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13 juillet 2015 1 13 /07 /juillet /2015 06:00
Des mojhètes froides couchées sur une tranche de pain de 4 embeurrée, un délice d’été et ne me dites pas que vous n’en avez rien à péter !
Des mojhètes froides couchées sur une tranche de pain de 4 embeurrée, un délice d’été et ne me dites pas que vous n’en avez rien à péter !

L'ensemble constitué par le Marais poitevin et la baie de l'Aiguillon, relique du golfe des Pictons, s'étend sur environ 100 000 hectares se situe entre les départements de la Vendée, des Deux-Sèvres et de la Charente-Maritime.

Des mojhètes froides couchées sur une tranche de pain de 4 embeurrée, un délice d’été et ne me dites pas que vous n’en avez rien à péter !

Tout comme pour les lumas ou cagouilles les anciennes frontières provinciales tracent encore des lignes de partage difficiles à appréhender par la génération Y. Le charentais de la mer, Denis Montebello écrit « Faut-il dire lumas ou cagouilles ? Ou bien ignorer la frontière que d’aucuns voudraient tracer entre Poitou et Charentes, voir entre Aunis et Saintonge, et employer indifféremment l’un ou l’autre mot ? En ces temps de repli identitaire, de communautarisme, je serais tenté de ne point imiter l’escargot rentrant dans sa coquille et d’opter pour un ou exprimant une équivalence, plutôt que pour un ou marquant une alternative dont l’un des termes exclut l’autre. »

Des mojhètes froides couchées sur une tranche de pain de 4 embeurrée, un délice d’été et ne me dites pas que vous n’en avez rien à péter !

Moi le bas-bocain vendéen j’opte sans la moindre hésitation pour l’équivalence, il y a tant de Berthomeau au-delà de ces vieilles frontières, pour moi c’est luma mais je me rends sans problème au restaurant la Cagouille, du côté de Montparnasse, cantine d’un éminent journaliste du vin qui a plutôt tendance à siffler du Chablis que du vin de pays des Charentes en mangeant une mouclade.

 

Bien sûr, en pension nous chantions «Patate, fayot, patate, fayot/C'est le régime, c’est le régime/ Patate, fayot, patate, fayot/C'est le régime pour être beau… » pour ironiser sur l’extrême diversité de nos menus, nous n’avions pas la chance alors de bénéficier du PNNS (Lancé en janvier 2001, le Programme national nutrition santé (PNNS) a pour objectif général l’amélioration de l’état de santé de l’ensemble de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs : la nutrition.)

 

Revenons à nos mojhètes, souvenir des semis aux premiers jours de mai, le labour en planches ou billons, en refendant ou en adossant, avec notre vieille jument Nénette «pour y enfouir, pas trop profond, répétons-le, sinon ils pourrissent, ses lingots »

 

« Le haricot « veut voir partir son semeur », il aime « entendre sonner midi »

 

« Il ne doit être ni profondément enterré, ni recouvert d’une terre trop froide. »

 

Souvenir encore des cosses de mojhètes étendues sur des grandes bernes de jute au soleil, ça craquaient, puis ont les battaient au sens propre du mot avec une fourche à 8 dents. On les laisserait encore sécher avant de les ensacher puis, pendant les veillées d’hiver, sur la table de la cuisine, on trierait les mojhètes.

 

Au Bourg-Pailler les mojhètes étaient autoconsommées.

 

L’étymologie d’abord :

 

« Le latin distingue les olera, plantes à racines et feuilles alimentaires, des legumina. Ces plantes à gousses sont consommées un peu partout dans le monde romain, et particulièrement en Gaule où l’on trouve :

 

  • Fève (faba)
  • Pois (pisum, différent de « notre petit pois »)
  • Pois chiche (cicer)
  • Gesse (ervilia)
  • Lentille (lens)
  • Vesce (vicia)
  • Lupin (lupinus)
  • Diolique (phaselus)
  •  

Ce dernier, que Virgile regarde comme légume vil, et qu’il place, dans ses Géorgiques, entre la vesce et « l’humble lentille de Péluse » (ville maritime de la Basse Égypte), est considéré par certains comme l’ancêtre de notre mojhète. »

 

D’où vient-elle ?

 

Le de Candolle « Origine des plantes cultivées » consacre 6 pages que j’aurais bien du mal à vous résumer mais en comme l’écrit Montebello « ceux qui ont du mal à admettre que notre haricot fut importé d’Amérique au XVIe siècle, qu’il se diffuse dans la France de l’Ouest et du Sud au commencement du XVIIe siècle, persistent à croire l’espèce présente en Franc depuis des siècles. Ce légume spontané répandu en Afrique de l’Ouest depuis 5000 ans, en Inde depuis 3500 ans, en Chine depuis 3000 ans, ce diolique aurait été introduit en France d’abord à Marseille par les Grecs puis par les Romains, réintroduit par les Arabes (c’est leur lubia) selon les exigences de Charlemagne, il se serait maintenu jusqu’à la Renaissance et, malgré l’arrivée du haricot d’Amérique, jusqu’à nous. »

 

Indigène ou importé, peu me chaut ! Ce qui m’importe c’est pourquoi chez nous ?

 

Réponse d’Emmanuel Le Roy Ladurie avec la Mélusine ruralisée prolongeant l’enquête de Jacques Le Goff sur la Mélusine médiévale « les paysans poitevins avaient interprété ce « don » mélusinien du haricot comme un fait décisif pour l’amélioration de leur niveau de vie – les légumineuses médiévales, gesse de Saintonge et pois limousin, étant désormais réservées à la nourriture des porcs ou à celle des villages sous-développés. »

 

Bien c’est bien joli de tourner autour du pot avec mes haricots qui peuvent avoir pour nom : le Saint-Esprit, le gros Rouge d’Alger, le Marbré du Portugal, le Caillaud, le Solférino, le Rosé de Marans, le Michelet, le Lingot de Vendée, le Rognon d’Oise, le Coco du marais, le Pont-l’Abbé, la Comtesse de Chambord, l'Œil de perdrix, le Petit carré de Caen, le petit gris, le Saint Sacrement ou Ostensoir, le Saint-Esprit à œil rouge ou 'Nombril de bonne sœur… mais tout ça me donne faim.

 

Vos mojhètes faites-les cuire dans un pot en terre cuite au coin du feu et, si vous n’avez pas d’âtre, optez pour un feu très, très doux. 

Des mojhètes froides couchées sur une tranche de pain de 4 embeurrée, un délice d’été et ne me dites pas que vous n’en avez rien à péter !

De l’eau, une poignée de sel, de l’ail, et du laurier…

 

Goûtez de temps en temps pour évaluer si vos mojhètes ont la bonne consistance, al dente.

 

Egouttez. Récupérez l’ail.

Des mojhètes froides couchées sur une tranche de pain de 4 embeurrée, un délice d’été et ne me dites pas que vous n’en avez rien à péter !

Faites fondre du lard dans une cocotte en fonte, feu doux, ajoutez vos mojhètes en les touillant délicatement.

 

Laissez refroidir dans une pièce fraîche mais pas au frigo.

 

Achetez un pain de 4 livres.

Des mojhètes froides couchées sur une tranche de pain de 4 embeurrée, un délice d’été et ne me dites pas que vous n’en avez rien à péter !
Des mojhètes froides couchées sur une tranche de pain de 4 embeurrée, un délice d’été et ne me dites pas que vous n’en avez rien à péter !

Coupez de belles tranches et embeurrés les avec du beurre de baratte cru, salé ou non…

 

Étendez délicatement vos mojhètes.

 

C’est prêt.

Des mojhètes froides couchées sur une tranche de pain de 4 embeurrée, un délice d’été et ne me dites pas que vous n’en avez rien à péter !

Vous arrosez le tout avec un vin de Thierry Michon : par exemple le Rosé Reflets 2014 ou de Jean-Marc Tard : son rosé Le Paradis 

Des mojhètes froides couchées sur une tranche de pain de 4 embeurrée, un délice d’été et ne me dites pas que vous n’en avez rien à péter !
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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 06:00
« Mon veau est garanti sans cochonneries, je peux vous regarder dans les yeux quand vous le dégustez. » Philippe Roucan éleveur dans le Tarn by Télérama

Ma chronique du jour ne s’adresse pas aux disciples du No Viande chers à l’Aymeric Caron de ces dames, mini-vague bien crantée, sourire Gibbs incorporé sur barbe de 3 jours savamment taillée, chemise blanche ouverte type BHL de Ligue 2.

 

Télérama dans son dernier numéro apporte une contribution intéressante au débat sur l’impact sur le climat de l’élevage : Un effet bœuf sur le climat

« Mon veau est garanti sans cochonneries, je peux vous regarder dans les yeux quand vous le dégustez. » Philippe Roucan éleveur dans le Tarn by Télérama
« Mon veau est garanti sans cochonneries, je peux vous regarder dans les yeux quand vous le dégustez. » Philippe Roucan éleveur dans le Tarn by Télérama

« Un modèle de l’élevage intensif, chargé de satisfaire les voraces carnivores que nous sommes, est nocif pour le climat, dans le Tarn, un éleveur de Salers a choisi une autre voie : produire moins, mais mieux dans le respect de l’environnement. »

 

Tout a commencé avec un rapport de la FAO, en 2007, qui mettait en cause la responsabilité de la viande dans le réchauffement climatique : « Le secteur de l’élevage a des impacts environnementaux a des impacts environnementaux si profonds et d’une telle ampleur qu’il devrait être considéré comme l’un des principaux centres de préoccupation des politiques environnementales. »

 

En 2013, la FAO estimait que l’élevage qu’il rejette à lui seul 7,1 gigatonnes d’équivalent CO2/an dans l’atmosphère, soit 14,5% des gaz émis par les activités humaines.

 

« Que les usines à viande polluent, c’est l’évidence. Leur mode de fonctionnement est une aberration écologique. Entassés dans des hangars toujours plus grands, bovins, porcs, volailles se gavent d’aliments massivement importés (à hauteur de 77% pour l’élevage européen). En particulier du Brésil, où l’on rase la forêt amazonienne, poumon de la planète, pour laisser place à de gigantesques champs de soja – transgéniques essentiellement – imprégnés d’engrais et sillonnés de gros tracteurs. À cela, il faut ajouter les transports de céréales et de viande aux quatre coins de la planète, le stockage et le traitement des effluents (les fumiers et les lisiers), les quantités astronomiques d’eau utilisées pour nettoyer les sols bétonnés… »

 

Philippe Roucan pose la bonne question : « Vous pensez vraiment que nous faisons le même métier ? »

 

Reste le méthane : 39% des émissions causées par l’élevage.

 

Philippe Roucan répond « Mais bon sang, elles se nourrissent d’herbe et du foin que je fauche sur place, j’utilise l’eau de source, quasiment pas d’engrais parce que je traite mon fumier avec des bactéries qui triplent son efficacité. Sans compter que j’entretiens près de deux cents hectares de prairies permanentes qui absorbent les gaz. Mon bilan carbone est positif, vous pouvez me croire ! »

 

Mais comme le note Marc Belpois l’auteur de l’article « Hélas Philippe est la partie émergée de l’iceberg-élevage, celle que l’on aperçoit à la campagne, l’image rassurante d’une France rurale éternelle. Il est aussi, bien malgré lui, la vitrine de la filière de la viande, un secteur d’activité gigantesque qui œuvre à l’abri des regards. »

 

Là notre journaliste mélange les carottes et les navets, c’est-à-dire les élevages hors-sol essentiellement avicoles et porcins, et l’élevage bovin qui regroupe les bovins laitiers et les bovins élevés pour la viande dénommés en France le troupeau allaitant (le plus important en Europe). N’oublions pas que notre viande rouge provient essentiellement de vaches laitières réformées.

 

De plus les consommateurs pressés adeptes des caddies surchargés ne peuvent se dédouaner de leur responsabilité : le développement du steak haché dans les nouvelles générations, des nuggets de poulets, des tranches de jambon sous vide, des plats dit cuisinés… etc. est un booster de l’élevage industriel qui permet de produire à bas coût le « minerai ».

 

Je vous laisse le soin de découvrir l’article en allant acheter Télérama chez votre marchand de journaux.

 

Pour ma part je vous propose de lire ou de relire quelques chroniques sur ce sujet :

 

1-Yves-Marie Le Bourdonnec, boucher « révolutionnaire », va encore faire un « effet bœuf » avec sa charge contre la FNSEA de Xavier Beulin » 

 

« A l'instar de « mes amis » de la confédération des bouchers et plus particulièrement mon « camarade » H.Desnoyer. Je ne soutiens pas la manif des éleveurs à Paris ce dimanche. Cette manif est orchestrée par la FNSEA du seigneur tout puissant céréalier Xavier Beulin, qui aime se rendre solidaire des pauvres éleveurs pour mieux monopoliser les subventions de ses monocultures à chaque intempérie. Tout le monde sait que l'élevage Français est en faillite faute de ne pas avoir su produire une viande écologique, durable et indépendante de la spéculation des céréales mondiale. Je préfère leurs proposer comme je le fais avec mes éleveurs un nouveau modèle adapté aux monde actuel et les payer pour la qualité de leurs viande. Tout le monde sait aujourd'hui que le prix au kg de viande d'une Blonde d'Aquitaine est faussé par l'exportation de nos veaux mâles et par les subventions aléatoires. Ça me fait marrer tous ces mecs de droite qui prônent un modèle ultra-contrôlé et dépassé par l'UE. »

 

2-Les vaches qui «pètent» * menacent-elles la planète ? Bovins et Vins même combat ! 

 

« Mais revenons à nos moutons, je veux dire à nos braves vaches qui pètent dégageant ainsi un max de méthane (CH4) qui troue vachement notre bonne couche d’ozone : selon l’étude Livestock’s Long Shadow de la FAO de novembre 2006 18% des émissions totales de gaz à effet de serre (* pour Monsieur Mioche précisons en effet qu'ici les pets sont des pets de bouche, pas de nonne, en effet la vache rumine et Monsieur Mioche fulmine sans flatuler). Comme l’écrit JP Géné dans son livre c’est Apocalypse Cow ! Et de citer à l’appui de l’approche affective chère à notre société médiatique deux exemples qui en disent plus long qu’un long discours « Sir Paul McCartney lance un appel pour un jour sans viande par semaine (meatless day), Corinne Lepage, Yves Cochet, Alain Bougrain-Dubourg, Jean-Marie Pelt, font « la grève de viande » à Copenhague et Le Monde du 23 décembre 2009 s’interroge en une : « Manger moins de viande pour sauver la planète ? » Fermez le ban, les prohibitionnistes ont encore frappés.

 

3-Être Bête 

 

« Quand la fille de l'éleveur Philippe Roucan s'installe à Toulouse pour y poursuivre ses études, il accroche au mur de son appartement une photo des Salers. « Je lui ai dit : c'est pour te rappeler premièrement d'où tu viens et, deuxièmement, que si tu es là, c'est aussi grâce à elles. Et que si on peut te permettre de faire des études, c'est elles qui vont en payer une bonne partie. »

 

Pour terminer cette chronique je vous propose un passage du livre de Jocelyne Porcher « Être Bête » en guise de réflexion

 

« Ce n’est pas le pouvoir qui règle les rapports, mais la responsabilité. Et ce n’est plus une organisation interne, rythmée par les combats, mais un agencement tourné vers l’extérieur : cette organisation inclut l’éleveur.

 

L’animal est au centre de ce type d’organisation, c’est la meneuse. Elle remplit plusieurs rôles. Elle prend en charge de conduire le groupe et décide des déplacements. Les éleveurs disent d’elle qu’elle assure le calme et qu’elle peut tempérer l’inquiétude de ses congénères quand il y a lieu. La meneuse a généralement la confiance du groupe ; elle émerge du troupeau de manière consensuelle, notamment à cause de ses qualités particulières. Elle a de l’expérience, c’est souvent une vache plus âgée. Souvent gourmande, toujours curieuse et avide d’explorer, c’est une vache « prête à faire des expériences », une vache « qui prend des risques ». C’est surtout une vache qui est indépendante et qui a du tempérament.

 

Elle est capable d’entraîner le troupeau à sa suite ; le plus souvent, si la meneuse ne bouge pas, le groupe refusera de se déplacer. »

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8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 06:00
La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…

Elle ne recule devant rien la fille de Saint-Quentin, même pas devant la confection d’un tartare de cheval divin. Avec elle ça fait souvent pfutt, le geste joint à la parole… faut que ça déménage ! Alors ne soyez pas étonnés,

 

même si notre Claire n’est pas une fille du bord de mer, ces filles au teint si clair qui ont l'âme hospitalière, ce qui n’est pas pour me déplaire,

 

de la voir se glisser dans la peau d’une poissonnière d’un nouveau type proposant des pichons frais de la marée aux clients de la cantine d’altitude.

 

En effet, les gars de la Poiscaille Charles Guirriec et Guillaume Gréaud  ce mardi ont déposé leurs casiers au Lapin Blanc la cantine d’altitude de la rue de Ménilmontant.

 

 

La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…
La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…

Dimanche dernier j’avais demandé à Claire :

 

  • Quelle poiscaille y vont nous ramener ?

  • Du requin m’a-t-elle répondu…

Ébaffé le Taulier, les dents de la mer chez Claire je n’en croyais pas mes oreilles. La surprise passée je me suis dit qu’après tout ça me changerait du mulet ou du maigre et je me suis plongé dans ma bible poissonnière : la fabuleuse histoire du nom des poissons.

La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…
La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…

« Le nom requin lui-même à une origine encore controversée. Selon l’hypothèse la plus probable, il vient de quin, forme normande ancienne du chien. Ce nom s’expliquerait donc comme une métaphore comparant ce poisson à un chien, avec un préfixe re- pouvant se comprendre comme un renforcement de la métaphore.

 

Cette hypothèse est cohérente avec l’usage initial en français du nom requin, qui était réservé aux plus gros d’entre eux. Lacépède n’employait le nom requin que pour le grand requin blanc, qu’il appelait spécifiquement le Squale requin.

 

Chez les anciens, Aristote (VI, 10 et 11) désigne certains requins sous le nom de kuôn « chien » ou encore skulion, ou skulios, formé sur skulax « jeune chien », et Pline (IX, 11à, 151) reprend cette métaphore avec les noms latins canis marinus « chien marin » et canicual « jeune chienne ».

 

Beaucoup plus tard, Guillaume Rondelet, dans son Histoire entière des poissons de 1558, donne à l’ensemble de ces poissons le nom de chien de mer, une expression qui s’emploie encore aujourd’hui, mais seulement pour désigner des requins de taille moyenne ou petite, comme les roussettes, les aiguillats et les émissoles… »

 

La comparaison avec le chien se justifie si l’on pense à leurs dents acérées et à leur flair exceptionnel : le requin à un flair extraordinairement développé qui lui permet de détecter la moindre particule de sang et de suivre une proie à la trace, exactement comme un chien suit le gibier sur la terre ferme.

La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…
La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…
La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…

Donc cap sur la poissonnerie d’altitude où le requin m’attend patiemment, c’est un requin bleu dénommé également peau bleue (Prionace glauca), est une espèce de requins pélagiques

 

Ordre :Carcharhiniformes

 

Famille : Carcharhinidae

 

Genre : Prionace

 

Taille : 3,00 à 3,50 m

 

Poids : 150 à 180 kg

 

Longévité : 15 à 18 ans

 

« Ce requin est caractérisé par sa forme très effilée et par la teinte bleue de la partie supérieure de son corps. Le requin bleu possède un long museau effilé, de grands yeux et un corps fuselé muni de deux longues nageoires pectorales, d’une nageoire caudale au lobe supérieur très allongé, et de deux ailerons dorsaux de petite taille. L’épiderme est bleuté sur la partie supérieure. La zone ventrale est blanche. »

 

Habitat

 

« De 350 mètres de profondeur à la surface, le requin bleu habite tous les océans et mers du monde dans des latitudes comprises entre 66° Nord à 55° Sud. Ce requin est pélagique mais peut occasionnellement rester à proximité de la ceinture continentale. De jeunes requins bleus sont parfois observés près des côtes. Il préfère les eaux entre 7 °C et 16 °C mais supporte bien les eaux légèrement au-dessus de 20 °C. C’est l’espèce de requin la plus répandue car il fréquente tous les milieux marins à l’exception des zones polaires. Il est abondant dans l’océan Atlantique et même en Méditerranée. »

 

Alimentation

 

« C’est un prédateur extrêmement agile qui peut passer de l’obscurité des profondeurs à la surface en quelques secondes. Son alimentation est très variée : calmars, poissons, petits requins, crustacés et plus exceptionnellement oiseaux et cadavres de mammifères marins. Il se fait également charognard à l’occasion. Il suit les bateaux à l’affût des déchets jetés par-dessus bord. »

 

Mon petit requin bleu a été péché au large de la presqu’île de Quiberon vendredi soir par Antony et son matelot Daniel par le Keralic au palangrier. Il mesurait 1,20 m et pesait 8 kg.

 

Cuisiné le voici dans mon assiette, la chair est d’une grande finesse, c’est surprenant et délicieux…

La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…

Mais je ne puis terminer cette chronique pour Claire sans rendre hommage à l’un de ses pays Jean de Boulogne Chasse-Marée de Picardie 

Les 5 Boulonnais menés par Michel Vincent (photo Jean-Léo Dugast)

Les 5 Boulonnais menés par Michel Vincent (photo Jean-Léo Dugast)

Je suis Jean de Boulogne, Chasse-Marée de Picardie si fier de ma besogne mener du poisson à Paris.

 

Sans un instant de trop, moi je n’ai qu’une seule journée pour atteindre au triple galop la porte au Faubourg Poissonnier.

 

Sur mon chariot j’ai vingt quintaux de pichons frais de la marée, par le devant cinq chevaux les plus beaux des grands Boulonnais.

 

Monté en croupe pour mieux conduire, je sais pousser, je sais freiner, je sais les pentes où l’on chavire, j’y vais la nuit les yeux fermés.

 

Holà ! Garez-vous donc ! Chasse-marée de Picardie ! Holà ! Garez-vous donc ! On m’attend à Paris !

 

Je suis fils de charretier et tant de fois j’ai vu mon père faire ces chariots, ces grands paniers, arcs tendus pour fendre l’air.

 

Que l’idée m’est venue, d’en devenir le maître, fils de charretier, Chasse-marée, c’est ainsi que dieu m’a fait naître.

 

J’ai débuté enfant par les chemins pierreux, petit mouilleur de frein, je n’étais pas peureux

 

Tant y’a des bosses et des cahots où des carrosses feraient des tonneaux, tant y’a des rues et des ornières où des charrues casseraient leur fer.

 

Holà ! Garez-vous donc ! Chasse-marée de Picardie ! Holà ! Garez-vous donc ! On m’attend à Paris !

 

A quatorze ans, j’ai pris la selle, seigneur de ma folle équipée aux grandes larmes des pucelles qui me voyaient déjà tomber.

 

Car les chemins en ont tués bien des gaillards de mon pays morts sous la roue, sur le pavé, au péché de s’être endormi.

 

Des yeux des gueuses je n’ai que faire aux relais où je prends chevaux car moi ma mie c’est la crinière qui vient me caresser le dos.

 

Et j’ai sur moi l’odeur du vent parfum des fées, filles des bois que j’aperçois de temps en temps Flottant sur l’ombre qui nous noie.

 

Holà ! Garez-vous donc ! Chasse-marée de Picardie ! Holà ! Garez-vous donc ! On m’attend à Paris !

 

Un jour j’ai failli chavirer par trop de routes dans le mois, las je me suis mis à rêver qu’un poète vantait mes exploits.

 

« En ce temps-là, la Picardie allait du Tréport en Calaisis et des hommes au prix de leur vie menaient du poisson à Paris.

 

Sorti de la Manche à minuit, grillade à Montmartre à midi, mais quels grands mages ont fait ceci ? Les Chasse-marée de Picardie ! »

 

Et sous les cris et les bravos, un hennissement m’a rappelé, j’allais glisser sous le tombereau mon cheval m’avait réveillé.

 

Holà ! Gare toi donc ! Chasse-marée de Picardie ! Holà ! Gare toi donc ! Et tant pis pour Paris !

 

Alors j’aimerais que le poète ajoute un vers à nos mémoires pour dire que nos chevaux, en fait... bien plus que nous ont fait l’histoire.

 

Jean-François Battez

VIDEO. Quel est l'animal qui tue le plus d'hommes sur Terre?

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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 06:00
www.paysan-breton.fr

www.paysan-breton.fr

Attendu que j’adore le comique de situation.

 

Attendu que j’adore ceux qui ont des certitudes en béton.

 

Attendu que j’adore la mise en avant du paysan, modèle unique, non révisé depuis que ce barbu de Karl Marx écrivait que les paysans ressemblaient à « un sac de pommes de terre » : ils pouvaient se rassembler sous la pression d’une force extérieure, mais étaient incapables de s’unir de façon permanente pour servir leurs propres intérêts.

 

Attendu que j’adore la vision « modèle breton » bonnet rouge de Thierry Merret maraîcher à Morlaix.

 

Mercredi 15 avril 2015 à 04h28

 

« Le syndicat agricole a tenu les élections de son président, bureau et conseil d'administration mardi soir. Une élection compliquée cette année pour le président du syndicat. Il était disputé par un autre candidat, Pascal Prigent, son ancien secrétaire général. Bilan : Thierry Merret est tout de même réélu pour la 11ème fois à la tête de la FDSEA 29 par 44 voix à 37 

 

Attendu que ce qui suit est beau comme une caricature je vous laisse le soin d’apprécier :

 

« Les paysans traînent à leur pied le boulet de la bien-pensance urbaine, qui oppose « petites » aux « grosses » exploitations, l’agriculture « biologique » à l’agriculture « intensive », les circuits courts à l’export… Brièvement résumé, il y aurait d’un côté les « bons » agriculteurs, et de l’autre les «mauvais»

 

« Il est urgent de sortir d’une vision de l’agriculture et de l’agroalimentaire cantonnée au seul prisme des signes de qualité et d’origine. Encore une conception qui accrédite l’idée du « small is beautiful » ! Dans la réalité, cela fait belle lurette que l’agroalimentaire s’est affranchi des territoires. Prenons l’exemple de Lactalis, leader mondial des fromages, qui est aussi le riche propriétaire de plusieurs AOC françaises : voilà comment des entreprises internationales, souvent éloignées des territoires se forgent une image artisanale.»

 

« La vision bucolique de la campagne, avec des paysans en chemise à carreaux et coiffés d’un béret, est largement entretenue par les médias. L’agriculture dite « conventionnelle » est régulièrement mise au pilori dans des talk-shows très parisiens, où se côtoient chanteurs, acteurs, écrivains. Ces derniers, bien souvent encouragés par les présentateurs télé, délivrent leur vision « boboïsée » de l’agriculture sous prétexte de « débattre » sur des sujets d’actualité comme la ferme des 1000 vaches, la défense des droits des animaux (ah, Zahia et la ruralité !), les champs d’OGM, les pesticides, les antibiotiques, et que sais-je encore… »

 

« Conventionnel, bio, export, circuits courts sont complémentaires, et sont la force de nos territoires : que l’on cesse d’opposer la diversité de l’agriculture française ! »

 

L'ensemble de l'oeuvre ICI

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6 juillet 2015 1 06 /07 /juillet /2015 06:00
L’effet Spritz où le bras d’honneur fait aux pleurnicheurs qui mettent la baisse de consommation du vin sur le dos de la loi Évin

Dans le petit monde du vin, les grands, les petits, les vieux, les jeunes, les moins jeunes, les presque vieux, les barbus, les chauves, les rouquins, les blondes, le tout au masculin comme au féminin, il est un thème qui rassemble, lie, fortifie : vouer aux gémonies la loi Évin cause quasi-unique du déclin de la consommation du vin boisson nationale, totémique selon le quasi-oublié Roland Barthes.

 

Bouc-émissaire idéal fortifié par la stratégie de piqures de guêpes de l’ANPAA, la fameuse loi Évin a bien évidemment sa part de responsabilité mais passer par pertes et profits la disparition inéluctable des gros buveurs de vin, à partir des années 70, dans la consommation, donc bien avant la parution de la loi scélérate, pèse bien plus lourd que l’effet prohibitionniste.

 

Un autre facteur, que les pleurnicheurs se gardent bien d’assumer, c’est leur rôle dans cette baisse : lorsque l’on proclame à longueur de lignes, qu’il faut boire moins mais boire mieux, l’effet sur l’assiette de la consommation est redoutable. Les prescripteurs de tout poil ne s’intéressent pas à la consommation de masse, ils préfèrent s’en tenir à un élitisme plus porteur de retour sur investissements publicitaires.

 

Mais alors qu’est-ce qui fait boire, qu’est-ce qui déclenche l’acte d’achat, qu’est-ce qui booste les ventes ?

 

La publicité de marque, et là y’a pas photo, le monde du vin ne dispose que d’un maigre portefeuille de marques, hormis le champagne et quelques marques anciennes ou plus récentes comme Listel et la Roche Mazet, et de budgets publicitaires très modestes. Le cidre avec les marques Écusson et Loïc Raison du groupe Agriaal a une puissance de feu plus forte. 

 

En écrivant ce que j’écris je ne suis pas en train de faire l’apologie de la publicité de marque et de regretter que le vin soit absent de cette compétition, je me contente de constater une réalité. Les « petits gros » budgets publicitaires du vin sont entre les mains des Interprofessions qui ne peuvent faire de que la publicité générique dont l’impact direct sur la consommation reste assez faible. Disons que ce n’est que de l’entretien de notoriété.

 

Pour mieux me faire comprendre, illustrer mon propos, j’ai choisi la soudaine irruption d’une boisson, jusqu’ici peu connue, sur les terrasse des cafés et les bars : le Spritz.

 

« Prenez six centilitres de prosecco, quatre d'Aperol et deux d'eau gazeuse et vous obtiendrez le cocktail préféré du canal Saint-Martin parisien. Mais comment le Spritz est-il devenu la boisson tendance du moment ? Une question de goût, une envie d'Italie ? Que nenni : une stratégie marketing. » constate un blogueur.

 

Objection votre honneur c’est encore un truc de bobos !

 

Des clous !

 

Stéphane Cronier, directeur du pôle spiritueux chez Rothschild France Distribution, est explicite : ils ont construit la demande « Nous avons commencé par former les barmans des établissements premiums à la préparation de ce cocktail ». Reçu 5 sur 5 les bars ont été d'autant plus soucieux de le servir que le cocktail leur permet de faire une bien meilleure marge que le mojito, qui avait d'ailleurs déferlé dans les bars sous l'impulsion de la marque de rhum Havana Club.

 

Derrière cette stratégie le groupe Campari qui a racheté la marque d’apéritif Aperol trop amer pour être consommé tout seul. L’idée, une bonne dit-on après le succès, a été d’associer le nom de la marque à celui d'un cocktail, le Spritz, qui n'était dans la version originelle vénitienne que du vin blanc coupé à l'eau pétillante.

 

2000 litres en 2011.

 

500 000 litres en 2014.

 

750 000 litres prévus pour fin 2015.

 

Tout ça sous l’empire de la loi scélérate, un apéritif italien totalement inconnu il y a encore cinq ans cartonne, bien mieux qu'un long discours.

 

« Avant l'Hexagone, le géant italien de spiritueux l'a expérimentée dans d'autres pays. Depuis son rachat par Campari, en 2003, la marque a multiplié ses ventes par quatre, grâce notamment à son expansion internationale. Aperol pèse aujourd'hui 10% du chiffre d'affaires du groupe (1,56 milliard d'euros) avec une croissance de 7% l'an dernier. »

 

« Campari a eu l'intelligence de préempter le nom et de l'associer à la marque Aperol pour le propulser sur la scène internationale. Avec une recette simple: trois volumes de prosecco (vin blanc pétillant), deux d'Aperol et un d'eau gazeuse. A chaque fois, les hommes de marketing ont pris le soin de construire la demande avant d'inonder la grande distribution. » les Échos

 

La méthode :

 

  • Construire la demande en s’appuyant sur les vrais prescripteurs

  • Associer 1 vin en vogue le Prosecco (en l’occurrence la marque du groupe Campari Riccadonna) avec Aperol. Les deux boissons se renvoyant l'une à l'autre via une collerette donnant la recette de l'Aperol Spritz.

  • Investir progressivement dans la communication pour aboutir en 2015 à un dispositif massif de 5000 panneaux d'affichage dans vingt villes françaises.

 

Actuellement, 60% des ventes d’Aperol sont réalisées via la grande distribution.

 

«Dans tous les pays où elle a été expérimentée, cette progressive montée en puissance a payé, précise Stéphane Cronier. Le démarrage a été lent mais une fois partie, la courbe des ventes croît de manière exponentielle.»

 

Feu de paille que cette « spritzmania » ?

 

Je sais le nouveau vieilli vite et la mode est versatile, donc qui vivra verra. Mon propos ne se place pas sur le terrain de la durée de vie d’un produit mais sur celui très prosaïque, basique, de la PUBLICITÉ, la bonne vieille réclame chère à Marcel Bleustein-Blanchet avec les slogans basiques des lessiviers, celle qui fait vendre.

 

Dans le cas d’espèce le groupe Campari, qui n’a guère été gêné dans sa stratégie par la loi Évin, a simplement déployé de gros et judicieux moyens. Imaginez une seule seconde ce que pourrait être le déferlement des gros calibres si cette loi scélérate était jetée au panier ?

 

Face aux gros mercantis il nous reste une arme fatale : la CULTURE pour promouvoir le vin, « Les coteaux, maisons et caves de Champagne ainsi que les climats de Bourgogne, inscrits au patrimoine de l'humanité » et j’en suis très heureux.

 

Que l’on puisse éduquer, diffuser des reportages, des images sur les vignobles, les chais, les gens du vin, sur les grands médias les plus regardés j’en suis un fervent partisan. Mais, de grâce ne mélangeons pas tout : publicité, communication, information, ayons une vision réaliste de ce qu’est le monde du vin français, un patchwork complexe peu réductible au simplisme de la publicité de masse.

 

Les atouts du vin « à la française » ou pour être européen, même si c’est plutôt mal porté en ce moment, du type « vieux monde », ceux qui le distingueront de la masse des produits standards, se nichent prioritairement dans la capacité des gens du vin à intégrer toutes les nouvelles demandes sociétales qui permettront de revisiter ce produit culturel, de lui faire retrouver ses racines, ce fameux terroir tant galvaudé dans les pauvres slogans de la publicité.

 

J’aime beaucoup raconter des histoires mais il n’y a rien pire que de se raconter des histoires, à se la jouer, de faire comme si, de se masquer la réalité même si celle si déplaît, me déplaît. Le vin français n’a rien à gagner à se glisser dans un moule unique : celui des produits alimentaires de grande diffusion. Que certains s’engagent sur cette voie ne me pose, ne m’a jamais posé de problèmes. L’océan rouge, la concurrence exacerbée, les prix cassés, la domination de la GD sont pour beaucoup d’opérateurs une obligation et non un choix stratégique.

 

C’est l’autre branche de l’alternative qui pose problème, celle des vins que les bistrotiers parisiens qualifiaient bêtement de vins de propriétés, des vins d’artisans… Et là, il y a thrombose, ça se bouscule au portillon, l’ambiguïté la plus épaisse règne.

 

Et là, avec le retard habituel des ouvriers de la 25e heure, des voix s’élèvent dans le petit marigot de la blogosphère pour s’horrifier en découvrant la réalité de la dilution de nos appellations. Voilà donc les autoproclamés experts, adoubés par la RVF qui prennent le train en marche : 

 

« Le monde français du vin n’aura bientôt plus grand chose à envier au surréalisme belge. La loi Evin et ses divers rebondissements offrent déjà de quoi se divertir mais toujours plus loin dans l’ubuesque, je vous présente l’AOP.

 

L’AOP, c’est cet estampillage quasi obligatoire pour un vin bien-né, qui signe son appartenance à telle ou telle appellation. C’est le sceau de garantie, l’indispensable passeport pour la qualité, la référence. Du moins ça l’était: si le système des AOP en régulant et codant a assurément poussé la production vers le haut, c’est en passe de devenir le contraire. »

 

Ça mériterait une large réflexion qui dépasserait le bout du nez de la nuisibilité de la loi Évin, qui exigerait de cesser de mettre tous les vins dans le même grand sac, merci d’éviter de nous resservir de l’équivalent Rafale, qui cesserait de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, qui arrêterait de se complaire dans un entre soi dont l’opinion publique se tamponne comme de sa première chemise…

 

Bien sûr, l’avenir de nos vins se situe aussi sur les marchés extérieurs porteurs mais n’oublions pas que notre marché domestique, en dépit de la décroissance de la consommation, reste le plus important marché en volume dans le monde. Alors, un peu d’intelligence économique, d’imagination, de réelles innovations concernant la conduite du vignoble, des vinifications ne nuiraient en rien au développement de la notoriété de nos vins.

 

Un beau chantier pour la nouvelle génération de vignerons que ce retour aux fondamentaux qui dans un monde mondialisé, uniformisé, est un gisement de création de valeur, unique et inestimable…

L’effet Spritz où le bras d’honneur fait aux pleurnicheurs qui mettent la baisse de consommation du vin sur le dos de la loi Évin
L’effet Spritz où le bras d’honneur fait aux pleurnicheurs qui mettent la baisse de consommation du vin sur le dos de la loi Évin
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4 juillet 2015 6 04 /07 /juillet /2015 06:00
Comme un petit air d’Antoine Arena : le droit mène à tout « Les vins corses parlent une langue à part » —Éric Asimov The New York Times

Comme vous le savez, avant de quitter ma soupente du Ministère rue de Vaugirard, dénommé, avec une certaine pertinence, par les jeunes turcs : le gagatorium, j’ai ensilé la plupart de mes dossiers, mais il en est quelques-uns que j’ai mis de côté : en tête celui de la Corse où, au temps du Comité Interministériel de Michel Rocard, j’allais, avec « l’arrogance » d’un Pinzutu représentant le pouvoir central, tenter de démêler les affaires corses, agricoles bien sûr même si l’inscription à la MSA là-bas n’est pas obligatoirement la garantie d’un fort lien au terroir. Sur l’Ile je n’ai pas eu que des bonnes fréquentations, on ne choisit pas ses interlocuteurs, mais j’y ai aussi croisé des hommes de bonne volonté. Pour ne rien vous cacher, même si ce ne fut pas tous les jours une mission gratifiante, j’ai attrapé le virus de la Corse…

 

S’il est un Corse qui le sait c’est bien Antoine Arena.

 

Alors, lorsqu’Éric Asimov, critique gastronomique d’une « petite feuille confidentielle » de la Grosse Pomme, The New York Times, écrit dans l’édition du 4 juin, un article titré Les vins corses parlent une langue à part, où il n’y va pas avec le dos de la cuillère pour couvrir les vins corses de miel, en effet pour lui « l’île est devenue l’une des régions viticoles les plus passionnantes et les plus remarquables au monde. », comme lui je sors mon Antoine Arena.

 

Pourquoi ?

 

Asimov fait le lien

 

« En 1975, Antoine Arena poursuit de brillantes études de droit à Paris quand le mouvement indépendantiste corse bascule dans la violence. Il entend parler de combats armés entre les CRS et les séparatistes, et prend une décision : il quittera la fac de droit et retournera dans son petit village du nord-est de la Corse où sa famille vit depuis des générations. Il fera pousser de la vigne et deviendra producteur de vin.»

 

L’esprit du droit nous uni, et comme le droit mène à tout Antoine s’en ai retourné faire le vigneron à Patrimonio et moi faire tout autre chose que du droit…

 

« Quarante ans plus tard, longeant la pente abrupte de son vignoble dans le lieu-dit Carco, il se souvient : « Tout le monde pensait que j’étais devenu fou. » Au loin se dessinent les pics enneigés des montagnes du sud, à l’ouest le bleu de la Méditerranée. Le littoral dentelé de la Corse compte parmi l’un des plus beaux du monde, mais nulle part on n’échappe au regard menaçant de la montagne. « Quand j’ai arrêté mes études, mon père ne m’a pas adressé la parole pendant un mois, poursuit-il. Personne ne croyait à la viticulture. Seuls ceux qui ne réussissaient nulle part ailleurs se lançaient là-dedans. »

 

Après ce départ peu encourageant, Antoine Arena est néanmoins devenu un grand nom du vin corse. Accompagné de quelques grands pionniers de la viticulture, tels Christian Imbert, du domaine de Torraccia, et Jean-Charles Abbatucci, du domaine Comte Abbatucci, Antoine Arena a fait de la Corse une des régions viticoles les plus passionnantes et les plus remarquables au monde.

 

Pourquoi les vins corses sont-ils si spéciaux ?

 

« La Corse est très complexe », dit Yves Canarelli, du clos Canarelli, qui produit des vins purs et précis dans les régions de Figari et de Bonifacio. « Elle est française mais en même temps elle ne l’est pas. Nous sommes corses avant d’être français. Quand vous vivez sur une île, vous ne pensez pas comme sur le continent. »

 

« Nous possédons 40 variétés de cépages et tous les jours nous en découvrons de nouveaux”, se réjouit Christian Imbert, propriétaire du domaine de Torraccia [Lecci] depuis plus de cinquante ans. En 1972, il a fondé une association de vignerons corses dont la principale activité est de cultiver des cépages indigènes. »

 

Dans toute l’île, on ressent l’énergie et la passion de jeunes vignerons tels que Gérard Courrèges. Il y a Sébastien Poly, du domaine U Stiliccionu, qui pratique la viticulture biodynamique et cultive presque tout seul ses 7 hectares de vignes. Gérard Courrèges, lui, pratique la viticulture biologique, tout comme Marc Imbert, du domaine de Torraccia, qui a pris la succession de son père. « Nous essayons de travailler suivant les méthodes traditionnelles des paysans, comme avant la guerre »

 

Antoine Arena a lui aussi laissé la place à ses fils Antoine-Marie et Jean-Baptiste. « Mes fils ont apporté de la finesse aux vins, reconnaît-il. J’avais l’habitude de les faire trop lourds. » Il continue toutefois de défendre la culture corse à travers ses vins. « C’est parce que nous sommes corses que nous pouvons faire les choses différemment, dit-il. Nous sommes riches de nos différences. Il ne faut pas confondre unité avec uniformité. »

 

L’article ICI

www.bichel.dk

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3 juillet 2015 5 03 /07 /juillet /2015 06:00
Pas si con ce Taulier lorsqu’il affirmait en avril 2014 « Non l’ANPAA n’a pas définitivement gagné dans l’affaire qui l’oppose à la publicité du CIVB. »

Pourquoi aurais-je le triomphe modeste puisque je ne suis pas modeste ?

 

« On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même… » S’envoyer des fleurs ne fait de tort à personne si ce n’est permettre à ses détracteurs d’épancher leur excédent de bile. Ça leur fait du bien et ça ne mange pas de pain. »

 

Sur Face de Bouc pullulent des médiocres, des illettrés du droit, qui ne savent que brailler, astiquer leur ego, se taper sur leur bedaine rebondie qui leur tient lieu de cerveau. Ils ne refont pas le match comme Eugène Saccomano mais ressassent à l’infini leurs obsessions, touillent le vide insondable qui leur tient lieu de pensée.

 

Oui, ne leur en déplaise, le 15 mars 2012, je chroniquais : « Non l’ANPAA n’a pas définitivement gagné dans l’affaire qui l’oppose à la publicité du CIVB » 

 

J’ai suivi cette affaire avec attention.

 

J’ai lu les considérants de la Cour d’Appel de Paris:

 

Non l’ANPAA n’a pas définitivement gagné dans l’affaire qui l’oppose à la publicité du CIVB : le taulier éclaire votre lanterne 

 

« La cour d'appel de Versailles a confirmé, le 3 avril 2014, que la campagne de publicité « Portraits de vignerons » ne contrevient pas aux dispositions du Code de la santé publique. Lancée par le CIVB, cette campagne d'affichage mettait en scène des professionnels de la filière vitivinicole, verre à la main et sourire aux lèvres, censés véhiculer l'image d'un univers du vin moderne, investi par les jeunes et ouvert aux femmes. La cour a considéré que :

 

« Les annonceurs ne peuvent évidemment être tenus, sous le prétexte de satisfaire aux exigences légales, de représenter des professionnels grincheux, au physique déplaisant et paraissant dubitatifs, afin d'éviter au consommateur toute tentation d'excès ». Voilà pour la forme.

 

Sur le fond, il y a lieu d'espérer, en attendant l'examen de la prochaine loi de santé publique prévue à l'été 2014, la cour ayant conclu que la démarche du CIVB est « pleinement en accord avec les dispositions légales autorisant une référence aux facteurs humains liés à une appellation d'origine ».

 

Comme dirait l’autre le ver était dans le fruit, les juges de Versailles avaient mis avec intelligence le doigt où ça faisait mal en reprenant les attendus des juges de la cour d’appel de Paris : « le caractère avenant, souriant, jeune, en tenue de ville, de personnes ou groupe de personnes, présentant différentes marques de vins en levant le bras en tenant un verre, avec une impression manifeste de plaisir ne peuvent être utilement reprochés dès lors que les autres exigences de la législation et réglementation applicables sont respectés, une telle représentation n’étant pas, par elle-même de nature à inciter à une consommation abusive et excessive d’alcool étant observé que par essence la publicité s’efforce de présenter le produit concerné sous un aspect favorable pour capter la clientèle et non pour l’en détourner. »

 

Voilà la messe est dite le 2 juillet 2015, la Cour de cassation reprend une partie des attendus du jugement : « Attendu que l’arrêt relève que les personnages figurant sur les affiches, expressément désignés comme des membres de la filière de production ou de commercialisation des vins de Bordeaux, ne sont pas assimilables au consommateur (…) que l'impression de plaisir qui se dégage de l'ensemble des visuels ne dépasse pas ce qui est nécessaire à la promotion des produits et inhérent à la démarche publicitaire proprement dite, laquelle demeure licite, et que l'image donnée de professions investies par des jeunes, ouvertes aux femmes et en recherche de modernité, est enfin pleinement en accord avec les dispositions légales autorisant une référence aux facteurs humains liés à une appellation d'origine… »

 

Pour le reste prière de lire « Affaire CIVB : la cour de cassation déboute l’ANPAA »

 

Fin d’un marathon judiciaire qui dure depuis 10 ans. Les prohibitionnistes déboutés et condamnés aux dépens.

 

PAR JACQUES DUPONT ICI 

 

Nouvelle donne donc, à la fois du contenu de la loi Evin, encore un mauvais coup de ces socialos incapables qui ne savent pas tenir un verre de vin par le pied et de la jurisprudence de cette loi, à l’épreuve de la réalité économique et financière des annonceurs du vin et de la capacité de ceux qui se disent journalistes du vin à ne pas verser dans la facilité du publi-reportage… ou du mélange des genres…

 

Merci de ne pas nous resservir une platée de Rafale...

 

Sur le bandeau de ce blog je tiens quoi dans mes mains ?

 

Un verre...

 

S'il est vide, c'est que je l'ai vidé car lorsque le vin est tiré il faut le boire !

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2 juillet 2015 4 02 /07 /juillet /2015 06:00
Le rosé est-il un vin moderne ?

 

La semaine passée je zieute sur un panneau Decaux une publicité LISTEL MODERNE* mais comme je suis pressé je ne prends pas le temps de la mettre dans ma petite boîte à photos mais je me dis que je le ferai à un prochain passage. Sauf que les entreprises du vin en France croulent sous l’énormité de leurs budgets publicitaires et que leurs affiches durent le temps que durent que vivent les roses (désolé je n’ai pas pu m’en empêcher). Place cette semaine aux géants de la bière et bingo avec la canicule ça va dépoter sur les terrasses des cafés.

 

Bref, je suis allé sur le site de Listel choper le panneau. 

Le rosé est-il un vin moderne ?

Qu’y lit-on à propos de ce qualificatif Moderne ?

 

« Se dit d’un vin qui correspond aux goûts et aux exigences de ses contemporains »

 

Listel va être présent en affichage, radio et presse tout l’été.

 

Nous avons voulu tout simplement remettre Listel dans son terroir… le sable de Camargue amené des Alpes par le Rhône et déposé sur les plages par les courants de la mer Méditerranée !

 

Moderne adjectif (bas latin modernus, du latin classique modo, récemment)

 

Qui appartient au temps présent ou à une époque relativement récente : Science moderne. Peintres modernes.

 

Qui bénéficie des progrès les plus récents : Équipement très moderne.

 

Qui est fait selon les techniques, les règles et le goût contemporains, par opposition à ancien : Appartement moderne.

 

Qui s'adapte pleinement aux innovations de son époque, qui est de son temps : Avoir des idées modernes.

 

Si l’on s’en tient aux chiffres* et plus particulièrement à la progression des vins rosés depuis plus de 10 ans, tendance lourde, le vin rosé est bien un vin moderne.

 

Mais, tout comme dans l’édition avec les best-sellers, pour séduire le plus grand nombre les vins rosés ne sont-ils pas en train de pousser le bouchon un peu trop loin dans leur adaptation et pour la majorité d’entre eux rejoindre l’univers impitoyable des boissons industrielles rafraîchissantes et alcoolisées ?

 

Pour introduire le débat 2 chroniques

 

Les rosés pâles tout comme les pantacourts sont un mauvais compromis… il faut choisir ! 27/07/2013

 

3 juillet 2013 « À ce jeu-là nous avons aujourd'hui des rosés à peu près tous semblables, mais pire, tous délocalisables »

Toujours est-il que, dans les années 80 avec l'apparition simultanée de l'inox italien moins cher, des groupes de froid (subventionnés : refroidissez, refroidissez disait-on alors aux caves qui ne savaient pas se servir de ces outils, il en restera toujours quelque chose) et des œnologues frais émoulus des z'écoles (deux ans seulement après le bac à l'époque) le rosé entame doucement son évolution vers ce qu'il est devenu aujourd'hui.

 

Seulement voilà, les techniciens se sont pris au jeu, les fabricants de levure et d'adjuvant aussi, le rosé est devenu : un empilement de technique. Dans les colloques, avec un air profond, les praticiens disent : « c'est un vin technique »

 

Il y a quelques temps un ami journaliste me demande :

 

« Philippe c'est quoi pour toi un grand rosé ? »

 

La suite ICI 

 

La vie en rose

 

« Tout commence en 1945 quand Édith rejoint, à la terrasse d’un café, Marianne Michel, une bonne copine elle aussi chanteuse qui se plaint auprès de son amie de ne pas rencontrer le succès. Marianne n’est pas venue seule. Elle est avec son nouveau fiancé qui tape tout de suite dans l’œil d’Édith. Pour consoler Marianne, Piaf griffonne sur un coin de table : « Quand il me prend dans ses bras/ qu’il me parle tout bas / je vois les choses en rose. » Marianne lui fait remplacer « les choses » par « la vie ». Quelque temps plus tard, Édith lui donne la chanson qu’elle trouve trop mineure pour son répertoire et lui pique son fiancé. Mais Marianne fait un tabac dans les cabarets avec cette Vie en Rose… Vexée de son erreur de jugement, la môme lui reprend son cadeau et l’enregistre le 9 octobre 1946. Quant au fiancé, l’histoire ne dit pas si elle l’a rendu… »

 

In Miscellanées à l’usage des gens heureux (ou désirant le devenir) Agnès Michaux&Anton Lenoir chez Autrement 12€

 

* En 2013 les Français 9 millions d'hectolitres de vin rosé, soit 37% des 24 millions d'hectolitres de la consommation mondiale.

 

Les Français sont les premiers consommateurs de vin rosé, devant les Etats-Unis avec 12% de la consommation mondiale, et l'Allemagne 9%.

 

Les habitants des Pays de la Loire se classent en tête des amateurs de rosé. Près de la moitié 43,5% de la population de la région déclarant en consommer au moins une fois par semaine. La région Midi-Pyrénées 42,4% et le Languedoc-Roussillon prennent respectivement la deuxième et troisième place.

 

Les Français sont aussi les premiers producteurs devant l'Italie et l'Espagne. La production mondiale est estimée à 23,8 millions d'hectolitres en 2013. La France en a produit à elle seule 7 millions en 2013, et 7,5 millions en 2014. La région Rhône-Provence regroupe 35% de la production française de vin rosé. Le Languedoc-Roussillon la suit de très près, avec 34%.

Le rosé est-il un vin moderne ?
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30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 06:00
Les plaisirs de la taverne. Faits et dits mémorables de Valère Maxime ( 1er s.), XVe s. - Paris, BnF

Les plaisirs de la taverne. Faits et dits mémorables de Valère Maxime ( 1er s.), XVe s. - Paris, BnF

43000 débits de boissons en 1790 à Paris

 

Ce sont des lieux de sociabilité populaire mais le cabaret est le creuset de la corruption du peuple pour les moralistes et les hygiénistes.

 

Le souci de ces derniers, qui allie moralisme alimentaire et santé publique, repose sur des réalités : « Les cabaretiers distribuent ordinairement le vin dans des pichets d’étain qui contient beaucoup de plomb ; ils le débitent sur des « bureaux entourés de lames de plomb » (Darluc 1782) ; ils ne goûtent pas le vin, se contentent de vérifier l’intensité de la couleur aux taches violacées qu’il laisse sur la nappe. »

 

« Par ce moyen, ils distribuent au peuple un poison lent qui peu à peu détruit entièrement leur santé. » (Hallé 1835)

 

« La boisson vendue n’est pas du jus du pressoir : « On fabrique une boisson qu’on appelle le vin pour le malheureux qui ne peut pas dépenser, avec de l’eau, du genièvre et du pain de seigle sortant du four ; et on le colore avec une infusion de bettes rouges, par l’eau chaude. On en fabrique une autre avec un mauvais cidre qu’on fait bouillir dans des chaudières de cuivre, jusqu’à ce que trente-six pots soient réduits à huit ; on mêle cette espèce de sirop avec de l’eau ; on laisse fermenter ce mélange et on colore de même. On ajoute souvent à ces boissons de la sauge crispée pour leur donner un piquant ; et quelques fois même, des marchands de vin ignares et peu délicats substituent à cette plante des substances narcotiques, pour donner au vin une qualité enivrante, ou y jettent des morceaux de cuivre pour le rendre moins dur. » (Fodéré 1813)

 

« À Marseille, on procède de même manière : on met dans la cuve de la chaux vive, du plâtre, du sel marin, de la fiente de pigeon « pour lui donner un goût piquant » (Darluc 1782)

 

Le cabaretier altère ou sophistique son vin.

 

Cela se nomme du gargotage selon Ducreux, et « ce n’est pas une négligence, mais le fruit d’une double nécessité, technique et économique : sans gargotage, le marchand de vin de la rue de Vaugirard ne pourrait entretenir sa famille. Il ne fraude pas, puisque aucune loi, pendant très longtemps, n’a encadré le vin. »

 

En 1767, la Société Royale d’Agriculture de Limoges met au concours un sujet sur la fermentation du vin et celui-ci est défini ou indéfini de la façon suivante :

 

« Le vin est un nom générique que l’on donne à toutes les liqueurs qui ont subi la fermentation spiritueuse », étant entendu qu’en Limousin il est fait à partir de raisins ou « d’autres fruits ». Personne ne songe sérieusement à mettre en question la liberté de fabrication. Tout au plus les hygiénistes aimeraient-ils que se mette au point une liste noire des additifs dangereux. »

 

Extrait d’Histoire des Peurs alimentaire du Moyen Âge à l’aube du XXe siècle Madeleine Ferrières

 

Les plaisirs de la taverne. 

 

Toute agglomération, au Moyen Âge, possède ses tavernes, lieux de sociabilité mais aussi d'excès...

 

De boisson bien sûr mais pas seulement...

 

DEUX LIEUX SYMBOLISENT les plaisirs déviants : le bordel et la taverne. Cette dernière permet de s'abreuver, de jouer aux dés et parfois de faire l'amour si quelques chambres sont disponibles à l'étage. Chaque ville, qui dispose normalement d'un bordel, comporte de nombreuses tavernes.

Marchand de vin rouge, Tacuinum sanitatis d'Ibn Butlân, XVe s. Paris, BnF,
Marchand de vin rouge, Tacuinum sanitatis d'Ibn Butlân, XVe s. Paris, BnF,

Marchand de vin rouge, Tacuinum sanitatis d'Ibn Butlân, XVe s. Paris, BnF,

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29 juin 2015 1 29 /06 /juin /2015 06:00
Racolage dans les chais : dialogue entre le racoleur Masters of Wine et le racolé vigneron of Chardonnay

Racolage péjoratif

 

1. Action de racoler, de recruter par des moyens plus ou moins honnêtes. Faire du racolage.

 

« M. Bouchard se livrait, au Ministère, à un racolage semblable; peu à peu, il avait soufflé aux employés une haine féroce contre M. de Marsy; il gagnait jusqu'aux garçons de bureau, il faisait soupirer tout ce monde dans l'attente d'un âge d'or, dont il parlait à l'oreille de ses intimes » (Zola, E. Rougon, 1876, p. 188).

 

2. [En parlant d'une personne se livrant à la prostitution] Action de racoler, d'accoster les passants dans un but de prostitution. Synonyme péjoratif retape. Racolage sur la voie publique.

 

« À deux heures du matin dans Paris, on ne peut plus guère compter que sur le racolage d'une fille qui aura (...) tellement envie de dormir que ce n'est pas dans sa chambre qu'on devra attendre grand'chose de la vie » (Nizan, Conspiration, 1938, p. 21).

 

Bonjour,

 

  • Je vous envoie un court e-mail pour vous inviter à participer…

  • Comment ça participer ? je suis de jury ?

  • … aux Global Chardonnay Masters 2015, organisés par le magazine The drinks business, magazine leader…

  • C’est quoi le contraire de leader ? Vous voyez un document de ce genre de ce genre émis par une structure qui ne serait pas leader ?

  • … de la presse professionnelle dédiée au vin. Le concours aura lieu à Londres, au mois de Septembre. Cette dégustation à l’aveugle de Chardonnay (minimum 50%) est jugée par un jury exclusivement composé d’experts en vin et d’acheteurs, tous Masters of Wine…

  • Ça devient tautologique : existe-t-il des experts en vin qui ne soient pas master of wine ? Enfin, je veux dire des gens crédibles, bankables, quoi. Maintenant, imaginons le contraire : peut-il exister un master of wine qui ne serait pas expert en vin ?

  • … incluant notre éditeur Patrick Schmitt MW…

  • Sublime, ce MW. Une nouvelle aristocratie est née !

  • Le jury attribuera des médailles de bronze à or, avec la possibilité de gagner un Master pour les vins exceptionnels…

  • Parce que les autres en or ne seront pas exceptionnels ! pour dire le niveau des producteurs.

  • … Nous cherchons à inclure les meilleurs vins Chardonnay de votre région, c’est pourquoi je souhaiterai vraiment que vous participiez cette année…

  • Ils sont touchants : s’ils savent qu’ils font partie déjà les meilleurs, pourquoi éprouvent-ils encore le besoin de goûter ? Moi personnellement, pour me rassurer, ça me suffit…

  • … Les Global Chardonnay Masters vous permettront d’avoir un avis indépendant

  • … on y croit ! Ils sont experts ou acheteurs ?

  • … sur vos vins, et d’obtenir une référence qui accompagnera les consommateurs dans leurs choix. Avec plus de 50 000 abonnés dans 80 pays du monde et 500 000 visiteurs uniques par mois sur notre site internet, la compétition des Chardonnay Masters 2015 sera médiatisée…

  • RVF, EN MAGNUM, Vino veritas, le GJE ?

  • …Nous nous servirons de toutes nos plateformes multimédias pour promouvoir l’événement. Les résultats et analyses seront publiés dans le magazine the drinks business, sur notre site internet ainsi que dans notre édition Hong Kong. Je vous envoie en pièce jointe la fiche d’inscription qui vous expliquera les modalités ainsi que l’article publié sur la dernière édition des Chardonnay Masters. Je tiens juste à vous préciser que vous n’avez pas de TVA à payer, et que l’envoie de 3 échantillons par cuvée inscrite est requis.

Je serai ravie de vous accueillir dans la compétition.

 

N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions.

 

Bien cordialement,

 

Elsa Baillet

 

Sales Assistant The Drinks Business Unit 122, 30 Great Guildford Street London

Tel: +44 (0) 20 78 03 24 33

Fax: +44 (0) 20 78 03 24 21

elsa@thedrinksbusiness.com

www.thedrinksbusiness.com

 

 

Racolage dans les chais : dialogue entre le racoleur Masters of Wine et le racolé vigneron of Chardonnay
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