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19 août 2009 3 19 /08 /août /2009 00:02

Le solex !

 

Celui de Tati, qui a retrouvé sa pipe, bien sûr, mais aussi celui d’Alain Duhamel le chroniqueur politique que le monde entier nous envie. Quel spectacle que de voir un si petit moteur traîner un homme aussi rond lové dans un imperméable Burberry’s antédiluvien : on eut dit un de ces petits ânes du Maghreb trottinant allègrement en dépit du poids des poussahs qui les montent ! Le mien aussi, un solex d’occasion acheté aux Puces de Montreuil, un des origines qui, lors du déménagement de la SIDO s’est vu embarquer par les préposés aux paquets pour leur propre compte comme le marbre des cheminées d’ailleurs : y’a pas de petit trafic ! En dépit de mes ébraiements mon collègue Olivier Drège, DG de l’Office des Céréales, n’a jamais voulu faire jouer les assurances : le solex étant considéré par lui comme un vieux jouet de bobo. Quel manque de goût !

 

En effet, que lis-je dans la presse bourgeoise ?

 

Que Lincoln Siliakus, ancien avocat, journaliste du vin, résident à Sablet, a été désigné comme œnotouriste de l’année 2009 par le magazine Winetourisminfrance.com (comme le fait perfidement remarquer Stephen Clarke dans son livre « Français je vous haime ce que les rosbifs pensent vraiment des froggies » les français défendent leur langue langue becs et ongles mais passent leur temps à singer l’anglais)  pour avoir relié le nord de la Bourgogne à Sablet, à Solex (un authentique) en six semaines. Chablis, Irancy et Saint Bris la Vineuse, la Côte de Nuits et la Côte de Beaune, le Mâconnais, le Beaujolais, la Vallée du Rhône pour aligner 80 vignerons stars qui dit-on « lui ont donné, sans se concerter, 80 définitions de ce qu’est ce concept difficile mais clé : le terroir… » Sans vouloir être mauvaise langue : « trop de définitions tuent la définition… » mais bon nous sommes des poètes nous les français, des adeptes de l’exception viniculturelle, mais comme je suis un adepte du bien vivre je ne vais pas bouder le plaisir d’une manifestation mettant le vin et le livre en avant (Journée du livre de Sablet le 19 juillet 2009).

 

Lincoln Siliakus travaille à la publication d’un livre tiré de son périple : Le bonheur est dans le Nez mais un album de portraits a été présenté aux Journées de Sablet : Visages de Terroir éditions du Banc d’Arguin : http://vinosolex.over-blog.com . C’est bien mais en rester là serait confiner l’oenotourisme cher à Alexandre Lazareff dans la stricte aventure individuelle alors que, par construction, ce concept s’adresse aux « larges masses » comme disaient les zozos post-soixante-huitards. Donc, en bon petit fantassin de l’oenotourisme, je verse, sans royalties futures, une contribution allant dans ce sens.

 

« France patrie du vin » Alexandre Toscano http://www.berthomeau.com/article-33592356.html , France championne d’Europe des ronds-points : je cite Jacques de Saint-Victor : « Aujourd’hui, la France bat le record européen : elle possède la moitié des ronds-points du Continent : plus de 100 000 pour un coût excédant les 100 milliards d’euros ! Quand on dit que les caisses sont vides, il y en a toujours un peu pour les carrefours… Ils ont permis de faire travailler le fils ou la petite amie du Maire car on peut souvent y admirer, en leur centre, des sculptures étranges, exprimant dans leur naïveté (vaches, sabots géants, charrues, etc…), la quintessence de l’art petit bourgeois. Celui qui aura le temps de faire un Tour de France des ronds-points aura produit un des plus tristes témoignages se la modernisation-enlaidissement du pays. »

 

Je couple donc les 2 et je propose aux wine-tour opérators d’organiser, non pas un tour de France mais un grand jeu de piste par vignobles où les participants, dotés d’un Solex, maintenant « carbon neutral » puisqu’ils sont électriques, et d’un petit appareil photo numérique pourraient à la fois immortaliser les œuvres kitch des ronds-points qu’ils auraient enroulés et, bien sûr, des portraits des vignerons et vigneronnes visités et, pour les plus facétieux, pourquoi pas un couplage des deux. L’ami Richaud ne serait pas contre j’en suis sûr. Le tout couronné par un trophée ou par un palmarès genre médailles d’or, d’argent, de bronze pour la catégorie ronds-points, pour la catégorie portraits de vignerons&vigneronnes, pour la catégorie mixte « eux sur le rond-point du maire » avec des sous catégories : conseil général, régional, député-maire, sénateur-maire…etc. Les lots étant bien sûr de belles bouteilles des vins que le monde nous envie.

 

Qu’en pensez-vous chers lecteurs ?


Ça nous changerait des intronisations avec chasubles et oriflammes, discours et médailles, robes longues et smokings…


Moi je travaille à la transmission et j’ai inscrit au fronton de mes ambitions : « Tu seras œnotouriste mon petit-fils ! » NB. J’ai aussi une petite-fille, et comme les femmes sont l’avenir du vin j’y ai écris aussi «  Tu seras œnotouriste Zoé ! »

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commentaires

P
Que de bons souvenirs remontent à ma mémoire en lisant le commentaire de Michel Smith. Nous ,nous nous arrêtions plutôt à Arnay le Duc, chez Camille, qui existe toujours et qui a une antenne à Suresnes (Les Jardins de Camille). En Beaujolais, j'ai connu le début de l'auberge du Cep à Fleurie et Chantale Chagny est devenue une amie. A Morgon, j'ai essayé de rentrer en voiture dans le Relais des Caveaux. Et puis l'une de mes premières nuits passées dans le beaujolais c'était au Relais de Solutré, devenu célèbre un certain jour de pentecôte 1981.
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M
Et pourquoi ne transformerait-on pas les ronds en carrés, en carrés de vignes par exemple. On serait plus enclin à s'arrêter. Mieux, on y reconstituerait un petit "casot" (ou "borie") où un vigneron du pays viendrait à tour de rôle faire goûter son cru. Encore mieux : il enverrait sa femme ou sa fille, l'une et l'autre super vendeuses. Ah, j'oubliais : nous ne sommes plus dans les années soixante où, en descendant sur la route des vacances, on s'arrêtait à Auxerre ou à Sancerre, puis à Juliénas ou à Morgon, puis, selon la direction, dans les Coteaux du Lyonnais ou ceux du Forez, à moins que l'on aille goûter la Roannaise, stop aussi à Ampuis ou Condrieu au bon vieux temps où le parking de Guigal n'avait que trois places et celui du père Vernay (Georges) un peu plus, et enfin la Provence avec le nichon de Sablet et le Gigondas perché que tout le monde prenait pour un Beaujolais. Au passage, riche ou pas, on rêvait d'un stop chez Bocuse, Troisgros, Point, Pic... Maintenant, ils sont tous dans vapeurs autoroutières à faire la queue pour descendre ou pour monter. Dieu que je suis nostalgique. Je n'ai jamais eu de Solex, à mon grand regret. Il me reste les bonnes cartes routières en lieu et place du GPS pour me perdre dans ces paysages de vignes simples et paisibles que certains fous de l'oenotourisme voudraient parsemer de gîtes de charme avec Jacuzzi, de bars à bobos où l'on grignote du bout des doigts, de piscines de stars, de VTT dernier cri, de centres de vinothérapie ou autres cellules de remise en forme. J'espère que Zoé sera une rêveuse plus tard, lorsque son grand-père lui aura transmis l'âme du vin. Zoé la vagabonde des vignes...
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P
Comme Solex légendaire, il ne faudrait pas oublier celui de la plus célèbre infirmière de France de la deuxième moitié du 20ème siècle : Janique Aimée (Janine Vila dans le civil).
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J
<br /> Oui mais elle je ne la croisais pas dans les rues de Paris alors qu'Alain Duhamel, moi sur mon vélo et lui sur<br /> son solex, c'était souvent et c'est un souvenir<br /> <br /> <br />

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