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27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 10:23

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Hier dans mon extrême candeur j’ai publié, sans le nommer, la réponse à une question posée par Philosophie Magazine au célébrissime chef Ferran Adria  d’elBulli link sans que  le Pousson de Barcelone ne fasse un coup de sang.


Tout se perd, même la saine lecture.


Alors ce matin je me suis dit qu’il serait bon de réagir à cet avachissement de l’esprit en lançant un grand et salutaire coup de gueule pour que  la tradition de ce bon vieux jaja du fond des barriques mal soutirées vendu au négoce et mis en bouteille 6 étoiles consignée à Bercy redevienne la boisson nationale.


« Vivent les vins apatrides et à mort le goût ! »


Comme moi, vous en avez marre de ces vins au léger goût de myrtille, qui rappellent le fumet de la banane, exhalent les terres argileuses et les cigales ou sentent le cul !


Vous voulez un vin qui sente l'alcool et le raisin ! Vous assumez de boire du vin pour boire et de boire sans soif !


Comme moi, vous vous demandez ce que sont ces histoires de vins de terroir et craignez d'être bientôt obligés d'enfiler béret et sabots de bois avant de le faire avec votre picrate, vous qui aimez tant boire en survêt'.


Vous aussi vous vous inquiétez de cet étrange retour en force des vins qui fleurent bon le pays ou pire la tradition ! Cette louange forcenée des spécificités territoriales, des traditions millénaires évoque en vous les relents nauséabonds des pires courants réactionnaires. L'éloge de ces pinards ethnocentristes n'est-il pas en effet l'expression d'un repli sur soi, d'un refus de l'autre quand le vin issu de différents pays de l'Union Européenne, pour prendre un exemple, serait lui un véritable appel à l'ouverture, à la tolérance, à l'altérité ?! Un verre de ce nectar et vous partez en voyage : plaisir des nitrates espagnols, délice de l'antigel italien, arôme des colorants portugais...rien de tel pour accompagner une bonne tranche de pain de mie au Saint-Moret !

 

A mort le goût !


A ces nouveaux convertis du vin goûteux vous saurez expliquer que le plaisir est ailleurs, vous qui ne dégustez pas mais qui ingurgitez, qui savez caler ma bouteille bien au fond du gosier sans vous perdre en fioritures papillaires de sommelier efféminé, vous qui savez que ce n'est pas le goût qui importe mais d'avaler.


Et ne me parlez surtout pas de découvrir une bonne bouteille chez votre caviste du quartier : les cavistes sont des voleurs qui s'engraissent sur cette mode stupide du vin de pays. Les supermarchés aussi, me direz-vous, mais là-bas, au moins, on peut faire des courses de caddies. Et l'on trouve certainement beaucoup moins d'adeptes du couplet poujado-populiste du « trop de charges, trop d'impôts » chez les patrons d'hyper que chez les petits commerçants. Mais je me comprends.


Alors réagissez, aidez à la réhabilitation du vin étoilé, sauvegardez le cubi, protégez le vin en poudre mais surtout refusez le conformisme rétrograde, obsolète et dégradant du terroir à tout prix ! Ce combat doit être celui de tous, y compris le vôtre, amis snobs : soyez convaincus qu'il est tout à fait possible de trouver des vins aussi chers que sans goût.

 

Désolé de vous décevoir en cette fin d’année cette prose enflammée n’est pas de la main du Taulier.


Quel en est donc l’auteur ?


En quelle année ?


Quel organe de presse a publié cet appel ?


Et pour faire plaisir à El Pousson « une excellente sardine est préférable à un homard médiocre. »

 

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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 00:09

« Le Français manie volontiers l’ironie. Se sentant souvent supérieur aux autres, il lui plaît de le faire sentir. Les piques de Talleyrand, prince de Bénévent, laissaient rarement leurs victimes indemnes. L’Anglais, lui, fait de l’esprit. Non pas qu’il se sente supérieur aux autres Rule Britannia… mais il a, à leur égard comme à l’égard de lui-même plus de distance et de recul. Il pratique un second degré à la vertu protectrice. Cela s’appelle l’humour. »


Ces propos de François David, fin connaisseur de nos voisins britanniques, dans son charmant petit livre « So British » chez Albin Michel. link me permet de bien cadrer mon propos de ce matin.


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Dans une revue très sérieuse, ou du moins ceux qui y écrivent se prennent très au sérieux, « philosophie magazine », une étrange question a été posé à un chef de cuisine de renom : « L’humour est-il indissociable de la cuisine ? »


Sans vouloir chambrer, au sens ancien du vin, nos amis anglais, je n’ai jamais trouvé que leur sens de l’humour avait eu une influence heureuse Sur leur gastronomie. Trêve de plaisanterie mais vous me concèderez aisément que ce n’est pas le genre de question que je poserais en premier lieu à maître de haute-cuisine. Ça sent la question téléguidée par le profil même de celui à qui vous la posez. Je vois mal un de nos illustres critiques gastronomiques en faire leur plat de résistance auprès d’un monument historique tel Bocuse.


Pour compléter ma réflexion je dois avouer que les chefs français et étrangers de la nouvelle génération, ont pour certains du talent, mais sont dénués d’un quelconque sens de l’humour. S’ils font de l’humour en cuisine c’est avec un esprit de sérieux qui aurait du mal à dérider un quarteron de VRP en goguette.


La réponse est à la hauteur de la question : convenue.


« Les sens sont au nombre de cinq, mais à … nous en prenons un « sixième » : la raison et la réflexion qui doivent intervenir dans le jugement culinaire. Dans l’acte de manger, il y a quatre types de plaisirs : le plaisir physiologique d’apaiser la faim ; le plaisir des sens – le goût, l’odorat, la vue, le toucher ; le plaisir de la convivialité – l’émotion liée aux attentes, à la compagnie, à l’instant. Enfin, ce « sixième sens », avec ses ingrédients immatériels que sont la surprise, le jeu, l’ironie, la provocation… Le sens de l’humour est primordial, car il permet d’atteindre une certaine distance avec le plat. Il y a quelques années, nous servions un cocktail de piña colada : une coupe contenant du lait de coco avec des billes sphériques de rhum blanc. Au sommet de la coupe apparaissait une barbe à papa sur laquelle le serveur versait le jus d’ananas. Le coton du sucre se dissolvait au contact du liquide et s’incorporait avec lui au breuvage. Ce cocktail (qui s’appelait piña colada barbe à papa qui s’en va) s’appuyait sur un ingrédient intangible : le sens de l’humour. »


CQFD.


Et bien sûr M.d.r…


Sans commentaires !

 

Bien sûr tout le monde aura reconnu le chef en question et son célèbre restaurant donc nul besoin pour moi de le mentionner.


Dans la même veine le communiqué du Syndicat Viticole et Agricole de Pomerol.

 

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25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 10:48

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James Bond l’agent 007 grand amateur de jolies femmes et d’Aston-Martin, c’est un fait établi et maintenant prouvé, roulait la plupart du temps bourré. Manifestement son goût immodéré pour le cocktail Vodka Martini, au shaker, pas à la cuillère (shaken, not stirred) ne semblait guère nuire à ses exploits nocturnes. Dans ces situations hautement périlleuses, l’agent de sa très gracieuse majesté, on le sait, carburait au Bollinger.


Dans une étude très originale « Were James Bond’s drinks shaken because of alcohol induced tremor? »link publiée dans la très sérieuse revue médicale anglaise BMJ un groupe de médecins britanniques, qui ont analysé douze romans dans lesquels l'écrivain Ian Fleming raconte les aventures de l'agent secret britannique, fait plusieurs constats :


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1° James Bond boit essentiellement quand il est en mission pour le compte de sa gracieuse majesté ;


2° Ils ont recensé un total de 1150 unités d'alcool consommées. Une unité d'alcool en Grande-Bretagne équivaut à 10 ml ou 8 grammes d'alcool pur (contre 10 grammes dans les autres pays). En excluant du calcul les jours d'emprisonnement, d'hospitalisation ou de convalescence, durant lesquels on peut supposer que Bond ne boit pas, l'agent a ingurgité en moyenne 92 unités alcooliques par semaine, soit 736 grammes d'alcool. (Signalons que l'Organisation mondiale de la santé place à 210 grammes par semaine (soit trois verres de vin par jour) la limite: au-delà la consommation est considérée comme excessive. Elle devient «à risque» à partir de 280 grammes et «nocive» au-delà de 420 grammes.) ;


3° « Un tel résultat place à l’évidence Bond dans la catégorie des personnes à très haut risque de maladies dues à l’alcool : cancer, dépression, cirrhose, hypertension et dysfonction sexuelle… Et bien entendu, ce comportement peut être mis en relation avec des conditions de travail particulièrement stressantes (on ne sait pas si une demande de reconnaissance de maladie professionnelle a été faite par l’intéressé). Une autre complication possible est l’atteinte du cervelet qui se traduit par des tremblements des membres supérieurs. » note le blog Des Risques et des Hommes « James Bond est-il alcoolique ? »link


Le Dr Patrick Davies, pédiatre à l'hôpital public de Nottingham, cosignataire de l'article le souligne « 007 présente un «risque considérable de développer une maladie du foie, une cirrhose, de devenir impuissant ou d'avoir d'autres problèmes de santé liés à l'alcool, ou encore de se blesser sérieusement et de mourir en raison de son alcoolisme»


«Nous reconnaissons que la fréquentation de terroristes internationaux [...] peut conduire à la boisson, mais nous conseillerions à M. Bond de consulter [...] et de réduire sa consommation à des niveaux moins dangereux», concluent les médecins.


Cependant, nos amis britanniques qui ne manquent pas d’humour, trouvent une explication à la phrase-culte à propos de son cocktail Vodka-Martini « shaken, not stirred »


« En réalité, ce type de cocktail doit être dans l'idéal «mélangé» et non pas passé au shaker pour être «secoué», écrivent ces médecins très au fait. Ils suspectent donc la fameuse réplique de faire référence aux «tremblements de mains induits par l'alcool» 


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25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 00:09

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Le fils de Joseph le charpentier et de Marie la mère au foyer, lorsque je dressais la crèche en moulant une grotte dans une boîte en carton avec du papier rocher, ce petit Jésus tout rose, couché sur son berceau de paille, souriant, les bras grands ouverts, tout juste vêtu d’une brassière, m’apparaissait comme un type pas ordinaire, c’est-à-dire un gars né de rien qui va devenir quelqu’un en donnant un coup de pied dans la fourmilière.


Naître dans un tel lieu, à Bethléem,  sous le souffle d’un gros bœuf roux et d’un petit âne gris, entouré de ses parents à genoux – pauvre Marie – et de quelques bergers puis de gars de couleurs venu d’ailleurs, pour finir cloué sur une croix entre deux bandits de grands chemins, après avoir changé l’eau en vin à Cana, marché sur l’eau, multiplié les pains, chassé les marchands du temple, évité la lapidation à Marie-Madeleine… Ressusciter. Monter au ciel.


Un beau parcours ce Jésus, même s’il n’a jamais eu de Rolex vu qu’officiellement il n’a jamais eu 50 ans vu qu’il est mort temporairement à 33 ans, je trouve qu’il a réussi sa vie.


Ceci étant écrit, ce jeune type barbu et aux cheveux longs, qu’a-t-il fait dans la vie avant d’être le Messie ?


Aucune trace d’un quelconque métier  alors c’est pour ça que j’ai toujours pensé que Jésus de Nazareth était un gavache (prononcer gabatch).


Sans doute est-ce mon passé de gardien des vaches du pépé Louis qui m’a permis de rêver, de me raconter des histoires. Quand tu as le cul assis dans l’herbe, adossé à un arbre, c’est le mieux qui te reste à faire : rêver !


Quand j’écris que j’ai toujours pensé ce n’est pas la stricte vérité car, étant né dans ma Vendée crottée, j’ignorais l’existence même des gavaches. Mais, ça n’enlève rien au tissu de mon histoire car ce Jésus je le voyais comme un type venu d’ailleurs, un étranger comme ces rempailleurs  que nous désignions sous l’appellation de bohémiens. Des voleurs de poules disait-on. Je n’ai jamais vu l’une des poules de ma mémé Marie se faire tordre le cou par ces gens en roulotte.


Bref, ce n’est que bien plus tard, lorsque le grand Sud devint l’objet de mes occupations que j’ai découvert cette appellation qui collait comme un calque à mon histoire.


Dans son livre « le vin bourru » le natif, en 1931, de Colombrières-sur-Orb, village de 500 à 550 habitants situé dans la vallée de l’Orb, fleuve côtier qui traverse le département de l’Hérault, arrose Béziers et va se jeter dans la Méditerranée à Valras, Jean-Claude Carrière nous explique, bien mieux que je ne le ferais, ce qu’est un gavache.


« Juste un mot sur les gavaches (prononcer gabatchs). Ils vivent au nord, dans les régions froides et peu civilisées des montagnes centrales. Ils parlent patois et ne sont bons qu’à faire brouter les vaches. A certaines saisons ils descendent dans les terrains méridionaux comme travailleurs périodiques. C’est l’occasion pour nous de voir comment ils sont frustes et ignorants. Le gavache est la référence barbare. Il est ce qu’il ne faut pas être. A deux ou trois reprises, par suite de quelque bêtise, j’ai été menacé d’être envoyé dans la montagne pour garder les vaches avec les gavaches. J’en ai pleuré. Un vraie détresse.


J’ai longtemps cru que les gavaches étaient des gars à vaches. Beaucoup plus tard, travaillant en Espagne, je découvris que pour les Espagnols tous les Français sont des gabachos. Et j’appris l’origine de ce mot. Les Gabaches furent un peuple du Massif central qui, au Moyen-Âge, lorsque l’Espagne était encore verte (avant qu’on ne la dépouille de ses forêts pour fabriquer les galions qui vidèrent le Nouveau Monde), franchissaient la frontière pour venir y faire des récoltes.


Des journaliers, des saisonniers. Les Français ont été pendant plusieurs siècles travailleurs immigrés en Espagne. Il paraît que le mot existe aussi en italien.


On est toujours le gavache de quelqu’un. Il fallait s’y attendre. »


Vous comprenez sans doute mieux que ce Jésus, l’oublié de Noël, est pour moi un gavache… une forme de boumians, on dit roms maintenant j’en croise tous les jours sur les trottoirs de Paris, des estropiés, des femmes allongées…


« Chevalier, lui repartit le brave Sancho, vous n’êtes assurément qu’un gavache, avec vos injures : car mon maître, qui jase comme un prédicateur, et qui est aussi savant qu’un pape, m’a dit que les injures sont les meilleures raisons de ceux qui n’en ont point, et des lâches. Don Quichotte était dans une colère terrible de s’entendre traiter de lâche et de gavache. »


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Pour la vérité géographique « Le Pays Gabay (prononcer gabaye), aussi appelé « Grande gavacherie », est une aire géographique située entre la Saintonge au Nord, l'Entre-deux-Mers au Sud et l'Angoumois à l'Est. »

 

Pour la vérité historique « À la fin de la Guerre de Cent Ans (1453) qui se solde par une victoire des armées du Roi de France (Bataille de Castillon), la Guyenne est ruinée et dépeuplée par les pertes humaines causées par les combats entre Gascons et Anglais d'un côté et Français de l'autre.


Les seigneurs gascons locaux font alors appel en masse à la main d’œuvre étrangère (Poitou, Angoumois, Saintonge, Limousin, mais aussi Périgord) pour cultiver les terres laissées à l’abandon.


L’autre appel de bras venus de territoires étrangers à la Gascogne fut conséquent aux pertes humaines causées par la peste noire qui sévit dans la région de 1520 à 1527.


Ces nouveaux occupants s'établirent jusqu’à Monségur, au Sud-Est de l’Entre-deux-Mers formant un îlot de langue d'oïl noyé au cœur de l'Occitanie.


Ils sont nommés par les Gascons « Gavaches » et on appelle ce noyau isolé la « Gavacherie », les « Gavaches » étant des « étrangers », entourés de Gascons, tandis que les populations frontalières des Gascons en Libournais étaient nommées « Gabayes ».


Lire ICI link 


En espagnol  gavacho signifie canaille et désigne toujours celui qui vient de plus au nord.

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 00:09

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Le 12 juin 2006 j’écrivais à l’ODG de Pomerol un courrier à propos des « sans chais » link 


Le 14 mars 2012 premier carton rouge pour le syndicat de Pomerol « le dernier considérant du Conseil d’Etat sur les sans-chais de Pomerol en dit plus long qu’un long discours link


Mais le syndicat de Pomerol et l’INAO ne s’en tinrent pas là. Ils repassèrent le plat en ajoutant une astuce de garçon de bain : l’inclusion d’une partie de la commune de Libourne, non comprise dans l'aire géographique de production, dans la zone de de proximité immédiate, dans laquelle est autorisée l'exécution des opérations de vinification, d'élaboration et d'élevage des vins.


Le Conseil d’Etat, statuant au contentieux, dans sa séance du 26 novembre 2013, lecture du 17 décembre 2013, applique les mêmes motifs que lors de son précédent arrêt au syndicat, au Ministère  de l’Agriculture et à l ’INAO.


Je vous livre les 5 principaux considérants.


C’est le contribuable qui paiera pour cet acharnement : 3000€.


N’aurait-on pas pu dès le début trouver une bonne conciliation plutôt que d’appliquer une stratégie du gros bâton pour mater ceux qui défendent, avec de bonnes raisons, leurs intérêts.


Étrange pays que le nôtre où sous le couvert de l’intérêt général la propension à faire droits aux intérêts particuliers d’une majorité conduit à une déperdition d’énergie et à des conflits d’un autre âge. J’espère que du côté du 78 rue de Varenne et de l’INAO le bon sens reprendra ses droits.


 

 Myriam 3707

 

4. Considérant que le décret attaqué du 22 novembre 2011 homologuant le nouveau cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée «Pomerol» prévoit que la vinification, l'élaboration et l'élevage des vins doivent intervenir dans l'aire géographique de production des raisins, qu'il ne modifie pas, comprenant le territoire de la commune de Pomerol, une partie de celui de la commune de Libourne et une parcelle de celle de Lalande-de-Pomerol ; que ce nouveau cahier des charges délimite en outre une zone de proximité immédiate, dans laquelle est autorisée l'exécution des opérations de vinification, d'élaboration et d'élevage des vins, incluant la partie du territoire de la commune de Libourne non comprise dans l'aire géographique de production; que la SCEA Baronne Guichard et les autres requérants demandent  au Conseil d’État l'annulation pour excès de pouvoir de ce décret que, dans les termes dans lesquels leur requête est exprimée, celle-ci doit être entendue comme tendant à l'annulation de cet acte en tant qu'il homologue les dispositions du cahier des charges délimitant la zone de proximité immédiate de l'A OC « Pomerol » ;


5. Considérant qu'il ressort des pièces du dossier que les producteurs bénéficiaires de l'appellation d'origine contrôlée «Pomerol» pouvaient vinifier, élaborer et élever leurs vins en dehors de l'aire géographique de production de cette appellation en vertu d'usages anciens et, depuis 1998, d'autorisations délivrées à titre dérogatoire par l'Institut national de l'origine et de la qualité ; que le nouveau cahier des charges homologué par le décret attaqué, en restreignant cette possibilité à la seule zone de proximité immédiate, limitée à la partie du territoire de la commune limitrophe de Libourne située hors de l'aire de production, crée entre les producteurs dont les chais .sont situés dans cette zone qui conservent le bénéfice de l'appellation «Pomerol » et ceux auxquels ce bénéfice sera retiré après la récolte de 2021 en raison de la situation de leurs chais hors de cette zone, alors même qu'ils sont également installés à proximité de l'aire géographique de production, une différence de traitement;


6. Considérant que, pour justifier cette différence de traitement, le ministre de l'agriculture, de l’agroalimentaire et  de la forêt, I’ Institut National de l'origine et de la qualité (INAO) ainsi que le Syndicat Agricole et Viticole de Pomerol soutiennent,  d'une part, que l'objectif de la délimitation de la zone de proximité immédiate est de limiter les distances de transport des vendanges afin de réduire les risques d'oxydation du raisin et ainsi d 'altérer la qualité du vin et, d'autre part, que le choix de n'inclure  dans cette délimitation que le territoire de la commune de Libourne s'explique à la fois par le fait qu'une partie du territoire de cette commune est comprise dans l'aire géographique de production et par la vocation viticole affirmée de cette commune;


7. Considérant, toutefois, en premier lieu, que, d'une part, le cahier des charges homologué par le décret attaqué ne comporte, dans son chapitre VII intitulé « Récolte, transport et maturité du vin », aucune prescription relative au transport de la vendange et, d'autre part, qu'il ressort des pièces du dossier que les distances de transport du raisin entre les parcelles des requérants et leurs chais, situés sur les communes voisines de Pomerol autres que Libourne, variant de quelques centaines de mètres à moins d'une dizaine de kilomètres, sont comparables à celles qu'ont à parcourir les vendanges de viticulteurs dont les chais sont situés soit dans la zone de proximité immédiate soit même dans l'aire géographique production, et qu'elles sont quelquefois moins longues ; que, en second lieu, en tout état de cause, la vocation viticole des communes, voisines de l'aire. géographique de production de l'appellation, sur le territoire desquelles les chais sont installés- Lalande-de- Pomerol, Néac, Saint-Emilion, Lussac et Montagne - n'est pas moindre que celle de Libourne; que, par suite, il n'apparaît pas que la  délimitation de la zone de proximité immédiate serait justifiée par des critères objectifs et rationnels et que la différence de traitement entre producteurs qu'elle introduit correspondrait à une différence de situation ou à un motif d'intérêt général en rapport avec les objectifs poursuivis par le cahier des charges homologué par le décret attaqué ; que, dès lors, sans qu'il soit besoin d'examiner les autres moyens de leur requête, les requérants sont fondés à demander l'annulation de ce décret en tant qu'il homologue les dispositions du cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée «Pomerol» délimitant la zone de proximité immédiate de cette appellation;


8. Considérant qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de l'Etat le versement aux requérants une somme globale de 3.000 euros au titre des dispositions de l'article 1. 761-1 du code de justice administrative.

                                                                            

                                                 DECIDE :

 

Article 1er : L'intervention du Syndicat agricole et viticole de Pomerol est admise.


Article 2: Le décret n° 2011-1613 du 22 novembre 2011 est annulé en tant qu'Il homologue les dispositions du cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « Pomerol» délimitant la zone de proximité immédiate cette appellation.


Article 3 : L'Etat versera une somme globale de 3 000 euros à la SCEA Baronne Guichard, à la SCEA Vignobles Silvestrini, à l'EARL Vins Bel, à la SCEA Vignobles Daniel Ybert, à la SARL C.Estager et FiIs, à la SCEA Vignoble Michel Coudroy  et au  GFA du Château Haut-Surget au titre de l'article 1. 761-1 du code de justice administrative.


Article 4: La présente décision sera notifiée à la SCEA Baronne Guichard, premier requérant dénommé, au Premier ministre, au ministre de l’économie et des finances, au ministre de l'agriculture, de I ‘agroalimentaire  et de la forêt, à l’Institut National des Appellations d’origine et de la qualité et au Syndicat viticole et agricole de Pomerol…

 

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23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 00:09

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Alors que nous entrons dans la dernière ligne  droite de ce qu’il est convenu d’appeler les fêtes de fin d’année, les réveillons de Noël et du Nouvel An, avec leurs cortèges de foie gras, caviar, huîtres, langoustes, volailles grasses, fromages qui puent, bûches pleines de crème… accompagnés de champagne, vins tranquilles et de spiritueux… que les magazines regorgent de recettes opulentes… les adeptes de régimes alimentaires ou de diètes particulières occupent de plus en plus la Une des médias.


Les « sans » gluten, no lactose, les vegan, les crudivores (raw food), les adeptes de l’alcaline eating (manger des aliments selon leur PH), les partisans de la diète paléolithique (retour à l’alimentation d’il y a 4000 ans même si les historiens ignorent ce que mangeaient les hommes à cette époque), les tenants du régime macrobiotique qui s’appuie sur l’équilibre ying ou yang des aliments, les zélotes du régime consistant à choisir ses aliments en fonction de son régime sanguin et, bien sûr, cerise sur le gâteau sans gluten : les partisans du jeûne.


Fantaisies de trop bien nourris me direz-vous !

 

Pas que cela, les intolérances alimentaires existent et sont des maladies.


Reste les autres, les adeptes, qui sont une minorité agissante et très présente dans les sphères médiatiques où la mode du Coming Out alimentaire est très tendance : Novak Djokovic vient de le faire dans son livre Serve to win suivi immédiatement par Jo-Wilfrid Tsonga.  « Trouver la bonne alimentation pour mon corps m’a permis d’être plus léger, en meilleur santé » a précisé le Serbe avant d’ajouter « ça a tout changé dans ma vie et dans ma carrière. »


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Grand bien leur fasse, ça ne me dérange pas sauf à développer une militance agressive, mais le vrai bémol à ces pratiques non fondées sur de réelles intolérances alimentaires provient de ceux pour qui c’est une vraie maladie : pour le gluten la maladie cœliaque. Cette maladie ne se soigne pas, alors pour aller mieux il faut arrêter de consommer du gluten. Et c’est dur à vivre que de se priver de pain, de pâtes, de biscuits… Les vrais intolérants ne peuvent souffrir « aucune approximation : une trace de ce mélange de protéines suffit, en effet, à gêner l’absorption des nutriments, en particulier du fer, du calcium et de l’acide folique, et à provoquer des complications. A terme,  cela peut conduire à des carences, des diabètes, des pertes de fertilité et  des cancers. » www.sortirsangluten.org   


Moins de 1% de la population, soit 500 000 personnes environ sont touchées en France selon l’Association française des intolérants au gluten. Chiffre stable depuis des années. « malgré cette réalité le marché du « sans gluten » ne s’est jamais aussi bien porté. S’il n’atteint pas encore  2,91 millions d’€ comme aux USA, il progresse en France de 30%par an. A ce rythme, il pourrait dépasser les  40 millions d’€ en 2015. »


Pour l’intolérance au lactose, 10% des Français s’en réclament (très souvent à tort selon les médecins).


Reste les régimes et les diètes qui fleurissent sur le Net.


« Plus le régime est farfelu, plus il semble séduire. Rien de tout cela n’est fondé scientifiquement, évidemment. Il peut y avoir un effet placebo qui fait que les gens vont mieux parce qu’ils sont persuadés d’aller mieux. Mais cela s’arrête là. L’être humain est omnivore, il est fait pour manger de tout. Se priver de certains aliments n’a pas de sens. C’est se compliquer la vie pour rien. » JM Lecerf nutritionniste à l’Institut Pasteur de Lille « A chacun son vrai poids » chez Odile Jacob


Ces diètes ne sont pas anodines. Outre les carences elles peuvent entraîner des problèmes psychiques. Selon Gérard Apfeldorfer ces pratiques sont à rapprocher de l’orthorexie, l’obsession du manger sain. « Certains individus finissent par réfléchir à ce qu’ils vont manger plus de trois heures à l’avance. Ils diabolisent quelques aliments au point de les rendre responsables de tous leurs problèmes. Cela peut devenir un handicap social lourd, surtout que beaucoup cumulent les régimes en excluant les matières animales, les produits laitiers et le gluten. Ce qui ne laisse plus grand-chose à manger. »


Reprendre le contrôle de sa nourriture, après les errements de l’Industrie Agro-alimentaire et d’une forme d’agriculture et d’élevage peu soucieuse des consommateurs est une bonne chose. Cependant, la méfiance érigée en une série d’exclusions est très caractéristique d’une génération très « moi, moi, moi, qui cherche à tout prix à exister » comme le souligne  Gérard Apfeldorfer. Dans un monde globalisé « manger autrement est une manière de s’affirmer en tant qu’individu, de dire : je suis différent et je m’assume… »


Que devient la convivialité des repas à la Française dans tout ça ?


Mangera-t-on encore ensemble, ou finira-t-on par annoncer ses dietary requirements (régimes alimentaires) à ses hôtes lorsqu’on est invité ?


La réponse dans une chronique de votre Taulier ICI link


Cette chronique est née dans le TGV d’un article de Claire Lefevre « Drôles d’assiette ! » in TGV Magazine

 

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 10:00

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Le voyage est un retour vers l’essentiel (proverbe tibétain)


Celui qui voyage sans rencontrer l'autre ne voyage pas, il se déplace (Alexandra David-Neel)


Elisa Berthomeau est en voyage photo aux îles Falkland (Malouines) depuis le 12 décembre 2013. Le voyage Paris-Santiago du Chili-Punta Arenas-Mount Pleasant-Stanley et enfin les îles. De retour le 07 janvier.


Un premier compte-rendu de la photographe pour vous faire rêver de terres d’aventures.

 

Attention Elisa, éviter de sauter par-dessus les barrières  laRAF c'est bien mais Air France c'est mieux pour le retour... 


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SAUNDERS 


Ile située au nord-ouest des Falkland.


Particularité : l'extrémité de l'île est un isthme.


Collines, falaises, longues plages de sable fin blanc et noir.

 

Faune : manchot royal, manchot de Magellan, papou, gorfou sauteur, manchot macaroni.


Oiseaux : caracaras (voleurs de matériel photo, entre autres), skua (dangereuse espèce), albatros à sourcils noirs, cormoran impérial, pétrels géants … et pour les plus petits : merle.


Beaucoup d'autres oiseaux virevoltent dans le ciel sans que nous ayons pu les identifier.


Flore : herbe rase pour moutons affamés, flore de bord de mer.

 

 

Notre habitation : Algéco de couleur verte assez sommaire, situé en haut d'une colline surplombant la plage. Une pièce centrale pour les repas, la lecture, la revue des photos sur ordinateur, les discussions, 2 chambres avec 4 lits superposés dans chacune, salle de bains et toilettes communes.


Comment nous nous déplaçons d'île en île : en avion bimoteur à hélices, 6 places (BN - 2B Islander).


Nous bénéficions de magnifiques vues de la terre tantôt prairie, tantôt lunaire, d' îlots, de rivières, d'algues brunes, jaunes, vertes que charrient la mer. Une sensation d'espace infini, de douceur.


Etre là est un bonheur !


Qui occupe l'Algéco : 6 personnes en ce moment.


Stanley et bibi (les mangeurs de pâtes), Adam, jeune médecin londonien venu aux FLK terminer ses études dans l'unique hôpital de la région, Bryan, photographe londonien vivant à Alicante, faiseur de bouquins sur le thème de « Comment photographier le mode animal pour pas cher », Manuel vivant à Barcelone, discret et sympathique, Diego un autre personnage espagnol, venu admirer et contempler dame nature et les manchots, sans matos photos. Il a forcément raison !


Qui d'autre ? Les caracaras (espèce de gros corbeaux habillés de marron), nombreux paradent autour de l'Algéco, font les idiots sur le toit, surtout la nuit, c'est plus drôle.


Notre habitation se trouve être à 1h30 de la ferme principale. Pas de contact avec le monde extérieur, pas de moyen de locomotion, pas d'internet, ni de radio, de tél, rien que nous et les animaux du coin. Idéal pour se ressourcer.


Une vie en communauté où chacun prépare sa tambouille, s'entraide mutuellement en cas de besoin, se respecte, s'échange des recettes de capture photos, discutaille. Bonne ambiance !


Mon premier contact avec la gente animale du coin se révéla être une brebis et son petit venus m'accueillir à la ferme de nos loueurs, me quémandant quelques caresses.


Mais le choc véritable a été la rencontre avec les manchots royaux, les papous et les gorfous sauteurs. Inoubliable ! Des milliers de petits animaux vivant en colonies, affairés à trouver leur place, à se quereller, à se parler assurément. Décembre est la période de nidification. Vie et mort se côtoient. La naissance des oisillons est une aubaine pour la sauvegarde de l'espèce, mais aussi un festin pour les oiseaux guettant inlassablement le moment où l'œuf, ou le nouveau-né, seront « prenables » Les femelles sont secondées par les mâles. Chacun veille attentivement à son petit.


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Il y a aussi la mort qui rôde à tout instant d'une autre façon. Vu deux papous en train de mourir, luttant jusqu'au dernier moment. Triste je fus !


Lors de mes ballades nature, j'ai toujours respecté les lieux  ainsi que les occupants. Ici, je redouble d'attention. Chaque espèce possède son propre territoire, certains comme les gorfous sauteurs nous « autorisent » à s'approcher d'eux, d'autres comme les manchots de Magellan s'enfuient dès qu'ils nous voient. Cet après-midi (mardi 17/12), je pensais parcourir tranquillement le territoire des gorfous près des falaises, mal m'en a pris, mes pas foulaient également le territoire des goélands de Scoresby. Par un coup de patte sur la tête, je fus invité à m'éloigner. Impressionnant ! Depuis, je fais attention à tout.


La température extérieure étant rafraîchie par de grands vents froids, il est indispensable d'avoir une tenue chaude pour les sorties : pantalon assez souple, sur-pantalon type nylon pour éviter les salissures des fientes, chaussettes chaudes, maillot près du corps, surmaillot en textile polyester, veste polaire, doudoune, écharpe, gants, bonnet, chaussures de randonnée montantes.


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Une vraie tenue de cosmonaute !


 Nous sommes mardi soir, que font mes autres colocataires pendant que moi j'écris : Bryan regarde ses photos sur ordi, Stanley nettoie son matos photo, Manuel dîne à côté de moi, Diego se ballade et n'est pas encore rentré, Adam ne fait plus parti du groupe ayant rejoint l'hôpital de Stanley. Un calme rassurant règne dans la pièce principale.


J'apprécie ces moments de bonne entente et de respect.


 Demain matin 8h, Stan et bibi quittons Saunders pour l'île de Weddel où nous resterons 4 jours. L'émotion pointe son nez. 1ère belle histoire de 3 jours. J'ai aimé. Ah, un caracaras vient de se poser sur la corde face à la fenêtre. Manque pas de toupet celui-là ! Nous espionnerait-il ?


 Bisous à tous.

 

Elisa Berthomeau


 PS : Les photos en PJ proviennent de mon tél. Pas eu le temps de trier les « vraies »

 

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 00:09

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Avant toutes choses je présente mes excuses à mes abonnés pour le déferlement de 3 chroniques subi hier en sus des  2 habituelles. En effet, mon hébergeur Overblog en RTT dimanche dernier les a envoyées dans la nature sans qu’elles vous arrivent à la date prévue.  Désolé mais je suis comme tous les blogueurs entre les mains du bon vouloir de mon hébergeur et Overblog est coutumier de ce genre d’incidents qui  se produisent le WE avec ce qu’ils appellent une simple astreinte : en clair la maison est fermée avec un mec censé assurer que tout fonctionne bien.

 

Je le concède Charlie-Hebdo n’est plus ce qu’il était. Elles sont loin les grandes unes comme « bal tragique à Colombey 1 mort » la provocation est plus besogneuse et les grands crayons ont déserté la Taule. Cependant je ne peux m’empêcher de reproduire un édito de Charb pondu en juillet de cette année.  


Ça ne fait pas dans le raffinement, mais ça n’a jamais été le style de la maison, c’est parfois un peu besogneux mais ça traduit assez bien une forme de ras-le-bol très répandu dans les pots d’entreprise ou d’institutions, où si tu veux licher tu as le choix entre champagne marteau-piqueur, un whisky qui pue la punaise et un porto que même le 3e âge bouderait à la fête de fin d’année de la maison de retraite.


Comme je vais passer mon vendredi  en Champagne avec mes amies Magalie et Cassandre je me devais de promouvoir, face au flux des bulles champenoises de fond de rayon de GD, le champagne fait aux petits oignons par mes amis vignerons.

 

Bertrand Gautherot Vouette&Sorbée « A travers le monde, il y a 600 millions de personnes qui boivent du #champagne. Et 590 millions qui s'ennuient. » link 


Compte-rendu de la visite un de c’est 4 sur mes lignes.


Encore un pied-de-nez au copyright mais je vois mal Charlie-Hebdo me traîner devant les tribunaux.


 

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C'est la fêêêêêête! Ah. À quoi tu vois ça? Mais y a du champagne! C’est ainsi, toutes «les grandes occasions» sont arrosées de champagne. Cette pisse aigre et gazeuse qui ramone l’œsophage est inévitable. On peut échapper à tous les bizutages en luttant un peu, mais pas à celui qui consiste à lamper du champagne. Au fin fond de n’importe quel trou à rats, tu tomberas toujours sur un blaireau avec une bouteille à la main. Je suis sûr que dans le couloir des condamnés à mort, aux États-Unis, on picole du champ’ de temps en temps! Des pèlerins partis à La Mecque ont eu la curiosité́ de soulever le voile noir qui recouvre la Kaaba, c’est une réserve de champagne ! Ils sont rentrés très déçus...


Même celui qui ne boit jamais d’alcool a dû consentir un jour à tremper ses lèvres dans une coupe. Si tu refuses de céder au rituel, le maitre de cérémonie te dira que si tu n’aimes pas ça, c’est que tu n’en as jamais goûté́ de bon. Alors, convaincu que tu as la chance de déguster un nectar exceptionnel, tu fourres tes lèvres dans cette flûte en plastoc qui te râpe le nez. Pouah! C’est une immonde piquette! Mais tu ne dis rien, tu avales le machin et même tu rotes pour bien montrer que les bulles ont fait leur métier de bulles. Ha, ha! T’as fait plaisir à l’abruti qui guettait ta réaction. Il est bon, hein! Il vient d’un petit producteur que personne ne connaît et qui me fait des prix... Tu m’étonnes que personne ne le connaisse, il doit être recherché pour empoisonnement dans plusieurs pays, l’escroc! Il trait des boucs morts pour la faire, sa bibine! Le pompon, c’est quand le foireux œnologue te braille dans les oreilles: «Si tu veux, je peux t’en commander, j’ai des prix...»


Ouiiiiii, il y a des bons champagnes, ce n’est pas la question! Mais même s’il n’y en avait que des bons, pourquoi c’est obligatoire d’en avaler à tout bout de champ? La fête à laquelle tout le monde est en train de s’emmerder ne peut pas être ratée, il y a du champagne! Le champagne, qu’on se le dise une bonne fois, n’est pas une potion magique pour réussir les baptêmes, les mariages, les pots de départ et les enterrements. Les tristos et les tocards pensent pouvoir compenser leur absence totale du sens de la fête par du pinard à bubulles. Ça ne marche pas! Mais si, c’est la fête, le bou- chon a fait «spoup!». Il a laissé́ une trace au plafond, c’est bien la preuve! C’était le 31 décembre de l’année dernière, tu te souviens! Oui, comme tous les ans depuis des millions d’années, le bouchon a fait «spoup!» et il a laissé́ une trace au plafond... même que la précieuse bouteille a éjaculé́ de la mousse sur la moquette! Mais ça tache paaaaaaaaaas, c’est du champaaaaaagne!


La seule occasion qui mérite qu’on fasse les frais d’une bouteille de champagne, c’est lorsqu’il s’agit de baptiser un navire. D’accord, c’est con. Mais au moins, la bouteille qu’on éclate sur la proue, personne ne sera contraint de la boire. Bon, c’est vrai, c’est triste pour les poissons.


Je crois que vous en serez d’accord, il faut foutre à genoux tous les porteurs de nœuds papillons qui servent du champagne avant de les exécuter d’un tir de bouchon derrière la nuque. Amen.


Charb

 

 

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 00:09

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Qu’apprends-je par le Pousson des Corbières réfugié à Barcelone qui ne fait que manger de la tête de veau pour ce faire celle des parigots ?


Je le cite dans son intégralité nue « j'ai appris, pour avoir reçu une invitation que je ne pourrai honorer, que La Revue du Vin de France allait, le 9 janvier, décerner ses récompenses pour 2014. Et mon petit doigt (collant de tête de veau) m'a dit qu'en plus du vigneron, du négociant, du caviste de l'année serait honoré pour la première fois le blogueur (ou la blogueuse) de l'année. Camarades de la RVF, vous qui êtes à l'affut du move, je suis persuadé que vous allez montrer l'exemple en décentralisant. En ouvrant les fenêtres, en créant des courants d'air, en osant franchir le Périphérique, et pourquoi pas les frontières (la francophonie est vaste), en filant au Québec, en Suisse (vous lisez Jacques Perrin?), ou pourquoi pas en Belgique? Ça aura de la gueule, ça, au Bristol: « la blogueuse de l'Année nous vient d'Outre-Quiévrain, et elle s'appelle… » Oui, ce sera moins parigot. »


Draguer Pousson et pourquoi pas N de R pendant qu’ils y sont !


Blogueur ou blogueuse de l’année, ben y z’ont mis le temps pour monter dans le char-à-bancs de la Toile tentaculaire les gars de la RVF. Alors à quand le Twitter de l’année ? Moi je verrais bien l’Antonin le Vindicateur qui va chercher des poux sur les têtes des amateurs éclairés.  Bien sûr l’Antoine Gerbelle est hors concours sinon il serait promu illico avec les oreilles et la queue.


Pour les lauriers du blogueur ou de la blogueuse de l’année j’ai ma petite idée mais je me garderai bien de vous la donner vu que  personne ne me l’a demandé.


Moi ce que j’en dis c’est pour chroniquer un peu sur cet important sujet vu que depuis que j’ai froissé le Taulier de la RVF, son président un certain vendéen nommé Lubot d’Antigny – et pourtant il s’était fendu d’un communiqué officiel de plates excuses car il m’a été dit que ses petites fredaines avaient fort déplu chez Marie-Claire – je suis blacklisté à tous les pinces-fesses de la  RVF.


C’est beau comme la hauteur d’un petit marquis.


Je préfère les Grands Seigneurs et bien sûr plus encore « Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie. »


La RTT prolongée de mon hébergeur Overblog  m’a donné le goût du farniente. J’en ai profité pour faire mon « dîner de filles » dimanche soir et, ce soir, à l’heure où je mets cette chronique un peu fluette en boîte, je reçois 12 Tronches de Vin à dîner. Ça va décoiffer !

 

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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 15:47

Recettes Magiques en 30 mn chrono pour le Réveillon. C’est ce que je lis dans Régal de décembre « Magique ! Un bouillon versé sur les pétoncles parfumés de gingembre, et c’est prêt. » C’est une soupière de pétoncles une recette de Jacques Thorel. À la page d’avant, c’était brochettes de Saint-Jacques au bacon, purée de châtaignes.


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Les pétoncles seraient-elles des petites sœurs des coquilles Saint-Jacques ?


La réponse est non même si elles ont un petit air de famille. Sur ce sujet je ne vais pas vous embrouiller dans les méandres des classifications des naturalistes. L'histoire de la dénomination du pétoncle est complexe. « Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, il a servi pour nommer une grande diversité de coquillages avant que Jean-Baptiste de Lamarck n'en fasse un genre précis (Pectunculus). Les pétoncles de Lamarck et des naturalistes du XIXe siècle ne correspondent toutefois pas du tout aux coquillages que nous connaissons aujourd'hui sous ce nom. »


Les documents officiels récents, qu'ils émanent de l'Administration, de l'Ifremer ou des organismes professionnels en rapport avec la pêche ou avec le commerce des produits de la pêche et de l'aquaculture, l'appellation «pétoncle» est sans exception associée à des pectinidés.


Mais pour le malheureux consommateur l’affaire s’est compliqué parce qu’en 1996, l’OMC a autorisé l'appellation « Saint Jacques » pour tous les pectens ce qui provoque une confusion entre les véritables coquilles « Saint Jacques » et les pétoncles. La DGCCRF, par ailleurs très complète en matière de produits de la mer, ne mentionne aucun pectinidé en dépit de leur importance commerciale.


Tout ça c’est la faute des anglo-saxons qui n'ont qu'un mot pour parler de coquille : scallop car les malheureux ne connaissent pas les vraies coquilles Saint Jacques. Ça été fait pour favoriser les exportations du Canada, du Pérou et du Chili.


Si vous achetez vos coquilles Saint-Jacques ou vos pétoncles fraîches chez votre poissonnier aucun problème sauf pour l’orthographe car « le Dictionnaire de l'Académie et le Littré font du pétoncle un substantif féminin ; il est masculin pour la plupart des autres dictionnaires, dont le Larousse et le GDT, ainsi — conformément à la désinence masculine du pectunculus latin — que dans les usages naturaliste, halieutique et commercial. » L’angoisse me ronge que vont décréter mes censeurs orthographiques.


Les noix fraîches de Saint-Jacques décortiquées,  vendues par votre poissonnier sont des vraies, françaises ou d'importation écossaises ou irlandaises. On en trouve maintenant toute l'année.


En revanche, la confusion ne sert que les intérêts commerciaux des industriels du surgelé, des transformateurs et de ceux qui préparent des plats cuisinés. Ce véritable scandale, qui n’est pas encore dénoncé par le Sieur Pousson, l’est par un internaute qui met en avant « Les plats cuisinés portant la marque « Produit en Bretagne » (le phare) nommés « Coquille de Noix de St Jacques, Recette Bretonne » sont le parfait exemple, on vous sert des noix de pétoncle du Chili dans des valves de vraies coquilles avec une recette pseudo bretonne ! »


Il enfonce le clou « En surgelé, là pour savoir ce qu'on bouffe, qu'une solution, regarder sous les gros titres mensongers, car tous les coquillages de cette famille peuvent s'appeler « noix de Saint -Jacques » (noix car ils sont décoquillés), le nom scientifique de l'espèce et le pays d'origine du coquillage doivent être indiqués dans l'étiquetage. Pecten Maximus c'est de la véritable coquille Saint-Jacques. Mais bien souvent, on trouvera que des pétoncles aux noms exotiques, des noix du Chili (Argopecten purpuratus) ou des de Chine (Clamys farreri), mais des européennes : Chlamys varia et Chlamys opercularis. Ne pas se leurrer avec la présence de corail, certains pétoncles en ont aussi. Dans les rayons plus de 90% des produits proposés sont des pétoncles ! L'aquaculture des pétoncles est très développée dans les pays asiatiques, mais il y a encore peu d'importation de ces produits pour des raisons sanitaires.


Avec les surgelés, ne rêvons pas les produits sont souvent trempés ! Le poids net est donc augmenté. Ils subissent aussi un glazurage, opération à ne pas confondre avec le trempage. Le glazurage se fait après surgélation, il consiste à retremper après congélation le produit qui se couvre ainsi d'une pellicule protectrice de glace. C'est opération tout à fait réglementée et autorisée. Le poids brut du produit est donc augmenté. »


Alors pour ne pas avoir de souci achetez frais chez votre poissonnier et le tour sera joué vous pourrez ainsi en 30mn chrono concocter votre « soupe de pétoncles » pour vos invités !


Reste pour terminer à m’expliquer sur l’origine de mon titre « Confondre la pétoncle et la coquille Saint-Jacques dans une même appellation revient à autoriser la dénomination caviar pour les œufs de lump » C’est une citation attribuée à un sénateur en pétard après que l'OMC ait dénoncé en 1996 la réglementation de 1993 sur les dénominations commerciales pour favoriser les exportations du Canada, du Pérou et du Chili.


Moi qui ne suis qu’un petit vendéen de la côte j’avoue humblement avoir découvert les petits pétoncles avant les coquilles Saint-Jacques mets de riches. L'utilisation vernaculaire du terme « pétoncle » est attestée depuis le XVIe siècle au moins sur le littoral atlantique français, en particulier en Vendée et Saintonge. Alors vous comprendrez qu’ils sont chers à mon cœur (je fais dans le masculin pour plaire à tout le monde). Ceci écrit, le pétoncle est rare, bien plus que la Saint-Jacques qu’on peut acheter toute l’année.


Comme les gens ne nous disent pas ce que l’on boit avec leur soupe de pétoncles ne pourriez-vous pas pallier cette absence en conseillant mes chers lecteurs sur le service du vin ? Merci d’avance de me rendre ce service.

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