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24 septembre 2006 7 24 /09 /septembre /2006 00:05

Bourdalou redescendu sur terre sentait passer au-dessus de sa toison grise ébourrifée le vent du boulet. Il s'empressait de se désolidariser de l'encombrant Pochon père ; en quelques boutades assassines, avec son phrasé de rocailles, le papet l'emballait dans la naphtaline, concluant, toute brosse à reluire dehors " assurément, vous comprenez bien jeune homme que nous, nous ne pouvions dire, ce que vous venez de lui dire, avec un talent que nous n'avons pas... " A son côté l'associé-gérant muet, tout en affichant son sourire n°3 : CAC 40 en hausse, opinait du chef. Le vieux Pochon, loin de désarmer face à l'adversité, se tournait vers le second des longs, le jeune supposé volatile, qui, lui, semblait aux abonnés absents. " Léon, je ne t'ai pas encore présenté notre jeune associé et pourtant, c'est lui l'apporteur d'affaire, un astucieux ce garçon, vous êtes fait pour vous entendre mon fils, même génération. C'est Kevin Roux, le dernier des fils d'un bon ami, tu sais Léon, Ambroise..."

Léon les ignorait. Joignant les mains il s'adressait au Papet revigoré, sur le mode pince sans rire " vous, Bourdalou, vous êtes ce qui se fait de mieux dans le genre je pars de rien et, sans être Bill Gates, je me tape l'ISF. Avec talent vous nous servez du gars d'en bas, du rond dans une bogue rugueuse, pas de chichi, araigne et fourmi, mais tout de même le cul posé sur le cuir d'une Mercedes 600. Chef de clan vous êtes. Disons que vous l'étiez. Comme vous les tenez encore, ils sont vos obligés. Ils vous tolèrent encore pour, dès qu'ils auront l'ouverture, vous expédiez sans ménagement au cimetière des éléphants. Mon vieux vous dorlote. Comme il coule, vous êtes sa bouée. Les copains et les coquins, âpres au gain, solidaires, rien que des petits vieux requins édentés. A jeter ! Pourtant , Bourdalou, j'ai un faible pour vous... "

Le jeune con mal chaussé émergeait soudain. Il éructait " ça rime à quoi ce déballage de linge sale ? Hein ! Moi je ne suis pas venu ici pour entendre des conneries... perdre mon temps..." Léon, sans sourciller, pointait un index impérieux vers lui " je ne vous retiens pas. Carlotta, je te prie, raccompagne ce monsieur. J'ai horreur des interruptions..." La belle assemblait sous son bras droit la traîne du drap, ce qui avait pour effet de faire affleurer la face sud de ses cuisses. Les deux vieux bavaient. L'associé-gérant blême se colorisait. Ses longues mains trahissaient un trouble naissant. Sans élever la voix, Léon, montait de trois degrés dans la menace " J'ai dit dehors ducon ! Compris. T'as pas le choix. T'es viré ! Tu pues. Vas changer de chaussettes et d'identité vite fait. Ensuite j'aviserai car moi j'adore le poulet au vinaigre..."

Note de bas de page du narrateur : la semaine prochaine tout change pour que rien ne change... Bonne semaine et un petit abonné de derrière les fagots pour me faire plaisir...

 

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