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25 septembre 2006 1 25 /09 /septembre /2006 00:05

Non, il ne s'agit pas d'un scoop chers lecteurs ! Notre infatigable faucheur à baccantes n'est pas en train de noyer dans le jaja son agacement face aux atermoiements de la "gôche de la gôche" à le hisser sur le pavois de candidat présidentiel. D'ailleurs, si tel eut été le cas, en dépit de ma tendance à massacrer l'orthographe, j'eus écrit , José Bové boit : bé minuscule, o, i, té et non Bois : Bé majuscule, o, i, ès...

En fait, notre José ké toujours par monts et par vaux, construit. Lui qui a fait une irruption tonitruante sur la scène médiatique en "déconstruisant" un Mac Do à Millau, bâtit de ses mains sa maison californienne écologique, à Montredon sur le Causse du Larzac. Une bien belle maison, toute en bois, un étage, en photo dans le Nouvel Obs de cette semaine avec JB (nous avons les mêmes initiales) au premier plan assis sur la rocaille et, debout sur la terrasse posée sur pilotis, en short, sa compagne. Même que José a dit que l'a pas pu zaler à la fête de l'Huma trop occupé qu'il était à raboter, cheviller et assembler les tenons de sa nouvelle maison.

Alors moi je me suis dit : " les technos, comme dab, n'ont rien compris, plutôt que d'accoler à ce nouveau type d'habitat une norme aux initiales barbares H.Q.E : haute qualité environnementale, je propose de le labelliser : J.B.B. : José Bové Bois, avec la notoriété du sus-dit ça ferait un tabac jusqu'aux Etats-Unis..." De plus, ça ferait plus bucolique, avec un je ne sais quoi de solide, de manuel, d'artisanal. En écrivant ces lignes je ne suis pas en train de chambrer notre chantre de l'agriculture paysanne. Bien au contraire, je trouve que de se reconnaître artisan, et même artisan-commerçant dans le cas de nos vignerons, c'est plus valorisant, moins passéiste, que de se raccrocher à un métier de paysan ripoliné de nostalgie. Se raccrocher à mon pépé Louis avec ses grands boeufs blancs tachés de roux, à la Terre qui meurt de René Bazin (les maraîchins et les bocains des maîtres de ma Vendée natale), à la grande saignée de l'exode rural : tous ces bras paysans privés de leur terre, arrachés à leur pays. Est-ce bien la réalité historique ?

Dans un texte " Gens de l'Agriculture" l'historien Jean-Luc Mayaud le conteste. Il nous demande de dépasser nos vagues certitudes. Cette " révolution silencieuse " chère à Michel Debatisse - l'inventeur du CNJA et inspirateur des lois d'orientation 60 et 62 d'Edgar Pisani qui finira Secrétaire d'Etat- qui a vu fondre le nombre d'agriculteurs, aurait laissé derrière elle beaucoup de " cadavres ", ceux des perdants du processus de sélection. " Cadavres imaginaires, puisque les individus de "chair et d'os" qui ont été amené à descendre de leur tracteur ont connu des destins divers et pourquoi pas plus heureux que ceux des  "vainqueurs" de la compétition pour l'agrandissement et la mécanisation de l'agriculture ".

Pour autant, même si on peut être fort critique face aux dégâts de cette agriculture hyper productive, ce constat ne permet nullement d'exalter le bon vieux temps des paysans. Ce temps était dur. A ceux qui écrivaient qu'il fallait maintenir des paysans au pays je répondais qu'il faudrait sans doute les y attacher et que je contestais à quiconque ne s'était pas lavé les fesses dans une bassine d'eau froide jusqu'à l'âge de 20 ans le droit de soutenir une telle ineptie. Attention à l'idéalisation, cette agriculture paysanne rêvée n'existe plus, même sur le Causse du Larzac : sans la Société des Caves le lait de brebis qui fait le Roquefort serait-il valorisé à ce prix ? " Le paysan retrouvé, proche de chez soi ", celui de la fête des terroirs, celui du marché bio ou pas, ce paysan incarné comme un lieu de mémoire a lui aussi changé, il est de son temps, il construit sa maison en bois, porte des Veja et, d'ailleurs, lorsque des vignerons de cette mouvance m'invitent à une dégustation chez Lavinia Bd des Capucines, ce sont des gars comme moi, des petits entrepreneurs... 

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commentaires

D
Amusant jeu de mots avec Bové bois ! "Le Nouvel Obs" est apparemment en retard sur "Le Monde" (je crois que c'était un supplément, c'est un de mes enfants qui me l'avait envoyé par le net) qui a publié un article sur le sujet il y a quelques semaines. Article d'ailleurs navrant par les arguments utilisés pour critiquer l'initiative.  De toutes façons les maisons en bois semblent avoir pour le moment le vent en poupe dans les milieux de la construction et à l'heure où l'on nous bassine avec les économies d'énergie et construit en mème temps moults surfaces vitrées imposant la clim, c'est plutôt intéressant de penser "bioclimatique".
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