libre-service et 38 % à la coupe, c’est-à-dire pour le camembert dans une vitrine plus respectueuse de son état de maturation.
Le petit crémier du coin, le BOF, a depuis longtemps plié bagage, surtout dans nos belles provinces, la France ne se réduit pas à Paris et aux grandes métropoles.
Le mal est fait !
Revenons à Gillot
La fromagerie Gillot plaide pour la transparence
LES ECHOS | LE 10/05/2017
Dans l'Orne, les camemberts Gillot vont au-delà du nouveau cahier des charges. La fromagerie produit aussi du « fabriqué en Normandie ».
Son camembert de Normandie AOP fabriqué au lait cru et uniquement en provenance de vaches de race normande est déjà dans les rayons. Sans attendre la mise en oeuvre du nouveau cahier des charges, entré en vigueur le 1er mai dernier, imposant 50 % de vaches normandes dans le cheptel, la fromagerie Gillot, nichée en contrebas du petit village de Saint-Hilaire-de-Briouze (Orne), a anticipé. « Nous allons plus loin que la nouvelle réglementation puisque nous proposons déjà un fromage avec un lait venant à 100 % de vaches normandes », souligne Emilie Fléchard, directrice adjointe chez Gillot. Créée en 1912, l'entreprise a été rachetée par la famille Fléchard en 2006.
Même si la fromagerie a perdu sa place de leader de la production de camemberts au lait cru depuis le rachat de Graindorge par Lactalis en 2014, Gillot reste le premier site de fabrication du camembert appellation d'origine protégée.
Prix plancher
En 2016, elle a accordé à ses producteurs AOP un prix plancher minimum annuel à 290 euros pour l'année, en complément du prix garanti à 340 euros pour 1.000 litres sur 50 % des volumes, accordé en 2015. Soit un prix du lait de base minimum à 315 euros assuré pour l'an dernier. Sans compter les primes AOP de 10.000 euros en moyenne annuelle par exploitation pour 2016. « La fromagerie s'est fixé comme engagement de défendre et pérenniser la filière AOP de Normandie ", affirme la responsable avant d'ajouter « L'important, c'est de garantir l'origine du lait en apportant de la transparence. »
Avec 6,5 millions de camemberts AOP par an, soit 1.700 tonnes, le fromage, conforme au label européen, représente 53 % de sa production. Et plus de 80 % de ses produits sont au lait cru.
Mais comme d'autres, la fromagerie ne se limite pas à l'AOP. Plusieurs de ses fromages à pâte molle sont aussi fabriqués à partir de lait cru, microfiltré ou pasteurisé (5 % de sa production est au lait bio). « Nous avons besoin de nous différencier mais aussi d'apporter de la diversité. C'est un choix stratégique », ajoute-t-elle.
La Fromagerie continue aussi à élaborer des produits « fabriqués en Normandie " qui lui permettent de toucher plus de consommateurs en raison de leurs prix moins élevés. Avec un chiffre d'affaires de 27 millions d'euros et 164 salariés, la fromagerie compte plus d'une centaine de producteurs, dont 96 sont en AOP.
Sous le titre choc : Le camembert « moche » ne se cache plus, la fromagerie Gillot (50% des volumes sont des camemberts AOP)fait cause commune avec Carrefour
« En novembre 2014, le directeur de Gillot entend parler de Nicolas Chabanne, le fondateur du collectif Les Gueules cassées, qui promeut la commercialisation de produits dits abîmés pour éviter le gaspillage alimentaire. Immédiatement, la fromagerie est intéressée pour vendre, via Les Gueules cassées, les camemberts non conformes au cahier des charges de l’AOP en raison d’un défaut de forme ou de poids. « Chez nous, environ 10% de la production de camemberts sont “abîmés”. Soit on les revend à des industriels qui les utilisent en tant qu’ingrédients, soit on les commercialise, à un prix plus faible, en GMS, dans un packaging moins prestigieux et sans mention AOP », explique Émilie Fléchard, directrice adjointe de la fromagerie. Si la marque affirme ne jamais jeter de produits, ce partenariat lui permet de valoriser ainsi son image.
« Cause commune »
En février 2015, Gillot se rapproche donc de Carrefour pour proposer le concept. « Ils ont été séduits et les premiers produits sont arrivés en mai 2015 dans leurs linéaires. Ça n’est plus un simple rapport distributeur-fournisseur, mais une vraie association pour une cause commune », ajoute-t-elle.
Voilà une belle entreprise mais j’ai envie de dire lorsque je vois ses camembert AOP au lait cru moulé à la louche massacrés par la GD je ne peux m’empêcher de crier : tout ça pour ça !
C’est bien beau, du haut de leurs étoiles, de leurs fromagers préférés, leur petit fonds de commerce médiatique, d’exiger l’AOP camembert de Normandie au lait cru pour tous, mais encore faut-il se préoccuper de là où il est vendu.
Camembert, camembert au lait cru outragé ! camembert au lait cru brisé ! camembert au lait cru martyrisé par la GD ! mais camembert au lait cru libéré par Champ Secret !
Je verse au procès un article du Monde 16.05.2018 par Charlotte Chabas qui fait la part des choses
Le cri d’alarme a des échos cocorico : « Liberté, égalité, camembert ! », s’écrient une cinquantaine de personnalités signataires d’une tribune publiée mardi 15 mai dans le journal Libération, parmi lesquels les chefs étoilés Sébastien et Michel Bras, Anne-Sophie Pic, Arnaud Daguin, ou encore Michel et César Troisgros, ainsi que les vignerons Olivier Cousin et Sylvie Augereau, Nicolas Reau ou encore Alexandre Bain. Tous s’inquiètent de voir le fameux « calendos » normand devenir « une vulgaire pâte molle sans goût ».
Pourquoi cet appel ?
De quoi ces signataires font-ils tout un fromage ? Des conséquences d’un accord, signé le 21 février, qui entend résoudre une guerre économique qui dure depuis dix ans. Jusqu’à cet accord, deux camemberts coexistaient dans les rayonnages de magasin :
Les « camemberts de Normandie », certifiés depuis 1986 par l’appellation d’origine protégée (AOP), qui respectent un cahier des charges précis et rigoureux : fromage fabriqué à partir de lait cru, produit dans une aire géographique précise, issu d’un cheptel majoritairement de race normande, moulé en cinq couches successives, pesant au moins 250 grammes.
Des camemberts étiquetés « fabriqués en Normandie », pour lesquels il n’existe aucune réglementation ni garantie de qualité, et qui doivent seulement avoir des usines productrices en Normandie. Le lait utilisé, pasteurisé – c’est-à-dire chauffé sans ébullition pour éliminer les agents pathogènes du lait – peut lui, venir de n’importe où.
Ce vocable trop proche entraînait la confusion des consommateurs, selon les producteurs de « camembert de Normandie AOP », qui ne représentent que 5 500 tonnes de fromages produits annuellement. Ils dénonçaient une usurpation au profit des industriels, dont le géant Lactalis, qui produit 95 % des 60 000 tonnes annuelles.
Qu’est-ce qui va changer ?
Au terme d’une bataille juridique d’ampleur, de longues négociations ont été entamées sous l’égide de l’Institut national d’origine et de la qualité (INAO). Les acteurs du dossier se sont accordés sur un compromis : un seul et unique camembert de Normandie AOP à partir de 2021.
Pour cela, les défenseurs du lait cru ont fait une concession de taille : ils ont accepté que le camembert AOP puisse être élaboré au lait pasteurisé, tant que ce moyen de traitement du lait est précisé sur l’emballage.
C’est cette décision que ne digèrent pas les signataires de la tribune publiée dans Libération. Ils mettent en garde sur le fait que « le véritable camembert de Normandie sera un produit de luxe, réservé aux initiés, tandis que la masse des consommateurs devra se contenter d’un ersatz fabriqué selon les méthodes industrielles ».
Est-ce la fin du camembert au lait cru ?
Pour l’association Fromages de terroirs, à l’origine de la tribune, « l’AOP normande s’enfonce inexorablement dans la médiocrité » avec cet accord et a été bien trop coulante sur les conditions requises pour obtenir la certification.
Une assertion « simplificatrice et déconnectée de la réalité », pour Patrick Mercier, producteur de camembert au lait cru et président de l’Organisme de défense et de gestion du camembert de Normandie. S’il salue dans cette tribune une « volonté louable de défendre le lait cru », il voit dans cet accord la fin d’une « concurrence déloyale qui faussait toute la filière depuis des années, puisque, depuis vingt ans, la copie d’un produit AOC était vendue dix fois plus que l’original en toute illégalité ».
Pour l’éleveur, l’accord ne remet pas en question la production de camembert au lait cru, qui devrait monter en gamme. L’accord prévoit une mention spécifique du type « véritable camembert de Normandie AOP » pour les fromages au lait cru, moulés à la louche. Dans cette version de l’AOP, la part des Normandes serait portée de 50 % à 70 % et le bocage revalorisé (100 m de haies par hectare de pâture). Et l’éleveur de faire la comparaison : « Comme pour le bordeaux, le consommateur aura le choix entre supérieur et grand cru.
Y a-t-il des précédents ?
Dans leur tribune, les signataires affirment que « tous les fromages d’appellation qui ont choisi la voie de la pasteurisation, donc in fine le volume, ont dégradé la qualité tout en ne réglant rien à la question de la rémunération des producteurs laitiers ».
Une affirmation que dément Patrick Mercier, qui a défendu les intérêts des producteurs fermiers au cours de l’accord. Il cite l’exemple du saint-nectaire, qui voit coexister sous une même appellation des fromages au lait pasteurisé (AOP saint-nectaire laitier) et au lait cru (AOP saint-nectaire fermier). Il y a dix ans, la zone vendait plus de fromages pasteurisés produits en laiterie que de fromages au lait cru produits à la ferme (8 000 tonnes contre 5 000). En 2016, 14 000 tonnes de saint-nectaire ont été produites, répartis équitablement entre les deux modes de traitement du lait.
Une réussite qui ne doit pas éclipser les difficultés de certains autres fromages AOC. Ainsi, le maroilles, originaire du pays de la Thiérache, près de la frontière belge, est produit à 90 % avec du lait pasteurisé.
« Cet accord va permettre justement de développer le lait cru, en créant notamment plus de solidarité entre les producteurs et un meilleur souci du collectif pour pousser tous ensemble dans la même direction », assure Patrick Mercier. En jeu notamment, la sécurisation de la filière, pour réduire les risques de développement de bactérie et retrouver la confiance des consommateurs.
Le camembert pasteurisé va-t-il être « sans goût » ?
Dans la tribune, les signataires s’inquiètent d’une gastronomie à « deux vitesses », dans laquelle des consommateurs pourront s’offrir le « véritable camembert de Normandie », quand d’autres devront se contenter d’« un plâtre pasteurisé ».
Là encore, Patrick Mercier dénonce « une caricature loin de la réalité ». Selon l’accord, les industriels ont accepté des contraintes inédites : au moins 30 % de vaches de race normande dans leurs troupeaux, avec l’obligation pour elles de pâturer en extérieur en Normandie pendant au moins six mois, avec une part d’herbe minimale dans la ration estivale (25 ares d’herbe par vache). L’accord garantit, en outre, le caractère mi-lactique mi-présure qui caractérise le camembert traditionnel, ce qui constitue « un changement de taille », souligne Patrick Mercier.
« Il est possible de faire du bon fromage en utilisant du lait pasteurisé, et ces conditions vont de toute façon garantir une hausse de la qualité », précise Patrick Mercier. Lui se réjouit déjà de voir « l’image et les valeurs de la Normandie réhabilitées, avec notamment le retour en force des troupeaux de race normande dans les pâturages ».
Conclusion provisoire :
C’est bien beau de faire des moulinets, de s’offusquer, après une bataille perdue depuis des années, il aurait mieux valu se battre lorsqu’il en était encore temps ;
La bataille est certes perdue mais pas la guerre, celle du lait cru passe d’abord par les consommateurs, là où il y a des acheteurs d’un produit qui tient ses promesses l’offre est au rendezvous, à la condition que le prix du produit permette au producteur de vivre et d’assurer la pérennité de son entreprise.
Les pétitionnaires people c’est bien mais encore faudraitil que leur engagement ne se limite pas à une éphémère signature.
Et si vous, les défenseurs du camembert au lait cru, organisiez entre vous une belle dégustation à l’aveugle d’un échantillon représentatif du marché des camemberts, ça permettrait de vraiment mettre les pendules à l’heure ; souvenir d’un boucher star qui, sur Canal+, avait plébiscité une entrecôte acheté en libreservice en GD en compétition avec celle de sa boucherie.
Je sais que je prêche dans le désert (en plus un long WE de Pentecôte où les signataires sont à la plage) mais vieux consommateur et défenseur du lait cru j’ai horreur de ceux qui tordent la réalité pour une noble cause ; minoritaire un jour, minoritaire toujours !
Pour les fromages je privilégie toujours ceux au lait cru.
Donc, je n’ai pas de leçon à recevoir de certains, qui se drapent aujourd’hui dans la pureté du lait cru alors que je ne suis pas sûr qu’ils en consomment beaucoup, pour en appeler à sa défense par le Président de la République car ce serait une espèce en voie de disparition.
Tout ça parce que les normands viennent de signer un compromis à la normande – ayant présidé pendant 5 ans l’Interprofession des Appellations cidricoles : IDAC, je connais – pour mettre fin à la dualité « camembert AOP de Normandie » et « Camembert fabriqué en Normandie ». L’important pour les producteurs de lait normands étant de préserver le débouché de leur lait.
Je rappelle, y compris aux brillants juristes signataires, même si c’est sans doute idiot mais le fondement des AOC – dès leur création – puis des AOP est ainsi fait : « Ce sont ceux qui font qui écrivent le cahier des charges ». On peut le regretter mais l’INAOQ n’est pas le bras armé de ses deux Ministères de tutelle, Agriculture et Budget, les Ministres ont comme alternative : signer ou refuser de signer, mais ils ne peuvent pas amender les textes. Bien sûr la réalité est bien plus complexe et la dérive de l’INAOQ vers un fonctionnement bureaucratique ainsi que la mainmise syndicale sur les producteurs justifient bien des inquiétudes.
Pour autant, réécrire l’histoire du camembert qui, je le rappelle peut être produit partout dans le monde, dans le plus style « c’était mieux avant » justifie que je raille en imitant De Gaulle : « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l’Europe ! », « l’Europe ! », « l’Europe ! », mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. » de Gaulle, deuxième entretien radiodiffusé et télévisé avec M. Michel Droit, 14 décembre 1965.
1 mars 2018
Le camembert est produit par monts et par vaux de Oulan-Bator jusqu’à Bamako : je demande le classement en Grand Cru par l’INAO du camembert au lait cru… ICI
Permettez-moi de citer une grande spécialiste de l’Histoire et de la civilisation de l’aliment fermenté Marie-Claire Frédéric dans son livre Ni cru Ni cuit : l’inflexible pasteurisation du monde.
Le 19 juillet 2014 je commettait cette chronique :
« Chassé du lit, l’ordre moral revient dans l’assiette » le camembert n’est plus fermenté avec le Penicillium camerbenti l’inflexible pasteurisation du monde…
« Le plaisir qu’on peut avoir en mangeant un aliment élaboré par des microbes est forcément trouble. L’aliment fermenté malodorant est de l’ordre du corps, de son plaisir et de sa bestialité supposée, comme l’est le manque d’hygiène. »
« Chassé du lit, l’ordre moral revient dans l’assiette » déplore Pierre Boisard Le camembert, Mythe Français Odile Jacob 2007
Notre bon vieux calendos, parlons-en !
Acte 1 : « À l’origine, la croûte du camembert était d’une nuance bleu-gris-vert, marquée de taches brun-rouge.
Acte 2 : Vers les années 1900, lorsque le calendos arriva sur les marchés parisiens, les clients préféraient les plus blancs (encore un sale coup des bobos parisiens comme dirait le p’tit notaire marmiton d’occasion).
Explication de gravure : « La cause du phénomène coloré était une fatalité, due à l’affinage naturel du fromage. Le lait était préalablement maturé vingt-quatre à quarante-huit heures à ciel ouvert, dans un local frais, afin qu’il s’acidifie sous l’effet des bactéries sauvages.
Acte 3 : « selon la variété de moisissures qui dominaient, la croûte du fromage prenait une couleur différente et le maître fromager montrait son habileté en obtenant la flore la plus blanche possible. »
Tout l’art de la main, « les fromagers savaient par expérience que le rouge empêchait le bleu de survenir »
Empirisme insupportable pour les scientifiques !
Acte 4 : Les élèves de Pasteur entrent en action, ils ont étudié le phénomène sur le brie et camembert et découvert que « des champignons microscopiques étaient responsables de la couleur de la croûte, et que ces moisissures spontanées provenaient de l’environnement : l’air, les locaux, les claies. »
Sus à l’ignorance et aux superstitions !
Acte 5 : C’est l’éradication la moisissure impure, d’origine trop terrienne, trop campagnarde, donc coupable, pour la remplacer par une autre moisissure, Penicillium candidum, cultivé in vitro par l’Institut Pasteur.
Acte 6 : badigeonnage généralisé des surfaces avec de l’antiseptique et dépôt de la culture pure de moisissure.
Réticences et conséquences « la nouvelle moisissure accélérait l’affinage des fromages et les emmitouflait d’une croûte épaisse de spores blanches d’aspect plâtreux. »
Acte 7 : le camembert d’aujourd’hui n’est plus ensemencé spontanément comme autrefois, on pulvérise le caillé avec le Penicillium candidum et bien sûr le lait n’est plus maturé.
Morale de l’histoire : notre camembert n’est plus fermenté avec le Penicillium camerbenti , il a été « blanchi » par l’Institut Pasteur.
Peut-on faire marche arrière, le concubinage entre la science et l’industrie alimentaire ne date pas d’aujourd’hui Pasteur s’est toujours intéressé aux retombées industrielles de ses découvertes : s’il a étudié la bière et le vin, c’était pour le compte des brasseurs du Nord et de vignerons d’Arbois… »
À partir des années 20 « la collaboration entre l’Institut Pasteur et l’institut national d’agronomie s’intensifie… »
Voilà pour l’histoire, le combat n’est donc pas nouveau et, j’en conviens, ça ne justifie pas de rester les bras croisés.
Je vais être provocateur : la meilleure défense c’est l’attaque, en clair la meilleure façon de défendre le lait cru c’est d’en acheter sous sa forme liquide ou fromagère, en appeler à la protection de Macron, au nom de la défense du patrimoine culinaire est du même tonneau que ceux qui défendent les petites lignes secondaires de la SNCF mais qui n’y mettent jamais les pieds.
Je vais être encore plus provocateur : je ne suis pas inquiet pour la pérennité du lait cru, il gardera sa place car, comme pour le vin, c’est nature. Dans un temps ancien, la domination du beurre pasteurisé du type Président faisait dire au déclinistes de l’époque que bientôt on ne pourrait plus manger du bon beurre d’avant.
Faux !
Le rayon beurre est maintenant d’une grande variété et c’est heureux.
Enfin, je me répète le camembert au lait cru réfrigéré, dur comme du bois, dans les rayons libre-service de la GD est un tue l’amour.
J’ai, dans la dernière ligne droite de ma carrière, bourlingué dans les territoires oubliés en tant que médiateur laitier. Les grands groupes laitiers je connais, tenter de faire plier le genou à Lactalis est un exercice s’apparentant au combat de David contre Goliath.
En 2012, le sieur Le Maire, Ministre de l’Agriculture de l’époque, me dépêcha au chevet de la Fourme de Montbrison où la dernière fromagerie artisanale venait de mettre la clé sous la porte : l’entreprise Forez-Fourme (10.5 Ml et 70 producteurs va être mis en liquidation judiciaire et depuis le 31 décembre leur lait n’est plus collecté. »
Ce jour-là, investi par un Ministre de la République, je n’ai pu tordre le bras du salarié représentant Lactalis – le pauvre n’ayant aucune marge de manœuvre – j’ai vu un grand gaillard pleurer : « monsieur qui va ramasser mon lait ? ».
Ce soir-là en rentrant dans le TGV je n’étais pas fier de mon impuissance alors, rentré chez moi, j’ai écrit cette chronique modeste contribution au soutien des producteurs de lait de la Fourme de Montbrison
« J’avoue humblement que, jusqu’à il y a quelques jours, j’ignorais qu’il existât une AOP fromagère : Fourme de Montbrison. Celle d’Ambert, oui je connaissais, mais sa cousine germaine nichée dans le Forez n’avait jamais eu l’honneur de mes plateaux de fromage. »
« Je vous propose donc un geste simple : dès que vous irez chez votre fromager vous lui demanderez « comme un seul homme » : une part de Fourme de Montbrison. S’il n’en n'a pas : tant pis mais peut-être, si vous un bon client, ça lui donnera l’idée d’en commander. Bien sûr ma plume brûle de vous donner plus d’explications mais vous comprendrez que je ne puis, pour l’instant, aller au-delà de ce minuscule coup de pouce à la notoriété de la Fourme de Montbrison. Mais, pour faire simple, si nous voulons que des producteurs « s’accrochent » à certains territoires difficiles, il est vital, qu’en l’occurrence dans le cas présent, leur lait soit valorisé au mieux par les produits transformés. Une AOP ne suffit pas en elle-même à générer cette valeur si le consommateur n’est pas au rendez-vous. Bien sûr celui-ci est en droit de demander, en contrepartie, d’en avoir pour son argent. C’est un « cercle vertueux » qu’ont su construire certaines AOP fromagères, à nous consommateurs de contribuer à donner leurs chances à ceux qui souhaitent s’engager sur ce difficile chemin. Pas simple dans une conjoncture où le facteur prix et le mode de distribution donne le la à la consommation. »
Ce fut, dans le plus pur style, de « Taïaut, Taïaut, Taïaut ! Ferme ta gueule, répondit l'écho. »
Ils étaient où les grands chefs de cuisine, les critiques gastronomiques, les belles âmes signataires de pétition pour défendre las fromages au lait cru ?
Aux abonnés absents !
Ils s'en tamponnaient la coquillette !
Qu’étais-je pour braire ainsi ?
Un confetti sans intérêt pour la notoriété des étoilés, valait mieux pour eux passer de juteux contrats avec les grosse boîtes qu’ont du blé.
Silence complice !
6 ans déjà, « Les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard. » Douglas MacArthur
Lisez : Lactalis : le fromager aux vingt-sept AOC
MARIE-JOSEE COUGARD - LES ECHOS | LE 15/10/2010
J’assume ma part de responsabilité, même si dans la bataille pour le rachat de la Société des Caves de Roquefort par Lactalis je me suis battu bec et ongles pour lui faire barrage, trahi en fin de parcours par la Caisse Nationale de Crédit Agricole actionnaire minoritaire.
Les Ponce-Pilate, les ouvriers de la 25e heure, les alliés objectifs du système de concentration du capital entre quelques entreprises, les belles âmes à deux balles, les cireurs de leur propre fonds de commerce – c’est si facile de donner une signature, et ça fait vendre – très peu pour moi !
Je suis et je reste un défenseur du lait cru.
J'achète et je mange du Champ Secret l’un des derniers camembert fermier bio au lait cru mais pas que, les vaches sont des normandes et sont nourries à l’herbe. En effet, un lait cru produit pour faire du camembert par des pisseuses de lait bouffant de l’ensilage maïs ça fait du mauvais camembert même moulé à la louche. Ce n’est pas la mention « fabriqué en Normandie » qui a banalisé le camembert mais l’industrialisation de belles marques de camembert AOP de Normandie. Réécrire l’histoire, même pour de belles raisons, c’est nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Que sont donc ces camembert au lait cru vendus réfrigérés, dur comme du plomb par la GD ? La majorité ! Comme l'aurait dit le père Coffe : de la merde ! Michel-Edouard Leclerc et ses frères sont bien plus toxiques que la lait cru que les ronds de cuir de l'INAOQ.
Qu'on ne me taxe pas d'élitisme, oui c'est plus cher mais c'est le prix d'un produit d'exception, l'AOC c'était la rareté, la manière la plus intelligente de bien rémunérer le travail du producteur. Nous réclamons un camembert au lait cru pour tous ! c'est beau comme un slogan mais c'est comme pisser dans un violon.
Rappelons que le combat de Graindorge contre Lactalis et la Coopérative d’Isigny s’est terminé par la vente de son entreprise par celui-ci à Lactalis. Bruno le Maire m’avait désigné, avec un vieux routier aveyronnais du fromage AOP, pour une médiation sur cet épineux dossier, devinez qui nous a claqué la porte au nez : le sieur Graindorge. Je signale qu’à cette époque les 2 dominants étaient prêts à transiger, non pour des raisons éthiques, mais pour de basses raisons commerciales.
Enfin, sans faire du mauvais esprit, combien des signataires étoilés proposent des plateaux de fromages qui puent à leur clientèle ?
Bref, en étant grossier ce type de pétition c’est du vent, un vent, un pet de travers, ça soulage mais ça ne sert à rien si ce n’est qu’à flatter l’ego de certains signataires qui signalent sur twitter leur courageux engagement.
Que l'INAOQ soit devenu une boîte bureaucratique je l'écris ici en long en large et en travers ; que l'AOP n'est plus ce qu'elle était, je le répète à l'envi, mais pour les fromages AOC, avant qu'ils n'entrent dans le giron de l'INAO dans les années 90, quelle était la tendance : l'hygiénisme des vétérinaires et des fraudes qui pilotaient le système.
Je suis un vieux con ronchon, j’assume !
Alors vous comprendrez aisément que je ne mêlerai pas ma modeste signature à la pétition des belles âmes, les où étiez-vous ? ci-dessous :
« La France, reconnue comme le pays du fromage, irait-elle à contre-courant ? Le fromage au lait cru se développe partout, même aux Etats-Unis ! Si les géants industriels veulent bénéficier de l’image de l’appellation d’origine, qu’ils se mettent à faire de la qualité en fabriquant exclusivement au lait cru l’incomparable exception française.
Nous réclamons le droit au bien-manger pour tous dans la République française. Le véritable camembert au lait cru ne doit pas être réservé à une certaine catégorie de consommateurs, mais un produit fier de ses origines populaires et rustiques.
Durant toute la Première Guerre mondiale, il nourrissait les soldats dans les tranchées, il était fabriqué dans toutes les régions de France, il trônait sur les tables paysannes et embaumait les cuisines. Les étiquettes en témoignent. Vouloir en faire un produit de luxe est une injustice et une insulte à l’histoire.
Monsieur le président de la République, monsieur le ministre de l’Agriculture, nous réclamons un camembert au lait cru pour tous ! Aidons les producteurs laitiers en visant la qualité dans le respect de nos traditions ! »
Liberté, égalité, camembert !
Premiers signataires
Chefs : Olivier Roellinger, Sébastien et Michel Bras, Anne-Sophie Pic, Arnaud Daguin, Michel et César Troisgros, Emmanuel Renaut, Jean-Michel Lorrain, Christophe Bacquié, Franck Pelux, Jany Gleize, Xavier Mathieu, Cédric Béchade, Julien Dumas, Mathieu Guibert, Ronan Kervarrec, Philippe Mille, Nicolas Magie, Guillaume Anor, Julien Lucas, Patrick Henriroux, Christopher Coutanceau, Jean-Georges Klein, Guy Martin, François Pasteau, Vincent Betton, Jean-André Charial, Jérôme Artiguebere.
Vignerons : Olivier Cousin, Sylvie Augereau, Nicolas Reau, Alexandre Bain.
Personnalités : Ali Badou, Jacques Bonaffé, Camille Labro, Jacques Weber, Carlo Pedrini, Pierre-Brice Lebrun, Sébastien Demorand, Luc Dubanchet, François-Régis Gaudry, Eric Morain…
Fromagers : Xavier et François Bourgon, Philippe et Romain Olivier.
Véronique Richez-Lerouge Présidente de l’association Fromages de terroirs.
Le plus populaire des fromages tricolores, le calendos, né dans les limbes de la Révolution française au cœur du bocage normand, va basculer dans la pasteurisation. Autant dire qu’il va perdre son caractère et sa typicité, pour devenir une vulgaire pâte molle sans goût. Ce n’est plus du camembert !
Honte, scandale, imposture… les mots ne sont pas assez forts pour dénoncer la forfaiture dont la France, créatrice du système des appellations d’origine qu’elle brandit partout en modèle, sera accusée d’avoir commis si les Français ne protestent pas. Au nom de la loi économique, fallait-il sacrifier le vrai camembert qui doit sa singularité au lait cru (non chauffé) et au moulage à la louche, seuls aptes à développer une intensité et une complexité aromatiques et à restituer le terroir normand ? Cela ressemble à un mauvais rêve qui se répète. Mais cette fois-ci, on se réveille avec la gueule de bois.
Le 21 février dernier, sous l’égide de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao), les poids lourds du secteur ont remporté le morceau. Un accord entre tous les fabricants a ouvert la voie à la pasteurisation et plus seulement au lait cru, dans un cahier des charges de l’appellation d’origine protégée (AOP) « Camembert de Normandie ».
Notre symbole national si populaire, le « véritable camembert de Normandie » sera un produit de luxe, réservé aux initiés, tandis que la masse des consommateurs devra se contenter d’un ersatz fabriqué selon les méthodes industrielles. Pour les uns, le lait cru, moulé à la louche, aux arômes complexes. Pour les autres, un plâtre pasteurisé mais pouvant néanmoins se réclamer d’une appellation d’origine protégée (AOP) Camembert de Normandie. Voilà ce que les « sages » de l’Inao appellent un bon accord !
À quoi sert l’Inao ?
Il est en principe chargé d’être le garant des usages « ancestraux, loyaux et constants, », ces valeurs sont les piliers des signes de qualité. Le lait cru vivant et savoureux est de toute évidence un marqueur de ce patrimoine fromager à préserver. Or, sous couvert de protéger une zone géographique « Normandie », le compromis rédigé au burin techno-bureaucratique consacre deux versions de camembert. L’une respecte la tradition et le palais du consommateur ; l’autre, de piètre qualité gustative, a pour vertu essentielle d’être adaptée au modèle économique mortifère de la grande distribution, autant dire 9 camemberts sur 10 (60 000 tonnes contre 5 400 tonnes). L’original sera englouti dans un océan de médiocrité.
À quoi sert l’Inao si un signe de qualité cautionne l’original et sa copie ?
Tous les fromages d’appellation qui ont choisi la voie de la pasteurisation, ont dégradé la qualité tout en ne réglant rien à la question de la rémunération des producteurs laitiers. Seuls les grands groupes y ont prospéré. Certaines AOP ne comptent presque plus de fabrications artisanales. La cohabitation lait cru – lait pasteurisé, pratiquée dans plus de 50 % des AOP nationales – pont-l’évêque, neufchâtel, livarot, ossau-iraty, cantal, fourmes d’Ambert et de Montbrison, bleu d’Auvergne, époisses, maroilles, munster... Le bleu des Causses AOP ne compte plus aucun fermier. Demain, ce sera le brie de Meaux, l’autre pâte molle, qui pasteurisera sans états d’âme ! Puis le reblochon…
La France, reconnue comme le pays du fromage, serait-elle à contre-courant ? Le fromage au lait cru se développe partout, même aux États-Unis !
Si les géants industriels veulent bénéficier de l’image de l’appellation d’origine, qu’ils se mettent à faire de la qualité en fabriquant exclusivement au lait cru, l’incomparable exception française.
Nous réclamons le droit au bien-manger pour tous dans la République française.
Le Véritable camembert au lait cru ne doit pas être réservé à une certaine catégorie de consommateurs, mais un produit fier de ses origines populaires et rustiques. Durant toute la Première Guerre mondiale, il nourrissait les soldats dans les tranchées, il était fabriqué dans toutes les régions de France, il trônait sur les tables paysannes et embaumait les cuisines. Les étiquettes en témoignent. Vouloir en faire un produit de luxe est une injustice et une insulte à l’histoire.
Monsieur le Président de la République, Monsieur le Ministre de l’Agriculture, nous réclamons un camembert au lait cru pour tous ! Aidons les producteurs laitiers en visant la qualité dans le respect de nos traditions !
Une mosaïque vieille de 2400 ans a été trouvée en Turquie par des archéologues, avec comme illustration un squelette très décontracté, entouré d'une miche de pain et d'une outre de vin, donnant ce sage conseil : "Sois joyeux, vis ta vie."
Avant de me jeter dans la fosse aux lions, tel Daniel dans la fosse aux lions, permettez-moi d’apporter un peu d’eau à mon moulin.
Les 5 du vin je connais, je fus l’un des fondateurs au salon des vins de Loire. Si j’ai passé la main c’est que mon blog me prenait suffisamment de temps et que, n’étant pas comme mes collègues, un dégustateur patenté, je faisais un peu tache. Mon successeur, que j’ai adoubé, voit rouge lorsqu’on évoque les vins bio, frise l’apoplexie à propos de la biodynamie et, cerise sur le gâteau, gerbe sur les vins nus.
Ça ne me pose aucun problème, chacun ses goûts, l’acceptation de la pluralité des points de vue fait partie de ma culture, en revanche je n’ai que peu de goût pour la vindicte systématique.
Les catalans du nord, je connais, ayant sévi pendant quelques temps dans le département des Pyrénées-Orientales, comme médiateur lors de la grande débandade des Vins doux naturels. Je l’ai arpenté ce département sinistré, j’ai mesuré ce qu’une petite rente pouvait engendrer comme désastre économique et social, j’ai côtoyé ceux qui tenaient les manettes des organisations professionnelles, bref, sans me pousser du col, je suis de ceux qui peuvent mesurer la renaissance du métier de vigneron dans cette belle région.
Alors, lorsque Marie–Louise Banyols, des 5 du Vin, souligne dans sa chronique – Salon des vins naturels des Catalognes et d’Occitanie à Perpignan – le 10/05/2018, que « Ce salon confirme qu’un vent nouveau souffle depuis quelque temps sur le vignoble du Roussillon, grâce aux nombreuses installations de jeunes vignerons, souvent orientés vers une viticulture bio et une vinification naturelle. » j’apprécie.
Mais pourquoi diable se déclare-t-elle surprise ?
« Mais, c’est vrai aussi pour la Catalogne du Sud ou l’Occitanie. Ça ne cesse de me surprendre, ils étaient près de 90 exposants, certains déjà bien connus, d’autres, les «nouvelles pousses», comme les appelle Jean Lhéritier, ne demandent qu’à être découverts. C’est bien que Perpignan s’affirme comme un lieu de rencontre commun à tous ces «indigènes»; pour une fois, nos vignerons catalans n’ont pas à «s’expatrier» pour faire déguster leurs vins ! »
Pis encore, pourquoi regrette-t-elle, que ces nouvelles pousses fassent bande à part ?
« Un seul regret, les vignerons traditionnels et Dieu sait qu’ils sont également nombreux et de qualité, ne peuvent pas s’y exprimer! Normal, me direz-vous, ils ne sont pas natures ! Je répète les propos que je tenais l’an dernier en commentant ce même salon: faut-il vraiment diaboliser, pour employer un terme à la mode, écarter les vins traditionnels, pour mettre en avant les vins naturels ? Les deux peuvent parfaitement cohabiter, et tous les vins traditionnels ne sont pas ultra-standardisés, comme tous les vins nature ne sont pas à mettre à l’évier. Quand les vins sont bons, je ne leur demande pas leur feuille de route et je respecte le savoir-faire des vignerons « normaux », ceux qui vinifient en nature ne détiennent pas le monopole de la passion pour le vin, ni du plaisir des papilles ! Voilà ceci étant réaffirmé, je peux continuer… »
Je trouve assez plaisant l’inversion de l’argumentation en faveur des vins dit normaux, quant à mettre la passion pour le vin dans la balance pour plaider la cohabitation c’est pousser le bouchon au-delà de l’ostracisme dont ont été l’objet les vins nus de la part de la corporation des dégustateurs patentés.
Que de quolibets, de qualificatifs déshonorants : «Franchement votre vin d’évier qui pue, qui sent la bouse de vache, la serpillière mal essorée, la souris, les pieds mal lavés, le bouiboui, vous n’allez pas nous en faire tout un fromage qui pue… » proclamais-je en tant que procureur fasse à Me Morain lors du procès du vin nu intenté par Antonin le grand défenseur du vin nu.
Je poussais le bouchon très loin en martelant « Quand allez-vous arrêter de faire chier, avec vos breuvages indignes de la France profonde des terroirs, ces bons gaulois qui s’échinent à pulvériser, à araser, à round-uper, à faire vivre toute une flopée de marchands du temple, à donner une belle typicité à leur jaja en le boostant à coups de poudre de perlimpinpin.
Ce n’est pas en faisant faire trempette à vos gonades poilues, en foulant de vos pieds mal lavés les grappes vendangées par des bobos en manque de nature, que vous tirerez la quintessence du vin. »
Je ne conteste pas que les adeptes du vin nu peuvent être chiants, parfois arrogants, qu’ils font beaucoup de bruit médiatique, qu’ils savent bien communiquer, surfer sur la vague de l’opinion publique de plus en plus soucieuse de ce qu’on lui fait ingurgiter, mais n’oublions pas ce qu’ils ont pris dans la gueule par les tenants d’une viticulture qui n’a rien de normale, d’une œnologie corrective qui se planque sous le progrès, ils sont minoritaires, ignorés par les pontes de la FNSEA et consorts, alors à chacun son pré et les vaches seront bien gardées !
Voilà, c’est écrit, sans esprit de chapelle mais en étant soucieux de ne pas badigeonner l’histoire de bons sentiments qui n’ont pas été au rendez-vous lorsque les jeunes pousses ont pointé le bout de leur nez. Je ne demande à personne de battre sa coulpe, je ne bats pas la mienne, mais de grâce cessez de nous la jouer bisounours, « tous ensemble, tous ensemble, tous ensemble… »
Les vins nus ont foutu un grand coup de pied dans la fourmilière, et c’est heureux, qu’ils veuillent préserver leur écosystème des opportunistes, des gros faiseurs ouvriers de la 25e heure, c’est normal. Pour autant, je ne suis pas partisan de la stratégie de la forteresse assiégée, si des ponts se jettent entre celles et ceux qui promeuvent une viticulture soucieuse de son environnement, qui ne se cachent pas derrière un statut d’artisan pour vinifier comme les machines à faire du vin standard, je prends.
Bravo à Marie–Louise Banyols de s’être aventurée, pour la seconde fois, sur les terres de la bande d’illuminés des vins nus.
« C’était les 29 et 30 avril dernier à Perpignan, à la chapelle Saint-Dominique. Ils sont revenus, c’était la deuxième édition, j’avais beaucoup aimé l’ambiance bon enfant de la première, celle-ci s’est révélée encore plus agréable, moins de monde, week-end du 1er Mai oblige, même les aficionados des vins naturels font le pont ! Tantmieux, on y respiraitmieux ! »
Indigènes II – Salon des vins naturels des Catalognes et d’Occitanie à Perpignan
« ... la vie est un roman qui a besoin d'être récrit. »
Julien Green
À la bonne distance :
Dans ma vie antérieure, du côté du 78 rue de Varenne, derrière mon bureau empire, j’aurais dit à mon Ministre : « C’est une emmerdeuse, elle va te séduire pour mieux t’assassiner… »
Le jour où elle chercha des poux dans la belle crinière argentée d’Hubert, l’homme aux bottes immaculées dans son chai, je la qualifiais de gourgandine.
Et nous sommes devenus amis, je ne suis pas son psy, ni son petit ami, son ami tout court, simplement un mec qui apprécie son courage, sa ténacité, sa pugnacité, face au torrent d’injures que déversèrent sur elle les stipendiés des châteaux.
Nous sommes voisins. Ses deux choupettes sont belles.
Je ne pose jamais de questions à mes amis, avec ou sans e, mais si ça leur dit je les écoute, on me dit distant alors que j’essaie de me situer à la bonne distance, sans intrusion ni une compassion de façade.
Il faut dire que mon élevage dans les jupons du clan des femmes du Bourg-Pailler a développé ma part féminine, la double peine des filles qui ont un job c’est, hormis de contribuer à faire bouillir la marmite, se taper le versant ménager.
Face à ça je peux dire je sais car je fais.
Ceci est écrit pour vous prévenir que la chronique à venir sur le premier roman d’Isabelle, Le Prince Charmant, c’est vous ! se situe à la bonne distance, c'est le regard amical d’un ami dépourvu de complaisance et d’un quelconque renvoi d’ascenseur.
Dans le roman d’Isabelle où la narratrice est dépourvue de prénom, deux personnages sont de vrais héros de roman : l’artisan, monsieur je sais tout faire, qui rénove la chambre de bonne sous les toits, roi du devis à rallonge, des reports en cascade, il m’a fait penser au roman, qui a rendu Peter Mayle célèbre dans le monde entier, dans lequel il dressait un portrait des artisans du Luberon avec un humour so british.
Le second héros c’est son psy. Je n’ai rien contre les psys et ceux qui les consultent mais ces rebouteux de l’âme, ces réparateurs de cœurs meurtris, ces sondeurs des plis et des replis de leurs patients, ne sont pas ma tasse de thé. Il faut dire que j’ai été vacciné, les curés, les bons frères, toute cette engeance qui me bassinait pour savoir si je visitais la culotte des filles ou si je pratiquais la lessive à la main, m’ont immunisé. Je suis bio nature dans mon petit jardin d’intérieur, j’arrache les adventices de mes mains, sans main-d’œuvre extérieure.
Celui de la narratrice est très intrusif et directif, en plus il est docteur, rien à voir avec le guignolo, ex-mao de Gauche Prolétarienne, le Gérard Miller, grand défenseur du service public, pourfendeur des élites, qui envoie sa progéniture à l’École Alsacienne.
Les autres mâles du roman, la moitié, l’amant gay, vous les découvrirez et je dois vous avouer que je ne passerais pas des vacances avec eux, drôles d’oiseaux, ils sont d’un convenu, chacun à leur manière, désespérant.
Avant de passer aux choses sérieuses, une mention spéciale au portrait de son avocat de droite, le roi du tweet, j’adore, c’est tout lui, courses à terroir d’avenir et vin nu.
Ma sainte mère aurait dit de la narratrice « elle porte la culotte ! »
Certes, elle la porte mais avec la cohorte des doutes, de la mauvaise conscience vis-à-vis des enfants, de l’envie qu’on s’occupe d’elle la forte, l’indestructible, elle est le portrait-type des femmes de 40 ans qui bossent, avec pour elle, cerise sur le gâteau, une bernique accrochée à elle comme sur un rocher.
Les mâles autour de moi me reprochent mon environnement quasi-exclusivement féminin, le vieux entouré de minettes. C’est un choix de vie, je l’assume sans flagornerie. Il me repose du féminisme de pacotille d’une génération qui se la joue cool. Je m’étonne souvent auprès de mes amies de leur constance à s’enticher, à tomber amoureuse, de loulous sans colonne vertébrale, inconsistant, fort en bouche et beaucoup moins dans l’héroïsme du quotidien.
Le roman d’Isabelle c’est du Saporta, sans fioritures, quand elle baise elle baise, quand elle pleure elle pleure, quand elle flippe elle flippe, c’est du cru, du très cru, elle ne brosse pas son portrait à son avantage.
Les bonnes âmes, les faux-cul, les hypocrites, et je ne parle pas des margoulins du vin, vont s’offusquer de cette mise à nu, de ce politically incorrect, grand bien leur fasse mais la narratrice ne charge pas la barque de sa bernique accrochée à son rocher, elle lui décerne un brevet de bon père, elle se dit heureuse qu’il soit le père de ses filles, elle ne se donne pas le beau rôle.
Sous ses grands airs de pourfendeuse, de redresseuse de torts, de chieuse, Isabelle cache une sensibilité à fleur de peau, c’est une belle personne et si, même si, elle hérisse le poil de beaucoup, bien-pensants ou simplement braves gens, elle mérite qu’on l’aime.
Lisez son roman, ce n’est pas du Harlequin ni du jus de tête pasteurisé, c’est du lait cru, du vécu, avec des odeurs, des pleurs, des rires, du brutal, de la tendresse, une tranche de la vie que l’on vit, ça fera du bien à certains d’entre vous, faire cuire un œuf et laver ses chaussettes ça ne tue pas l’amour et je rappelle que le mariage est avant tout un contrat civil.
Le prince charmant, c'est vous !", c'est le message pour les femmes du roman d'Isabelle Saporta. Pour ne plus culpabiliser de jongler avec une vie professionnelle harassante, les corvées qui ...
L’évènement du week-end derniersur les réseaux sociaux ce futsans contestel’annonce de la dédicace par François Hollande, le dernier de nos ex à la retraite qui, après avoir tué son PS chéri nous joue « vous me regretterez », de son dernier opus « Les leçons du pouvoir » au magasin E. Leclerc de Plérin samedi prochain...
Plérin est une commune de 14 000 habitants située près de Saint-Brieuc dans le département des Côtes-d'Armor.
Comme de bien entendu l’Édouard Leclerc de Plérin est sis 2 rue du Grand Quartier ZAC du Plateau, hors centre-ville, au bord de la Nationale 12, au sein du Centre Commercial des Baies d’Armor – j’adore la poésie des noms de ces mochetés qui défigurent les entrées de nos villes et de nos gros patelins – où tu peux garer ta bagnole gratos sur des parkings qui fleurent bon le bitume, où tu peux te régaler chez Mac Do, acheter ton tournevis chez Brico-Déco, flamber ton pognon dans une chiée de boutiques tassées les unes à côté des autres sans trop te bouger le cul.
C’est beau ! On me dit dans l’oreillette que c’est ainsi que l’on gâte les classes populaires à la bourse plate, que Michel-Édouard qui, entre-nous n’a aucun magasin, est le bienfaiteur post-moderne des gueux, des péquenots, de la France profonde, des vrais gens, que quiconque raillerait ce grand propagateur de culture serait qualifié de bobo parisien.
Que le pépère Hollande, pour occuper ses jours sans fin, aille dédicacer son bouquin à la foire aux boudins de Romorantin ou au Leclerc de Plérin « Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre » comme aimait le dire un autre grand Corrézien d’adoption : Jacques Chirac.
En revanche, ce qui me gonfle, c’est que le pompier pyromane, le mec qui a muré les petits commerces, libraires compris, des centres-ville, en profite pour se draper dans les brailles d’un grand défenseur de la culture, le MEL qui loge à Paris, en met des louches « Je rappellerais aux arbitres du bon goût qui éructent que E. Leclerc est le deuxième libraire de France (eh oui...), que près de 1.500 libraires professionnels travaillent passionnément dans nos 215 Espaces Culturels, que l'enseigne soutient chaque année plusieurs dizaines de festivals de grande réputation (y compris La Folle Journée de Nantes pour la musique classique), organise ses propres manifestations (le programme du Festival Culturissimo cette année est exceptionnel et mobilise 35 artistes dans 50 villes de province !) et qu'elle fait connaître chaque année de jeunes auteurs avec ses différents Prix Landerneau. »
Dans le même temps, à l’instar de nos sénateurs grands défenseurs de nos territoires ruraux, qui pleurent des larmes de crocodiles sur l’état des centres-ville qu’ils ont joyeusement contribué à dépeupler en accordant des permis de construire à la GD, si on proclame, comme ma pomme qui les achète chez des libraires-indépendants, on est bien sûr un bobo parigot tête de veau.
Si c’était risible je rirais mais verra bien qui rira le dernier puisque la GD des hypermarchés bat en retraite pour envahir les trottoirs de Paris – suivez mon regard à propos de trottoir – et que le Michel-Édouard est à la traîne. Faut dire qu’ils ont les pétoches les grands prédateurs de la GD face au grand méchant loup de la toile Amazon. Vont peut-être se faire bouffer, adieu vaches, cochons, couvées.
MEL qui est, en dehors d’être un bon collecteur de royalties tirées de la tonte des moutons, un grand communiquant conclut son papier par un flamboyant « Foi de breton, laissez-moi rappeler que l'élitisme est un « ringardisme »! »
Comme nous le disions dans la cour de l’école Sainte-Marie de la Mothe-Achard « C’est celui qui dit qui est… »
Pour le père François, qui ne sait plus quoi faire pour remonter à la surface, un conseil d’ami : le week-end prochain c’est la Pentecôte, alors pourquoi pas, comme l’autre François de Jarnac, ne se payerait-il pas une petite montée de la Roche de Solutré, c’est en Bourgogne près de Macon.
Ça aurait quand même plus de gueule qu’une dédicace de ton bouquin dans la galerie commerciale de Plérin, une bonne suée, le grand air, le souvenir de Montebourg, le buzz quoi !
Je suis taquin, je n’y peux rien…
Détail j’ai arpenté une seule fois un espace culturel Leclerc, c’était à Clichy-sous-Bois, j’étais en avance pour un rendez-vous au siège de Danone-lait, quelle tristesse que ces allées sans âme, sans âmes qui vivent, c’est ça le monde de MEL, désolé je n’aime pas !
François Mitterrand a accompli aujourd'hui son pélerinage annuel (et rituel) à la Roche de Solutré en Bourgogne. Il était accompagné de sa famille, de quelques amis dont Charles Hernu et de n...
À la Bellevilloise, me dit-on, le bel Antonin, qui ne recule devant rien pour porter haut les couleurs du vin nu, a convoqué une star du barreau, j’ai nommé Me Morain, qui râle un peu parce qu’on a exilé son Palais du côté de la porte de Clichy, pourquoi pas dans une banlieue pourrie, pour être l’avocat commis d’office à la défense du vin dénommé nature.
Je ne sais qui fut le juge qui mena l’instruction, ni si ce sont les fins limiers de la PJ qui ont enquêté sur cet épineux dossier, a-t-on placé sur écoutes les plus enragés des vignerons, a-t-on filé la poignée de cavistes alternatifs dealers de cette drogue douce, je ne sais, mais mon petit doigt me dit, que l’Antonin a veillé pour que le dossier à charge soit aussi fin que le papier à cigarettes OCB, sigle de Odet-Cascadec-Bolloré.
Face à ce futur déni de justice, en dépit de ma nullité : j’ignore tout du code de procédure pénale, alors que Me Morain en est le Paganini, j’ai décidé de me draper dans l’hermine du procureur, de me lover dans la peau de Fouquier-Tinville, de me la péter grave comme Philippe Bilger, d’arborer ma belle lignée de décorations, pensez-donc commandeur du Mérite Agricole, et je n’ose citer les autres médailles de peur de me faire vilipender par les groupies du vin nu.
N’écoutant que mon courage, en dépit de mon thorax fracassé, je me dresserai face à cette parodie de procès pour tailler en pièces celles et ceux qui chantent les vertus du vin qui pue.
C’est mon côté minoritaire, rocardien non révisé qui remonte à la surface, ce parler vrai qui a valu à l’hamster jovial de n’être qu’un éternel candidat à la fonction suprême, je monte au front avec mon ridicule chassepot.
Quand allez-vous arrêter de faire chier, avec vos breuvages indignes de la France profonde des terroirs, ces bons gaulois qui s’échinent à pulvériser, à araser, à round-uper, à faire vivre toute une flopée de marchands du temple, à donner une belle typicité à leur jaja en le boostant à coups de poudre de perlimpinpin.
Ce n’est pas en faisant faire trempette à vos gonades poilues, en foulant de vos pieds mal lavés les grappes vendangées par des bobos en manque de nature, que vous tirerez la quintessence du vin.
Rangez vos minables mobylettes bleues, laissez la place aux escadrilles de Rafale qui font tomber un tas de blé dans le trésor public, allègent l’abyssale dette, font triompher sur tous les continents notre nectar national.
On s’en bat les couilles de votre pur jus de raisin fermenté, au nom de la liberté inscrite au fronton des mairies nous revendiquons le droit de nous jeter derrière la cravate de la colle de poisson, de la gélatine, de la poudre de tanins, du tartrate de calcium, du citrate de cuivre, des copeaux de chêne, des bouts de planche, de la résine de pin d’Alep, de l’acide lactique, du bisulfite d’ammonium, j’en passe et des plus crades.
Me Morain ne jetez pas le bébé avec l’eau du Bain, Alexandre bien sûr, l’insurgé de Pouilly fumé, qu’est-ce qu’il fume d’ailleurs, la moquette, certes vous avez terrassé, tel l’archange Gabriel, l’hydre de l’INAO, mais bordayl, ne nous faites pas chier, nous les bons Français, les héritiers du vieux maréchal pour qui la terre ne mentait jamais.
Franchement votre vin d’évier qui pue, qui sent la bouse de vache, la serpillière mal essorée, la souris, les pieds mal lavés, le bouiboui, vous n’allez pas nous en faire tout un fromage qui pue à la manière de ce gros tambour de Périco Légasse.
Vin de France mon cul !
Je sais bien que vous allez me rétorquer, même twitter, Terroirs outragés ! Terroirs brisés ! Terroirs martyrisés ! Mais terroirs libérés par une armée de va-nu-pieds !
À quoi bon m’époumonerais-je lors qu’il fait si beau dehors, que les filles sont belles, que l’amour me tend les bras ?
Comme je n’ai aucune chute à ce réquisitoire sans queue ni tête je vais de ce pas me payer un Pet’nat bien frais de derrière les fagots, dire merde à la reine d’Angleterre et Mélanchon qui fait la fête à Macron, brailler que les bourgeois plus ça devient vieux plus ça devient con…
Acquittez donc le vin nu je n’en ai rien à cirer !
Sitôt bu sitôt pissé, telle est ma devise !
Me Morain votre tâche est aisée, à vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
21 août 2006, août s'enlisait dans le crachin et la grisaille alors je fis la grasse matinée et ce samedi après-midi j'ouvris mes boîtes d'archives et je triai : les invitations, les photos, les coupures de presses, les cartes tricolores, les menus...
Je suis un conservateur. Aucune nostalgie, rien que des traces du temps passé, la remontée en surface de souvenirs et, bien sûr, l'occasion d'alimenter ma chronique : pire que le sparadrap de Tryphon dans Tintin et Milou ce Berthomeau...
Chaque Ministre est flanqué d'une secrétaire particulière chargée notamment de gérer son agenda. Françoise, l'une d'entre elles, débarquait souvent dans mon bureau pour me demander à propos d'une invitation ou d'une intervention : on fait quoi ?
J'aurais été un excellent chambellan chargé des menus plaisirs à la Cour du Roi. Ce jour-là il s'agissait d'une invitation de la baronne Philippine de Rothschild au dîner Opus One le 11 octobre 1988.
Réponse : « Excuser le Ministre ! »
Nous étions hors délais, alors j’empoignai le téléphone pour appeler l’assistante de la baronne. Je tombai sur elle, si je puis me permettre cette expression un peu cavalière, je peux car Philippine, ancienne comédienne, ne faisait pas de chichi. Je me fis diplomate, en pure perte, je me vois enjoindre par la baronne de venir en lieu et place du Ministre. Je tente une dernière parade : je me déclare allergique au costume de pingouin pour me voir répondre du tac au tac : « Venez en caleçon si ça vous chante mais venez... » On ne résiste pas à Philippine de Rothschild. J'y suis allé, dans l'Airbus spécial très people parisien, en costume cravate et j'ai craqué.
Oui j'ai craqué face au gâteau de nouilles Mérilda une pure merveille pour moi qui suis capable de faire des folies pour un plat de pâtes au beurre. Mon seul vice (rires) même que pour mes premières épousailles la famille m'offrit un carton de nouilles Rivoire et Carret (Ha, Robert Skalli pourquoi avoir abandonné Rivoire et Carret).
Je salive en écrivant. Pour l'histoire, avec un h un peu plus majuscule, ce dîner illustra pour moi l'irruption du Nouveau Monde dans l'univers « ça ne se fait pas cher ami » de Bordeaux et de ses environs : mes voisins et voisines de table s'en étouffaient presque en voyant ces yankees volubiles aller et venir sur l'estrade avec force de gesticulations et du parler yankee sonore et bruyant.
Un vrai régal, même si je m’emmerdais ferme pendant toute la soirée. Ainsi débuta une relation privilégiée avec Philippine, elle m’aimait bien, elle fut une lectrice assidue de mon blog.
Elle amplifia les ambitions du baron Philippe qui, lors de son arrivée à Mouton à l’âge de vingt ans, en 1922,décida de mettre le millésime 1924 en bouteilles à la propriété, un exemple que les plus grands crus de Bordeaux allaient suivre rapidement.
« Cette innovation imposa d’accroître les capacités de stockage sur place : en 1926, le baron fit donc construire le “ Grand Chai” (100 mètres de long), dont la perspective saisissante demeure une attraction majeure de la visite de Mouton.
En 1933 il racheta le château voisin de Mouton d’Armailhacq, cinquième cru classé, rebaptisé aujourd’hui Château d’Armailhacq et avec lui la maison de commerce à partir de laquelle il a créé Mouton-Cadet, la plus grande marque de Bordeaux. Mouton-Cadet a d’abord été le second vin de Mouton-Rothschild, avant de devenir très rapidement autonome (le second vin s’appelle maintenant Le Petit Mouton de Mouton-Rothschild). »
« Il n’est pas exagéré de dire que Mouton-Cadet est la plus grande réussite de marketing du XXe siècle dans le domaine du vin. En 1970, le baron Philippe acquiert encore le Château Clerc Milon, cinquième cru classé situé sur le terroir de Pauillac entre Lafite et Mouton. Vers la fin de sa vie, enfin, en 1983, le baron Philippe a créé en Californie avec Robert Mondavi “ Opus One ” un grand cru fait aux États-Unis avec le savoir-faire bordelais. »
Comment Mouton-Rothschild devint un premier cru classé ou la vie et l’œuvre du baron Philippe de Rothschild
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
Puisque certains n'ont pas compris mes conneries de la saison 1 ICI link j'en remet une louchée. C’est donc l’histoire d’un mec qui passait sa vie avec les bandits manchots dans les casinos. Il jouait à tout. Il pariait sur tout. Il grattait. Il se faisait...
Fenêtre sur cour, L’amour Est un crime parfait, Des mots noirs De désespoir Jetés sur un petit carnet. Mère au foyer sans foyer À nue Toute nue. Sur sa peau lisse tout glisse. Ses grains de beauté Fixés sur mes clichés volés. Sente blanche de ses hanches...
1- J'adore les mecs, le cul vissé sur le siège de leur scooter, qui m'invectivent parce que sur mon vélo je ne démarre pas assez vite aux feux tricolores... Bienheureux les beaufs ! 2- J'adore les nanas, les fesses posées sur le cuir des sièges de leur...
Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars...
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.