Pour soutenir ma juste cause de la défense du cochon libre j’en appelle à un avocat incontestable : Gérard Oberlé
- Qui a appris la musique, à l'église et au bistrot, par des cantiques et des chansons à boire ;
- Qui a poussé comme un lys des champs entre eau bénite et eau-de-vie ;
- Qui souligne que Spirituel et spiritueux dérivent de la même racine ;
- Qui sait que l'ancien mot ivrongne est l'anagramme de vigneron.
- Qui dit que pour écrire son Itinéraires Spiritueux c’est «Le cul des bouteilles m'a servi de lorgnette et le verre à cocktail de kaléidoscope. Disons que ma vision du monde est un peu trouble. Une chance ! Quand je verrai les choses comme elles sont réellement il sera temps de fermer boutique.»
- Qui a reçu l’onction du Jacques Perrin des Milles Plateaux, c’est dire :
« En ces temps de béni oui-oui, d’indigence culturelle, de politiquement correct, de présidents abstèmes, la parution de Itinéraire spiritueux de Gérard Oberlé est un vraie jubilation terrestre. Un livre traversé de part en part par une vitalité joyeuse et frondeuse, écrit au burin et à la gouge, poli comme une pierre de lune par le temps et l’infinie patience de ceux qui savent qu’aucune soif n’est extinguible parce que la soif fait partie de la vie comme la musique jaillit du silence. Un objet à ne pas mettre entre toutes les mains : altérés, adventistes, atrabilaires, frileux du coude, autistes du gosier ou pourfendeurs de silènes, s’abstenir ! »
photo deTristan Primpaneau ®
Qui est Gérard Oberlé ?
« Gérard Oberlé est né en Alsace en 1945. Adolescent en Suisse chez les Jésuites à Fribourg, Puis étudiant en lettres classiques à Strasbourg et à la Sorbonne, il devient maître auxiliaire de latin et de grec à Metz. Sa carrière de professeur de latin-grec est prématurément brisée par le jet d'un encrier sur la personne du fonctionnaire d'académie chargé de l'inspecter.
Gérard Oberlé vit depuis 1976 dans le sud-Morvan tout en s'échappant régulièrement vers l'Egypte, l'Arizona, ou la Syrie. Romancier, il a publié : Nil Rouge (Folio, 2000), Pera Palas (Le Cherche-Midi, 2000), Palomas Canyon (Le Cherche-Midi, 2002), ses chroniques musicales (La Vie est un tango, Flammarion), et un livre inclassable, Salami ! (Actes Sud, 2002) et Retour à Zornhof (Grasset, 2004).
Il est également chroniqueur à France-Musique et à Lire
Ps : A cause de son crâne entièrement chauve et de sa corpulence, Gérard Oberlé est souvent confondu avec le chanteur des 'Garçons bouchers'. Gérard Oberlé est un ami intime de l'écrivain Jim Harrison avec lequel il entretient une correspondance très riche.
Saint Cochon
D |
Si les enfants d’Abraham et de Mahomet se détournent de « l’impure bête », le cochon fut toujours présent dans l’Europe païenne et chrétienne. Compagnon de plusieurs saints dans l’imagerie populaire et dans la littérature médiévale – Blaise et le bon saint Antoine entre autres – sa vocation généreuse er bienfaisante se sacralise tel un martyr. Son sacrifice, ses cris dans l’octobre humide des rentrées des casses participaient des travaux d’automne de l’Alsace de mon enfance au même titre que les vendanges ou la cueillette du houblon.
Heureuses journées ! Très riches heures du calendrier rustique, fastes charcutiers où se mêlaient allègrement les rites de l’église et le plus vigoureux paganisme bachique. Un paroissien tuait le cochon et le village entier était de la fête, maire et curé, garde-champêtre et maître d’école, garçons e ferme aux râbles puissants, conscrits bien culottés, fillettes à la blondeur crémeuse de capiteux godiveaux, vachères duveteuses expertes au catéchisme de l’amour aux champs… Jamais en friche ! Troupeaux de lardons échauffés par le premier verre de schnaps, danseurs sanguins et mafflus qui ne pratiquaient guère le madrigal, chiens et chats, oies et dindons, et aussi l’idiot du village – personnage autrefois intouchable – communiaient avec exubérance à cette kermesse de santé où portaient beau les types les plus colorés de la gent breughélienne.
En Provence, les paysans d’antan appelaient leurs cochons les nobles : les Normands disaient les gentilshommes, seule engeance sociale à ne point travailler et passant, comme les cochons, leurs journées à manger, boire, dormir et copuler.
Sur les arpents nivernais où je respire depuis une vingtaine d’années, près des premières collines de ce Morvan mystérieux aux rudes traditions, j’ai retrouvé – quoique plus austère – une coutume qui se réclame de la même liturgie : la Saint-Cochon. Fête d’automne qui se célèbre entre villageois quand les colchiques émaillent les grasses pâtures à charolaises et que le givre glace la nèfle et la prunelle des haies (…)
Extrait de la Préface de Gérard Oberlé à l’A-B-Cédaire porcinophile aux éditions Virgile
Voilà, ça suffit pour ce samedi, j’ai remis une couche pour vous sensibiliser à mon Manifeste du Cochon Libre
NOM :
Prénom :
Adresse postale :
E-mail :
Je signe le Manifeste du Cochon Libre
à adresser sur l’adresse berthomeau@gmail.com et merci d’apporter votre soutien en commentaire afin de créer l’émulation