Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 août 2015 3 19 /08 /août /2015 09:20
Les Murgers des Dents de Chien Saint-Aubin 1er Cru de chez les Derain poils aux… vins…

Un site de vente de vente, qui nous dit que vendre du vin c’est un métier, pose ce matin une question de la plus haute importance : « Que boire avec des Cuisses de Grenouille ? » Encore un truc à nous faire bien voir de nos amis anglais qui nous traitent à tout bout de vignes de « Frog-eaters » et à déchaîner sur Face de Bouc une prise de bec entre les défenseurs des spécificités françaises, genre je ne mange que des andouillettes locavores de ma belle-mère, et les amoureux et défenseurs des petites bêtes…

 

J’avoue que je ne suis pas amateur de ces cuisses-là, non pour des raisons de militance pour la cause des animaux mais parce que, contrairement à Alexandre Dumas qui, dans son grand dictionnaire de cuisine : note que « Bien des médecins du Moyen Âge se sont opposés à ce qu'on mangeât cette viande qui cependant est blanche et délicate et contient un principe gélatineux plus fluide et moins nourrissant que celui des autres viandes. », je n’apprécie pas.

 

Dumas relève que c’est une tradition ancienne puisqu’ « Au seizième siècle pourtant, les grenouilles étaient servies sur les meilleures tables, et Champier se plaignit de ce goût qu'il regarda comme bizarre, et il y a un siècle à peu près qu'un Auvergnat, nommé Simon, fit une fortune considérable avec les grenouilles qu'on lui envoyait de son pays, qu'il engraissait et qu'il vendait ensuite aux premières maisons de Paris où cet aliment était fort à la mode. »

 

Alors pourquoi vous faire tout un plat des cuisses de grenouilles ?

 

Pour rien, ou presque, mon esprit d’escalier associant toujours l’évocation de ce plat à la chanson de Pierre Perret : « Cuisses de Mouche »

 

Sa petite paire de noix gonfle un petit poil sa minijupe

Elle a des gambettes comme un fil à couper le roquefort

Ses petits œufs au plat sous son chemisier me préoccupent

Autant que le joli sourire qui lui sert de passeport

 

C'est pour ça qu'on l'aime dans notre HLM

Chez le beau Riri ou dans le bistrot de la mère Tatzi

On l'appelle Cuisse de Mouche fleur de banlieue

Sa taille est plus mince que la retraite des Vieux

Elle chante tout le temps sans finir sa chanson

C'est la faute bien sûr à ses tous petits poumons…

 

Et, comme je n’hésite devant rien, je descends encore plusieurs marches de mon esprit d’escalier pour vous confier que Pierre Perret va bien à Dominique Derain, le vigneron de Saint-Aubin, dont la devise plaira beaucoup à l’association des philosophes amateurs de vins sans poils :« Un rien naturel...Le vin dans son expression naturellement. » Dom Derain.

 

 

Voilà la boucle est bouclée et sans me ramasser la gueule dans mon escalier je peux maintenant vous affirmer :

 

- J’aime beaucoup le Saint-Aubin…

 

- J’aime beaucoup les vins de Dom Derain

 

Donc, syllogisme impeccable, j’ai adoré Les Murgers des Dents de Chien Saint-Aubin 1er Cru 2013 de Dom Derain, au restaurant Les Climats le jour de la Saint-Jacques.

 

Une merveille de finesse, de fraîcheur, ample en bouche, qui provient d’une parcelle de 35 ares situé au-dessus du Montrachet! Sol calcaire marbrier (comblanchien) et terre rouge ferreuse, vigne d'une trentaine d'années en chardonnay vinifié comme l'ensemble du domaine en fut vieux sans aucun intrant pour valoriser le lieu et le millésime.

 

« Bon jeune et bon vieux. Ce premier cru sera peut-être classé grand cru un jour... » dit le Dom, ha, ha ! et je n’ajoute pas Ding, ding, dong car là je verserais dans le Bordeaux Bashing cher à Isabelle Supportable grande copine du Dom.

 

De mon côté j’ai réservé, avant que les prix flambent, quelques flacons de ce nectar en millésime 2014.

 

Et vous allez me dire : tu manges quoi avec cette merveille ?

 

Du homard bleu breton saisi, bouillon de carapace parfumé à la verveine fraîche, fricassée de girolles et abricots du chef des Climats : Julien Boscus.

 

Saisi, vous avez écrit saisi, oui, barbare je suis, mais comprenne qui pourra pour les beaux yeux d’une reine on ne compte pas, on n’est pas à une contradiction près…

 

Partager cet article
Repost0
10 août 2015 1 10 /08 /août /2015 07:00
Les  nouveaux marronniers : le vin le plus cher du monde, les Sages du Conseil Constitutionnel sont anti-vin, et vive mes 2 millions de lecteurs uniques
Les  nouveaux marronniers : le vin le plus cher du monde, les Sages du Conseil Constitutionnel sont anti-vin, et vive mes 2 millions de lecteurs uniques
Les  nouveaux marronniers : le vin le plus cher du monde, les Sages du Conseil Constitutionnel sont anti-vin, et vive mes 2 millions de lecteurs uniques

Il est des jours où une folle envie me prend de quitter mon vieux pays à la cloche de bois, tel un vulgaire exilé fiscal, pour ne plus avoir à subir la vacuité qui règne en maître sur les réseaux sociaux et dans beaucoup de médias classiques.

 

Plus ça va moins ça va, c’est le déferlement, un flux ininterrompu de copié-collé de l’AFP ou autre source d’info, un torrent de prises de position de quidams qui ne savent pas de quoi ils parlent, le tam-tam exaspérant d’opportunistes qui découvrent l’eau chaude pour faire bouillir leur pauvre marmite, bref la digue est rompue : quand les bornes sont dépassés y’a plus de limites à la stupidité.

 

« Il y a deux choses d’infini au monde : l’univers et la bêtise humaine mais pour l’univers je n’en suis pas très sûr » Albert Einstein

 

« Les dictateurs sont les domestiques du peuple, - rien de plus -, un foutu rôle d’ailleurs, - et la gloire est le résultat de l’adaptation d’un esprit avec la sottise nationale. » Baudelaire

 

Carlo M. Cipolla dans Les lois fondamentales de la stupidité humaine

 

« L’individu stupide est le type d’individu le plus dangereux. »

 

Il s’agit de la Troisième Loi fondamentale : « Est stupide celui qui entraîne une perte pour un autre individu ou pour un groupe d’autres individus, tout en n’en tirant lui-même aucun bénéfice et en s’infligeant éventuellement des pertes. »

 

Face de Bouc est peuplé de je sais tout sur tout, de yaka faukon, de redresseur de torts, de néo-poujadistes, d'adeptes du bashing, d'aspirants à tenir les rênes du pays qui, pour la plupart, ont déjà du mal à maîtriser notre langue et sa syntaxe, et dont on peut supposer que leur expérience et leur pratique soient à la même hauteur.

 

Tout ça vole très bas, en rase-mottes...

 

Vous me direz que je m’exaspère pour pas grand-chose et que je ferais mieux d’ignorer tout ce petit monde insignifiant. Mais ce monde est notre monde, c'est aussi la pâte de notre pays, celle qui vote aussi, et lorsque l’on veut se tenir informé, comprendre, il faut tout prendre en compte, même les inepties.

 

Et encore je ne lis pas, bien sûr, les énormités conspirationnistes ou autres écrits délirants à l'attention de débiles profonds.

 

Alors, en dépit de mon allergie elle aussi profonde, je continue de lire et je jette les épluchures au compost. C’est bon pour la nature le compost !

 

Donc, si vous ne le savez pas encore, c’est sans doute que vous êtes parti en vacances sur une île déserte ou que vous avez cessés d’écouter la radio, de regarder la télé ou que vous vous foutez comme de votre première chemise des réseaux sociaux.

 

Même le Courrier du Vietnam nous fait part de sa surprise. 

 

Même l’ancien quotidien du soir dit de référence nous torche un article simple resucé de la dépêche AFP.

 

« Le vin le plus cher au monde est un bourgogne et il ne s’agit pas d’un romanée-conti, mais un vin d’Henri Jayer à 15 195 dollars (14 254 euros) la bouteille de 75 cl. Le premier bordeaux sur la liste, le réputé Pétrus, doit se contenter du 18e rang, selon un classement établi par le site en ligne spécialisé Wine Searcher.

A eux seuls les bourgognes font un tir groupé impressionnant trônant aux trois premières places, avec quatre autres vins dans les dix premiers et au total pas moins de 40 vins sur 50 ! »

 

Lire ma chronique : 

 

« Il n’y aura plus d’autre Henri Jayer… Il ne peut y avoir qu’un seul « Dieu des Bourgognes » ce n’est pas Jacky Rigaud qui l’a dit, alors c’est qui ?

 

Nulle part pas le moindre pet d’analyse, c’est cocorico ou bien le genre : les braves vignerons bourguignons font la nique aux cons de bordelais des châteaux. Tout le monde est content et roule Mimile la viticulture française se porte comme un charme, mieux que le vignoble qui tremble sous l’esca et la flavescence, et les boucs émissaires ne manquent pas, on les ramasse à la pelle : les écolos, les bios, les bobos, la loi Evin

 

À propos de cette dernière, le rejet par le CC de l’amendement à la loi Macron concernant un assouplissement de la loi Evin, pour cause de cavalier législatif, c’est le déferlement habituel de commentaires stupides qui taxent ces pauvres sages de Montpensier, Debré Junior en tête, de participer au désamour du vin. Mis dans le même sac que ces « vendus » de politiques, des moins que rien, des ennemis de nos si beaux équivalents Rafale.

 

La forme et le fond, y connaissent pas les crétins : en France nous avons une vision de sanction pour tout ce qui touche à toute forme de juridiction. tout prend figure de condamnation.

 

N'en déplaise au sénateur César, le CC a simplement appliqué sa jurisprudence constante et renvoyé la modification de la loi Evin à un texte de Santé Publique qui est son fondement originel. Rien de plus normal et le gouvernement se devra de faire, si ce n'est déjà fait puisque l'amendement avait reçu l'aval de l'exécutif, les arbitrages entre les Ministères en présence, c’est son boulot, rien de plus, rien de moins. J’ai pratiqué, ça se passe à Matignon, ensuite aux députés de voter, avec ou sans 49/3. C’est aussi leur job.

 

Je rassure Jacques Dupont, le Président Farge sur son tracteur est tout à fait légitime lorsqu'il demande au gouvernement de remettre l'ouvrage sur le métier.

 

Mais le pompon, sans contestation, est revenu sur ce sujet à la Grosse Caisse la plus tonitruante, pas forcément la plus entendue hormis le cercle de ses zélotes, le Périco du pauvre qui, drapé dans notre drapeau tricolore, cria à l’anti-France et, Ô grande découverte réinventa  l’eau chaude pour proclamer qu’il existait en France un lobby anti-alcool qu’il réduisit à l’anti-vin pour enfoncer son petit clou plus encore. Ce lobby, ne lui en déplaise, est plus vieux que l’invention des contributions indirectes, puisque Pasteur et Clémenceau en furent. Mais, que voulez-vous faut bien qu'il fasse bouillir sa pauvre marmite l'exilé de par delà les Pyrénées. Ça lui fait du bien et moi ça me fait rigoler. J'adore les grosses caisses mais dans les orchestres symphoniques où il faut beaucoup de doigté.

 

 

Je rigole d’autant plus qu’en plein mois d’août, ce 10 août, ma crèmerie vient de passer la barre des 2 Millions de visiteurs uniques.

 

 

Total depuis la création du blog
2000669visiteurs uniques

 

4063482pages vues

 

2.03vues / visiteur


Bonne journée et large soif comme le proclame notre Roger Feuilly national qui aime tant les moutons de chez Etchemaïté à Larrau, face aux falaises noires du massif de Mendibelza.

Partager cet article
Repost0
6 août 2015 4 06 /08 /août /2015 09:27
Les Debré n’aiment pas le vin et les cavaliers : le Conseil Constitutionnel retoque l’article assouplissant la loi Evin

Bernard Farge doit dire merci la droite qui a saisi le CC, en effet :

 

Le Conseil a censuré en tout ou partie 18 articles «adoptés selon une procédure contraire à la Constitution», c'est-à-dire considérés comme des «cavaliers législatifs», en d'autre termes, des disposition n'ayant rien à voir avec l'objet du projet de loi.

 

- Retoqué donc l'article visant à assouplir la communication sur l'alcool et remettant en cause la loi Evin, selon les autorités sanitaires et plusieurs associations. Il affirmait que «ne sont pas considérés comme une publicité ou une propagande (...) les contenus, images, représentations (...) relatifs à une région de production, à une toponymie, (...) à un terroir, à un itinéraire, à une zone de production, au savoir-faire, à l'histoire ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique (...)».

 

« Avilis, abrutis, les alcooliques sont devenus incapables de soutenir l’effort civique tel que celui qu’impose la guerre. La mobilisation de 1939 fut la cause de l’augmentation importante des psychoses alcooliques. L’armée elle-même est, en 1939, fortement contaminée par l’alcoolisme. Les officiers à leur mess, les troupiers à la cantine, absorbent verre sur verre… » écrivait le Pr Debré en 1945 dans son programme constructif de lutte contre l’alcoolisme comme l’une des causes de la défaite. » 

 

Ne noyez pas la loi dans l'alcool CLAUDE GOT 3 MARS 2004 

 

« Imaginer que Claude Evin étant un ministre socialiste, sa loi est une loi de gauche et qu'il faut profiter de la majorité écrasante de la droite dans le Parlement actuel pour achever de la détruire est un troisième contresens. L'inscription dans la loi de l'interdiction de toute publicité pour l'alcool à la télévision a été faite à la suite du dépôt d'un amendement de Jacques Barrot voté au printemps 1987 en réaction à l'extension à TF1 de la possibilité de faire de la publicité pour la bière. Jacques Chirac s'était déclaré publiquement défavorable à la publicité pour l'alcool à la télévision en mars de la même année. Rappelons encore, puisque cette histoire véhicule des citernes d'amnésie sélective, que de dangereux gauchistes tels qu'Edouard Balladur, Raymond Barre ou Michel d'Ornano ont voté la loi Evin avec la totalité des députés CDS sauf l'un d'entre eux déjà déchiré entre son mandat de maire d'un village viticole alsacien et ses convictions au niveau national. »

 

« La création du HCEIA ne constituait qu’un élément d’un vaste programme de lutte contre l’alcoolisme Le souci d’intervenir en ce sens, manifeste dès la … visant, notamment, à réduire le nombre de « bouilleurs de cru » patentés et à organiser l’extinction progressive de ce privilège fiscal, en supprimant toute possibilité de transmission aux descendants et de cession à un tiers. Les résistances politiques suscitées par ce projet mirent Mendès France en échec. Et il fallut attendre que Michel Debré prenne l’ordonnance du 30 août 1960 pour que cette disparition programmée du « petit bouilleur » s’inscrive dans le droit positif. Encore Michel Debré fut-il contraint d’y revenir par... Conscients des relais dont disposaient les représentants des « intérêts alcooliers » et du monde rural jusque dans la haute administration, et pas uniquement au sein du ministère de l’Agriculture, les conseillers de Mendès France décidèrent de rattacher directement le Haut Comité à la présidence du Conseil. La possibilité de requérir aisément l’appui du chef du gouvernement devait permettre à cette institution sans administration de terrasser ses opposants. »

 

 

On appelle « cavalier législatif » un article de loi qui introduit des dispositions qui n’ont rien à voir avec le sujet traité par le projet de loi.

Ok… mais pourquoi avoir rajouté dans le titre le « conseil constitutionnel » ? C’est quoi le rapport ?

Réponse ICI

Partager cet article
Repost0
2 août 2015 7 02 /08 /août /2015 06:00
Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?

Après le déjeuner, sur la place des Halles, nous prenions le car Citroën, parti de Nantes, pour aller à la plage des Sables-d’Olonne, il ne s’arrêtait qu’à Saint-Mathurin. Je tenais à la main ma pelle et mon seau. Le long mufle du car, sous lequel le moteur cliquetait, m’impressionnait. En blouse grise et casquette, le chauffeur délivrait, avec une drôle de petite machine à manivelle, les tickets. Nous allions nous asseoir sur la banquette du fond, où, à genoux, le dos tourné au sens de la marche, pendant toute la durée du trajet, notre seule préoccupation consisterait à observer l’impatience des conducteurs qui essayaient de nous doubler. Le double virage de la Cossonnière, marquant le passage à niveau de la ligne de chemin de fer, faisait tanguer la lourde carcasse du car, à la sortie le moteur vrombissait. Le skaï de la banquette collait à nos genoux dénudés. Je portais des va-nu-pieds, un short et sweet-shirt blanc. Afin de ne pas subir l’ire de nos mères nous évitions de crier nous contentant de faire grimaces et gestes pour nous moquer des malheureux qui peinaient à nous doubler. Nous étions en vacances mais nous n’allions pas tous les jours à la plage comme les estivants.

Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?

Avant d’arriver à la plage nous passions par la ville où nos mères léchaient les vitrines de mode. Nous étions impatients. Lorsqu’enfin nous débouchions sur le remblai, magnifique arc plein sud, petite promenade des anglais, bordée de belles demeures, j’étais toujours émerveillé par l’harmonie du lieu. Nous nous posions, devant les tentes blanches, tout près de la grande horloge. Tout au bout du remblai, à notre droite, la masse imposante du Grand Casino représentait pour nous un vrai mystère, on y jouait, dansait, buvait, des plaisirs pour nous inconnus. La marée dictait sa loi sur la plage des Sables-d’Olonne, immense territoire de sable fin lorsqu’elle était basse, mince ruban lorsque les eaux clapotaient aux pieds des escaliers.

Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?
Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?

En attendant l’heure de la baignade, fixée par nos intransigeantes mères à moins 3 heures après la fin de notre déjeuner, nous exercions nos talents de cantonniers, creusant des trous, érigeant des murailles, bâtissant des châteaux de sable… Notre proximité de la pendule nous permettait de contrôler le compte à rebours. Nous ne savions point nager mais nos mères nous laissaient aller au bain sans grande inquiétude, la plage était si plate, la mer si calme, le drapeau était vert et les CRS musclés nous protégeaient. De ces baignades maritimes j’ai gardé le goût de l’eau salée et un grand désintérêt pour celle des piscines.

 

Mais le bain ça donne faim !

Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?
Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?

Alors venait notre délice de gourmandise : un beignet à l’abricot constellé de sucre que nos mères achetaient au jeune homme, qui allait et venait sur un territoire imparti, un grand panier suspendu sur son ventre, en huchant : « beignets aux abricots… ils sont beaux mes beignets aux abricots… » Ils les tendaient enveloppés dans du papier soie blanc. Nous les mangions religieusement. La confiture d’abricot nous tapissait la bouche et le sucre nous faisait des moustaches.

 

Manger un beignet à l’abricot ça donne soif !

Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?

Alors, avant de reprendre le car, nos mères nous offraient un Pschitt citron ou orange sur une terrasse, nous nous prenions pour les rois du monde, ce nous étions.

 

Aussi bizarre que ça puisse paraître en ce temps-là, le milieu des années 50, ne poussant pas dans nos jardins, l’abricot du Roussillon n’était pas encore arrivé jusqu’à nous et comme les confitures étaient faites maison, celle d’abricot pour nous était un must…

Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ?

L’abricotier : « natif de Chine aussi bien que de l’ouest de l’Asie… Sing, comme on le sait bien, est l’abricot (Prunus Armeniaca)… le Shan-hai-King dit que plusieurs Sing croissent sur les collines. En outre, le nom de l’abricot est représenté par un caractère particulier, ce qui peut démontrer qu’il est indigène à la Chine. »

 

Le Shan-hai-King est attribué à l’empereur Yü, qui vivait en 2205-2198 avant Jésus-Christ.

 

L’origine du mot « abricot » est intéressante à plus d’un titre. Les Romains le surnommaient praecocum c’est-à-dire « précoce », sans doute en raison de sa floraison très tôt dans le printemps. Le terme « abricot » s’est ensuite forgé tout au long de ses pérégrinations autour du Bassin Méditerranéen : praikokion pour les grecs, al barq pour les arabes, albaricoque pour les espagnols, puis al-Bercoc en catalan.

 

Originaire de Chine donc, l’abricotier s’est parfaitement adapté au climat du Bassin Méditerranéen et ce, depuis l’Antiquité. Il faut cependant attendre le XVIIIe pour que sa culture se développe en France. Cultivé depuis 2 000 ans, il se diffuse à travers le Moyen puis le Proche-Orient. On relate ainsi la culture de l’abricotier en Iran et en Arménie (d’où son nom savant) à partir du premier siècle avant notre ère. Il parvient ensuite jusqu’aux Grecs et aux Romains. Cultivé depuis 2 000 ans, il se diffuse à travers le Moyen puis le Proche-Orient. On relate ainsi la culture de l’abricotier en Iran et en Arménie (d’où son nom savant) à partir du premier siècle avant notre ère. Il parvient ensuite jusqu’aux Grecs et aux Romains.

 

L'abricotier aurait été introduit en France par deux voies :

 

- d'une part en provenance d'Italie par la vallée de la Loire. Le roi René d'Anjou (1409-1480) qui hérita du royaume de Naples en 1435 ramena d'Italie ce fruitier dans sa région natale, où il prit le nom d'abricotier vers 1560.

 

- d'autre part en provenance d'Espagne par le Roussillon. On ne sait pas quand l'introduction s'est faite mais probablement entre le moment où Narbonne fut occupée par les Sarrasins (en 715) et celui où le Roussillon fut rattaché à la couronne de France (en 1659).

 

Mais c’est avec le Roi-Soleil que l’abricot prend réellement son essor en France. Au XVIIe siècle, Jean-Baptiste La Quintinie, jardinier du gourmand Louis XIV, effectue de nombreuses plantations dans le Potager du Roi. Dès le siècle suivant, le développement à grande échelle de la culture des abricots dans l’Hexagone est lancé. Celle-ci ne cessera plus de se développer.

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2015 5 31 /07 /juillet /2015 06:00
Ciel elle a apporté 1 Mouton-Cadet pour une fête dans un fief naturiste ! La politesse c’est l’art de vivre ensemble en soignant les apparences plutôt que les rapports de forces…

À Paris, pour les fêtes organisées entre amis, les bourses étant assez plates, chaque invité apporte à boire et à manger en fonction de ses possibilités. Comme vous le savez je fréquente une belle floppée de naturistes et très souvent apparaissent des flacons qui donnent des boutons aux purs et durs des vins nus. Mais jamais, au grand jamais, qui que ce soit ironise, se moque, chacun a le droit d’aimer ce qu’il aime ou le plus souvent de ne pas être un consommateur pour qui le vin est une boisson parmi d’autres et peu au fait des chamailleries du microcosme. C’est la moindre des politesses. Au mieux, on fait goûter à l’arrivant(e) ce que l’on aime pour lui faire apprécier.

 

Tel fut le cas l’autre soir lors d’une fête dans la cantine d’altitude où les tenancières sont addict des vins nus. L’irruption d’un flacon de Mouton-Cadet ne provoqua aucune vague, il fut ouvert, bu par ceux qui l’ont voulu. Bref, rien que du savoir-vivre.

 

Pour rire, provoquer les réseaux sociaux j’ai posté sur mon Mur :

 

« Mouton Cadet au Lapin Antonin transgression absolue »

 

Les commentaires furent dans l’ensemble plutôt rigolards.

 

Le lendemain matin je me suis dit que j’allais faire un test en postant ceci :

 

« Juste une petite histoire de Mouton-Cadet

 

Que faites-vous lorsqu’un (e) invité (e) se pointe chez vous lors d’une petite fête avec une bouteille de Mouton-Cadet ?

 

- Vous vous moquez ?

 

- Vous le remerciez et vous vous gardez bien de l’ouvrir ?

 

- Vous le remerciez, vous l’ouvrez et vous le goûtez ?

 

Merci pour vos réponses, courtoises bien sûr…

 

C’est ce qui nous est arrivé hier au soir au Lapin »

 

Tout au long de la journée les commentaires ont chauffé : 43 en tout avec des réponses croisées. Dans l’ensemble ce fut, à quelques exceptions notables, courtois.

 

Cependant dans les pros et les antis vins nus je sentais une réelle envie d’en découdre, d’excommunier, d’exclure et surtout une absence réelle de politesse sous prétexte d’une pratique d’un humour un peu lourd très en cour sur Face de Bouc.

 

Alors je me suis souvenu d’André Comte-Sponville qui eut il y a une quinzaine d’année une grande notoriété avec notamment son « Petit traité des grandes vertus » ce qui lui valut des volées de bois vert de Pierre Marcelle, journaliste à Libération, qui juge les propositions de Comte-Sponville « indigentes » et ses propos « venteux » que son « omniprésence de penseur consensuel est censée légitimer. Jacques Bouveresse, philosophe français, ne lui conteste pas son statut de philosophe mais lui reproche de faire partie de ces confrères contemporains devenus des « obligés du pouvoir ».

 

« Politesse », par André Comte-Sponville

 

Après vous. » Dans cette formule de politesse, Levinas voyait l’essentiel de la morale. On comprend pourquoi : c’est mettre l’égoïsme à distance et court-circuiter la violence par le respect. Tant que ce n’est que politesse, l’égoïsme reste pourtant inentamé ; le respect, presque toujours, n’est que feint. Peu importe. La violence n’en est pas moins évitée, ou plutôt elle ne l’est que mieux (s’il fallait respecter vraiment pour la faire disparaître, quelle violence presque partout !).

 

C’est dire, sur la politesse, l’essentiel : qu’elle n’est que l’apparence d’une vertu, pour cela aussi socialement nécessaire qu’individuellement insuffisante.

 

Positivité de l’apparence. Être poli, c’est agir comme si l’on était vertueux : c’est faire semblant de respecter (« Pardon », «S’il vous plaît », « Je vous en prie »…), de s’intéresser (« Comment allez-vous ? »), de ressentir de la gratitude (« Merci »), de la compassion («Mes condoléances »), de la miséricorde (« Ce n’est rien »), voire d’être généreux ou désintéressé (« Après vous »)…

 

Ce n’est pas inutile. Ce n’est pas rien. C’est ainsi que les enfants ont une chance de devenir vertueux, en imitant les vertus qu’ils n’ont pas encore. Et que les adultes peuvent se faire pardonner de l’être si peu.

 

Le mot, contrairement à ce qu’on croit souvent, ne vient pas du grec polis (la Cité) mais du latin politus (« lisse, propre, ce qu’on a pris le temps de polir »). Aussi la politesse a-t‑elle moins à voir avec la politique qu’avec une certaine façon de se frotter les uns aux autres : c’est l’art de vivre ensemble, mais en soignant les apparences plutôt que les rapports de forces, en multipliant les parades plutôt que les compromis, enfin en surmontant l’égoïsme par les manières plutôt que par le droit ou la justice.

 

C’est « l’art des signes », disait Alain, et comme une grammaire de la vie intersubjective. L’intention n’y fait rien ; l’usage y est tout. On aurait tort d’en être dupe, mais plus encore de prétendre s’en passer. Ce n’est qu’un semblant de vertu, moralement sans valeur, socialement sans prix.

 

Dictionnaire philosophique

André Comte-Sponville

1654 définitions. 1120 pages. 29 €

© Éditions PUF, 2013

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2015 5 24 /07 /juillet /2015 06:00
Éloge du porc par Philippe Sollers, Manifeste du cochon libre,Porc d'attaches

Crise de l’élevage : non !

 

Faire l’amalgame entre les difficultés des éleveurs de porc, des éleveurs de bovins du troupeau viande et celles des producteurs de lait relève du raccourci journalistique et d’une méconnaissance des réalités de ces productions.

 

Je retiens ma plume car je ne suis plus dans le coup et je n’ai pas envie de faire le ramenard mais ça me démange.

 

Pour les éleveurs de bovins du troupeau allaitant le mal est ancien et endémique, ils ont toujours été les parents pauvres de la paysannerie française et les tendances de la consommation sur le marché domestique ne vont pas arranger les choses…

 

Pour les producteurs de lait, jusqu’ici plus ou moins protégés par les quotas laitiers, c’est depuis le démantèlement des mécanismes de régulation de la PAC, la seconde bourrasque engendrée par la volatilité des prix. Ce n’est qu’un début…

 

Pour le cochon, c’est une vieille histoire que j’ai vécu depuis ma thèse de doctorat sur le porc tout au début de la montée en puissance du modèle hors-sol breton. Celui-ci est pris à son propre jeu, dépassé par le rouleau compresseur allemand.

 

Je n’en dirai pas plus.

 

Je me contenterai de vous aiguiller vers d’anciennes chroniques cochonnes :

 

« Manifeste du cochon libre : de la liberté de mettre un cochon en pension pour notre consommation personnelle. »

 

« J’en appelle à Gérard Oberlé, pour le Manifeste du Cochon libre : vive la saint Cochon ! »

 

Éloge du porc par Philippe Sollers 

 

Contrairement à sa légende impure, le porc est une merveille de netteté, de charme et de complétude. Sade, en prison, a envie d'en manger, il écrit donc à sa femme en l'appelant « porc frais de mes pensées ». Mozart était très amateur de « carbonade », et c'est peut-être l'une d'elles qui l'a empoisonné à Vienne. Claudel, enfin, dans son apologie Le Porc, n'oublie pas de rappeler que le sang de porc « sert à fixer l'or ».

 

Le dictionnaire nous dit que « porc », appliqué à un être humain, veut dire « homme sale, débauché, glouton ». Quelle erreur ! La viande de porc est la variété et la délicatesse mêmes. Voilà un animal alchimiste qui transforme toute ordure en or. Le comportement pig est un ratage de ce processus d'une finesse extrême. J'ai peu à peu abandonné le bœuf pour le porc, en ne gardant, comme viandes, que la tête et le ris de veau. D'une certaine façon, j'allais vers la Chine qui, comme on sait, a son Année du Cochon.

 

Le porc, cette perle. Tout est bon, chez lui, rôti, côtelettes, jambon, jambonneau, saucisson, saucisses, travers, pied. Le féminin de porc, «truie», ne convient pas. Il faut dire porce. Dans Une saison en enfer, Rimbaud dit qu'il « a aimé un porc ». Je peux exprimer, sans me vanter exagérément, que j'ai aimé bien des porces, je veux dire des femmes vraiment mangeables, ce qui n'est pas si courant.

 

Demandez à ma femme, Julia Kristeva, de vous préparer une palette de porc, avec des rondelles d'ananas et des clous de girofle. Ce plat est une splendeur. Vous buvez en même temps un margaux, et la perfection est là. Le rôti de porc, selon moi, doit se manger froid, et le choix de la moutarde compte. Pour les amateurs impénitents de mayonnaise, c'est le moment de l'employer savamment.

 

Le saucisson va avec le whisky, ils s'appellent.

 

Et maintenant vous allez nous dire que vous aimez la choucroute en hiver ?

 

Évidemment.

 

Avec le porc, vous êtes d'emblée dans la grande culture occidentale, en France, en Allemagne, en Espagne, en Italie. Comment ne pas évoquer le jambon très fin (le San Daniele), et le mot d'entrée, prosciutto, avant le dîner? Le jambon de Parme vous fait penser à Stendhal ? Vous avez raison. Le porc, enfin, se marie on ne peut mieux avec les pâtes : goûtez-moi cette carbonara.

 

On m'a compris : le porc est rejeté ou haï à cause de son infini. Je garde quand même le poulet, mais il faut qu'il soit préparé, une fois par an, dans l'île de Ré, par Valérie Solvit. Sinon, poisson, et encore poisson.

 

Mais ceci est une autre histoire.

 

 

Porc d'attaches
JACKY DURAND 

 

Ça fait un siècle que t’as disparu, et pourtant, samedi matin, on a cru te revoir. On était dans la queue du supermarché. Celui que tu as toujours abominé, tu disais qu’il était sinistre et sale, qu’il sentait le fruit pourri et la transpiration. Nous, on s’en foutait, alors on s’y fadait les courses de PQ, de café et de liquide vaisselle. Tu disais qu’on était le chasseur quand on revenait, chargé comme un camion de pastèques dans la haute vallée de l’Euphrate. Après que tu sois partie, on a arrêté les frais : désormais, on va au ravitaillement chez Amar, qu’est ouvert jusqu’à point d’heure et qu’a toujours du saucisson à l’ail pour aller avec la Seize. Et puis, au moins, lui, il nous cause, c’est pas comme les bagnardes du supermarché terrorisées par leur gérant. Tiens, ce julot casse-croûte là, on aurait dû lui faire bouffer un rouleau de Sopalin avec un fût de Coca, ça lui aurait fait gonfler encore un peu plus sa connerie.

 

La suite ICI

Partager cet article
Repost0
20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 06:00
Alain Vauthier d’Ausone fait du Frédéric Dard « Les lauriers sont tellement plus à leur place dans le civet de lièvre que sur la tête d’un glorieux. »

Bernard Burtschy, qui sait tout, annonçait sur son mur Face de Bouc le 15 juillet à 19 h 08 qu’« alors qu'Angelus et Pavie mettent leur tout nouveau classement de premier cru classé « A » sur l'étiquette de leur 2012, avec bouteilles spéciales pour l'occasion, château Ausone fait disparaître la mention de son étiquette… »

 

Sans tambour, ni trompette, ni communiqué de presse, la famille Vauthier épure son étiquette…

 

Exit la mention du classement félon taillé sur mesure par un expert en la matière, cinéphile au rabais, amateur de bottes en son chai, jeune manieur de sécateur, globe-trotter, collectionneur de présidences, tout à fait bling ding dong…

 

Je m’en doutais !

 

J’apprécie la beauté du geste…

 

« Pourquoi chercher avant tout une étiquette, et par là se mettre à la hauteur des choses que l’on vend dans les bazars. » ironisait Claude Debussy.

 

«Avec ce nouveau classement, on ne rejoint pas seulement Ausone et Cheval-Blanc à Saint-Emilion. On atteint aussi le même niveau que Mouton Rothschild, Yquem ou château Margaux. Les gens ne vous regardent pas de la même manière: on fait désormais partie des dix propriétés les plus recherchées dans le monde.»

 

En rupture avec la tradition bordelaise, Gérard Perse n’a pas peur de parler d’argent. Il souligne «s’être donné dix ans pour que Pavie atteigne les mêmes prix que les plus grands noms du Médoc». En primeur, la bouteille de 2012 a été mise en vente à un peu plus de 200 francs, contre plus de 300 francs pour Haut-Brion ou Margaux. «Le prix, c’est une finalité, juge celui dont la fortune est estimée à 380 millions d’euros. Si quelqu’un est prêt à mettre plusieurs centaines d’euros pour un seul flacon, c’est que cela représente quelque chose de très fort pour lui. On ne vend pas seulement du vin, mais aussi du rêve.»

 

« La famille Perse ne laisse rien au hasard. Pour répondre au mieux aux critères fixés par la commission de classement et accéder au rang de premier grand cru classé «A», elle a lancé d’importants travaux en 2011 afin de donner un nouveau visage à Pavie. Investissement: 17 millions de francs. «Je ne l’ai pas fait pour me faire plaisir, précise le patron. Il s’agissait de pouvoir bien recevoir la presse et les visiteurs. On a fait quelque chose de somptueux. L’objectif est de faire rêver les gens. Quand ils repartent il faut qu’ils se disent: c’était un grand moment.»

 

C’est signé Pierre-Emmanuel Buss dans le journal suisse Le Temps 

 

Comme le note avec pertinence Guillaume Deschamps « On peut ne pas désirer être membre de certains clubs »

 

Tournez, tournez les hélicos, sur la piste bétonnée vous attendent de charmantes hôtesses pour vous guider en des chais pharaoniques où elles vous vanteront la gloire du terroir qui donne moins de points dans le classement que la longueur de leurs jupes.

 

Alors acceptons la dérision de Sylvain Jamet « Parce que classé A ne veut rien dire, ça ne marche que pour les frigos et l'andouillette! A moins qu'ils aient des ambitions écologiques... A++ AAAAA »

 

Et comme le disait Frédéric Dard « Les lauriers sont tellement plus à leur place dans le civet de lièvre que sur la tête d’un glorieux. »

 

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2015 6 11 /07 /juillet /2015 06:00
Anne, sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Non je ne vois aucune start-up du vin dans le lointain…

Le 11 avril 2014 dans Challenges Chloé Dussapt nous faisait saliver, avoir l’eau à la bouche quoi, en titrant 5 start-up qui révolutionnent la consommation du vin.

 

« Tous sont partis de plusieurs constats: de la difficulté de choisir une bouteille de vin quand on est seul devant un rayonnage de supermarché garni de flacons aux étiquettes plus obscures les unes que les autres ; d'accorder mets et vins ; et pour les plus volontaires, de décrypter les encyclopédies sur l'œnologie onéreuses, assommantes et bien souvent imbuvables pour qui voudrait chercher à boire plus intelligemment. Face à un monde pas très facile à aborder, 5 start-up ont décidé de démocratiser et de faciliter l'approche des grands et moins grands crûs avec des solutions toutes innovantes… qui feront peut-être grincer des dents les spécialistes.

 

Les voici: 

 

 

 

  • Le "Nespresso du vin appliqué au monde du vin"

 

  • Les fondateurs de Vinocasting ont créé un outil permettant de découvrir son profil et de choisir le breuvage le plus adapté à ses goûts. "Il suffit de déguster les six vins très typés qui sont vendus en coffret pour 50 euros sur notre site, et de les noter, suivant qu'on les a aimés ou non

  • Tous les mois, le Petit ballon livre, par la Poste, une valisette en bois contenant deux bouteilles de vin sélectionnées par Jean-Michel Deluc, maître sommelier et ancien chef sommelier du Ritz

  • Du vin en cannette d'une contenance équivalente à un quart de bouteille. C'est ce que propose Winestar avec son concept innovant mais qui doit faire hurler les puristes.

  • Quel amateur de vin n'a jamais eu envie de créer sa propre cuvée ou de voir son nom afficher sur l'étiquette. C'est désormais possible… du moins virtuellement. « Vinoga est un jeu social où on s'amuse à gérer un domaine viticole, et à la fin, on peut acheter la bouteille qu'on a produite virtuellement »

À l’époque ça ne m’avait pas vraiment fait sauter au plafond mais bon garçon je me disais que parfois c’est dans les vieux pots qu’on fait le bon beurre.

 

Un an après où en sont-elles ces start-up ?

 

Je n’en sais rien et, comme je ne dispose d’aucun moyen d’investigation, j’aimerais bien que Chloé Dussapt aille les ausculter à nouveau. Merci par avance.

 

Je laisse de côté les joyeux lurons de Vinocamp pour m’intéresser à l’incubateur bordelais de start-up du vin en lisant l’article de Sylvain Arnulf « Bordeaux veut devenir la capitale mondiale des start-up dédiées au vin à la gastronomie et au tourisme » 

 

Pour ne rien vous cacher j’en suis resté sur le cul, ça vaut le détour :

 

« Tout commence par un "boot camp", avec les forces spéciales françaises, sur un camp militaire. « L'idée est de resserrer les liens, obliger les start-up à penser en équipes, et aussi créer des synergies entre elles, explique Vincent Pétré. Nous ne voulons pas que les projets se voient comme des concurrents ». Ensuite, le premier mois confronte les start-up à leur marché potentiel, le deuxième les voit se concentrer sur leur produit, et le troisième est axé sur la préparation au pitch, la façon de vendre le projet à des investisseurs... »

 

Jusqu'à ce crucial "démo day" où les porteurs de projets doivent tenter de convaincre un public exigeant d'investisseurs français et étrangers. "C'est le point culminant du programme, résume Clément Staquet, responsable de communication. Les entrepreneurs doivent convaincre que leur projet a été métamorphosé en trois mois. »

 

« Quel que soit le destin des quatre premières start-up accélérées, 33entrepreneurs nourrit de grandes ambitions et veut devenir une référence dans son domaine. Et la structure s'en donne les moyens. Pour se faire connaître et attirer les meilleurs projets émergents, son équipe produit des études sectorielles pointues et parcourt le monde, à la rencontre des écosystèmes locaux. »

 

C’est beau comme un beau discours d’officine de conseils.

 

J’avoue, vieux con que je suis, j’en suis resté à la méthode Mark Zuckerberg

Chronique du 3 avril 2010 Mais d’où sort donc ce Facebook dont on nous rebat les oreilles ?

 

Extrait

 

« Un type de notre promo a gagné un milliard de dollars en créant le site Internet Facebook. Il s’appelle Mark Zuckerberg. En première année, il habitait avec un bon ami à moi. Dans leur pièce commune, Mark avait le bureau du coin et, à chaque fois que je venais, je le trouvais en jogging, penché sur son clavier ergonomique en train de taper des lignes de code. Il portait souvent un kit mains libres. Au début, on ne savait pas trop avec qui il parlait au téléphone. De gros capitalistes, disait la rumeur, des nababs de la Silicon Valley, dont certains étaient passés par Harvard.

 

Le coloc de Mark aussi portait tout le temps un jogging, mais il ne téléphonait pas à de gros capitalistes. Sam n’était pas millionnaire, il était noir et champion de triple saut – un jour, il a battu le record de Harvard en sautant 16,34 mètres. Comme la plupart des athlètes de la fac, il portait un jogging gris marqué dHa, le sigle du département d’athlétisme de Harvard. On appelait ça des «dhas», et dans certains milieux (les filles qui se tapaient des sportifs, les parents fiers), ils étaient très demandés. On ne pouvait pas plus les acheter qu’une place dans l’équipe de squash, de foot, de course à pied ou dans un club, pas plus qu’on ne pouvait payer pour échapper à une accusation de viol, à la mobilisation pendant la guerre du Vietnam, à une condamnation pour possession de coke, ou pour entrer dans la culotte d’une fille ou changer une note éliminatoire. Mais en fait, si, c’était possible.

 

Sam et Mark étaient très différents, mais ils se trouvaient certaines affinités – c’est d’ailleurs un des principes de Facebook. On peut naviguer d’un profil à l’autre, page après page, un peu comme si l’on observait des gens dans la même pièce. Ou des colocs. Sauf qu’il peut y avoir des différences énormes entre les profils. Certains affichent leur photo de mariage et une citation de Martin Luther King, tandis que d’autres écrivent « Je t’emmerde » en quatre langues pour déconner. « Religion : Emilio Estevisme ». L’un à côté de l’autre, ces gens peuvent être amis sur Facebook.

 

Mais aussi différents que soient les profils, on retrouvait certaines constantes. En cliquant sur le profil d’un musicien, on faisait assez vite le tour de l’orchestre de Harvard. En cliquant sur le profil d’un étudiant noir, on rencontrait rapidement toute la communauté noire de Harvard. Évidemment, on n’était pas tous violonistes et on ne dormait pas tous dans la même chambre qu’un Noir, comme Mark pendant sa première année. Malgré tout, d’une certaine façon, on était tous reliés.

 

Au fil des ans, j’ai entendu beaucoup de gens dire « Merde, si seulement j’avais partagé ma chambre avec Mark en première année, j’aurais investi dans Facebook dès le départ et je serais devenu riche. » Mais, bien sûr, Sam n’est pas devenu riche. Du moins pas encore. Mark a abandonné la fac et déménagé à Palo Alto avant la fin de la deuxième année. Maintenant, Sam est en fac de droit à Georgetown. »

 

Étant sur la Toile depuis plus de 10 ans je ne suis pas comme Saint Thomas je crois qu’elle peut-être un terreau formidable pour les innovateurs mais je suis très dubitatif face aux effets d’annonce avant toute forme de résultat.

 

En 1985, alors au cabinet de Michel Rocard, je reçus 2 anciens cadres de Perrier qui avaient pour projet de mettre du vin en canettes alu dont ils maîtrisaient parfaitement le process à Vergèze dans le Gard. Je leur fis part de mon scepticisme eu égard au conservatisme des buveurs de vin. Foin de mes remarques le Conseil Régional Languedoc-Roussillon proclama le projet exemplaire et le finança en l’arrosant de subventions. Quelques années plus tard, ayant rejoint la SVF, nous rachetions pour le franc symbolique la société qui avait mis la clé sous la porte.

 

Dans le secteur du vin, les pépites viendront non de celles qui recycleront les vieilles idées commerciales mais de celles qui innoveront dans la vigne pour promouvoir des méthodes en phase avec l’inéluctable progression de l’interventionnisme minimal.

 

Affaires à suivre, j’en suis certaines…

 

33entrepreneurs révèle les futures stars de l’alimentaire et du vin

 

Vente-privee.com : « Sur le vin, on essaie de réinventer les choses »

 

[Interview exclusive] A l’occasion de Vinexpo 2015, nous avons eu l’occasion rencontrer Emmanuel Imbert, Sales Team Manager et coordinateur Europe du pôle vin, champagne, bière et spiritueux de du site vente-privee.com, qui apporte son regard sur les tendances du vin et les projets d’un site devenu une référence dans la vente de vin en ligne.


 

Partager cet article
Repost0
9 juillet 2015 4 09 /07 /juillet /2015 06:00
Coup de pompe sur le Tour de France : un petit coup de rouge et l’échappé repartait en sens inverse…

C’était le 28 juillet 1950, vu mon jeune âge : 1 an depuis le 12 juillet et, en dépit de mon extrême précocité, je ne suivais pas encore les résultats des étapes du Tour de France. La grosse TSF posée sur le vaisselier en cerisier dispensait pourtant chaque soir les Informations chères à mon père.

 

Ce jour-là, sur la 13e étape du Tour de France qui partait de Perpignan pour gagner Nîmes, le cagnard faisait régner une atmosphère d’enfer sur un parcours tourmenté égrenant les vignobles du Midi Rouge, du gros rouge bien sûr.

 

Deux larrons de l’équipe d’AFN (l’Algérie est alors française et le Tour se courrait par équipes nationales et régionales) Marcel Molinès (dossard 114) et Abdelkader Zaaf (dossard 115) attaquaient et prenaient une large avance : jusqu’à 16 minutes et leur échappée semblait les mener à joindre l’arrivée où la victoire se disputerait au sprint.

 

Zaaf lâchait Molinès mais, « assoiffé, se saisissait d’un bidon tendu par un spectateur. Malheureusement pour lui celui-ci contenait du vin. Coup d’assommoir pour le coureur qui, après s’être désaltéré, légèrement titubant, reprenait son vélo et repartait en sens inverse. » C’est donc Marcel Molinès qui ralliait Nîmes en vainqueur avec 4 minutes 30 d’avance sur le peloton comprenant Stan Ockers et le futur vainqueur le suisse Ferdi Kubler.

 

Légende que tout cela ? 

 

La chaleur, la fatigue et surtout l’ingestion d’amphétamines Zaaf a été victime d'un malaise et il s'est écroulé au bord de la route. Des vignerons qui se trouvaient là l'ont adossé contre un platane  et comme ils n'avaient pas d'eau sous la main l'ont aspergé avec du vin.

 

De plus Zaaf en bon musulman pratiquant ne buvait pas de vin ça ne l'empêchait pas de poser avec un verre de St Raphael à la main). Ayant retrouvé ses esprits, ou presque, enfourchait son vélo mais repartait en sens inverse.

 

L’organisation étant ce qu’elle était à cette époque, on ne sait trop comment il se retrouvait nez à nez avec la voiture-balai. Sans doute le peloton était passé devant son platane pendant son malaise. Il empestait la vinasse d’où cette histoire qui fit le bonheur des salles de rédaction. Bonne pioche, devenu populaire il fut invité à de nombreux critériums d’après-Tour. Et comme en 1951 il s’octroyait la lanterne rouge du Tour Abdelkader Zaaf entrait dans la légende de celui-ci.

 

Chronique du 24 juillet 2010 :

La légende du Tour : la « fameuse cuite » Abdelkader Zaaf et sa lanterne rouge en 1951

Coup de pompe sur le Tour de France : un petit coup de rouge et l’échappé repartait en sens inverse…
Partager cet article
Repost0
6 juillet 2015 1 06 /07 /juillet /2015 11:30
Photo Armand Borlant ®

Photo Armand Borlant ®

En paraphrasant Antoine de Saint-Exupéry sache, mon cher Lincoln, que « lorsque je regarderai le ciel, la nuit, puisque tu habiteras dans l'une d'elles, puisque tu riras dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire ! »

 

Nous nous sommes croisés la première fois au 104 le 19 novembre 2009 à Autrement Vin, de suite ton humour teintée d’une ironie légère, ton franc sourire, ton regard pétillant, ton chapeau australien, ton solex que tu avais laissé à Sablet, tes questions taquines pertinentes ou impertinentes avec ta pointe d’accent, m’avait séduit.

 

Amis, oui… alors puisque tu viens de t’éloigner des routes goudronnées, cher Lincoln, et que je ne suis pas sûr que tu aurais apprécié que je te couvre de fleurs posthumes je préfère ressortir de la naphtaline une chronique que tu avais beaucoup apprécié.

 

« Le Solex, les ronds-points et les vignerons stars : tu seras œnotouriste mon petit-fils ! » 

 

Le solex

 

Celui de Tati, qui a retrouvé sa pipe, bien sûr, mais aussi celui d’Alain Duhamel le chroniqueur politique que le monde entier nous envie. Quel spectacle que de voir un si petit moteur traîner un homme aussi rond lové dans un imperméable Burberry antédiluvien : on eut dit un de ces petits ânes du Maghreb trottinant allègrement en dépit du poids des poussahs qui les montent ! Le mien aussi, un solex d’occasion acheté aux Puces de Montreuil, un des origines qui, lors du déménagement de la SIDO s’est vu embarquer par les préposés aux paquets pour leur propre compte comme le marbre des cheminées d’ailleurs : y’a pas de petit trafic ! En dépit de mes braiements mon collègue Olivier Drège, DG de l’Office des Céréales, n’a jamais voulu faire jouer les assurances : le solex étant considéré par lui comme un vieux jouet de bobo. Quel manque de goût !

 

En effet, que lis-je dans la presse bourgeoise ?

 

Que Lincoln Siliakus, ancien avocat, journaliste du vin, résident à Sablet, a été désigné comme œnotouriste de l’année 2009 par le magazine Winetourisminfrance.com…

 

Bonne route Lincoln, attention aux cumulo-nimbus et à la Grande Ourse, ce sont les ronds-points du ciel, et comme ton Solex va maintenant fonctionner à l’hydrogène, soit prudent car nous nous retrouverons dans quelques temps…

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents